Rencontres sur le Chemin : de Conques à Miradoux (Gers)
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Rencontres sur le Chemin : de Conques à Miradoux (Gers)
Sur le chemin de Saint Jacques… Belle aventure, belle rencontre avec des postiers hôteliers mais aussi avec des pèlerins venus d’Australie, de Suisse et d’ailleurs. Cela fait trois ans qu’un groupe de l’ANR Loire-Atlantique marche (10 jours par an) sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Partis du Puy (Haute-Loire), ils arrivent cette année dans le Gers… Et déjà ils pensent à 2017 pour une arrivée à Roncevaux. Entraide, persévérance, humilité tels sont les principes de nos « pèlerins ». Reportage. Rencontres sur le Chemin : de Conques à Miradoux (Gers) Une année est passée et nous retrouvons nos compagnons de marche, prêts pour la lecture de l’épisode suivant, ses découvertes et ses rebondissements. Les neuf marcheuses et marcheurs sont enthousiastes pour arpenter les quelques 250 kilomètres en 11 jours/11 étapes, pour traverser des terres rouges, les causses du Quercy, les terres blanches du Quercy blanc, et goûter les spécialités culinaires de l’Aveyron, du Lot et du Gers. Notre feuille de route : de Conques à Miradoux. Anecdotes et impressions Le premier jour, nous revenons à Conques reprendre le dernier pas de l’an passé pour en faire le premier de ce mois de mai 2016. Le petit raidillon sur la carte soutient notre Les valeureux marcheurs : rencontre au gîte « La Bonté divine » avec des pèlerins regard. Mais, que nenni, pas de place au doute, venus d'Australie, de Suisse… nos jambes sont volontaires, la tête accompagnera. De fait, la pente fut vaincue sans Une pause bienvenue dans la grange rustique d’une ex- Chacun prend la pose avant de repartir encombre nous mettant en chemin en toute humilité. Nous ferons alliance avec la nature. Chaque jour se révèle dans sa différence : le temps, les rencontres, les gites, la nature, les humeurs de nos pieds, nos ressentis. Un jour de pluie : la pluie sur le visage, perle sur le front, surplombe les ailes du nez et ravine les joues. pèlerine en grande compréhension, puis repartir. Après les pierres glissantes et le bitume, espérons une sente herbeuse. Voilà bien un chemin de terre. Au moment de crier hourrah ! le pas s’alourdit, la chaussure se plombe. Tandis qu’un point d’interrogation se dessine dans le mental, la semelle se charge sans vergogne de terre glaise. Triple épaisseur sous les pieds – pas ordinaire. Expérience ! Un jour de soleil : grand comme il se doit. Il rayonne et chauffe et nous marchons sur le bitume, avec le bruitage des fusées chasseuses d’oiseaux ou d’orages. La question reste ouverte – ce qui est sûr c’est que nous avons chaud. Les gens : notre petite troupe en échanges, conversations avec l’un, avec l’autre, avec soi-même. Des attentions, des rires. Et aussi, des rencontres avec d’autres marcheurs en trio, duo, solitaires autonomes, des jeunes, des moyens, des vieux, de France, du Québec, d’Australie, de Suisse… Les gîtes : du bien défraîchi au presque luxueux en passant par les dortoirs communs aux lits superposés. Les repas toujours succulents qui requinquent. Un point spécial pour le gîte « du cœur » à la source d’Ussac. Arrivée après un chemin balisé de clins d’œil de bienvenue et accueil par des hôtes au cœur grand ouvert. Il suffit de passer le pont : de Valentré (photo) à Cahors pour passer de la première étape à la seconde de la journée (14 km le matin et 16 km l’après-midi !). Et oui ! Pont fortifié du XIVème avec ses 8 arches et ses 3 tours, il franchit le Lot et nous conduit à quelques hautes marches pour retrouver notre sentier. Vertige ! D’autres caractères, n’ayant rien à voir avec nos états d’âme, tracés sur la dalle noire à Figeac, nous convient à avoir une pensée pour Champollion et sa traduction des hiéroglyphes. Visite des églises le long de notre sillon et apothéose à Moissac avec l’abbatiale du XIIème siècle et son cloître aux 76 chapiteaux. 50 d’entre eux commentent des épisodes de la bible et les autres évoquent la nature. Superbe déambulation. Bien sûr, parler des fleurs aux couleurs pures, de nombreuses inconnues dans les fossés, les champs, nous ne savons pas leur nom. Elles sont belles. Les murets de pierres sèches le long des sentiers forestiers montrent la beauté du travail de l’homme en accord avec les éléments. Les cabanes de pierres qu’on appelle, en ces lieux, des caselles. Et aussi, les connivences quand ceux qui nous attendent en fin de journée se reconnaissent dans un passé commun, les anciens de la Poste et des Télécommunications. Ainsi, Marie-Claude et Jésus, nous accueillant dans leur gîte « le relais de St Jacques » à Faycelles qui ont pu réaliser leur projet à l’aune de départs anticipés (en retraite) et des soutiens accordés pour une nouvelle activité. Et Bernard, au gîte Le Gascou à Lalbenque, ancien facteur à Cahors, membre de l’ANR 46, qui savait accomplir son métier officiel et trouver des ressources dans le travail à la ferme familiale. Bien des choses se sont racontées entre membres d’une même communauté. Record : en deux jours chez un couple, deux paires de chaussures usées par les ans sont béantes. Triste abandon ou fin en gloire, c’est selon. Ce furent cette année nos chemins dont chacun, bien sûr, rapportera dans un coin de sa tête des souvenirs multiples à garder en secret, à raconter au fil du temps, dans tous les cas propres à nous nourrir. Colette Cheneau-Pouvreau Pour tout renseignement sur le sujet écrivez à : Pierre Lorant (anr44) [email protected]