« Histoire du Silence » - Paroisse Saint
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« Histoire du Silence » - Paroisse Saint
« Histoire du Silence » Une idée de lecture pour les vacances... Paroisse Saint-Pierre de Montmartre Dimanche 23 octobre 2016 2 rue du Mont Cenis Année C / N° 659 Paris e dimanche 3075018 du 01 temps ordinaire 46 06 57 63 [email protected] Paroisse Saint-Pierre Dimanche 26 juin 2016 www.saintpierredemontmartre.net de Montmartre 2 rue du Mont Cenis 75018 Paris Année N°63651 01 46C06/ 57 [email protected] e 13 dimanche www.saintpierredemontmartre.net Dans son dernier livre Histoire d u silence. De la Renaissance à nos jours (Éditions Albin Michel, Paris, 2016), Alain Corbin indique en prélude quel est son propos : « L’évocation, dans ce livre, du silence passé, des modalités de sa quête, de ses textures, de ses disciplines, de ses tactiques, de sa richesse et de la force de sa parole peut contribuer à réapprendre à faire silence, c’est-à-dire à être soi. » L’historien fait l’inventaire des lieux privilégiés où peut s’opérer l’écoute du silence. La maison tout d’abord. Il est des maisons qui respirent le silence. Au XIXe siècle apparaît l’exigence d’avoir une chambre particulière, un espace à soi. Alain Corbin cite, par exemple, l’écrivain et poète Rilke qui trouve le bonheur « dans la chambre silencieuse d’une maison familiale, entouré d’objets calmes et sédentaires, à écouter les mésanges s’essayer dans le jardin d’un vert lumineux, et au loin l’horloge du village ». L’analyse du silence d’une chambre demande que l’on s’intéresse au décor, aux objets, aux personnes ou aux animaux qui sont, en ce lieu, en affinité avec le silence. Il y a aussi le silence des églises et des cathédrales. Alain Corbin cite Max Picard, philosophe suisse de la fin du XIXe siècle, qui déclare dans un livre intitulé Le Monde du silence : « La cathédrale est comme du silence incrusté dans la pierre » elle se dresse « comme un énorme réservoir de silence ». Bien entendu, dans les églises un lien très fort unit le silence à la liturgie. Les silences de la nature. Le temps qu’il fait, dit Alain Corbin, est lui-même imprégné d’un silence particulier. Chaque saison apporte une spécificité du silence. De même, la tombée de la nuit, lorsque les vents se taisent et lorsque le taillis ne fait plus aucun bruit, laisse place à un merveilleux silence. Le philosophe Gaston Bachelard a souligné que la nuit amplifie les résonances auditives. L’oreille est le sens de la nuit. Quel est le rôle du silence dans les relations sociales ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Que disent à ce sujet les moralistes et les sages sur l’art de se taire, sur la vertu qui consiste à ne parler qu’à propos ? Faire l’histoire du silence aux XVIIe et XVIIIe siècles est très enrichissante. En 1771, paraît un ouvrage L’Art de se taire, de l’abbé Dinouart, qui eut un grand retentissement. Dinouart distingue onze sortes de silences : prudent, artificieux, complaisant, spirituel, stupide, méprisant, mais aussi silence d’humeur d’approbation. Pour lui, l’art de bien gouverner implique l’art de se taire. Le silence s’accompagne d’une attitude corporelle : geste mesuré, maintien, regard. Ajoutons qu’il y a aussi les silences d’inertie, de sang-froid, d’incrédulité, de doute, de délicatesse, de respect. Le silence peut être aussi l’aboutissement de la haine. Il peut introduire une distance dans un couple saccagé par des rancœurs longtemps accumulées. Le livre d’Alain Corbin invite à la méditation et développe une manière originale de faire de l’histoire. Fiche de l’Observatoire Foi et Culture (OFC 2016, n°30) sur Histoire du silence. De la Renaissance à nos jours d’Alain Corbin Mardi 1er novembre 2016 a 10h30 Fete de la Toussaint Comme son nom l’indique, la Toussaint est la fête de tous les saints. Chaque 1er novembre, l’Église honore ainsi la foule innombrable de ceux et celles qui ont été de vivants et lumineux témoins du Christ. Si un certain nombre d’entre eux ont été officiellement reconnus, à l’issue d’une procédure dite de « canonisation », et nous sont donnés en modèles, l’Eglise sait bien que beaucoup d’autres ont également vécu dans la fidélité à l’Evangile et au service de tous. C’est bien pourquoi, en ce jour de la Toussaint, les chrétiens célèbrent tous les saints, connus ou inconnus. Cette fête est donc aussi l’occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles. La sainteté n’est pas une voie réservée à une élite : elle concerne tous ceux et celles qui choisissent de mettre leurs pas dans ceux du Christ. Le pape Jean-Paul II nous l’a fait comprendre en béatifiant et canonisant un grand nombre de personnes, parmi lesquelles des figures aussi différentes que le Père Maximilien Kolbe, Edith Stein, Padre Pio ou Mère Térésa… La vie de ces saints constitue une véritable catéchèse, vivante et proche de nous. Elle nous montre l’actualité de la Bonne nouvelle et la présence agissante de l’Esprit Saint parmi les hommes. Témoins de l’amour de Dieu, ces hommes et ces femmes nous sont proches aussi par leur cheminement – ils ne sont pas devenus saints du jour au lendemain -, par leurs doutes, leurs questionnements… en un mot : leur humanité. La Toussaint a été longtemps célébrée à proximité des fêtes de Pâques et de la Pentecôte. Ce lien avec ces deux grandes fêtes donne le sens originel de la fête de la Toussaint : goûter déjà à la joie de ceux qui ont mis le Christ au centre de leur vie et vivre dans l’espérance de la Résurrection. Mercredi 2 novembre 2016 a 19h00 Commemoration des defunts La prière pour les défunts est un témoignage de l’affection que nous leur portons. Il y a certes d’autres signes d’affection ; les fleurs qui envahissent les cimetières manifestent l’attachement des vivants à ceux qui les ont quittés. Mais l’amour le plus lucide et le plus efficace se traduit par la prière à l’intention de ceux dont nous ne pouvons qu’espérer qu’ils ont découvert Dieu en plénitude. La prière peut rejoindre et aider nos défunts dans leur désir et leur recherche de Dieu, à travers ce qu’ils ont vécu sur la terre. Dieu seul connaît le mystère de cette rencontre où notre prière peut toujours les accompagner. Quand l’Eglise invite à prier pour les défunts, elle invite aussi à poser un acte de foi en la communion des saints et en la vie éternelle à laquelle tous les hommes sont appelés. Comment, dans la foi, vivre une relation entre vivants et morts ? Il y a deux conditions. La première est de renoncer à garder celui qu’on a perdu, "ne me retiens pas" disait Jésus à Marie de Magdala. Il est nécessaire de "laisser partir" celui qui est mort : on ne peut pas le retrouver de la même manière qu’auparavant. La seconde condition est d’accepter l’idée que les défunts ne sont ni inactifs, ni indifférents à la vie de ce monde. Il en va du Royaume pour les défunts comme pour les vivants. En Dieu, désormais, ils vivent l’amour pour nous, mieux qu’on ne peut le faire sur terre. A ces conditions, il est possible de chercher à vivre une communion de pensée avec les défunts, dans la foi au Christ ressuscité. Le bonheur promis dans l’au-delà ne risque-t-il pas de nous faire oublier le Royaume déjà commencé sur la terre ? Nous ne devons jamais oublier que le ciel éternisera tous les actes d’amour et de service que les hommes ont accomplis sur cette terre. Partout où des hommes se convertissent, font oeuvre de justice, de liberté et de respect des autres, une image du royaume de Dieu se laisse deviner. Lors de la messe pour les défunts, nous nous souvenons de tous ceux qui nous ont quittés. Dans nombre de diocèses, beaucoup de paroisses ont invité plus particulièrement les familles des défunts de l’année, mais accompagnés par la communauté chrétienne qui avec eux, se souvient et prie, pour tous ceux qui nous ont quittés et qui nous rattachent au temps où nous les avons connus, aux liens nouveaux qui se sont tissés au-delà de la mort. Invités aussi à ouvrir notre prière à tous les morts que nous ne connaissons pas, victimes de la maladie, d’un accident, de la violence, d’un cataclysme, de la guerre et de la folie des hommes. Prenons le temps de nous retrouver et faisons mémoire de tous les défunts, nous réaffirmons ainsi notre foi et notre espérance en la promesse de Jésus : "Je suis la resurrection de la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais". Illustrations: Les précurseurs du Christ avec les saints et les martyrs, Fra Angelico, 1424. Le Jour des morts, William Adolphe Bouguereau, 1859 Portail de la liturgie catholique