RapportActivites 2010 AG29 juin 2011

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RapportActivites 2010 AG29 juin 2011
Rapport d’activités 2010
Toute la problématique de cette année 2010 se résume dans cette phrase :
Comment assurer l’ouverture d’un musée-mémorial, et organiser le déménagement d’un
Centre qui aura 20 ans en 2011, tout en continuant à assurer le travail de recherche, de médiation,
de publication et de pédagogie ? Tout cela à effectif constant : 3 contrats à temps complets, 2
contrats de 26 heures par semaine, deux enseignants mis à disposition 2 heures par semaine,
quelques stagiaires, quelques vacations, une présidente et des bénévoles.
N’est-ce pas la mise en œuvre d’une certaine intelligence collective qui a pu nous permettre de
surmonter les embûches pour atteindre un objectif commun ? Mais c’est aussi, voire surtout la
présence des familles qui jour après jour, mois après mois, ont toujours été là pour nous soutenir.
Cela ne fut pas sans heurts, sans fatigue, sans échanges parfois lapidaires, sans lâcher sur
certains points dans la gestion administrative de la structure, mais ce fut fait.
Ce rapport d’activités ne fait que rappeler les éléments les plus saillants de cette année si
particulière dans la vie du Cercil.
Faits saillants et principales réalisations
Randonnée de la mémoire dans le Loiret
Le Cercil accueille les ambassadeurs européens de la mémoire.
Pour cette randonnée de la mémoire, qui s’est déroulée du dimanche 11 avril 2010 au dimanche
18 avril, le Cercil a organisé avec ses partenaires la venue à Orléans, , de 9 jeunes allemands et de 9
jeunes polonais. A ces jeunes sont venus se joindre 9 jeunes du Loiret. Un jeune mal-voyant français
est également venu pédaler quelques jours grâce à l’association Valentin Haüy.
Ces jeunes ont fait le tour du Loiret à vélo et ont visité les lieux de mémoires liés à la Seconde
Guerre mondiale. Il s’agissait certes de vivre ensemble un moment d’émotion, mais il s’agissait
surtout d’essayer de comprendre et donc de réfléchir sur les mécanismes historiques et politiques
qui ont conduit à de tels événements.
Ces jeunes ont été encadrés par plus de 50 bénévoles qui se sont relayés chaque jour, venant de
tout le département, sous l’égide de l’association des cyclotouristes du Loiret.
A chaque étape, le maire de la commune, un historien et un témoin ont accueilli les jeunes. Tout
était dit en français, allemand et polonais. Les traductions en polonais ont été assurées par Christina
Kobilanska, dont le père a été assassiné à Katyn, elle-même déportée à 7 ans à Auschwitz après
l’insurrection de Varsovie, et qui vit à Orléans. Notre reconnaissance à Georges Joumas, historien et
cycliste. Ce projet a fait l’objet d’un financement exceptionnel de l’Office Franco-Allemand de la
Jeunesse.
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Extraits du Programme
Lundi 12 avril : visite de la synagogue d’Orléans – visite du centre Charles Peguy, l’affaire Dreyfus
à Orléans, par Georges Joumas – visite des lieux d’arrestation à Orléans autour de la famille Kaïman.
Réception ville d’Orléans
Mardi 13 avril : Nécropole nationale de la Ferté Saint- Aubin, mot d’accueil du Maire- Cimetière
de Marcilly en Villette et Cerf Bois, accueil par le Conseiller général. Jargeau, accueil par le Maire.
Saint- Benoît- sur- Loire, accueil par la présidente des amis de Max Jacob.
Mercredi 14 avril - Lorris - visite du musée puis du Carrefour de la Résistance – accueil par la
présidente des amis du Carrefour de la Résistance – à Bellegarde, accueil par la mairie - évocation de
la famille Zamor- en soirée, projection du film « Et puis les touristes ». Échange autour de la question
de la mémoire avec Hélène Mouchard-Zay et M Debaecker.
Jeudi 15 avril - la guerre de 1870 à Beaune-la-Rolande par Jean Richard, accueil par le maire. -de
la gare de Beaune au camp - témoignage d’Annette Muller.
Vendredi 16 avril - Dadonville – la déportation politique, accueil par le maire de DadonvillePithiviers, réception par la Madame la maire - visite du camp- en soirée, réception par la mairie de
Saint-Jean de la Ruelle,.
Il se trouve qu’un fameux volcan islandais s’est réveillé pendant cette randonnée de la mémoire,
et qu’une grève SNCF s’est déclenchée. Il a donc fallu héberger tout le groupe pendant une semaine
supplémentaire. Les familles des jeunes français, ainsi que de nombreuses familles stéoruelliennes
ont été formidables en prenant en charge ces jeunes, jusqu’à ce que nous trouvions le moyen de les
rapatrier.
Colloque « Le moment 1940 »
Présentation de ce colloque par Antoine Prost :
« L’année 1940 est bien connue. Nous savons que la guerre se termine par une débâcle et que le
vote du 10 juillet conduit au régime de Vichy. Mais ces aboutissements n’étaient pas joués d’avance. Il
faut donc rendre à l’année 1940 son incertitude. Le colloque privilégie donc les moments où l’histoire
bascule, les décisions qui orientent l’avenir, à l’insu parfois de leurs auteurs, les commencements de
Vichy et de la résistance. L’intérêt porté à la scène majeure où jouent les États conduit souvent à une
vue trop générale, qui oublie le vécu des populations. En jouant sur les échelles nationale et locale, les
interventions ont permis de comprendre leur articulation.
Comme les autres départements, le Loiret est le lieu de règlements de comptes politiques et
d’improvisations administratives qui dessinent peu à peu le visage concret du nouveau régime. Mais il
est plus que tout autre traversé par les routes de l’exode et frappé par les bombes ; de plus, proche de
Paris, il peut ressentir plus rapidement que d’autres les orientations de l’occupant. C’est un exemple
qui mérite une attention particulière.
Le colloque alterne des communications de synthèse et des analyses de points précis. Il fait
appel aux spécialistes reconnus de la période comme à de jeunes chercheurs. Il entrecroise le
militaire, le politique, l’économique, le social et le culturel, pour saisir l’originalité du « moment
1940 ».
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Il faut remercier le comité d’organisation et Antoine Prost, qui a accepté d’être le président du
comité scientifique
Nous avons organisé ce colloque avec l’association des Amis de Jean Zay, le Cercle Jean Zay
d’Orléans , l’Onacvg du Loiret , l’Université d’Orléans, le Laboratoire Collectivités Territoriales (LCT)/
UFR Droit, Economie et Gestion et le Laboratoire Savours/UFR Lettres, Langues et Sciences
Humaines.
Avec le soutien financier de la Région Centre, la Ville d’Orléans, le Ministère de la
défense/DMPA, et le Conseil Général du Loiret.
Le succès public fut très grand, nous avons été contraints de refuser de nombreuses personnes et
notamment des classes. Franc succès également pour l’exposition présentant des dessins d’exode,
ainsi que pour les deux conférences décentralisées que nous avons organisées avec les Archives
municipales de Gien et la Société d’histoire locale de Beaugency.
Les expositions créées en 2010
Le Cercil a réalisé 3 expositions :
Les résistances allemandes face au nazisme
Cette exposition a été le premier travail réalisé en partenariat avec la Villa Ten Hompel, à
Münster/Rhénanie du Nord –Westphalie (Allemagne), à l’initiative de l’association franco-allemande
(A.F.A) d’Orléans. L’exposition, en français, a été inaugurée à l’occasion du cinquantième anniversaire
du jumelage Orléans-Münster en 2010.
Les actes de sauvetages des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les actes de
résistance
Cette exposition s’articule autour de 3 thèmes :
 aider dans les camps d’internement de Pithiviers et Beaune-la-Rolande

l’aide de la population locale envers les internés

des religieux s’engagent.
La mémoire des camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers depuis mai 1946
Le Cercil a fait un travail d’inventaire des articles de journaux rendant compte des pèlerinages
organisés depuis mai 1946 à l’emplacement des camps de Beaune-la-Rolande et Pithiviers. La
République du Centre nous a permis de travailler directement dans ses archives. Les journaux ont été
numérisés à Bordeaux, numérisation professionnelle effectuée par la société Arkhénum. C’est à
partir de cette numérisation qu’a été conçue l’exposition qui présente une sélection des articles les
plus déterminants pour comprendre l’évolution de la mémoire depuis 1946.
Ce corpus d’articles est maintenant disponible pour un travail de recherche.
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Les commémorations
Jargeau
Chaque année, en janvier, dorénavant, la ville de Jargeau organise une cérémonie en souvenir
des 1 700 internés dans le camp de Jargeau qui ouvre en avril 1941 pour fermer en décembre 1945.
Le Cercil s’appuie sur cette date, devenue une date symbolique, pour présenter les travaux réalisés
sur l’internement des Tsiganes.
Beaune-la-Rolande et Pithiviers
Depuis mai 1946, chaque année, le dimanche qui suit le 14 mai, une cérémonie, longtemps
appelée « pèlerinage », réunit familles, officiels et habitants.
En 2010, le Cercil a présenté, dans la salle d’exposition du Lycée agricole de Beaune-la-Rolande,
le résultat de la numérisation des articles de journaux relatant cette commémoration de 1946 à nos
jours. Cela a aussi été l’occasion de resituer l’emprise de l’ancien camp de Beaune pour les familles
présentes.
Orléans
Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français
et d'hommage aux « Justes » de France. Chaque année, Hélène Mouchard-Zay organise la lecture de
lettres et de témoignages concernant les trois camps du Loiret.
Les documentaires, les films
La sortie de deux films « La rafle » et « Elle s’appelait Sarah » a occasionné un surcroît d’activités
pour le Cercil, nous contraignant à refuser de nombreux débats d’après projection de films. Nous
sommes toutefois intervenus dans certains établissements scolaires, et surtout dans le cadre de
projections organisées par le Cinémobile de la région Centre. Il faut dire que fort heureusement,
Hélène Mouchard-Zay accepte d’intervenir sur ces actions, car le personnel salarié du Cercil ne
pourrait répondre à ces demandes qu’a minima.
La mention du camp de Pithiviers dans le téléfilm « Un village français » a suscité également
plusieurs demandes d’informations.
Les visites des lieux de mémoire
L’ancien camp de Pithiviers
Pour des raisons de disponibilité, l’équipe accepte les demandes de visites sur les traces de
l’ancien camp d’internement de Pithiviers émanant de :
 les classes qui ont un projet pédagogique précis incluant cette visite
 l’Office du Tourisme de Pithiviers
 les associations de jumelage franco-allemand, ou franco-polonais
 les associations juives, les associations d’histoire locale.
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Cette visite mobilise une à deux personnes pendant une grande demi-journée, du fait du
déplacement (une heure entre Orléans et Pithiviers).

A chaque visite organisée directement par le Cercil, le nombre d’inscrits est supérieur au
nombre de places proposées.
Quelques-unes de ces visites :
Les Polonais de la ville de Cracovie - L’école des Beaux-Arts de Bourges - Lycée professionnel
Paulsen (Châteaudun) – Gymnasium de Munster (Allemagne) – Association Orléans-Munster - Lycée
Duhamel du Monceau (Pithiviers) – 300 jeunes de l’aumonerie de l’enseignement public…
L’ancien camp de Beaune-la-Rolande
Malgré la demande, il est plus difficile de faire à Beaune-la-Rolande, des visites semblables à
celles de Pithiviers, pour deux raisons : d’une part le plus grand éloignement de la gare par rapport
au camp, il y a donc un grand temps de marche, d’autre part l’implantation du lycée agricole sur le
strict emplacement du camp, ce qui rend difficile la restitution de celui-ci.
Les fermes de Sologne
En 2010, il avait été décidé de ne plus renouveler le circuit autour des lieux d’internement en
Sologne lors des Journées du patrimoine. En revanche, il avait été décidé de distribuer des dépliants
permettant aux visiteurs et aux habitants de connaître l’histoire de ces 300 hommes juifs internés
dans les trois fermes du Rozoir, de la Matelotte et du Ousson.
Programmation culturelle – les principales propositions
Tout au long de cette année, et malgré le travail intense lié à l’ouverture du musée-mémorial et
du déménagement, il a été possible à l’équipe du Cercil d’organiser plusieurs projections de films, du
théâtre, des signatures, des rencontres avec des témoins, des historiens…
Quelques rencontres importantes de l’année 2010
A Jargeau, des avant-premières, un journal écrit par les jeunes





Rencontre avec Guy Jimenez autour de son livre : « J’ai vu pleurer un vieux Tsigane ».
Commémoration de l’internement des Tsiganes internés au camp de Jargeau, 1940 à
décembre 1945.
Conférence Les Tsiganes en France. Un sort à part. 1939-1946, de Marie-Christine Hubert,
historienne.
avant-première, avec Cinémobile, du film de Raphaël Pillosio, Des Français sans Histoire, en
présence du réalisateur
avant-première, avec Cinémobile, du film de Tony Gatlif (avril 2010, 1h51), Liberté
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Tsig’Mag Boum, journal réalisé en 2009 par les jeunes élus de la ville de Jargeau, encadrés par
Fabienne Jacob, écrivaine, l’association Tu connais la Nouvelle, et les élus adultes du conseil
municipal de Jargeau, a été distribué dans toutes les boîtes aux lettres de Jargeau. Ce journal
aborde l’histoire du camp de Jargeau, et la situation des gens du voyage aujourd’hui.
A Orléans, la Pologne réexamine son histoire
Des films, notamment Katyn d’Andrzej Wajda, des historiens Jean-Yves Potel et Henri
Minczelez, une exposition de photographies de Vilnius du regretté Marius Hermonowicz.
A Saint-Jean de la Ruelle, Un juste portugais : Aristide de Sousa Mendès
A Vannes sur Cosson, exposition retraçant la vie quotidienne des Juifs internés dans les
fermes de Sologne.
A Pithiviers, exposition sur la mémoire des camps depuis 1946
accompagnée d’une conférence d’Olivier Lalieu, et de la présentation de la pièce de Pierre
Katuszewski « Chère Edzia, chers enfants ».
A Olivet, un concert de Yom et de Denis Cuniot.
Pour répondre au public très nombreux, les artistes ont joué deux fois dans la même soirée. .
Des conférences itinérantes en région Centre
comme par exemple, celle de Pierre-Jérôme Biscarat, Dans la tourmente de la Shoah, les enfants
d’Izieu.
Journée du patrimoine, les 18 et 19 septembre 2010
Le thème 2010 était « Les grands hommes ». Nous avons décidé que le grand homme du camp
de Pithiviers serait Isaac Schoenberg, arrêté le 14 mai 1941 et déporté plus d’une année plus tard.
Il a écrit presque chaque jour des lettres merveilleuses à Chana, sa fiancée. Des comédiennes
amateurs, guidées par Chantal Popelin, ont lu durant la visite de l’ancien camp de Pithiviers des
extraits de ces lettres, donnant ainsi à entendre le ressenti d’un interné. Plusieurs visites
théâtralisées ont ainsi été organisées tout au long de ce week-end.
En même temps, dans le village de Vannes-sur-Cosson, la Société d’histoire locale présentait une
exposition, réalisée avec le Cercil, sur l’histoire des trois fermes de Sologne où ont été internés 300
hommes juifs arrêtés le 14 mai 1941. Pendant cette journée, plus de 150 personnes ont été
accueillies.
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Les actions éducatives
Les interventions éducatives du Cercil s’organisent en 6 actions :
- formation des professionnels
- interventions dans les établissements scolaires
- accueil de stagiaires
- suivi des mémoires de master 2
- Concours National de la Résistance et de la Déportation
- interventions hors temps scolaire.
Les formations de professionnels
Le Cercil s’investit naturellement dans la formation des professionnels intervenant
principalement auprès des jeunes publics :
avec l’Association des Bibliothécaires de la région Centre
Une après-midi de réflexion avec Martine Poulain autour de ses travaux sur les bibliothèques
françaises sous l'Occupation.
avec le CRDP de l’Académie Orléans-Tours
2 demi-journées pour les enseignants de CM2 et de collège sur l’accueil du témoin en classe, en
partenariat avec le Cercle d’étude de la Shoah et de la déportation.
avec l’Inspection Académique du Loiret


2 demi-journées pour les professeurs des écoles, aspects historiques sur la Shoah, visite de
l’ancien camp de Pithiviers, atelier sur l’utilisation des archives en classe.
rencontre avec les nouveaux directeurs d’école du département
avec le Rectorat de l’Académie Orléans-Tours


en direction des professeurs d’histoire, une journée de formation organisée à la Maison du
Souvenir à Maillé, Indre-et-Loire. Le Cercil est intervenu sur l’utilisation des archives en classe
et l’accueil des témoins.
Pour les professeurs intervenant dans le cadre de l’histoire des arts, et pour les conseillers en
art plastique : visite pédagogique de l’exposition Félix Nussbaum au Musée d’Art et
d’Histoire du Judaïsme, Paris.
Les établissements scolaires
Tout au long de l’année, le Cercil est intervenu dans les établissements scolaires, par le biais des
expositions itinérantes, par des interventions des médiateurs et de témoins, par l’animation
d’ateliers.
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Expositions itinérantes
Le Cercil dispose dorénavant de 5 expositions itinérantes :
Exposition (1) : Les camps d’internement dans le Loiret : Beaune-la-Rolande, Pithiviers et
Jargeau.
Exposition (2) : Les enfants dans les camps d’internement de Beaune-la-Rolande et de Pithivers.
Exposition (3) : En France et dans le Loiret, le sauvetage des Juifs pendant la Seconde Guerre
mondiale et les formes de résistances.
Exposition (4) : Jean Zay.
Exposition (5) : Les résistances allemandes face au nazisme à Münster et dans le Münsterland.
Interventions dans les établissements scolaires avec des témoins
Le Cercil a continué en 2010 à se rendre dans les établissements scolaires avec des témoins,
Léon Zyguel, Ginette Kolinka, mais surtout Annette Krajcer et Annette Muller. Hélène Mouchard-Zay
les y accompagne pour assurer une introduction historique.
Animation d’ateliers
Le Cercil intervient, à la demande des enseignants, sur des travaux d’écriture, sur l’animation
autour de documents d’archives, l’animation de débats après des projections (films ou
documentaires), la préparation de voyages à Auschwitz ou à Oradour-sur-Glane, ou encore pour la
visite de lieux de mémoire dans le Loiret.
Accueil des classes dans l’exposition annuelle que le Cercil présente au CRDP à Orléans
Cette année, l’exposition « Sauvetage des juifs en France pendant la 2ème Guerre Mondiale et les
diverses formes de résistance », présentée avec l’exposition du Mémorial de la Shoah sur les Justes,
a été visitée par les classes, de janvier à février 2010. Plus de 25 classes ont effectué la visite guidée
par un médiateur, et rencontré un témoin. Réalisation d’un livret de visite.
Master-class de musique klezmer
Grâce à la gentillesse et au professionnalisme de Yom et de Denis Cuniot, tous les élèves de 3ème
du collège Charles Rivière à Olivet ont participé à une master-class sur la musique Klezmer.
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Cette rencontre s’intégrait dans le travail, mené tout au long de l’année par la documentaliste,
visant à la réalisation par les élèves de fiches de lecture interactives, intégrant des compléments sous
la forme de documents d’archives, de témoignages audio etc.
Le Cercil a présenté ce projet au prix Charles Corrin.
Guide de l’enseignant
En prévision de l’ouverture du nouveau lieu, les enseignants mis à disposition par l’Education
nationale ont élaboré des documents de présentation du nouveau site du CERCIL, Musée-Mémorial
des enfants du Vel d’Hiv.
Ce dernier présente l’activité du Cercil, les outils mis à la disposition des professeurs et un
commentaire de l’exposition permanente en lien avec les programmes officiels.
En outre ont été rédigées de nombreuses fiches pédagogiques sur les sujets suivants :
 Recensement, discrimination et législation
 La rafle du billet vert et l’’internement
 La rafle du Vel d’Hiv r et la déportation
 Le sauvetage des Juifs en France : les Justes du Loiret
 Chronologie de l’histoire des camps du Loiret
 La montée de l’antisémitisme dans la France des années 30
 L’idéologie du régime de Vichy
 La politique d’exclusion et d’internement menée par l’Etat français à l’encontre des Juifs
 Une chronologie simplifiée
 Une banque de documents utilisables en classe : coupures de presse, photos, lettres et
documents officiels présents dans les fonds du Cercil.
Concours National de la Résistance et de la Déportation
En 2009/2010, le thème, « L'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle » était peu approprié à
un travail spécifique du Cercil. Néanmoins, nous avons choisi de proposer aux enseignants une
réflexion portant sur la campagne de France, sur le choix de l’armistice, de la collaboration, et les
résistances possibles en ce mois de juin 1940.
En revanche, en 2010/2011, le thème portait sur la répression de la Résistance. Nous avons donc
proposé des apports historiques et une réflexion sur les actes de sauvetage des Juifs. Cela a donné
lieu à une exposition présentée en janvier au CRDP de l’Académie Orléans-Tours.
1er mai 2010 – les lycéens des aumôneries de l’enseignement public de la région Centre
En 2009, les Aumôneries de l’enseignement public de la région Centre nous avaient demandé de
travailler avec les aumôneries des 5 départements de la région Centre. En fait, nous avons réellement
pu travailler avec trois d’entre eux, le Loiret, l’Eure-et-Loir, et l’Indre-et-Loire.
Pendant plusieurs mois nous les avons rencontrés, et travaillés sur les histoires de vie de Juifs
arrêtés dans leur département respectif et de Justes.
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Le 1er mai 2010, plus de 300 jeunes se sont réunis à Pithiviers autour de cette mémoire. Les
évêques des trois départements les accompagnaient. Tous ont visité le camp de Pithiviers. Mais le
plus important a été l’interprétation, par la chorale de Pithiviers, du chant de Pithiviers écrit par
Israël Cendorf et Mendel Zemelman.
Et surtout la pièce de théâtre « Tant qu’il y aura des étoiles », remarquablement écrite et mise en
scène par Corinne Vivier et jouée par 35 lycéens et collégiens de l’aumônerie de l’enseignement
public de Châteaudun.
Ce spectacle, théâtral et musical, a été créé par les lycéens à partir des lettres publiées par Serge
Klarsfeld et des témoignages d’enfants juifs cachés ou déportés pendant la seconde guerre
mondiale. Le Cercil a fourni documents, lettres, témoignages.
Les collégiens de l’aumônerie scolarisés dans les collèges de la ville ont fabriqué les décors et se
sont joints aux acteurs, ainsi que le chœur Magic’Voice et 3 pianistes de l’école de musique de
Châteaudun.
En amont de ce projet, afin de sensibiliser tous les acteurs, une journée a été organisée à Paris
comprenant la visite du mémorial de la Shoah etdu Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme , la
découverte du quartier du Marais, la projection du film « En mémoire des enfants » et une rencontre
bouleversante avec Madame Margot Thieux (ancienne sage-femme à Châteaudun), qui a raconté
son enfance cachée pendant la seconde guerre mondiale.A la suite de ce spectacle, il était prévu en
avril 2011 un voyage en Pologne, pour la visite des camps d’Auschwitz-Birkenau.
Le Cercil a présenté cette pièce, et surtout tout le travail fait en amont, pour le prix Charles
Corrin.
Stagiaires et suivi d’étudiants en master
En 2010, nous avons accueilli des stagiaires en BTS tourisme (Clothilde Jarre, Chloé Ludeau et
Johann Michel), des étudiants en histoire en stage d’observation (Salomé Allorant), des étudiants en
master de médiation culturelle (Baptiste Mennesson) ou en master de recherche (Alexandra
Berveaux , Agathe Roucheyroux). Mais également des lycéens, comme Pierre Cardaillac, qui en stage
d’observation, a travaillé sur la base iconographique. Pour la première fois, nous avons également
accueillir un étudiant de l’Ecole des Beaux-Arts d’Orléans, qui a conçu la communication des
journées du patrimoine, ainsi que le dépliant sur les fermes de Sologne (Florian Marait).
Agathe Roucheyroux, en master 2, a soutenu le 24 novembre 2010 un mémoire d’Histoire et
Étude des pouvoirs sur L'évolution architecturale des camps d'internement de Pithiviers, Beaune-laRolande et Jargeau, de leur construction à leurs premières reconversions (1939-1952). Ce travail a
bénéficié de la bourse que la région Centre accorde au Cercil pour des travaux d’étudiants portant
sur les camps d’internement du Loiret.
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Les Editions du Cercil
Annette Muller, la petite fille du Vel d’Hiv
Annette Krajcer, le dernier été des enfants à l’étoile.
L’année 2010 fut très riche du point de vue des éditions du Cercil, en particulier la réédition si
attendue du livre d’Annette Muller, la petite fille du Vel d’Hiv, sortie des presses fin 2009 ; le gros
travail de diffusion a été fait début 2010. Nous y avons été aidés par le neveu d’Annette Muller,
Samuel Muller, et surtout par la sortie du film « La rafle ». Ce fut un énorme travail de logistique
mené de main de maître par Jacqueline. Un rappel, le Cercil auto-diffuse ses publications.
Fort heureusement, le second livre publié en 2010 l’a été en co-édition avec Oskar édition. Il
s’agit du livre de Annette Krajcer et de Philippe Barbeau, Le dernier été des enfants à l’étoile.
Pour ces deux livres, nous avons organisé des conférences de presse, des émissions de radio, de
télévision. Ces ouvrages ont été présentés aux écoles, dans les salons.
Livres en préparation
En prévision pour 2011/2012/2013, mais sur lesquels nous travaillons d’ores et déjà :
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William Huon, les oubliés, l’histoire de Simon Hochberg, 6 ans, arrêté à Bouzy-la-Forêt.
« ISAAC, ENFANT CACHÉ », texte et illustrations d' Isaac MILLMAN, dans une traduction
d’Odile Belkeddar.
Les objets fabriqués dans les camps du Loiret, avec Claude Ungar
Les hommes arrêtés le 14 mai 1941, avec Monique Novodorsqui et Katy Hazan.
Les salons du livre
Le Cercil, grâce aux bénévoles et à l’investissement des salariés, a pu être présent sur plusieurs
salons du livre. Pour cette action, le Cercil reçoit le soutien de Livre au Centre.
 Salon du livre jeunesse de Pithiviers
que nous essayons d’honorer à chaque édition
 Salon de Paris
Outre la présentation des dernières publications, ce salon nous permet d’organiser des
rencontres avec les adhérents et contacts parisiens
 La journée des associations organisée dans le cadre du festival des Cultures Juives
par Yiddish sans Frontières
 Les rendez-vous de l’histoire de Blois
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Déménagement du Cercil, et création du Musée-Mémorial des
enfants du Vel d’hiv
Préparation du déménagement
Il est très difficile de préparer un déménagement sans avoir de certitude sur la date de celui-ci.
De même il est très difficile de recruter du personnel lorsque nous ne savons pas à quelle date il doit
être opérationnel. Fort heureusement, la ville d’Orléans nous a prêté des casiers et a mis un camion
à notre disposition pour déménager le minimum nécessaire pour l’inauguration. Malgré ces
incertitudes, nous avons préparé ce déménagement au cours de l’année 2010, tout en sachant que
nous devions continuer à fonctionner normalement dans nos anciens locaux.
Il en a été de même pour le transfert des lignes téléphoniques, d’internet, pour l’assurance. Il a
fallu déployer des efforts d’imagination et d’anticipation et souvent technique pour que tout soit
opérationnel à un moindre coût, le 27 janvier 2011.
Scénographie
L’arrivée dans le projet de Catherine Dupraz, et sous sa direction de Lydie Rouet, attachée, et
d’Alain Grèze, architecte, de la mairie d’Orléans a été déterminante. Cela a permis à l’équipe du
Cercil de ne plus être en face à face avec les scénographes, et de se recentrer sur les contenus.
Les CTTP ont été rédigés par les scénographes ; à leur lecture, on s’est rapidement rendu compte
de l’approximation des dessins et des propositions. Malgré cela, il a bien fallu passer les marchés.
Pour des raisons que nous ne nous expliquons toujours pas à ce jour, un certain nombre d’éléments
ont été changés lors du chantier, comme les matériaux des panneaux, la non-mise en réseau des
appareils informatiques, l’absence d’utilisation des tablettes comme supports de graphisme.
Pendant le chantier, d’autres incohérences sont apparues : discordance des informations entre
les entreprises qui n’avaient pas toutes les mêmes cotes, des éclairages mal positionnés dans le
CTTP, ou bien inexistants, des lecteurs vidéo totalement sous dimensionnés, l’absence de trappes
d’accès pour la maintenance du matériel informatique, des vitrines ne répondant en aucune façon
aux cahiers des charges, la juxtaposition de textes, nuisant ainsi à leur lecture, l’utilisation de
matériaux fragiles, utilisés en principe pour des expositions temporaires.
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La recherche, les archives
L’activité principale pour 2010 a porté sur les recherches pour l’exposition permanente. Plus de
300 heures, pour la seule Catherine Thion.
Recherches pour le futur lieu – muséographie
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Recherches documentaires et nouveau travail sur les textes de l’exposition permanente du
musée-mémorial, notamment en février-mars (réécriture des histoires de vie pour répondre
au cahier des charges technique de l’agence de multimédia), en juin-juillet, puis de
septembre à décembre 2010. Ce travail a été rendu nécessaire, à la demande tout d’abord
des scénographes, qui ont posé des exigences techniques qui nous ont conduits à repenser
l’articulation du discours muséographique, puis en fin d’année, du fait des graphistes qui ont
supprimé le niveau de lecture dit « documents administratifs ». Cette suppression a rendu
indispensable l’écriture d’un nouveau scénario de visite. Enfin, un travail, a été fait pour
réaliser une borne de consultation sur les différents camps d’internement en France des
Tsiganes. L’agence de multimédia a proposé, sans facturer de surcoût, la réalisation de cette
borne.

Numérisation de plus de 800 folios aux Archives Départementales du Loiret (juin et
septembre 2010)

Préparation d’une campagne de numérisation de plus d’une centaine de fiches provenant
des fichiers de la préfecture de police de Paris et de ceux des camps de Drancy, Pithiviers et
Beaune-la-Rolande aux Archives Nationales (effectuée en octobre 2010), pour la
muséographie, mais également en prévision des prochaines publications.
Recherches pour des films documentaires
Entre autres,

Lettres de Pithiviers, film de Jo Béranger et Eric Tachin, construit autour des
ateliers d’écriture menés avec la seconde BEP-vente du lycée Jean de la Taille de
Pithiviers, avec laquelle le Cercil a travaillé en 2009. Ce documentaire retrace les
étapes de la mémoire du camp de Pithiviers. sortie septembre 2011

La rafle du Vel d’Hiv, une histoire française – émission diffusée sur France 2 le 9
mars 2010, coproduction France 2 et Capa Télévision – recherche documentaire
pour différents reportages diffusés lors de l’émission, organisation des témoins
en plateau, et proposition de documents pour le décor.

Chroniques de la Mondaine Série documentaire de Laurent Portes, diffusée sur
Planète le 2 décembre 2010. Il y est question des femmes internées au camp de
Jargeau en tant que prostituées.

L’engagement, un documentaire de 52 minutes, écrit et réalisé par Michèle
Massé (Ana Films), sur lequel le Cercil a travaillé - échanges documentaires
autour d’Yvonne Netter, internée évadée de l’hôpital de Pithiviers et de Josèphe
Cardin, amie de Netter, mère de Michèle Massé, internée comme amie des Juifs
13
et présente à Drancy lors de l’arrivée des enfants de Beaune-la-Rolande et de
Pithiviers à partir du 15 août 1942, faite Juste en 1992.

Le dvd « la Rafle » nombreux échanges avec Gaumont sur la conception du livret
d’accompagnement.

Elle s’appelait Sarah, réalisé par Gilles Paquet-Brenner, scénario de Serge
Joncour, d’après le roman de Tatiana de Rosnay (Hugo Films Production) sur
lequel le Cercil a travaillé – transmission de documents concernant le camp de
Beaune-la-Rolande lors de l’internement des familles du Vel d'Hiv – participation
à la conception, avec la chef décorateur pour la reconstitution du camp de
Beaune-la-Rolande.

La terre ne ment pas de Philippe Claire, sur l’internement dans les fermes de
Sologne. Nous avons projeté ce film dans divers villes et villages de Sologne,
accompagné de notre ami Emile Frajerman.
Recherche pour et avec des associations
Entre autres,

AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation) de l'Allier –
travail de recensement des Juifs de l’Allier déportés

AMEJD (Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés) du 11e
arrondissement de Paris – pour les plaques et pour un livre qui sortira en
2011/2012
Monsieur Egret – Amicale du camp de Voves (Eure-et-Loir), pour les internés
communistes ayant été transférés du camp de Pithiviers et vice versa.


AMEJD (Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés)-Lorraine - liste
des enfants de Metz, Nancy et Strasbourg internés dans les camps d'internement de
Pithiviers et de Beaune-la-Rolande, pour la réalisation d’une plaque au rectorat.
Recherches diverses
L’équipe du Cercil est constamment sollicitée pour l’envoi d’ informations sur les camps du
Loiret ou d’autres camps en région Centre, par la presse, pour des projets pédagogiques, pour des
expositions, comme par exemple celle qui évoquera la Seconde Guerre Mondiale en Beauce, dans
le cadre du réaménagement de la Maison de la Beauce, pour des ouvrages, pour des particuliers…
Un travail important a aussi été fait par Jean Doucet sur les frères Gruin, assassinés à Gémigny
par la milice le 30 juin 1944, et dont la famille avait été déportée de Pithiviers suite à la rafle du Vel
d'Hiv. Catherine Thion a épaulé Jean Doucet dans ce très beau travail, minutieux, de recherche qui a
permis la reconstitution du parcours de toute la famille.
14
Recherches internes
Outre les sollicitations extérieures, il nous faut aussi continuer le travail de recherche sur
l’histoire et le fonctionnement des camps. Reste aussi à effectuer une analyse des nombreuses
photographies intégrées à la base iconographique conçue bénévolement par Antoine Lambert.
Recherches pour les familles



33 demandes de recherches sont parvenues au Cercil en 2010 : ce sont toujours
majoritairement des demandes émanant de familles d’internés juifs.
25 demandes ont été traitées (la demande de recherches datant principalement de 2009).
Faute de temps, seulement 4 recherches parvenues en 2010 ont pu être finalisées et
communiquées aux familles.
Afin de permettre une meilleure réactivité et de réduire le temps de recherche, la plupart
des listes d’internés (internés, libérés, évadés, transférés en Sologne, permissionnaires non
rentrés) disponibles sur microfilms, ont été scannées et installées sur l’ordinateur
Recherches.
Travail sur la salle des enfants
Avec l’aide de nombreux bénévoles, et en lien avec Anamnésia pour la borne multimédia et
l’Atelier pour le mobilier en bois présentant les 4 400 enfants internés à Beaune-la-Rolande et
Pithiviers et assassinés, en partant d’une base réalisée par Sabine Zeitoun, il a fallu :

vérifier la correspondance entre les codes des fichiers photo et le codage
inscrit dans le fichier des enfants

rédiger plus de 1 350 légendes

attribuer plus de 2 700 « codes famille » afin de regrouper les fratries
informatiquement

vérifier les fichiers transmis par l’Atelier après mise en page et cela
plusieurs fois. Une vérification complète de ces 4 400 noms nécessitant
plusieurs demi-journées, à deux personnes.
Recherche des sources documentaires, négociation des droits
Depuis 2 ans maintenant, Anne Bourgeois, en lien avec Catherine Thion et Nathalie Grenon, a
recherché la source de tous les documents présentés dans l’exposition permanente sur les panneaux
ou les séquences multimédias. Retrouver les détenteurs des droits sur de tels documents n’a pas été
des plus aisés. Il a fallu ensuite négocier l’achat des droits.
Il a fallu également reprendre l’attache de toutes les familles qui, depuis la création du Cercil, ont
donné des archives sans que ces dons n’aient jamais été formalisés.
15
Centre de ressources
En vue du déménagement, il a fallu, durant l’année 2010, équiper les livres et revues du centre
de ressources. Nous pensions pouvoir investir les nouveaux locaux quelques semaines avant
l’inauguration. Comme cela a été impossible, il a fallu à chacun, et surtout à Valérie Viginier, travailler
dans les cartons pour pucer les livres et magasines, et surtout pré-classer les acquisitions de ces trois
dernières années afin de pouvoir être opérationnel le jour J.
Le centre de ressources s’est encore enrichi de plus de deux cents titres, ce qui permet de
proposer à ce jour plus de 3 500 titres. Près de la moitié provient de don.
Enregistrement audio pour la muséographie
Afin de rendre la visite de l’exposition permanente plus interactive, mais surtout de faire
entendre la voix des témoins, nous avons mené un travail d’enregistrement grâce à un studio
professionnel. Térence, l’ingénieur du son, n’a pas ménagé son temps. Il a fallu plus de 10 jours et
nuits pour enregistrer, monter, mixer les bandes son, et les rendre compatibles avec les images
d’archives mises en forme par Anamnésia.
Ces récits de vie ont été écrits par l’équipe du Cercil. Avoir recours à un scénariste aurait été trop
onéreux eu égard à nos budgets. Ce choix par défaut a eu un aspect très positif. Ces histoires ont été
écrites à plusieurs mains, elles tiennent compte des documents d’archives et des photographies à
notre disposition, et la personne qui a lu son histoire a pu la réécrire, tout en respectant le cahier des
charges, afin de pouvoir dire le texte sans problème à la 1ère personne du singulier.
Certains textes ont été dits par des comédiens professionnels ou des membres du Cercil.
Ce travail a été aussi l’occasion d’enregistrer les témoins au-delà même du récit de vie qui est
restitué dans le musée. Le corpus des enregistrements s’en trouve donc enrichi.
Numérisation des témoignages enregistrés par Benoît Verny
Grâce à la Drac du Centre et à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, nous avons pu, in extremis,
fin 2010, et sans que cela soit prévu dans les projets d’activités 2010, faire la numérisation des
témoignages enregistrés depuis 15 ans par Benoît Verny. En effet, lors du travail avec le studio
d’enregistrement, nous nous sommes aperçus que les bandes son, sur cassette, perdaient la quasi-totalité
des éléments sonores, la couche dorsale et le liant se délitant. Il était donc urgent de les numériser.
Photographie des témoins par Géraldine Aresteanu
Face à la disparition prochaine des derniers témoins, il nous faut proposer une nouvelle
approche du témoignage. Le témoin, sa voix, son visage, sont un témoignage du passé. Cela
demeure source de connaissance historique, et permet de réactiver au présent cette réalité passée.
Il faut pouvoir trouver un dispositif qui permet de démontrer que le passé appartient au présent
et ouvre l’avenir. Parce que la photographie est un support riche et rare, nous avons fait appel à une
photographe pour identifier « celui qui parle ».
S’ensuit une série d’une quarantaine de portrait des derniers témoins oculaires. Ce témoignage
photographique accompagne la voix enregistrée, les documents d’archives…
16
Nouvelles archives
Le Cercil a continué de recevoir des documents tout au long de l’année. Mais nous devons
l’apport le plus important à Jacques Sigot, qui en novembre 2010, a communiqué au Cercil des
photos inédites, données par un ami dont le père était gendarme, et qui pouvaient provenir de
clichés pris dans des camps d’internement. Aucune mention de lieu n’était indiquée. Nous avons pu
identifier certaines photos comme provenant du camp de Beaune-la-Rolande (Loiret), et les autres
de Drancy..
Ces photos apportent dans le travail de Catherine Thion, un regard différent et complémentaire
sur le camp de Beaune-la-Rolande et alimentent donc le travail d’identification du bâti et de
reconstitution mené par le Cercil depuis de nombreuses années. De fait, elles ont naturellement été
confrontées à d’autres clichés posant un problème d’identification, dont la fameuse photographie
censurée dans le film Nuit et Brouillard. Photographie régulièrement présentée jusqu’alors comme
représentant le camp de Pithiviers, ceci étant d’ores et déjà mis en doute par l’équipe du Cercil. Ce
travail de comparaison et l’identification des bâtiments présents à l’arrière-plan ont permis de
conclure que la photo dite « du gendarme » représentait en fait la partie sud-ouest du camp de
Beaune-la-Rolande, et non celui de Pithiviers.
Ces photographies sont extrêmement importantes et totalement inédites. L’une d’entre elles a
pu être intégrée au tout dernier moment dans le parcours muséographique.
Des partenariats de plus en plus nombreux, une synergie constructive
Ces partenariats portent sur des échanges d’expériences, une mutualisation des connaissances,
des échanges de moyens.
Le Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation de Lorris, Loiret
La Maison d’Izieu, Ain
La villa Ten Hompel, Münster, RFA
Le Mémorial de la Shoah, Paris
La Maison du Souvenir à Maillé, Indre-et-Loire
Le Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme, Paris
Le Centre Dramatique National d’Orléans
Le Centre Régional "Résistance et Liberté" de Thouars, Deux- Sèvres
La Maison des Jeunes et de la Culture d’Olivet, Loiret
Les Archives Départementales de Bourges, Cher
La Fondation de Rothschild, Elisabeth Hernandez
Cinémobile de la région Centre
(…)
L’équipe du Cercil participe à plusieurs réseaux
Notamment au réseau des acteurs européens de la région Centre, à la commission pédagogique
de la Fondation de la Résistance, à la commission départementale du CNRD, à la commission
départementale des Anciens Combattants.
Nous travaillons aussi à l’élaboration d’un réseau avec trois autres structures en région que sont
Le Centre Régional "Résistance et Liberté" de Thouars, Les archives départementales de Bourges et
La Maison du souvenir à Maillé. Ce réseau portera sur les aspects pédagogiques, sur le tourisme de
la mémoire, ainsi que sur la conception d’expositions communes.
17
Communication
Le Cercil a été particulièrement mis en avant dans la presse locale et nationale, et est très
présent sur les sites internet et le blog. Nous avons également été associés à des numéros spéciaux
de magazines, comme l’Express pour un numéro sur la Seconde Guerre mondiale. La revue de presse
présente quelques extraits de cette couverture médiatique.
Le personnel – les enseignants mis à disposition - les bénévoles
Les effectifs ont été constants en 2010, toujours une directrice (Nathalie Grenon), une
historienne (Catherine Thion), et une assistante de direction (Jacqueline Minier), à temps plein en
CDI.
Une médiatrice culturelle en contrat aidé à 26 heures/hebdomadaires (Annaïg Lefeuvre), une
chargée de documentation, également en contrat aidé (Valérie Viginier).
Nous avons eu recours également, pour quelques heures par mois, à une documentariste (Anne
Bourgeois) pour la recherche des droits et des sources documentaires, une graphiste (Colette
Sevestre) pour le travail sur les photos des enfants. Baptiste Mennesson, après un stage de 3 mois en
master 2, a intégré l’équipe au dernier trimestre au titre de service civique.
Le mercredi, en dehors des vacances scolaires, l’équipe a été renforcée par Armelle Doguet,
professeur des écoles, mise à disposition par l’Inspection Académique de janvier à décembre 2010, 3
heures par semaine, et par Gilles Cazenave-Cambot, professeur certifié, mis à disposition par le
Rectorat, de janvier à juin 2010, 3 heures par semaine, puis de septembre à décembre, 2 heures par
semaine.
Tout au long de l’année, de nombreux bénévoles nous ont soutenu autour de deux projets
principalement : la randonnée de la mémoire, mais aussi la préparation de la salle des enfants, en
particulier Anita Cohen qui a été très présente tout au long de l’année. Sans oublier le travail effectué
par Hélène Mouchard-Zay, et notamment les interventions dans les classes, interventions que
l’équipe du Cercil n’aurait pu honorer du fait de ses sous-effectifs.
Il faut noter qu’en cette année 2010, il nous a été impossible de dégager du temps pour les
formations.
Tout au long de cette année 2010, toute cette équipe, solidaire et dynamique, a fait un travail
remarquable, malgré les conditions techniques voire psychologiques pour le moins précaires.
18
Sommaire
RAPPORT D’ACTIVITES 2010
1
FAITS SAILLANTS ET PRINCIPALES REALISATIONS
1
Randonnée de la mémoire dans le Loiret
Le Cercil accueille les ambassadeurs européens de la mémoire.
1
1
Colloque « Le moment 1940 »
2
Les expositions créées en 2010
Les résistances allemandes face au nazisme
Les actes de sauvetages des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et les actes de résistance
La mémoire des camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers depuis mai 1946
3
3
3
3
Les commémorations
Jargeau
Beaune-la-Rolande et Pithiviers
Orléans
4
4
4
4
Les documentaires, les films
4
Les visites des lieux de mémoire
L’ancien camp de Pithiviers
L’ancien camp de Beaune-la-Rolande
Les fermes de Sologne
4
4
5
5
Programmation culturelle – les principales propositions
A Jargeau, des avant-premières, un journal écrit par les jeunes
A Orléans, la Pologne réexamine son histoire
A Saint-Jean de la Ruelle, Un juste portugais : Aristide de Sousa Mendès
A Vannes sur Cosson, exposition retraçant la vie quotidienne des Juifs internés dans les fermes de
Sologne.
A Pithiviers, exposition sur la mémoire des camps depuis 1946
A Olivet, un concert de Yom et de Denis Cuniot.
Des conférences itinérantes en région Centre
5
5
6
6
Journée du patrimoine, les 18 et 19 septembre 2010
6
LES ACTIONS EDUCATIVES
7
Les formations de professionnels
avec l’Association des Bibliothécaires de la région Centre
avec le CRDP de l’Académie Orléans-Tours
avec l’Inspection Académique du Loiret
avec le Rectorat de l’Académie Orléans-Tours
7
7
7
7
7
Les établissements scolaires
Expositions itinérantes
Interventions dans les établissements scolaires avec des témoins
Animation d’ateliers
Accueil des classes dans l’exposition annuelle que le Cercil présente au CRDP à Orléans
Master-class de musique klezmer
7
8
8
8
8
8
6
6
6
6
19
Guide de l’enseignant
9
Concours National de la Résistance et de la Déportation
9
1er mai 2010 – les lycéens des aumôneries de l’enseignement public de la région Centre
9
Stagiaires et suivi d’étudiants en master
LES EDITIONS DU CERCIL
Annette Muller, la petite fille du Vel d’Hiv
Annette Krajcer, le dernier été des enfants à l’étoile.
Livres en préparation
10
11
11
11
11
Les salons du livre
11
 Salon du livre jeunesse de Pithiviers
11
 Salon de Paris
11
 La journée des associations organisée dans le cadre du festival des Cultures Juives par Yiddish
sans Frontières
11
 Les rendez-vous de l’histoire de Blois
11
DEMENAGEMENT DU CERCIL, ET CREATION DU MUSEE-MEMORIAL DES ENFANTS DU
VEL D’HIV
12
Préparation du déménagement
Scénographie
LA RECHERCHE, LES ARCHIVES
Recherches pour le futur lieu – muséographie
Recherches pour des films documentaires
Recherche pour et avec des associations
Recherches internes
Recherches pour les familles
Travail sur la salle des enfants
Recherche des sources documentaires, négociation des droits
Centre de ressources
Enregistrement audio pour la muséographie
Numérisation des témoignages enregistrés par Benoît Verny
Photographie des témoins par Géraldine Aresteanu
Nouvelles archives
12
12
13
13
13
14
15
15
15
15
16
16
16
16
17
Des partenariats de plus en plus nombreux, une synergie constructive
L’équipe du Cercil participe à plusieurs réseaux
Communication
17
17
18
Le personnel – les enseignants mis à disposition - les bénévoles
18
20