en pantoufles

Les races : Le Bengal
Une panthère
en pantoufles
Photos : Chatterie Moulin Rouge et Chatterie Bali Bengal
Drapé dans sa splendide robe de
petit fauve, le majestueux Bengal est
la quintessence faite chat… Steven
Corneille, éleveur depuis près de 10
ans, nous conte l’histoire d’une race
sauvagement tendance.
38 - Spécial Chats n°10
Comment ne pas fondre…
Photo : Chatterie Bali Bengal.
Les races : Le Bengal
Chaton de la chatterie Moulin Rouge, explorant le jardin.
Spécial Chats : Comment vous êtes-vous
lancé dans l’élevage ?
Steven Corneille : J’ai toujours aimé les animaux, alors
que je faisais mes études à paris pour devenir assistant
vétérinaire j’ai rencontré une personne qui est devenue ma
meilleure amie. Elle rêvait d’élever des Abyssins… Ensemble, nous regardions souvent des résultats d’expositions.
Un jour de l’année 1999, je suis tombé sur une publicité
avec 2 femelles Bengals F1 (issues d’un felis prionailurus
bengalensis) et j’ai craqué... à partir de ce moment là, je me
suis intéressé à la race Bengal. J’ai alors contacté différents
éleveurs et acheté ma première chatte 3 ans plus tard en Allemagne. C’est avec elle que j’ai fait mes premier pas dans
la race et découvert les expos félines. Je l’ai présenté en
expositions TICA (The International Cat Association) qui
est un jugement à l’américaine. Elle remporta quelques coupes, malgré un caractère bien trempé... 2e meilleur chaton
Bengal en Europe du sud, meilleure femelle, classée parmi
les 20 meilleurs chats d’Europe du sud en catégorie adulte
et enfin Triple Grande Championne. Fort de ces succès, j’ai
commencé l’élevage...
Pourquoi le Bengal ?
S. C. : Pour son look hyper félin, cet aspect sauvage, sa
beauté, sa grâce, son intelligence... à l’époque cette race
était encore rare en Europe et les sujets en exposition
n’étaient pas toujours très faciles. Il ne faut pas oublier
que cette race est issue d’un croisement entre des chats
domestiques et un félin sauvage qui n’est ni plus ni moins
qu’un mini léopard de la taille d’un gros chat. Les Bengals
ne sont considérés « domestiques » qu’à la 4e génération
éloignée du léopard, ce qui correspond au moment où on
peut parler de race car les mâles et les femelles sont tous
les 2 fertiles. Comme les 3 premières générations sont des
hybrides, seules les femelles sont fertiles. C’est également
à partir de cette génération que le caractère s’est stabilisé
et qu’on a un petit félin plus proche en caractère du chat
domestique que du petit léopard...
C’est une race plutôt à la mode actuellement…
S. C. : En effet, dans le monde entier, le Bengal est de
plus en plus populaire ! A la TICA c’est maintenant depuis
des années la race numéro 1 en termes de naissances annuelles. En France, la race gagne chaque année en popularité, voici les statistiques du LOOF : 2003 : on dénombre 154
naissances ; 2004 : 204 ; 2005 : 234 ; 2006 : 360 ; 2007 : 506 :
2008 : 618 et en 2009 : 2873 ! Soit une augmentation de près
de 2000 % en 6 ans !
Quelle est la rançon d’un tel succès ?
S. C. : Qui dit popularité dit également dérive, malheureusement. On assiste depuis quelques années à une explosion d’élevages qui produisent en masse afin d’essayer de
gagner de l’argent. Le particulier lambda étant essentiellement attiré par la robe qui peut être extrêmement attirante
de certains Bengals, beaucoup d’éleveurs ne font leur sélection que sur cette caractéristique, au détriment du reste.
C’est un peu comme peindre une maison avant d’en terminer les fondations.
Qui sont les Bengals célèbres ?
S. C. : Certains Bengals ont marqué leur temps soit parce
qu’ils possédaient une caractéristique physique particulièrement rare à l’époque, soit parce qu’ils ont marqué un changement dans la race en tant que reproducteurs. Pour en citer
quelques uns : Millwood French Lace est une des premières
Bengal à avoir de grosses rosettes et un ventre très clair
presque blanc. IW RW SGC Hunterdonhall Tarzan a marqué
un changement radical en exposition, offrant un type très
sauvage. Il a marqué l’histoire de la race. Il y a un « avant »
et un « après » Tarzan en exposition. Stonehenge Wurththawate et Bridlewood A License To Thrill sont également des
reproducteurs : ils permirent à la race de faire un grand pas
en avant grâce à la transmission de leurs caractéristiques
physiques en élevage. Ils ont réellement marqué le monde
du Bengal ces 5 dernières années. On les retrouve quasiment partout dans les pedigrees actuels.
« C’est un chat curieux,
intelligent, proche de ses
maitres et dynamique. Il lui
faut de l’espace, des jouets
et du contact »
Spécial Chats n°10 - 39
Les races : Le Bengal
« Cette race est issue d’un croisement
entre des chats domestiques et un
félin sauvage »
Quel est son caractère ?
Les yeux verts et la truffe de couleur brique sont caractéristiques de la race.
Chatterie Moulin Rouge.
S. C. : C’est un chat curieux, intelligent, proche de ses
maitres et dynamique. Il lui faut de l’espace, des jouets et
du contact avec ses/son maître(s). Il aime sauter, grimper
et vous le trouverez souvent perché en haut des portes,
des armoires ou des arbres à chats. Le Bengal est un chat
qui peut être bavard. Il a un « cri » particulier, propre à la
race. Il offre toute une gamme de sons différents et peut
monter dans les aigus tels un oiseau exotique. Un Bengal
bien socialisé n’est pas plus dangereux pour les enfants
que n’importe quel autre chat, de race ou non. Au contraire,
l’enfant est un compagnon de jeux infatigable pour le Bengal qui en général apprécie beaucoup leur compagnie - si le
contact se fait bien évidement dans le calme et le respect de
l’animal. Un chat reste un chat, il peut avoir des réactions
particulières face à des situations particulières. Enfin, il me
semble déraisonnable de laisser un enfant en bas âge, seul
avec un animal quel qu’il soit. Au sein d’une famille, le Bengal est un compagnon affectueux et vif, qui demande vraiment à faire partie de votre quotidien. Amateurs de chats
discrets et calmes, s’abstenir !
Son attirance pour l’eau est un mythe
ou une réalité ?
S. C. : Bien souvent une réalité ! En effet beaucoup de Bengals aiment l’eau. Même si ça n’est pas le cas de tous les
Bengals, nombreux sont ceux qui n’hésitent pas à plonger
dans l’eau. Effectivement, son ancêtre sauvage, le felis p b.
fait ses besoins dans l’eau. Cette fascination lui viendrait
certainement de là. Ceci étant, c’est un chat très propre qui
utilise parfaitement le bac à litière.
Adulte au regard attentif.
Chatterie Bali Bengal.
Mâle ou femelle, quelles différences ?
S. C. : Les mâles, en règle générale, quelle que soit la race,
sont plus affectueux et stables que les femelles qui peuvent
se montrer un peu plus changeantes ou extrêmes selon
leurs humeurs : très indépendantes parfois et très câlines
à d’autres. Mais souvent, une fois stérilisé, s’il a été bien
socialisé, un Bengal fait un très bon compagnon, stable et
affectueux.
Quelles sont les grandes lignes de son
histoire ?
40 - Spécial Chats n°10
S. C. : Dans les années 60, une généticienne américaine,
Jean Mills a commencé les hybridations entre chats domestiques et felis prionailurus bengalensis car ce dernier serait
naturellement immunisé contre la leucose féline. On pen-
« Le look du léopard avec le tempérament fiable et câlin d’un chat
domestique »
Les races : Le Bengal
Un Bengal bien socialisé n’est pas
plus dangereux pour les enfants
que n’importe quel autre chat.
Chatterie Bali Bengal.
sait alors pouvoir introduire cette immunisation aux chats
domestiques... mais cela ne s’est pas avéré possible. En
revanche, le résultat de ces hybridations a donné des chats
de toute beauté et de là, lui est venue l’idée de développer
une race qui aurait le look du léopard avec le tempérament
fiable et câlin d’un chat domestique.
N’était-il pas un peu sauvage ?
S. C. : Oui, il a tout d’abord souffert d’une mauvaise réputation car le caractère à l’époque n’était pas celui qu’on peut
trouver aujourd’hui. Le Bengal d’aujourd’hui s’est nettement amélioré grâce à la sélection faite par les éleveurs.
Aujourd’hui c’est un chat impressionnant en terme de look
et fiable du point de vue du caractère. Il nécessite cependant beaucoup de manipulations dès la naissance car cela
reste un chat avec un fort caractère. La race est encore
jeune et de ce fait très hétérogène, si les éleveurs sérieux
essaient d’homogénéiser tout ça, certains, malheureusement, n’axent encore leur sélection que sur la robe... pour
donner un exemple que tout le monde peut comprendre,
c’est comme avoir un chihuahua, un caniche, un labrador,
un bouledogue ou un dogue allemand... les mettre tous en
blanc avec des taches noires et prétendre que ceux sont des
dalmatiens ! Certes, les dimorphismes au sein de la gente
féline ne sont pas aussi importants que ce que l’on rencontre
chez le chien mais on est encore loin de trouver un profil
droit, un menton fort, des pâtons* bien larges, un gros nez,
de petites oreilles, un corps long, dense, puissant et mien
musclé avec une queue relativement courte et épaisse sur
tous les Bengals. Je crois, en tout cas je le souhaite très fortement, que ce phénomène de mode s’essoufflera. Que d’ici
quelques années on trouve de plus en plus d’homogénéité
au sein de race avec de la jolie robe et du type.
Est-ce une petite panthère ?
Photo : Chatterie Bali Bengal.
* Pâtons : protection musculaire sur les cotés du museau qui couvre et protège les zones du nez et des canines
supérieures et qui contrôle le mouvement des vibrisses.
Que dire sur son physique ? Sa robe
semble être un atout de taille…
S. C. : C’est un chat moyen à grand. Puissant tout en restant gracieux. L’ossature est forte. La fourrure est douce,
lumineuse. Idéalement avec de jolies rosettes et un aspect
satiné propre à la race qui a été introduit par un chat de
gouttière (trouvé en inde dans le zoo de Delhi). Des bulles
d’air entre les pigments dans le poil réfléchissent la lumière
et donne l’impression que le chat est saupoudré d’or (cet
aspect est appelé « glitter »). C’est un gêne récessif, qui est
facilement réintroduit en élevage. Venant d’un chat de gouttière et non du léopard, pendant très longtemps les chats
Spécial Chats n°10 - 41
Les races : Le Bengal
Chaton de 2 mois, issus de la chatterie Bali Bengal.
pourvus de glitter avaient un type moins sauvage. Encore
aujourd’hui au sein des portées, souvent les chats qui n’ont
pas ou le moins de glitter ont un look plus proche du félin
sauvage que les autres. Pour schématiser la situation actuelle, les Bengals à « robe » c’est à dire avec des grosses
rosettes et des couleurs chaudes ou lumineuses ont souvent
un look plus domestique que les Bengals dits « à type » qui
malheureusement ont bien souvent un look sauvage mais
une couleur grisâtre.
Robe ou type, comment choisir ?
S. C. : Que l’on préfère l’un ou l’autre, en fait, là n’est pas
véritablement le problème, puisque idéalement, et c’est le
but que se sont fixés de nombreux éleveurs, le Bengal du
futur, aura je l’espère, le type et la robe. Mais c’est un long
travail. On voit de plus en plus de chats avec un look spectaculairement sauvage et d’autres avec des robes à vous
couper le souffle... l’étape suivante est d’arriver à conserver
les meilleurs atouts des 2 types de Bengal et de réunir toutes
ces qualités sur un même sujet, le plus rapidement possible. Le but ultime serait d’apporter en plus, un ventre blanc
comme chez la plupart des félins sauvages. Certaines chatteries travaillent activement ces caractéristiques, peut être
au détriment d’autre chose pour le moment. Mais comme
42 - Spécial Chats n°10
vous l’aurez compris, la race est encore très récente et il
est nécessaire d’en passer par là si l’on veut pouvoir un jour
avoir « tout » sur le même chat. Un travail de longue haleine
mais qui en vaut la peine.
La robe peut être très variée. Expliquez-nous.
S. C. : Elle peut être en effet Spotted ou marbled, c’est à
dire avec des taches allant du simple spot à la rosette ou
une robe qui ressemble à du marbre avec des volutes de
couleurs différentes. Les rosettes sont largement préférées
au spot car c’est la seule race qui permet d’avoir ce type
de robe. Les rosettes peuvent avoir différentes formes, en
flèche c’est à dire un triangle couché comme chez la plupart
des felis p. b., en « empreinte de patte » c’est à dire une
zone plus rouge avec des taches noires autour comme on
peut le voir sur le jaguar, ou des rosettes en « donut » qui
sont comme des cercles quasi parfait, fermés délimités par
un trait noir et une couleur chaude au centre comme chez
les léopards.
« Les Bengals ne sont considérés
« domestiques » qu’à la 4e
génération éloignée »
Les races : Le Bengal
Une petite séance de sport pour rester musclé.
Chatterie Moulin Rouge.
A la chatterie Moulin Rouge, les chats sont heureux...
Y a-t-il une préférence entre ces différentes
rosettes ?
S. C. : Dans le standard aucun type de rosettes n’est véritablement préférée, on dit juste que les rosettes sont préférées
aux simples spots. Chaque éleveur à ses préférences, certains recherchent des petites rosettes rapprochées, d’autres
quelques grosses rosettes... il ne faut pas se laisser berner
par les arguments de certains qui prétendent que tel ou tel
type de rosettes est meilleur qu’un autre, plus rare ou plus
proche du standard. C’est faux et juste un argument commercial pour vendre sa marque de fabrique. Il y en a pour
tous les goûts, il suffit de chercher ce que l’on préfère en
gardant à l’esprit que tout est accepter. En cas de doute, il
suffit de relire le standard de la race !
Il y a aussi la robe marbled…
S. C. : Le marbled est un peu plus rare, c’est une robe qui
peut être spectaculaire avec des jeux de nuance de couleur épatants. On doit s’écarter le plus possible du motif
classique tabby que l’on rencontre chez le chat domestique,
c’est à dire qu’idéalement on ne doit pas voir un dessin en
coquille d’escargot, en spirale, mais au contraire quelque
chose de plus aléatoire ou de diagonal.
« Des bulles d’air entre les pigments
dans le poil réfléchissent la lumière
et donne l’impression que le chat est
saupoudré d’or »
Et question couleurs, il y a en a plusieurs ?
S. C. : Il y a tout d’abord le brown, la plus rencontrée encore à ce jour. Qui va du sable clair à des tons nettement
plus rouges. Actuellement nous avons retiré du standard le
mot « rufus », il y a quelques années on cherchait des robes
très rouges, aujourd’hui on n’en veut plus car le contraste
entre le noir qui entoure les rosettes et le fond de robe doit
être le plus intense possible. Chez les chats trop rouge, avec
l’âge, le contraste s’estompe pour disparait parfois complètement. De nos jours, on privilégie un fond de robe plus
pâle à savoir jaune beurre, des teintes lumineuses plus que
véritablement chaudes. Du reste, on a du mal à imaginer
dans la nature un prédateur devant se cacher pour chasser
avec des couleurs très rouges et des marques délavées !
Spécial Chats n°10 - 43
Les races : Le Bengal
Certaines robes sont encore plus très rares…
Chaton de 18 jours, de la chatterie Bali Bengal.
S. C. : Oui, il existe aussi ce qu’on appelle peut être un
peu à tors « le snow »... qui nous vient en fait du Siamois et
du Burmese. Le but étant d’avoir une panthère des neiges,
c’est à dire un chat avec un fond de robe blanc et des taches
noires. Chez le chat domestique cela est très difficile car
cette couleur est le résultat du gène albinos et seul varie
le degré d’expression sur la robe, sachant que le seal point
comme chez le siamois repousse la couleur sombre à ses
extrémités (tête, queue et bout des pattes). Chez le sépia,
la couleur gagne un peu plus le corps, enfin chez le mink,
le contraste entre les extrémités et le reste du corps est un
peu moins marqué. D’où un certain paradoxe, car s’il y a
bien un défaut chez le Bengal c’est le manque d’intensité
des marques sur le corps donc par définition, les pointed,
sepia et mink vont à l’opposé de ce que l’on recherche...
Les éleveurs se doivent d’être un peu
généticiens ? C’est un véritable travail !
Deux Bengals « Snow » de la chatterie Bali Bengal.
Quelques clichés lors d’une exposition. Chatterie Moulin Rouge.
S. C. : En effet, car on obtient ces résultats grâce à la
sélection. On arrive petit à petit à travailler et à corriger le
manque d’intensité et de contraste en obtenant des « snow
» avec des marques de plus en plus intenses. Pour obtenir un chat clair avec des marques bien noires plus rapidement, certains éleveurs ont introduit le gène silver chez le
Bengal. Idéalement, le fond de robe est gris très clair avec
des taches noires. Evidemment le challenge, car il y en a,
est que l’on parte d’un Bengal brown à la couleur encore
très chaude pour obtenir un silver sans zones chaudes appelé « tarnish ». Cela est vraiment très difficile ! Mais là
encore, le travail des éleveurs arrive à corriger ces points
petit à petit et on obtient aujourd’hui des silvers avec des
robes spectaculaires. D’autres couleurs existent, même si
elles ne sont pas véritablement désirées par tous comme
le bleu, ou le solide, c’est à dire un chat tout noir avec des
marques fantômes. Depuis la création de la race, on se bat
pour éliminer cette couleur mais certains éleveurs, séduits
par cette robe, prônent sa rareté et la ressemblance des
sujets avec la panthère noire… le but étant aussi de vendre
les chatons noirs plus chers ! Pourtant le standard est très
clair, il y a des couleurs qu’on reconnait mais qui ne sont
pas pour autant admises en championnat... après, c’est une
affaire de goût.
« …un très bon compagnon,
stable et affectueux »
Un sublime profil. Chatterie Moulin Rouge.
… suite au prochain numéro
Les races : Le Bengal
« Il a un « cri » particulier… toute
une gamme de sons différents pouvant monter dans les aigus tels un
oiseau exotique »
Contact :
Steven Corneille
Chatterie « Moulin Rouge »
Site internet : http://www.moulinrouge-cattery.com
Email : [email protected]
Tél. : 03 23 53 68 73 / 06 48 13 54 38
Marie-Eve Rousseau
Chatterie « Bali Bengal »
Site internet : http://www.bali-bengal.com
Email : [email protected]
Tél. : 03 83 37 20 17
Spécial Chats n°10 - 45