hépatite E
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hépatite E
HEPATITE E Données médicales Agent Le virus de l’hépatite E (VHE) est un virus à ARN classé depuis 2002 dans la famille des hepeviridae, genre hepevirus dont il est actuellement le seul représentant. Il existe 4 génotypes différents. Epidémiologie C’est un virus endémique dans les pays en voie de développement, où il est transmis lors d’absorption d’eau souillée en raison des mauvaises conditions d’hygiène. Ce sont les génotypes 1 et 2 de VHE qui sont présents dans ces pays (notamment en Inde et en Afrique) et associés à de larges épidémies. Dans les pays industrialisés, le profil de l’hépatite E est différent, il s’agit de cas isolés dus aux génotypes 3 et 4 (1). Depuis la fin des années 1990, des cas sporadiques autochtones sont de plus en plus fréquemment diagnostiqués chez des patients en dehors de tout séjour en zone d’endémie, ce qui suggère des modes de transmission autres que la voie hydrique. En 2008, le Centre National de Référence des hépatites a rapporté 110 cas contractés en France sur 180 cas d’hépatite E recensés (2). Institut National de Médecine Agricole - 37000 TOURS Mise à jour du document : 1er décembre 2011 Réservoir animal L’hépatite E est une zoonose qui infecte de nombreuses espèces animales domestiques et sauvages (porcs, sangliers, cerfs et moins fréquemment bovins, ovins et rongeurs). Elle n’est pas connue pour être pathogène chez l’animal. Le porc est le principal réservoir d’hépatite E; Des anticorps anti-VHE sont détectés dans 44% des élevages de porcs en France (3). La description de premiers cas d’hépatite E après consommation de viande crue ou insuffisamment cuite comme les figatelles (saucisse fraîche de foie de porc) a permis de suspecter la transmission directe de l’animal à l’homme par voie alimentaire (4). Actuellement, des études confirment cette transmission en montrant que les souches de génotypes 3 et 4 humaines sont phylogénétiquement très proches des souches animales (5). Outre la voie alimentaire, de rares cas après contact direct avec du sang de porc ou de sanglier chez des chasseurs ou des vétérinaires, ainsi que des contaminations posttransfusionnelles ont été décrits. Des études sont actuellement en cours afin de préciser les possibles modes de transmission de l’animal à l’homme et d’identifier si les populations en contact étroit avec les porcs sont plus à risque de présenter une hépatite E. Symptômes cliniques L’hépatite E est très fréquemment asymptomatique. Sa manifestation la plus fréquente est l’hépatite cytolytique avec une évolution favorable et la normalisation des constantes biologiques en 3 mois. Les populations les plus à risque de développer une forme grave voire fulminante sont la femme enceinte et les patients atteints d’hépatopathie chronique. En France, parmi la centaine de cas déclarés au CNR entre 2002 et 2007, 3 cas d’hépatite fulminante étaient notifiés, dont deux évolutions défavorables après greffe hépatique. Actuellement des cas rares de passage à la chronicité chez les patients immunodéprimés (greffés d’organe et patients séropositifs pour le VIH) sont rapportés dans la littérature (6). Diagnostic Institut National de Médecine Agricole - 37000 TOURS Mise à jour du document : 1er décembre 2011 Le diagnostic repose principalement sur les marqueurs sérologiques spécifiques, IgG et IgM anti-VHE. La détection de l’ARN du VHE par PCR peut se faire à partir d’échantillons de sérum ou de selles. La virémie est transitoire et dure 2 à 3 semaines après le début des symptômes. La persistance du virus dans les selles est un peu plus prolongée, jusqu’à 3 à 4 semaines. Prévention Les règles sanitaires comme l’hygiène de l’eau ou le lavage des mains, principalement en zone d’endémie, sont les seules recommandations actuelles. Des études sont nécessaires pour préciser les risques de transmission alimentaire ou par contact direct du porc à l’homme. Elles pourraient amener à certaines recommandations, notamment pour les sujets immunodéprimés à risque d’hépatite chronique. Il n’y a actuellement pas de vaccin disponible, mais des essais de phase 3 sont en cours. Bibliographie 1. Nicand E, Bigaillon C, Tessé S. Hépatite : Emaladie émergente ? Pathologie Biologie. 2009 mars;57(2):203-211. 2. Centre Nationale de Référence des hépatites A & E. Le virus de l’hépatite E. 3. Nicand E. Rapport d’activité CNR– Virus de l’hépatite E. Bilan d’activité 2008. 2008; 4. Deest G, Zehner L, Nicand E, Gaudy-Graffin C, Goudeau A, Bacq Y. [Autochthonous hepatitis E in France and consumption of raw pig meat]. Gastroenterol. Clin. Biol. 2007 déc;31(12):1095-1097. 5. Xia H, Wahlberg N, Belák S, Meng XJ, Liu L. The emergence of genotypes 3 and 4 hepatitis E virus in swine and humans: a phylogenetic perspective. Arch. Virol. 2011 janv;156(1):121-124. 6. Legrand-Abravanel F, Kamar N, Sandres-Saune K, Garrouste C, Dubois M, Mansuy J-M, et al. Characteristics of autochthonous hepatitis E virus infection in solid-organ transplant recipients in France. J. Infect. Dis. 2010 sept 15;202(6):835-844. Institut National de Médecine Agricole - 37000 TOURS Mise à jour du document : 1er décembre 2011