Chapitre 5

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Chapitre 5
LIVRE II * UNIVERS RHODANIENS.
CHAPITRE V
MISE EN VALEUR DU FLEUVE, EXPLOITATION DU PASSAGE, SYSTEMES PORTUAIRES.
1 Cit. dans D.Faucher, Plaines et bassins, ouvr. cit. p. 240 ; L. Bruguier-Roure, Cartulaire des églises, maisons,
ponts et hopitaux, ouvr.cit. p. XXII et note 2.
2 Quiqueran de Beaujeu, La Provence louée, éd. cit. (1614) p. 67-68.
3 Ibid. p. 69, Lantelme de Romieu évoque un canal qui traversait la Camargue, « fait à main d’homme expressément
pour engraisser le terroir et l’arroser en esté et abreuver le bétail aujourd’hui vide par négligence», BMAR, ms
240 f. 180. Sur le canal Saint-Julien utilisé pour l’arrosage depuis 1235 sur le canal de l’Hopital, sur l’utilisation
des eaux du Coulon à Cavaillon (1505) ou sur la dérivation des eaux de la Durance (1537) et les travaux d’Adam
de Craponne, voir R. Caillet, Le canal de Carpentras, ouvr. cit. p. XIV ; sur les hortelages périurbains et surtout
les prés, M. Hébert, Tarascon, ouvr. cit. p. 7 ; L. Stouff, Arles, ouvr. cit. p. 53 ces cultures sont irriguées à l’aide
de noria dont on connaît d’autant mieux le fonctionnement, qu’elles étaient indispensables dans les salines.
4 M. Th. Lorcin, «L’appropriation du sol dans la région d’Anse aux XIVe –XVe siècles, Bulletin du Cenre d’Histoire
Economique et Sociale de la Région Lyonnaise, 1980/1 p. 1-13.
5 ADBR, III G 16 (Livre noir) f. 92 et BMAR, ms 869 f. 240 (1223) Hec est carta facta super ordinationem viarum
et abeuratorium magni Rodani prout defluit apud magnum mare ; on en dénombre 12 entre la Roubine comtale et
la Caulonam. L’installation suppose une définition de l’espace public, de ses voies d’accès, un renforcement de
la levée, une surveillance. Les abreuvoirs arlésiens ont entre 4 et 12 cannes d’ouverture. Prix-fait de l’abreuvoir
de Barjac en 1506 dans ADG, E 937 au 17 X 1506 (Saint-Gilles). Au début du XIIIe siècle les points d’accès au
Rhône sont, dans le territoire de Saint-Gilles, probablement réduits à 3.
6 Cartulaire de Trinquetaille , éd. cit. p. 360 note 2. Sur Aigues-Mortes, N. Lasserre, Histoire populaire d’AiguesMortes, Nîmes 1937 p. 29 ; en 1329 on apprend que les habitants du Mas-d’Agon doivent aller chercher de
l’eau potable avec leurs charettes à 2 lieues entre Notre-Dame-d’Amour et Villeneuve. En 1483 les habitants se
plaignent du manque d’eau potable en Camargue, (AMAR, BB 5 au 25 IV) ; plaintes lyonnaises sur le manque
d’abreuvoirs en 1481, AMLY, BB 352 c. 3 , BB 34 f. 180 v° (1516). Compromis entre les habitants de Pierrelatte
et ceux de Donzère pour droit de passage et d’abreuvage au Rhône 21 VI 1295, RD, t. III n° 14544. De même
entre Loriol et Livron en 1297 à Dommazan, RD, t. III, n° 14857 vidimus du 4 VIII 1478.
7 Scènes décrites par Benoit Maillard, Chroniques, éd. cit. p. 69 ; G. Paradin, Mémoires de l’Histoire, ouvr. cit. p.
281 ; Cl. De Rubys, Histoire civile et consulaire, ouvr. cit. livre 3 p. 354 et 366.
8 G. Agricola, De mensuris ac ponderibus, Bâle 1550 ; Br. Champier, De re cibaria, XVI, 9 éd. cit. p. 500 sq. ; L.
Stouff Arles ouvr. cit. p. 83 ; Cl. Guillemain, Histoire des eaux publiques à Lyon du XVIe siècle à nos jours, Lyon
1934, et Br. Champier, De re cibaria, XVI,9, éd. cit. p. 499.
9 Jodocus Sincerus alias Zinzerling, Voyage dans l’ancienne France (1616), éd. Thales Bernard, Paris Lyon 1859,
p. 265.
10 Br. Champier, De re cibaria, XVII, 1, éd. cit. p. 525. Avignon, AMAV, BB 4 f. 84 et 96.
11 Lyon : teintureries, AMLY, CC 27 f. 12 v° (1515) f. 16 v° ; mégisseries ibid. ,CC 31 f. 95, CC 42 f. 17 v°, f. 21, 23
(1551) ; triperies en Bourgneuf, CC 42 f. 25 ; blancheries à Valence près du monastère Saint-Ruf, ADD, E 2481
f. 30 v° (1441) ; à Viviers: ADAR, 2 E 7810 f. 101 v° (1477) ; gauchoirs à Bourg-Les-Valence en 1465, ibid. ,E
2497 ; à Arles, ADBR, 407 E 95 ( 6 VIII 1458). Pollution par déversements d’ordures et d’excréments, malgré
les statuts ; Arles, articles 47 et 48, éd. cit. p. 205. Interdiction d’ouvrir des égoûts dans le fleuve; en 1534, on
dénonce la puanteur des triperies le long du Rhône et l’infection des retraits des Précheurs, AMAR, BB 11 f. 121
v°; sur les retraits lyonnais, AMLY, BB 22 f. 59 v° (1495).
12 Br. Champier, De re cibaria, XVIII, 2 p. 554, 584.
13 Propos de Me Antoine Rouvière, Nîmois qui en 1547 agit en faveur du recreusement des roubines jusqu’à AiguesMortes.
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14 Les graveurs du Plan scénographique de Lyon en 1545 (Le plan de Lyon en 1550 , Lyon, 1990) représentent
plusieurs scènes de baignades d’hommes nus plongeant dans la Saône. A Avignon en juillet 1449 le Conseil
demande l’interdiction des baignades attendu les morts et dangers, AMAV, BB (2) f. 67.
15 L. Coulon, Les rivières de France, ouvr. cit. t. II p. 16 ; J. Taxil, Traité de l’épilepsie, Lyon 1602 p. 91 ; bains dans
les étangs à la Saint Jean-Baptiste, Le siècle des Platter, t. II Le voyage de Thomas Platter, éd. cit. p.203 ; pour
Lyon, Br. Champier, De re cibaria, XVI,9, p. 504.
16 Arles dispose de 21 moulins à vent en 1437, de 27 en 1560. Aucun «moulin d ‘aygue » n’y apparaît entre 1400
et 1458 ; moulins-terriers : en 1398 le moulin delphinal de Saint-Symphorien d’Ozon est établi sur l’Auzon,
ADI, VIII B 304 f. 182 ; ils sont à Vienne le long de la Gère ; au pied de la costière à Valence ; sur la rive du
Vernou à Condrieu (ADR, 3 E 3757 f. 271 v°) ; à Lyon sur les pentes de Vaise. En 1388 le Vaillant lyonnais fait
apparaître 7 moulins sur Rhône,mais 24 ponctuant les pentes très fortement aménagées de la Duchère, d’Ecully,
de Francheville etc.
17 J. Rossiaud, DRM, t. II p.218-224. Bien qu’ils «tirent à eux le cours de l’eau (AMLY, BB 24 f. 220 v°.) ils sont
parfois amarrés au piles de pont malgré les interdictions ; ainsi à Montmélian en 1300, à Avignon entre 1478 et
1485, à Pont-Saint-Esprit et Vienne peu avant ces dates, à Lyon entre 1500 et 1505. L’usage abusif des moulins à
nef est souligné par les ingénieurs du XIXe siècle, AN, F 14/6516 dossier 40 (1850).
18 Sur le commerce de la pierre dans l’Antiquité, P. Dufournet, «Pierres blanches et carrières de Seyssel », MAR 34, 1973, p. 129-152. Ce beau calcaire urgonien est mentionné par J.Rondelet dans son Art de bâtir, mais on ne le
trouve que par bribes dans les baies ou dans les bas-reliefs. Sauf exception (Vienne en 1461) la pierre est achetée
dans des carrières proches ; voir pour Lyon AMLY, CC 373 f. 29 v°, CC 384 (1395), BB 16 f. 144-146 (1478), BB
24 f. 215 (1499), CC 559 f. 56 v° (1504), BB 30 f. 5 (1512) ; pour Tournon, ADAR, 2 E 7407 f. 50 v°(1552) ; pour
Vienne AMVI, BB 8 b f. 21 et 22 v° (1461), BB 12 f. 31 (1508) ; pour Bourg-les-Valence et Valence, AMBLV, CC
30 f. 438 v° (1492) CC 31 f. 791 v° (1504), CC 32 c. 4 (1514) ; AMVAL, BB 2 f. 494 v°, BB 3 f. 10 et 29 ; pour
Avignon, AMAV , FF Procès du Rhône f. 2182 ; pour les Saintes-Maries ADBR, 395 E 88 (1449) ; les pierres de
la Tour de Constance d’Aigues-Mortes viennent de l’amont de Remoulins.
19 ADR, 10 G 1504 (1503), AMAR, CC 141 (1424) et AMTAR, BB 14 (1531).
20 Lyon achète sa chaux à Vaise, au Port-Masson, à Thoissey, à Mâcon, à Tournus, et en Bourgogne , AMLY, CC
472 (1482), CC 586, CC 595 p. 40 à 56 (1508) ; mais aussi sur le Haut Rhône à Balan, CC 429 f. 34 ; Vertrieu CC
446 f. 5 et 15 (1472), Saint-Sorlin CC 448/1 (1473). Bourg-les-Valence et Valence se fournissent à Chateaubourg,
Cornas (CC 29), La Roche de Glun ( CC 30, c. 1 et 3) ; Romans s’approvisionne à Loire ( AMROM, EE 2 c.4,
1536). On trouve des fours à Durtail, au Pouzin, à Rochemaure, au Teil, à Beaucaire. Des tuileries y sont le plus
souvent associées.
21 A. Bossi, Statistique générale de la France, département de l’Ain, Paris 1808 ; P. Cattin et alii , Billiat et sa
région au XIVe siècle, ouvr. cit. d’après ADCO, B 6939, droit de 4 d. genev. par table. A Lyon en 1503 on fait
appel à eux pour tirer avec leur orpail le gravier d’une barque enfoncée ; on se plaint des pertuis qu’ils font dans
les berges de Saône (AMLY, CC 554 f. 46 v° et BB 58 f. 308) ; pour le Midi voir J. Combes, «La monnaie de
Montpellier », FHLM, Alès 1976 p. 146.
22 Tous les fonds municipaux gardent de multiples traces des cadeaux faits aux princes : carpes, bèches anguilles,
saumons, brochets, esturgeons. Les qualités variables des poissons sont minutieusement analysées par Bruyerin
Champier, De re cibaria, XX 13, p. 544, XVIII, 3 p. 557, XX,6, p. 611 ; l’auteur distingue les poissons du
pauvre et ceux du riche. Les riverains sont attentifs au retour annuel des migrateurs (esturgeons, aloses, anguilles,
lamproies) voir AMLY, BB 30 f. 294 v° (1513), et à l’environnement des espèces sédentaires ( turbidité, salinité
etc.).
23 Double reconnaissance des droits de souveraineté et de seigneurie, voyez ci-dessous, chap. IV. Concessions dans
AMAV, FF Procès du Rhône f. 1583 sq. ; accensements et affermages dans ADR, 10 G 2216 (1436), ADI, VIII
B 228 f. 118 (1383) ; ADAR, 3 E 168/4 (1450), ADBR 402 E 126 (1448).
24 Br. Champier, De re cibaria, XVIII, 3, p. 557.
25 J. Rossiaud, DRM , s.v. «filets et engins de pêche» et «bennes».
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26 AMAV, FF, Procès du Rhône, f. 2836 ; AMOR, FF 65 (Cadenet) ; ADV, E Martin 466 f. 392 (1480), et ADBR,
395 E 69 f. 932 (1433) ; la «voletaille » est si prisée que lorsqu’un rassemblement honorable est prévu, ville
ou sénéchaussée donnent ordre de ne laisser sortir aucune espèce de gibier hors du Royaume, AMNIM, RR 10
(1495). La chasse aux oiseaux et oiseaux de rivière du Scamandre est louée contre 1/6e des prises, ADG, 2 E /1/
56 (1551). Autre arrentement moyennant 1/9e (1555). A Canavère en 1520 pour 400 douzaines de lapins, ADG,
E 947 ; aux Iscles, 3 ans pour 60 fl./ an, ibid. 2 E 1/504 f. 85 (1497).
27 J.L. Michelot, Les réintroductions animales en Rhône-Alpes, Lyon 1991, p. 110 ; M. Blanchet, Le castor et son
royaume, Neufchâtel 1977.
28 M. Th. Lorcin, Les campagnes, ouvr. cit. p. 31 ; M. Zerner, Le cadastre, le pouvoir et la terre. Le Comtat
Venaissin pontifical au début du XVe siècle, Rome 1993 p. 225. La superficie en prés représente 13% du terroir
à Pierrelatte, 18% à Caderousse ; la part est comparable dans les vallées de l’Eygues et de l’Ouvèze. D’après le
c.r.p. de Rochetaillée, (1396-1392) 10000 quintaux de foin descendent vers Lyon, chaque année. Une quantité
importante est également achetée à Anthon et Chasey (AMLY, CC 385 f. 629 et 636 v°) ; aux XVe-XVIe, les
Viennois achètent leur foin à Montluel, AMVIE, BB 13 f. 73. Au XVIe siècle les Lyonnais se fournissent à Balan,
Rochefort, Saint-Genis d’Aoste, ADR, 3 E 5305, 3 E 3766 f. 316 (1542). Les Avignonnais s’approvisionnent à La
Palud, Mornas, Oiselet, Montfaucon, Roquemaure-Lers, ADV, E Pons 4 f. 52 v°(1446), Beaulieu 708 f. 261, 695
f. 204 v° (1436), 1001 (1479) etc.
29 Chr. Toussaint-Soulard, « L’utilisation agricole de l’espace inondable par la Saône en Mâconnais : permanences
et changements», dans La Saône axe de civilisation, ouvr. cit. p. 215-234.
30 C.r.p. de Jonages 1534, probablement 280 à 300 bateaux de fagots en un an et 300 à 350 de bois de four. Sur la
mayère, voir J. Rossiaud, DRM, s.v. Brotteaux., et Ch. Galtier, Entre Languedoc et Provence, Les vanniers de
Vallabrègues, Grenoble, 1980.
31 A. Allix, L’Oisans, ouvr. cit. p. 69 ; M. Th. Sclafert, Le Haut-Dauphiné, ouvr. cit. p. 265 sq ; P. Bozon, Histoire
du pays vivarois, ouvr. cit. p. 68.
32 F.Benoit, «Les chaumières à absides de la Camargue. La cabane, origines, description, mode de construction»,
Revue de folklore français,1938, t. IX ; J. Boyer, «Document inédit sur la construction des cabanes en Camargue
(1607)», Ethnologie française, 1976/2, p. 142 ; J. Rossiaud, DRM, s.v. cabane, t. II p. 73-74.
33 Les problèmes généraux sont abordés par J. Rossiaud, « Les ports fluviaux au Moyen Âge. France, Italie, dans
Ports maritimes et ports fluviaux au Moyen Âge, XXXVe Congrès de la SHMES, La Rochelle 2004, Paris 2005,
p. 9-19.
34 J. Rossiaud, DRM, t. I p. 45-47, note 26 et carte p. 46. Presque tous sont fixés près des ports-traversiers.
35 A Tarascon en 1544 on se réfère toujours au tarif de 1298 (AN, H 4 3010/1) ; fréquemment les termes génériques
d’avoir de poids, de robe, de charge ou de marchandise font office de références bonnes pour tout saisir. Excellent
exemple d’écarts à la valeur réelle : La Voulte, 1446 : charge de petite valeur paie 6 d. ; de moyenne valeur 9
d. ; d’épicerie, 12 d. (AN, H4 2960). A Beaucaire la charge de gingembre paie comme celles de poix, de suif, de
chanvre ou de peaux. Pour la sophistication, voir ci- dessous, chap. V.
36 Exemption pour ceux qui habitent le mandement et pour les productions de leur cru ; demi-péage (parfois franchise)
quand l’achat ou la vente ont lieu dans le mandement du péage. Nobles et clercs sont exemptés. A Beaucaire la
femme solitaire est franche, à Montbellet les pauvres peuvent s’affranchir en disant trois Notre-Père devant la
croix du lieu. A Lène-Savasse, les marchands sont francs s’ils vont en pèlerinage, à un mariage, à un baptême ou
pour arbitrer, ADI, B 2898 f. 46. D’assez nombreuses villes jouissent d’exemptions particulières ou générales (
ainsi Romans, en Dauphiné). Les abonnement sont courants à Belleville, Givors, Caderousse, ou Avignon.
Le crédit est accordé selon des modalités variables. Pour Lers, ADV, E Beaulieu 730 au 23 I 1452. A Avignon au
milieu du XVe siècle, le délai est d’environ un mois pour les viages, avant que courent les intérêts, ibid. Beaulieu
757 f. 226 v°, 301 etc.) On règle en 1439 des dettes péagères vieilles de six ans (ibid. Beaulieu 700 f. 198) ;
même chose à Viviers en 1476 (ADAR, 2 E 7809 f. 6). A Crussol en 1471 on présente comme coutume de bonne
observance, le paiement par les viages en fin de saison. Les gabelles royales leur consentent un crédit de 4 mois
(ADBR, 407 E 33 au 2 VI 1451).
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37 Oranges : 4,2% entre Avignon et Lyon en 1517 (ADV, E Pons 1888 f. 69 et 214 v°). Pour le sel les patrons règlent
les péages avec le sel transporté remboursé par le voiturier au marchand au prix d’achat aux salins, ADV, E Martin
210 f. 5 (1429). En 1546 le poids des péages jusqu’à Lyon est de 20 £ par muid soit 7,7% du prix de vente dans
cette dernière ville, AV 64/19/8. Au XVIIIe siècle les péages du Rhône prélèvent 350000 £ sur un trafic de 100
millions, soit O,35 % (F. Braudel, Civilisation matérielle, ouvr. cit. t. III p. 248).
38 Gages : Givors , ADR, 12 G 1107 (1346) : Saint-Symphorien- d’Ozon, témoignage de J. Alexi de Romans, ADI, B
2898 (1446) ; il entre dans les greniers du sire de Caderousse entre 400 et 500 émines de sel selon les années, soit
autant que dans une boutique de grand marchand. La pratique quasi- systématique du crédit entraîne la présence
à peu près permanente d’un notaire qui facilite les opérations commerciales.
39 J. Rossiaud, «Les ports fluviaux », art. cit. et Id. DRM, s.v. port. Sur coincidence port-gué » voir L. Bonnamour,
« Archéologie du lit mineur de la Saône, dans Dynamique du paysage, 1997, p. 163.
40 Voici leur nombre et les distances qui les séparent, avec distinction entre les bacs volants et les autres :
Haut-Rhône (Seyssel-Lyon) : 43 pour 150 km dont 17 trailles (3,5 et 8,8 km).
Basse Saône de By à Lyon : 22 pour 76 km dont 10 trailles (3,75 et 7,6 km).
Rh. Moy . de Lyon à P.St-E. 34 pour 193 km dont 23 trailles (5,67 et 8,39 km).
Bas Rh. de Montel. à Arles : 11 pour 81 km, dont 9 trailles (7,3 et 9 km).;
Isère, de Grezy à Confolens : 30 pour 158 km dont 16 trailles (5,26 et 9,8).
Il existe 5 passages entre Villeneuve-la-Balme et Anthon (23 km) ; 11 entre Chavanay et La Roche-de-Glun (54
km).
41 J. Rossiaud, DRM s.v. port, et C. Lonchambon, Les bacs de la Durance du Moyen Âge au XIXe siècle, Aix 2001.
A Avignon le dispositif nécessite 2 barques sur un bras, 2 sur l’autre avec 4 compagnons pour chaque en eaux
ordinaires et 6 en hautes-eaux (règlement de 1430). Théoriquement 16 à 24 hommes travaillent au port ; au moins
8 à 12 en permanence. A Arles au XVIe le port dispose de 4 bateaux : 1 port, 1 carreton, 1 courte, 1 bette.
42 J. Rossiaud, DRM, t. II p. 277. A Vallabrègue par exemple les passants ne paient rien s’ils vont au baptême, au
mariage ou aux funérailles d’un parent, en pélerinage, régler un conflit commercial, ou bien faire les foins ou les
moissons du terroir, ADG, E 511.
43 Nombreux achats faits dans le Comtat et recevables aux ports de Montdragon, de La Palud, à la Traille (de
Sorgues) à Rognonas où l’on mesure la laine, ADV, E Beaulieu 752 f. 187. Les tuiliers d’Arras livrent leur
production sur la berge du Rhône à Tain, ADD, E 2566 f. 114 v°(1530). Les troupeaux transhumants sont pris
en charge au port de Pertuis, voir J. Y. Royer « Le journal de Boé de Barras, un entrepreneur de transhumance au
XVe siècle », Les Alpes de lumière, 98, 1988. Bail du port d’Arles du 21 V 1569, dans Bulletin de la Société des
amis du viel Arles n° 63, 1987.
44 Lyon : ADR, 10 G 749/4 (1340) ) Vienne : M. Rey Guide des étrangers à Vienne, Vienne 1890, p. 110 ; SaintGilles, ADG, H 33 (1281) et E 939 au 12 I 1511 ; Montpellier, Les Etangs, ouvr. cit. 1986, p. 68 sq ; J. Rossiaud,
Réalités et imaginaire. I L’espace fluvial , t. I p. 279 ( Rochetaillée) ; II p. 414 (Valence) ; II p. 465 (Caderousse),
III p. 603 (Saint-Gilles). Sur l’origine possible, A. Stoclet, Immunes ab omni teloneo, Louvain-Rome 1999 p.
162.
148 Lieux communs dans J. Deniau, La commune de Lyon et la guerre bourguignonne, Lyon 1935 p.47-48 ; R.
Fédou ,Histoire de Lyon et du Lyonnais, Toulouse 1975 p. 95 ; M. Falque, Le procès du Rhône et les contestations
sur la propriété d’Avignon (1302-1818) , Paris 1908 p. 39 ; J . de Romefort, «la destruction du pont d’Avignon par
l’armée de Louis VIII en 1226 », MIHP 1930, p. 150.
45 Problèmes généraux abordés par D. Le Blévec, «Une institution d’assistance en pays rhodanien : les frères
pontifes», Cahiers de Fanjeaux, n° 13 1978, p. 87-110 ; M. N. Boyer «The bridgebuilding brotherhoods»,
Speculum, XXIX, 1964 p. 635-650. Id. Medieval french bridges , Cambridge Mass. 1976 ; J. Mesqui, Le pont en
France avant le temps des ingénieurs, Paris 1986.
Rappel rapide sur cet ensemble monumental :
1) Haut Rhône : Seyssel, œuvre attestée en 1265, J. Rosssiaud, Réalités et imaginaire, I, Espace fluvial (désormais
abrégé en E. Fl.), t. I p. 18 ; Chanaz, pont mentionné en 1298, E. Fl., I p. 19 d’après ADCO, B 10369 ; Pierrechâtel :
pont détruit par les glaces en 1226, RD t. III c. 347 ; mention d’un recteur de la maison du pont en IX 1290, E.
Fl., I, 24. ; Urebi ou Hurebi (à la confluence du Rhéby, au km 64), pont attesté en 1292 et dont les vestiges sont
décrits par Courtépée, E.Fl. , t. I p. 44-50 ;
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2) Basse-Saône : Châlon, B. Trémeau , «Le grand pont de Saône», MSHACh. N° 58, 1990 p. 197-260 ;
Mâcon : une charte de 1O77-1078 mentionne l’«entrée du pont » ; des analyses archéologiques confirment une
construction du milieu du XIe siècle, A.Guerreau, «La cité épiscopale» dans Histoire de Mâcon, dir. P. Goujon,
Toulouse 2000 p. 67-68 ; Lyon pont de Saône : une tradition veut que le chantier ait débuté sous l’archevêque
Humbert (1052-1076) ; l’œuvre était accomplie avant 1167, H. Hours Histoire du pont de Saône, Lyon 1996 et J.
Rossiaud E. Fl. t. I p. 116-127.
3) Rhône moyen : Lyon, pont du Rhône, J. Burnouf, J.O. Guilhot, M.O. Mandy, Chr. Orcel, Le pont de la Guillotière.
Franchir le Rhône à Lyon, DARA 3, Lyon 1991 ; J. Rossiaud, E. Fl. , I p. 142-272. Un premier pont sud (au droit
de Sainte Hélène) s’est effondré en 1190 ; un 2e pont est construit au XIIIe siècle au droit de l’ancienne rue
Serpillière, tronçon terminal de la Mercatoria sur le Rhône ; un 3e pont sur le site définitif est conçu sans doute
dès le temps du concile de Lyon II et prend forme au XIVe siècle. Vienne : le pont du Bas-Empire a probablement
subsisté, mais plusieurs fois métamorphosé par les ruines et les reconstructions partielles, jusqu’au XIe siècle,
voir P.Cavard, Vienne la sainte, ouvr.cit. p. 170-176. Un 2e pont attribué à Jean de Bernin et réalisé entre la fin
du XIIe siècle et 1250 a été édifié légèrement en amont des ruines du premier, J. Rossiaud, E. Fl. t. II p. 318-340,
et J. Berlioz et J. Rossiaud, «La route des merveilles», art. cit. p. 25-27. Valence : L’œuvre du pont est active,
malgré des interruptions dans la 2e moitié du XIIe et au XIIIe siècle ; des vestiges de ce chantier subsistaient il y
a 40 ans à 200 m. en aval de l’ancien pont romain, A. Blanc, Valence des origines aux Carolingiens, Valence 1964
p. 107, J. Rossiaud, E. Fl t. II p. 407-411. Pont-Saint-Esprit : chronologie bien connue (1265-1309), L. BruguierRoure, Chronique et cartulaire de l’œuvre des églises, maison, pont et hopitaux de Pont-Saint-Esprit (1265-1791)
Nîmes 1889- 1895 ; D. Le Blévec, « L’assistance à Pont-Saint-Esprit (XIIIe-XVe siècles), PH fasc. 138, 1984 p.
407-424 : fournit des aperçus commodes sur la construction et le légendaire du pont. Contexte dans A. Girard,
L’aventure gothique entre Pont-Saint-Esprit et Avignon du XIIIe siècle au XVe siècle, Aix 1996. Iconographie
précieuse dans J.C. Kayser, Le pont du Saint-Esprit, Bagnols sur-Cèze 2000.
4) Isère : Romans, pont mentionné en 1033, emporté en 1219, et reconstruit sous Jean de Bernin ; prend son apparence
définitive entre 1387 et 1404 avec 4 arches de pierre, U. Chevalier, «Notice sur le pont de Romans », BSASD, 1867
p. 308 et P. Cavard, Vienne la sainte, ouvr. cit. p. 178-180. La Sône : pont attribué à J. de Bernin ; la fabrique est
toujours active en 1323 ; l’ouvrage est abandonné peu après, J. Rossiaud, E.Fl t. II p. 384.
5) Bas-Rhône : Avignon, l’existence d’un pont du Bas-Empire ne fait pas de doute ; le premier pont médiéval achevé
en 1187 a été détruit en 1226 ; un second pont sur le même emplacement a été édifié au XIIIe siècle ; un troisième
édifice plus ambitieux que les précédents est entrepris sous le pontificat de Clément VI ; voir D. Carru, «Le Rhône
à Avignon, données archéologiques» dans Le Rhône romain, Gallia 56, 1999 p. 117-118 ; J. Granier, S. Gagnière,
R. Perrot, « Contribution à l’étude du pont Saint-Bénézet», MAV 6e série, t. V 1971, p. 67-93. D.M. Marié, Le pont
Saint-Bénezet, Histoire et réalités, Versailles 1953 ; P. Pansier, Notes et documents sur le pont Saint-Bénezet, I
1226-1450, BMAV, ms 5703, II 1451-1807, ms 5704. Beaucaire-Tarascon : après des travaux fin XIIe début XIIIe
siècle, interrompus par la croisade, un pont (de bateaux avec section sur palées ou sur piles) est réalisé avant 1251.
Existence certaine 14 ans, probable 90 ans , J. Rossiaud, E. Fl. t. II p. 525. Arles : un pont (de bateaux) établi sur
l’ancien site romain et ses têtes solides du IIIe siècle (Bourgneuf) est déplacé au XIIIe siècle vers le Méjan où l’on
construit des attaches en dur ; J. Rossiaud, E. Fl. t. III p. 695-713. Fourques : des substructions visibles au XVIIe
siècle et attribuées aux Romains, peuvent constituer les vestiges d’un ouvrage du XIIe siècle
6) Durance : Bompas entreprise en cours entre 1166 et 1197, peut être achevée dès les premières années du XIIIe
siècle, C. Lonchambon, Les bacs, ouvr. cit.t. I p 100-101. ; J. Rossiaud, E. Fl. t. II p. 515.
46 Les initiatives de la phase 1 sont épiscopales ; les laiques participent aux décisions dans la phase 2 ; les
communautés sont associées à l’entreprise lors de la phase 3.
47 Vienne, E. Fl. t. II p.330-336 ; Orange, ibid. p. 470 ; Urebi et Chanaz, ibid. t. I p. 19 et 44.
48 Les sociétés de fratres regroupant temporairement des puissances auparavant concurrentes, cèdent la place aux
autorités municipales. A Avignon dès le XIIIe siècle, à Lyon au XIVe siècle ; P. Pansier «Histoire de l’ordre des
frères du pont (1181-1410) »,
AACV 1920-1921 p. 5-74 ; D. Le Blévec, «Une institution d’assistance »,
art. cit. p. 90 sq. ; J. Rossiaud, E. Fl. t. I p. 148, 162, 167 (Lyon) et t. III p.708-712 (Arles). L’utilisation des
maîtres les plus réputés par plusieurs chantiers a été relevée par J. Mesqui, Le pont en France, ouvr. cit. p. 148 ;
pour le chantier AMLY, CC 508 p. 36 et 42, CC 540 p. 12. En 1545 Antoine Genin et Olivier Rolland maçons
jurés lyonnais visitent le pont de Vienne, AMVIE, BB 17 f. 19 et BB 19 f. 33 ; en 1460 le caladier de Pont-SaintEsprit calade le pont d’Avignon, BMAV, ms 1704 f. 50, de même en 1483, AMAV, BB 10 f. 45.
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49 R. Perrot, J. Granier, S. Gagnière, «Contribution à l’étude du pont Saint-Benezet», art. cit. p. 67. R. Lotte, La
construction d’un pont sous la Renaissance, le pont neuf de Toulouse, Paris 1982 ; J. Rossiaud, E. Fl. t. I p. 257258.
50 Avignon : les arcs sont faits de 4 rangées de claveaux juxtaposés, dont les lits se suivent mais ne se liaisonnent pas
entre eux. Ils ne sont rendus solidaires que par le massif de maçonnerie qui les surmonte et les charge, Congrès
archéologique de France, LXXVIe session, Avignon 1909, Paris 1910, p. 47 ; A Lyon en 1334 on signale qu’un
«demy arc» vient d’être construit, CMVLY ed. cit. n° 89 p. 169 ; ce qui explique les termes du procès-verbal de
visite de 1396 dans lequel on parle du pont neuf et du pont vieux, manifestement accolés l’un à l’autre. En 1488
on fait forger des barres de fer qui lient les arches (AMLY, CC 519 poèce 61) . La mer des histoires, Lyon 1491,
BMLY, incun. 277.
51 Le pont de bois du pont du Rhône de Lyon a en 1447 360 pieds de long et repose sur 30 chevalets, il revient à 120
£, RC, t. II p. 527 ; une pile (ou plutôt une demi-pile) coûte 255 £, ibid. p. 575. Pour Vienne, J. Rossiaud, E. Fl. t.
II p. 335. En bref les maîtres du XVe siècle faisaient donc leur ce qu’écrivait Gautier au début du XVIIe siècle :
« il faut que l’on donne aux arches entre les piles un passage égal à celui que la rivière a dans son lit naturel ».
52 Avignon, interruptions les plus longues : de X 1430 à V 1437 ; de IX 1471 à IV 1482. A Vienne entre 1408 et
1413/14 ; entre 1421 et 1428 ; entre 1459 et 1462.
53 Lyon, AMLY, BB 30 f. 78 v° (1512) ; Avignon, P. Pansier, « Les sièges du palais d’Avignon sous le pontificat de
Benoit XIII », AACV, 9e a, 1923 p. 21 (1398) ; AMVAL, CC 27 f. 302 (IX 1443) ; pallière au travers de la Saône,
AMLY, RC t. II p. 355 ; une et parfois deux chaines sont installées devant Pierrecize et/ou Bourgneuf, et une
chaine aval entre Saint-Michel d’Ainay et Saint-Georges, cette dernière ayant plutôt des fonctions de contrôle
commercial ; à l’amont, 5 barques soutiennent la chaine. A Ainay en 1544 il en faut 7. En 1550 on installe une tour
d’engin afin de faciliter les manœuvres (AMLY, CC 991 f. 41-42).
54 Les événements déterminent une chronologie qui est à quelques nuances près partout la même ; on met hâtivement
en défense et, le danger passé, la besogne est reprise et nécessite, pour des raisons financières, plusieurs dizaines
d’années. ; seule Avignon échappe – on sait pourquoi- à ces lenteurs.
55 Lyon –Royaume : à Bourgneuf comme en aval entre le Sabliz et la porte Saint-Georges, les jardins «boivent en
l’eau ». A l’Empire sur le Rhône les vastes ténements de l’Hopital et des Cordeliers interdisent (avant 1538) une
liaison directe entre l’amont et le pont. A Avignon en 1226 Nicolas de Bray prétend que lors du siège, 3 hommes
passaient difficilement de front au pied de la Martinenque. Fin XVe les charrettes y passent (AMAV , FF Procès
du Rhône f. 1542 sq.) ; les statuts de 1244 prévoient le passage des bêtes de somme ( éd. cit. art. n° 147) ; pour
Lyon au XVIe, J. Rossiaud, «Du réel à l’imaginaire. La représentation de l’espace urbain dans le plan de Lyon de
1550 » Le plan de Lyon de 1550 , Lyon 1990 p. 29-45. A Arles, dans la cité la privatisation des lices a atteint une
telle ampleur qu’il est impossible de circuler le long des murailles. En 1440 les conseillers s’en inquiètent mais
laissent le mouvemenr se poursuivre.
56 J. Rossiaud, E. Fl. t. II p. 312-317 pour Vienne ; ibid. p. 405-424 pour Valence avec M. Goy, Topographie
religieuse de Valence entre le IVe et le XVe siècle, Mémoire de maîtriseLyon 2, 1992, dactyl. ; J.L.Taupin, «Les
murs d’Avignon», dans Les monuments historiques de la France, t. XVII fasc. 2-3, 1971 p. 140-186. Utiles
compléments d’ordre topographique dans D. Carru, « Le Rhône à Avignon, données archéologiques», dans Le
Rhône romain, Gallia 56, 1999 p. 109-120. Voir carte n°.
57 A Mâcon le pont est au sud du vieux castrum et de l’enclos canonial ; à Pont-Saint-Esprit il est jeté à l’amont
de l’agglomération, assez loin de l’enceinte du XIe siècle, et se retrouve à l’extrêmité nord du bourg enmuraillé
entre 1358 et 1388 ; à Lyon la position périphérique est indiscutable pour le pont de Saône élevé au XIe siècle à
quelques dizaines de toises de la porte amont de la cité, dans un espace vague, entre celle ci et le bourg Saint-Paul
en formation. Le premier pont du Rhône est très en aval de la ville ; le second, extérieur aux premiers remparts
(Grenette-Cordeliers) ; à Valence la traille est longtemps à Saint-Pierre-du-Bourg ; elle est située en amont de la
ville à Tarascon.
58 Des contraintes diverses, d’ordre économique ou politique peuvent conduire à modifier les choix initiaux. A
Valence, au XVe siècle, la traille est déplacée vers l’aval, à la Pêcherie pour des raisons politiques, J. Rossiaud,
E. Fl. t. II p. 412-414 ; A Arles au XIIIe siècle le pont de bateaux est déplacé de plus de 200 m vers l’aval, à
l’articulation du Vieux-Bourg et de la cité (les deux consulats sont unis depuis 1211) les consuls affirment par là
leur victoire sur les Baux. La traille tendue au même emplacement est en 1397 déplacée vers le Sud et le VieuxBourg, E.Fl. t. III p. 712-715. En temps de marasme les convoitises se font âpres et se traduisent par un nouveau
déplacement – éphémère- au profit du Vieux-Bourg. Vir carte n°.
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59 Les marchands valentinois ont des entrepôts à Grange, AMVAL, BB 3 ff. 122 v. et 130. Ces périphéries constituent
des espaces de relégation commodes quand l’encombrement portuaire paraît trop dangereux ; en XII 1454 à Arles,
on souhaite que la multitude des barques génoises soit mise à Trinquetaille, AMAR, BB 3.
60 Typique des bourgs rhodaniens le bourg Saint-Julien de Tournon : longue rue à partir de laquelle plusieurs ruettes
«chéent» en la rivière ; leurs débouchés constituent autant de débarcadères. Dans le vieux-bourg d’Arles une
douzaine de rues perpendiculaires aux berges témoignent des avancées urbaines successives
61 Les portes d’eau sont figurées dans J. Rossiaud, DRM s.v. port, t. II p. 276. Ex. d’une ruelle publique privatisée
puis transformée en port à Lyon : le port Dauphin, non loin du port Saint-Paul, et la ruelle Charbonnière devenue
port de la Pécherie sur la rive gauche, voir J. Rossiaud, E. Fl. t. I p. 82 et 102.
62 Le port Saint-Paul lyonnais est une placette oblongue d’une cinquantaine de m2, ombragée d’un orme avec,
fin XVe siècle, des escaliers d’une vingtaine de m de large entrant dans la rivière. Non loin le port Saint-Eloi
s’étendait sur 250 m2 avec une ouverture de 15 à 20 m. Le Sabliz à Saint-Georges était large de 30 m, profond de
15 à 25. Le port Saint-Jean n’avait pas beaucoup plus.
A Valence le port du Portalet du sel est fixé par une pallière (AMVAL, CC 33 c. 3 f. 15v°).
63 Au port de Rue-Neuve, réparé en 1458, une nouvelle chaussée est construite en 1480, élargie en 1520 et parée de
chuins (AMLY, CC 682 et BB 55 f. 113). En 1510 une règle d’alignement, prévoit, au port Chalamont, 36 pieds
entre les édifices et la levée en rivière ; E.Fl. t. I p. 104-113 et, pour Aurose, ibid. t. II p. 481-487 et BMAV, ms
5706 f. 49 et BB 11 f. 129 (1554).
64 Avignon : interdiction d’amarrer des radeaux hors du port de la Roche, AMAV, 1 J 311 ; Arles, Statuta ed. cit. art
133, de navigio onerato, p. 230 ; Avignon : interdiction d’entreposer plus de 2 semaines, Statuts de 1244 repris
en 1441 ; Lyon AMLY, BB 28 f. 186 (1510), CC 777 pièce 25 (confiscation éventuelle des bois), 1528. Plusieurs
ordonnances royales sur ces problèmes fort communs, voir Ph. Mantellier, Histoire de la communauté, ouvr. cit.
t. II n° 287 p. 415 (Tours 1433) ; voir aussi J. Rossiaud, DRM, t. II p. 175 s.v. Lamana; procédures d’approches,
comme sur la Seine voir S. Lacordaire, Les inconnus de la Seine, ouvr. cit. p. 124 : un officier «metteur au port»
installe le navire à son emplacement et le plancheieur pose la passerelle.
65 Les liaisons entre le fleuve et les graus ainsi que la bibliographie sont présentées dans J. Rossiaud, «AiguesMortes et le Rhône à la fin du Moyen Âge», dans Les ports et la navigation méditerranéenne au Moyen Âge,
Actes du colloque de Lattes, 12-14 novembre 2004, à paraître. Vers 1260 les patrons mouillant dans la baie des
Eaux-Mortes et préparant un voyage outremer viennent toujours en quête de clientèle arborer dans la ville leur
vexillum. La part des San-Gilliens dans la création d’Aigues-Mortes fut sans doute grande; Louis IX avait parmi
ses conseillers le San-Gillien Gui Foulque. Sur l’intérêt de Montpellier voir A. Germain, Histoire de la commune
de Montpellier, t. I Montpellier 1851 p.j. XII p. 195; J. Combes, « Origines et passé d’Aigues-Mortes », RHES
1972 p. 304-326; K.L. Reyerson Business, banking and finance in medieval Montpellier, Toronto 1985.
66 Les privilèges d’Aigues-Mortes sont confirmés malgré les facilités accordées à Montpellier (autorisation d’utiliser
les graus à la condition de payer le denier pour livre, 1321). Jacques Cœur exempte le port de la taxe de 10% sur
l’importation des épices.
J. Pagezy montre que de grands navires mouillent encore dans l’anse du Repos au début du XVe siècle (Mémoires
historiques, ouvr. cit. t. II p. 192) mais va un peu vite en affirmant qu’à la fin du XVe siècle son commerce
maritime est presque anéanti ( ibid. t. II p. 205). Au début du XVIe siècle des caravelles portugaises y apportent
encore du sucre ( ADV, E Pons 409 au 20 VIII 1506). Le port extérieur est encore largement ouvert au milieu du
XVIe siècle ( J. Pagézy, Mémoires, ouvr. cit. t. II pp. 236 et 521. Pour l’état de 1592 ibid. t. II p. 549. Pour son
activité saunière, AMBEAU, DD 29 f. 47 (1532) ; Génois et Catalans viennent y charger des blés, ADBR, 404 E
230 au 15 I 1465 et ADV, E Beaulieu 750 f. 118.
67 Histoire du commerce de Marseille, ouvr. cit., t. II p. 630-631.
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68 Mais liens Marseille-Narbonne, voir E. Baratier, «Marseille et Narbonne », dans FHLM, t. 45, 1972 ; liens
Montpellier-Marseille, dans Sayous-Combes, RH 1940 p. 355. Entre 1371 et 1400 les Languedociens sont à
Marseille comme chez eux. Entre 1380 et 1400 nefs et galères de Marseille et de Montpellier chargent et déchargent
indistinctement à Marseille et Aigues-Mortes. Les Arlésiens sont nombreux à Aigues-Mortes en 1358 ; en 1395
les marchandises que le Florentin Matteo Benini résidant à Arles, destine à Alexandrie sont expédiées par AiguesMortes, voir L. Stouff, Arles,ouvr. cit. t. I, p.227. Au XVe siècle les Génois chargent indifféremment à Bouc,
Arles, Aigues-Mortes, Sérignan ou Agde (J. Heers, Gênes au XVe siècle, ouvr. cit. p. 241). Bon nombre de patrons
et de marchands interrogés à Aigues-Mortes en 1559 et 1592, de Marseille, Martigues, La Ciotat, Toulon, font des
aller-et-retours fréquents entre leur port et celui d’Aigues-Mortes. Fin XVe retenons une alliance emblématique :
un fils de Jean Forbin épouse une fille de Michel Teinturier.
69 Selon l’édit d’Honorius (418) : « Arles est le lieu que la Méditerranée et le Rhône semblent avoir choisi pour réunir
leurs eaux et pour en faire le rendez-vous des nations qui habitent sur les côtes et les rives qu’elles baignent » ;
C. Jullian, «Arles et la civilisation méditerranéenne » CFR, Arles 1930, Tain 1931 p. 171-172 ; F. Benoit, «Arles
et l’ancienne marine à voile du Rhône », AHS 1940, p. 199-206 et surtout L. Stouff, Arles, ouvr.cit,. t. I p. 61-66,
195 sq. , 224 sq.
En 1545-46 la trafic mer-amont ou amont-mer, représente 56,7% des recettes du péage. Les Marseillais, principaux
acteurs avec 20% des recettes, trafiquent avec l’amont beaucoup plus qu’avec Arles (83% et 17% !) contrairement
aux Cannois (22,7% et 77,3%). Autrement dit, Arles est «ignorée» par les grands.
70 Le port a été maintes fois décrit, par MM. de Sourdis, La Lauzière, Lalande ; l’article 40 des statuts (éd. cit. p.
233) est le suivant : tenementum Arelatis comprehendimus quod hoc Statutum totum illud quod est ab Arelate
usque ad portum de Boco et etiam ipsum portum. Enquête de 1366 dans M. Hébert, Les péages de Basse Provence
occidentale d’après une enquête de la cour des comptes de Provence, 1366-1381, Mémoire de maitrise, Aix
1972, dactyl. ; 48% des patrons de mer actifs dans le delta autour de 1400 sont de Martigues ou de Berre. Pour
l’activité au XVe siècle, F. Reynaud, « Le mouvement des navires et des marchandises à Port-de-Bouc à la fin du
XVe siècle », RHES, 1956 p. 153-170 ; A. Schulte Geschichte der Grossen Ravensburger Handelsgesellschaft,
ouvr. cit. t.II p. 48-55.. Pour les grosses opérations, les mesureurs d’Arles se rendent sur place pour faire le travail,
ADBR, 404 E 322 au 26 V 1528. Le port est nommé « Bouc de Roze » dans ADR, 3 E 370 au 3 X 1553.
71 J. Heers, Gênes au XVe siècle, ouvr. cit. p. 238 ; L. Stouff, Arles ouvr. cit. p. 239, 245, 295 ; l’Avignonnais J.
Teissere fait travailler les cordiers de Beaucaire (AMAV, CC 753 f. 121) ; le charbon de pierre vendu à Tarascon
l’est à la mesure d’Avignon (ADBR, 395 E 95 f. 378 v°) ; en 1464 plusieurs navires stationnant à Arles sont
naulisés par les Florentins d’Avignon, (ADBR, 404 E 230-232), et l’on y naulise des navires se trouvant dans
n’importe quel port de Provence.
72 Au XVe siècle, un certain nombre de grands marchands florentins sont installés à la fois à Avignon et à Montpellier.
Marabotin de Bartolomeo abandonne Montpellier pour Avignon mais reste en rapport avec les galées de France ;
Lorenzo Servelli a une compagnie à Montpellier, à Avignon et à Naples. Les Bardi sont à Avignon et à Montpellier,
l’un des leur réside à Aigues-Mortes.
73 Autour de Quirieu les villages abonnés au port dessinent la zone d’influence ; rive droite elle s’étend sur les hautes
terres bugistes et se révèle profonde d’une quinzaine de km pour une façade de 6 km sur le fleuve ; l’hinterland de
rive gauche est sans doute comparable. A Soyons le territoire abonné mesure 15 km sur 4 et correspond au pays de
Vernoux. A Codolet cette zone est profonde de 10 km et s’organise autour de trois axes routiers.
Les chiffres des fermes donnent une assez bonne idée des disparités existant entre les ports-traversiers. Vers 1380
Quirieu vaut 37 flor. ; Loyettes 75, Confolens 160, Noves 572. Au milieu du XVe les Augiers (la traille) 20 à 60,
Viviers 27, Valence 180 à 200, Vienne 450, Noves 300. Sur la Saône, 11 ports sont les centres de perception
obligés de la menue-conduite entre Pontaillier et Châlon (110 km), pour 21 existant entre Saint-Jean- de-Losne et
Mâcon (135 km). On compte sur la façade dauphinoise 4 points de perception des grandes gabelles delphinales :
Tain, Chavanay, Champagne, et Andance.
74 Codolet est au km 211, Saint-Martin-des-Ribiers au km 218, le Lampourdier au km 223-225 ; pour Montélimar,
Ancône au km 154, Géranthon au km 158, Chateauneuf-du-Rhône au km 166. Tain peut être considéré comme le
port d’amont de Romans ; Soyon comme le port de dégagement de Valence. La Pape et Miribel comme des ports
de dégagement de Lyon. Certains bourgs riverains constituent enfin les avant-postes de villes de l’intérieur, par
exemple Andance pour Annonay, voyez ADD, E 2512 au 24 V 1468.
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75 A Beaucaire-Tarascon, hommes et bêtes venant de moins de 8 lieues paient demi pontonnage (tarif du péage),
voir E. Bondurand, «Les péages de Tarascon, texte provençal », MAN, 7e série t. 13 1890, p. 135-159. A Vienne
les lettres royales du 14 III 1459 ordonnent à tout chef de feu résidant à 3 lieues à la ronde tant au Dauphiné,
qu’au Royaume d’envoyer un manœuvre à l’œuvre du pont, AMVIE, BB 8 b f. 24. Condrieu : bonne description
dans N. Cochard, Notice statistique sur Condrieu, Lyon 1815 p. 6 ; la villette est proche du Pilat, cernée de beaux
vignobles et à proximité des forges du Gier. Les «coteaux» (muletiers) viennent y quérir le sel ; AMLY, BB 49 f.
232 ; les Valentinois s’adressent aux Condriots en matière d’armement, AMVAL ,CC 27 f. 150, 301-302 (1433),
CC 29 c. 1 f. 10 (1443).
76 R. g. au km 96/97. Sur 266 radeliers d’Isère identifiés dans les villes du Rhône moyen et du bas Rhône et
provenant de 30 localités, 125 sont de Sassenage. Le bourg dispose d’un grand «plassage» où sont assemblés les
radeaux ; il est fréquenté par des acheteurs provençaux venant passer commande ou inspecter les bois disponibles,
ADBR, 405 E 452 f. 36.
77 Pont-Saint-Esprit n’est pas une ville, écrit Y. Renouard (La papauté à Avignon, Paris 1962 p. 27) ; B. Guillemain
n’est pas plus indulgent : « cette bourgade n’est qu’un gîte d’étape » (La cour pontificale, ouvr. cit. p. 78). A
l’opposé A. Girard, L’aventure gothique, ouvr. cit. p. 13 majore les fonctions urbaines et en fait un point de rupture
de charge à la remonte. Son importance routière est soulignée par R. H. Bautier ( «Recherches sur les routes », II,
BPH 1961, p. 277-308). Le ressort du grenier à sel s’étend en amont jusqu’à l’Eyrieux et atteint Le Puy et SaintAgrève. Fin XVe les gabelles y emploient 18 personnes et avec les administrateurs du Lampourdier qui y résident,
24 sans compter les serviteurs (BMF, ms fr.26102 n° 602 et ADBR, B 1276 (1538).
78 V. Chomel et J. Ebersolt, Cinq siècles de circulation internationale vus de Jougne, ouvr. cit. p. 85 ; H. Dubois Les
foires de Châlon, ouvr.cit. p. 45, 366, 392 etc. ; AMAUX, Registres patrimoniaux, on relève dans les recettes du
péage, la présence de voituriers de Mantoche, Apremont, Heuilley, Pontaillier. Gray : point de rupture de charge
pour les voitures vers Strasbourg, ADR, 3 E 562.
79 F. Bernard, Histoire de Montmélian, Chambéry, 1956 ; P. Duparc « Un péage savoyard sur la route du Mont-Cenis
aux XIIIe et XIVe siècles, Montmélian », BPH 1960 t. I p. 145-187 ; L. Cibrario, cité par J.Fr. Bergier, Genève,
ouvr cit. p. 140 note 7. ; R. Brondy, Chambéry ouvr. cit. p. 11 sq. ; J.P. Dubourgeat, «Une voie commerciale entre
Savoie et France : l’Isère» dans La Savoie identité et influences, Actes du XXXe CNSS de Savoie, Chambéry 1984
p. 251-264 ; Id., « Une rivière et des hommes, l’Isère », dans La ville et le fleuve, 112e CNSS, Lyon 1987, CTHS
p. 253-272 ; «L’acheminement des mâts de Savoie », dans Echanges et voyages en Savoie, SHAM , L’Histoire
en Savoie n° 11, 2006, p. 321-346. Romain de Hooghe, en 1675 dans le Theatrum Sabaudie y dessine de part et
d’autre du pont une foule de lourdes barques.
80 C. Jullian, Histoire de la Gaule, ouvr. cit. t. II p. 246. Voir les nombreux travaux de P. Dufournet sur cette localité
dont «Seyssel la batelière », MAR 1993 ; la ville est située à 40 km de Genève par Frangy et le col de Chaumont ;
elle compte 240 feux en 1414, 260 en 1516 ; elle a bénéficié d’une charte de franchise dès 1286 ; les Augustins s’y
sont installés en 1327. Ses fonctions de passage sont bien affirmées par l’importance de sa boulangerie (en 1349
23 boulangers vendent du pain aux foires, ADCO, B 10092) ; on relève la présence d’un bordel ( ibid. B 10093)
et d’une taverne des Lombards (B 10094, 1360). L’artisanat du fer et la corderie y sont développés, voir P. Cattin
et alii , «Billiat et sa région au XIVe siècle»,Cahiers René de Lucinge, n° 32, Ambérieu 1997.
81 H. Dubois, Les foires de Châlon, ouvr. cit. p. 35 ; M. Bresard, Les foires de Lyon, Lyon 1914 p. 355 ; Saint-Jullien
de Balleure cité dans Illustre Orbandale, Châlon 1662, p. 25. Guide de Saône, Lyon 1867 p. 9 ; Gray est au km
283, Châlon au km 141. Panorama routier utile dans L. Blin, «Coup d’œil sur le carrefour de Bourgogne aux XIIIe
et XIVe siècles », Cahiers Européens d’Etudes Burgondo-Médianes, n° 2 1960 p. 36-45.
LE RHÔNE AU MOYEN ÂGE. HISTOIRE ET REPRÉSENTATION D’UN FLEUVE.
Rossiaud, Jacques
Éd. Aubier, ISBN : 978-2-7007-2296-3
CHAPITRE V : MISE EN VALEUR DU FLEUVE, EXPLOITATION DU PASSAGE, SYSTEMES PORTUAIRES.
10
82 D. Faucher, «Le site de Valence», Recueil des Travaux de l’Institut de Géographie Alpine, I, 1913, p. 73-83, cite
l’intendant Fontanieu (1731) selon qui « jamais ville ne fut plus avantageusement située pour le commerce ».
Plus concrètement 210 contrats commerciaux passés entre 1440 et 1470 définissent assez bien l’aire d’action
valentinoise ; les places les plus fréquemment citées sont Viviers, Vienne, Lyon, Belley, Genève, Le Puy, Avigliane.
Les opérations d’une grande société valentino-piémontaise se déroulent au milieu du siècle en Dauphiné et
dans une vaste zone vivaroise incluant Aubenas, Annonay, Chalencon, Le Puy, Privas, ADD, E 2492 f. 284 v°.
Importance du grenier à sel, ibid. E 2498 f. 118 (1468), la place des marchands de Valence dans le trafic rhodanien
est reconnue de manière éclatante dans tous les carnets de recettes péagères. Dans la premiere moitié du XVIe la
ville profite d’une belle croissance .Une draperie s’y développe (AMVAL, BB 3 f. 290, BB 4 f. 46 v°) avec l’art
de la soie ( ibid. BB 5 f. 324) ; de grands marchands lyonnais s’y installent (ainsi P. Le Maistre, BB 3 f. 138 v° et
296 v°, 1509), la colonie ultramontaine, surtout est devenue importante ; les Romanais parlent «des Milanais de
Valence» (AMROM, BB 5, f. 409) et le drapier lyonnais Jean Guéraud y signale la mort en XI 1555 de Jacques
de Rome, l’un des «plus grands riches » du Sud-Est. (La chronique lyonnaise, éd. cit. f. 89). Sur l’expansion
valentinoise, A. Blanc, La vie dans le Valentinois sous les rois de France, 1500-1790, Paris 1977.
83 G. de Manteyer évaluait conjecturalement le passage à 15000 par an avant la construction du pont et à 30000 en
1194/95. Pour 1455, voir BMAV, ms 5704 f. 23 sq.; tarif ibid. f. 39 et AMAV, BB 2 f. 268. Pour Lyon 1534, AMLY,
BB 52 f. 195 v°, 196. Les fonctions de relais, d’emporium et de centre de crédit ont été vues ci-dessus. L’activité
des ribayriers avignonnais est résolument orientée vers l’amont (à 71,6% contre 19,5% cantonnés dans le trafic
local et 8,9% dans celui du delta) ; différence essentielle avec les autres villes dont les mariniers assurent avant
tout les liaisons delta-Avignon.
84 C. Jullian, Histoire de la Gaule, ouvr. cit. t. I p. 36, après E. Reclus, Introduction à la Géographie universelle,
ouvr. cit. p. XVIII ; P.Vidal de La Blache, «Tableau de la géographie de la France», dans Histoire, ouvr. cit .t. I
p. 251-255. Bel éloge de la plaque tournante chez B. Guillemain, La cour pontificale, ouvr. cit. p. 78. J. Blache
accentue le propos des auteurs précédents et écrit (« Sites urbains et rivières françaises », RGLY 1959 p. 43) :
Lyon est le point de contact de deux trafics étrangers l’un à l’autre ». L. Bonnard, La navigation intérieure de la
Gaule, ouvr. cit. t. I p. 63, avait à peu près tenu les mêmes propos. F. Braudel les durcit ( Identité de la France, t.
I p. 245) : « les conditions particulières de navigabilité des cours d’eau qui s’y rencontrent exigeaient pour chacun
d’eux des genres d’embarcations différentes, d’autres formes de bateaux et de nouvaux pilotes, et nécessitaient
par cela même des transbordements et des changements de nefs et d’équipages ».
Mémoires et articles des consuls et du cardinal de Bourbon dans M. Bresard, Les foires de Lyon, ouvr. cit. p. 327 et
355-356.
85 A Serves en 1330-1332 Lyon occupe le 3e rang pour le péage montant, le 4e pour la decise. A Baix en 1447/48
la part des Lyonnais vient au 5e rang derrière Valence, Beaucaire, Pont-Saint-Esprit, Condrieu , et avec 8,75% du
produit, n’est pas beaucoup plus élevée que celle de Montluel. D’après le carnet de recette d’Aramon (1509-1511)
sur un total de 2834 gmp, ; la part d’Avignon n’est alors que de 224 gmp. Après 1540 les fermes se délivrent entre
Saône et Rhône et l’un des Généraux y réside ( AMVIE, BB 21 f. 68 v°, AMMONT, BB 29 f. 104. Appel aux
armateurs d’aval ex. AMLY, BB 24 f. 306.
LE RHÔNE AU MOYEN ÂGE. HISTOIRE ET REPRÉSENTATION D’UN FLEUVE.
Rossiaud, Jacques
Éd. Aubier, ISBN : 978-2-7007-2296-3