Note sur le rapport de la Cour des Comptes Européenne sur les
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Note sur le rapport de la Cour des Comptes Européenne sur les
Note de synthèse – décembre 2007 Comptes Eu ropéenne sur les systèmes de contrôle et de sanction dans les pêcheries eu ropéennes (Octobre 2007) Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Note sur le rapport de la Cour des Note de synthèse – décembre 2007 Préambule La Cour des Comptes Européenne est une institution discrète qui gagne pourtant à être connue. Elle est chargée d’évaluer le fonctionnement de la « machine européenne » et d’en traquer les dysfonctionnements. On lui doit entre autres : Un audit des dépenses immobilières des institutions européennes Un rapport sur le Fonds Européen pour les réfugiés Le 27 octobre 2007, elle a publié un rapport passé inaperçu dont le titre quelque peu rébarbatif1 masque un contenu plus qu’édifiant. C’est ni plus ni moins la dénonciation de 25 ans de gestion communautaire des pêches qui y est mise en évidence, décortiquée et expliquée. La Politique Commune des Pêches (PCP) doit subir une refonte à partir de 2012. Ce rapport vient à propos suggérer les lignes de force que doit suivre la réforme sous peine que la politique européenne en matière de pêche accentue une dérive dangereuse : celle qui l’amènerait à n’être plus que le cadrage politique d’accompagnement de l’effondrement des stocks communautaires. Ce rapport (61 pages) ainsi que la réponse de la Commission européenne aux constats et accusations de la Cour (16 pages) sont disponibles en français à l’URL suivante : http://eca.europa.eu/portal/pls/portal/docs/1/581544.PDF La présente note ne constitue pas à proprement parler un « résumé » du rapport, mais plutôt un « parcours fléché » destiné à en découvrir le contenu par le biais d’une sélection d’éclairages. Il est, bien entendu, recommandé de le lire dans son intégralité ; la rédaction est claire et évite l’écueil trop fréquent du langage technocratique et des sigles abscons. Ici, point de langue de bois et de sousentendus destiné aux seuls initiés : on décrit des faits, on établit des constats dans un langage compréhensible de tous. Cette clarté saute d’autant plus aux yeux quand on lit la réponse de la Commission, beaucoup plus « politique », tellement politique même, que l’on est obligé de procéder à une lecture très analytique pour découvrir que, globalement, sa Direction Générale des Pêches et des Affaires Maritimes reconnaît en bloc tous les griefs qui lui sont notifiés. Quelques rappels sur la pêche européenne (données 2007) : • • • • • • 1 4,4 millions de tonnes de débarques dans les ports de l’Union 6,1 milliards d’euros en première vente 230 000 emplois dans la filière 837 millions d’euros d’aides structurelles 156 millions d’euros destinés aux accords internationaux 46 millions consacrés à la mise en œuvre des réglements et au contrôle Rapport spécial 7/2007 relatif aux systèmes de contrôle, d’inspection et de sanction concernant les règles de conservation des ressources halieutiques communautaires. Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr • • Note de synthèse – décembre 2007 Structure du rapport Recadrage général de la PCP • • • Objectif central : « permettre l’exploitation durable des ressources aquatiques vivantes et la limitation des prélèvements» ; Outil de gestion : La fixation de Totaux Admissibles de Captures (TACs) subdivisés en quotas nationaux ; Outil de suivi : La Commission devrait avoir accès à des données de captures fiables (en termes d’exactitude) et performantes (en termes de format et de délais de transmission par les administrations nationales). Le travail des auditeurs a porté sur ces 3 points. Il a consisté à enquêter au sein de la Commission et dans 6 pays pour savoir comment fonctionnait concrètement au quotidien ce système. Leur conclusion : « Les données de captures ne sont ni complètes ni fiables, ce qui empêche la connaissance réelle des prélèvements et par conséquent empêche la bonne application du système des TAC et quotas. La Commission n'est pas en mesure d'identifier de manière satisfaisante les erreurs et anomalies des données transmises par les États membres et de prendre en temps opportun toutes les décisions nécessaires à la protection de la ressource. » De nombreux exemples et explications de ces dysfonctionnements sont fournis aux alinéas 18 à 51 (pages 15 à 31) avec notamment deux tableaux éloquents en pages 26 et 30) qui montrent qu’il est difficile voire impossible de procéder aux nécessaires rapprochements entre les différentes déclarations et par là même difficile voire impossible de piloter les pêcheries. Contrôles Sur la notion de contrôle, on découvre qu’il n’existe aucun cadre de définition général ni aucune procédure ni aucun formulaire commun aux états membres. Un contrôle peut ainsi recouvrir une large palette de démarches : • • • Depuis la simple vérification à quai des documents administratifs du bateau ; Jusqu’à l’inspection approfondie en mer avec fouille des cales à poisson ; En passant par la vérification du flexible de gaz dans la cuisine (ce dernier point ayant donné lieu à plusieurs amendes en 2006). De nombreux exemples et explications de ces dysfonctionnements sont fournis aux alinéas 52 à 87 (pages 32 à 42) avec notamment : • • La mise en lumière de quelques aberrations en page 39 ; La dénonciation, au niveau des pays audités de l’absence d’évaluation a posteriori des missions, un « contrôle des contrôles » qui serait nécessaire si l’on visait l’efficacité… Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Les auditeurs recadrent les objectifs et le fonctionnement de la PCP depuis sa création en 1983 (Page 5) : Note de synthèse – décembre 2007 Sanctions Quant aux sanctions, aucune procédure ne permet d’affirmer que les infractions sont suivies et encore moins sanctionnées. Quand elles le sont, les peines infligées sont peu dissuasives en particulier pour les cas de récidive. • • • Le fait que dans certains pays Royaume -Uni notamment), les infractions ne soient pas poursuivies simplement parce que le coût de la procédure juridique est supérieure au montant de l’amende encourue (alinéa 90a) ; La rétention d’information entre services administratifs (France) fait qu’une anomalie constatée par les services chargés de la saisie statistique des captures n’est pas transmise aux services chargés des contrôles (alinéa 90 b) ; L’absence d’archives, ce qui exclut toute notion de prise en compte des antécédents et de récidive (alinéa 91). Surcapacité de pêche, rentabilité et fraude La délicate question de la surcapacité des flottilles et de ses incidences sur la rentabilité de la pêche européenne est également abordée. Les auditeurs notent fort à propos que « dans un contexte de diminution des TACs, elle [la surcapacité] incite au non respect des limitations et à affecte la qualité des données transmises » et que « l’approche actuelle fondée sur la réduction de l’effort de pêche [et non de la capacité de pêche] n’est pas de nature à résoudre le problème de la surcapacité ». Détails aux alinéas 107 à 120 (pages 13 à 15) avec notamment : • • • • L’affirmation que « Les capacités des flottes européennes sont disproportionnées par rapport aux ressources disponibles, bien que des différences substantielles existent entre les états-membres sur ce point » (107) ; Le fait que même si la capacité de pêche est limitée à ce qu’elle était au 1er janvier 2003 ou à la date d’adhésion pour les pays entrants), elle n’a diminué que de 7,3% en puissance effective entre 2003 et 2005 ; Le fait que la seule mise en place de nouveaux engins de pêche et le recours à des technologies de plus en plus sophistiquées augmente l’efficacité de la flotte de 1 à 3 % par an, ce qui ruine les maigres efforts réalisés sur la réduction de capacité (115) ; Une dénonciation très claire du Conseil qui réunit les ministres des pêches. Cette instance s’évertue systématiquement à réduire à néant les velléités de la Commission à la fois quand il s’agit de réduire les captures ou de limiter la capacité (116). Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Illustrations aux alinéas 88 à 106 (pages 43 à 49) avec notamment : Note de synthèse – décembre 2007 Au fil des pages La méthodologie et les 4 questions clés de l’audit. P. 13 Les observations • • • • • • • • Les pêcheries méditerranéennes françaises ne sont pas suivies ; En Espagne, les bateaux de moins de 10 mètres ne sont pas pris en compte ; Au Royaume-Uni l’enregistrement des bordereaux de vente n’est obligatoire que depuis 2006 ; En France, aucune donnée de capture n’ont été enregistrées en 2005 pour 5% des bateaux de plus de 10 mètres ; Absence de contrôle automatique des numéros séquentiels des déclarations qui permettrait de déceler d’éventuels « trous » ; Absence de rapprochement entre les localisations mentionnées sur les déclarations et les états de sui VMS (balise satellite) ; Retards trop fréquents dans la transmission et le traitement des déclarations ; Le peu d’anomalies constatées ne fait pas l’objet d’un suivi systématique. Les grands absents des déclarations : les rejets en mer P. 19 Il n’existe aucune interconnexion entre les systèmes de suivi mis en place par les états-membres P. 24 Incohérence des unités de pesage entre TACs et déclarations de captures (équivalent poids vif pour les TACs et poids net pour les déclarations). Les tonnages de poissons qui sont transformés à bord sont rectifiés à l’aide de coefficients correcteurs qui ne sont pas les mêmes dans tous les états membres 2. P. 25 Un problème général de traçabilité sur 6 espèces-phare en France et en Espagne : Il est impossible de vérifier si les données transmises à la Commission correspondent effectivement à l’agrégation des données transmises par les armements 3. L’Espagne a ainsi reconnu avoir « omis » de déclarer à la commission 40% des tonnages débarqués par sa flotte dans ses ports : 432 000 tonnes dans les statistiques espagnoles pour 263 000 déclarées à la Commission P. 26 En Italie, 1 contrôle sur 7 déclarations de thon rouge reçues à Bruxelles a établi les anomalies suivantes : P. 27 • • • 2 Aucune n’était enregistrée dans le port mentionné ; Deux des navires mentionnés n’étaient pas équipés de balise VMS ; Pour deux autres, la balise VMS n’avait émis aucun signal depuis plus d’un an. 100 kg de cabillaud frais éviscéré correspondent à une consommation de quota de 124 kg en France et de 11 kg en Lituanie. Idem pour la baudroie : 100kg = 250 kg en Suède et 325 kg en Allemagne. 3 En France, sur six espèces analysées, l’écart documenté entre données nationales et déclaration à la DG pêche varie entre -15% et + 77%. Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Description critique des systèmes nationaux de collecte des données : P. 15/18 Note de synthèse – décembre 2007 • • • • • • L’Italie a ainsi pu déclarer en 2005 des captures de thon rouges dans les espèces non soumises à quotas ; Aucun test de cohérence des données transmises par rapport aux valeurs des années précédentes ; Absence de tests statistiques élémentaires mis en ouvre dans tout autre traitement de données ; Absence de rapprochement entre les données transmises à la DG pêche et celles transmises à Eurostat 4 ; Alors qu’elle en a la possibilité depuis 1999 la commission a attendu 2007 pour demander aux états-membres de lui transmettre une copie des fichiers informatiques nationaux (arguent avancé par la DG Pêche : manque de personnel) ; En 2005, 26 quotas ont été dépassés, dont 11 dans des proportions significatives (non imputables à des captures accessoires ou accidentelles). L’efficacité contestable des contrôles notamment en raison de l’absence de normes : P. 32 • • • • • Ce n’est que lors de la réforme de 2002 que la Commission a instillé des éléments réglementaires relatifs aux inspections (les rendant obligatoires et leur assignant des objectifs quantitatifs). Encore restent-ils cantonnés à quelques stocks emblématiques ou particulièrement menacés ; La diversité des pratiques (absence de normes) provoque un rejet en bloc des contrôles par les acteurs des pêcheries ; Les évaluations des contrôles nationaux ne portent que sur ceux faisant partie des exceptions mentionnées dans la réforme de 2002 (effet de miroir déformant) ; Ce n’est qu’en 2007 que la Commission a entamé un processus de définition de ce que pouvaient recouvrir les mots « contrôle » ou « inspection » ; Absence de documentation et d’archives qui permettraient d’améliorer les procédures : o En Italie on ne garde trace que des contrôles ayant donné lieu à un constat d’infraction. o En France, en Italie, aux Pays-bas et au Royaume-Uni, les rapports sont soit incomplets soit comportent des données incohérentes. Des effectifs insuffisants : • • • 4 P. 37 En Espagne en 2003, les besoins en effectifs étaient évalués par les autorités nationales à 139 personnes ; En 2006 il n’y en avait que 91 ; Au Danemark et au Royaume-Uni, chaque tandem d’inspecteurs a en charge 10 à 11 points de débarquement utilisés plusieurs fois par jour, ce qui se traduit par un trop faible taux de présence effective sur le terrain ; En France et en Italie, où un grand nombre d’administrations sont susceptibles de mener des contrôles, ces administrations ne sont pas en mesure d’évaluer le le temps et les effectifs qui s’y consacrent réellement. Alors que ce simple rapprochement a permis à ATRT, à Greenpeace et au WWF de mettre en lumières d’importants écarts qui constituent autant d’anomalies lourdes en termes de sens. Les auditeurs ont procédé à 3 rapprochements sur le thon rouge en France en Italie et en Espagne. Les écarts constatés varient de – 9% et + 12,5%. Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr La défaillance globale du suivi effectué par la Commission conséquence directe (mais pas seulement) de ce qui précède : P. 28 Note de synthèse – décembre 2007 • Pas de programmation stratégique : Absence d’analyse préalable qui permettrait de focaliser à un moment donné les moyens sur les pêcheries « à risque » 5. Un manque de « curiosité » : • P. 40 Absence de rapprochement entre les déclarations et la comptabilité des entreprises de pêche. Cette méthode a pourtant montré très largement son efficacité notamment au Danemark, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. • • En France, pas moins de huit directions relevant de cinq ministères comptent le contrôle des pêches parmi leurs compétences et attributions. Le Ministre de l’agriculture, qui a en charge le secteur de la pêche, n’a aucun contrôle direct sur la plupart des Directions qui en sont théoriquement chargées. En Espagne, il y a un chevauchement permanent entre autorités nationales et régionales, si bien qu’une même cargaison peut être contrôlée deux fois au même endroit et/ou au même moment. Une agence européenne de contrôle des pêches qui n’a aucune compétence propre sur le contrôle des pêches. P. 42 Dans les faits, les moyens de pression dont dispose la Commission ne sont quasiment jamais utilisés. Le seul cas répertorié dans le domaine de la pêche est la condamnation de la France en 2005. P. 47 Surcapacité de pêche et respect de la gouvernance : une contradiction flagrante autant que chronique Les auditeurs qualifient la surcapacité de « risque majeur d’échec de l’action communautaire ». P. 49 Rappel du Livre vert sur l’avenir de la PCP : une gestion prudente des stocks supposerait une réduction générale de 40% de la mortalité par pêche. • • • • • 5 La surcapacité est le « moteur » de la surpêche et un frein à l’action du législateur ; Le Conseil des ministres arbitre trop systématiquement en faveur des arguments socio-économiques au détriment de la réalité biologique ; Voir tableau éloquent en page 51 ; Depuis 1986, l’Europe a régulièrement échoué à chaque fois qu’elle s’est attaquée à la surcapacité. Depuis 2002 et la réforme de la PCP, elle a délégué cette mission aux états-membres ; La réduction de l’effort de pêche comme objectif de gestion ne réduit pas la surcapacité ; elle peut même constituer un facteur incitatif en matière de surpêche ; productivité unitaire des bateaux et donc de surcapitalisation ce qui incite à la surpêche. Au Royaume-Uni, les auditeurs ont ainsi constaté que sur une période analysée, les contrôleurs avaient focalisé leur activité sur des bateaux pour lesquels aucune infraction n’avait été relevée alors que dans le même temps toute une frange de la flottille ne faisait l’objet d’aucune inspection. En Espagne, la majeure partie des contrôles est consacrée à des pêcheries présentant des taux d’infraction très faibles. Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr La multitude des corps d’inspection source de rigidités et d’énormes « angles morts » : P. 40 Note de synthèse – décembre 2007 Les aides communautaires au centre de la question de la surcapacité Une réflexion nécessaire sur la notion de « capacité » P. 54 Dans un récent rapport8, le CSTEP9 note fort justement : « Non seulement les réductions signalées sont pratiquement insignifiantes au regard du déséquilibre existant entre les possibilités de pêche et la capacité de la flotte, mais pour parvenir à un tel équilibre il serait nécessaire de réduire la capacité (l'aptitude) à capturer de la flotte communautaire et pas simplement sa capacité physique » . 6 IFOP : Instrument Financier d’Orientation des Pêches. Outil de gestion des fonds structurels européens destinés à la filière pêche. 7 FEP : Fonds Européen pour la Pêche. Le successeur de l’IFOP repose sur l’élaboration par les états-membres d’un plan stratégique national auquel correspond un montant global de subventions non affectées a priori à telle ou telle mesure. 8 Rapport annuel de la Commission au Conseil et au Parlement européen relatif aux efforts réalisés par les États membres en 2005 pour instaurer un équilibre durable entre la capacité de pêche et les possibilités de pêche. COM(2006) 872 final, du 9 janvier 2007. 9 CSTEP : Comité Scientifique, Technique et Économique des Pêches ; le conseil scientifique de la DG Pêche de la Commission. Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Les deux programmations IFOP6 ont largement contribué à la situation actuelle de surcapacité et de surcapitalisation par le biais des mesures « Construction » et « Modernisation ». Le successeur de l’IFOP, le FEP7 propose des subventions à la remotorisation dès lors que le nouveau moteur est au plus de puissance égale à celle de l’ancien. Or le contrôle des kilowatts est un exercice extrêmement aléatoire en termes de fiabilité. Il n’est pas exclu que ces remotorisations se traduisent en dernière analyse par des augmentations de capacités. Note de synthèse – décembre 2007 Après le réquisitoire, les recommandations Système de collecte et de qualification des données Les auditeurs préconisent que les données nationales soient vérifiées au moyen de tests simples avant d’être intégrées en bloc dans les circuits statistiques communautaires : • • • • • • Mettre en place l’interopérabilité des systèmes informatiques nationaux ; Mettre en place une certification par les états-membres des données qu’ils fournissent à la Commission ; Redéfinir le format des données transmises à la commission sur la base d’une harmonisation ; Étendre l’usage du droit qu’a la Commission aux fichiers informatiques nationaux ; Harmoniser les différents coefficients correcteurs 10 en vigueur dans les états membres ; Opérer des rapprochements statistiques simples entre les déclarations transmises à la commission et celles qui sont communiquées à Eurostat. Systèmes d’inspection • • • • • Définir un contenu minimal aux contrôles et aux inspections Étendre à l’ensemble des acteurs l’accès aux données permettant de planifier et de cibler une campagne de contrôle Introduire la notion d’analyse de risque en préalable à toute campagne de contrôle Mettre en place une batterie d’indicateurs permettant d’évaluer les missions et une « inspection générale » des contrôles Mettre en place une base de données centralisée constituant la « mémoire » des contrôles et inspections Système de sanctions • • • • • Définir des sanctions dissuasives de manière à rendre l’infraction « noncompétitive » en termes économique pour le fraudeur ; Introduire la notion de « gravité du dommage causé à la ressource » ; Harmoniser les sanctions entre les états membres afin d’éviter que se constituent des « paradis de la fraude » comme il existe des paradis fiscaux ; Renforcer les pouvoirs et compétences de l’Agence Communautaire de Contrôle des Pêches ; Prévoir des suspensions de paiement des aides communautaires pour les états les plus défaillants en matière de contrôles et de sanctions et plus globalement des outils d’alerte et d’avertissement plus réactifs. Réduction des surcapacités • • • Fixer aux états-membres des objectifs de réduction de capacité chiffrés et datés ; Mettre en place des outils d’accompagnement attractifs modulés selon les pêcheries ; Améliorer les connaissances de la Commission en matière de pêcheries afin de cibler les réductions de flottilles sur celles qui ciblent les stocks les plus menacés ; 10 Voir note en page 5 Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Améliorer la qualité des données servant de base à l’élaboration des décisions en matière de pêcheries en termes : • de précision ; • d’exhaustivité ; • de délais de transmission. Note de synthèse – décembre 2007 • Encourager les activités connexes permettant de conforter les revenus des pêcheurs dans un contexte où l’accès à la ressource sera de plus en plus compliqué. Greenpeace France - 22, rue des Rasselins, 75020 Paris - Tel. 01 44 64 02 02 - Fax : 01 44 64 02 00 - www.greenpeace.fr Contact : Stéphan Beaucher, Campagne Océans Greenpeace France : 01 70 38 15 93 / 06 27 66 14 81