RapportActivites 2010 AG29 juin 2011
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RapportActivites 2010 AG29 juin 2011
Rapport d’activités 2010 Toute la problématique de cette année 2010 se résume dans cette phrase : Comment assurer l’ouverture d’un musée-mémorial, et organiser le déménagement d’un Centre qui aura 20 ans en 2011, tout en continuant à assurer le travail de recherche, de médiation, de publication et de pédagogie ? Tout cela à effectif constant : 3 contrats à temps complets, 2 contrats de 26 heures par semaine, deux enseignants mis à disposition 2 heures par semaine, quelques stagiaires, quelques vacations, une présidente et des bénévoles. N’est-ce pas la mise en œuvre d’une certaine intelligence collective qui a pu nous permettre de surmonter les embûches pour atteindre un objectif commun ? Mais c’est aussi, voire surtout la présence des familles qui jour après jour, mois après mois, ont toujours été là pour nous soutenir. Cela ne fut pas sans heurts, sans fatigue, sans échanges parfois lapidaires, sans lâcher sur certains points dans la gestion administrative de la structure, mais ce fut fait. Ce rapport d’activités ne fait que rappeler les éléments les plus saillants de cette année si particulière dans la vie du Cercil. Faits saillants et principales réalisations Randonnée de la mémoire dans le Loiret Le Cercil accueille les ambassadeurs européens de la mémoire. Pour cette randonnée de la mémoire, qui s’est déroulée du dimanche 11 avril 2010 au dimanche 18 avril, le Cercil a organisé avec ses partenaires la venue à Orléans, , de 9 jeunes allemands et de 9 jeunes polonais. A ces jeunes sont venus se joindre 9 jeunes du Loiret. Un jeune mal-voyant français est également venu pédaler quelques jours grâce à l’association Valentin Haüy. Ces jeunes ont fait le tour du Loiret à vélo et ont visité les lieux de mémoires liés à la Seconde Guerre mondiale. Il s’agissait certes de vivre ensemble un moment d’émotion, mais il s’agissait surtout d’essayer de comprendre et donc de réfléchir sur les mécanismes historiques et politiques qui ont conduit à de tels événements. Ces jeunes ont été encadrés par plus de 50 bénévoles qui se sont relayés chaque jour, venant de tout le département, sous l’égide de l’association des cyclotouristes du Loiret. A chaque étape, le maire de la commune, un historien et un témoin ont accueilli les jeunes. Tout était dit en français, allemand et polonais. Les traductions en polonais ont été assurées par Christina Kobilanska, dont le père a été assassiné à Katyn, elle-même déportée à 7 ans à Auschwitz après l’insurrection de Varsovie, et qui vit à Orléans. Notre reconnaissance à Georges Joumas, historien et cycliste. Ce projet a fait l’objet d’un financement exceptionnel de l’Office Franco-Allemand de la Jeunesse. 1 Extraits du Programme Lundi 12 avril : visite de la synagogue d’Orléans – visite du centre Charles Peguy, l’affaire Dreyfus à Orléans, par Georges Joumas – visite des lieux d’arrestation à Orléans autour de la famille Kaïman. Réception ville d’Orléans Mardi 13 avril : Nécropole nationale de la Ferté Saint- Aubin, mot d’accueil du Maire- Cimetière de Marcilly en Villette et Cerf Bois, accueil par le Conseiller général. Jargeau, accueil par le Maire. Saint- Benoît- sur- Loire, accueil par la présidente des amis de Max Jacob. Mercredi 14 avril - Lorris - visite du musée puis du Carrefour de la Résistance – accueil par la présidente des amis du Carrefour de la Résistance – à Bellegarde, accueil par la mairie - évocation de la famille Zamor- en soirée, projection du film « Et puis les touristes ». Échange autour de la question de la mémoire avec Hélène Mouchard-Zay et M Debaecker. Jeudi 15 avril - la guerre de 1870 à Beaune-la-Rolande par Jean Richard, accueil par le maire. -de la gare de Beaune au camp - témoignage d’Annette Muller. Vendredi 16 avril - Dadonville – la déportation politique, accueil par le maire de DadonvillePithiviers, réception par la Madame la maire - visite du camp- en soirée, réception par la mairie de Saint-Jean de la Ruelle,. Il se trouve qu’un fameux volcan islandais s’est réveillé pendant cette randonnée de la mémoire, et qu’une grève SNCF s’est déclenchée. Il a donc fallu héberger tout le groupe pendant une semaine supplémentaire. Les familles des jeunes français, ainsi que de nombreuses familles stéoruelliennes ont été formidables en prenant en charge ces jeunes, jusqu’à ce que nous trouvions le moyen de les rapatrier. Colloque « Le moment 1940 » Présentation de ce colloque par Antoine Prost : « L’année 1940 est bien connue. Nous savons que la guerre se termine par une débâcle et que le vote du 10 juillet conduit au régime de Vichy. Mais ces aboutissements n’étaient pas joués d’avance. Il faut donc rendre à l’année 1940 son incertitude. Le colloque privilégie donc les moments où l’histoire bascule, les décisions qui orientent l’avenir, à l’insu parfois de leurs auteurs, les commencements de Vichy et de la résistance. L’intérêt porté à la scène majeure où jouent les États conduit souvent à une vue trop générale, qui oublie le vécu des populations. En jouant sur les échelles nationale et locale, les interventions ont permis de comprendre leur articulation. Comme les autres départements, le Loiret est le lieu de règlements de comptes politiques et d’improvisations administratives qui dessinent peu à peu le visage concret du nouveau régime. Mais il est plus que tout autre traversé par les routes de l’exode et frappé par les bombes ; de plus, proche de Paris, il peut ressentir plus rapidement que d’autres les orientations de l’occupant. C’est un exemple qui mérite une attention particulière. Le colloque alterne des communications de synthèse et des analyses de points précis. Il fait appel aux spécialistes reconnus de la période comme à de jeunes chercheurs. Il entrecroise le militaire, le politique, l’économique, le social et le culturel, pour saisir l’originalité du « moment 1940 ». 2 Il faut remercier le comité d’organisation et Antoine Prost, qui a accepté d’être le président du comité scientifique Nous avons organisé ce colloque avec l’association des Amis de Jean Zay, le Cercle Jean Zay d’Orléans , l’Onacvg du Loiret , l’Université d’Orléans, le Laboratoire Collectivités Territoriales (LCT)/ UFR Droit, Economie et Gestion et le Laboratoire Savours/UFR Lettres, Langues et Sciences Humaines. Avec le soutien financier de la Région Centre, la Ville d’Orléans, le Ministère de la défense/DMPA, et le Conseil Général du Loiret. Le succès public fut très grand, nous avons été contraints de refuser de nombreuses personnes et notamment des classes. Franc succès également pour l’exposition présentant des dessins d’exode, ainsi que pour les deux conférences décentralisées que nous avons organisées avec les Archives municipales de Gien et la Société d’histoire locale de Beaugency. Les expositions créées en 2010 Le Cercil a réalisé 3 expositions : Les résistances allemandes face au nazisme Cette exposition a été le premier travail réalisé en partenariat avec la Villa Ten Hompel, à Münster/Rhénanie du Nord –Westphalie (Allemagne), à l’initiative de l’association franco-allemande (A.F.A) d’Orléans. L’exposition, en français, a été inaugurée à l’occasion du cinquantième anniversaire du jumelage Orléans-Münster en 2010. Les actes de sauvetages des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les actes de résistance Cette exposition s’articule autour de 3 thèmes : aider dans les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande l’aide de la population locale envers les internés des religieux s’engagent. La mémoire des camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers depuis mai 1946 Le Cercil a fait un travail d’inventaire des articles de journaux rendant compte des pèlerinages organisés depuis mai 1946 à l’emplacement des camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers. La République du Centre nous a permis de travailler directement dans ses archives. Les journaux ont été numérisés à Bordeaux, numérisation professionnelle effectuée par la société Arkhénum. C’est à partir de cette numérisation qu’a été conçue l’exposition qui présente une sélection des articles les plus déterminants pour comprendre l’évolution de la mémoire depuis 1946. Ce corpus d’articles est maintenant disponible pour un travail de recherche. 3 Les commémorations Jargeau Chaque année, en janvier, dorénavant, la ville de Jargeau organise une cérémonie en souvenir des 1 700 internés dans le camp de Jargeau qui ouvre en avril 1941 pour fermer en décembre 1945. Le Cercil s’appuie sur cette date, devenue une date symbolique, pour présenter les travaux réalisés sur l’internement des Tsiganes. Beaune-la-Rolande et Pithiviers Depuis mai 1946, chaque année, le dimanche qui suit le 14 mai, une cérémonie, longtemps appelée « pèlerinage », réunit familles, officiels et habitants. En 2010, le Cercil a présenté, dans la salle d’exposition du Lycée agricole de Beaune-la-Rolande, le résultat de la numérisation des articles de journaux relatant cette commémoration de 1946 à nos jours. Cela a aussi été l’occasion de resituer l’emprise de l’ancien camp de Beaune pour les familles présentes. Orléans Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux « Justes » de France. Chaque année, Hélène Mouchard-Zay organise la lecture de lettres et de témoignages concernant les trois camps du Loiret. Les documentaires, les films La sortie de deux films « La rafle » et « Elle s’appelait Sarah » a occasionné un surcroît d’activités pour le Cercil, nous contraignant à refuser de nombreux débats d’après projection de films. Nous sommes toutefois intervenus dans certains établissements scolaires, et surtout dans le cadre de projections organisées par le Cinémobile de la région Centre. Il faut dire que fort heureusement, Hélène Mouchard-Zay accepte d’intervenir sur ces actions, car le personnel salarié du Cercil ne pourrait répondre à ces demandes qu’a minima. La mention du camp de Pithiviers dans le téléfilm « Un village français » a suscité également plusieurs demandes d’informations. Les visites des lieux de mémoire L’ancien camp de Pithiviers Pour des raisons de disponibilité, l’équipe accepte les demandes de visites sur les traces de l’ancien camp d’internement de Pithiviers émanant de : les classes qui ont un projet pédagogique précis incluant cette visite l’Office du Tourisme de Pithiviers les associations de jumelage franco-allemand, ou franco-polonais les associations juives, les associations d’histoire locale. 4 Cette visite mobilise une à deux personnes pendant une grande demi-journée, du fait du déplacement (une heure entre Orléans et Pithiviers). A chaque visite organisée directement par le Cercil, le nombre d’inscrits est supérieur au nombre de places proposées. Quelques-unes de ces visites : Les Polonais de la ville de Cracovie - L’école des Beaux-Arts de Bourges - Lycée professionnel Paulsen (Châteaudun) – Gymnasium de Munster (Allemagne) – Association Orléans-Munster - Lycée Duhamel du Monceau (Pithiviers) – 300 jeunes de l’aumonerie de l’enseignement public… L’ancien camp de Beaune-la-Rolande Malgré la demande, il est plus difficile de faire à Beaune-la-Rolande, des visites semblables à celles de Pithiviers, pour deux raisons : d’une part le plus grand éloignement de la gare par rapport au camp, il y a donc un grand temps de marche, d’autre part l’implantation du lycée agricole sur le strict emplacement du camp, ce qui rend difficile la restitution de celui-ci. Les fermes de Sologne En 2010, il avait été décidé de ne plus renouveler le circuit autour des lieux d’internement en Sologne lors des Journées du patrimoine. En revanche, il avait été décidé de distribuer des dépliants permettant aux visiteurs et aux habitants de connaître l’histoire de ces 300 hommes juifs internés dans les trois fermes du Rozoir, de la Matelotte et du Ousson. Programmation culturelle – les principales propositions Tout au long de cette année, et malgré le travail intense lié à l’ouverture du musée-mémorial et du déménagement, il a été possible à l’équipe du Cercil d’organiser plusieurs projections de films, du théâtre, des signatures, des rencontres avec des témoins, des historiens… Quelques rencontres importantes de l’année 2010 A Jargeau, des avant-premières, un journal écrit par les jeunes Rencontre avec Guy Jimenez autour de son livre : « J’ai vu pleurer un vieux Tsigane ». Commémoration de l’internement des Tsiganes internés au camp de Jargeau, 1940 à décembre 1945. Conférence Les Tsiganes en France. Un sort à part. 1939-1946, de Marie-Christine Hubert, historienne. avant-première, avec Cinémobile, du film de Raphaël Pillosio, Des Français sans Histoire, en présence du réalisateur avant-première, avec Cinémobile, du film de Tony Gatlif (avril 2010, 1h51), Liberté 5 Tsig’Mag Boum, journal réalisé en 2009 par les jeunes élus de la ville de Jargeau, encadrés par Fabienne Jacob, écrivaine, l’association Tu connais la Nouvelle, et les élus adultes du conseil municipal de Jargeau, a été distribué dans toutes les boîtes aux lettres de Jargeau. Ce journal aborde l’histoire du camp de Jargeau, et la situation des gens du voyage aujourd’hui. A Orléans, la Pologne réexamine son histoire Des films, notamment Katyn d’Andrzej Wajda, des historiens Jean-Yves Potel et Henri Minczelez, une exposition de photographies de Vilnius du regretté Marius Hermonowicz. A Saint-Jean de la Ruelle, Un juste portugais : Aristide de Sousa Mendès A Vannes sur Cosson, exposition retraçant la vie quotidienne des Juifs internés dans les fermes de Sologne. A Pithiviers, exposition sur la mémoire des camps depuis 1946 accompagnée d’une conférence d’Olivier Lalieu, et de la présentation de la pièce de Pierre Katuszewski « Chère Edzia, chers enfants ». A Olivet, un concert de Yom et de Denis Cuniot. Pour répondre au public très nombreux, les artistes ont joué deux fois dans la même soirée. . Des conférences itinérantes en région Centre comme par exemple, celle de Pierre-Jérôme Biscarat, Dans la tourmente de la Shoah, les enfants d’Izieu. Journée du patrimoine, les 18 et 19 septembre 2010 Le thème 2010 était « Les grands hommes ». Nous avons décidé que le grand homme du camp de Pithiviers serait Isaac Schoenberg, arrêté le 14 mai 1941 et déporté plus d’une année plus tard. Il a écrit presque chaque jour des lettres merveilleuses à Chana, sa fiancée. Des comédiennes amateurs, guidées par Chantal Popelin, ont lu durant la visite de l’ancien camp de Pithiviers des extraits de ces lettres, donnant ainsi à entendre le ressenti d’un interné. Plusieurs visites théâtralisées ont ainsi été organisées tout au long de ce week-end. En même temps, dans le village de Vannes-sur-Cosson, la Société d’histoire locale présentait une exposition, réalisée avec le Cercil, sur l’histoire des trois fermes de Sologne où ont été internés 300 hommes juifs arrêtés le 14 mai 1941. Pendant cette journée, plus de 150 personnes ont été accueillies. 6 Les actions éducatives Les interventions éducatives du Cercil s’organisent en 6 actions : - formation des professionnels - interventions dans les établissements scolaires - accueil de stagiaires - suivi des mémoires de master 2 - Concours National de la Résistance et de la Déportation - interventions hors temps scolaire. Les formations de professionnels Le Cercil s’investit naturellement dans la formation des professionnels intervenant principalement auprès des jeunes publics : avec l’Association des Bibliothécaires de la région Centre Une après-midi de réflexion avec Martine Poulain autour de ses travaux sur les bibliothèques françaises sous l'Occupation. avec le CRDP de l’Académie Orléans-Tours 2 demi-journées pour les enseignants de CM2 et de collège sur l’accueil du témoin en classe, en partenariat avec le Cercle d’étude de la Shoah et de la déportation. avec l’Inspection Académique du Loiret 2 demi-journées pour les professeurs des écoles, aspects historiques sur la Shoah, visite de l’ancien camp de Pithiviers, atelier sur l’utilisation des archives en classe. rencontre avec les nouveaux directeurs d’école du département avec le Rectorat de l’Académie Orléans-Tours en direction des professeurs d’histoire, une journée de formation organisée à la Maison du Souvenir à Maillé, Indre-et-Loire. Le Cercil est intervenu sur l’utilisation des archives en classe et l’accueil des témoins. Pour les professeurs intervenant dans le cadre de l’histoire des arts, et pour les conseillers en art plastique : visite pédagogique de l’exposition Félix Nussbaum au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris. Les établissements scolaires Tout au long de l’année, le Cercil est intervenu dans les établissements scolaires, par le biais des expositions itinérantes, par des interventions des médiateurs et de témoins, par l’animation d’ateliers. 7 Expositions itinérantes Le Cercil dispose dorénavant de 5 expositions itinérantes : Exposition (1) : Les camps d’internement dans le Loiret : Beaune-la-Rolande, Pithiviers et Jargeau. Exposition (2) : Les enfants dans les camps d’internement de Beaune-la-Rolande et de Pithivers. Exposition (3) : En France et dans le Loiret, le sauvetage des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les formes de résistances. Exposition (4) : Jean Zay. Exposition (5) : Les résistances allemandes face au nazisme à Münster et dans le Münsterland. Interventions dans les établissements scolaires avec des témoins Le Cercil a continué en 2010 à se rendre dans les établissements scolaires avec des témoins, Léon Zyguel, Ginette Kolinka, mais surtout Annette Krajcer et Annette Muller. Hélène Mouchard-Zay les y accompagne pour assurer une introduction historique. Animation d’ateliers Le Cercil intervient, à la demande des enseignants, sur des travaux d’écriture, sur l’animation autour de documents d’archives, l’animation de débats après des projections (films ou documentaires), la préparation de voyages à Auschwitz ou à Oradour-sur-Glane, ou encore pour la visite de lieux de mémoire dans le Loiret. Accueil des classes dans l’exposition annuelle que le Cercil présente au CRDP à Orléans Cette année, l’exposition « Sauvetage des juifs en France pendant la 2ème Guerre Mondiale et les diverses formes de résistance », présentée avec l’exposition du Mémorial de la Shoah sur les Justes, a été visitée par les classes, de janvier à février 2010. Plus de 25 classes ont effectué la visite guidée par un médiateur, et rencontré un témoin. Réalisation d’un livret de visite. Master-class de musique klezmer Grâce à la gentillesse et au professionnalisme de Yom et de Denis Cuniot, tous les élèves de 3ème du collège Charles Rivière à Olivet ont participé à une master-class sur la musique Klezmer. 8 Cette rencontre s’intégrait dans le travail, mené tout au long de l’année par la documentaliste, visant à la réalisation par les élèves de fiches de lecture interactives, intégrant des compléments sous la forme de documents d’archives, de témoignages audio etc. Le Cercil a présenté ce projet au prix Charles Corrin. Guide de l’enseignant En prévision de l’ouverture du nouveau lieu, les enseignants mis à disposition par l’Education nationale ont élaboré des documents de présentation du nouveau site du CERCIL, Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv. Ce dernier présente l’activité du Cercil, les outils mis à la disposition des professeurs et un commentaire de l’exposition permanente en lien avec les programmes officiels. En outre ont été rédigées de nombreuses fiches pédagogiques sur les sujets suivants : Recensement, discrimination et législation La rafle du billet vert et l’’internement La rafle du Vel d’Hiv r et la déportation Le sauvetage des Juifs en France : les Justes du Loiret Chronologie de l’histoire des camps du Loiret La montée de l’antisémitisme dans la France des années 30 L’idéologie du régime de Vichy La politique d’exclusion et d’internement menée par l’Etat français à l’encontre des Juifs Une chronologie simplifiée Une banque de documents utilisables en classe : coupures de presse, photos, lettres et documents officiels présents dans les fonds du Cercil. Concours National de la Résistance et de la Déportation En 2009/2010, le thème, « L'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle » était peu approprié à un travail spécifique du Cercil. Néanmoins, nous avons choisi de proposer aux enseignants une réflexion portant sur la campagne de France, sur le choix de l’armistice, de la collaboration, et les résistances possibles en ce mois de juin 1940. En revanche, en 2010/2011, le thème portait sur la répression de la Résistance. Nous avons donc proposé des apports historiques et une réflexion sur les actes de sauvetage des Juifs. Cela a donné lieu à une exposition présentée en janvier au CRDP de l’Académie Orléans-Tours. 1er mai 2010 – les lycéens des aumôneries de l’enseignement public de la région Centre En 2009, les Aumôneries de l’enseignement public de la région Centre nous avaient demandé de travailler avec les aumôneries des 5 départements de la région Centre. En fait, nous avons réellement pu travailler avec trois d’entre eux, le Loiret, l’Eure-et-Loir, et l’Indre-et-Loire. Pendant plusieurs mois nous les avons rencontrés, et travaillés sur les histoires de vie de Juifs arrêtés dans leur département respectif et de Justes. 9 Le 1er mai 2010, plus de 300 jeunes se sont réunis à Pithiviers autour de cette mémoire. Les évêques des trois départements les accompagnaient. Tous ont visité le camp de Pithiviers. Mais le plus important a été l’interprétation, par la chorale de Pithiviers, du chant de Pithiviers écrit par Israël Cendorf et Mendel Zemelman. Et surtout la pièce de théâtre « Tant qu’il y aura des étoiles », remarquablement écrite et mise en scène par Corinne Vivier et jouée par 35 lycéens et collégiens de l’aumônerie de l’enseignement public de Châteaudun. Ce spectacle, théâtral et musical, a été créé par les lycéens à partir des lettres publiées par Serge Klarsfeld et des témoignages d’enfants juifs cachés ou déportés pendant la seconde guerre mondiale. Le Cercil a fourni documents, lettres, témoignages. Les collégiens de l’aumônerie scolarisés dans les collèges de la ville ont fabriqué les décors et se sont joints aux acteurs, ainsi que le chœur Magic’Voice et 3 pianistes de l’école de musique de Châteaudun. En amont de ce projet, afin de sensibiliser tous les acteurs, une journée a été organisée à Paris comprenant la visite du mémorial de la Shoah etdu Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme , la découverte du quartier du Marais, la projection du film « En mémoire des enfants » et une rencontre bouleversante avec Madame Margot Thieux (ancienne sage-femme à Châteaudun), qui a raconté son enfance cachée pendant la seconde guerre mondiale.A la suite de ce spectacle, il était prévu en avril 2011 un voyage en Pologne, pour la visite des camps d’Auschwitz-Birkenau. Le Cercil a présenté cette pièce, et surtout tout le travail fait en amont, pour le prix Charles Corrin. Stagiaires et suivi d’étudiants en master En 2010, nous avons accueilli des stagiaires en BTS tourisme (Clothilde Jarre, Chloé Ludeau et Johann Michel), des étudiants en histoire en stage d’observation (Salomé Allorant), des étudiants en master de médiation culturelle (Baptiste Mennesson) ou en master de recherche (Alexandra Berveaux , Agathe Roucheyroux). Mais également des lycéens, comme Pierre Cardaillac, qui en stage d’observation, a travaillé sur la base iconographique. Pour la première fois, nous avons également accueillir un étudiant de l’Ecole des Beaux-Arts d’Orléans, qui a conçu la communication des journées du patrimoine, ainsi que le dépliant sur les fermes de Sologne (Florian Marait). Agathe Roucheyroux, en master 2, a soutenu le 24 novembre 2010 un mémoire d’Histoire et Étude des pouvoirs sur L'évolution architecturale des camps d'internement de Pithiviers, Beaune-laRolande et Jargeau, de leur construction à leurs premières reconversions (1939-1952). Ce travail a bénéficié de la bourse que la région Centre accorde au Cercil pour des travaux d’étudiants portant sur les camps d’internement du Loiret. 10 Les Editions du Cercil Annette Muller, la petite fille du Vel d’Hiv Annette Krajcer, le dernier été des enfants à l’étoile. L’année 2010 fut très riche du point de vue des éditions du Cercil, en particulier la réédition si attendue du livre d’Annette Muller, la petite fille du Vel d’Hiv, sortie des presses fin 2009 ; le gros travail de diffusion a été fait début 2010. Nous y avons été aidés par le neveu d’Annette Muller, Samuel Muller, et surtout par la sortie du film « La rafle ». Ce fut un énorme travail de logistique mené de main de maître par Jacqueline. Un rappel, le Cercil auto-diffuse ses publications. Fort heureusement, le second livre publié en 2010 l’a été en co-édition avec Oskar édition. Il s’agit du livre de Annette Krajcer et de Philippe Barbeau, Le dernier été des enfants à l’étoile. Pour ces deux livres, nous avons organisé des conférences de presse, des émissions de radio, de télévision. Ces ouvrages ont été présentés aux écoles, dans les salons. Livres en préparation En prévision pour 2011/2012/2013, mais sur lesquels nous travaillons d’ores et déjà : William Huon, les oubliés, l’histoire de Simon Hochberg, 6 ans, arrêté à Bouzy-la-Forêt. « ISAAC, ENFANT CACHÉ », texte et illustrations d' Isaac MILLMAN, dans une traduction d’Odile Belkeddar. Les objets fabriqués dans les camps du Loiret, avec Claude Ungar Les hommes arrêtés le 14 mai 1941, avec Monique Novodorsqui et Katy Hazan. Les salons du livre Le Cercil, grâce aux bénévoles et à l’investissement des salariés, a pu être présent sur plusieurs salons du livre. Pour cette action, le Cercil reçoit le soutien de Livre au Centre. Salon du livre jeunesse de Pithiviers que nous essayons d’honorer à chaque édition Salon de Paris Outre la présentation des dernières publications, ce salon nous permet d’organiser des rencontres avec les adhérents et contacts parisiens La journée des associations organisée dans le cadre du festival des Cultures Juives par Yiddish sans Frontières Les rendez-vous de l’histoire de Blois 11 Déménagement du Cercil, et création du Musée-Mémorial des enfants du Vel d’hiv Préparation du déménagement Il est très difficile de préparer un déménagement sans avoir de certitude sur la date de celui-ci. De même il est très difficile de recruter du personnel lorsque nous ne savons pas à quelle date il doit être opérationnel. Fort heureusement, la ville d’Orléans nous a prêté des casiers et a mis un camion à notre disposition pour déménager le minimum nécessaire pour l’inauguration. Malgré ces incertitudes, nous avons préparé ce déménagement au cours de l’année 2010, tout en sachant que nous devions continuer à fonctionner normalement dans nos anciens locaux. Il en a été de même pour le transfert des lignes téléphoniques, d’internet, pour l’assurance. Il a fallu déployer des efforts d’imagination et d’anticipation et souvent technique pour que tout soit opérationnel à un moindre coût, le 27 janvier 2011. Scénographie L’arrivée dans le projet de Catherine Dupraz, et sous sa direction de Lydie Rouet, attachée, et d’Alain Grèze, architecte, de la mairie d’Orléans a été déterminante. Cela a permis à l’équipe du Cercil de ne plus être en face à face avec les scénographes, et de se recentrer sur les contenus. Les CTTP ont été rédigés par les scénographes ; à leur lecture, on s’est rapidement rendu compte de l’approximation des dessins et des propositions. Malgré cela, il a bien fallu passer les marchés. Pour des raisons que nous ne nous expliquons toujours pas à ce jour, un certain nombre d’éléments ont été changés lors du chantier, comme les matériaux des panneaux, la non-mise en réseau des appareils informatiques, l’absence d’utilisation des tablettes comme supports de graphisme. Pendant le chantier, d’autres incohérences sont apparues : discordance des informations entre les entreprises qui n’avaient pas toutes les mêmes cotes, des éclairages mal positionnés dans le CTTP, ou bien inexistants, des lecteurs vidéo totalement sous dimensionnés, l’absence de trappes d’accès pour la maintenance du matériel informatique, des vitrines ne répondant en aucune façon aux cahiers des charges, la juxtaposition de textes, nuisant ainsi à leur lecture, l’utilisation de matériaux fragiles, utilisés en principe pour des expositions temporaires. 12 La recherche, les archives L’activité principale pour 2010 a porté sur les recherches pour l’exposition permanente. Plus de 300 heures, pour la seule Catherine Thion. Recherches pour le futur lieu – muséographie Recherches documentaires et nouveau travail sur les textes de l’exposition permanente du musée-mémorial, notamment en février-mars (réécriture des histoires de vie pour répondre au cahier des charges technique de l’agence de multimédia), en juin-juillet, puis de septembre à décembre 2010. Ce travail a été rendu nécessaire, à la demande tout d’abord des scénographes, qui ont posé des exigences techniques qui nous ont conduits à repenser l’articulation du discours muséographique, puis en fin d’année, du fait des graphistes qui ont supprimé le niveau de lecture dit « documents administratifs ». Cette suppression a rendu indispensable l’écriture d’un nouveau scénario de visite. Enfin, un travail, a été fait pour réaliser une borne de consultation sur les différents camps d’internement en France des Tsiganes. L’agence de multimédia a proposé, sans facturer de surcoût, la réalisation de cette borne. Numérisation de plus de 800 folios aux Archives Départementales du Loiret (juin et septembre 2010) Préparation d’une campagne de numérisation de plus d’une centaine de fiches provenant des fichiers de la préfecture de police de Paris et de ceux des camps de Drancy, Pithiviers et Beaune-la-Rolande aux Archives Nationales (effectuée en octobre 2010), pour la muséographie, mais également en prévision des prochaines publications. Recherches pour des films documentaires Entre autres, Lettres de Pithiviers, film de Jo Béranger et Eric Tachin, construit autour des ateliers d’écriture menés avec la seconde BEP-vente du lycée Jean de la Taille de Pithiviers, avec laquelle le Cercil a travaillé en 2009. Ce documentaire retrace les étapes de la mémoire du camp de Pithiviers. sortie septembre 2011 La rafle du Vel d’Hiv, une histoire française – émission diffusée sur France 2 le 9 mars 2010, coproduction France 2 et Capa Télévision – recherche documentaire pour différents reportages diffusés lors de l’émission, organisation des témoins en plateau, et proposition de documents pour le décor. Chroniques de la Mondaine Série documentaire de Laurent Portes, diffusée sur Planète le 2 décembre 2010. Il y est question des femmes internées au camp de Jargeau en tant que prostituées. L’engagement, un documentaire de 52 minutes, écrit et réalisé par Michèle Massé (Ana Films), sur lequel le Cercil a travaillé - échanges documentaires autour d’Yvonne Netter, internée évadée de l’hôpital de Pithiviers et de Josèphe Cardin, amie de Netter, mère de Michèle Massé, internée comme amie des Juifs 13 et présente à Drancy lors de l’arrivée des enfants de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers à partir du 15 août 1942, faite Juste en 1992. Le dvd « la Rafle » nombreux échanges avec Gaumont sur la conception du livret d’accompagnement. Elle s’appelait Sarah, réalisé par Gilles Paquet-Brenner, scénario de Serge Joncour, d’après le roman de Tatiana de Rosnay (Hugo Films Production) sur lequel le Cercil a travaillé – transmission de documents concernant le camp de Beaune-la-Rolande lors de l’internement des familles du Vel d'Hiv – participation à la conception, avec la chef décorateur pour la reconstitution du camp de Beaune-la-Rolande. La terre ne ment pas de Philippe Claire, sur l’internement dans les fermes de Sologne. Nous avons projeté ce film dans divers villes et villages de Sologne, accompagné de notre ami Emile Frajerman. Recherche pour et avec des associations Entre autres, AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation) de l'Allier – travail de recensement des Juifs de l’Allier déportés AMEJD (Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés) du 11e arrondissement de Paris – pour les plaques et pour un livre qui sortira en 2011/2012 Monsieur Egret – Amicale du camp de Voves (Eure-et-Loir), pour les internés communistes ayant été transférés du camp de Pithiviers et vice versa. AMEJD (Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés)-Lorraine - liste des enfants de Metz, Nancy et Strasbourg internés dans les camps d'internement de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, pour la réalisation d’une plaque au rectorat. Recherches diverses L’équipe du Cercil est constamment sollicitée pour l’envoi d’ informations sur les camps du Loiret ou d’autres camps en région Centre, par la presse, pour des projets pédagogiques, pour des expositions, comme par exemple celle qui évoquera la Seconde Guerre Mondiale en Beauce, dans le cadre du réaménagement de la Maison de la Beauce, pour des ouvrages, pour des particuliers… Un travail important a aussi été fait par Jean Doucet sur les frères Gruin, assassinés à Gémigny par la milice le 30 juin 1944, et dont la famille avait été déportée de Pithiviers suite à la rafle du Vel d'Hiv. Catherine Thion a épaulé Jean Doucet dans ce très beau travail, minutieux, de recherche qui a permis la reconstitution du parcours de toute la famille. 14 Recherches internes Outre les sollicitations extérieures, il nous faut aussi continuer le travail de recherche sur l’histoire et le fonctionnement des camps. Reste aussi à effectuer une analyse des nombreuses photographies intégrées à la base iconographique conçue bénévolement par Antoine Lambert. Recherches pour les familles 33 demandes de recherches sont parvenues au Cercil en 2010 : ce sont toujours majoritairement des demandes émanant de familles d’internés juifs. 25 demandes ont été traitées (la demande de recherches datant principalement de 2009). Faute de temps, seulement 4 recherches parvenues en 2010 ont pu être finalisées et communiquées aux familles. Afin de permettre une meilleure réactivité et de réduire le temps de recherche, la plupart des listes d’internés (internés, libérés, évadés, transférés en Sologne, permissionnaires non rentrés) disponibles sur microfilms, ont été scannées et installées sur l’ordinateur Recherches. Travail sur la salle des enfants Avec l’aide de nombreux bénévoles, et en lien avec Anamnésia pour la borne multimédia et l’Atelier pour le mobilier en bois présentant les 4 400 enfants internés à Beaune-la-Rolande et Pithiviers et assassinés, en partant d’une base réalisée par Sabine Zeitoun, il a fallu : vérifier la correspondance entre les codes des fichiers photo et le codage inscrit dans le fichier des enfants rédiger plus de 1 350 légendes attribuer plus de 2 700 « codes famille » afin de regrouper les fratries informatiquement vérifier les fichiers transmis par l’Atelier après mise en page et cela plusieurs fois. Une vérification complète de ces 4 400 noms nécessitant plusieurs demi-journées, à deux personnes. Recherche des sources documentaires, négociation des droits Depuis 2 ans maintenant, Anne Bourgeois, en lien avec Catherine Thion et Nathalie Grenon, a recherché la source de tous les documents présentés dans l’exposition permanente sur les panneaux ou les séquences multimédias. Retrouver les détenteurs des droits sur de tels documents n’a pas été des plus aisés. Il a fallu ensuite négocier l’achat des droits. Il a fallu également reprendre l’attache de toutes les familles qui, depuis la création du Cercil, ont donné des archives sans que ces dons n’aient jamais été formalisés. 15 Centre de ressources En vue du déménagement, il a fallu, durant l’année 2010, équiper les livres et revues du centre de ressources. Nous pensions pouvoir investir les nouveaux locaux quelques semaines avant l’inauguration. Comme cela a été impossible, il a fallu à chacun, et surtout à Valérie Viginier, travailler dans les cartons pour pucer les livres et magasines, et surtout pré-classer les acquisitions de ces trois dernières années afin de pouvoir être opérationnel le jour J. Le centre de ressources s’est encore enrichi de plus de deux cents titres, ce qui permet de proposer à ce jour plus de 3 500 titres. Près de la moitié provient de don. Enregistrement audio pour la muséographie Afin de rendre la visite de l’exposition permanente plus interactive, mais surtout de faire entendre la voix des témoins, nous avons mené un travail d’enregistrement grâce à un studio professionnel. Térence, l’ingénieur du son, n’a pas ménagé son temps. Il a fallu plus de 10 jours et nuits pour enregistrer, monter, mixer les bandes son, et les rendre compatibles avec les images d’archives mises en forme par Anamnésia. Ces récits de vie ont été écrits par l’équipe du Cercil. Avoir recours à un scénariste aurait été trop onéreux eu égard à nos budgets. Ce choix par défaut a eu un aspect très positif. Ces histoires ont été écrites à plusieurs mains, elles tiennent compte des documents d’archives et des photographies à notre disposition, et la personne qui a lu son histoire a pu la réécrire, tout en respectant le cahier des charges, afin de pouvoir dire le texte sans problème à la 1ère personne du singulier. Certains textes ont été dits par des comédiens professionnels ou des membres du Cercil. Ce travail a été aussi l’occasion d’enregistrer les témoins au-delà même du récit de vie qui est restitué dans le musée. Le corpus des enregistrements s’en trouve donc enrichi. Numérisation des témoignages enregistrés par Benoît Verny Grâce à la Drac du Centre et à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, nous avons pu, in extremis, fin 2010, et sans que cela soit prévu dans les projets d’activités 2010, faire la numérisation des témoignages enregistrés depuis 15 ans par Benoît Verny. En effet, lors du travail avec le studio d’enregistrement, nous nous sommes aperçus que les bandes son, sur cassette, perdaient la quasi-totalité des éléments sonores, la couche dorsale et le liant se délitant. Il était donc urgent de les numériser. Photographie des témoins par Géraldine Aresteanu Face à la disparition prochaine des derniers témoins, il nous faut proposer une nouvelle approche du témoignage. Le témoin, sa voix, son visage, sont un témoignage du passé. Cela demeure source de connaissance historique, et permet de réactiver au présent cette réalité passée. Il faut pouvoir trouver un dispositif qui permet de démontrer que le passé appartient au présent et ouvre l’avenir. Parce que la photographie est un support riche et rare, nous avons fait appel à une photographe pour identifier « celui qui parle ». S’ensuit une série d’une quarantaine de portrait des derniers témoins oculaires. Ce témoignage photographique accompagne la voix enregistrée, les documents d’archives… 16 Nouvelles archives Le Cercil a continué de recevoir des documents tout au long de l’année. Mais nous devons l’apport le plus important à Jacques Sigot, qui en novembre 2010, a communiqué au Cercil des photos inédites, données par un ami dont le père était gendarme, et qui pouvaient provenir de clichés pris dans des camps d’internement. Aucune mention de lieu n’était indiquée. Nous avons pu identifier certaines photos comme provenant du camp de Beaune-la-Rolande (Loiret), et les autres de Drancy.. Ces photos apportent dans le travail de Catherine Thion, un regard différent et complémentaire sur le camp de Beaune-la-Rolande et alimentent donc le travail d’identification du bâti et de reconstitution mené par le Cercil depuis de nombreuses années. De fait, elles ont naturellement été confrontées à d’autres clichés posant un problème d’identification, dont la fameuse photographie censurée dans le film Nuit et Brouillard. Photographie régulièrement présentée jusqu’alors comme représentant le camp de Pithiviers, ceci étant d’ores et déjà mis en doute par l’équipe du Cercil. Ce travail de comparaison et l’identification des bâtiments présents à l’arrière-plan ont permis de conclure que la photo dite « du gendarme » représentait en fait la partie sud-ouest du camp de Beaune-la-Rolande, et non celui de Pithiviers. Ces photographies sont extrêmement importantes et totalement inédites. L’une d’entre elles a pu être intégrée au tout dernier moment dans le parcours muséographique. Des partenariats de plus en plus nombreux, une synergie constructive Ces partenariats portent sur des échanges d’expériences, une mutualisation des connaissances, des échanges de moyens. Le Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation de Lorris, Loiret La Maison d’Izieu, Ain La villa Ten Hompel, Münster, RFA Le Mémorial de la Shoah, Paris La Maison du Souvenir à Maillé, Indre-et-Loire Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris Le Centre Dramatique National d’Orléans Le Centre Régional "Résistance et Liberté" de Thouars, Deux- Sèvres La Maison des Jeunes et de la Culture d’Olivet, Loiret Les Archives Départementales de Bourges, Cher La Fondation de Rothschild, Elisabeth Hernandez Cinémobile de la région Centre (…) L’équipe du Cercil participe à plusieurs réseaux Notamment au réseau des acteurs européens de la région Centre, à la commission pédagogique de la Fondation de la Résistance, à la commission départementale du CNRD, à la commission départementale des Anciens Combattants. Nous travaillons aussi à l’élaboration d’un réseau avec trois autres structures en région que sont Le Centre Régional "Résistance et Liberté" de Thouars, Les archives départementales de Bourges et La Maison du souvenir à Maillé. Ce réseau portera sur les aspects pédagogiques, sur le tourisme de la mémoire, ainsi que sur la conception d’expositions communes. 17 Communication Le Cercil a été particulièrement mis en avant dans la presse locale et nationale, et est très présent sur les sites internet et le blog. Nous avons également été associés à des numéros spéciaux de magazines, comme l’Express pour un numéro sur la Seconde Guerre mondiale. La revue de presse présente quelques extraits de cette couverture médiatique. Le personnel – les enseignants mis à disposition - les bénévoles Les effectifs ont été constants en 2010, toujours une directrice (Nathalie Grenon), une historienne (Catherine Thion), et une assistante de direction (Jacqueline Minier), à temps plein en CDI. Une médiatrice culturelle en contrat aidé à 26 heures/hebdomadaires (Annaïg Lefeuvre), une chargée de documentation, également en contrat aidé (Valérie Viginier). Nous avons eu recours également, pour quelques heures par mois, à une documentariste (Anne Bourgeois) pour la recherche des droits et des sources documentaires, une graphiste (Colette Sevestre) pour le travail sur les photos des enfants. Baptiste Mennesson, après un stage de 3 mois en master 2, a intégré l’équipe au dernier trimestre au titre de service civique. Le mercredi, en dehors des vacances scolaires, l’équipe a été renforcée par Armelle Doguet, professeur des écoles, mise à disposition par l’Inspection Académique de janvier à décembre 2010, 3 heures par semaine, et par Gilles Cazenave-Cambot, professeur certifié, mis à disposition par le Rectorat, de janvier à juin 2010, 3 heures par semaine, puis de septembre à décembre, 2 heures par semaine. Tout au long de l’année, de nombreux bénévoles nous ont soutenu autour de deux projets principalement : la randonnée de la mémoire, mais aussi la préparation de la salle des enfants, en particulier Anita Cohen qui a été très présente tout au long de l’année. Sans oublier le travail effectué par Hélène Mouchard-Zay, et notamment les interventions dans les classes, interventions que l’équipe du Cercil n’aurait pu honorer du fait de ses sous-effectifs. Il faut noter qu’en cette année 2010, il nous a été impossible de dégager du temps pour les formations. Tout au long de cette année 2010, toute cette équipe, solidaire et dynamique, a fait un travail remarquable, malgré les conditions techniques voire psychologiques pour le moins précaires. 18 Sommaire RAPPORT D’ACTIVITES 2010 1 FAITS SAILLANTS ET PRINCIPALES REALISATIONS 1 Randonnée de la mémoire dans le Loiret Le Cercil accueille les ambassadeurs européens de la mémoire. 1 1 Colloque « Le moment 1940 » 2 Les expositions créées en 2010 Les résistances allemandes face au nazisme Les actes de sauvetages des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les actes de résistance La mémoire des camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers depuis mai 1946 3 3 3 3 Les commémorations Jargeau Beaune-la-Rolande et Pithiviers Orléans 4 4 4 4 Les documentaires, les films 4 Les visites des lieux de mémoire L’ancien camp de Pithiviers L’ancien camp de Beaune-la-Rolande Les fermes de Sologne 4 4 5 5 Programmation culturelle – les principales propositions A Jargeau, des avant-premières, un journal écrit par les jeunes A Orléans, la Pologne réexamine son histoire A Saint-Jean de la Ruelle, Un juste portugais : Aristide de Sousa Mendès A Vannes sur Cosson, exposition retraçant la vie quotidienne des Juifs internés dans les fermes de Sologne. A Pithiviers, exposition sur la mémoire des camps depuis 1946 A Olivet, un concert de Yom et de Denis Cuniot. Des conférences itinérantes en région Centre 5 5 6 6 Journée du patrimoine, les 18 et 19 septembre 2010 6 LES ACTIONS EDUCATIVES 7 Les formations de professionnels avec l’Association des Bibliothécaires de la région Centre avec le CRDP de l’Académie Orléans-Tours avec l’Inspection Académique du Loiret avec le Rectorat de l’Académie Orléans-Tours 7 7 7 7 7 Les établissements scolaires Expositions itinérantes Interventions dans les établissements scolaires avec des témoins Animation d’ateliers Accueil des classes dans l’exposition annuelle que le Cercil présente au CRDP à Orléans Master-class de musique klezmer 7 8 8 8 8 8 6 6 6 6 19 Guide de l’enseignant 9 Concours National de la Résistance et de la Déportation 9 1er mai 2010 – les lycéens des aumôneries de l’enseignement public de la région Centre 9 Stagiaires et suivi d’étudiants en master LES EDITIONS DU CERCIL Annette Muller, la petite fille du Vel d’Hiv Annette Krajcer, le dernier été des enfants à l’étoile. Livres en préparation 10 11 11 11 11 Les salons du livre 11 Salon du livre jeunesse de Pithiviers 11 Salon de Paris 11 La journée des associations organisée dans le cadre du festival des Cultures Juives par Yiddish sans Frontières 11 Les rendez-vous de l’histoire de Blois 11 DEMENAGEMENT DU CERCIL, ET CREATION DU MUSEE-MEMORIAL DES ENFANTS DU VEL D’HIV 12 Préparation du déménagement Scénographie LA RECHERCHE, LES ARCHIVES Recherches pour le futur lieu – muséographie Recherches pour des films documentaires Recherche pour et avec des associations Recherches internes Recherches pour les familles Travail sur la salle des enfants Recherche des sources documentaires, négociation des droits Centre de ressources Enregistrement audio pour la muséographie Numérisation des témoignages enregistrés par Benoît Verny Photographie des témoins par Géraldine Aresteanu Nouvelles archives 12 12 13 13 13 14 15 15 15 15 16 16 16 16 17 Des partenariats de plus en plus nombreux, une synergie constructive L’équipe du Cercil participe à plusieurs réseaux Communication 17 17 18 Le personnel – les enseignants mis à disposition - les bénévoles 18 20