Le Phare (Kinshasa, RDC) Il [Vital Kamerhe] a osé le faire ! par Le
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Le Phare (Kinshasa, RDC) Il [Vital Kamerhe] a osé le faire ! par Le
Il [Vital Kamerhe] a osé le faire ! Le Phare (Kinshasa, RDC) Kinshasa, RDC, 2009-03-20 (Le Phare (Kinshasa, RDC)) - Untitled 4 Il [Vital Kamerhe] a osé le faire ! par Le Phare (Kinshasa, RDC) 19-03-2009 - S’aligner ou se taire? Les Congolais, semble-t-il, n’ont jamais le choix. Surtout quand le „ Chef « a fait le sien. Il semble surtout que ce soit une question de discipline et non de démocratie, confient des analystes bien au fait de tout ce qui se dit dans les salons politiques de Kinshasa. Lorsqu’un responsable, élu démocratiquement, déclare vouloir respecter la Constitution, les lois de la République et le règlement qui régit son institution, de quelle discipline parle-t-on, entre celle d’une organisation privée et celle qui lie tous les Congolais à travers les lois et les règlements… Certes, Kamerhe finira, sauf improbable miracle, par rendre le tablier. C’est indiscutable. C’est même inscrit dans la nature des choses tant les hommes de ce pays n’ont de mieux appris qu’à se détester, à ne pas se vouloir que du bien. Tout aussi indiscutable, le fait que le speaker de la chambre basse a réussi à profiter des avantages qu’offre la loi pour imprimer son tempo et rédiger son propre scénario d’abandon de ses charges. Un exercice délicat, dont Vital Kamerhe s’est acquitté avec un brio qui a surpris même ses plus farouches adversaires. Qu’il ait commis des fautes ou non, il faut désormais en apporter la preuve sinon lui rendre justice et se taire à jamais. Le reste n’est qu’humeur, invitation tacite au non respect des institutions, apologie de l’insulte gratuite… Il y a, aujourd’hui, une évidence qui a fini par crever tous les yeux. Le président de l’Assemblée nationale a plusieurs fois rencontré le Chef de l’Etat depuis le déclenchement de la crise. Ce dernier sait pourquoi, en dépit des positions claironnées de ses partisans, flatteurs et autres en dépit des positions claironnées de ses partisans, flatteurs et autres opportunistes, il n’a pas „ brutalisé « Vital Kamerhe, le laissant achever le scénario de sa sortie de scène. On peut le déplorer ou s’en féliciter, la vérité est que le Président de la République n’a aucun intérêt dans une rupture qui l’éloignerait indéfiniment de son meilleur joker face aux grandes batailles politiques de l’avenir. C’est donc une bonne chose qu’il ne se soit pas précipité à poser des actes irréparables comme ne cessent de l’y convier ceux qui, loin de regarder la ligne de l’horizon, n’ont que le souci de recomposer l’échiquier de sa famille politique pour y faire leur nid, quitte à remplacer Kamerhe au perchoir sans être sûrs de le remplacer dans les cœurs des Congolais. Faut-il être un Mobutu pour savoir qu’il vaut mieux avoir avec soi ses adversaires ? Faut-il avoir le coup d’œil et la perspicacité de l’Aigle de Kawele pour – contre mauvaise fortune bon cœur – comprendre que lorsque le temps se gâte et que s’annoncent les grandes tempêtes, ouvrir la porte des institutions aux 13 parlementaires, était la recette la plus sûre pour gagner le temps et ne pas avoir à affronter un ennemi venant du dehors ? Le Président de la République paraît avoir compris – contrairement à certains éléments de son entourage que si Kamerhe doit partir, il ne faut pas, en revanche, que ce soit un divorce définitif ; il ne faut pas que les ponts soient irrémédiablement coupés ; il faut surtout avoir plusieurs fers au feu, au cas où. Voilà sans doute le secret de l’apparente ambiguïté qui trouble tant l’opinion : les deux camps en présence ont bénéficié de l’oreille attentive du Raïs. Kamerhe devra certes partir, mais on lui laissera le choix des armes, quand bien même ses pourfendeurs, eux, ont choisi de tirer dans tous les sens, même en dessous de la ceinture, donnant de la RDC l’image d’une véritable république bananière. Voilà pourquoi le président de l’Assemblée nationale a poussé la logique constitutionnelle jusqu’au bout, adoptant la posture du gardien de la légalité, poussant du coup ses adversaires à la faute, à l’utilisation d’armes non conventionnelles, à signer enfin publiquement un assassinat politique qu’ils avaient entrepris de maquiller en „ suicide «. Voilà enfin comment Kamerhe a pu s’attirer ce surcroît de sympathies, ces applaudissements, ces soutiens qui n’ont pas hésité, en pleine salle des Congrès, à le baptiser du nom d’Obama. La campagne de diabolisation entreprise contre lui n’a ainsi eu que l’effet que l’on pouvait logiquement en craindre, celui de transformer l’accusé en victime d’un régime forcément intolérant et sa mort annoncée en sacrifice sublime pour la démocratie. Kamerhe ne sera sans doute pas Tshisekedi. Mais qui ignore que la démarche du leader de l’UDPS avait commencé à l’intérieur du système avant que les maladresses répétées des dirigeants de la IIème République ne la consacrent en opposition contre les antivaleurs d’un régime qu’il connaissait parfaitement ? Lundi 16 mars, sur un perchoir qui aurait dû prendre les allures d’un Golgotha, Vital Kamerhe pouvait aller de ce sermon qui a mis mal à l’aise sa famille politique, toujours aussi déchaînée mais de plus en plus incapable d’afficher une démarche unitaire. A l‘exemple de certains d’entre eux qui ont été vus dans l’hémicycle, tandis que d’autres ne savaient plus s’ils en étaient à réclamer la démission pure et simple du président de l’Assemblée nationale ou à s’embrouiller dans une motion de défiance, synonyme de ce débat que l’AMP avait pourtant tenu à éviter. Et que d’autres encore murmuraient, mezza voce, qu’ils ne comprenaient toujours pas ce qui arrivait à leur famille politique, balançant dramatiquement entre le discours officiel sur le manque de loyauté et de discipline dans le chef de Vital Kamerhe, et les accusations les plus ridicules par exemple sur le vol d’argent dans sa résidence. A partir de là, le président de l’Assemblée nationale pouvait surfer sur une thématique qui lui est particulièrement favorable. Ainsi, ce Dieu „ Maître des temps et des circonstances « auquel il faut rendre grâce ; ce rappel amical sur le caractère non impératif du mandat du député ; cette invitation à protéger les institutions et à sauver la démocratie ; enfin cette leçon sur la culture de la responsabilité, cette invitation à un choix courageux en faveur de la démocratie et contre le retour du Parti-Etat et de la pensée unique. Alea jacta est ? Après une telle démonstration, Kamerhe, comme le vieux Nicodème de l’Evangile, peut s’en aller l’âme en paix. En sachant que quoi qu’ils fassent, ses pourfendeurs n’effaceront pas l’image éclatante qu’il a su donner au pays et à la nation. Il peut s’en aller après avoir planté dans le cœur de nombreux Congolais la graine de l’espoir. A lui de savoir l’entretenir. S’il en a l’étoffe et l’ambition, ce qui relève d’une autre dimension.
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