Les Commissions d`Action Sociale d`Urgence (CASU
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Les Commissions d`Action Sociale d`Urgence (CASU
LES COMMISSIONS D’ACTION SOCIALE D’URGENCE DANS LES DEPARTEMENTS D’ILE-DE-FRANCE BILAN APRES CINQ ANS D’EXISTENCE Diagnostic réalisé au cours du deuxième semestre 2003 par la MIPES, dans le cadre d’un groupe de travail sur l’accès aux droits sociaux Avril 2004 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France – MIPES Région Ile-de-France, 35 boulevard des Invalides, 75007 Paris Tél : 01 53 85 66 96 – Fax : 01 53 85 74 09 [email protected] www.iledefrance.fr/solidarités et www.ile-de-france.pref.gouv.fr Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France SOMMAIRE I. Le contexte de la démarche A. Le groupe de travail « Accès aux droits » B. Le dispositif CASU dans la loi de lutte contre les exclusions II. Les instances et les outils de travail créés dans le cadre du dispositif CASU A. Les instances politiques et techniques B. Les modalités de fonctionnement de la coordination des aides financières : les commissions locales et la polyvalence des guichets C. Les outils facilitant l’attribution des aides : l’imprimé unique et le répertoire des aides sociales III. L’attribution des aides financières et la coordination inter-institutionnelle A. Dans le cadre des commissions locales d’action sociale d’urgence ! Les modalités de fonctionnement ! L’origine de la demande d’aide financière, profil du demandeur et répartition des financements ! Les modalités de la coordination inter-institutionnelle B. En l’absence de commission locale d’action sociale d’urgence ! Le rôle central du travailleur social dans la demande et l’attribution d’aides financières ! Les modalités de la coordination inter-institutionnelle IV. Conclusions d’une observation généralisée sur l’ensemble des départements franciliens A. Les atouts et les limites des CASU ! Le point de vue des financeurs ! En matière de travail administratif ! En matière de travail social ! La situation des usagers B. Les perspectives de coordination des aides financières dans le cadre de la décentralisation ANNEXES : Grille d’observation de chacun des huit départements. Février 2004 2 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France I. Le contexte de la démarche A. Le groupe de travail « Accès aux droits » A l’Assemblée plénière de la MIPES en date du 20 février 2002, les partenaires présents ont pointé différentes problématiques sur lesquelles la Mission devait en priorité cibler ses travaux. Une des thématiques portait sur l’accès aux droits sociaux. En octobre 2002, la MIPES a constitué un groupe de travail chargé d’approfondir les connaissances sur cette problématique, en apportant un éclairage nouveau puisque de nombreux travaux, en Ile-de-France ou dans d’autres régions, traitaient déjà de cette question. Les membres du groupe de travail, issus d’organismes divers (administrations sociales, collectivités locales, associations, …), ont retenu trois pistes de travail. Une d’entre elles portait sur l’analyse de l’effectivité des dispositifs d’accès aux droits créés dans le cadre de la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998. Le champ étant vaste, le groupe a choisi de débuter l’observation sur le dispositif des Commissions d’Action Sociale d’Urgence (CASU). Certes, les dispositifs d’aides financières extra-légales ne relèvent pas du droit commun, mais ils servent parfois à remplacer ou compléter un revenu minimum. Ces dispositifs peuvent permettre également de couvrir des situations de non-droit, de transfert de droit, de délai d’obtention du droit. Un premier travail de collecte d’informations sur le fonctionnement, les atouts, les limites du dispositif CASU, ainsi que sur les modalités de coordination avec les autres dispositifs d’aides financières a été mené sur l’Essonne. Ce département a été choisi compte tenu de la présence, dans le groupe de travail, d’un représentant du département ayant une bonne connaissance des acteurs intervenant sur ce champ, et compte tenu également de la politique volontariste du Conseil général concernant l’attribution d’aides financières. Cette démarche de travail a consisté à s’entretenir avec l’ensemble des partenaires susceptibles d’intervenir dans le dispositif (DDASS, CCAS, Conseil Général, CPAM, CAF, Secours catholique, Croix Rouge, Secours populaire, Société Saint Vincent de Paul), ainsi qu’avec les organismes en charge des autres dispositifs d’aides financières, tels que le Fonds de Solidarité Logement, le Fonds d’Aide aux Jeunes, la Commission Locale d’Insertion. Ces entretiens avaient pour objectif de recueillir le point de vue de chaque partenaire sur le fonctionnement de la CASU et sur la coordination avec les autres dispositifs. Compte tenu de la charge de travail qu’une telle démarche suppose, et dans l’objectif de généraliser ce travail à l’ensemble de la région Ile-de-France, il a été convenu pour les autres départements de limiter les entretiens aux organismes en charge du pilotage du dispositif CASU sur le département (majoritairement l’Etat et le Conseil Général), ainsi qu’à une ou deux associations. Ce document présente une synthèse des différents éléments collectés sur les départements d’Ile-de-France concernant l’effectivité de la CASU, ses atouts et ses limites, les raisons de mobilisation d’un tel dispositif, la coordination avec les autres dispositifs d’aides financières. Février 2004 3 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France B. Le dispositif CASU dans la loi de lutte contre les exclusions Les Commissions d’Action Sociale d’Urgence, prévues à l’article 154 de la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998, sont chargées d’« assurer la coordination des dispositifs susceptibles d’allouer des aides, notamment financières, aux personnes et aux familles rencontrant de graves difficultés ». Ces commissions, prenant le relais du Fonds d’Urgence Sociale (FUS), ne devaient pas créer une nouvelle aide d’urgence, mais visaient à coordonner les multiples dispositifs d’aide et de secours existants dans les départements et pilotés par des institutions diverses. Le but recherché était de faciliter l’accès aux dispositifs d’aide pour les personnes en grande difficulté, d’éviter leur renvoi d’une institution à l’autre, de vérifier l’ouverture des droits auxquels elles peuvent prétendre et d’assurer un suivi de leur demande. Une circulaire relative à la mise en place des CASU1 précise les missions de ces commissions : « - établir sous la forme d’une charte départementale, les modalités et règles de la coordination des différents dispositifs des organismes participants ; - fixer chaque année les objectifs ou recommandations permettant d’harmoniser les procédures et méthodes appliquées par les partenaires, et de les consigner dans la charte ; - promouvoir l’harmonisation des pratiques des équipes de professionnels relevant des différents fonds ou dispositifs, en veillant à ce qu’elles se rapprochent pour l’instruction des demandes nécessitant plusieurs approches, et en établissant de façon claire les responsabilités de chaque instance ; - déconcentrer le plus largement possible les procédures d’attribution des aides, pour permettre aux comités d’attribution de ne conserver qu’un pouvoir d’évocation des demandes d’aides les plus délicates à traiter, ainsi que, le cas échéant, le pouvoir de révision des décisions en appel ; - procéder régulièrement à l’évaluation des résultats des politiques d’aides engagées. » La circulaire précise ensuite ses instructions concernant la mise en place d’un imprimé unique de demande d‘aide, d’un répertoire de tous les intervenants et de leurs aides, de la polyvalence des guichets (avec la notion d’instance référente : l’organisme premier vers lequel se dirige le demandeur est tenu de procéder à l’examen global de la situation de l’intéressé ; si besoin, il doit saisir le comité d’attribution d’un autre fonds mieux approprié pour traiter de la demande ; il lui revient de conserver le contact avec le demandeur jusqu’au retour de la décision le concernant). 1 Instruction de Madame Martine Aubry (circulaire du 30 juillet 1998 relative au devenir du Fonds et des Missions d’Urgence Sociale - mise en place des Commissions de l’Action Sociale d’Urgence et d’une mise en réseau des points d’accueil des différents organismes). Février 2004 4 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France II. Les instances et les outils de travail créés dans le cadre du dispositif CASU Les rapports IGAS de 2000 et 2003 sur le bilan de l’application de la loi relative à la lutte contre les exclusions, constatent que les CASU sont des instances de « coordination des aides individuelles plus que des instances de supervision des aides d’urgence » et qu’elles se caractérisent par « des instances de coordination inter-institutionnelles souples, dont les configurations de fonctionnement observées sont extrêmement diverses ». Ce constat vaut pour le contexte francilien. Cinq ans après la promulgation de la loi de lutte contre les exclusions, tous les départements disposent d’une CASU, du moins officiellement, par la signature d’une convention, ou d’un arrêté (Seine-et-Marne), portant création de cette instance départementale. Mais chaque département observe des disparités dans l’objectif, l’organisation et les modalités de fonctionnement de la CASU. Antérieurement à la loi relative à la lutte contre les exclusions, la coordination des aides financières était déjà effective sur deux départements franciliens, à Paris et dans les Yvelines. Dès 1989, dans les Yvelines, les travailleurs sociaux du Conseil Général et de la CAF du territoire du Mantois constatent le nombre important de demandes d’aides financières qu’ils instruisent, ce qui suppose un travail administratif conséquent afin de renseigner chaque dossier selon les financeurs potentiels. Les professionnels proposent alors de créer un dossier unique de demande d‘aide. Parallèlement, une commission unique mensuelle est installée pour l’étude des dossiers et des référents sont désignés dans les autres organismes (ASSEDIC, CPAM, MSA, …). L’extension de cette expérimentation à l’ensemble du département prend effet en 1991 par la création de la Coordination Inter-Institutionnelle des Aides Financières (CIIAF). A Paris, en 1994, les travailleurs sociaux du département notent qu’ils instruisent de nombreuses demandes d’aide financière, adressées à l’ensemble des financeurs potentiels, pour des résultats peu effectifs dans certains cas. Les organismes attendent, en effet, la décision de financement des autres organismes intervenant, avant de se positionner. Une commission des partenaires financeurs est ainsi mise en place dans les 17ème et 18ème arrondissements. Après formalisation de l’organisation des commissions par un comité de pilotage, onze commissions sont créées fin 1996 regroupant un ou plusieurs arrondissements. A. Les instances politiques et techniques Sur l’ensemble de la région parisienne, les conventions des huit départements ont toutes été signées dans la période avril 1998 (Yvelines) - avril 1999, dans la plupart des cas entre le Préfet et le Président du Conseil Général qui convenaient de la création d’une Commission d’Action Sociale d’Urgence départementale. La composition de cette instance est quasi identique sur l’ensemble des départements. Elle regroupe une grande majorité des partenaires cités ci-après : l’Etat, le Conseil Général, les CCAS des communes importantes du département, les ASSEDIC, la CAF, la CPAM, la CRAMIF, la MSA, EDF/GDF, des associations caritatives (Secours catholique, Secours populaire, Croix Rouge). Février 2004 5 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Tous ces organismes, et ils sont nombreux, ont pour point commun de proposer des aides financières facultatives. Ils ont des fonctionnements divers, des critères et modalités d’attribution des aides qui leur sont propres. L’objectif des CASU repose donc sur la nécessaire coordination de ces partenaires afin d’accroître l’efficacité des aides et assurer une simplification et une transparence de la demande d’aide pour l’usager. La CASU départementale se réunit en principe une fois par an, ce qui a été le cas pour tous les départements jusqu’en 2000/2001. Mais depuis cette période, dans un grand nombre de départements, cette instance ne s’est plus réunie. Le constat est dressé d’un certain désengagement des acteurs intervenant dans le dispositif CASU et de l’absence d’une implication politique pour permettre l’évolution de ce dispositif. Il est vrai que les membres des CASU sont largement sollicités par ailleurs, de nombreuses instances partenariales existant aujourd’hui. Quand bien même ils le souhaiteraient, ceux-ci ne peuvent être assidus à l’ensemble des réunions de ces instances. Certains départements semblent pourtant faire exception. Dans les Yvelines, le contrat social yvelinois, affichant comme axe prioritaire l’accès aux droits pour tous, a permis de réactiver et de réaffirmer la CIIAF comme élément fondateur du contrat social. En Seine-et-Marne, la fréquence des réunions de la CASU est moins élevée que celle prévue dans l’arrêté créant cette instance, mais les partenaires politiques se rencontrent régulièrement, au moins une fois par an, afin d’organiser et d’évaluer la coordination de l’aide aux personnes dans des situations de précarité et de suivre l’actualisation du guide des dispositifs d’aides. En parallèle de l’instance politique, supervisant la coordination des aides financières, toutes les conventions prévoyaient également la création d’un comité technique avec pour objectif, dans la majorité des départements, la préparation des CASU départementales, le suivi opérationnel de la coordination des aides et la conception d’outils de coordination. Ces comités, composés en principe des responsables administratifs des principaux organismes institutionnels désignés dans la convention comme participant à la CASU départementale, se réunissent à un rythme irrégulier, selon les travaux en cours nécessitant une coordination des différents partenaires. B. Les modalités de fonctionnement de la coordination des aides financières : les commissions locales et la polyvalence des guichets La circulaire relative à la mise en place des CASU, recommandait de déconcentrer le plus largement possible les procédures d’attribution des aides. Des commissions locales permettent d’apporter une aide plus rapide et plus adaptée aux besoins des demandeurs. Sur les huit départements signataires d’une convention, quatre d’entre eux ont formellement délocalisé la CASU sur leurs territoires en créant des commissions locales d’attribution d’aides financières2. Il s’agit de Paris, des Yvelines, de l’Essonne et du Val-d’Oise. Ces commissions ont pour objectif l’étude, en partenariat, des dossiers de demandes d’aides financières jugés complexes. Ces commissions se tiennent régulièrement ; leur fréquence varie d’un département à l’autre, de une fois par mois à une fois par semaine. 2 Le fonctionnement de ces commissions locales d’attribution d’aides financières est décrit dans le point III. A. Février 2004 6 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Le découpage territorial de ces commissions locales est calqué sur un découpage officiel existant (ou son regroupement), comme les Commissions Locales d’Insertion, les arrondissements ou les territoires d’action médico-sociale du Conseil général. En Seine-Saint-Denis, au moment de la création de la CASU départementale, il a été envisagé une expérimentation de commission locale d’attribution des aides. Des communes ont été sollicitées, des projets ont été présentés, mais aucun n’a abouti. Les réflexions menées dans le cadre de la CASU ont davantage porté sur la mise en place de sessions de formation pour les personnes en charge de l’accueil des personnes en difficulté (cf. point III. B.). Dans le Val-de-Marne, également, une expérimentation de commission locale sur cinq territoires communaux a été envisagée, avec l’objectif d’une généralisation départementale. Les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) étaient le lieu pressenti d’implantation de ces CASU locales, en lien avec la circonscription d’action sociale, la CAF, la CPAM, les associations caritatives. Mais par manque d’engagement des différents acteurs, la généralisation des commissions locales sur l’ensemble du département n’a pu être effective. A ce jour, une coordination des différents partenaires existe sur chacun des cinq territoires mais celle-ci ne porte pas spécifiquement sur l’attribution d’aides financières à partir de l’étude de dossiers individuels. Elle donne davantage lieu à des réunions d’échange d’informations ou des commissions thématiques (cf. point III. B.). Afin d’éviter de renvoyer d’un organisme à un autre les personnes sollicitant une aide financière, la circulaire relative à la mise en place des CASU, prévoyait le développement de la polyvalence des guichets d’accueil, avec la notion de travailleur social référent. Cette disposition de la circulaire a été plutôt bien suivie par les départements franciliens puisque pour cinq d’entre eux, les organismes acceptent que leurs travailleurs sociaux instruisent des demandes d’aides financières pour des personnes ne relevant pas de leurs services. Auparavant, ces personnes étaient renvoyées vers l’organisme duquel elles dépendaient. Les organismes adoptant la polyvalence des guichets sont, selon les départements, le Conseil général, les CCAS, la CAF, la CRAMIF, la MSA, les hôpitaux ou les entreprises. D’autre part, certains départements (Paris, les Yvelines et la Seine-et-Marne) ont élargi la notion de travailleurs sociaux à celle de référents ou intervenants sociaux afin de permettre à des personnes non formées en travail social, mais travaillant en partenariat avec les services sociaux ou supervisées hiérarchiquement par un responsable diplômé en travail social, d’instruire des dossiers. En effet, certains CCAS ou associations ne disposent pas toujours de travailleurs sociaux. Pour un accompagnement plus spécifique, les référents ou intervenants sociaux réorientent les personnes, par la suite, vers des professionnels qualifiés. C. Les outils facilitant l’attribution des aides : l’imprimé unique et le répertoire des aides sociales Bien qu’il nécessite un important travail de simplification administrative et d’harmonisation des procédures entre les différents partenaires financeurs, l’imprimé unique de demande d’aide financière facilite la démarche administrative, tant pour l’usager que pour les professionnels en charge de l’instruction de la demande. Six départements d’Ile-de-France se sont dotés de cet outil. Février 2004 7 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis, par contre, des réunions inter-partenariales ont eu lieu avec pour objectif la création d’un formulaire unique de demande d’aide. Mais celui-ci n’a jamais été complètement élaboré ou bien les professionnels ne s’en sont jamais réellement saisis, du fait de sa lourdeur et du nombre important de justificatifs à rassembler. Dans les départements où le formulaire unique est utilisé, celui-ci peut servir également pour solliciter d’autres dispositifs d’attribution d’aides financières. Ainsi, pour le fonds d’aide aux impayés d’Energie, le fonds Eau, le fonds Téléphone, le Fonds d’Aide aux Jeunes, le Fonds de Solidarité Logement, il arrive que les professionnels instruisent la demande à partir du formulaire unique. En Seine-et-Marne, par contre, l’imprimé unique n’est utilisé que pour les demandes d’aide figurant dans le « répertoire des dispositifs d’aide de la CASU ». Un autre outil facilite également l’instruction de la demande d’aide financière, mais cette foisci uniquement au niveau des professionnels : le guide des dispositifs d’aides au niveau départemental. Des versions locales de ce guide peuvent exister, celles-ci présentent, dans ce cas-là, les aides communales. Cet outil reprend en principe, pour chaque financeur, la liste des aides disponibles, leurs critères et modalités d’attribution, les coordonnées et horaires d’ouverture des organismes et le nom d’une personne référente, si besoin. Il est disponible dans six départements d’Ile-de-France (Paris, la Seine-et-Marne, les Hautsde-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et le Val-d’Oise)3, mais n’a pas été nécessairement créé dans le cadre de la CASU. Cet outil, indispensable pour une bonne connaissance des aides existantes, nécessite pour sa création, mais également pour sa diffusion auprès des professionnels, une forte mobilisation de l’ensemble des partenaires. C’est pourquoi, sa parution est récente à Paris et dans le Val-de-Marne ou en cours en Essonne. D’autre part, dès la parution d’un tel document, la question de la mise à jour se pose puisque les aides sociales évoluent rapidement, quant à leurs critères et modalités d’attribution. En Seine-et-Marne, dans les Hauts-de-Seine et dans le Val-d’Oise, le répertoire des aides sociales existe depuis plusieurs années et des mises à jour sont assurées régulièrement. 3 Un guide des dispositifs avec mode opératoire est en cours de réalisation dans les Yvelines. Février 2004 8 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France III. L’attribution des aides financières et la coordination inter-institutionnelle Afin de décrire précisément les procédés d’attribution et les modalités de la coordination des aides financières au sein de la région francilienne, nous avons choisi de distinguer les départements au sein desquels des commissions locales d’action sociale d’urgence ont été mises en place, de ceux ne disposant pas de ces instances déconcentrées de la CASU. A. Dans le cadre des commissions locales d’action sociale d’urgence ! Les modalités de fonctionnement En Ile-de-France, quatre départements disposent de commissions locales d’action sociale d’urgence. Il s’agit de Paris, des Yvelines, de l’Essonne et du Val-d’Oise. Ces commissions se tiennent régulièrement ; leur fréquence varie d’un département à l’autre, de une fois par mois à une fois par semaine. Le découpage territorial de ces commissions locales est calqué sur un découpage officiel existant (ou son regroupement), comme les Commissions Locales d’Insertion, les arrondissements ou les territoires d’action médico-sociale du Conseil général. Ces commissions ont pour objectif l’étude des dossiers dits « complexes », lorsqu’au moins deux organismes sont sollicités pour financer l’aide et que ces dossiers nécessitent une étroite coordination entre les différents partenaires. Seul le département de l’Essonne a fixé une limite pour le montant de l’aide demandée (égal ou supérieur à 762,25 € - 5 000 Frs) et pour le quotient familial (inférieur ou égal à 228,67 € - 1 500 Frs) pour les dossiers présentés en commission locale. La mise en synergie des aides de chaque partenaire est également recherchée par le biais de ces commissions, dans le respect des champs et critères d’intervention de chacun. Ces commissions visent aussi un meilleur accès aux droits des usagers en repérant les blocages administratifs, les dysfonctionnements des différents dispositifs d’aide et en formulant, au niveau départemental, des propositions d’amélioration. Les acteurs institutionnels présents dans ces commissions sont : l’Etat, le Conseil Général, les CCAS, la CAF, la CPAM ; en résumé, les principaux organismes dispensateurs d’aides financières. Les acteurs associatifs (Secours catholique, Croix Rouge, Petits frères des pauvres, Saint Vincent de Paul, association des gens du voyage) participent également à certaines commissions locales sur trois départements (Paris, Essonne, Val-d’Oise). Dans les Yvelines, les associations ne sont pas représentées dans les commissions locales, mais un accord était passé avec le Secours catholique afin qu’il soit sollicité, parallèlement aux organismes institutionnels, pour les dossiers nécessitant une aide associative. Mais le nombre des acteurs participant aux commissions locales, qui vaut encore aujourd’hui pour certaines commissions, tend à se réduire sur l’ensemble des départements. On note, au fil des mois, une désaffection des partenaires associatifs, de certains CCAS (petites communes) et partenaires institutionnels. Les raisons évoquées pour justifier leur retrait des commissions reposent, non seulement sur un manque de moyens humains afin d’assurer une représentativité sur l’ensemble des réunions, mais également, pour certains acteurs, sur la faiblesse des possibilités financières. Sur certains territoires, les associations dénoncent par ailleurs le risque de se voir instrumentalisées. Février 2004 9 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Dans les grandes lignes, la procédure d’instruction, d’attribution et de notification de l’aide financière est identique sur l’ensemble des départements. En grande majorité, ce sont les travailleurs sociaux des circonscriptions des Conseils généraux4 qui instruisent la demande d’aide à partir du formulaire unique. Les dossiers sont envoyés aux secrétariats des commissions locales selon le lieu de résidence du demandeur. Les organismes partenaires se sont répartis la gestion des secrétariats, ou bien ont mis à disposition des personnels administratifs. Après vérification des dossiers, ceux-ci sont envoyés par les secrétariats à chaque partenaire participant aux commissions locales afin de rechercher les droits potentiels non ouverts et de statuer sur la décision, si besoin, en commission interne. Les dossiers sont présentés en commission locale CASU une semaine ou 15 jours plus tard. La décision de l’aide et son montant relèvent de la responsabilité de chaque financeur et sont notifiés au travailleur social référent et parfois au demandeur. Sur aucun des quatre départements, les partenaires n’ont pu s’accorder afin d’envisager une mutualisation des fonds. Chaque financeur a souhaité conserver la gestion de sa propre enveloppe budgétaire. ! L’origine de la demande d’aide financière, profil du demandeur et répartition des financements Dans le cadre de l’activité des commissions locales CASU, des éléments statistiques sont collectés concernant les raisons du recours aux aides financières extra-légales et sur le profil des demandeurs. Les raisons de la mobilisation des aides financières sont multiples, mais communes sur les quatre départements. Les partenaires évoquent, tout d’abord, des dossiers présentant des situations de surendettement dues, aussi bien, à la précarité chronique des ressources (minima sociaux, temps partiels contraints), qu’à la perte de ressources (suite à des ruptures familiales et/ou professionnelles, à des problèmes de santé), mais également à des difficultés de gestion de budget. Une autre raison provient des blocages administratifs concernant des organismes, tels que les CAF, les CPAM, les COTOREP, les ASSEDIC et portant sur des ruptures de droits ou des attentes d’ouverture de droits. A propos des CAF, des problèmes ont été évoqués quant à la rupture soudaine ou la suspension d’allocations, dans les cas de « trop perçus » (l’enquête sociale n’intervenant qu’après la radiation ou la suspension), de non renouvellement des titres de séjour, d’absence de pièces justificatives. Concernant les CPAM et les COTOREP, il est question parfois de lenteurs administratives dans la constitution ou le renouvellement des dossiers, avec pour conséquence des retards de versement d’indemnités journalières ou de prestations. Des problèmes de coordination entre les ASSEDIC et les organismes de formation occasionnent des ruptures de revenus pour les personnes concernées. Les Yvelines ont mené une étude plus particulièrement sur les dossiers pour lesquels une régularisation des droits s’est avérée nécessaire. 4 Par ordre d’importance, ce sont ensuite les travailleurs sociaux des CCAS, de la CRAMIF, des associations et parfois de la CAF. Février 2004 10 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France En 2000, sur 5 989 dossiers vérifiés, 481 ont fait l’objet de régularisation, très majoritairement de droits CAF. Les rappels de droits CAF ont pu être réalisés principalement en réclamant les pièces indispensables à la liquidation du droit et qui n’avaient pas été fournies par les allocataires ou suite à des changements de situation non signalés aux services. Pratiquement toutes les prestations versées par les CAF étaient impactées, avec néanmoins une prédominance des aides au logement. Les autres dossiers portaient sur la régularisation des droits CPAM, ASSEDIC et d’autres services. Malgré tout, il arrive que des personnes, pourtant rencontrant de graves difficultés financières, refusent de solliciter une aide en CASU. Certaines ne souhaitent pas établir une demande d’aide par l’intermédiaire d’un travailleur social. La crainte d’un retrait des enfants est souvent exposée pour expliquer ce refus ; pour ces personnes, il n’y a pas de distinction entre les différents services de travailleurs sociaux, ils sont tous assimilés aux professionnels de l’Aide Sociale à l’Enfance. D’autres ne souhaitent pas que l’ensemble des partenaires présents en commission connaissent leur situation (dans le cas, par exemple, de déclarations erronées à certains organismes : les personnes sont en situation de concubinage alors qu’elles bénéficient de l’Allocation de Parent Isolé). Un manque d’information ou la crainte d’être stigmatisé comme « pauvre » peuvent aussi expliquer le non-recours à la CASU. Sur l’ensemble des départements, parmi les personnes sollicitant une aide financière, on relève une prédominance de personnes isolées (majoritairement des femmes) avec enfants, puis en moins grand nombre, des couples avec enfants et des personnes isolées. Les personnes se situent principalement dans la tranche d’âge 25-45 ans. Et en grande majorité, ces personnes bénéficient de ressources, principalement de revenus salariaux, d’allocations chômage, de minima sociaux (RMI) et d’allocations familiales. Les aides financières attribuées en CASU portent sur : - des aides de subsistance (aide alimentaire), - les dettes liées à l’habitat (achat d’appareils ménagers et de mobiliers, assurances habitation, dettes de loyer et d’énergie), - le financement de formations professionnelles, - les dettes d’impôts, - les frais d’obsèques, - … Quand bien même les Fonds de Solidarité Logement, les fonds d’aide aux impayés d’énergie, d’eau et de téléphone sont mis en place et fonctionnent sur les départements, des aides sont néanmoins attribuées en CASU pour résorber des dettes relevant en principe du champ de compétence de ces différents fonds. En effet, des dossiers sont présentés en CASU parce qu’ils sont refusés par les dispositifs cités ci-dessus, du fait des critères restrictifs (sur les ressources, le montant et la nature de la dette, l’antériorité et le statut dans le logement, …), de l’épuisement des fonds en cours d’année, … La répartition du financement des aides attribuées en CASU entre les différents partenaires s’établit comme suit, par ordre d’importance : en premier lieu, le Conseil Général (Aide Sociale à l’Enfance), la CAF, la CPAM, les CCAS puis les associations, lorsque celles-ci sont représentées en commissions locales. Février 2004 11 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ! Les modalités de la coordination inter-institutionnelle Dans le cadre des commissions locales, la coordination inter-institutionnelle s’opère principalement sur l’attribution des aides financières dans le respect des champs et critères d’intervention de chaque partenaire, sur la recherche de droits potentiels et le déblocage de problèmes administratifs. Parfois des informations plus générales sont transmises aux travailleurs sociaux référents concernant les modalités de fonctionnement des différents dispositifs en œuvre sur le département. En effet, il existe d’autres dispositifs ou fonds communs à plusieurs organismes pour répondre aux besoins spécifiques de personnes en difficulté : le Fonds de Solidarité Logement, le Fonds d’aide aux impayés d’Energie, le fonds Eau, le fonds Téléphone, le Fonds d’Aide aux Jeunes. Ces dispositifs s’articulent souvent autour de commissions spécifiques regroupant les partenaires financeurs. En principe, les fonds d’aide des partenaires siégeant en commissions locales CASU interviennent en subsidiarité de ces autres dispositifs. C’est au « référent » en charge du dossier de solliciter le ou les dispositifs les plus adéquats selon les critères de chacun et les besoins de l’usager. Mais dans la pratique, soit le référent s’adresse à la CASU pour une aide urgente en attendant l’instruction d’un autre dispositif qu’il sollicite parallèlement, soit il s’adresse à la CASU à la place d’un dispositif, pourtant plus approprié, par manque de connaissance des différents dispositifs. En effet, le constat est dressé, d’une part, d’une méconnaissance par de nombreux référents de l’ensemble des dispositifs existants (particulièrement là où il n’existe pas de guide des aides) et, d’autre part, d’une absence de coordination entre les décisions prises en CASU et celles prises dans les autres commissions relevant des dispositifs spécifiques. Ces difficultés disparaissent lorsque les partenaires se sont accordés afin d’intégrer les différents fonds à la CASU. C’est le cas dans les Yvelines où la plupart des dispositifs sont intégrés à la Coordination Inter-Institutionnelle des Aides Financières (Charte énergie depuis 1999, Chartes eau et téléphone depuis 2000 et FAJ en 2001). Les dossiers présentés en FSL le sont dans le cadre de commissions spécifiques, mais ils sont étudiés préalablement par les experts CIIAF pour la recherche de droits potentiels. Le constat est fait d’une très bonne articulation entre la CIIAF et le FSL. Pour les fonds gérés dans le cadre de la CIIAF, une procédure simplifiée d’étude des dossiers, dont le montant de l’aide est inférieur à un certain plafond, a été mise en place. Les dossiers ne sont plus présentés en commission décisionnelle, ce qui permet une attribution plus rapide de l’aide. Sur les autres départements, en revanche, seuls un ou deux dispositifs ont pu être intégrés à la CASU. Sans être un dispositif d’aides financières, les commissions de surendettement jouent un rôle primordial dans la prise en charge des personnes en difficultés financières. Ces commissions sont gérées par la Banque de France et permettent aux familles surendettées de faire face à leur situation grâce à la mise en place d’un plan d’apurement de leurs dettes. Février 2004 12 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Sur l’ensemble des quatre départements, les partenaires de la CASU déplorent un manque crucial de coordination avec les commissions de surendettement. Ils sollicitent pourtant régulièrement la Banque de France afin de développer une réelle coordination entre les instances, mais celle-ci s’y oppose. Une démarche intéressante est à relever toutefois en Essonne. A l’initiative d’un SousPréfet, des contacts réguliers ont lieu entre le FSL et la Banque de France. Celle-ci est présente aux commissions de maintien du FSL et une information réciproque est transmise sur les dossiers. Cela évite que des prêts soient accordés inconsidérément à des personnes se trouvant déjà en situation de surendettement. Février 2004 13 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France B. En l’absence de commission locale d’action sociale d’urgence ! Le rôle central du travailleur social dans la demande et l’attribution d’aides financières En Seine-et-Marne, dans le Val-de-Marne, en Seine-Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine, les commissions locales d’action sociale d’urgence n’ont pas été formellement mises en place. Sur deux départements (Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne), pourtant, des expérimentations de commissions locales ont été menées mais celles-ci n’ont pas abouti. Néanmoins, les besoins des populations en difficultés financières sont conséquents et l’offre des organismes habituellement pourvoyeurs d’aides est réelle. Dans ce cas, pour formuler sa demande d’aide financière, l’usager se présente auprès des organismes généralement repérés comme lieu d‘accueil pour ce type de problématique, à savoir, les circonscriptions d’action sociale des Conseils Généraux et les CCAS. En Seine-et-Marne, dans le cadre de la mise en place de la CASU départementale, une réorganisation des modalités de réponse aux besoins urgents a été envisagée. Différents types de structures ont été déclarés « Points d’accueil » et permettent aux personnes sollicitant une aide de trouver en un seul lieu de proximité, une écoute de leur demande, une recherche de réponse adaptée, l’instruction et le suivi de leur demande. En l’absence de commission locale d’action sociale d’urgence, toute la charge administrative d’instruction de la demande repose sur le travailleur social. C’est à lui de ventiler la demande d’aide aux différents organismes financeurs susceptibles d’intervenir, puis de réceptionner et de coordonner les décisions d’octroi des aides. En l’absence d’une coordination des partenaires financeurs, ces derniers sont peu informés des aides attribuées par ailleurs, ce qui complexifie l’adéquation de l’aide aux réels besoins des personnes. Pour faciliter le travail administratif que suscite une demande d’aide financière, il est important que les professionnels disposent d’outils. En Seine-et-Marne et dans les Hauts-de-Seine, les partenaires financeurs ont créé et utilisent l’imprimé unique de demande d’aide et le répertoire des dispositifs d’aide existants sur le département, mis à jour régulièrement. En Seine-Saint-Denis, un imprimé unique de demande d’aide a été créé. Mais les partenaires ne se sont pas accordés sur une version définitive du document, chacun tenant à garder les éléments d’information nécessaires à l’étude spécifique des dossiers, ce qui allait à l’encontre d’une simplification de la demande d’aide. Dans ce même département, ainsi que dans le Val-de-Marne, les partenaires financeurs ont conçu également un guide des dispositifs d’aides mais celui-ci n’a pas été actualisé depuis sa première parution. En complément des outils à leur disposition, les professionnels se créent, sur leur territoire d’intervention, des réseaux informels de référents au sein de chaque organisme, ce qui permet d’obtenir plus facilement des informations sur la situation du demandeur (recherche de droits potentiels) et sur la décision d‘octroi de l’aide (délais de réponse plus rapides). Sur certains territoires, on constate une bonne coordination des financeurs en local. Il arrive même qu’à l’initiative des CCAS, des commissions d’attribution d’aides financières se réunissent, regroupant quelques organismes. Ceux-ci sont représentés selon leur investissement dans le partenariat local. Février 2004 14 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ! Les modalités de la coordination inter-institutionnelle Quand bien même les commissions locales d’action sociale d’urgence n’ont pas été mises en place, une coordination inter-institutionnelle s’opère néanmoins sur les départements présentés ci-dessus. Effectivement, le partenariat ne porte pas directement sur la concertation pour l’attribution d’aides financières, mais sur d’autres fonctions ou d’autres champs d’investissement. En effet, dans les départements dotés d’un répertoire des aides sociales, la mise à jour régulière de ce guide nécessite de fréquentes rencontres entre les différents partenaires concernés. Lors de ces réunions, chacun présente les modifications de ses modalités d’accueil du public, d’attribution des aides financières, ainsi que les changements de personnes référentes. Ces rencontres se tiennent, certes à l’échelon départemental, mais les informations échangées sont en général répercutées au niveau local. En Seine-Saint-Denis, lors de la mise en place de la CASU départementale, une commission technique partenariale s’est chargée d’organiser des sessions de formation sur l’ensemble du département à destination des personnes assurant une mission d’accueil du public, audelà des professionnels diplômés en travail social. Les organismes institutionnels et associatifs dispensateurs d’aides financières présentaient tour à tour les modalités des aides proposées et le fonctionnement de l’organisme. Des études de cas étaient également présentées et travaillées. Pourtant bien appréciées, ces sessions de formation n’étaient plus d’actualité ces dernières années. Dans le Val-de-Marne, une expérimentation de commissions locales d’action sociale d’urgence avait été menée sur cinq territoires communaux. Ces commissions n’ont finalement pas abouti mais la coordination partenariale y est très active, entre autres sur le champ des impayés de loyer. Sur au moins trois communes, il existe des commissions de dettes locatives réunissant, en principe, la circonscription d’action sociale, le CCAS, la CAF, les bailleurs. L’objectif est la recherche d’une concertation entre partenaires afin de prendre en charge les impayés de loyer ou de régler des situations difficiles. Sur ces territoires, sont également organisées des réunions thématiques sur des problématiques nécessitant une bonne coordination des partenaires sur le terrain (santé mentale, personnes vulnérables, logement d’urgence, aide alimentaire, aide au départ en vacances, …). Il est évoqué également des réunions de concertation sur les difficultés d’accès aux droits afin de traiter les dysfonctionnements et lourdeurs administratifs, les problèmes de rupture d’hébergement. En dernier lieu, l’absence des CASU ne facilite pas non plus le lien entre les différents dispositifs d’aides financières sur ces départements. Il y a donc peu de coordination entre le Fonds de Solidarité Logement, le Fonds d’Aide aux Jeunes, les fonds d’aides aux impayés d’énergie, d’eau, de téléphone et les commissions de surendettement. Février 2004 15 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France IV. Conclusions d’une observation généralisée sur l’ensemble des départements franciliens A. Les atouts et les limites des CASU ! Le point de vue des financeurs Grâce aux commissions locales d’action sociale d’urgence, les financeurs évoquent une meilleure maîtrise de l’attribution des aides et une meilleure cohérence de l’intervention entre partenaires. Les commissions locales inciteraient les partenaires à financer des dossiers qu’ils auraient peut-être refusés en sollicitation directe, la coordination des différents partenaires et l’appui d’un réseau de référents constitué par les travailleurs sociaux ayant permis de clarifier ou compléter la situation du demandeur. A l’inverse, la présence d’autres partenaires peut restreindre l’aide apportée par certains d’entre eux qui rechercheraient une plus forte participation des autres organismes. Les limites d’un dispositif tel que les CASU résident, en Ile-de-France, dans le refus de mutualisation des fonds, chaque organisme souhaitant conserver la gestion de sa propre enveloppe budgétaire. Dans certains départements, des financeurs ne peuvent engager leurs fonds comme ils le veulent. La demande d’aide doit être obligatoirement instruite par un travailleur social diplômé, ce qui oblige le revoi du demandeur vers un travailleur social. Par manque de moyens humains ou par limitation budgétaire, de nombreux partenaires (CCAS, associations caritatives) se désengagent du dispositif CASU, restreignant ainsi la coordination à quelques partenaires (Conseil général, CAF, CPAM). De plus, sur certains territoires, les associations se sentent parfois instrumentalisées, d’où leur retrait de la coordination. Enfin, on relève peu de concertation entre les différents dispositifs d’aides financières, tels que le Fonds de Solidarité Logement, le Fonds d’Aide aux Jeunes, les fonds d’aides aux impayés d’énergie, d’eau, de téléphone. Les dossiers CASU restent donc en souffrance, en attente de la décision de ces dispositifs, allongeant ainsi les délais de traitement des dossiers. Les CASU ont peu de liens également avec les commissions de surendettement, et pourtant bien souvent les personnes aidées en CASU connaissent des situations de surendettement. ! En matière de travail administratif La création d’outils communs, tels que l’imprimé unique de demande d’aide, facilite la gestion administrative des dossiers. La concertation entre partenaires engendre une meilleure connaissance des champs de compétence de chaque organisme. Les agents en charge des secrétariats des commissions locales peuvent ainsi vérifier les dossiers avant envoi aux différents financeurs. Dans certains départements, les agents administratifs ont délégation pour gérer plus rapidement des dossiers nécessitant peu de concertation entre partenaires. Les dossiers complexes sont également plus facilement réglés grâce au partenariat. Février 2004 16 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Mais l’ensemble des financeurs s’accorde à dire que le travail administratif engendré par les commissions locales CASU reste conséquent pour les organismes en charge des secrétariats. Le temps de préparation d’une commission a été évalué à deux jours de travail pour un secrétariat. Sachant que sur certains territoires, les commissions ont lieu chaque semaine. De plus, les commissions ont été bien souvent mises en place sans moyen humain supplémentaire. ! En matière de travail social Dans certains départements, des intervenants sociaux peuvent instruire des dossiers de demande d’aide en CASU, sans être pour autant diplômés en travail social. Ceci permet à un plus grand nombre d’organismes de présenter des dossiers en commissions et permet également de désengorger des circonscriptions d’action sociale. Certains partenaires reprochent justement au dispositif d’obliger les usagers à formuler leur demande par l’intermédiaire d’un intervenant social. L’exemple a été donné dans le cadre de l’ex-Fonds d’Urgence Social où les usagers présentaient eux-mêmes leur situation. Des familles inconnues des travailleurs sociaux s’étaient ainsi manifestées et si un accompagnement socio-éducatif s’avérait nécessaire, les familles étaient réorientées vers les services sociaux. La CASU permet également aux travailleurs sociaux d’accomplir un accompagnement social plus cohérent, d’une part du fait d’une réponse rapide à la demande d’aide, et d’autre part grâce à une adhésion plus facile des personnes en difficulté au projet d’intervention sociale, qu’elles refusaient dans un premier temps mais que l’investissement des différents financeurs les a contraintes à accepter. La création d’outils communs facilite également l’activité des travailleurs sociaux, surtout lorsque l’imprimé unique, par exemple, est utilisé pour d’autres dispositifs d’aide (FSL, FAJ, fonds d’aides aux impayés d’énergie). De même, le répertoire des aides sociales présentant les conditions d’accès, les pièces à fournir, les modes de saisine des aides de chaque financeur est un outil indispensable pour les travailleurs sociaux. L’existence de cet outil et sa mise à jour régulière semblent plus fréquentes sur les départements non dotés de commissions locales CASU. Sur ces départements, effectivement, on semble privilégier l’information des travailleurs sociaux puisque des réunions d’information sont organisées en partenariat avec les différents financeurs. Par contre, sur les départements ayant mis en place des commissions locales, il est parfois reproché aux travailleurs sociaux de solliciter trop facilement la CASU ou directement un partenaire spécifique, de transmettre des dossiers incomplets ou des évaluations sociales peu précises. Ceci s’expliquerait par une méconnaissance de l’ensemble des dispositifs d’aides financières existants et par l’absence de réseau de référents locaux. A tous les niveaux, on ressent un besoin urgent et constant d’informations sur les dispositifs. L’information écrite semble être un bon vecteur mais il ne faut pas faire l’impasse sur d’autres modes d’échange d’informations. De leur point de vue, les travailleurs sociaux jugent parfois le fonctionnement des commissions locales CASU trop lourd. Ils reprochent la masse de pièces justificatives à fournir compte tenu du nombre important de financeurs. Février 2004 17 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ! La situation des usagers La mise en place, sur certains départements, de référents accueil engendre une multiplicité de « points d’entrée » permettant plus facilement à l’usager de faire état de sa demande. Ce dispositif permet également une prise en compte immédiate de la demande, une meilleure information sur les différentes aides disponibles et une plus grande facilité d’accès à ces aides. La présence de différents financeurs au sein des commissions locales permet l’échange d’éléments de connaissance et un traitement global de la situation de l’usager. Ainsi, les partenaires peuvent engager une réflexion commune sur les perspectives d’accompagnement global envisagées et avec l’envoi préalable des dossiers, la recherche de droits non-ouverts est possible. Les financeurs recherchent une meilleure adéquation de l’aide aux besoins réels de l’usager et peuvent, ainsi, arriver à résoudre des difficultés liées à des situations très complexes. Des dettes assez élevées sont prises en charge, par exemple, et il arrive que le financement total attribué soit supérieur au montant initial demandé. Du fait de la simplification administrative de la procédure d’instruction de l’aide (imprimé unique, centralisation des dossiers au niveau des secrétariats des commissions), les délais d’attribution de l’aide restent assez rapides. Mais il est vrai que contrairement à son intitulé, la CASU ne peut traiter véritablement les aides d’urgence. L’instruction des demandes et les procédures de décision, bien que simplifiées, engendrent un minimum de délais qui restent incompressibles. Cette limite nécessite, afin de répondre aux situations d’extrême urgence, la mise en place sur le terrain de coordinations parallèles rassemblant un nombre moins important de financeurs mais traitant les aides dans des délais beaucoup plus courts. D’autre part, dans certaines commissions locales CASU, il arrive que les discussions entre partenaires portent principalement sur l’attribution de l’aide financière (qui paye et combien), au détriment de l’analyse de la situation globale de l’usager. Dans ce cas, peu de mesures d’accompagnement sont envisagées. L’aide financière serait assimilée à du saupoudrage et non à l’assainissement de la situation de l’usager. Toujours concernant les commissions locales, du fait du refus de la mutualisation des fonds, chaque financeur souhaite informer l’usager du montant de l’aide accordée. L’usager reçoit donc autant de notifications que d’organismes participant au financement. Ces notifications arrivant en ordre dispersé dans le temps, il est parfois difficile pour l’usager de saisir le montant global de l’aide accordée. Enfin, malgré la mise en place de référents accueil sur certains départements, des personnes sont encore renvoyées d’un organisme à un autre. Ceci est à regretter sachant que certaines personnes, rencontrant de graves difficultés, ne pourront se mobiliser à nouveau afin de réitérer leur demande jusqu’à sa prise en charge. Février 2004 18 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France B. Perspectives de coordination des aides financières dans le cadre de la décentralisation Comme on l’a vu précédemment, le fonctionnement des CASU diffère, de par ses modalités, d’un département à l’autre. De plus, lorsque celles-ci fonctionnent, des limites sont relevées. Mais les nombreux avantages d’un tel dispositif restent néanmoins réels. Pourtant, dans le projet de loi présentant les modalités de la prochaine décentralisation, les CASU sont supprimées. La responsabilité d’organiser la coordination des organismes et services attribuant des aides financières revient au département, qui voit son rôle en matière d’action sociale et d’insertion renforcé. Ces modifications découleraient d’un souci de cohérence dans la répartition des compétences entre l’Etat et les collectivités territoriales et de simplification des formalités administratives dans le champ de l’action sociale. D’autre part, le projet de loi prévoit le transfert des Fonds de Solidarité Logement aux seuls départements et l’extension de la compétence de ces fonds aux aides pour les impayés d’eau, d’énergie et de téléphone qui sont actuellement attribuées par des fonds spécifiques. Cette fusion donnerait lieu à la création d’un fonds unique habitat. Dans ce contexte, quelles seront les nouvelles modalités de la coordination des aides financières sur les territoires, comment vont se positionner les différents partenaires participant actuellement aux CASU. Le but recherché demeure une bonne coordination des aides financières pour une meilleure cohérence de l’aide apportée aux personnes rencontrant de graves difficultés. Février 2004 19 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ANNEXES Grilles d’observation de chaque département : Février 2004 - L’Essonne page 21 - Les Yvelines page 39 - Paris page 52 - Le Val-d’Oise page 65 - Le Val-de-Marne page 76 - La Seine-Saint-Denis page 86 - Les Hauts-de-Seine page 92 - La Seine-et-Marne page 98 20 MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence en Essonne Son effectivité – ses atouts et ses limites Les raisons de mobilisation du dispositif La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée de mai à septembre 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs rencontrés : - pour la CASU : DDASS, CCAS de Montgeron (déléguée départementale), Maison Départementale des Solidarités (MDS) de Ris Orangis – Grigny, CPAM, CAF, Secours catholique, Croix Rouge, Secours populaire et la société Saint Vincent de Paul. - pour les autres dispositifs d’aides financières : organismes gestionnaires du Fonds de Solidarité Logement, du Fonds d’Aide aux Jeunes et de la Commission Locale d’Insertion. Les sigles et abréviations utilisés sont repris en fin de document. Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : - Le 29 décembre 1998, signature de la convention constitutive de la Commission de l’Action Sociale d’Urgence ; - Juin 1999, signature de la charte départementale relative à la coordination de l’action sociale d’urgence ; - Janvier 1999, mise en place d'un imprimé unique de demande d'aide quel que soit l'organisme sollicité ; - Avril 1999, mise en place de 5 Commissions Locales d'Action Sociale d'Urgence (CLASU), regroupant chacune deux CLI et placées sous la responsabilité de la DDASS, la CAF, la CPAM et la CRAMIF, le Conseil Général (pour 2 commissions). Pilote : la DDASS Principes de base : - Eviter le renvoi des demandeurs d'une aide financière d’un organisme vers un autre sans avoir traité leur demande et étudier leurs droits ; Simplifier l’accès aux dispositifs d’aide et de secours, faciliter l’ouverture des droits ; Rechercher plus de cohérence et de complémentarité dans les interventions des différents dispositifs et organismes d'aide aux personnes ; Faire remonter les dysfonctionnements de tous ordres (ouverture de droits trop longs générant des dettes, …). Fonctionnement : Passent en CLASU uniquement les dossiers complexes qui méritent une étroite coordination entre les différents acteurs. Une limite financière est posée : la demande d’aide doit être d’un montant égal ou supérieur à 762,25 € (5 000 Frs) et le quotient familial des ménages doit être inférieur à 228,67 € (1 500 Frs), sauf cas exceptionnels. La mise en commun des fonds de chaque organisme n’est pas effective, chaque financeur souhaitant conserver la gestion de sa propre enveloppe budgétaire. Procédure : Le dossier unique est instruit par un « référent accueil » du service où se présente le demandeur. Il reste référent du demandeur jusqu'à ce que sa demande ait reçu une réponse. Une coordination des points d'accueil doit permettre un accompagnement des personnes vers l'organisme compétent. Les procédures de traitement des demandes d’aide financière de chaque organisme restent inchangées. Si la demande ne relève pas des CLASU (le droit commun est à prioriser avant de solliciter l’intervention du dispositif CASU), le référent accueil adresse le dossier du demandeur à (ou aux) organisme(s) concernés. Celui-ci (ou ceux-ci) traite(nt) la demande et adresse(nt) sa (ou leurs) réponse(s) au demandeur. Si la demande relève d'une étude en CLASU, elle est envoyée au secrétariat CLASU du territoire correspondant à la résidence de l'intéressé. Le secrétariat prépare le dossier pour le passage en CLASU (possible réorientation, avant un passage en commission, vers un autre organisme « oublié » en amont) et en fait copie aux différents partenaires concernés, qu’il envoie avec la convocation. La CAF, la CPAM - CRAMIF, le Conseil Général et le CCAS reçoivent le dossier complet. Les associations caritatives reçoivent seulement la synthèse du dossier (résumé de la situation du demandeur) élaborée par le secrétariat CLASU de chaque territoire. L’essentiel des dossiers est instruit par les travailleurs sociaux du Conseil Général. Les dossiers sont envoyés 15 jours avant la date de la commission afin de permettre aux organismes partenaires Février 2004 22 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France d’examiner la situation du demandeur en fonction de leurs critères, d’effectuer une recherche des droits éventuels et de vérifier si des aides ont déjà été attribuées ou sont en cours d’attribution. Les CCAS et les associations caritatives siégent en commission seulement lorsqu’une aide concerne une personne de leur territoire. En théorie, le travailleur social indique dans l’évaluation sociale la somme globale demandée. Il n'est pas de sa responsabilité de proposer une répartition entre les différents partenaires financeurs et, le cas échéant, les autres dispositifs d’attribution d’aide non présents en CLASU (FAJ, FSL, Fonds d'impayé énergie…). En pratique, pour près de 50 % des dossiers, une répartition est proposée. En CLASU, certains organismes (CCAS, CAF, CG) ont délégation pour déterminer le montant de l’aide à attribuer, jusqu'à un certain seuil. Les financements accordés par délégation sont validés par les instances compétentes suite à la CLASU. Concernant la CPAM, les dossiers sont étudiés dans les mêmes conditions que les demandes d’aides financières présentées par les délégués sociaux des centres ou par le Service Social CRAMIF. Si la participation de la CPAM est envisageable (critères maladie, invalidité, accident du travail, maladie professionnelle, maternité ou décès), il existe deux possibilités : soit c’est un « accord direction » pour les aides dont le montant ne dépasse pas le seuil délégué au directeur des Prestations Centralisées, soit le dossier est soumis en Commission sociale où siègent des administrateurs de la CPAM pour la prise de décision. Ensuite, la CPAM ou ses représentants siègent en CLASU et proposent un montant d’aides dans la limite du mandat délivré par la direction ou par la commission sociale. Au niveau de la Croix rouge, la décision de financement des dossiers CLASU est prise en local dans les 17 délégations locales du département, avant chaque CLASU, puis transmise à un des cinq responsables CLASU. Ceux-ci sont donc limités dans leur décision pour s’aligner sur la position des autres financeurs. Mais ils obtiennent parfois une marge de manœuvre de la part des délégations locales. A noter que leurs aides financières attribuées sont disparates en fonction des délégations. Février 2004 23 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participant Convention Préfet, CG Charte départementale relative à la CASU Les membres fondateurs : Préfet, Président du CG, UNCCAS, CPAM, CRAMIF, CAF. Les adhérents : Pour l'ensemble des modalités de coordination : 57 communes, 6 associations, 4 missions locales, 4 administrations. Pour la coordination des référents d’accueil uniquement : 12 communes, 3 associations Définir les modalités de coordination du dispositif départemental réunissant les organismes gestionnaires de fonds de secours. - 5 représentants Etat, dont le Préfet ; 5 représentants Département, dont le PCG ; - 2 représentants des communes ; - 4 représentants des - Améliorer la coordination des dispositifs susceptibles d’allouer des aides notamment financières aux personnes rencontrant de graves difficultés ; - Evaluer le fonctionnement des CLASU ; Comité de pilotage ou Commission de l’Action Sociale d’Urgence Février 2004 Président Objectifs Fréquence des réunions Précisions du Définir le cadre du dispositif de coordination - La CPAM gère les dossiers de demandes d’aides financières et paie les aides accordées, alors que la CRAMIF est service instructeur des demandes ; c’est elle qui a la responsabilité des travailleurs sociaux. - Les modalités de coordination comprennent : la coordination des « référents d’accueil », l’utilisation de l’imprimé unique et la participation à la CLASU. Depuis création de la CASU, deux réunions : en 1999 et 2000. Souhait de la part des secrétariats CLASU de réactiver ce comité de - Création de la CASU en remplacement du Fonds d’Urgence Sociale, dans un contexte de forte revendication des chômeurs. Afin de retrouver une certaine paix sociale, les politiques ont fait pression sur les différents acteurs à la création de la CASU pour que celle-ci se mette rapidement en place. Aujourd’hui, en Essonne, le constat est fait d’un certain 24 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Coprésidence : Etat / CG Comité technique Présidence : DDASS Référents accueil Février 2004 organismes de sécurité sociale ; - 3 représentants du réseau des demandeurs d’emploi ; - le directeur d’EDFGDF ; 5 représentants d’associations caritatives. Etudier les mesures pilotage. susceptibles de simplifier les démarches des demandeurs et de favoriser leur autonomie. désengagement des acteurs partie prenante au dispositif CASU et de l'absence d'une implication politique pour permettre l'évolution du dispositif. Responsables administratifs des organismes signataires de la charte. Mettre en œuvre les orientations de la CASU : construction d’outils, simplification du dossier unique, conception du guide des aides sociales pour toute personne assurant mission d’accueil de publics en difficulté. Désengagement de certains partenaires Fréquentes rencontres avant 2002. Réunion une fois par trimestre depuis. CCAS, MDS (CG), CRAMIF, services sociaux des hôpitaux, des entreprises, associations (UDAF, tutelle, paralysés de France, gens du voyage…). - Offrir aux usagers un accueil de proximité afin de procéder rapidement à l’examen global de leur situation pour favoriser leur accès aux droits, aux dispositifs d’action sociale et aux services. Ils procèdent au montage du dossier d’aide financière. Rester référent du demandeur jusqu'à ce qu'il ait reçu une réponse adaptée à sa situation (aide financière ou intervention sociale). Réunion d’information des référents accueil sur chaque territoire en 2000 (présentation du dispositif) et 2001 (bilan). La réunion de 2002 aurait dû porter sur la présentation du guide des aides sociales. - Très peu d’associations caritatives instruisent des dossiers CASU car elles ne disposent pas de travailleurs sociaux. Or, les fonds de secours CPAM, CAF, et les aides financières ASE ne peuvent être décidés qu’au vu d’une évaluation sociale effectuée par des travailleurs sociaux diplômés (le positionnement de la CAF pourrait évoluer). - Les travailleurs sociaux CAF n’instruisent pas de dossiers CLASU, sauf exceptionnellement, parce qu’ils ne souhaitent pas faire de la polyvalence. Ils renvoient sur les MDS ou les CCAS. 25 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Commissions 5 CLASU (regroupant chacune deux CLI) locales dont le secrétariat est (CLASU) assuré respectivement par la DDASS, la CPAM, la CAF et le Département (pour deux commissions). En plus des organismes gestionnaires de fonds de secours, siègent en CLASU les associations caritatives : la Croix rouge et St Vincent de Paul, ainsi que l’association des gens du voyage. Toutes les associations sollicitées pour une aide sont invitées. A noter que nonobstant leur absence aux commissions, les convocations sont systématiquement adressées au Secours Populaire, Secours Catholique et St Vincent de Paul. Février 2004 Réunir les organismes gestionnaires de fonds de secours et d'interventions sociales afin d'apporter aux demandeurs une réponse aussi rapide et pertinente que possible afin de les aider à retrouver ou développer une autonomie de vie ainsi que leur insertion dans la cité. 2 CLASU par mois sur 4 secteurs. Seule la CLASU des Ulis ne se réunit qu’une fois par mois. - La moyenne des dossiers présentés en CLASU est peu élevée (environ 10 par commission). Certains financeurs demandent une réflexion pour un éventuel regroupement des CLASU. - Aucun administrateur des organismes financeurs ne siège en CLASU. - Secours catholique (Non signataire de la charte) : Positionnement favorable à la mise en place du dispositif. Puis refus d’assister aux CLASU car uniquement destinataire de la synthèse du dossier et non de l’évaluation sociale. (voir compléments en fin de tableau) - Saint Vincent de Paul (Signataire de la charte) : Retrait des conférences de toutes les CLASU depuis un an et demi, car elles ne reçoivent plus de subvention du Conseil Général dans le cadre de la lutte contre les exclusions. Celle-ci est dorénavant attribuée sous la forme de subvention de fonctionnement. - Secours populaire (non signataire de la charte) : Positionnement plutôt favorable pour participer au dispositif. Mais l’organisation territoriale de cette association ne convient pas au fonctionnement des CLASU. (voir compléments en fin de tableau) - Croix rouge (Signataire de la charte) : Présente sur la majorité des CLASU (elle participe à la présentation de l'ensemble des dossiers). - CCAS (Les communes signataires de la charte regroupent un peu plus de 60% de la population de l'Essonne) : Participation des CCAS très variable selon les CLASU, ce qui est regretté par l'ensemble des partenaires siégeant en CLASU, puisque en tant que service de proximité, ils ont une bonne connaissance des situations des personnes. 26 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Rencontre des secrétariats CLASU - Harmoniser et améliorer les 3 à 4 réunions par Les organismes ont dû prendre en charge la gestion Personnels an. administrative des secrétariats CLASU sans moyens administratifs des pratiques des CLASU. supplémentaires. Régler les difficultés organismes en charge rencontrées sur le terrain. des CLASU. Quelques remarques des personnes contactées : Secours catholique : L'association ne comprend pas pourquoi elle ne pourrait pas recevoir le dossier complet pour les situations étudiées en CLASU. En effet, dans le cadre d’une demande directe, donc hors CLASU, le dossier complet est envoyé aux commissions sociales internes du Secours catholique quand son intervention est sollicitée. L’association n’est pas non plus destinataire des notifications des décisions prises en CLASU alors que des dossiers peuvent se présenter dans leurs services quelques temps après pour un complément financier ou pour une autre demande. L’association ne comprend pas non plus pourquoi certains partenaires (CCAS, associations) siègent en CLASU seulement pour les dossiers sollicitant une aide de leur part (sont-ils considérés comme partenaires à part entière ?). Le Secours catholique reçoit beaucoup moins de demandes depuis la mise en place des CLASU. Secours populaire : Plusieurs comités du secours populaire, autonomes financièrement, existent sur le territoire d’une CLASU et il ne paraît pas envisageable de désigner une seule personne représentant tous les comités au titre du secours populaire en CLASU. De plus, l’association souhaiterait que les dossiers CLASU soient étudiés par chaque comité selon la résidence du demandeur, ce qui lui avait été refusé à la mise en place du dispositif. Mais il arrive que le Secours populaire participe au financement des dossiers étudiés en CLASU, par l’intermédiaire des travailleurs sociaux des MDS. Croix Rouge : Si nombre de présidents de délégation locale sont persuadés du bien-fondé des CLASU, d’autres sont plus dubitatifs. Ils s’interrogent sur l’impact de leur action face au montant toujours élevé des aides demandées. La participation des délégations est fonction de leur aisance financière. Hors CLASU, les délégations sont fréquemment et régulièrement sollicitées par les travailleurs sociaux. L’association regrette de n’être destinataire que de la synthèse des dossiers. Pour certains dossiers, elle souhaiterait obtenir davantage d’informations sur la situation de la personne. Elle rejoint en cela le positionnement du Secours catholique. Février 2004 27 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France CCAS : Certains CCAS ne s’impliquent pas dans le dispositif CASU pour des raisons politiques internes ; pour d’autres, leur absence s’explique par le manque de moyens humains et financiers pour siéger en commissions (CCAS des petites communes par exemple). Sans se déplacer, certains CCAS participent au financement des aides octroyées en faxant au secrétariat des CLASU le montant de leur participation. Certains CCAS n’hésitent pas à contacter les secrétariats CLASU pour obtenir des informations quant à l’opportunité d’un dossier, sa recevabilité, la participation éventuelle d’autres partenaires financeurs. Service social du Conseil Général : D’après le responsable du service social du Département, malgré la procédure CASU qui prévoit la prise en compte des demandes d’aides financières là où elles se présentent, il semble, selon les lieux, que des personnes sont encore renvoyées d'un organisme à l’autre, sans qu’une première étude de leur situation ait été effectuée. Février 2004 28 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France LES POINTS FORTS ET LES POINTS FAIBLES DU DISPOSITIF Atouts Limites Financement - Incitation de certains partenaires à financer des dossiers qu’ils auraient refusés en sollicitation directe, la coordination des différents partenaires ayant permis par exemple de clarifier ou compléter la situation de l’usager. - Mise en commun des fonds non envisagée, chaque organisme souhaitant conserver la gestion de ses propres fonds. - Limitation de l’aide financière accordée en CLASU par certains organismes, en terme de critères d’attribution et de montant. - Absence de coordination avec d'autres dispositifs (FSL, FAJ, CLI, Fond d'impayé énergie, commission de surendettement), ce qui explique que des dossiers CLASU restent en souffrance, en attente de la décision de ces dispositifs, allongeant ainsi les délais de traitement des dossiers. Travail administratif - Création d’outils communs : dossier unique de demande d’aide et guide des aides financières. - Concertation entre acteurs permettant de régler les dossiers très complexes. - Meilleure connaissance des compétences de chaque partenaire. - Nécessité pour certains dossiers d’être traités en CASU pour une concertation entre acteurs mais le montant de l’aide ne le permet pas car inférieur à 762,25 €. A titre exceptionnel, certaines CLASU acceptent de statuer sur des dossiers dont la demande n’excède pas 762,25 €. - Nécessité de réunir à nouveau les groupes locaux de référents accueil afin d’évoquer les problèmes et les centraliser au niveau départemental. Permettrait également une meilleure connaissance des partenaires. - Les référents accueil non travailleurs sociaux ne peuvent pas instruire les dossiers si une aide CAF, ASE ou CPAM est sollicitée. - Certains organismes financeurs se plaignent de la lourdeur du secrétariat. L’organisation de deux CLASU par mois engendre un travail administratif conséquent. Travail social - Dossier unique de demande d’aide en CLASU ou autres dispositifs (FSL, FAJ, Fonds impayé énergie, SIVADE…). - Montage rapide de co-financement pour épurer des dettes. - La coordination des gestionnaires d'aides financières est moins sollicitée localement ; certaines demandes (pour des situations non complexes) arrivent en CLASU alors qu'elles pourraient être traitées au niveau local par différents partenaires concernés. - Lourdeur du dossier : trop de pièces justificatives demandées Février 2004 29 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Pour les usagers Février 2004 - Les notifications des décisions prises en CLASU (aide financière ou orientation) facilitent l'adhésion des familles au projet d'intervention social proposé par les travailleurs sociaux, auquel elles ne souhaitaient pas adhérer dans un premier temps. parfois injustifiées (ex. : le jugement de tutelle alors que le dossier est instruit par l’UDAF). - Dossiers souvent incomplets en raison d'une coordination jugée insuffisante entre les référents d'accueil des organismes instructeurs. - Manque de précisions sur la fiche d’évaluation sociale concernant la situation de l’usager. Souhait que le travailleur social soit présent en commission locale afin d’illustrer la situation de l’usager. Or, dans certains cas, la MDS concernée n’est pas présente, elle est représentée par une autre qui a délégation de financement. - Pour de nombreuses demandes, les travailleurs sociaux du Département sont les seuls à répondre (ex des familles en situation irrégulière). - Prise en compte immédiate de la demande. Différents partenaires ont des référents d'accueil qui assurent l’instruction des dossiers. - Mise en place du dossier unique pour éviter de monter autant de dossiers que d’organismes financeurs. - Présence des différents organismes permet l’échange d’éléments de connaissance sur les personnes sollicitant une aide et permet une réflexion commune concernant les perspectives d’accompagnement global envisagées. - Ouverture de droits grâce à l’étude des dossiers par les différents financeurs 15 jours avant les CLASU. - Permet le financement de dépenses assez élevées puisque de nombreux partenaires apportent leur aide. Permet également de diminuer une dette très élevée, ce qui permet de mobiliser d’autres dispositifs, comme le FSL par exemple dans le cas des dettes locatives. Il pallie éventuellement l’épuisement des fonds aux impayés d’énergie des CCAS. - En cas de refus, la notification motivée est envoyée - Les CLASU ne semblent pas ou peu traiter « l’urgence » (distinguer toutefois l’urgence de première nécessité, de l’urgence à coordonner les partenaires pour résoudre une situation financière complexe) : ces dispositifs sont assez longs entre l’instruction de la demande et la notification de la décision (délai estimé à environ un mois si dossier complet). Ce délai peut s’allonger si l’on considère la date de paiement à l’usager par chaque organisme. Le temps de concertation entre financeurs n’est pas forcément à l’avantage des usagers. - En commission, les discussions entre financeurs portent parfois un peu trop sur l’attribution d’une aide financière (qui paye et combien), au détriment de l’analyse de la situation globale de l’usager. Peu de mesures d’accompagnement sont envisagées. L’aide financière est parfois assimilée à du saupoudrage et non à l’assainissement de la situation globale de l’usager. - En cas d’aide accordée, l’usager reçoit autant de notification que d’organismes participant au financement de l’aide qui lui est accordée (ceci s’explique par la non mise en commun des fonds ; CAF et CPAM ne souhaitaient pas modifier leurs pratiques de fonctionnement). L’usager ne connaît donc qu’en final le montant global de l’aide qui lui est attribué. Surtout, il reçoit son 30 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France par le secrétariat CLASU. Février 2004 financement en plusieurs versements. Il se peut également que l’aide soit directement adressée à un tiers auprès duquel l’usager a acquis l’objet de l’aide. 31 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France LES MOTIFS DE DEMANDE DES AIDES FINANCIERES : - en lien avec la CAF : Rupture des allocations, suspension ou attente dans les cas de trop perçus (l’enquête sociale n’intervenant qu’après), de non renouvellement des titres de séjours à temps (délais trop importants), d’absence de pièces justificatives (perte de papier, oubli d’envoi...). - en lien avec la CPAM : L’ensemble des aides versées par la CPAM concerne toute personne assurée ou ayant droit relevant de la CPAM de l’Essonne et se trouvant dans une situation financière difficile déséquilibrée par suite de maladie, maternité, invalidité, accident du travail, maladie professionnelle ou décès. Des aides financières pour rétablir la moyenne économique peuvent être également attribuées de manière ponctuelle quand l’assuré perçoit de faibles indemnités journalières et qu’il y a perte de revenus par rapport au salaire qu’il percevait lorsqu’il était en activité ; également entre le montant des indemnités journalières et la pension d’invalidité. - lenteurs administratives pour la mise en place d’un dossier COTOREP ou son renouvellement, avec des conséquences sur le versement de l’AAH. - problèmes de surendettement, aggravés par la facilité d’accès aux prêts à la consommation : concernent davantage les personnes avec revenus que les bénéficiaires de minima sociaux. Autre catégorie de personnes touchées : les personnes âgées avec une faible retraite et une trop importante charge de logement. - les problèmes de chômage et de situation de fin de droit ASSEDIC. Pour les personnes en formation rémunérée, les prestations perçues préalablement s’arrêtent au premier jour de formation, alors que le CNASEA paie le revenu lié à la formation deux à trois mois après ce premier jour. - les modifications familiales (séparation, décès, violences conjugales) ont des conséquences sur le maintien et l’accès au logement. - les changements de situation professionnelle peuvent nécessiter des frais de garde d'enfants. Les familles rencontrent également des difficultés pour la garde de leurs enfants lorsqu’elles sont en situation professionnelle instable : horaires atypiques, CDD, emploi précaire. Février 2004 32 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France LES MOTIFS DE MOBILISATION DE LA CLASU : Les demandes d’aide dont les montants sont élevés sont imputables : - aux cumuls d'impayés de loyer, d’énergie, d’assurances habitation et d’impôts. - aux frais d’obsèques : beaucoup de dossiers passent en CLASU pour ce motif. La CPAM peut attribuer une aide financière pour les frais d'obsèques à la suite du décès de l’assuré ou d’un ayant droit. La personne décédée doit relever de la CPAM de l’Essonne et être au moment du décès dans une situation financière difficile. Le niveau de prise en charge de cette aide est fixé selon le montant du devis des frais et selon la situation socio-économique de la famille qui fait la demande d’aide. En CLASU, la CPAM interviendra de façon moins importante puisqu’un partenariat est possible, entre autres avec les CCAS. A ne pas confondre la participation de la CPAM aux frais d’obsèques et le capital décès (prestation légale versée par la CPAM aux assurés en activité ou en invalidité). RAISONS DE LA NON-MOBILISATION DE LA CLASU : - refus de faire connaître sa situation à certains organismes (CAF, CCAS, MDS) qui peuvent déjà attribuer des aides aux bénéficiaires potentiels de la CASU. - crainte d’être considéré comme « pauvre » et fierté de certaines personnes qui refusent l’aide. - crainte de se voir retirer les enfants car la demande d’aide se fait auprès de travailleurs sociaux du Conseil Général, entre autres. Février 2004 33 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France VOLET STATISTIQUES (POUR L’ENSEMBLE DES CLASU) Année 1999 (de mars à décembre) 2000 2001 (de janvier à septembre) 2002 Nombre de CLASU 52 102 69 103 Dossiers examinés en CLASU 270 777 576 628 Dossiers aidés 208 701 383 444 Subventions 191 491,04 € 471 706,33 € 354 303,21 € 473 907,85 € Prêt 12 785,59 € 19 062,07 € 22 134,68 € 2 988,86 € On ne peut avoir les montants sur l'ensemble des années 1999 (le dispositif n’ayant été opérationnel qu’à compter du 1er février 1999) et 2001. En 2002 : Profil des personnes aidées : - 32% de familles monoparentales et 28% de personnes isolées - 43% des demandeurs sont âgés de 30 à 49 ans - une large majorité des demandeurs a des ressources (salaire, RMI, AAH, autre minima social, pension d’invalidité, prestations familiales), 20% déclarent être sans ressource Motif de la demande d’aide financière : - 38% motivent leur demande par l’insuffisance de leurs ressources, 29% par la perte de ressources, 19% sont en attente d’ouverture de droits et 14% ont des difficultés à gérer un budget Objet de la demande d’aide financière : - 21% demandent une aide pour une dette locative, 15% pour des frais d’obsèques, 14% pour une dette au trésor public, 12% pour des dettes d’énergie Répartition des dossiers et des financements : - 43% dossiers ont été instruits par le CG, 30% par les CCAS, 17% par la CPAM-CRAMIF, 10% par les associations - 28% des subventions ont été attribuées par le CG, 24% par la CPAM, 17% par la CAF, 16% par les CCAS, 13% par la Croix rouge et 2% par l’association des gens du voyage (manque les données de la CLASU des Ulis). Février 2004 34 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES Le principe était posé à la mise en place du dispositif : les aides des organismes adhérents à la CASU devaient être sollicitées en final, en cofinancement des autres dispositifs : FSL, CLI, FAJ, fonds d'impayés énergie…. C'est au "référent" en charge du dossier CLASU de solliciter l’ensemble des dispositifs selon les critères de chacun. Mais les secrétariats CLASU témoignent que bien souvent les dossiers ne sont pas renseignés sur la mobilisation des autres dispositifs et renvoient les dossiers au "référent", si besoin. Le constat est dressé d’une méconnaissance par de nombreux référents des différents dispositifs existants (le guide des aides financières réalisé en Essonne sera prochainement diffusé, il devrait apporter des éléments de connaissance ; mais il faudra veiller à la mise à jour de ce guide). Parfois des dossiers ne devraient pas être présentés en CLASU. Ils relèveraient davantage de l’ASE, ou du FSL. Il semble difficile de repérer quel dispositif solliciter en premier. Face à l’incertitude, les référents sollicitent les dispositifs compétents simultanément. Dans l’ensemble, la coordination des dispositifs d'aide est insuffisante sur le département : les compétences de chaque dispositif sont respectées mais il n'existe aucun lien entre les décisions des différentes commissions. Certaines CLASU n’attendent pas les décisions du FSL ou de la CLI pour statuer, dans l’objectif de réduire les délais. Mais d’autres CLASU attendent le positionnement des autres dispositifs pour faire intervenir la CLASU en complément. Il serait souhaitable d'harmoniser la pratique des cinq territoires. La coordination devrait se situer au niveau des dispositifs qui pourraient échanger entre eux des informations sur les situations des personnes, les décisions de leurs commissions, dans le respect du droit de réserve de chacun et de la législation en vigueur. Une « fiche navette » pourrait être créée afin d’assurer la transmission d’informations entre les secrétariats des différents dispositifs. Le dispositif départemental CASU aurait dû être temporaire et remplacé par des dispositifs locaux où des pratiques de travail en partenariat pourraient plus facilement se développer en concertation. Fonds Eau : n’a pas été mis en place en Essonne. Fonds Energie : Il est réparti par commune en fonction du nombre de ménages disposant de ressources inférieures au seuil de pauvreté selon les indicateurs CAF. La gestion comptable du fonds est assurée par l’UDAF. L'instruction des dossiers et l’attribution des aides ont lieu au niveau des CCAS selon un quotient social des demandeurs proposé par le comité de pilotage du dispositif. Le comité de pilotage se réunit une fois par an. Certaines CLASU interviennent en complément du fonds Energie puisque celui-ci est vite épuisé. Ces dernières années, l’enveloppe budgétaire n’a pas augmenté mais davantage de communes ont adhéré. Février 2004 35 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Fonds Téléphone : La demande d’aide est formulée par le travailleur social sur dossier unique puis transmise au chef de service de la MDS du lieu de résidence du demandeur pour décision d’aide. La décision est envoyée à la DDASS qui en informe France Telecom pour que l’entreprise engage le paiement et demande le remboursement à l’Etat. L’enveloppe est conséquente mais les dépenses peu élevées. Les critères de financement sont strictes : les factures liées aux téléphones portables ne sont pas prises en compte (or, les problèmes portent principalement là-dessus) et le demandeur ne doit pas s’être fait couper le téléphone. Fonds de Solidarité Logement (FSL) : Les CLASU peuvent être sollicitées pour attribuer une aide financière qui viendrait diminuer la dette de loyer, ce qui permet au FSL d’accepter le dossier (pour cela la dette de loyer doit être inférieure à 6 100 €). Les responsables du FSL déplorent l’absence de procédure de coordination dans le cas d’un montage financier pour réduction de la dette de loyer ou lorsque le FSL ne peut intervenir si le demandeur est déjà rentré dans les lieux. Après décision de la CLASU, le dossier passe de nouveau au référent pour le montage du dossier FSL. Le référent utilise, pour une demande de FSL, le dossier unique des CLASU, avec une fiche supplémentaire pour décrire les caractéristiques du logement (cette fiche est spécifique selon qu’il s’agit d’une aide au maintien dans le logement ou de l’accès au logement autonome). L'organisme gestionnaire du FSL reçoit toujours l’original du dossier unique. Concernant la Banque de France, les gestionnaires du FSL réorientent le demandeur d'aide pour un impayé de loyer vers cet organisme si l’endettement est important. La commission FSL rejettera la demande d’aide tant que la BDF n’est pas saisie. Si la dette de loyer est prise en compte dans le plan d'apurement du surendettement, le FSL n’interviendra pas. Lorsque la BDF constate une capacité de remboursement quasi nulle pour une personne surendettée, elle contacte le FSL afin d’envisager une aide. D’un point de vue général, le constat est fait qu'il reste de grandes difficultés d’articulation quand la décision d’une commission dépend d’une autre. Les gestionnaires du FSL regrettent qu’il n’y ait aucun lien avec le FAJ puisque le FSL pourrait intervenir sur le maintien dans le logement pour les jeunes. Commission Locale d’Insertion (CLI) : Pour permettre à un bénéficiaire du RMI d'atteindre les objectifs de son projet d'insertion, après validation de son contrat et avis de la CLI sur l'opportunité de la demande, le CG de l'Essonne peut attribuer des aides financières aux bénéficiaires du RMI. Actuellement il n' y a pas d'autres critères spécifiques d’attribution et le dossier unique n'est pas utilisé pour ce type d'aide. Dans ce contexte, la CLI se substitue facilement à d'autres dispositifs et aux aides que les organismes adhérents à la CASU pourraient apporter. En effet pour les bénéficiaires du RMI, les travailleurs sociaux saisissent souvent directement la CLI, sans envisager d'autres dispositifs ou d'autres sources de financement. Ce fonctionnement entraîne une disparité de traitement entre les bénéficiaires de RMI et des personnes de même niveau de ressources mais qui ne perçoivent pas le RMI. Une réflexion est en cours pour faire évoluer ce dispositif. Février 2004 36 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Fonds d’Aide aux Jeunes (FAJ) : dispositif piloté et financé par l'Etat et le Conseil Général. Il permet d'apporter des aides financières individuelles aux jeunes de 16 à 25 ans : aide alimentaire, hébergement d’urgence, paiement loyer en cours (nouvelle mesure compte tenu du difficile accès au logement des jeunes). L'Intervention du FAJ se fait de manière subsidiaire (après le FSL, le fonds impayés d’énergie, les formations ASSEDIC…) dans le cadre d’un accompagnement des jeunes vers l’insertion sociale et professionnelle. De nombreuses aides sont mobilisées uniquement si le FAJ intervient. C’est le cas des formations financées par les ASSEDIC, des formations et du permis de conduire financés par le PLIE, … En CLASU, on observe que très peu de demandes sont formulées par des jeunes. Le FAJ a visiblement bien pris le relais. Mais avec le désengagement de l’Etat dans le financement du FAJ, les jeunes se tourneront de nouveau vers les CLASU. Les fonds du Conseil Général pourront-ils supporter toutes les demandes supplémentaires ? Il n’est pas prévu que les fonds FSD et ASE augmentent. Aucune coordination FAJ / CASU : les assistantes sociales et conseillers des missions locales refuseraient de saisir les CLASU car le dispositif est jugé trop compliqué et trop lourd (pièces justificatives demandées trop nombreuses). Pour solliciter une aide du dispositif FAJ, le référent du jeune (mission locale, club de prévention, MDS) remplit « approximativement » le dossier unique (ne fournit pas toutes les pièces justificatives). Ceci est possible dans la mesure où le référent est présent au comité local pour exposer oralement la situation du jeune. Les financeurs jugent avant tout la cohérence de l’aide financière au regard du parcours du jeune avant d’étudier les pièces justificatives. Initiatives intéressantes : - Sur Etampes : bonne coordination de la Banque de France et du FSL à l’initiative du sous-préfet : la BDF participe aux commissions de maintien du FSL. En début de séance, une information réciproque est transmise sur les dossiers pour éviter, par exemple, que le FSL octroie des prêts à des personnes se trouvant en situation de surendettement. Dans ce cas, une aide par subvention sera privilégiée. Cette coordination est envisageable sur Etampes puisque les délais d’élaboration des plans d’apurement restent raisonnables. En revanche, sur Evry, il est fait état d’un délai d’environ un an pour établir un plan d’apurement. Il est difficile de mobiliser la BDF sur ce secteur. - Sur Grigny : MDS et CCAS règlent les dossiers en amont : le passage en CASU est rare. Bon partenariat en général. " Février 2004 " " 37 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France SIGLES / ABREVIATIONS AAH : ASE : ASSEDIC : BDF : CAF : CASU : CCAS : CLASU : CLI : CG : CNASEA : COTOREP : CPAM : CRAMIF : DDASS : FAJ : FSD : FSL : IJ : MDS : PCG : PLIE : RMI : SIVADE : UDAF : UNCCAS : Février 2004 Allocation Adulte Handicapé Aide Sociale à l’Enfance Association pour l’Emploi Dans l’Industrie et le Commerce Banque de France Caisse d’Allocations Familiales Commission d’Action Sociale d’Urgence (niveau départemental) Centre Communal d’Action Sociale Commission Locale d’Action Sociale d’Urgence Commission Locale d’Insertion Conseil Général Centre National pour l’Aménagement des Structures et des Exploitations Agricoles Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel Caisse Primaire d’Assurance Maladie Caisse Régionale d’Assurance Maladie d’Ile-de-France Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales Fonds d’Aide aux Jeunes Fonds de Solidarité Départemental Fonds Solidarité Logement Indemnités Journalières Maison Départementale des Solidarités (territoire d’intervention et lieu de regroupement des travailleurs sociaux et médicosociaux du Conseil Général) Président du Conseil Général Plan Local d’Insertion par l’Economie Revenu Minimum d’Insertion Site pour la Vie Autonome de l’Essonne Union Départementale des Associations Familiales Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale 38 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence des Yvelines Son effectivité – ses atouts et ses limites Les raisons de mobilisation du dispositif La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée en 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs contactés : Caisse d’Allocations Familiales des Yvelines (validation par l’ensemble des membres du comité technique), Secours catholique. Février 2004 39 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : Dès 1989, des travailleurs sociaux du Conseil Général et de la Caisse d’Allocations Familiales (CAFY) exerçant sur le territoire du Mantois constatent le nombre important de demandes d’aides financières qu’ils doivent gérer, ce qui suppose un travail administratif conséquent afin de renseigner chaque dossier selon les financeurs potentiels. Les professionnels proposent alors de créer un dossier unique de demande d’aide financière, ce qui est accepté par les deux partenaires, la CAFY et le Conseil général. Parallèlement, une commission unique mensuelle est installée pour l’étude des dossiers et des référents sont désignés dans les autres organismes (ASSEDIC, CPAM, MSA, …). Ces nouvelles modalités de fonctionnement permettent une gestion plus rapide et plus simple des aides financières. L’extension de cette expérimentation à l’ensemble du département prend effet en 1991 par la création de la Coordination Inter-Institutionnelle des Aides Financières (CIIAF). Dans le cadre de la généralisation de cette expérimentation, d’autres organismes intègrent ce nouveau partenariat, formalisé le 30 avril 1998 par la signature d’une convention (se reporter page suivante pour la liste de l’ensemble des partenaires). Pilote : la Caisse d’Allocations Familiales des Yvelines Principes de base : - Traiter les difficultés financières des usagers afin d’en supprimer les causes ; - Favoriser le traitement global des situations sociales en réintroduisant, pour l’usager, l’accès aux droits légaux, préalablement à l’attribution de toute aide financière ; - Associer les partenaires aux décisions d’interventions afin de les harmoniser dans le respect des missions et des compétences de chacun. Fonctionnement : La CIIAF est basée sur une équipe pluri-institutionnelle (CAFY, Conseil Général, DDASS, CPAM) composée d’experts (travailleurs sociaux CAFY) et d’agents administratifs (provenant de la CAFY et détachés des autres organismes partenaires). Cette équipe, coordonnée par la CAFY, est répartie sur deux sites déconcentrés. La CIIAF gère le FAJ, les chartes énergie, téléphone, eau, ainsi que les aides financières complémentaires dans le cadre d’un endettement dit « périphérique ». Dès sa mise en place sur le département, le site pour la vie autonome (SIVADE) sera intégré à la CIIAF. Le FSL est géré dans le cadre d’une commission spécifique. Néanmoins, les dossiers sont préalablement étudiés par les équipes CIIAF afin de vérifier et rechercher les droits légaux éventuels, puis transmis au FSL. Les dossiers présentés en CIIAF ne sont pas soumis à un montant de demande d’aide ou un quotient familial plafonds. Les organismes financeurs ne se sont pas orientés vers la mise en commun des fonds, chacun restant maître de l’affectation de son enveloppe budgétaire. La CIIAF ne peut être saisie en direct pour une demande d’aide financière. Chaque usager souhaitant établir une demande d’aide accepte de s’inscrire dans un projet d’insertion et/ou d’accompagnement budgétaire en lien avec un travailleur social. Février 2004 40 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Pour autant, la CIIAF peut statuer sur des dossiers montés par des référents sociaux qui ne sont pas obligatoirement diplômés en travail social, ce qui permet à certaines associations d’établir des demandes d’aides financières. Dans ce cas, l’usager se mettra par la suite en relation avec un travailleur social. Procédure : Les travailleurs sociaux établissent la demande d’aide financière en utilisant un imprimé unique commun à l’ensemble des organismes financeurs. Ils y précisent la situation de l’intéressé, leur diagnostic et leur projet d’intervention. Ils envoient le dossier au secrétariat concerné selon le lieu de résidence de l’usager. A réception, les experts CIIAF (travailleurs sociaux CAFY) se chargent de l’étude des droits au regard de la CAF, mais également auprès des référents ASSEDIC, CPAM, caisses de retraite, ... A ce stade, selon que la demande relève des chartes énergie, téléphone, eau, ou d’une aide financière complémentaire, la procédure d’étude de la demande diffère : - la procédure simplifiée (valable uniquement pour les chartes énergie, téléphone, eau, FAJ) : après étude des droits légaux, les experts CIIAF transmettent le dossier aux agents administratifs du secrétariat. Ces derniers, sous contrôle des experts CIIAF, disposent d’une délégation pour traiter les demandes d’aide inférieures à un certain plafond. Ils établissent ainsi la répartition de l’aide entre les différents financeurs en fonction de leurs critères d’intervention. En fin de semaine, toutes les situations étudiées sont reprises dans un procès verbal. Celui-ci est envoyé à chaque financeur concerné, qui engage les fonds dès réception du PV. - la commission décisionnelle : concerne les dossiers les plus complexes ou une dette supérieure aux plafonds fixés pour la procédure simplifiée. Après étude des droits légaux, les dossiers restent au niveau des experts CIIAF. Ces derniers mettent en œuvre, si nécessaire, les droits légaux détectés, élaborent ensuite le scénario financier pour répondre à la demande d’aide et présentent enfin la situation en commission décisionnelle. Que la demande soit étudiée en procédure simplifiée ou en commission décisionnelle, le secrétariat CIIAF notifie ensuite la décision aux usagers, au travailleur social référent et au(x) créancier(s). Les paiements sont effectués directement aux créanciers (ou exceptionnellement aux usagers) par chaque organisme. Les refus d’attribution d’aide financière sont motivés. Février 2004 41 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participants Objectifs Convention Préfet, Président du Conseil Général, Président de l’Union des Maires, Président de l’ASSEDIC, Directeurs de la CAFY, CPAM, CMSAIF, EDFGDF Services, Société d’Intérêt Collectif Agricole d’Eure-et-Loir et des Yvelines (SICAELY). A permis de formaliser le partenariat existant sur le département en matière de coordination interinstitutionnelle des aides financières. La CIIAF vise une harmonisation des procédures et des pratiques des Institutions signataires afin de promouvoir la coordination des différents fonds ou dispositifs existants. Comité de pilotage Les directeurs des Examiner le résultat des Au moins une fois Le Secours catholique est invité à participer au comité de institutions partenaires politiques d’aides engagées par an. pilotage, bien qu’il ne soit pas signataire de la convention et fixer les nouvelles (voir compléments ci-dessous). orientations. Présidence : Directeur Adjoint CAFY Comité suivi technique personnes de Les qualifiées, mandatées par les directeurs des organismes financeurs Présidence : En alternance Février 2004 Fréquence des réunions Précisions Assurer le suivi opérationnel Au moins deux fois Le comité de suivi technique peut se réunir bien plus fréquemment, jusqu’à six réunions de travail dans du fonctionnement de la par an. l’année, selon les travaux en cours nécessitant une CIIAF et faire toutes concertation entre partenaires financeurs. propositions d’amélioration au comité de pilotage, notamment concernant les fonctionnements entre les institutions et les articulations entre dispositifs. 42 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France les organismes Etudier Commissions Les complexes. décisionnelles financeurs. dossiers Une fois par mois sur chaque territoire. Les commissions décisionnelles se tiennent à : Saint-Germain-enLaye ; - Mantes-la-Jolie ; - Guyancourt. Compléments : Secours catholique : cette association est non signataire de la convention, elle ne participe pas aux commissions mais elle est invitée aux réunions du comité de pilotage. Un accord est passé entre la CIIAF et l’association : celle-ci est sollicitée en même temps que les organismes institutionnels pour les dossiers nécessitant une aide associative. Le plan de financement établi par la CIIAF inclut la participation du Secours catholique, mais celui-ci intervient toujours en complément des institutionnels. Un accord de principe est donné avant chaque commission. Après réception du procès verbal, l’association maintient ou non sa participation, selon l’intervention des autres organismes. Mais depuis janvier 2004, l’accord passé entre la CIIAF et l’association prend fin. La CIIAF ne proposera plus de dossier à financer au Secours catholique. Celui-ci continue de financer des dossiers, toujours en complément des partenaires institutionnels, mais il sera sollicité directement par les travailleurs sociaux, à l’instar des autres associations caritatives. Dans ce cas, la demande ne se fait pas forcément à partir du dossier unique. L’association souhaite en effet mieux connaître les familles aidées, en les rencontrant par exemple. Elle souhaite également intervenir après les autres financeurs et non en même temps. Pour autant, l’association reconnaît l’utilité de la CIIAF et son bon fonctionnement. Février 2004 43 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France EVALUATION DU DISPOSITIF Atouts Limites Financement - La signature en 1997 du contrat social yvelinois, - Chaque financeur gère sa propre enveloppe budgétaire. affichant comme axe prioritaire l’accès aux droits pour tous, a permis de réactiver et de réaffirmer la CIIAF comme élément fondateur du contrat social. Travail administratif - La délégation accordée aux agents administratifs pour - La CAF gère les deux secrétariats, les dépenses de la procédure simplifiée permet une gestion rapide des fonctionnement de la CIIAF, ce qui peut se révéler parfois un peu dossiers. La répartition de l’aide entre les différents lourd. financeurs s’effectue sans problème puisque les dispositifs gérés dans le cadre de la procédure simplifiée sont bien cadrés dans la distribution des financements. Travail social - dossier unique : réduit la charge de travail administratif. - Bonne coordination entre organismes financeurs basée sur le réseau des référents constitué par les travailleurs sociaux. - La CIIAF peut statuer sur des dossiers instruits par des référents sociaux qui ne sont pas obligatoirement diplômés en travail social, ce qui permet à certaines associations, au PACT-ARIM, …, d’établir des demandes d’aides financières. Dans ce cas, l’usager se mettra par la suite en relation avec un travailleur social. Février 2004 - Les travailleurs sociaux ne semblent pas connaître précisément tous les dispositifs d’aide financière. Ils ont tendance à solliciter directement le Conseil Général pour des aides directes au lieu de solliciter la CIIAF, qu’ils jugent parfois un peu lourde. 44 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Pour les usagers - Aucune aide financière n’est accordée sans que l’usager ne s’engage à s’inscrire dans un projet d’insertion et/ou d’accompagnement budgétaire. - Recherche de droits légaux potentiels pour tous types de demande d’aide financière (FAJ, chartes eau, énergie, téléphone, aide financière complémentaire, FSL). - La coexistence des deux types de procédures (procédure simplifiée et commission décisionnelle) permet d’assurer un délai d’attribution des aides très correct (entre une semaine et 15 jours) pour les dossiers jugés peu complexes. - Une seule notification est envoyée à l’usager reprenant la participation de chaque financeur, même si les financeurs ont conservé la gestion de leur propre enveloppe budgétaire. - Pour les chartes eau, énergie, téléphone, une fiche navette est envoyée aux créanciers dès réception du dossier afin d’éviter les coupures d’eau, d’énergie et de téléphone. Février 2004 45 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France RAISONS DE LA MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : - Rupture ou non accès aux droits : concernant la CAF, les rappels de prestations portent essentiellement sur les aides au logement. Les rappels portent sur une antériorité maximum de deux ans. LES MOTIFS D’INTERVENTION : # # # # # Dettes d’énergie Aides ponctuelles diverses (colonies de vacances, stages d’insertion, appareillage handicap, impôts, moyen ponctuel, CLSH, cantine) Eau F.A.J. Téléphone RAISONS DE LA NON-MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : - Certains usagers refusent d’établir leur demande d’aide financière par l’intermédiaire d’un travailleur social. A l’époque, les dossiers constitués dans le cadre du Fonds d’Urgence Sociale ne transitaient pas obligatoirement par les travailleurs sociaux, ce qui a permis de repérer certains usagers non connus de ces professionnels. - Certains usagers refusent de signer leur dossier de demande d’aide parce qu’ils ne souhaitent pas que leur dossier soit présenté en commission, à l’ensemble des financeurs. - L’obligation de s’inscrire dans un projet d’insertion et/ou d’accompagnement budgétaire repousse certains usagers à établir une demande. Ils est parfois difficile de construire un projet lorsqu’on se sent pris dans l’engrenage des difficultés de vie. Février 2004 46 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France VOLET STATISTIQUES ANNEES NOMBRE DE COMMISSIONS NOMBRE DE DEMANDES RECUES * NOMBRE DE DISPOSITIFS MIS EN ŒUVRE MONTANTS ENGAGES 1999 36 6 857 7 501 1 312 511 € 2000 36 5 989 6 925 1 989 577 € 2001 36 6 445 7 356 2 155 517 € 2002 36 7 981 8 938 2 298 374 € * En 1999, la CIIAF prenait en compte les dispositifs « interventions sociales – solvabilisation des ménages » et « Charte Energie ». En 2000, ont été rajoutés les dispositifs « Charte Téléphone », « Charte Eau », « FSL Maintien-ALR ». En 2001, le FAJ a été également intégré aux CIIAF. Février 2004 47 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France En 2002 : Répartition des dispositifs mis en œuvre : Au titre des aides financières : 80% Dont : dispositifs interventions sociales (aides complémentaires) : 29% Charte Energie : 47% Charte Eau : 4% Charte Téléphone : 2% FAJ : 18% Au titre de l’étude des droits seulement : 20% Dont : FSL : 78% Aide au Loyer Résiduel : 22% Profil du demandeur : (en % des demandes reçues, hors dossier FAJ) - Situation familiale : Couples : 36% Dont : avec enfants : 82% sans enfant : 18% Isolés : 64% Dont : avec enfant : 54% sans enfant : 46% Le pourcentage de personnes sans enfant à charge augmente légèrement par rapport à 2001. - Répartition par âge : Moins de 25 ans : 6% 25 à 35 ans : 29% 36 à 45 ans : 30% 46 à 60 ans : 29% plus de 60 ans : 6% Il y a peu de variation d’une année sur l’autre sur la répartition entre les différentes tranches d’âge, les données du FAJ n’ayant pas été intégrées dans les statistiques. Février 2004 48 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France - Nature des revenus : Salaires : 34% Allocations de chômage : 22% RMI : 16% Indemnités journalières : 9% API : 3% Autres (retraites, rémunérations stages, bourses, invalidité, …) : 16% Les demandeurs d’aide financière restent majoritairement bénéficiaires de revenus salariaux, même si ceux-ci sont modestes. - Causes de déséquilibre : Chômage : 26% Ressources insuffisantes chroniques : 23% Santé : 22% Ressources insuffisantes momentanées : 12% Modification familiale : 12% Surendettement : 12% Attente régularisation de droits : 11% Mauvaise gestion budgétaire : 6% Décès : 3% Relogement : 3% Autres : 10% Le total des pourcentages est supérieur à 100% puisque plusieurs causes déclenchantes peuvent être identifiées pour une même demande. Les principales causes de déséquilibre restent le chômage et l’insuffisance chronique des ressources, même si celles-ci sont en léger recul. Malgré le fait que plusieurs motifs puissent expliquer le déséquilibre budgétaire d’un ménage, on constate une diminution progressive au cours des trois dernières années sur deux rubriques, notamment « ressources insuffisantes chroniques » et « modification familiale ». En revanche, la progression reste minime mais constante sur les effets de déséquilibre liés à la santé et aux ressources insuffisantes momentanées. Février 2004 49 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Régularisation des droits : Une des missions prioritaires des experts CIIAF consiste à la vérification des dossiers au titre des droits légaux. A ce titre, en 2000, sur 5 989 dossiers vérifiés : - 434 ont fait l’objet de régularisation de droits Caf, répartis comme suit : o 402 rappels o 20 créances o 12 dossiers en cours de traitement Les rappels ont pu être réalisés principalement en réclamant les pièces indispensables à la liquidation du droit et qui n’avaient pas été fournies par les allocataires ou suite à des changements de situation non signalés aux services. Pratiquement toutes les prestations versées par la Caf sont impactées avec néanmoins une prédominance des aides au logement. - 24 ont fait l’objet de régularisation ASSEDIC 29 ont fait l’objet de régularisation CPAM 21 ont fait l’objet de régularisation d’autres services. En 2001, sur 6 169 dossiers vérifiés au titre des droits légaux : - 227 ont fait l’objet de régularisation de droits Caf - 10 ont fait l’objet de régularisation ASSEDIC - 16 ont fait l’objet de régularisation CPAM - 11 ont fait l’objet de régularisation d’autres services. Février 2004 50 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES SUR LE DEPARTEMENT Sur le département, de nombreux dispositifs ont été, au fur et à mesure, intégrés à la CIIAF : Charte énergie (en 1999), Chartes eau et téléphone (en 2000) et FAJ (en 2001). - Le Fonds de Solidarité Logement : Très bonne coordination de la CIIAF et du FSL. Bien que les dossiers soient gérés par une commission spécifique, ils sont étudiés au préalable par les experts CIIAF afin de vérifier et de rechercher les droits légaux éventuels. L’instruction même des dossiers FSL est prise en charge par les référents sociaux des organismes et associations œuvrant sur le département. Le secrétariat du FSL est géré, à la fois, par le Conseil Général pour les procédures situées en amont des commissions (réception et étude de la recevabilité des dossiers, préparation des commissions), et par la CAFY pour les phases post-commissions (rédaction et envoi des procès verbaux, mise en application du FSL). La CAFY est gestionnaire du dispositif depuis janvier 2003, fonction tenue antérieurement par l’UDAF. Le FSL est déconcentré sur quatre territoires, calqués sur les arrondissements. Sur chaque territoire, une commission mensuelle est organisée. Dans le cadre des aides au logement, une aide spécifique existe sur le département des Yvelines. Il s’agit de l’Aide au Loyer Résiduel (ALR). Ce dispositif a pour objectif d’aider les ménages, disposant de faibles ressources et rencontrant des difficultés budgétaires liées au logement, à payer leur loyer résiduel. C’est un outil préventif aux impayés de loyer, à disposition des travailleurs sociaux qui, dans le cadre d’un projet élaboré avec un ménage, peuvent l’associer au montage d’un dossier FSL maintien. La demande d’ALR est instruite par un travailleur social, sur le même principe que l’instruction des dossiers « FSL maintien ». Les dossiers doivent obligatoirement être transmis préalablement à la CIIAF. L’aide est attribuée pour une durée maximum de un an ; elle est modulable en fonction du montant du loyer et du niveau de ressources des ménages concernés. Néanmoins, la participation financière des ménages sera obligatoirement recherchée, son montant minimum est de 15 €. - Les commissions de surendettement : La CIIAF a sollicité plusieurs fois le Directeur de la Banque de France afin d’articuler les différentes commissions. Mais le Directeur s’y oppose. Il n’y a donc pas de lien officiel entre la CIIAF et la Banque de France pour la gestion des dossiers communs. Néanmoins, les experts CIIAF ont des contacts ponctuels avec des référents de la Banque de France, pour certains dossiers. " Février 2004 " " 51 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence à Paris Son effectivité – ses atouts et ses limites Les raisons de mobilisation du dispositif La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée fin 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs contactés : Département de Paris (DASES), Préfecture de Paris (Bureau de la solidarité et de l’insertion), Secours catholique Février 2004 52 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : Dès 1994, les travailleurs sociaux du département de Paris constatent qu’ils instruisent de nombreuses demandes d’aide financière, adressées à l’ensemble des financeurs potentiels, pour des résultats peu effectifs dans certains cas. En effet, les organismes attendent la décision de financement des autres organismes intervenant, avant de se positionner. Face à ce constat, une commission des partenaires financeurs est mise en place dans les 17ème et 18ème arrondissements pour une première expérimentation. Cette commission réunit : le CASVP, l’ASE, les ASSEDIC, la CPAM, la CAF, le Secours catholique, les Petits frères des pauvres. L’expérimentation se révèle positive : - pour l’usager : rapidité de paiement de l’aide et inventaire complet de ses droits. - pour les financeurs : meilleure maîtrise de l’attribution des aides. - pour les travailleurs sociaux : analyse globale de la situation de l’usager et rédaction d’une seule enquête sociale. Ainsi, un comité de pilotage, animé par la DASES, réfléchit à l’extension du dispositif sur l’ensemble des arrondissements. Il prend en charge la formalisation de l’organisation des commissions (protocole, formulaire unique, organisation type), leur suivi et leur évaluation. Fin 1996, onze Commissions de Partenaires Financeurs (CPF) sont créées, regroupant un ou plusieurs arrondissements. La loi de lutte contre les exclusions de 1998 permet de faire évoluer le dispositif : - extension du comité de pilotage des CPF à l’Etat (DASS et Préfecture) ; - extension des compétences des commissions sur le volet logement. A l’époque, peu d’aides sont attribuées pour le logement et le FSL est complètement embolisé. Un FSL Urgence (FSLU) est ainsi créé dans le cadre des CPF afin d’intervenir le plus en amont des difficultés liées au logement. C’est un dispositif spécifique du FSL parisien régi par le chapitre V du 4ème Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD). Il émarge au budget du FSL et il est soumis aux mêmes critères d’éligibilité énoncés par le plan. Il bénéficie toutefois d’un traitement spécifique qui permet une intervention rapide dans un objectif d’insertion et de prévention dans le cas de situations bénéficiant d’un accompagnement social. Ainsi, les modalités d'instruction et d’octroi des aides et les aides elles-mêmes diffèrent du FSL. Une convention entre l’Etat et le Département de Paris est signée le 9 avril 1999 afin de créer officiellement la Commission d’Action Sociale d’Urgence. Pilote : La CASU départementale est co-présidée par le Préfet et le Président du conseil général. La DASES de Paris anime le comité de pilotage départemental des CPF. Principe de base : Mettre en synergie les différentes formes d’aide des partenaires en respectant les champs d’intervention et les critères d’attribution de chacun, tout en privilégiant l’accès aux droits et la prévention de l’exclusion. Février 2004 53 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Fonctionnement : Chaque CPF se subdivise en deux commissions d’attribution : celle portant sur les demandes d’aide hors FSL-U et celle relative aux dossiers FSL-U : - Les demandes d’aide financière sont présentées en CPF lorsqu’au moins deux financeurs sont sollicités et lorsque celles-ci n’ont pu être traitées directement par les intervenants sociaux en liaison avec les référents sociaux d’urgence des différents organismes concernés. Les demandes d’aide ne sont pas soumises à un montant de quotient familial plafond pour l’usager, ni à un montant d’aide minimum ou maximum. - Dans le cadre du FSL-U, les CPF ont compétence pour examiner les aides financières d’urgence liées au maintien ou à l’accès dans le logement, présentées par les intervenants sociaux des différents organismes concernés. Dans ce cas, un plafond de ressources, un barème d’attribution des aides et un plafond de loyer sont utilisés à titre indicatif. Seuls les représentants de l’Etat et du Département statuent sur la décision de l’aide. Procédure : Les travailleurs sociaux (Département de Paris, CASVP, CAF, CRAMIF, associations de suivi RMI et d’accompagnement lié au logement) instruisent les dossiers de demande d’aide. Des intervenants sociaux (à condition que leur responsable hiérarchique soit diplômé en travail social) peuvent également monter des dossiers. L’imprimé unique est bien utilisé pour les demandes d‘aide financière. Même pour les demandes directement adressées à la CAF, cet imprimé est utilisé. Chaque arrondissement, sous l’autorité du délégué de coordination des services sociaux de la DASES, prend en charge le secrétariat de la CPF. Il centralise les dossiers et adresse les convocations. A réception du dossier, des copies en sont faites pour envoi aux différents membres de la CPF, au moins 8 jours avant, afin qu’ils procèdent à l’étude des droits potentiels. Le secrétariat établit le procès-verbal à usage interne de la Commission et tient un tableau de bord statistique des situations présentées. Tous les partenaires financeurs participant aux CPF ont délégation de financement. La personne représentant la CPAM a délégation de financement mais avec une limite plafond dans le montant de l’aide. Après chaque CPF, les partenaires financeurs notifient leur décision à l’usager. L’information est relayée par le travailleur social. Concernant les aides accordées dans le cadre du FSL-U, les notifications, signées par les délégués de coordination, sont envoyées par les secrétariats de chaque arrondissement. En cas d’accord, l’aide est versée dans les 8 à 15 jours. Février 2004 54 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participants Objectifs Fréquence des réunions Convention A permis de formaliser le partenariat existant sur le département en matière de coordination des aides financières. ---- Etat, Département de Paris, CASVP, ONAC, CAF, CPAM, ASSEDIC, EDF/GDF, Croix-Rouge, Secours catholique, CASP, CoCASIP, Emmaüs, Présidence : d’urgence, Etat et Droits Armée du Salut. Département de Paris - Assurer la coordination des dispositifs susceptibles d’allouer des aides financières, aux personnes rencontrant de graves difficultés ; - Etablir chaque année un bilan de l’action coordonnée des différents partenaires financeurs intervenant en matière d’urgence. Au moins une fois - ONAC = Office National des Anciens Combattants. par an. Il n’y a plus de réunion depuis octobre 2000. Représentants administratifs et sociaux des différents organismes concernés. - Préparation de la CASU sur la base des bilans de chaque CPF ; - Pilotage technique des CPF. S’est réuni récemment pour l’élaboration du guide des aides sociales d’urgence Commission de l’Action Sociale d’Urgence Comité de pilotage départemental des CPF Précisions Animation : Département de Paris Février 2004 55 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France - Examiner toute instruction dont l’ensemble des besoins ne peut être couvert par un seul organisme ; Mettre en synergie l’ensemble des aides en respectant les champs et critère d’attribution de chaque partenaire, tout en privilégiant l’accès aux droits ; - Elaborer annuellement un rapport d’activité destiné à la Il existe onze CPF qui CASU. couvrent l’ensemble du territoire parisien. Certaines CPF couvrent plusieurs arrondissement, selon la cohérence locale. Etat, Département de Paris (Délégué de coordination des services sociaux de l’arrondissement, représentant de l’ASE), Animation / CASVP, CAF, CPAM, CRAMIF, associations coordination : caritatives. Département de Paris Commissions des Partenaires Financeurs (CPF) Une fois par semaine pour les arrondissements les plus chargés ; Deux fois par mois pour les autres. - En 1998, l’ASSEDIC s’est retirée des CPF, préférant abonder directement le FSL. Il n’existe plus de fonds de secours ASSEDIC. - La CPAM ne siège plus aux commissions et la CAF irrégulièrement. - Selon les arrondissements, les associations Secours catholique et Petits frères des pauvres siègent dans certaines CPF. (voir compléments ci-dessous). Quelques remarques des personnes contactées : Secours catholique : Dernièrement, le Secours catholique a informé les partenaires institutionnels de sa sortie du dispositif CPF. Plusieurs raisons expliquent cette décision. L’implication de l’association dans le dispositif CPF était ressentie différemment selon les arrondissements. Dans certaines commissions, les bénévoles se sentaient parfaitement intégrés à l’équipe de professionnels dans la prise de décision de l’accord de l’aide. Mais dans d’autres commissions, l’association se sentait davantage instrumentalisée. D’autre part, en CPF, l’association était sollicitée pour financer des aides dans le cadre de dispositifs légaux pour lesquels elle n’était pas sensée intervenir. Et enfin, le Secours catholique, au niveau national, évoque le contexte de restrictions budgétaires et souhaite ainsi réorienter les missions de ses délégations locales vers davantage de mesures d’accompagnement. Les travailleurs sociaux ne sont plus assez disponibles pour assurer cet accompagnement, l’association souhaite s’investir sur ce champ. Ceci lui permettra d’aider les familles dont elle a connaissance, alors qu’en CPF, l’association intervenait parfois pour des personnes qu’elles ne connaissaient pas. Mais l’association estime que les CPF sont nécessaires afin d’établir une meilleure coordination des partenaires financeurs et de leurs aides. Février 2004 56 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France EVALUATION DU DISPOSITIF Atouts Financement - Maîtrise de l’attribution des aides et meilleure cohérence des aides entre les différents partenaires. Février 2004 - L’introduction du FSL-U dans les CPF a occasionné une hausse du nombre de dossiers présentés et, par conséquent, du nombre de réunions des commissions. Les organismes financeurs sont confrontés au problème de disponibilité de leurs représentants au sein des CPF, ceux-ci n’étant pas toujours présents. En cas d’absence, il est prévu une transmission d’informations par fax. - Désaffection d’un certain nombre de partenaires depuis quelques temps. - La charge de travail de secrétariat reste conséquente alors que les moyens administratifs n’évoluent pas. Travail administratif Travail social Limites - Des intervenants sociaux peuvent instruire des dossiers, sans être diplômés en travail social, du moment que leur responsable hiérarchique l’est. Ceci permet à des associations (CASP, CASIP) d’accompagner des personnes qui formulent une demande d’aide financière. Les points d’entrée pour les usagers ont ainsi pu être multipliés et un plus grand nombre de dossiers sont instruits par les partenaires. - Création d’un guide des aides financières d’urgence sur Paris. Diffusion en cours sur les arrondissements pour chaque travailleur social et chaque membre des CPF. - La création du dossier unique permet une simplification du travail, le nombre de pièces justificatives à transmettre est jugé correct par les travailleurs sociaux. 57 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France - Meilleur accompagnement social du fait d’une réponse rapide à la demande d’aide. La création du FSLU, par exemple, permet une action préventive en amont des grosses difficultés. Pour les usagers Février 2004 - La coordination des aides permet un traitement global de la situation de l’usager. - L’usager reçoit une réponse rapide à sa demande d’aide. - Le dispositif FSLU permet l’accès et le maintien au logement des personnes défavorisées. C’est un dispositif préventif permettant d’éviter la précarisation de la situation et la chronicisation d’une dette locative. 58 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France RAISONS DE LA MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : Les raisons d’un recours aux aides des CPF sont : - des problèmes de blocage administratif au regard des droits CAF (RMI), CPAM, ASSEDIC ; - des situations de surendettement ; - des ruptures familiales et/ou professionnelles. LES MOTIFS D’INTERVENTION : (quels sont les motifs ou les objets d’aide financés par la CASU par ordre d’importance ?) Les aides demandées en CPF ont pour objet de couvrir principalement des dépenses liées : à l’habitat ; à l’entretien des enfants ; à la formation professionnelle ; aux dettes EDF/GDF, lorsque celles-ci n’ont pas été prises en compte au titre du Fonds de solidarité énergie parce que ne répondant pas aux critères déterminés par les commissions municipales ; - à certaines dettes de téléphone ; à la santé. RAISONS DE LA NON-MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : Les personnes ne sollicitent pas d’aide financière du fait d’une information insuffisante relative à l’accès aux droits. D’autre part, lorsque les personnes ont déjà obtenu une aide dans l’année, elles ne sollicitent pas de nouveau les CPF, même si le besoin reste pressant. Février 2004 59 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France VOLET STATISTIQUES Commissions des Partenaires Financeurs (CPF) : 1. Aides d’urgence hors FSL-U ANNEES 1999 NOMBRE DE COMMISSIONS 277 NOMBRE DE DEMANDES NOMBRE DE DEMANDES EXAMINEES ACCORDEES 2 491 1 737 MONTANTS ATTRIBUES 2000 326 3 580 2 628 7 756 679 Frs 2001 279 4 266 3 153 1 349 837 € 2002 377 4 820 3 428 1 388 897 € 5 138 146 Frs 2. Aides dans le cadre du FSL-U : ANNEES 2000 NOMBRE DE COMMISSIONS 326 NOMBRE DE DEMANDES NOMBRE DE DEMANDES EXAMINEES ACCORDEES 5 075 4 516 MONTANTS ATTRIBUES 2001 279 5 392 4 679 13 382 632 Frs 2002 377 6 090 5 249 2 425 888 € 13 514 159 Frs N.B. : Le nombre de commissions pour les CPF et le FSLU est identique puisque ces commissions ont lieu au cours de la même séance. Les situations où l’usager demande parallèlement une aide financière en CPF et en FSLU restent très occasionnelles. Il n’y a donc pas de risque de doublons entre les statistiques CPF et celles du FSLU. Février 2004 60 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Sur l’année 2002, pour les commissions de partenaires financeurs : Répartition des demandes examinées par service instructeur : DASES (Service Social Polyvalent) : 68% CASVP : 12% CAF : 2% CRAMIF : 3% Services spéciaux DASES : 2% Services AEMO : 1% Autres : 13% Répartition des sommes allouées par financeur : ASE : 33% CAF : 26% CASVP : 13% CPAM : 6% Associations : 21% Objet de la demande : (en % de demandes examinées) Demandes liées à l’habitat : 39% Demandes liées à l’enfant : 18% Autres : 43% Dont : Formation : 14% EDF-GDF : 43% Santé : 8% Autres : 34% Profil du demandeur : (en % de demandes examinées) Situations avec enfants : 69% Dont : Femmes seules avec enfants : 60% Hommes seuls avec enfants : 3% Couples avec enfants : 37% Isolés : 28% Dont : Hommes : 45% Femmes : 55% Couples sans enfant : 3% Février 2004 61 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Sur l’année 2002, pour le Fonds de Solidarité Logement Urgence : Répartition des dossiers présentés par service instructeur : DASES (Service Social Polyvalent et autres services) : 47% CASVP : 35% CAF : 1% CRAMIF : 3% Autres : 14% Objet de la demande : (en % de dossiers accordés) Accès dans les lieux : 27% Dont : Caution : 61% Caution remboursée : 10,5% Aide au double loyer : 6% Assurances : 22% Frais agence immobilière : 0,5% Maintien dans les lieux : 73% Dont : Retards loyers : 66% Charges de copropriété : 2% Assurances : 32% Profil du demandeur : (en % d’avis favorables) Situations avec enfants : 50% Dont : Isolés avec enfants : 65% Couples avec enfants : 35% Situations sans enfant : 50% Dont : Isolés : 92% Couples : 8% Février 2004 62 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES SUR LE DEPARTEMENT Par principe, les CPF – FSLU interviennent en subsidiarité des autres dispositifs (FSL, FAJ, …). Fonds de Solidarité Energie : ce fonds, piloté par l’Etat, le département de Paris et EDF/GDF, est géré par le CASVP, en plus de la responsabilité des aides énergie municipales et du Fonds ASSEDIC énergie. Précédemment, la CASU s’est interrogée sur l’opportunité d’intégrer ce fonds au dispositif CPF. En l’absence de consensus, ce rattachement n’a pu être effectif. Un groupe de travail multi-partenarial s’est attaché pendant l’année 2003 à la mise en conformité du dispositif aux dispositions du Décret du 20/06/01, dans le cadre de la convention de partenariat conclue entre l’Etat, le Département de Paris, la Ville de Paris, le CASVP, EDF-GDF et la CAF. Fonds Universel des Télécommunications : ce fonds est géré dans le cadre des CPF, en lien avec France Telecom. Le formulaire unique CPF n’est cependant pas utilisé pour cette demande d’aide. Malgré les nouvelles modalités publiées par décret en avril 2003 (prise en compte des communications de téléphone fixe vers les téléphones portables pour les dettes de téléphone), les critères d’attribution des aides restent trop sélectifs et ne permettent toujours pas de prendre en charge la totalité de la facture. Le dispositif reste, en conséquence, peu activé par les travailleurs sociaux. Fonds de Solidarité Eau : ce fonds n’est pas mis en place, la grande majorité des personnes concernées relevant d’immeubles collectifs pour lesquels cette dépense est intégrée aux charges locatives. Cependant, une réflexion est toujours en cours sur le cas des situations collectives de précarité (immeubles occupés sans titre et immeubles en déshérence). Fonds d’Aide aux jeunes (FAJ) : ce fonds est géré en-dehors des CPF. Il y a peu de coordination formelle entre les deux dispositifs. Les travailleurs sociaux connaissent bien les deux dispositifs et orientent les demandes d’aide de façon adéquate. Sinon, le secrétariat renvoie vers le bon dispositif. Le FAJ n’utilise pas l’imprimé unique. Un document spécifique existe. Fonds Solidarité Logement (FSL) : il n’est pas possible de solliciter les CPF – FSLU, ni en amont du FSL, ni en parallèle. Le FSL-U a été créé justement pour éviter la saisine du FSL, en cas de situation d’urgence. Pour une demande d’aide financière d’urgence (hors FSL-U), le travailleur social informe la CPF du montage d’un dossier FSL, le cas échéant. Mais en règle générale, il y a peu d’échange entre les CPF – FSLU et les commissions FSL. Février 2004 63 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Le FSL n’utilise pas l’imprimé unique. Un document spécifique existe. A noter que le 4ème Plan Départemental d’Action pour le Logement des Personnes Défavorisées (PDALPD) intègre désormais le FSL-U qui, de ce fait, relève à présent des dispositions du nouveau PDALPD, et du règlement intérieur du FSL. Les critères d’attribution du FSL-U ont donc dû être adaptés en conséquence. A terme, la création d’un Fonds Habitat Unifié permettra d’intégrer l’ensemble des dispositifs d’aides liés au logement. Commission de surendettement : Son articulation avec les autres dispositifs d’aide est à renforcer, un rapprochement serait en cours. L'articulation du FSL-U avec la Commission de surendettement n'est prévue ni dans le 4e PDALPD, ni dans les dispositions relatives au surendettement ; cependant, la CPF est informée par le travailleur social du montage éventuel d'un dossier de surendettement. A noter que, dans le cadre de la réforme du surendettement (Loi n° 2003-710 du 1er août 2003), la composition de la commission départementale de surendettement est complétée, notamment, par un spécialiste de l'économie sociale et familiale qui pourra, en cas de dettes de loyer, conseiller une orientation des ménages vers le dispositif FSL (sachant que le FSL classique sera plus souvent concerné car le FSL d'urgence est compétent uniquement pour les petites dettes de moins de deux mois de loyer). " Février 2004 " " 64 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence du Val-d’Oise Son effectivité – ses atouts et ses limites Les raisons de mobilisation du dispositif La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée en 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs contactés : DDASS, Conseil Général (Service social départemental), Secours populaire, Secours catholique Février 2004 65 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : - Signature de la convention entre l’Etat et le Conseil Général le 10 décembre 1998, dans le cadre de la loi de lutte contre les exclusions. - Mise en circulation de l’imprimé unique début 1999. - Mise en place des premières commissions locales de coordination en mars 1999. - Elaboration d’un guide des prestations sociales légales et extra-légales, antérieurement à la mise en place de la CASU, par les neuf institutions départementales qui opèrent dans le domaine social. Ce document très exhaustif de 150 pages présente chaque prestation, ainsi que les lieux d’accueil du public et les coordonnées des correspondants de chaque institution. Il est consultable depuis peu via l’intranet du Conseil général. Un groupe de travail réunissant les neuf institutions se retrouve régulièrement pour assurer le suivi et la mise à jour. Pilote : Etat – Présidence de la CASU : le Préfet. Principes de base : Assurer la coordination des dispositifs susceptibles d’allouer des aides, notamment financières, aux personnes et aux familles rencontrant de graves difficultés. Fonctionnement : Les dossiers passent en Commission Locale de Coordination (CLC) dès lors que deux financeurs au moins sont sollicités. Les demandes d’aide ne sont limitées ni par un montant plafond, ni par un quotient familial plafond. Les différents financeurs n’ont pas souhaité la mise en commun des fonds alloués aux aides financières. Procédure : La CASU du Val-d’Oise est déconcentrée sur cinq Commissions Locales de Coordination qui siègent au sein de cinq circonscriptions d’action sociale du Conseil Général, parmi les vingt existantes. Les cinq CLC sont calquées sur les territoires des cinq Aires Géographiques d’Intervention en Réseau (AGIR), découpage territorial du Conseil Général, bien connu des divers partenaires puisque de nombreux dispositifs se basent sur ce découpage territorial. Les cinq circonscriptions d’action sociale assurent le secrétariat des CLC : ordres du jour, convocations, statistiques. Les demandes d’aide sont instruites en grande majorité par les travailleurs sociaux du Conseil Général, des CCAS, de la CRAMIF, de la CAF, des associations, des hôpitaux…. L’instructeur établit sa demande à partir de l’imprimé unique (même les demandes qui ne passent pas en CLC doivent être rédigées sur cet imprimé). Une partie du dossier est réservée à l’usager, en complément de l’évaluation sociale du service instructeur, afin qu’il explique et Février 2004 66 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France motive sa demande. L’instructeur propose un montage financier afin de répartir l’aide sur les différents financeurs potentiels en fonction de leurs critères d’intervention. Il arrive que des financeurs non prévus dans le montage financier participent finalement (CAF, CPAM). L’instructeur envoie le dossier au siège de la CLC dont il dépend, en autant d’exemplaires que de financeurs sollicités. Ce dossier sera présenté à la CLC de la semaine suivante. A chaque CLC, la secrétaire remet aux membres l’ordre du jour de la semaine suivante, ainsi que les photocopies des dossiers qui les concernent. Durant la semaine, les différents financeurs procèdent à l’étude des dossiers afin de repérer des droits légaux non ouverts (CAF, CPAM) et de déterminer le montant de l’aide attribuée le cas échéant. La CAF étudie chaque dossier au regard des droits légaux sans pour autant être sollicitée en tant que financeur. Lorsque des partenaires ne sont pas présents à la CLC (CCAS, par exemple), les dossiers leur sont envoyés. Chaque organisme financeur délègue un représentant à la CLC. Chacun reste maître de l’attribution de ses fonds. Mais certains membres seulement ont délégation pour décider du financement (ASE, CPAM, DDASS5). Pour la CAF et les CCAS, l’examen de la demande et la décision de l’aide se font en amont de la CLC (ou même parfois après la CLC pour certains CCAS). Suite aux commissions, les organismes financeurs notifient eux-mêmes leur décision à l’usager, au travailleur social référent et au secrétariat de la CLC concerné. La secrétaire de la CLC établit un relevé de décision des financeurs. Pour les dossiers ajournés, un courrier est envoyé au service instructeur lui laissant un délai d’un mois pour répondre, avant classement sans suite. 5 Avant le 1er janvier 2003, la DDASS gérait les fonds énergie, eau et téléphone. Ces aides étaient attribuées en CLC, selon les mêmes modalités que les autres aides financières accordées dans le cadre de la CASU. La personne représentant la DDASS en CLC disposait de la délégation pour décider du financement. Depuis janvier 2003, les fonds énergie et téléphone sont gérés par la CAF. Février 2004 67 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participant Convention Objectifs Fréquence des réunions Coordination des dispositifs d’aides financières ---- - Evaluation du dispositif CASU et détermination des nouvelles orientations ; - Coordination des dispositifs d’aides financières ; Harmonisation des procédures d’attribution d’aides financières. Une fois par an jusqu’en 2001. Plus de réunion depuis 2002. Etat, Conseil Général, - Préparer les réunions de la CAF, CPAM CASU départementale. - Harmoniser les procédures suite aux décisions prises en CASU. Fréquence soutenue des réunions les premières années. Rythme irrégulier depuis. - Examiner les demandes d’aides financières ; - Repérer les difficultés d’accès aux droits ; Repérer les dysfonctionnements des différents dispositifs d’aide ; - Faire des propositions à la CASU départementale. Une fois par semaine ou deux fois par mois (pour 2 CLC). Etat, Conseil Général Etat, Conseil Général, CASU départementa CAF, CPAM, MSA, communes, ASSEDIC, le UNAF, UDASHI, Secours catholique, Présidence : Secours populaire Etat Comité technique Présidence : Etat Commissions Locales de Coordination (CLC) Présidence : Etat sur 2 CLC et Conseil Général sur 3 Février 2004 Etat, Conseil Général, CAF, CPAM, communes. Cinq CLC sur l’ensemble du département. PRECISIONS - UDASHI : Union Départementale des Associations et Structures d’Hébergement et d’Insertion. - Les communes présentes à la CASU départementale sont les six plus importantes du département. - La MSA est invitée à la CASU départementale mais n’est pas repérée sur le terrain comme financeur, très peu de dossiers sont financés par cet organisme. - Le Secours Populaire participe aux réunions de la CASU départementale mais n’intervient pas dans les CLC (voir compléments ci-dessous). - Faible participation des communes sur l’ensemble des CLC. - Etat participe aux CLC qu’il préside. Il est absent sur les trois autres. - Participation du Secours catholique sur une seule CLC (voir compléments ci-dessous). 68 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Rencontre des secrétariats de CLC Etat et Conseil Général - Harmoniser les procédures de gestion des dossiers par les secrétariats ; - Mettre en place des outils de suivi de l’activité des CLC. Fréquence soutenue des réunions les premières années. Rythme irrégulier depuis. Quelques remarques des personnes contactées : Secours catholique : cette association ne participe qu’à une seule CLC. Cela s’explique par un principe posé à la création des CLC : les associations caritatives devaient se répartir les commissions. Le Secours catholique participe à la CLC de Vexin Ville Nouvelle en tant que membre permanent. L’association en principe est présente à chaque réunion, qu’il y ait des dossiers à financer ou non. Pour chaque réunion, l’association reçoit les dossiers qui vont être étudiés en CLC, elle les passe en commission interne d’attribution d’aides et donne un accord de principe qui sera présenté par le bénévole en CLC. Sur le département, le Secours catholique dispose d’autres commissions internes d’attribution d’aides. C’est ainsi que pour les CLC auxquelles l’association ne participe pas, l’association reçoit tout de même des dossiers, les étudie en commission interne et envoie son accord de principe aux secrétariats des CLC. A réception des procès verbaux des CLC, l’association engage l’aide si accord. Par contre, le découpage en secteurs géographiques du Secours catholique diffère du découpage des secteurs sociaux : la répartition territoriale des dossiers est difficile, les travailleurs sociaux ne sachant pas toujours très bien de quel secteur relève tel ou tel dossier. L’association dispose d’un feuillet interne pour l’attribution des aides afin d’établir convenablement des statistiques sur les populations rencontrées, servant à établir un rapport statistique au niveau national. Or, dans l’imprimé unique des CLC, certaines informations du feuillet interne du Secours catholique ne sont pas reprises et il leur est difficile d’établir des statistiques. Secours populaire : cette association propose pour aider les personnes en difficulté un accompagnement par des bénévoles, des aides matérielles (vestiaire, aide alimentaire), plutôt que des aides financières. D’autre part, l’institutionnalisation de l’attribution des aides financières, engendrée par la CASU, pose problème à l’association. Cela demande un savoir-faire professionnel, ainsi qu’une responsabilité, probablement trop lourde à porter pour les bénévoles. La logique d’attribution des aides est trop rapide, trop anonyme, l’association ne se sent pas d’être à la fois juge et partie. Enfin, l’organisation territoriale de l’association ne convient pas au fonctionnement des CLC. Plusieurs comités locaux, autonomes financièrement, existent sur le territoire d’une CLC et il ne paraît pas envisageable de désigner une seule personne représentant tous les comités au titre du Secours populaire en CLC. Néanmoins, l’association finance des dossiers qui passent en CLC. L’association peut intervenir en amont ou en attente de la décision de la CLC. Février 2004 69 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France EVALUATION DU DISPOSITIF Financement Atouts Limites - Incitation de certains partenaires à participer au financement des aides. - Cohérence du versement des aides du fait d’une bonne coordination entre partenaires. - L’absence des associations caritatives en CLC n’est pas ressentie par certains partenaires comme un inconvénient. Les bénévoles associatifs pourraient rencontrer des difficultés à se positionner au regard de l’évaluation sociale. Si besoin, le travailleur social sollicite en direct les associations qui attribuent en principe des aides au montant moins élevé, mais de façon beaucoup plus rapide (permet une meilleure réponse aux demandes urgentes). - Les CLC sont davantage orientées vers la résolution de situations complexes, nécessitant plusieurs intervenants, plutôt que sur le traitement de l’urgence. - Chaque financeur reste maître de ses fonds : la CASU ne modifie en rien les modalités de financement qui existaient auparavant. - Les demandes d’aide sont obligatoirement instruites par des travailleurs sociaux puisque certains organismes (CAF) ne peuvent engager leurs fonds que sur la base d’une évaluation sociale. - Mise en place des CLC sans moyen supplémentaire au niveau du travail administratif. Le temps de travail d’un secrétariat a été estimé entre 1,5 et 2 jours d’activité pour la préparation d’une CLC. Travail administratif Travail social Février 2004 - Gain de temps du fait de la simplification du circuit de demande d’aide financière par la mise en place du dossier unique. - Meilleure coordination et meilleure information concernant les critères d’intervention de chaque organisme financeur. Les membres des CLC n’hésitent pas à faire remonter des compléments d’information, 70 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France des conseils aux travailleurs sociaux. Les dossiers de demande d’aide sont de mieux en mieux renseignés. Pour les usagers Février 2004 - Ouverture de droits du fait de l’étude des dossiers en amont des CLC. - Simplification de la procédure administrative de demande d’aide permet un traitement plus rapide des dossiers (délai estimé à environ 15 jours entre l’instruction du dossier et la notification de la décision). - Le financement total attribué s’élève parfois à un montant plus important que la somme demandée au départ par l’usager. - Accompagnement plus cohérent des usagers car les professionnels les orientent mieux d’un organisme à un autre. - Meilleure adéquation du montant de l’aide au regard des besoins réels de l’usager. - Chaque organisme informe l’usager du montant de l’aide qu’il lui accorde. L’usager reçoit donc autant de notifications que d’organismes participant au financement de l’aide. La CASU n’a pu modifier les pratiques antérieures des organismes. 71 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France RAISONS DE LA MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : 1) Dettes et surendettement : les situations de surendettement représentent un déclencheur de la demande d’aide pour bon nombre d’usagers. 2) Précarité chronique des ressources : les personnes bénéficiaires du RMI, par exemple. 3) Attente d’ouverture des droits : principalement au regard des droits attribués par la CAF. Assez peu de problèmes concernant les droits CPAM (versement d’indemnités journalières, règlement de frais d’obsèques, ...). 4) Evénement familial déstabilisant (séparation, divorce, veuvage). 5) Problème de santé LES MOTIFS D’INTERVENTION : Motifs d’intervention pour l’année 20016 : - aide de subsistance (aide alimentaire) : 52% - dettes EDF-eau-téléphone : 45% - aide au logement-hébergement : 28% - autres (participation à des colonies de vacances pour enfants handicapés, achat de caravanes, …) : 16% Le total n’est pas égal à 100% puisqu’un dossier peut faire l’objet de plusieurs motifs d’intervention. Précisions concernant les statistiques : pour répondre aux situations d’urgence, les fonds ASE sont les premiers sollicités. Dans les motifs d’intervention, seule l’aide alimentaire apparaît, le financement de l’hébergement d’urgence (chambres d’hôtel) n’est pas géré dans les CLC. Les CLC attribuent des aides financières pour les dettes EDF-eau-téléphone puisque les fonds d’impayés énergie et téléphone sont gérés dans le cadre des CLC. RAISONS DE LA NON-MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : Les usagers rencontrent de telles difficultés qu’ils sollicitent, même en dernier recours, une aide financière à la CASU. 6 Analyse faite sur 583 dossiers durant la période du 1er septembre au 31 décembre 2001. Février 2004 72 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France VOLET STATISTIQUE ANNEES NOMBRE DE DOSSIERS EXAMINES 1 525 NOMBRE DE DOSSIERS ACCEPTES 1 040 MONTANTS ATTRIBUES 1999 NOMBRE DE COMMISSIONS 136 2000 182 2 639 2 086 Chiffres indisponibles 2001 187 2 051 1 757 1 877 217,4 Frs * Chiffres indisponibles * Les montants attribués sont calculés uniquement sur la période 1er septembre-31 décembre 2001 Profil des bénéficiaires7 : - Situation familiale : 44% de familles monoparentales, 34% de couples avec enfants, 14% de personnes isolées - Nature des revenus : 21% sont bénéficiaires d’un minima social (dont 13% bénéficiaires du RMI), 9% ne déclarent aucune ressource. Les autres sources de revenus sont : - les allocations familiales : 38% - le salaire : 28% - les indemnités ASSEDIC : 13% - autres ressources : 11% - les indemnités journalières : 6% - l’allocation parentale d’éducation : 3% Le total n’est pas égal à 100 puisqu’un bénéficiaire peut disposer de plusieurs types de ressources. 7 Analyse faite sur 583 dossiers durant la période du 1er septembre au 31 décembre 2001. Février 2004 73 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France - Difficultés justifiant la demande d’aide financière : - Dette – surendettement – dépense importante : pour 35% des bénéficiaires - Précarité des ressources : 33% - Attente ouverture de droits : 23% - Evénement familial déstabilisant : 13% - Problèmes de santé : 12%. Répartition des financeurs8 : - Instruction des dossiers : - Conseil Général : 84% - CCAS : 6% - CRAMIF : 3% - CAF : 3% - Associations : 2% - Hôpital : 1% - Institut Médico Educatif : 0,5% - Montants attribués : - Conseil Général : 52% (dont 35% pour les secours d’urgence, 14% pour les allocations mensuelles, 3% pour les secours « Président du Conseil Général ») - CAF : 22% - FAIME (fonds énergie) : 10% - CPAM : 8% - CCAS : 7% - FAJ : 0,5% - Associations : 0,5% - DDASS (caravane) : 0,5% N. B. : la répartition du nombre de dossiers aidés par financeur est quasi identique à la répartition des montants attribués présentée ci-dessus. 8 Analyse faite sur 583 dossiers durant la période du 1er septembre au 31 décembre 2001. Février 2004 74 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES SUR LE DEPARTEMENT - Le Fonds de Solidarité Logement et la Commission Locale d’Insertion : Aucune coordination entre la CASU et le FSL, idem pour la CLI : il n’existe pas de système de transmission d’information d’une commission à l’autre. Le FSL et la CLI n’utilisent pas l’imprimé unique pour les demandes d’aide. - Les fonds d’impayés énergie et téléphone sont intégrés aux CLC, dans la mesure où la demande d’aide sollicite au moins deux financeurs. Sinon, la demande est orientée, par le travailleur social référent, directement vers la CAF, organisme gestionnaire de ces fonds depuis janvier 2003. La DDASS en assurait la gestion auparavant. Le fonds téléphone reste mal adapté aux besoins réels des usagers. - Le Fonds d’Aide aux Jeunes : Le FAJ est intégré sur une CLC à titre expérimental depuis 2001 : une partie de la CLC est réservée à l’étude des dossiers FAJ en présence des instructeurs référents (provenant des missions locales bien souvent). Les procédures de gestion des dossiers sont identiques à celles utilisées en CLC habituellement. L’expérimentation est toujours d’actualité, mais la généralisation n’est pas encore envisagée. Le FAJ a adopté l’imprimé unique pour les demandes d’aide sur tout le département. - Commission de surendettement : Aucun lien avec la Banque de France pour les dossiers de surendettement. " Février 2004 " " 75 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence dans le Val-de-Marne Son effectivité – La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée de septembre 2003 à janvier 2004 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs contactés : DDASS, Conseil général (Direction de la prévention et de l’action sociale, circonscription de Fresnes), CCAS de Créteil, de Champigny-sur-Marne, de Fresnes, de Vitry-sur-Seine et de Sucy-en-Brie. Février 2004 76 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : - le 21 janvier 1999 : signature de la convention constitutive de la Commission de l’Action Sociale d’Urgence ; - le 31 décembre 2002 : diffusion d’un « Guide pour les professionnels de l’Action Sociale » présentant les différents dispositifs et aides existants sur le département. Ce guide a été élaboré, non pas dans le cadre de la CASU comme annoncé dans la convention, mais suite au Schéma de l’accueil, de l’hébergement et de l’insertion, du Plan pluriannuel de l’insertion par l’activité économique et du Plan départemental pour l’accès au logement des personnes défavorisées. La mise à jour du guide est envisagée, une réunion s’est tenue fin janvier à la DDASS pour en évoquer les modalités. Pilote : la CASU départementale est présidée par le Préfet, le secrétariat de la commission est assuré par la direction des actions interministérielles. Principes de base : Coordonner les dispositifs chargés d’allouer des aides, notamment financières, aux personnes et aux familles en situation de détresse. Fonctionnement : Une expérimentation de commission locale d’action sociale d’urgence a été menée sur cinq territoires (Créteil, Champigny-sur-Marne, Fresnes, Sucy-en-Brie et Vitry-sur-Seine) avec l’objectif d’une généralisation départementale. Les CCAS étaient le lieu pressenti d’implantation de la CASU locale, en lien avec la circonscription d’action sociale, la CAF, la CPAM, les associations. Aujourd’hui, sur les cinq territoires, une coordination des partenaires financeurs existe, bien que celle-ci n’ait pas forcément pour objectif l’étude des dossiers de demande d’aide financière (le contexte de la coordination sur ces cinq territoires communaux est décrit page 5). Quoi qu’il en soit, la généralisation départementale des commissions locales, envisagée à la création de la CASU, n’a pas été poursuivie. Procédure : Les demandes d’aide financière sont donc gérées par les travailleurs sociaux du département ; d’autres travailleurs sociaux d’organismes divers -CRAMIF, hôpitaux, mairies, …- peuvent également instruire des dossiers. Les professionnels réalisent une enquête sociale, joignent les pièces justificatives et envoient les dossiers aux différents partenaires financeurs susceptibles de financer une part de l’aide. Il n’existe pas de dossier unique sur le département. La mobilisation des organismes pouvant potentiellement intervenir dans le financement des aides repose essentiellement sur les travailleurs sociaux. Cette condition nécessite de la part des professionnels une bonne connaissance des partenaires et de leurs critères d’intervention sur leur territoire. Février 2004 77 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Pour cela, ils disposent de divers outils : - une brochure a été réalisée sur chaque circonscription reprenant les coordonnées des instances départementales, et leur déclinaison au niveau local, auxquelles s’adressent régulièrement les travailleurs sociaux. Il est prévu une actualisation régulière de ce document. - il existe également, depuis fin 2002, un guide départemental présentant l’ensemble des aides financières pour les personnes en difficulté, à destination des professionnels de l’action sociale. L’actualisation de l’ensemble du guide sera assurée par le groupe de travail s’étant chargé de sa réalisation. - dans ce guide des aides, les pages présentant les aides attribuées par le Conseil général sont réactualisées tous les trimestres, puis diffusées aux travailleurs sociaux des circonscriptions par intranet. Sur certains territoires, les travailleurs sociaux transmettent le document actualisé à leurs partenaires. - certains services du Conseil général se déplacent dans les circonscriptions afin de rappeler les différentes aides existantes au niveau de leur organisme et les critères d’attribution. Afin d’éviter le renvoi auprès de divers organismes des personnes sollicitant une aide, des projets de plate-forme d’accueil commun sont en cours de création sur trois territoires (Chevilly-Larue, Créteil, Nogent). Les partenaires engagés sur ces projets sont nombreux : circonscription du Conseil général, CCAS, CPAM, CRAMIF, CAF, associations caritatives, mission locale, club de prévention. La mise en place de ces accueils communs nécessite une véritable coordination inter-institutionnelle afin d’harmoniser les pratiques des professionnels et les aides attribuées par les différents partenaires pour éviter des superpositions inutiles. Février 2004 78 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participants Objectifs Convention Préfet et Président du Définir le cadre du dispositif de coordination Conseil général CASU départementale - 4 représentants de l’Etat, dont le Préfet ; - 4 représentants du Département, dont le PCG ; 3 représentants d’associations d’élus ; - 3 représentants des communes (CCAS) ; - 3 représentants des organismes de sécurité sociale (ARH, CAF, CPAM) ; - Banque de France ; - EDF, GDF ; - Centre départemental d’Accueil et d’Orientation ; 3 représentants associatifs (Secours catholique, Secours populaire, Croix rouge). Présidence : Préfet Février 2004 Fréquence des réunions PRECISIONS ---- - Coordonner les dispositifs Au minimum deux La CASU a été effectivement créée en 1999, mais depuis 2000, celle-ci ne se réunit plus. chargés d’allouer des aides, fois par an notamment financières, aux personnes et aux familles en situation de détresse ; - Harmoniser et simplifier les procédures et méthodes d’attribution des aides de l’ensemble des partenaires, ainsi que les pratiques des professionnels ; - Evaluer chaque année l’action de la CASU. 79 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Préfecture, DDASS, CG, CPAM, CRAMIF, CAF, ASSEDIC, catholique, Présidence : Etat Secours Croix rouge, CDAO, EDF, CCAS Comité technique N’ont pas été créées Commissions locales (CLASU) sur le Val-de-Marne - Mettre en œuvre les Autant orientations de la CASU, besoin assurer un suivi de la loi de lutte contre les exclusions (mise en place de tableaux de bord) ; - Créer de nouveaux outils afin de faciliter la coordination des aides (simplification des procédures, mise en place de l’imprimé unique) ; - Coordonner la mise en place des fonds d’aides départementaux. que de S’est réuni à trois ou quatre reprises entre 1999 et 2000. Mais plus de réunion depuis. L’imprimé unique a été créé, mais son utilisation ne s’est pas généralisée sur le département. Le fonds d’aide aux impayés d’énergie a été mis en place. Des expérimentations ont été envisagées sur cinq territoires communaux : Créteil, Champigny-surMarne, Fresnes, Vitry-sur-Seine, Sucy-en-Brie (voir le contexte local actuel de la coordination interpartenariale sur ces cinq territoires dans les compléments ci-dessous). Compléments d’information : - Créteil : Création d’une commission de concertation sur le territoire de Créteil, regroupant : la circonscription d’action sociale, le CCAS, la DDASS, la CAF, la CPAM, EDF/GDF, les associations présentes sur le territoire (Secours populaire, Restos du cœur, association caritative israélite (« ABASBA »), Secours catholique, Croix rouge, Créteil solidarité, Conférence Saint Vincent de Paul, Dialogue solidarité, Emmaüs). Cette commission se réunit deux à trois fois par an. L’objectif est l’échange d’information et non pas le traitement des dossiers en tant que tel. Une fiche référentielle a été établie pour chaque organisme, reprenant leur mission, les aides attribuées, l’accompagnement proposé. Des correspondants ont été désignés dans chaque organisme. Ils peuvent être contactés très rapidement pour une meilleure connaissance des aides et le règlement des dossiers. Cette commission organise des réunions thématiques concernant, par exemple, l’aide alimentaire, la prévention des expulsions, …. Février 2004 80 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Un comité local inter-partenarial avait été mis en place, regroupant l’ASE, la CAF, le CCAS, pour se coordonner sur les demandes d’aide financière récurrentes et sur les situations jugées complexes. Mais aujourd’hui, celui-ci ne fonctionne plus. Une commission spécifique a été mise en place pour gérer les dettes locatives. Cette commission se réunit tous les deux mois et regroupe les bailleurs sociaux, la CAF, le CCAS, la circonscription d’action sociale. Les dossiers présentés portent sur des dettes de loyer d’un montant peu élevé. Le FSL prend en charge les dettes plus importantes. Cette commission existait avant le FSL, elle a donc recentré son action. Celle-ci consiste à rechercher un montage financier pour résorber les dettes peu élevées. Les bailleurs acceptent soit un abandon de créance, soit un plan d’apurement, … La coordination des impayés d’énergie est gérée en interne au niveau du CCAS. En complément de l’aide légale, le CCAS attribue une aide facultative, si besoin ou si les personnes ne rentrent pas dans les critères de l’aide légale (ressources supérieures au barème). En général, pour les demandes d’aide financière, le montage financier est pris en charge par le travailleur social de l’organisme le plus à même de s’en occuper. Les travailleurs sociaux envoient les enquêtes sociales aux différents organismes susceptibles d’intervenir. Les objets d’aide sont : frais de santé, formation professionnelle, handicaps, … L’aide d’urgence se traduit par une aide alimentaire attribuée par le CCAS. Il existe également des aides facultatives. La réponse est apportée dans les 8 à 10 jours après la demande, ou dans de plus brefs délais si la situation est vraiment difficile. Sur Créteil, une réflexion est en cours pour élaborer un projet social commun, en partenariat avec la circonscription d’action sociale. L’accueil des publics serait géré au sein des mêmes locaux. L’objectif recherché est une meilleure coordination entre les deux organismes en terme d’information du public et de réponse à ses demandes. - Champigny-sur-Marne : En 1999, le Bureau municipal a souhaité la mise en place d’une CASU locale, l’échelon départemental paraissant trop loin des partenaires de terrain, avec le risque de rester au niveau politique. Cette commission avait pour objectif de faciliter le partenariat entre les différents organismes présents sur le territoire, afin d’éviter les situations d’urgence en rendant plus rapide le traitement des dossiers. La commission locale n’était pas envisagée comme un lieu de concertation pour l’étude des dossiers. Les partenaires se sont réunis à plusieurs reprises afin de travailler sur un document commun, le guide des partenaires au niveau local, ainsi que sur la présentation des champs d’intervention de chacun d’entre eux. Du fait de la richesse associative sur la commune, les partenaires associatifs se sont joints également à cette coordination. Le travail de réseau a bien fonctionné, mais le guide local n’a pas été créé. L’objet des réunions de cette commission locale a ensuite évolué en fonction des problèmes rencontrés sur le territoire. Des rencontres thématiques ont ainsi été organisées : en 2001, par exemple, sur le logement d’urgence avec présentation des dispositifs existants et des réponses apportées par chaque partenaire. Puis des commissions spécifiques ont été créées, concernant : - les vacances pour tous : différents partenaires examinent les dossiers de familles en difficulté qui souhaitent recevoir un financement pour leur projet de vacances. Les dossiers sont présentés par des associations, des travailleurs sociaux. Février 2004 81 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France - la domiciliation : sur la commune, cette activité est assurée, non pas par le CCAS, mais par deux associations (Secours catholique et Restos du cœur). Une réflexion s’est engagée avec ces associations et la circonscription. les personnes vulnérables : différents partenaires rencontrent des difficultés dans la prise en charge des personnes âgées et personnes handicapées (signalements, suivi des situations). Les membres de cette commission sont multiples : CCAS, circonscription, association d’aide à domicile, autres services de la ville (hygiène, santé, pompiers, police). Au sien du CCAS, il existe une commission interne des familles. Cette commission est sollicitée par les travailleurs sociaux de la circonscription, les associations ou directement par les familles elles-mêmes. Elle est présidée par le Vice-président du CCAS, il n’y a pas de représentant des circonscriptions (ceci est en train d’évoluer). Les élus peuvent également attribuer des aides en direct. En matière de coordination partenariale, un travail a été engagé avec un bureau d’étude sur l’harmonisation et la complémentarité des dispositifs d’action sociale. Il s’agissait de mieux se coordonner entre services communaux et les deux circonscriptions. Des ateliers ont été mis en place pour travailler sur : - le RMI : harmoniser les interventions auprès des populations bénéficiaires. - le logement : recherche d’un langage commun pour répondre aux demandeurs. - le secret professionnel : quelles sont les informations qu’il est possible de partager. - l’urgence : comment définir l’urgence et comment intervenir dans l’immédiat. D’autre part, dans le cadre du Projet Social de Territoire, des réunions partenariales plus larges et plus diversifiées ont été organisées, associant bailleurs, commission de surendettement, DDE, service Expulsions de la Préfecture, … La concertation devait porter sur une thématique. Les élus auraient souhaité que le PST traite de l’ensemble des dispositifs d’action sociale, mais le champ semblait trop vaste. Le thème du logement a donc été choisi, avec la problématique suivante : comment coordonner et améliorer les dispositifs pour faciliter l’accès au logement ; cette même coordination permettant également aux personnes de se maintenir dans le logement. C’est dans ce cadre-là que le CCAS a été informé de l’existence des fonds d’aide aux impayés d’eau et de téléphone. D’après le CCAS, l’Etat et le Département n’informent pas toujours suffisamment le niveau communal. Ce souci d’information devrait être primordial. Il ne faut pas se limiter à l’information écrite, d’autres modes de communication sont à développer. - Fresnes : Une commission locale a été créée, elle réunit le CCAS, la circonscription d’action sociale, la CAF, la CPAM, EDF/GDF, la Croix rouge, le Secours catholique, le Secours populaire, la Conférence St Vincent de Paul, l’Action Diaconat, l’Association de chômeurs fresnois et Agir ensemble contre le chômage. Cette commission est pilotée de façon administrative par le CCAS. Elle se réunissait auparavant une fois par mois ; actuellement, il y a une commission tous les 2 ou 3 mois. Elle peut se réunir sur simple demande d’un travailleur social, d’une association, d’un élu. Elle a la volonté de s’élargir au niveau institutionnel (sur le champ du handicap, en partenariat avec la COTOREP, mais cette institution n’a pas délégué de représentant référent). Elle s’entend davantage comme une instance de concertation sur des situations complexes (recherche de pluri-financements et aides en nature). Les situations individuelles sont présentées de façon anonyme, il n’y a pas d’envoi de dossier préalable aux participants pour examen Février 2004 82 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France des droits potentiels. Les services instructeurs sont le service social du Conseil Général et le personnel du CCAS (dans ce cas, les dossiers sont présentés sans évaluation sociale, ce qui reste exceptionnel et qui s’explique par la vacance de postes des travailleurs sociaux). Un formulaire unique a été élaboré puis utilisé, au départ, par certains travailleurs sociaux, ou personnels du CCAS lorsque les dossiers mentionnaient plus de deux partenaires sollicités. Mais depuis 2000, le formulaire n’est plus utilisé ou exceptionnellement. Les dossiers ne sont pas toujours montés pour la commission (simplement quelques informations consignées sur une feuille). Les justificatifs sont demandés par la suite. Entre deux commissions, des situations se règlent sans faire appel à la commission. Dans ce cas, l’information est transmise à la commission suivante. Pour les décisions en commission, la CAF, CPAM et EDF/GDF n’ont pas de délégation de financement. Les personnes participant doivent en référer à leur organisme. Les associations présentes, par contre, ont délégation de financement, mais les sommes financées sont plus modestes. La mise en commun des fonds n’est pas du tout envisagée. Les partenaires font preuve d’une bonne réactivité dans la réponse à l’urgence car il y a une bonne coordination des financeurs en local. Mais cette réponse à l’urgence n’est pas toujours satisfaisante car limitée par les moyens et le temps. Le projet d’un recueil de présentation des aides a été envisagé mais les partenaires ne s’en sont pas encore occupés. Cette commission sert également d’observatoire des difficultés rencontrées dans l’accès aux droits (dysfonctionnements et lourdeurs administratifs, problèmes de ruptures d’hébergement). C’est une instance de partage entre les partenaires y participant. Il y a eu un bon développement de la commission locale au début. Mais depuis 2000-2001, on constate un flottement. Malgré le changement de municipalité, le fonctionnement de la commission s’est poursuivi, mais ne s’est pas développé du fait de l’impossibilité pour certains partenaires d’engager leur service, en particulier dans une intervention financière, et du manque de soutien de la part des services départementaux et des services de l’Etat. - Vitry-sur-Seine : A l’époque de l’expérimentation d’une CASU locale sur le territoire de Vitry-sur-Seine, d’autres chantiers basés sur une coordination entre les différents partenaires étaient en cours, tels que l’évolution de l’aide médicale départementale, la révision du protocole de coordination avec les circonscriptions d’action sociale. De ce fait, les organismes ne se sont pas investis sur la création d’une CASU locale. Les institutions souhaitent pourtant travailler en coordination mais elles sont confrontées aux modalités d’organisation, d’attribution des aides qui diffèrent selon les structures. Néanmoins, en local, la coordination fonctionne bien, elle repose sur un réseau informel de référents auprès desquels les travailleurs sociaux et les usagers peuvent s’adresser (la CAF se rend une fois par semaine au CCAS, par exemple). Des réunions partenariales sont organisées sur les thématiques nécessitant un travail de coordination sur le terrain : santé mentale (réunissant différents partenaires comme la CLI, la circonscription d’action sanitaire et sociale, le CCAS, …), prévention des expulsions (réunissant régulièrement les différents partenaires comme les bailleurs, l’UDAF, le CCAS, la circonscription d’action sanitaire et sociale,…). Il existe également des commissions hebdomadaires d’attribution des aides organisées au niveau du CCAS. Les travailleurs sociaux de la circonscription y participent. Le CCAS fonctionne en bonne coordination avec la circonscription d’action sociale. Des travailleurs sociaux d’autres organismes peuvent instruire des dossiers de demande d’aide (sécurité sociale, hôpitaux, …). Le CCAS attribue deux types d’aide : une aide d’extrême urgence équivalent à une aide alimentaire de 45 € (chèque service) attribuée suite à une enquête sociale rapide et avant Février 2004 83 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France que le travailleur social n’entreprenne un suivi avec les personnes, et une aide facultative attribuée suite à une enquête sociale détaillée. Les aides du CCAS restent exceptionnelles et ponctuelles. Il n’existe pas de formulaire unique pour les demandes d’aide. Le formulaire utilisé pour les demandes d’aide du CCAS étant un peu caduque, il a été revu, et pourra l’être à nouveau. Il n’existe pas non plus de guide local des aides sociales. Le CCAS et la circonscription d’action sociale interviennent en premier lieu. Les autres organismes interviennent par la suite. Le CCAS adresse parfois des personnes aux associations caritatives (Secours catholique, Croix rouge, Restos du cœur, …). Il n’existe pas de coordination particulière avec ces structures, les aides sont attribuées en complément. - Sucy-en-Brie : Une instance de coordination s’est mise en place, réunissant la circonscription, le CCAS, la CAF, les bailleurs, la Croix rouge, le Secours catholique, Emmaüs. Au départ, des réunions mensuelles étaient fixées. Les objectifs étaient une meilleure connaissance entre acteurs, la création d’outils communs, la mise en place de réunions thématiques entre partenaires. Sur le premier point, l’objectif était déjà rempli puisque les différents partenaires ont déjà l’habitude de travailler ensemble, entre autres, sur la problématique de prévention des expulsions (cf. la commission d’impayés de loyer, évoquée ci-dessous). Sur le deuxième point, l’expérimentation d’un dossier unique de demande d’aide avait débuté mais n’a jamais abouti. Chaque organisme restait sur ses prérogatives en matière de pièces justificatives demandées sans rechercher la coordination, ni la simplification. L’harmonisation paraissait difficile, les procédures d’attribution des aides sont également plus longues pour certains organismes. Un guide des aides sociales au niveau local a été créé en 1999, mais il n’y a pas eu de mise à jour depuis (le CCAS utilise le guide départemental des aides sociales diffusé fin 2002, les professionnels le considèrent comme un bon outil de travail). Sur le troisième point, les réunions thématiques fonctionnent bien. Elles sont moins fréquentes qu’au départ. Il y a peu de concertation sur les dossiers des demandeurs, sauf exceptionnellement, dans le cas de la prévention des expulsions. Il existe, en effet, sur Sucy-en-Brie une commission d’impayés de loyer qui réunit les travailleurs sociaux de la circonscription, le CCAS, le maire adjoint, la CAF, le commissariat de police, le bailleur concerné. Le CCAS en assure le secrétariat. Trois réunions ont lieu par an, avec chacun des bailleurs. Dans cette commission, les partenaires procèdent à l’étude de dossiers nominatifs. D’un point de vue général, les partenaires n’ont pas réussi à créer une véritable coordination des aides financières. La coordination des aides repose entièrement sur les travailleurs sociaux qui instruisent les demandes, autant de fois qu’il y a de financeurs potentiels. Les partenaires ne sont pas informés des autres aides attribuées pour une même demande. Sur le champ du handicap, la coordination des aides est davantage effective. Février 2004 84 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES SUR LE DEPARTEMENT La concertation avec les autres dispositifs d’aide financière, du fait de l’absence d’instance de coordination des aides financières sur le département, repose sur les travailleurs sociaux qui réorientent les personnes concernées vers les organismes gestionnaires des dispositifs. Le fonds d’aide aux impayés d’énergie : Il est suivi par un comité de pilotage regroupant la DDASS, le CG et EDF/GDF. Les ASSEDIC financent une partie des fonds mais ne sont pas soumis à l’obligation de financement puisqu’ils n’ont pas signé la convention de base. Une enveloppe financière est allouée en début d’année aux CCAS qui gèrent le dispositif sur les territoires. Il a été difficile de convaincre les CCAS d’assumer la gestion du fonds d’aide aux impayés d’énergie. Ceux-ci ont eu le sentiment d’être tardivement informés, sans qu’aucune concertation ne porte sur les moyens nécessaires à ce type d’activité. Afin de faciliter la gestion de ce fonds, les CCAS reçoivent une indemnisation pour frais de dossier. Pourtant, certains CCAS refusent encore de prendre en charge cette activité. Dans ce cas, l’Etat prend le relais afin qu’aucun territoire ne soit désavantagé. Les personnes souhaitant solliciter ce dispositif demandent à EDF/GDF un état de leur dette et sollicitent les CCAS pour l’instruction de leur demande. Les CCAS étudient les dossiers en regardant si les revenus des personnes concernées ne dépassent pas le barème1 du FSL. Les personnes sont informées de la décision d’octroi de l’aide par les CCAS. L’aide ne peut dépasser plus de 50% du montant de la dette pour un montant maximum de 229 € sur l’année. Le fonds Téléphone : Il est géré par l’Etat et France Telecom, mais les fonds sont attribués seulement par France Telecom. L’entreprise fixe donc elle-même les critères d’attribution de l’aide. Ceux-ci restent restrictifs : les factures liées aux téléphones portables ne sont pas prises en compte et l’usager ne doit pas s’être fait couper le téléphone. A réception de la facture France Telecom, les personnes étant dans l’incapacité de payer se dirigent vers les CCAS qui instruisent la demande et qui sollicitent l’Etat pour statuer sur la demande de l’aide. Le fonds Eau : Afin de bénéficier de ce dispositif, il est nécessaire d’être propriétaire de son compteur d’eau, ou en tant que locataire, de payer directement auprès de la compagnie ses factures d’eau. Les besoins sont donc rares et le dispositif très peu sollicité. Le Fonds de Solidarité Logement : Un agent CAF est mis à disposition pour assurer la gestion de ce fonds. Mais la Caf ne souhaite plus en gérer le secrétariat. Une réflexion est en cours pour la création du Fonds unique habitat, dans la cadre de la prochaine décentralisation. " Février 2004 " " 85 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence en Seine-Saint-Denis Son effectivité La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée fin 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs contactés : DDASS, Service social du Conseil général, CRAMIF. Février 2004 86 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : - le 2 février 1999 : signature de la convention constitutive de la Commission de l’Action Sociale d’Urgence ; - Création d’un guide des aides sociales, mais antérieurement à la mise en place de la CASU départementale. Ce guide des prestations a été financé par des partenaires institutionnels locaux (CNAV, ASSEDIC, DDTEFP, Préfecture, CAF, DDASS, Assurance Maladie, Conseil Général, DDE, Office national des anciens combattants et victimes de guerre) et la réactualisation devait se faire annuellement, à tour de rôle par chaque organisme. Ce guide visait à aider les personnels d'accueil de tous ces organismes à mieux informer, orienter et aider les usagers reçus. Il a été présenté dans chaque organisme. Mais la réactualisation du Guide s’est interrompue au bout de la 3ème année. Pilote : la CASU départementale est présidée par le Préfet, le secrétariat de la commission est assuré par le directeur des affaires sanitaires et sociales. Principes de base : Assurer la coordination des dispositifs susceptibles d’allouer des aides, notamment financières, aux personnes et aux familles rencontrant de graves difficultés. Fonctionnement : Une réflexion a été menée sur la mise en place de commissions locales d’attribution des aides financières. Des communes ont été sollicitées, mais les projets proposés n’ont pas abouti. La mutualisation des fonds n’était pas envisagée, des organismes refusant de participer à l’enveloppe commune. La réflexion partenariale a évolué vers la mise en place de commissions de concertation des aides (et non d’attribution) sur plusieurs communes (Saint-Denis, Bagnolet, Noisy-le-Sec, …). Des difficultés de mise en place ont été rencontrées et certaines communes se sont finalement désistées. Sur certains territoires, des espaces d'accueil et de services se sont mis en place. Le projet visait la mise en place de référent (1er accueillant du demandeur) qui prenait en charge la gestion de la demande jusqu'à la résolution des problèmes concernant les partenaires implantés sur le site, si besoin. Les services concernés (CAF, CG, CRAMIF, CMS, Planning Familial, OPHLM, CCAS) se sont peu à peu désengagés faute de moyens constants (secteurs vacants en professionnels, mise en place des 35 heures). Aucune délégation réelle entre les services n'a fonctionné. Février 2004 87 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Procédure : Il n’y a pas d’organe pilote de la coordination des aides sur le département. Chaque travailleur social gère cette coordination entre les différents partenaires financeurs susceptibles de financer une part de l’aide. Un imprimé unique de demande d’aide a été créé sur le département. De nombreuses réunions ont porté sur la création de ce document. Mais les partenaires ne se sont pas accordés sur une version définitive du document, chacun tenant à garder les éléments d'information nécessaires à l'étude spécifique des dossiers. Le cumul des informations n'étant pas envisageable pour une simplification. La mobilisation des organismes pouvant potentiellement intervenir dans le financement des aides repose entièrement sur les travailleurs sociaux. Cette condition nécessite de la part des professionnels une bonne connaissance des partenaires et de leurs critères d’intervention sur leur territoire. Les associations ont réalisé un important travail d’information sur les critères d’attribution de leurs aides. D’autre part, une commission spécifique a été créée, avec pour objectif la mise en place de sessions de formation. Sur l’année 2000, des formations ont été organisées sur l’ensemble du département, par territoire CLI. Il s’agissait de former l’ensemble des personnels chargés de l’accueil des publics, au-delà des professionnels diplômés en travail social. Une bonne coordination entre partenaires s’est mise en place autour de ces formations. Chaque organisme intervenait pour présenter ses missions, ses aides, ses critères et modalités d’attribution. Des études de cas étaient également présentées. Le Département se dirige vers la création d’un fonds d’aide généraliste destiné au soutien des familles, ne connaissant pas de difficultés éducatives notables, des personnes isolées ou des couples sans enfant, en situation de précarité. Ce dispositif permettra de ne plus conditionner l’aide financière à l’immatriculation des enfants à l’aide sociale à l’enfance. Afin d’éviter les écueils de la subsidiarité et les renvois en cascade, il sera envisager de passer des protocoles de complémentarité avec les institutions dispensatrices d’aide financière (CAF, CPAM, …). Au niveau de l’Assurance Maladie, une restructuration organisationnelle de la CPAM, commencée en 2000, à favoriser une plus grande proximité avec les assurés sociaux pour une meilleure efficacité des réponses. L’accent est mis sur l'accès aux droits, en évitant les ruptures de droits, le traitement des dossiers pour améliorer les délais de paiement des prestations en espèces (remboursements des frais et paiement des indemnités journalières). Une procédure d'urgence a été également mise en œuvre entre le service social de la CRAMIF et le Service des Aides Financières de la CPAM pour un traitement spécifique des demandes présentées par les assistants sociaux à l’occasion de ruptures totales de ressources en fonction des critères liés à la maladie. Parallèlement, des procédures de liaisons sont mises en place entre la CPAM et le service social de la CRAMIF pour permettre un traitement plus rapide des dossiers complexes. Février 2004 88 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participants Objectifs Convention Préfet et Président du Définir le cadre du dispositif Conseil général de coordination CASU départementale - 4 représentants de l’Etat, dont le Préfet ; - 4 représentants du Département, dont le PCG ; - 4 représentants des communes (maires) ; - 3 représentants des organismes de sécurité sociale (CAF, CPAM, agence régionale de la CNAVTS) ; - ASSEDIC ; - EDF, GDF ; 2 représentants associatifs (Secours catholique et Secours populaire). Présidence : Préfet Février 2004 Fréquence des réunions PRECISIONS ---- - Coordonner les dispositifs Au minimum deux Depuis sa création, la CASU s’est effectivement réunie à deux ou trois reprises, mais depuis, elle ne susceptibles d’allouer des fois par an s’est plus réunie. aides, notamment financières, aux personnes et aux familles rencontrant de graves difficultés ; - Harmoniser et simplifier les procédures et méthodes d’attribution des aides de l’ensemble des partenaires, ainsi que les pratiques des professionnels ; - Evaluer chaque année la démarche engagée. 89 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Comité technique Responsables administratifs des organismes représentés dans la CASU départementale et octroyant des aides financières N’ont pas été créées Commissions locales d’action sur la Seine-SaintDenis sociale d’urgence Février 2004 - Mettre en œuvre les Autant besoin orientations de la CASU ; - Créer de nouveaux outils afin de faciliter la coordination des aides (mise en place de l’imprimé unique). que de S’est réuni à quelques reprises entre 1999 et 2000. Mais plus de réunion depuis. L’imprimé unique a été créé sur le département. Mais certains partenaires ont refusé de s’en servir pour instruire les demandes d’aide. Certains CCAS l’utiliseraient à leur niveau. Des expérimentations ont été envisagées. Des communes ont été sollicitées, mais les projets proposés n’ont pas abouti. 90 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES SUR LE DEPARTEMENT La concertation avec les autres dispositifs d’aide financière, du fait de l’absence d’instance de coordination des aides financières sur le département, repose sur les travailleurs sociaux qui réorientent les personnes concernées vers les organismes gestionnaires des dispositifs. Les différents fonds d’aide aux impayés d’énergie, d’eau et de téléphone ont été mis en place très rapidement sur le département. La coordination a bien fonctionné entre le Conseil général, les CCAS et la DDASS qui suit les fonds. Le fonds d’aide aux impayés d’eau a été intégré aux commissions du FSL. Les fonds d’aide aux impayés d’énergie et de téléphone sont gérés par les CCAS, tous n’ont pas adhéré au fonds pour le téléphone. Mais dans l’ensemble, les CCAS ont bien accepté la gestion des fonds. Du fait de leur implication aux sessions de formation organisées dans le cadre de la CASU, le partenariat semble s’être mis en place plus aisément. " Février 2004 " " 91 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence dans les Hauts-de-Seine Son effectivité La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée fin 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs contactés : DDASS, Conseil général (Direction de la vie sociale), CRAMIF (service social départemental). Février 2004 92 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : - le 7 décembre 1998 : signature de la convention constitutive de la Commission de l’Action Sociale d’Urgence par le Préfet et le Président du Conseil général ; - Réalisation d’un répertoire des partenaires financeurs. Ce guide des aides financières en urgence et d’insertion avait pour objectifs : de permettre une meilleure lisibilité des dispositifs d’aide financière, de faciliter le fonctionnement en réseau des partenaires de l’action sociale (CAF, CRAMIF, Associations, Conseil général, communes, …) qui gèrent ou cogèrent une partie de ces dispositifs d’aide financière, à l’échelle du département une présentation des dispositifs d’urgence et d’insertion déclinés par thème (logement, santé, emploi, …), à l’échelle de la commune l’inventaire des aides existantes ; - Elaboration d’un imprimé unique en septembre 2000. Pilote : la CASU départementale est présidée alternativement par le Préfet et le Président du Conseil général. Le secrétariat de la commission est assuré par le Directeur Départemental des Affaires Sanitaires et Sociales. Principes de base : Assurer la coordination des dispositifs susceptibles d’allouer des aides, notamment financières, aux personnes et aux familles rencontrant de graves difficultés. Fonctionnement : Au moment de la création de la CASU, les principaux fonds d’aide sont délocalisés au niveau communal, en gestion par les CCAS (FSL, FAJ, fonds d’aide aux impayés d’énergie). Mais le dispositif CASU n’a pas été délocalisé. Il n’a pas été créé officiellement de commission de coordination des aides financières au niveau local. Chaque organisme a souhaité conserver ses propres commissions d’attribution. Néanmoins, sur deux circonscriptions d’action sociale du Conseil général, les communes ont poursuivi leur commission d’attribution des aides partenariales. Les partenaires varient en fonction des contextes locaux de coordination. Les associations y participent parfois. Procédure : Sur le département, il n’y a pas d’instance de régulation des demandes d’aide. Les partenaires financeurs ne se coordonnent pas pour accorder des aides financières stricto sensu, ils souhaitent que les personnes sollicitant une aide financière s’inscrivent dans un suivi socio-éducatif ou un parcours d’insertion. Les circonscriptions d’action sociale ont accentué leur politique d’accueil. La circonscription est bien identifiée comme lieu d’accueil des personnes rencontrant des problématiques sociales. Le Conseil général n’a pas mis en place le principe de référent unique pour les personnes sollicitant une aide financière. Février 2004 93 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France La mobilisation des organismes pouvant potentiellement intervenir dans le financement des aides repose entièrement sur les travailleurs sociaux. Cette condition nécessite de la part des professionnels une bonne connaissance des partenaires et de leurs critères d’intervention sur leur territoire. Pour cela, ils disposent de divers outils : - le guide des aides financières existantes sur le département. Il a été mis en forme et diffusé (2000 exemplaires) par la Caisse d'Allocations Familiales en 2000. La première actualisation a eu lieu en 2003. Actuellement, le questionnaire d’évaluation qualitative est en cours d’exploitation. - l’imprimé unique de demande d’aide, créé en septembre 2000. Les professionnels l’utilisent bien. Il a été depuis informatisé. La partie sur l’évaluation sociale est individualisée en fonction des dispositifs d’aides. Par contre, la partie administrative et celle sur le budget des personnes sont communes aux différents dispositifs (FSL, fonds d’aide aux impayés d’énergie, FAJ, ASE, demandes d’hébergement d’urgence et d’insertion). Une fiche navette a été élaborée en même temps que l’imprimé unique. Celle-ci facilite les liaisons entre les guichets d’accueil (permanences d’associations, accueils de jour, structure d’hébergement d’urgence) et les services sociaux polyvalents (circonscriptions de la vie sociale). Les demandes d’aide financière urgentes sont traitées dans le cadre d’un programme d’action sociale de proximité du Conseil général, en partenariat avec les associations caritatives et les CCAS. Ce programme d’action sociale de proximité apporte des financements pour : - des aides individuelles aux personnes rencontrant des situations de détresse et d’urgence sociale. Ces aides portent sur l’hébergement d’urgence, l’aide alimentaire, l’aide aux transports. - des actions collectives, initiées par les circonscriptions et portées ou non par des associations. Février 2004 94 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participants Convention Préfet et Président du Conseil général - 3 représentants de l’Etat, dont le Préfet ; - 3 représentants du Département, dont le Présidence alternée : Etat et PCG ; - 2 représentants des Conseil général communes ; - 4 représentants des organismes de sécurité sociale (CAF, CPAM, CRAMIF, CNAV) ; - ASSEDIC ; - EDF, GDF ; 3 représentants associatifs (Secours catholique, Secours populaire, Croix rouge). CASU départementale Février 2004 Objectifs Fréquence des réunions Définir le cadre du dispositif de coordination des aides financières ---- - Coordonner les dispositifs Au minimum chargés d’allouer des aides, fois par an. notamment financières, aux personnes et aux familles en situation de détresse ; - Harmoniser et simplifier les procédures et méthodes d’attribution des aides de l’ensemble des partenaires, ainsi que les pratiques des professionnels ; - Evaluer chaque année l’action de la CASU. Précisions une La CASU ne s’est plus réunie depuis 2001. 95 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Comité technique Responsables administratifs des organismes représentés dans la CASU départementale et octroyant des aides financières Référents accueil NON - Mettre en œuvre les Autant besoin orientations de la CASU ; - Créer de nouveaux outils afin de faciliter la coordination des aides (imprimé unique, répertoire des partenaires financeurs). que de Cette instance s’est réunie à plusieurs reprises à la création de la CASU. Mais la dernière réunion a eu lieu en 2002 et portait sur la réactualisation du répertoire des financeurs. N’ont pas été créées Commissions locales d’action dans les Hauts-deSeine sociale d’urgence Février 2004 96 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D'AIDES FINANCIERES SUR LE DEPARTEMENT Les autres fonds d’attribution d’aides financières ont été mis en place antérieurement à la CASU. Le fonds d’aide aux impayés d’énergie : Il est co-financé par l’Etat et le Conseil Général. L’enveloppe budgétaire est répartie entre les différents CCAS, instances en charge du pilotage du dispositif. Pour la décision de l’aide, certains CCAS associent les travailleurs sociaux de la circonscription. Le fonds d’aide aux impayés de téléphone est également géré par les CCAS. Le fonds d’aide aux impayés d’eau n’a pas été mis en place, le recensement des besoins au niveau des communes ne le justifiait pas. Néanmoins, quelques communes sont directement remboursées des montants qu’elles ont engagés au cours de l’année précédente au titre des impayés d’eau (abonnés directs seulement). Le Fonds de Solidarité Logement : Des fonds locaux ont été mis en place, regroupant l’Etat, le Conseil général et les ASSEDIC. Des commissions locales sont organisées régulièrement. Pour les communes n’ayant pas adhéré au fonds local, une commission départementale a été créée afin de gérer les dossiers relevant de ces communes. Le FAJ : dispositif piloté par le Conseil général. Des commissions locales sont mises en place, selon la volonté des communes. " Février 2004 " " 97 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France MISSION D’INFORMATION SUR LA PAUVRETE ET L’EXCLUSION SOCIALE EN ILE-DE-FRANCE La Commission d’Action Sociale d’Urgence en Seine-et-Marne Son effectivité – ses atouts et ses limites Les raisons de mobilisation du dispositif La coordination avec les autres dispositifs d’aides financières Observation menée en 2003 dans le cadre du groupe de travail « Accès aux droits » Acteurs rencontrés : DDASS, Conseil général (service social), CRAMIF Février 2004 98 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France PRESENTATION DU DISPOSITIF Création : - le 1er décembre 1998 : signature de l’Arrêté conjoint du Préfet et du Président du Conseil Général qui instaure une CASU dont la mission est de concevoir, organiser, évaluer périodiquement la coordination de l'aide aux personnes dans les situations liées à la précarité. - depuis le 6 avril 1999 : le système des aides d'urgence fonctionne sur la réorganisation des modalités de réponse aux besoins d'aide urgents, définies par la CASU. - Mise en place de deux outils : - Un imprimé unique de demande d'aide financière urgente ; - Un répertoire des dispositifs d'aide, mis à jour annuellement. Il répond à trois objectifs : permettre une lisibilité des dispositifs d'aide, faciliter le fonctionnement en réseau des différents partenaires gestionnaires de ces dispositifs, améliorer la réponse à l'usager. Une coordination des différents organismes pourvoyeurs d'aide existe en Seine-et-Marne depuis 1996. Pilote : la DDASS. La CASU est coprésidée par le Préfet et le PCG. Principes de base : Simplifier l'accès aux dispositifs, et favoriser la rapidité des réponses des demandes d'aides urgentes. L'organisation retenue vise à réorganiser les modalités de réponses aux demandes d'aide urgentes afin de permettre aux personnes visées par la loi de trouver, en un seul lieu de proximité, une écoute de la demande d'aide, une recherche de réponse adaptée, l'instruction et le suivi de la demande. Fonctionnement : Les demandes d’aide présentées en CASU portent sur des besoins urgents. Les aides relevant de la CASU sont présentées dans un répertoire des dispositifs d'aide mis à jour annuellement par la DDASS. Ce répertoire est un guide pour la recherche de réponses adaptées aux besoins des personnes, il présente pour chaque type d'aide, le cadre réglementaire, les bénéficiaires potentiels, les critères d'attribution, le mode de saisine des organismes financeurs, le traitement de la demande, la nature de l'aide, le montant et le mode de versement. Les organismes gestionnaires des dispositifs d'aide "ne modifient pas les caractéristiques des aides existantes (nature, montant, condition d'octroi), ni les instances qui ont compétence pour les accorder. Ils ne créent pas de nouvelles aides, ni par ouverture spécifique de crédits, ni par fusion de l'existant"9, il n’a pas été institué de commission commune des financeurs pour l’attribution des aides. 9 Extrait de la note générale d'information à l'attention des points d'accueil qui définit le cadre de la coordination mis en place par la CASU. Février 2004 99 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Les points d’accueil sont assurés par les institutions qui ont adhéré au fonctionnement du dispositif. Ce sont majoritairement des services sociaux (Conseil Général, CCAS, CRAMIF, MSA, divers). Ces points d’accueil ont pour mission : - L'accueil et l'écoute de l'expression des besoins d'aide - analyse de la globalité de la situation du demandeur ; - Une proposition de recherche de réponse immédiate, relevant du ressort du point d'accueil et/ou des dispositifs d'aide (répertoire des dispositifs d'aide de la CASU 77) ; - L'acheminement de la demande, le cas échéant, vers le dispositif d'aide le mieux adapté ; - Le suivi de cette demande par l'accueillant qui devient le "référent" à l'égard du demandeur et des organismes sollicités. Les organismes adhérant à la CASU font connaître leur décision (octroi de l'aide ou refus motivé) dans les meilleurs délais permis par leur propre mode de fonctionnement (généralement indiqué dans le répertoire des aides). Les fonds "spécialisés"(qui répondent à un problème précis) sont d'abord sollicités si la situation répond à leurs critères d'attribution. Il est fait appel aux fonds publics ou para publics avant les fonds associatifs ou caritatifs. Création d'un dossier unique de demande d’aide financière d’urgence créé par un groupe technique (CG, DDASS, CAF, CPAM, CRAMIF, ANPE et UNCCAS). Ce formulaire unique doit être utilisé pour toute demande d'aide financière urgente et quel que soit le financeur sollicité (en fait la CPAM ne l'accepte que pour les demandes CASU inférieures à 305 €. Pour les demandes d'un montant supérieur à 305 €, les travailleurs sociaux doivent utiliser l'imprimé CPAM). Procédure : - La demande d'aide est reçue par un référent sur un des points d'accueil CASU qui évalue le besoin d'aide urgente ; - Si besoin, une aide urgente est proposée au demandeur à partir du "répertoire des dispositifs d'aide de la CASU" mis à jour annuellement par la DDASS ; - Le référent d'accueil assure l'instruction sociale de la demande à l'aide de l'imprimé unique. Il adresse le dossier à l'organisme sollicité, et reste référent de la personne et de l'organisme jusqu'à réception de la réponse ; - L'organisme assure l'instruction administrative de la demande et la décision selon sa procédure habituelle. Il communique sa décision (octroi ou refus motivé ) au demandeur et au référent d'accueil dans les meilleurs délais possibles. Sur 514 communes en Seine-et-Marne, une trentaine est répertoriée « point d'accueil » (généralement les CCAS adhérents à l'UNCCAS). A noter que la Seine-et-Marne présente la particularité de regrouper un nombre important de petites communes. La CAF n'a pas accepté d'être point d'accueil. Il n'y a pas de commission CASU pour l’examen commun des dossiers : la demande est instruite par l’agent des points d'accueil ou du guichet unique (NB : le service social régional de la CRAMIF est labellisé guichet unique dans ses lieux d'accueil continu). Février 2004 100 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France ORGANISATION DU DISPOSITIF AUTOUR DE SES ELEMENTS FONDATEURS ET DE SES DIFFERENTES INSTANCES Acteurs participants Objectifs Arrêté Préfet et Président du Conseil Instaurer une Commission d'Action Sociale d'Urgence Général Commission d’Action Sociale d’Urgence - 3 représentants de l'Etat ; - 3 représentants du Conseil Général ; - Directeur des organismes de sécurité sociale (CAF, CRAMIF, CPAM, MSA) ; - Directeur de l'ASSEDIC - Président EDF/GDF ; Président du Syndicat Départemental des producteurs et distributeurs d'eau ; représentants associatifs (Croix Rouge, Secours Catholique, Secours Populaire, Initiative 7710) ; Président de l'Union Départementale des CHRS et les représentants de la coordination d'accueil d'urgence réunis autour du dispositif 115 ; - Délégué du Comité de Liaison et de Coordination des Services Sociaux (CLICOSS) ; Président de l'Union Départemental des Associations familiales. Présidence : Préfet et PCG 10 Fréquence des réunions Précisions --- Concevoir, organiser, évaluer Deux fois par an périodiquement la d'après l'arrêté ; en coordination de l'aide aux fait une fois par an personnes dans les situations liées à la précarité. - L’association Initiative 77 est gestionnaire départemental du Fonds d’Aide aux Jeunes. Février 2004 101 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France Comité technique Environ 10 membres : - DDASS - Conseil général (DDASMA) - CPAM - CRAMIF - UNCCAS - CLICOSS – coordination des travailleurs sociaux Conception et communication Une fois par an des outils de coordination des aides financières : - formulaire unique ; - le mode de calcul de la moyenne journalière ; - propositions de forfaits pour les fluides (eau - gaz électricité…) ; - préconisation de bonnes pratiques ; - diffusion d'information ; - rédaction d'un répertoire des aides existantes ; - réalisation de fiche de procédure pour les aides EDF, impôts… Les points Majoritairement des services Ecoute de la demande, sociaux (Conseil Général, proposition d'aide urgente si d'accueil besoin, instruction sociale de CCAS, CRAMIF, MSA, divers) la demande, référent de la personne jusqu'à réception de la réponse de l'organisme sollicité. Commissions locales d’action sociale d’urgence Février 2004 - Au démarrage de la CASU, contacts partenariaux riches afin d’échanger des informations et rechercher des modèles de pratique dans d'autres départements. - Mais depuis 2002/2003, forte baisse de l'activité du comité technique, désinvestissement de la démarche, pas de réelle volonté des partenaires et de la Préfecture d'investir ce champ. Les règles déontologiques de l'action sociale s'imposent aux référents d'accueil : respect de la personne, neutralité, discrétion et secret professionnel. Si un point d'accueil ne dispose pas de travailleur social, pour des interventions spécifiques (accès à des droits divers, suivi ou accompagnement spécifiques), les personnes sont orientées vers un professionnel qualifié pour lui apporter le soutien nécessaire au-delà de l'aide urgente. N’ont pas été mises en place en Seine-et-Marne 102 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France EVALUATION DU DISPOSITIF Atouts Limites Financement - Du fait de l’absence de commission locale réunissant les partenaires financeurs, il n’y a aucun changement par rapport à avant la CASU. - Chaque financeur gère son propre fonds, la CPAM limite l'aide d'urgence à 305 €. Le Conseil général intègre dans ce dispositif toutes les aides d’urgence gérées sur les Unités d’Action Sociale. Travail administratif - L’instruction administrative de la demande est inchangée. Travail social - Travail facilité par le répertoire des dispositifs d'aide qui précise les conditions d'accès, les pièces à fournir, les modes de saisine de l'aide, … et par le formulaire unique de demande d’aide. - L'imprimé unique des demandes d'aide n'est valable que pour les aides urgentes présentées dans le répertoire, excepté pour le département qui a adopté le principe de l'imprimé unique pour toutes ses aides. Les services sociaux doivent encore utiliser une trentaine d'imprimés suivant les dispositifs d'aide sollicités (CAF, CPAM, FSL….). - Le référent d'accueil doit adresser la demande à chaque financeur si l'aide urgente relève de plusieurs organismes. Pour les usagers - Plus de facilité d'accès aux différentes aides, le demandeur peut avoir en un seul lieu, et auprès de la même personne, l'écoute de sa demande d'aide, des propositions de réponses si sa demande est urgente, le traitement et le suivi de sa demande, une bonne information sur les différentes aides auxquelles il peut prétendre. - L’usager bénéficie d'une réponse plus rapide à sa demande. - Il arrive que les personnes soient encore renvoyées d'un organisme à un autre pour une demande urgente, malgré la mise en place des points d’accueil sur le département. Les CCAS des petites communes, ne disposant pas de personnel pour recueillir et traiter la demande, renvoient les personnes vers les Unités d’Action Sociale, points d'accueil du Conseil Général. Février 2004 103 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France RAISONS DE LA MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : - Les situations de pauvreté liées au chômage, aux minima sociaux, aux petits salaires, ou emploi à temps partiel non choisi. Les ruptures de couple liées aux problèmes de logement. Les familles monoparentales sont particulièrement vulnérables. Les familles en situation de surendettement. LES MOTIFS D'INTERVENTION : - L'impossibilité de faire face aux besoins courants, particulièrement pour les dépenses liées au logement (impayés de loyer, EDF, GDF, ..). RAISONS DE LA NON-MOBILISATION DES AIDES FINANCIERES : - La difficulté de nombreuses familles à faire connaître leur situation de pauvreté, le sentiment de honte. Un déni de la réalité, la difficulté à faire face à la réalité de la situation de grande pauvreté. Les personnes pour ces raisons s'adressent souvent trop tard aux services sociaux. Février 2004 104 Mission d’Information sur la Pauvreté et l’Exclusion Sociale en Ile-de-France COORDINATION ENTRE LES DISPOSITIFS D’AIDES FINANCIERES La coordination entre les différents dispositifs existe mais de façon très informelle et discontinue car l’utilisation de l’outil mis en place (fiche de liaison) varie d’un territoire à l’autre, d’un organisme à l’autre. Cette coordination reste très insuffisante en l’absence d’instance de coordination du traitement de la demande. Chaque organisme garde sa gestion habituelle et ses imprimés de demande spécifiques, la CASU n'a rien changé. Le Fonds de Solidarité Logement : il est géré par un comité directeur, les commissions de décisions sont centralisées. Le Fonds d’Aide aux Jeunes : il est géré par une association (Initiatives 77) en partenariat avec les missions locales. Le Fonds d’aide aux impayés d’énergie : il est géré au niveau de la DDASS, en partenariat avec EDF (ni le Département, ni la CAF ne participent à ce fonds). Des commissions d’attribution des aides ont lieu au niveau du département. Le dispositif d’aide aux impayés d'eau n’a pas été installé. Le fonds d’aide pour les impayés de téléphone est difficilement utilisable, compte tenu des critères d’attribution restrictifs. Toutes les demandes d'aides urgentes relevant des dispositifs FAJ, impayés d’énergie, … sont présentées dans le répertoire des aides et peuvent être sollicitées par le référent d'un point d'accueil avec l'imprimé unique, sans que les modalités d'attributions soient changées. " Février 2004 " " 105