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3.2 La santé de l’enfant
L A S A NTE OBSERVEE
en
Seine-Saint-Denis
Contexte national
La première année de vie constitue une période de grande vulnérabilité vis-à-vis de la maladie et de la mort. En 2006, un peu
moins de 2 900 enfants âgés de moins d'un an sont décédés en France métropolitaine. Rapporté aux 795 000 naissances de
l’année, ce chiffre correspond à un taux de mortalité infantile de 3,6 décès pour 1 000 naissances. Pour cet indicateur, la France
se situe dans la “bonne moyenne” des pays européens, les pays du Nord étant les mieux placés. Parmi l’ensemble des décès
infantiles de 2006, 64% sont survenus pendant le premier mois de l’enfant (mortalité néonatale) et 43% sont survenus pendant la première semaine (mortalité néonatale précoce). En 2006, les causes de mortalité infantile les plus fréquentes sont les
affections dont l’origine se situe dans la période périnatale (prématurité, hypotrophie…), qui représentent 48% des décès, les
anomalies congénitales (cardiopathies notamment) qui représentent 21% des décès, et le syndrome de la mort subite du nourrisson (9%) dont la part diminue régulièrement depuis dix ans. La surmortalité masculine s'observe dès la naissance : le taux
de mortalité infantile est de 4,0 décès pour 1 000 naissances masculines contre 3,1 décès pour 1 000 naissances féminines.
La mortalité infantile a connu un recul considérable au cours des dernières décennies. Elle a été divisée par deux entre 1970
et 1990, puis à nouveau par deux entre 1990 et 2006. La dernière décennie se caractérise par une forte baisse de la mortalité
post-néonatale attribuable (en partie) à la mise en place d'une politique de prévention efficace de la mort subite du nourrisson
basée essentiellement sur la modification des recommandations de couchage des enfants. L’évolution de la mortalité néonatale, considérée comme un indicateur de la qualité des soins obstétricaux et de réanimation est moins favorable mais le nombre d’accouchements “à risque” (mères âgées de plus de 38 ans, grossesses multiples) est en progression. La part des naissances prématurées (moins de 37 semaines d’aménorrhée) dans le total des naissances vivantes est passée de 5,4% en 1995 à
6,3% en 2004. Cette proportion atteint 44% parmi les naissances multiples.
Faits marquants en Seine-Saint-Denis
> La mortalité infantile et la mortalité périnatale sont particulièrement élevées en Seine-Saint-Denis, département
de France métropolitaine parmi les plus mal placés pour ces indicateurs
> Un taux de naissances prématurées de 7,2% dans le département, supérieur à la moyenne nationale
> Mortalité et admissions en ALD relativement élevées chez les enfants de moins de 15 ans de Seine-Saint-Denis
Taux de mortalité infantile : nombre d’enfants décédés avant l’âge d’un
an pour 1 000 enfants nés vivants. Ce taux se décompose en mortalité
néonatale (décès d’enfants de moins de 28 jours) et mortalité postnéonatale (décès d’enfants de 28 jours ou plus à 1 an).
Taux de mortalité périnatale : nombre d’enfants nés sans vie et d’enfants décédés avant d’avoir atteint 7 jours pour 1 000 enfants nés vivants
ou nés sans vie. Ce taux se décompose en mortinatalité (nombre d’enfants nés sans vie) et mortalité néonatale précoce (nombre d’enfants
décédés avant d’avoir atteint 7 jours).
Attention, en raison des faibles effectifs de décès infantiles et périnatals,
les taux départementaux peuvent varier fortement d’une année à l’autre.
Mortalité infantile en 2006
(Pour 1 000 naissances vivantes)
2,2
1,3
2,6
1,3
2,3
Ile-de-France
France métro
3,4
Seine-St-Denis
mortalité néonatale
mortalité post-néonatale
Mortalité périnatale en 2006
(Pour 1 000 enfants nés vivants ou nés sans vie)
2,1
1,7
12,8
Seine-St-Denis
mortinatalité
1,5
10,2
9,4
Ile-de-France
France métro
mortalité néonatale précoce
Source : Insee – exploitation ORS Ile-de-France
La santé de l’enfant
Mortalité infantile et mortalité périnatale élevées en
Seine-Saint-Denis
En 2006, 156 enfants âgés de moins d’un an sont décédés
en Seine-Saint-Denis. Le taux de mortalité infantile, de
5,6 décès pour 1 000 naissances vivantes est supérieur à
celui observé en Ile-de-France (3,9) ou en France (3,6).
Pour cet indicateur, la Seine-Saint-Denis fait partie des
départements les plus mal placés de France métropolitaine. Une analyse plus détaillée montre que la mortalité
du premier mois (mortalité néonatale) comme la mortalité des onze mois suivants (mortalité postnéonatale)
contribuent à ce mauvais résultat.
La mortalité périnatale, qui couvre la période autour de la
naissance (cf encadré ci-dessous) est également très élevée en Seine-Saint-Denis : 14,9 décès pour 1 000 naissances contre 11,9 en Ile-de-France et 10,9 en France
métropolitaine. C’est le taux le plus élevé de France
métropolitaine. A noter que ce taux est également très
élevé à Paris (14,3 pour 1 000).
Sur-mortalité pour les trois principales causes de décès
En France, trois groupes de pathologies sont responsables
de la majorité des décès survenant chez les enfants de moins
d’un an. Il s’agit des “affections dont l’origine se situe dans
la période périnatale”, des “anomalies congénitales” et des
“symptômes et états morbides mal définis”. En Seine-SaintDenis, ces trois causes de décès sont responsables, respectivement de 64, de 33 et de 23 décès annuels sur la période
2003-2005. Les taux de mortalité pour ces trois causes sont
supérieurs à ceux observés en Ile-de-France ou en France.
La mort subite du nourrisson, classée dans la rubrique
“symptômes et états morbides mal définis” (troisième
grande cause de décès) a représenté une cause importante
de décès post-néonatals jusqu’à la fin des années 90. La
campagne nationale lancée en 1994 préconisant le couchage des nourrissons sur le dos a permis une forte baisse
de ces décès. En 2003-2005, ils sont responsables de 7
décès par an en Seine-Saint-Denis, contre près de 50 au
début des années 90.
Mortalité infantile par grandes causes en 2003-2005
(Pour 100 000 naissances vivantes)
243,2
205,2
181,0
125,4
88,5
88,5
78,6
59,7 61,7 62,6
56,9 55,2
affections d'origine
périnatale
anomalies
congénitales
Seine-Saint-Denis
états morbides
mal définis
Ile-de-France
autres causes
France métro
Sources : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Ile-de-France
Evolution de la mortalité infantile par sexe
de 1980 à 2005
Une réduction de la mortalité infantile de plus de 50%
en vingt cinq ans
Au cours des vingt cinq dernières années, le taux de mortalité infantile a été divisé par plus de deux en France. Cette
évolution favorable s’observe également en Seine-SaintDenis et en Ile-de-France mais la situation relative du
département a eu tendance à se dégrader, notamment depuis
la fin des années 90. La mortalité des garçons a diminué
davantage que celle des filles, mais la surmortalité masculine reste présente pendant la première année de la vie. A
noter que depuis la fin des années 90, le taux de mortalité
infantile des filles de Seine-Saint-Denis dépasse celui des
garçons d’Ile-de-France et de France. La forte baisse de la
mortalité infantile observée entre 1991 et 1996 est due à la
baisse de la mortalité post néonatale (campagne nationale
de lutte contre la mort subite du nourrisson en 1994) mais
aussi à la baisse de la mortalité périnatale favorisée par le
plan périnatalité (1994). La baisse est plus modérée depuis
la fin des années 90.
(Taux pour 1 000 naissances vivantes)
12
11
10
Garçons
9
Seine-St-Denis
Ile-de-France
8
France métro
7
6
Filles
5
Seine-St-Denis
Ile-de-France
4
3
1981
France métro
1983
1985
1987
1989
1991
1993
1995
1997
1999
2001
2003
Données lissées sur 3 ans
Source : Insee, exploitation ORS Ile-de-France
7,2% des naissances sont prématurées
La durée moyenne “normale” d'une grossesse est de 40
semaines et demie d’aménorrhée et l’on considère comme
“prématurée” une naissance qui survient avant la 37ème
semaine d'aménorrhée (8 mois). L’exploitation des certificats de santé du 8ème jour et les enquêtes nationales périnatalité montrent une tendance à l’augmentation des naissances prématurées. Celle-ci s’explique, notamment, par
l’augmentation de l’âge de la mère, par le nombre croissant
des grossesses multiples, mais aussi du fait de décisions
médicales. Les progrès de la médecine dans le domaine des
soins intensifs et le perfectionnement des équipements
médicaux permettent de garder en vie des nourrissons nés
de plus en plus prématurément. En 2007, parmi les naissances domiciliées en Seine-Saint-Denis, 7,2% sont prématurées, proportion supérieure à celles observées en 2004 en
Ile-de-France et en France. Sur les cinq dernières années, le
taux de prématurité de la Seine-Saint-Denis se situe
constamment à un niveau élevé. En corollaire, le département se distingue également par une forte proportion de
naissances de faible poids (poids inférieur à 2 500
grammes).
Proportions de naissances prématurées
et de naissances de faible poids*
< 37 SA**
Ile-deFrance
France
métro
7,2%
5,7%
6,0%
dont < 35 SA**
3,1%
2,1%
2,2%
dont < 33 SA**
1,5%
1,0%
1,1%
7,2%
6,0%
6,4%
5,1%
4,2%
4,5%
dont 1 000 à 1 999 g
2,2%
1,6%
1,7%
dont < 1 000 g
0,4%
0,2%
0,2%
< 2 500 g
dont 2 000 à 2 499 g
La santé de l’enfant
Seine-SaintDenis
* année 2007 pour la Seine-Saint-Denis, année 2004 pour l’Ile-de-France
et la France métropolitaine
** SA : semaines d’aménorrhée
Sources : CS8, exploitation PMI de Seine-Saint-Denis et Drees pour l’Ilede-France et la France
2
Des taux de mortalité relativement élevés chez les
enfants de Seine-Saint-Denis
Entre 2003 et 2005, 24 enfants âgés de 1 à 4 ans et 27
enfants âgés de 5 à 14 ans sont décédés en moyenne
chaque année en Seine-Saint-Denis.
La mortalité dans ces tranches d’âge est très basse mais
elle apparaît légèrement plus élevée dans le département
qu’en Ile-de-France et en France métropolitaine.
Les tumeurs et les causes extérieures de traumatismes et
d’empoisonnements (morts violentes et accidentelles)
constituent les principales causes de décès chez les enfants
de 1-4 ans et de 5-14 ans. Du fait du petit nombre de décès
observés à ces âges, il est difficile de détailler davantage
les causes à l’origine des décès. A noter, toutefois, le nombre relativement élevé de décès par symptômes, signes et
états morbides mal définis en Seine-Saint-Denis (s’observe dans plusieurs départements franciliens et s’explique
par une mauvaise transmission à l’Inserm des résultats
d’autopsies réalisées par l’Institut médico-légal de Paris).
Mortalité chez les enfants de
1-4 ans et de 5-14 ans en 2003-2005
(Nombre de décès pour 100 000)
1-4 ans
5-14 ans
Seine-Saint-Denis
24,7
13,4
Ile-de-France
22,3
10,2
France métropolitaine
20,7
10,9
Principales causes de décès chez les enfants de
1-4 ans et 5-14 ans en Seine-Saint-Denis en 2003-2005
(Nombre annuel de décès)
Plus de 1 000 enfants de moins de 10 ans admis en ALD
chaque année
Chaque année, 1 019 enfants âgés de moins de 10 ans ont
été admis en affection de longue durée (ALD) en SeineSaint-Denis, dont 600 garçons et 419 filles (moyenne des
années 2004 à 2006). Le taux d’admission, de 13,3 pour
1 000 enfants âgés de moins de 10 ans est nettement plus
élevé qu’en Ile-de-France (7,4) ou en France (9,3). Pour
les principales causes d’admission en ALD, la situation
apparaît défavorable en Seine-Saint-Denis, avec, par
exemple, un taux d’admission en ALD pour insuffisance
respiratoire chronique grave de 3 pour 1 000 enfants de
moins de 10 ans, soit deux fois plus élevé qu’en Ile-deFrance et trois fois plus élevé qu’en France. Cette rubrique
regroupe un ensemble hétérogène d’affections (bronchite
chronique, asthme sévère, pneumopathies, détresse respiratoire du nouveau-né, séquelles tuberculeuses…). Les
affections psychiatriques de longue durée sont la
deuxième cause de mise en ALD dans le département
(taux de 2,8 pour 1 000). Le taux d’admission pour “déficit immunitaire” (1,9 admission pour 1 000 enfants de
moins de 10 ans) apparaît également particulièrement
élevé en Seine-Saint-Denis. Rappelons que les données
d’incidence issues des admissions en ALD ne peuvent être
apparentées à une “réelle” incidence des affections en raison du caractère “médico-administratif” de ces données.
1-4 ans
5-14 ans
Morts accidentelles*
5
7
Tumeurs
5
8
Symptômes, signes et états
morbides mal définis
5
4
Autres causes
9
8
Total
24
27
* Causes externes de traumatismes et empoisonnements
Sources : Inserm CépiDc, Insee – exploitation ORS Ile-de-France
Principaux motifs d’admission en ALD
pour les enfants de moins de 10 ans
en Seine-Saint-Denis en 2004-2006*
Seine-St-Denis
IdF
France
nbre
taux*
taux*
taux*
Insuffisance respiratoire
chronique grave
229
3,0
1,5
1,0
Affections psychiatriques de
longue durée
215
2,8
1,7
3,0
Déficit immunitaire
145
1,9
0,8
0,4
Forme grave affection
neuro-musculaire, myopathie
99
1,3
0,8
1,2
Maladies cardio-vasculaires**
82
1,1
0,7
1,1
250
3,3
1,9
2,5
1 019
13,3
7,4
9,3
Autres
Total
* Les résultats présentés sont “annualisés” et les taux exprimés pour 1000
enfants âgés de 0 à 9 ans.
** Dans ce tableau, les maladies cardio-vasculaires sont le regroupement
des ALD 1, 3, 5, 12 et 13
Sources : CnamTS, RSI, MSA, exploitation ORS Ile-de-France
DTCP(1)
Pneumocoques(2)
Haemophilius
Hépatite B
BCG
ROR(5)
(4)
(3)
à 9 mois
à 24 mois
96,2%
92,8%
83,4%
81,7%
95,3%
90,8%
40,5%
40,2%
91,9%
96,1%
-
93,0%
(1) Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Poliomyélite : 3 doses à 9 mois, 3 doses
+ rappel à 24 mois
(2) 3 doses
(3) 3 doses à 9 mois, 3 doses + rappel à 24 mois
(4) 2 doses à 9 mois, 3 doses à 24 mois
(5) Rougeole, Oreillons, Rubéole : 1 dose à 24 mois (sans objet à 9 mois)
Sources : PMI, Conseil général de Seine-Saint-Denis
3
La santé de l’enfant
Taux de couverture vaccinale en 2008
Des taux de couverture vaccinale relativement élevés
L’exploitation d’un échantillon de certificats au 9ème mois et
de certificats au 24ème mois par les services de la PMI permet
de suivre l’évolution des taux de couverture vaccinale dans
le département. Ces taux sont relativement élevés pour le
vaccin DTCP (Diphtérie, Tétanos, Coqueluche, Polio),
l’Haemophilius, le BCG ainsi que pour la première dose de
ROR (à 24 mois). Une exploitation par la PMI des bilans de
santé à 4 ans en école maternelle confirme ces résultats avec
des taux de couverture estimés en progression, qui atteignent en 2008 les niveaux de couverture définis pour cet âge
dans les objectifs de santé publique, soit des taux supérieurs
à 95% pour 6 vaccins : diphtérie, tétanos, polio, coqueluche,
haemophilius, et BCG. La mobilisation doit être renforcée
pour la vaccination contre la rougeole, particulièrement
avec la réalisation de la 2ème dose de ROR, et contre l’hépatite B, dont les taux obtenus restent en deçà des seuils nécessaires pour la protection des enfants et des collectivités.
La mortalité infantile dans les communes de Seine-Saint-Denis en 2000-2005
Nombre de décès pour 1000 naissances vivantes (domiciliées)
Tr em blay- en-Franc e
Pierrefitte-sur-Seine
Epinay-Sur-Seine
Villetaneuse
Vi llepinte
Stai ns
Aulnay-sous-Bois
Dugny
Le Blanc-Mesnil
L'Ile-Saint-Denis
Sa in t-D en is
Sevran
Bourget (le)
Courneuve (l a )
Va ujours
Drancy
Li vry-Gargan
PavillonSous-Bois
A ube rv il li er s
Sa in t-Ouen
B obign y
Coubron
Cl ic hy-s ous-B oi s
B ondy
Pa ntin
Raincy (l e)
Le Pré-SaintGervais
Taux Ile-de-France : 4,3
Taux Seine-Saint-Denis : 5,5
Mon tfermeil
Noisy-le -S ec
Vi ll em omble
Romainville
Lilas (l es )
Ga gny
Rosny-sous-Boi s
sous-mortalité par rapport
à la moyenne régionale*
Bagnolet
Neuilly-Plaisance
GournayNeuilly-sur-Marne Sur-Marne
Montreuil
pas significativement différent
de la moyenne régionale*
sur-mortalité par rapport
à la moyenne régionale*
0
Noisy-le -Grand
2
4
8
Km
La santé de l’enfant
* test du khi2, seuil de significativité = 0,2
Sources : Inserm CépiDc, Insee, exploitation ORS Ile-de-France
Mortalité infantile significativement supérieure à la moyenne régionale dans près de la moitié des communes de
Seine-Saint-Denis
Sur la période 2000-2005, le taux de mortalité infantile est de 5,5 décès pour 1 000 naissances vivantes en Seine-SaintDenis, soit sensiblement supérieur à celui de l’Ile-de-France (4,3 pour 1000).
Une analyse par commune révèle des disparités au sein du département. Dix sept communes (soit près de la moitié des
40 communes du département) présentent une mortalité infantile significativement supérieure à la moyenne régionale.
A l’inverse, une seule commune présente une sous-mortalité infantile.
4
L A S A NTE OBSERVEE
3.4 L’offre de soins pour la mère et l’enfant
en
Seine-Saint-Denis
Contexte national
La réduction de la mortalité et de la morbidité au cours des premières années de la vie et la prévention d'une grande partie des handicaps de l'enfant impliquent une sécurité maximale dans la prise en charge de la grossesse et de l'accouchement. Les taux de mortalité maternelle, périnatale et infantile sont, en règle générale, un reflet fidèle du niveau de développement du système de soins d'un pays. En France, des efforts significatifs ont été accomplis dans ce domaine au cours
des dernières décennies. Le dispositif actuel de soins et de prévention pour la mère et l'enfant fait intervenir une grande
variété d'acteurs : médecins et professionnels de santé libéraux, établissements hospitaliers, services de Protection maternelle et infantile (PMI), services de santé scolaire, etc. Le suivi des grossesses s'est beaucoup amélioré : la majorité des
femmes bénéficient aujourd'hui des sept examens prénatals obligatoires réalisés par un médecin ou une sage-femme. Ce
suivi médical est complété par une préparation à la naissance au cours de séances collectives (“séances préparatoires à l’accouchement psycho-prophylactique”), dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de l’état de santé des femmes
enceintes, des accouchées et des nouveau-nés (décret du 14 février 1992). Depuis 2005, un entretien individuel et/ou en
couple est systématiquement proposé à toutes les femmes au cours du 4ème mois de grossesse. La médecine de ville est fortement impliquée dans la surveillance de la grossesse, que ce soit par les médecins généralistes ou les gynécologues. En
matière de prise en charge hospitalière de l'accouchement, des mesures successives instaurées depuis une dizaine d'années
ont considérablement renforcé l'encadrement médical, imposant notamment une présence médicale permanente dans les
services pratiquant des accouchements. Les maternités ne disposant pas de bloc opératoire ont été équipées ou fermées.
De même, celles qui pratiquent un nombre insuffisant d'accouchements (moins de 300 par an) ont été amenées à fermer
ou à se regrouper, mis à part des situations d'accessibilité routière particulièrement difficiles. Des centres périnatals de
proximité ont été mis en place dans les secteurs distants d'une maternité afin d'assurer le suivi des femmes enceintes.
L'organisation des soins en réseaux coordonnés, mise en place pour améliorer la sécurité de la naissance et encadrée par
le décret périnatalité du 9 octobre 1998 distingue trois niveaux parmi les maternités afin de garantir une meilleure adéquation entre le niveau de risque de la mère et du nouveau-né et l'environnement humain et matériel de la maternité d'accueil.
Le suivi des enfants est assuré par les médecins généralistes et les pédiatres. Des examens obligatoires sont pratiqués au
8ème jour puis aux 9ème et 24ème mois. Les services de PMI placés sous la responsabilité des conseils généraux assurent
annuellement environ 350 000 consultations prénatales et 2 700 000 examens d'enfants jusqu'à 6 ans. La PMI prend en
charge également le suivi des enfants à l'école maternelle. Le suivi des enfants scolarisés est assuré par le Service de promotion de la santé en faveur des élèves qui dépend de l'Education nationale. Outre des examens systématiques, le suivi
de certaines situations médicales spécifiques et des soins d'urgence en milieu scolaire, ce service est amené à mettre en
œuvre, avec différents partenaires, des actions d'éducation pour la santé.
Faits marquants en Seine-Saint-Denis
> Quatorze maternités dans le département, dont deux de type III
> Une offre médicale relativement faible pour les futures mères et les enfants mais une bonne couverture du département par les services de protection maternelle et infantile (PMI) et par les Centres municipaux de santé (CMS)
Lits de gynécologie-obstétrique en 2007*
(Pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans)
Un taux d’équipement en lits de gynécologie-obstétrique
inférieur à la moyenne nationale
Au 1er janvier 2007, le département de Seine-Saint-Denis
compte 14 maternités, qui disposent au total de 557 lits installés d’hospitalisation complète en gynécologie-obstétrique. L’offre départementale se répartit à parts égales entre
les secteurs public et privé (un des établissements publics
est géré par l’Assistance publique de Paris).
Rapportée à la population des femmes en âge de procréer,
l’offre départementale est de 1,45 lit pour 1 000 femmes de
de 15 à 49 ans. Elle est comparable à la moyenne régionale
mais légèrement inférieure à la moyenne nationale. Cette
capacité a diminué en Seine-Saint-Denis comme en France
depuis dix ans dans le cadre de la restructuration de l’offre
de soins en gynécologie-obstétrique qui a entrainé la fermeture ou le regroupement de maternités sur tout le territoire.
1,53
1,45
1,45
0,54
0,84
0,72
Seine-Saint-Denis
Ile-de-France
Secteur privé
0,99
France métro
Secteur public
* Année 2006 pour France métropolitaine
Sources : Ddass, Drass, Drees, Insee – exploitation ORS Ile-de-France
5
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
0,61
0,73
Une offre dans la moyenne pour la prise en charge des
accouchements difficiles
En France, les maternités sont classées selon leur niveau
d’équipement et leur aptitude à prendre en charge les cas
difficiles (voir encadré). Le département de Seine-SaintDenis compte six centres périnatals de type I, deux centres de type IIA, quatre centres de type IIB et deux centres de type III. Le département dispose ainsi de 117
places en néonatalogie, dont 48 en soins intensifs aux
nouveau-nés et de 25 places en réanimation néonatale
(capacités autorisées en 2008).
En rapportant ces nombres de lits aux naissances domiciliées, le taux d’équipement en néonatalogie s’élève à 41,4
lits pour 10 000 naissances. Ce taux est proche de ceux
observés dans la région et en moyenne nationale. Parmi
ces lits, une part relativement importante est autorisée à
administrer des soins intensifs aux nouveau-nés : 17 pour
10 000 naissances domiciliées en Seine-Saint-Denis
contre 14,3 en Ile-de-France et 13 au niveau national.
Pour la réanimation néonatale, la Seine-Saint-Denis est
dans la moyenne avec 8,8 lits pour 10 000 naissances.
Taux d’équipement en lits de néonatalogie en 2007
(Nombre de lits pour 10 000 naissances)
44,4
41,4
42,3
17,0
14,3
13,0
8,8 9,2 8,4
néonatologie
dont soins intensifs réanimation néonatale
Seine-St-Denis
Ile-de-France
France métro
Ddass pour Seine-Saint-Denis, Insee naissances domiciliées 2006 – exploitation ORS Ile-de-France
Sources : Drass-Drees, SAE 2007 pour France et Ile-de-France, Drass,
Carte des réseaux périnatalité en Seine-Saint-Denis
Type I : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique
Type IIA : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique et en
néonatalogie
Type IIB : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique et en
néonatalogie dont soins intensifs
Type III : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique et en
néonatalogie dont soins intensifs et réanimation néonatale
Aulnay-sous-Bois
)
Un objectif de cinq réseaux périnatalité dans le
département
Dans le cadre du plan périnatalité, le département de SeineSaint-Denis devrait, à terme, compter cinq réseaux périnatalité, structurés autour des cinq maternités publiques et associant les maternités privées, les services de PMI, les Centres
municipaux de santé (CMS) et les professionnels de santé
libéraux. Le réseau Seine-Saint-Denis ouest, autour du centre hospitalier de Saint-Denis, est en fonction depuis une
dizaine d’années. Les réseaux autour de l’Hôpital Jean
Verdier (AP-HP) de Bondy et du Centre hospitalier André
Grégoire de Montreuil sont plus récents. Enfin sont encore
en développement les réseaux autour du Centre hospitalier
inter-communal Le Raincy-Monfermeil et du Centre hospitalier Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois.
Saint-Denis
Bondy
Le Raincy-Montfermeil
Réseau St-Denis
Réseau Bondy
Montreuil
Réseau Montreuil
Sources : Ddass-Drass, réseaux périnatalité de Seine-Saint-Denis, exploitation ORS Ile-de-France
Evolution du nombre de naissances domiciliées et
enregistrées en Seine-Saint-Denis entre 1980 et 2007
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
30 000
Un nombre relativement élevé de Séquano-dionysiennes
accouchent chaque année en dehors du département
La comparaison entre le nombre de naissances domiciliées et celui des naissances enregistrées permet de mettre en évidence l’attractivité des maternités d’un département ou une éventuelle inadéquation entre l’offre et les
besoins. Depuis le mileu des années 90, le nombre des
naissances domiciliées en Seine-Saint-Denis est progressivement passé de 22 000 à 27 000 par an. Le nombre de
naissances enregistrées dans le département suit la même
évolution à la hausse en restant toutefois inférieur chaque
année d’environ 2 500 à celui des naissances domiciliées,
ce qui signifie que les Séquano-dionysiennes sont plus
nombreuses à accoucher dans un autre département que
l’inverse (femmes domiciliées dans un autre département
venant accoucher en Seine-Saint-Denis).
25 000
20 000
15 000
Naissances domiciliées
Naissances enregistrées
10 000
5 000
0
1980 1983 1986 1989 1992 1995 1998 2001 2004 2007
Source : Insee, exploitation ORS Ile-de-France
Les naissances domiciliées sont comptabilisées au domicile de la mère. Les
naissances enregistrées sont comptabilisées au lieu de naissance de l’enfant.
6
Une offre médicale relativement faible pour les
femmes en âge de procréer et pour les enfants
La prise en charge médicale des futures mères et des
naissances est assurée par les médecins généralistes, par
les gynécologues-obstétriciens et par les sages-femmes.
Au 1er janvier 2008, les médecins généralistes (libéraux
et salariés hors médecins à exercice particulier) sont
1 980 dans le département de Seine-Saint-Denis. Les
gynécologues-obstétriciens sont 119 (les gynécologues
médicaux 34) et les sages-femmes 294. Les densités pour
chacun de ces professionnels sont plus faibles en SeineSaint-Denis qu’en Ile-de-France et en France. C’est en
particulier le cas pour les gynécologues-obstétriciens, qui
sont 31 pour 100 000 femmes de 15 à 49 ans en SeineSaint-Denis, contre 46 en Ile-de-France et 37 en France,
ainsi que pour les sages-femmes qui sont 76 pour
100 000 en Seine-Saint-Denis contre 102 en Ile-deFrance et 125 en France. L’offre médicale apparaît également faible pour assurer le suivi des enfants de SeineSaint-Denis. Les généralistes sont 565 pour 100 000
enfants de moins de 16 ans contre 718 en Ile-de-France
et 687 en France. Les pédiatres sont 39 contre 85 en Ilede-France et 57 en France.
L’offre médicale pour les femmes en âge de procréer
en 2008
Seine-Saint-Denis
Ile-deFrance
France
métro
nombre densité* densité* densité*
généralistes**
1 980
515
579
572
gynéco-obstétrique
119
31
46
37
sages-femmes
294
76
102
125
* Nombre de professionnels (libéraux et salariés) pour 100 000 femmes de
15 à 49 ans
** Non compris les médecins à exercice particulier (MEP)
Sources : Drass, Drees - Fichier Adéli
L’offre médicale pour les enfants en 2008
Seine-Saint-Denis
Ile-deFrance
France
métro
nombre densité* densité* densité*
généralistes**
pédiatres
Une bonne couverture médicale en PMI pour les
femmes enceintes et les nourrissons
Le département de Seine-Saint-Denis a beaucoup développé les services de Protection maternelle et infantile
(PMI), facilitant ainsi les consultations prénatales et les
suivis à domicile notamment pour les populations les
plus précarisées.
Le nombre de médecins exerçant dans les services PMI
de la Seine-Saint-Denis représente 172,5 “équivalent
temps plein” en 2007. Celui des sages-femmes est de
30,8. Dans les deux cas, mais surtout pour les médecins,
les densités (610 médecins et 109 sages-femmes pour
100 000 femmes enceintes) sont beaucoup plus élevées
qu’aux niveaux régional et national.
Comme pour les femmes enceintes, la couverture médicale des nourrissons par les services de PMI est importante en Seine-Saint-Denis. La densité départementale
est de 618 médecins pour 100 000 naissances vivantes
domiciliées en Seine-Saint-Denis (plus de deux fois
supérieure à celle de l’Ile-de-France et à celle de la
France). Pour les puéricultrices (dont l’effectif de 140,1
“équivalent temps plein” intègre les infirmières recrutées
sur un poste de puéricultrice), la densité est de 502 pour
100 000 naissances contre 477 en Ile-de-France et 486
en France métropolitaine.
1 980
565
718
687
136
39
85
57
* Nombre de professionnels pour 100 000 enfants de 0 à 15 ans
** Non compris les médecins à execice particulier (MEP)
Sources : Drass, Drees - Fichier Adéli
Prise en charge des mères par la PMI en 2007
Seine-Saint-Denis
Ile-deFrance
France
métro
E T P * densité** densité** densité**
médecins
sages-femmes
172,5
610
298
239
30,8
109
81
91
* Equivalent temps plein
** Nombre de professionnels pour 100 000 femmes enceintes
Sources : Conseil général année 2007 pour la Seine-Saint-Denis, Drees
année 2006 pour France et Ile-de-France , Insee ELP 2006
Prise en charge des enfants par la PMI en 2007
Ile-deFrance
France
métro
E T P * densité** densité** densité**
médecins
172,5
618
302
241
puéricultrices
140,1
502
477
486
* Equivalent temps plein
** Nombre de professionnels pour 100 000 naissances
Sources : Conseil général année 2007 pour la Seine-Saint-Denis, Drees
année 2006 pour France et Ile-de-France , Insee ELP 2006
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L’offre de soins pour la mère et l’enfant
Seine-Saint-Denis
Centres de périnatalité en Seine-Saint-Denis
Localisation des centres et nombre de lits selon le niveau d’équipement
Clinique du vert galant
35
Clinique de l’Estrée
61
CHI Robert ballanger
68
Clinique du Blanc Mesnil
86
CH de Saint-Denis
94
Clinique Vauban
30
Clinique de la Roseraie
52
Hôpital Jean Verdier
CHI LR M
47
78
Nombre de lits (total)
34
r
Maternité des Lilas
32
Clinique Hoffmann
25
Clinique de la Dhuys CHI André Grégoire
24
Répartition par niveau d'équipement
109
Type I
Type IIA
Type IIB
Clinique de Noisy le Grand
Type III
25
0
1,5
3
6
Km
Type I : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique
Type IIA : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique et en néonatalogie
Type IIB : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique et en néonatalogie dont soins intensifs
Type III : Etablissements ayant une autorisation d’activité en obstétrique et en néonatalogie dont soins intensifs et réanimation néonatale
L’offre de soins pour la mère et l’enfant
Source : Drassif, capacités autorisées 2008, exploitation ORS Ile-de-France
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