BILAN 2002 PROGRAMME 2003 DIAL Unité de recherche

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BILAN 2002 PROGRAMME 2003 DIAL Unité de recherche
BILAN 2002
__________________
PROGRAMME 2003
DIAL
Unité de recherche CIPRE
DIAL • 4 rue d’Enghien • 75010 Paris • Téléphone : (33) 01 53 24 14 50 • Fax : (33) 01 53 24 14 51 • w w w . d i a l . p r d . f r
C e n t r e d e r e c h e r c h e e u r o p é e n e n é c o n o m i e d u d é v e l o p p e m e n t f o n d é p a r : I R D - CESD -P a r i s - EUROSTAT
SOMMAIRE
Page
INTRODUCTION
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A. BILAN 2002
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A.I. Bilan recherche
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1. Micro-é c o n o m i e d u c o m p o r t e m e n t d e s m é n a g e s
1.1. Dynamiq ue de la pauvreté et comportement des ménages en milieu rural
1.2. Analyse spatiale de la pauvreté (Côte d’Ivoire, Madagascar, Pérou)
1.3. Fonctionnement du marché du travail, dynamique urbaine et impact sur les
conditions de vie de la population
2. Croissance, démographie et répartition
2.1. Etude de l’impact des politiques économiques sur la distribution des
revenus : valorisation des résultats d’un modèle de microsimulation appliqué à
Madagascar
2.2. Modélisation démo-économique de la distribution du revenu en Côte
d’Ivoire et impact micro-économique du SIDA en Afrique
2.3. Mobilité sociale, scolarisation et distribution du revenu dans cinq sociétés
africaines (Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda)
2.4. La relation croissance – répartition – institutions
2.5. Valorisation et finalisation du programme d’analyse des conditions de
réussite du processus de transition à Madagascar
3. Politiques publiques et construction de l’Etat
3.1. Impact des accords d’association Euro-Méditerranéens sur les économies
du Sud
3.2. Etude de l’impact des zones franches sur le développement
3.3. Gouvernance, démocratie et les différentes dimensions de la pauvreté
3.4. Analyse des nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
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A.I I. Bilan expertises
1. Programme PARSTAT- Composante enquête sur le secteur informel
2. Programme d’appui à l’Institut National de la Statistique du Bangladesh
3. Programme MED-NOE (Economie non observée)
4. Programme Chine
5. Expertises économiques et statistiques sur les stratégies internationales de
lutte contre la pauvreté
6. Programme Amérique latine
7. Activités dans le domaine de la méthodologie des enquêtes 1-2-3
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B. PROGRAMME 2003
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B.I. Programme recherche
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1. Micro-é c o n o m i e d u c o m p o r t e m e n t d e s m é n a g e s
1.1. Dynamique de la pauvreté et comportement des ménages en milieu rural
1.2 Analyse spatiale de la pauvreté (Côte d’Ivoire, Madagascar, Pérou)
1.3. Fonctionnement du marché du travail, dynamique urbaine et impact sur les
conditions de vie de la population
2. Croissance, démographie et répartition
2.1. Modélisation démo-économique de la distribution du revenu en Côte
d’Ivoire et impact micro-économique du SIDA en Afrique
2.2. Mobilité sociale, scolarisation et distribution du revenu dans cinq pays
africains (Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda)
2.3 Analyse des inégalités dans cinq pays africains (Côte d’Ivoire, Ghana,
Guinée, Madagascar, Ouganda)
2.4. La relation croissance – répartition – institutions
3. Politiques publiques et construction de l’Etat
3.1. Impact des accords d’association Euro-Méditerranéens sur les économies
du Sud
3.2. Gouvernance, démocratie et les différentes dimensions de la pauvreté
3.3. Analyse des stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
B.II. Activités d’expertises prévues
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1. Programme PARSTAT- Composante enquête sur le secteur informel
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2. Programme d’appui à l’Institut National de la Statistique du Bangladesh
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3. Renforcement des capacités nationales de modélisation et évaluation
d’impact de l’accord d’association Maroc-UE sur l’économie marocaine
4. Projet META-AGORA
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5. Activités dans le domaine de la méthodologie des enquêtes 1-2-3
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6. Projet MED-NA
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ANNEXES
Annexe 1
Annexe 2
Annexe 3
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
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: Personnel de DIAL
: Unité de recherche CIPRE / Implantations à l’étranger
: Interventions dans des colloques/séminaires en 2002
: Missions d’expertise et de formation en 2002
: Liste des documents de travail diffusés en 2002
: Publications 2002
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INTRODUCTION
Le fait le plus marquant pour DIAL à mentionner ici concerne son changement de statut qui a été
décidé en décembre 2002 pour être appliqué début 2003. Il s’agit de passer d’un statut de Groupement
d’Intérêt Scientifique à un Groupement d’Intérêt Economique (dont les membres seront l’IRD et
l’AFD), afin de normaliser et de pérenniser la structure précaire choisie à l’origine. Les
administrations impliquées dans DIAL (MAE/DGCID, INSEE, DREE) continueront à le soutenir.
L’objectif est de créer un cadre propre à permettre le développement des activités dans de bonnes
conditions au cours des prochaines années, et d’ « européaniser » le groupement (qui a perdu sa
dimension européenne suite au retrait de la Commission européenne en 2000). Cette structure est aussi
la seule qui permet de conserver la synergie entre recherche et expertise constitutive de DIAL depuis
l’origine. Elle crée enfin les meilleures conditions pour participer aux projets d’expertise
internationaux et européens en particulier. Ce dernier point est particulièrement important dans la
mesure où la tendance à une baisse des subventions publiques impose un appel croissant à des
ressources extérieures : comme le montre ce rapport, cette croissance qui doit s’affirmer est d’ailleurs
un trait marquant de l’évolution des activités de DIAL en 2002-2003.
Si on excepte ce changement structurel, les activités de DIAL/Cipré (DIAL est l’implantation
principale de l’unité de recherche CIPRE) en 2002-2003 s’inscrivent dans le prolongement de l’année
antérieure.
C’est d’abord le cas en matière de recherche, où trois axes sont poursuivis au cours des deux années
(qui correspondent à ceux définis dans le programme pluri-annuel de l’unité de recherche) : analyse
micro-économique du comportement des ménages ; liens entre croissance, démographie et répartition ;
politiques publiques et construction de l’Etat. Les activités de recherche sont regroupées en 12 thèmes
en 2002 et 10 en 2003, présentés sous forme de fiche. Elles sont menées par une équipe de 7
chercheurs permanents (IRD), 3 chercheurs associés et 3 doctorants (fin 2002, voir annexe 1). Les
travaux des chercheurs de l’unité de recherche CIPRE en poste dans les deux implantations
secondaires de l’UR (Pérou et Sénégal, voir annexe 2) sont également présentés dans ce document1 .
Les travaux d’expertise sont conduits par les chercheurs ci-dessus en collaboration avec 3 statisticiens
de l’INSEE.
En matière d’expertise, on note en particulier la montée en puissance des activités d’expertise
statistique liées à la mise en place d’enquêtes 1-2-3 dans un nombre croissant de pays ; cette évolution
est à mettre en relation avec l’intérêt accordé aux questions de suivi et évaluation dans le cadres des
nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté. Il est souvent difficile de distinguer
entre activités de recherche et d’expertise ; pour cette raison, les activités d’étude sur l’impact des
accords EuroMed sont présentées à la fois dans la partie recherche et expertise, de même que celles
portant sur la gouvernance.
Enfin, l’effort de valorisation des travaux ainsi que d’ insertion internationale se poursuit, des missions
ayant ainsi été effectuées sur 5 continents en 2002 (annexe 3), sachant que la recherche de
collaborations avec des organisations et centres de recherche européens sera accentuée dès que le
changement de statut aura été adopté. L’accueil de chercheurs et experts étrangers se développe
également rapidement (en 2002, des chercheurs ivoiriens et malgaches ont été accueillis pendant
plusieurs mois dans le cadre de bourses IRD et du MAE, ainsi que des fonctionnaires algériens,
béninois et tchadiens pendant des durées plus courtes).
1
Même si ces chercheurs ne font pas partie de DIAL à proprement parler, leurs travaux sont menés pour la
plupart en collaboration avec ceux des chercheurs de DIAL ce qui justifie de les présenter également.
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A. BILAN 2002
A.I. Bilan recherche
Le bilan des travaux présenté ici distingue trois axes de recherche, qui correspondent à ceux retenus
dans le cadre du programme pluri-annuel de l’unité de recherche CIPRE. Au sein de chacun d’entre
eux, les travaux engagés en 2001 se sont poursuivis, tandis que plusieurs projets pluri-annuels ont
démarré en 2002. Les travaux de recherche menés en 2002 font chacun l’objet d’une fiche
spécifique (12 au total, dont 1 sur les nouvelles stratégies de réduction de la pauvreté qui ne figurait
pas dans le programme 2002 initial), toutes regroupées selon les trois axes généraux du programme:
-
-
micro-économie du comportement des ménages (poursuite des travaux d’étude sur le marché du
travail ; démarrage de deux projets sur le comportement des ménages en milieu rural et les
analyses spatiales de la pauvreté) ;
croissance, démographie et répartition (poursuite des travaux de micro-simulations sur la Côte
d’Ivoire et de ceux sur la scolarisation et la mobilité sociale dans une perspective comparative,
finalisation des deux programmes sur Madagascar, lancement d’un travail sur la relation
croissance-répartition-institutions) ;
politiques publiques et construction de l’Etat (finalisation des travaux sur les zones franches
d’exportation ; lancement d’un projet lourd d’analyse de l’impact de l’accord d’association conclu
entre l’Union européenne et le Maroc sur l’économie marocaine, d’une étude sur la gouvernance
et la démocratie en Afrique et d’un programme sur les nouvelles stratégies internationales de lutte
contre la pauvreté).
Pour chaque thème de recherche, la description de l’objectif général est suivie de celle des travaux
réalisés puis d’une présentation des publications (revues scientifiques, ouvrages, ainsi que documents
de travail lorsqu’ils n’ont pas fait l’objet d’une publication par ailleurs ; la littérature « grise » est
identifiée par un astérisque) et des communications réalisées dans des colloques, ainsi que lors de
séminaires scientifiques. Dans la mesure du possible, on compare le s travaux réalisés avec ce qui avait
été prévu dans le programme pour 2002.
Le bilan des publications pour 2002 montre que l’effort de valorisation des travaux a été poursuivi en
2002 : publication d’1 ouvrage collectif et coordination d’un numéro spécial de la revue Afrique
contemporaine + participation à 6 ouvrages ; 13 articles (y compris articles acceptés pour publication) ,
dans des revues à comité de lecture, à la fois françaises (Politique Africaine, Revue Economique,
Revue d’Economie du Développement en révision, Tiers-Monde) et étrangères (World Development,
Oxford Development Studies) ; diffusion de 17 documents de travail (annexe 4) ; publication de deux
numéros de DIALOGUE (avec pour chacun des versions anglaise et française), « newsletter »
semestrielle de DIAL/Cipré ; co-animation du séminaire d’Economie du développement organisé à
l’ENS Jourdan.
Enfin, une thèse a été soutenue en novembre 2002 par M. Grimm 2 . L'objectif de cette thèse se situe à
deux niveaux. Premièrement le développement des outils de micro-simulation aptes à évaluer et
quantifier, ex-post et ex-ante, les conséquences distributives à moyen et long terme des politiques et
chocs macro-économiques tout en tenant compte de la diversité des comportements individuels.
Deuxièmement, l'analyse du lien entre variables démographiques, et plus particulièrement l'éducation
et la santé d'une part, et la formation du revenu et des inégalités d'autre part. Toutes les applications
sont effectuées pour la Côte d'Ivoire et concernent plus particulièrement les conséquences surtout
distributives de l'ajustement structurel, de l'épidémie du SIDA et des politiques d'éducation. Cette
thèse a obtenu la mention très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité, subvention pour
publication et proposition pour prix de thèse.
2
Sous le titre : Comportements démo-économiques, distribution des revenus et développement ;
Micro-simulations dynamiques appliquées à la Côte d'Ivoire. Institut d’Etudes Politiques de Paris.
Sous la direction de D. Blanchet et D. Cogneau.
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1. Micro-é c o n o m i e d u c o m p o r t e m e n t d e s m é n a g e s
En 2002, les travaux en micro-économie du comportement des ménages ont approfondi et élargi les
travaux engagés en 2001.
Un nouveau programme consacré à l’analyse du comportement des ménages en milieu rural a été
lancé en 2002 (1.1). Les données collectées sur les observatoires ruraux à Madagascar par le projet
MADIO depuis 1995 constituent une source potentielle d' information, qui a été largement exploitée
durant cette année. Plusieurs études ont été effectuées autour de la problématique des comportements
de protection contre les risques agricoles (Madagascar, Mali et Philippines).
La recherche sur la formation des revenus ruraux au Pérou qui étudie le rôle des facteurs
géographiques dans la formation de trappes spatiales de pauvreté (1.2) a été poursuivie, en étant
complétée par une réflexion sur le choix de politiques d’infrastructures publiques. Un modèle microéconomique de comportement et de formation du revenu des ménages a été estimé sur données de
panel. Le travail sur les cartes de pauvreté initialement prévu a par contre connu un retard pour des
raisons de disponibilité des données.
Enfin, les travaux entrepris sur le marché du travail (1.3) ont été poursuivis notamment par
l’investigation de nouveaux terrains en Afrique (Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire, Niger, Burkina Faso,
Bénin, Togo, Madagascar, Kenya) et en Amérique latine (Pérou, Colombie et Venezuela ). Le premier
axe de recherche porte sur l’impact du contexte socio-économique sur la dynamique des emplois
urbains ; le deuxième vise à évaluer le rôle effectif et potentiel du secteur informel dans la stratégie
des ménages pour améliorer leur bien-être ; enfin, le troisième axe s’attache à mesurer les effets des
conditions de fonctionnement du marché du travail sur l’évolution du niveau de vie des ménages.
Bilan 2002
1.1. Dynamique de la pauvreté et comportement des ménages en milieu rural
Participants : F. Gubert, A.-S. Robilliard (en collaboration avec R. Ratavoarinony et R. Ravelosoa de
l’UR CIPRE à Madagascar)
Objectif : Dans le cadre de la valorisation des données collectées à travers le dispositif d’observatoires
ruraux mis en place à Madagascar depuis 1995 (panel de ménages agricoles suivis sur 6 années), les
thèmes d’étude ont trait à la dynamique de la pauvreté et aux comportements des ménages en milieu
rural (protection contre le risque agricole en particulier).
Les recherches menées au cours de l'année 2002 ont débuté par un important travail de construction
d'un panel de ménages agricoles. Ce panel a été constitué à partir des fichiers de données collectées
annuellement par le projet MADIO (Madagascar-DIAL-INSTAT-ORSTOM) sur les Observatoires
Ruraux de Madagascar depuis 1995. Le travail a consisté en l'élaboration de séries temporelles sur les
dépenses de consommation et les revenus des ménages, ce qui nécessitait au préalable d’apparier des
ménages sur l'ensemble de la période (1995-2000). Une analyse descriptive des données a ensuite été
réalisée. Celle -ci a montré que, sur la période considérée, la consommation courante des ménages des
observatoires avait progressé, mais que ce résultat cachait des disparités importantes entre régions agro
écologiques. La construction d’une ligne de pauvreté constituera un deuxième temps méthodologique
de ce travail. Elle devrait permettre de distinguer la pauvreté transitoire de la pauvreté chronique et
d’en identifier les déterminants.
Dans le prolongement de l'analyse descriptive des données, un travail de recherche a été mené sur la
question du partage du risque et des mécanismes d'assurance informelle au sein des ménages agricoles.
L'objectif a été de tester l'hypothèse d'assurance complète contre les risques idiosyncratiques à
l'échelle villageoise et d’identifier certains des mécanismes permettant de compléter le marché de
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l'assurance. La recherche a permis de faire les constatations suivantes : (i) l’hypothèse d’assurance
complète à l'échelle villageoise est rejetée par les données, et ce quelle que soit la spécification du
modèle ; (ii) Il n'existe pas de différence significative entre ménages pauvres et non pauvres du point
de vue de l’assurance contre le risque ; (iii) Les contrats de métayage et le crédit informel constituent
des mécanismes ou institutions qui contribuent à compléter le marché de l'assurance.
Autour de la problématique de la gestion des risques des ménages agricoles, trois autres articles ont
également été finalisés au cours de l'année 2002, mais portant sur des terrains d'étude différents. Deux
ont été réalisés à partir de données collectées au Mali. Le premier montre que les transferts migratoires
envoyés par les émigrés maliens originaires de la région de Kayes à leurs familles d'origine constituent
un mécanisme d'assurance. Le second met en évidence le problème d'aléa moral résultant de la mise en
place d'un tel mécanisme d'assurance. Le troisième article, réalisé à partir de données collectées aux
Philippines, montre dans quelle mesure les chocs subis par un emprunteur et son créditeur affectent le
remboursement de petits prêts informels.
D'autres travaux de recherche sont en cours, qui portent sur la relation entre droit foncier et
rendements agricoles. Ils sont menés à partir des données des observatoires ruraux collectées à
l'échelle des parcelles agricoles. Les analyses économétriques effectuées jusqu'à présent conduisent à
une remise en cause de l'hypothèse d'inefficacité marshallienne liée à l'aléa moral des contrats de
métayage.
Publications
*AZAM J-P., GUBERT F. (2002) Those in Kayes. The impact of remittances on their recipients in
Africa, Document de travail DIAL DT/2002/11, DIAL, Paris.
*FAFCHAMPS M., GUBERT F. (2002) Contingent Loan Repayment In The Philippines, Document de
travail DIAL DT/2002/14, DIAL, Paris.
GUBERT F. (2002) « Do Migrants Insure Those Who Stay Behind. Evidence from the Kayes Area
(Western Mali) », Oxford Development Studies, 30(3), pp.267-287.
GUBERT F. (2002) « Migrations et développement : une relation controversée », Cahiers Français
n°307, La Documentation Française, mai.
GUBERT F. (2002) « Le comportement de transfert des migrants est-il guidé par un motif d'assurance ?
L'exemple des Maliens de Kayes », Cahier du GEMDEV n°28, pp. 197-220, avril.
*ROBILLIARD A-S. (2002) « Note sur la construction d’un panel de ménages à partir des données des
observatoires ruraux », Mimeo DIAL.
Communications
GUBERT F., ROBILLIARD A.-S., « Testing for Insurance using Panel Data on Rural Madagascar »,
communication au colloque Understanding Poverty and Growth in Sub-Saharan Africa, CSAE,
Oxford, mars 2002.
GUBERT F., « Ceux de Kayes. L'effet des transferts des immigrés sur les familles d'origine » (co-écrit
avec Jean-Paul Azam), communication au Séminaire d'Economie du Développement, IDEI, Université
de Toulouse I, mai 2002.
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Bilan 2002
1.2 Analyse spatiale de la pauvreté (Côte d’Ivoire, Madagascar, Pérou)
Participants : P. De Vreyer, S. Mesplé -Somps, A.-S. Robilliard (avec F. Aka, J. Herrera et
R. Ravelosoa, respectivement UR CIPRE Côte d’Ivoire, Pérou et Madagascar).
Objectif : Dans le cadre de la problématique générale d’analyse spatiale de la pauvreté, le projet a
deux objectifs. En premier lieu, il s’agit de faire la part entre les facteurs micro-économiques et
géographiques permettant de comprendre le phénomène de trappes de pauvreté. La réponse à cette
question a des implications en termes de définition et de ciblage des politiques publiques de lutte
contre la pauvreté. La question du ciblage géographique des politiques de lutte contre la pauvreté
nécessite, outre une connaissance des facteurs de la pauvreté, la disponibilité d’outils permettant de
calculer des indicateurs de niveau de vie selon un découpage géographique fin. Le second objectif du
projet est de construire des cartes de pauvreté, en couplant des données d’enquêtes ménages avec des
recensements de population.
Le travail sur les trappes à pauvreté a bien progressé. P. De Vreyer et S. Mesplé-Somps, ont tout
d’abord construit un modèle micro-économique de comportement et de formation du niveau de vie des
ménages, puis ont procédé à son estimation économétrique sur des données d’enquêtes en panel. Une
grosse partie du temps a été consacrée à la construction de la base de données, puis à l’écriture du
programme d’estimation économétrique qui fait appel à des méthodes non linéaires, non disponibles
dans les logiciels statistiques présents sur le marché. La base de données qu’ils ont constituée concerne
le Pérou. Elle regroupe des informations en provenance à la fois de l’enquête ENAHO pour 19972000, ainsi que de l’enquête sur les Municipalités de 1997 (Municipios) et du recensement de 1993.
Ce regroupement de variables permet de mettre en regard des informations sur les caractéristiques et
l’activité des ménages enquêtés et sur les infrastructures et services publics dont ils peuvent disposer
en fonction de leur lieu d’habitation. L’ensemble constitue une source d’information d’une rare
richesse dans le contexte des pays en développement. Les premiers résultats de l’étude sont présentés
dans un document de travail. On trouve que vivre dans un canton avec une forte prévalence de
maladies telles que la typhoïde ou la diarrhée a un effet négatif fort sur la croissance de la
consommation, alors que, de façon cohérente avec ce qui précède, un meilleur accès aux services de
santé a un effet positif. De même la présence, dans la communauté, d’individus fortement éduqués
aurait un effet positif très fort, alors que la croissance de la consommatio n serait, toutes choses égales
par ailleurs, plus faible dans les communautés caractérisées par une population âgée et un fort taux de
chômage. Les résultats soulignent également les effets positifs des programmes sociaux supportés par
le gouvernement tels que l’aide alimentaire, les programmes d’éducation et de santé. La construction
d’infrastructures aurait également des effets positifs.
Le travail sur les cartes de pauvreté n’a pas connu la même progression. A l’origine prévu pour la Côte
d’Ivoire, Madagascar et le Pérou, ce travail vient juste d’entamer sa phase appliquée. A l’issue d’un
premier travail exploratoire effectué par S. Mesplé-Somps, P. De Vreyer et F. Aka sur les données
d’enquêtes ménages disponibles en Côte d’Ivoire et la participation au « Forum on Poverty
Mapping », organisé par la Banque Mondiale et le « Amsterdam Institute for International
Development » à Amsterdam en octobre 2001, le projet a d’abord été soumis à l’Institut National de la
Statistique (INS) ivoirien ainsi qu’à la cellule en charge du Document Stratégique de Réduction de la
Pauvreté (DRSP). Ce début de collaboration a permis de soumettre, au nom de DIAL et de l’INS, une
offre technique et financière en réponse à l’appel d’offrse lancé par le PNUD Côte d’Ivoire pour la
réalisation d’une carte de pauvreté. La poursuite du projet est aujourd’hui conditionnée par la réaction
du PNUD à cette offre (et, naturellement, par le rétablissement d’une situation politique stable en Côte
d’Ivoire).
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Publications
*DE VREYER P., MESPLÉ-SOMPS S. (2002) Consumption growth and spatial poverty traps: a
theoretical and econometric analysis of the effect of social services and community infrastructure on
living standards in Peru, Document de travail DIAL DT/2002/16, DIAL, Paris.
HERRERA J. (2002), La pobreza en el Peru 2001; Una Vision Departamental, INEI-IRD, Lima, Juin.
Communications
DE VREYER P. ET MESPLE-SOMPS S., « Consumption growth and spatial poverty traps: a theoretical
and econometric analysis of the effect of social services and community infrastructure on living
standards in Peru », communication dans le cadre des Journées de microéconomie appliquée, Rennes
et Saint-Malo, 6-7 juin 2002.
Bilan 2002
1.3. Fonctionnement du marché du travail, dynamique urbaine et impact sur les conditions de
vie de la population
Participants : A. Brilleau, M. Kagan, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, D. Rosas, C. Torelli, avec les
autres chercheurs suivants de l’UR CIPRE : P. Antoine (Sénégal), P. Backiny Yetna (Mali),
P. Bocquier (Kenya), J. Herrera (Pérou) et R. Ravelosoa (Madagascar).
Objectif : L’analyse du fonctionnement du marché du travail (segmentation, discrimination, etc.) est
d’autant plus centrale dans les PED que l’emploi est quasiment la seule source de revenus, notamment
des plus pauvres, les transferts institutionnels (prévoyance sociale) et les revenus du capital ne jouant
qu’un rôle marginal. Ce projet couvre un large champ géographique en Afrique (Mali, Sénégal, Côte
d’Ivoire, Niger, Burkina Faso, Bénin, Togo, Madagascar, Kenya) et en Amérique latine (Pérou,
Colombie, Venezuela, Equateur, Bolivie).
Plusieurs axes de recherche sont poursuivis pour traiter cette problématique :
-
le premier axe porte sur l’impact du contexte socio-économique sur la structure et la dynamique
des emplo is en milieu urbain ; pour étayer le diagnostic, les conditions d’activité dans chaque
secteur (public, privé formel, privé informel) sont examinées (différences de traitement en termes
de rémunération ou de revenus, mobilité sur le marché du travail, durée de l’emploi ainsi que
caractéristiques individuelles qui les déterminent, etc.) ; parmi les facteurs qui peuvent jouer sur
les opportunités d’accès à des emplois de qualité, une attention particulière est portée à la question
du genre et aux disparités en termes de participation et d’insertion sur le marché du travail, ainsi
qu’aux discriminations salariales, enfin aux liens entre les comportements démographiques
(trajectoire migratoire et calendrier de constitution de la famille dans le cadre du processus
d’urbanisation) et les modalités d’insertion sur le marché de l’emploi ;
-
le deuxième axe de recherche vise à évaluer le rôle effectif et potentiel du secteur informel dans la
stratégie des ménages pour améliorer leur bien-être ; en effet, le développement de ce secteur qui
reste très mal connu est souvent considéré comme une alternative possible pour remédier à la
quasi-stagnation, sinon au recul, du secteur formel ; il s’agit ainsi de déterminer les
caractéristiques du secteur informel, son poids sur le marché du travail, son mode d’insertion dans
le tissu économique, ainsi que sa dynamique et les revenus qu’il est susceptible de générer ;
-
enfin, le troisième axe est consacré à l’analyse de l’évolution du niveau de vie des ménages et des
inégalités en cherchant notamment à mesurer l’impact des conditions en vigueur sur le marché du
9
travail (stratégies d’adaptation mises en œuvre par les ménages pour faire face aux difficultés
qu’ils rencontrent, choix en termes d’activités, de calendrier d’insertion, et de comportements de
consommation, etc.)
L’état d’avancement de ce vaste programme varie selon ses composantes. Dans le cadre de la collecte
des données sur différents pays africains (sept capitales d’Afrique de l’Ouest et Antananarivo), les
travaux ont porté en 2002 sur la réalisation des enquêtes dans trois pays de la seconde vague (Côte
d'Ivoire, Sénégal, Niger) et sur l’exploitation des données des quatre pays de la première vague
(Bénin, Burkina Faso, Mali, Togo). Malgré les difficultés rencontrées dans l’avancement de ce
programme (crise politique ivoirienne, faiblesse structurelle des Instituts Nationaux de Statistiques,
contrainte de financements, etc.), les premiers résultats de l’enquête emploi ont été publiés fin 2002
pour ces quatre derniers pays, et les fichiers apurés des enquêtes des trois autres pays ont été finalisés.
La composante « Crise, passage à l’âge adulte et devenir de la famille dans les classes moyennes et
pauvres à Dakar », qui bénéficie d’un financement du CODESRIA, a commencé à fournir des
résultats, basés notamment sur l’enquête biographique réalisée en 2001. Un bilan, encore exploratoire,
des changements en cours et des recompositions sociales et économiques en œuvre dans la capitale
sénégalaise a été amorcé. Par rapport aux travaux antérieurs des chercheurs de l’équipe , réalisés il y
une dizaine d’années, qui étaient centrés sur le contraste entre générations, la nouvelle approche
introduit deux autres dimensions essentielles des dynamiques sociales : celle des classes sociales et
celle des relations hommes/femmes. Les travaux ont d’abord porté sur ce second aspect. L’importance
accrue de l’activité féminine devient une menace pour l’équilibre socialement prescrit entre les sexes
au sein des unions. En perdant son caractère facultatif, le travail féminin menace la fonction essentielle
du conjoint masculin. Plusieurs publications de synthèse portant sur la question démographique au
Sénégal, la nuptialité en Afrique et les avantages méthodologiques de l’approche biographiq ue ont
aussi été éditées.
Enfin, un article sur la dynamique sur 15 ans de la pauvreté urbaine en Côte d’Ivoire a été publié et
une première analyse des transitions sur le marché du travail (inactivité, emploi, chômage) au Pérou a
été réalisée en mobilisant des données micro-économiques en panel.
Publications
ADJAMAGBO A., ANTOINE P. (2002) « Le Sénégal face au défi démographique », in La société
sénégalaise entre le global et local, sous la direction de Momar Coumba Diop, Paris, Karthala, p. 517553.
*ADJAMAGBO A., ANTOINE P. (2002) Le Sénégal face au défi démographique, Document de travail
DIAL DT/2002/07, DIAL, Paris.
ADJAMAGBO A., ANTOINE P., DIAL F. B. (2002) : Le dilemme des Dakaroises : entre travailler et
« bien travailler » in M.C. Diop dir. Gouverner le Sénégal : croissance et développement humain
durable, Karthala, Paris (à paraître).
ANTOINE P. (2002) « L'approche biographique de la nuptialité : application à l’Afrique », in Traité de
démographie (Volume II : Les déterminants de la fécondité) sous la direction de G. Caselli (Université
La Sapienza, Rome), J. Vallin (Ined) et G. Wunsch (Université de Louvain), p. 51-74, INED, Paris.
ANTOINE P. (2002) « Les complexités de la nuptialité : de la précocité des unions féminines à la
polygamie masculine en Afrique », in Traité de démographie (Volume II : Les déterminants de la
fécondité) sous la direction de G. Caselli (Université La Sapienza, Rome), J. Vallin (Ined) et G.
Wunsch (Université de Louvain), p. 75-102, INED, Paris.
10
*ANTOINE P. (2002), L'approche biographique et ses possibilités pour l'analyse des systèmes de genre,
Document de travail DIAL DT/2002/04, DIAL, Paris.
*ANTOINE P. (2002) L'approche biographique de la nuptialité application à l’Afrique, Document de
travail DIAL DT/2002/05, DIAL, Paris.
*ANTOINE P. (2002) Les complexités de La nuptialité : de la précocité des unions féminines à la
polygamie masculine en Afrique, Document de travail DIAL DT/2002/06, DIAL, Paris.
GRIMM M., GUÉNARD C., MESPLÉ-SOMPS S. (2002) «What has happened to the Urban Population in
Côte d'Ivoire Since the 1980s? An Analysis of Monetary Poverty and Deprivation Over 15 Years of
Household Data», World Development, Vol. 30 N° 6, juin.
Communications
GUÉNARD C. ET MESPLÉ-SOMPS S., « What has happened to the urban population in Côte d’Ivoire
since the 1980s? An analysis of monetary poverty and deprivation over 15 years of household data »,
présentation lors des Journées de microéconomie appliquée, Rennes et Saint-Malo, 6-7 juin.
RAZAFINDRAKOTO M., « Urban dynamics and its impact on household living conditions», présentation
au colloque organisé par la Banque mondiale sur le thème « Urban Development for Poverty
Reduction: Towards a Research Agenda », Washington, 9- 11 décembre.
2. Croissance, démographie e t répartition
Cet axe de recherche constitue le prolongement naturel des analyses micro-économétriques. Les
travaux portant sur les liens entre croissance, démographie et répartition entrepris en 2002 prolongent
les travaux engagés en 2001. Ces travaux ont pour vocation de contribuer à différents niveaux au débat
sur l’élaboration de politiques de réduction de la pauvreté. A cet effet, plusieurs cadres d'analyse
seront utilisés. Du point de vue méthodologique, certaines études s'appuient sur l'utilisation ou le
développement de modèles de microsimulation tandis que différentes méthodes d'estimation seront
mobilisées voire développées pour les travaux économétriques.
Les résultats d'un modèle de microsimulation statique appliqué à Madagascar développé au cours des
deux dernières années ont été mis en valeur à travers une étude de l'impact des politiques économiques
sur la distribution des revenus (2.1). Ce travail s'attache plus particulièrement à analyser l'impact de
deux types de politique économique (une mesure de type macroéconomique et une mesure plus
microéconomique) par la prise en compte explicite de l'hétérogénéité des ménages.
L'étude de l'impact microéconomique du SIDA en Afrique repose sur le développement d'un modèle
de microsimulation démo-économique appliqué à la Côte d'Ivoire (2.2). L'impact du SIDA sur la
population ivoirienne est susceptible de se faire sentir à travers la modification de la structure de la
population, ce qui pourrait induire des modifications dans le comportement des ménages en termes de
choix d'occupation, et affecter ainsi la formation des revenus. Etant donné la nature des phénomènes
étudiés, il apparaît indispensable de développer un modèle de microsimulation démo-économique
dynamique, ce qui constitue une innovation méthodologique.
L'étude des différents facteurs affectant la mobilité intergénérationnelle en Afrique (2.3) mobilise une
base de données sur 5 pays africains. Il s'agit plus particulièrement de comprendre les mécanismes de
mobilité sociale et de mobilité scolaire à travers l'exploration des liens entre éducation et mobilité
sociale d'une part, et revenu des parents et scolarisation d'autre part. Ce travail s'appuie sur le
développement de méthodes d'estimation semi-paramétrique.
11
De nombreuses études sur le lien entre croissance et répartition ont mis en évidence que la pr ise en
compte d'indicateurs de « développement institutionnel » était fondamentale. L'exploration de ces liens
(2. 4) s’appuie sur l'utilisation des bases de données incluant des informations sur la participation
politique et les qualités des institutions. Les bases de données existantes ont été enrichies dans la
mesure du possible ce qui permet l'utilisation de méthodes d'estimation assez élaborées.
Le programme d’analyse du processus en cours de transition économique et politique à Madagascar
initié en 1994 dans le cadre du projet MADIO a enfin été pratiquement finalisé (2.5). La grave crise
politique qu’a connue ce pays suite aux élections présidentielles, qui s’est résolue en milieu d’année, a
retardé certains travaux. Un numéro spécial de la revue Afrique contemporaine consacré à Madagascar
a été coordonné par F. Roubaud.
Bilan 2002
2.1. Etude de l’impact des politiques économiques sur la distribution des revenus :
valorisation des résultats d’un modèle de microsimulation appliqué à Madagascar
Participants : D. Cogneau, A.-S. Robilliard
Objectif : L’objectif était de valoriser les résultats d’un modèle de microsimulation appliqué à
Madagascar qui présente deux caractéristiques innovantes, à savoir, d'une part, la modélisation des
comportements d'allocation du temps de travail au niveau microéconomique, d'autre part, la prise en
compte de certains effets d'équilibre général à travers la détermination endogène des prix et des
facteurs. Le modèle a été construit à partir des données de l'Enquête Permanente auprès des Ménages
de 1993. Il simule le comportement d'un échantillon de 4500 ménages représentatifs de la population
malgache, dans une économie à 3 secteurs et 4 biens.
Les résultats de ce modèle ont été mis en valeur à travers une étude de l'impact des politiques
économiques sur la distribution des revenus réalisée pour le compte de la Banque mondiale . Ce travail,
réalisé par D. Cogneau et A.-S. Robilliard, s’est attaché plus partic ulièrement à analyser l'impact de
deux types de politique économique : une mesure de type macroéconomique (hausse des droits de
douane sur le riz) , une mesure plus microéconomique (subvention directe aux producteurs de riz) par
la prise en compte explicite de l'hétérogénéité des ménages. Les deux mesures entraîneraient une
baisse de la pauvreté et des inégalités au niveau national (la première mesure se traduisant toutefois
par une hausse de la pauvreté urbaine).
Les travaux portant sur l’étude de l’impact sur la pauvreté et la distribution des revenus de la crise
financière survenue en Indonésie en juillet 1997 ont été poursuivis et finalisés par A.-S. Robilliard.
L’étude s’appuie sur le couplage d’un modèle d’équilibre général calculable (MEGC) et d’un modèle
de microsimulation. Celui-ci a été développé à partir des données d’une enquête sur le budget et le
revenu des ménages de 1996. Il représente le comportement d'un échantillon de 9800 ménages
représentatifs de la population indonésienne. Ce travail révèle par exemple que l’impact du
phénomène météorologique « El Niño » a été au moins aussi important que l’impact de la crise
financière de 1997 sur l’aggravation considérable de la pauvreté observée entre 1997 et 1999.
12
Publications
COGNEAU, D., M. GRIMM , A.-S. ROBILLIARD (2002) « Evaluating poverty reduction policies: The
contribution of micro-simulation techniques », in CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F.
(eds), New International Poverty Reduction Strategies, Routledge, Londres/New York (à paraître).
COGNEAU D., A.-S. ROBILLIARD (2002) Economic policies and Income Distribution in Madagascar: a
Micro-Macro Simulation Model, Mimeo DIAL.
*BOURGUIGNON F., A.-S. ROBILLIARD , S. ROBINSON (2002) « Representative versus real households
in the macro-economic modeling of inequality », Mimeo DIAL/IFPRI.
Communication
A.-S. ROBILLIARD, « Crisis and Income Distribution: a Micro-Macro Model for Indonesia »,
présentation au séminaire Evaluating the Impact of Growth, Economic Policies and Social Programs
on Poverty and Distribution organisé par l’Université de Sao Paolo et la Banque Mondiale.
Bilan 2002
2.2. Modélisation démo -économique de la distribution du revenu en Côte d’Ivoire et
impact micro-économique du SIDA en Afrique
Participants : D. Cogneau et M. Grimm
Objectif : Sur une période de dix ans, la structure de la population d’un pays africain connaît des
changements considérables en termes d’âge, d’éducation, de structure des ménages, et de répartition
spatiale. A l’heure actuelle, la pandémie du SIDA vient interférer avec cette première phase de la
transition démographique en accroissant brusquement la mortalité aux âges actifs. L’interaction des
phénomènes démographiques avec la distribution du revenu est assez mal connue. Par exemple, on ne
sait pas quelles catégories de population sont plus fortement atteintes par l’infection HIV, ni jusqu’à
quel point la mortalité due au SIDA risque de déformer la distribution du revenu et d’accroître la
pauvreté. Cette connaissance paraît indispensable à l’élaboration d’une politique de lutte nationale et
internationale contre la maladie, et notamment pour l’évaluation des politiques d’accès aux trithérapies.
Le projet a consisté tout d’abord à construire un modèle de micro-simulation démo-économique
associant une projection micro-démographique de population à un horizon de dix ans, produite par des
méthodes stochastiques, et un modèle structurel micro-économique de formation du revenu estimé
économétriquement. Dans une première étape nous avons estimé des hypothèses sur les différentiels
de risque de mortalité due au SIDA selon l'âge, le niveau d'éducation et d'autres caractéristiques
individuelles à partir de l'Enquête Démographique et de Santé ivoirienne. Ces différentiels ont été
ensuite calibrés sur les projections démographiques des Nations Unies afin d'obtenir des tables de
mortalité désagrégées. Un des principaux résultats de notre modèle est que les individus éduqués ont
un risque plus fort de mourir du SIDA parce qu’ils ont tendance à avoir plus de partenaires sexuels.
Cependant, cet effet est partiellement compensé par une utilisation plus fréquente des préservatifs par
rapport aux individus moins éduqués. Dans une deuxième étape nous avons essayé de relier la
distribution de l'épidémie du SIDA, modélisée auparavant avec la distribution des revenus. A cette fin,
nous avons construit un modèle de micro-simulation démo-économique. Les résultats des simulations
sur une période de 15 ans révèlent la complexité des interactions entre les processus démographiques
et la formation du revenu. L’épidémie paraît toucher un peu plus souvent les moins pauvres des
pauvres et confronte les survivants à des baisses de revenu limitées. En l'absence des autres effets
macro-économiques et micro-économiques considérés par les études précédentes, l'épidémie du SIDA
13
entraînerait une réduction de la taille de l'économie de la Côte d'Ivoire de 8 % en 15 ans, mais
affecterait peu le revenu moyen par tête, les inégalités de revenu et la pauvreté. Au niveau microéconomique, la prise en compte des baisses d’activité et de productivité dues à la maladie conduirait
évidemment à un diagnostic plus pessimiste en matière de pauvreté. Au niveau macro-économique, si
la demande de travail était gravement affectée par l'épidémie, le diagnostic serait là encore aggravé.
En tout état de cause, l'étude fait également ressortir que le coût des traitements anti-rétroviraux
actuellement disponibles est hors de portée de presque toutes les personnes infectées en Côte d'Ivoire.
Publications
*COGNEAU D., M. GRIMM (2002), The distribution of AIDS over the population in Africa. Hypothesis
building from individual answers to a Demographic and Health Survey with an application to Côte
d'Ivoire, Document de travail DIAL DT/2002/02, DIAL, Paris (soumis pour publication).
*COGNEAU D., M. GRIMM (2002), AIDS and income distribution in Africa; A micro-simulation study
for Côte d’Ivoire, Document de travail DIAL DT/2002/15, DIAL, Paris (soumis pour publication).
COGNEAU D., M. GRIMM (2002), « L’épidémie du SIDA dans le monde et en Afrique », Dialogue,
juin.
*GRIMM M. (2002), Modéliser les trajectoires démo économiques des individus et des ménages dans
un pays en développement à l'aide d'un modèle de microsimulation dynamique, Application pour la
Côte d'Ivoire., Document de travail DIAL DT/2002/01, DIAL, Paris.
*GRIMM M. (2002), The medium and long term effects of an expansion of education on poverty in
Côte d’Ivoire. A dynamic microsimulation study., Document de travail DIAL DT/2002/12, DIAL,
Paris.
Communications
COGNEAU D., M. GRIMM , « AIDS and income distribution in Africa. A micro-simulation study for
Côte d’Ivoire », communication à la 27 th Conference de la International Association for Research in
Income and Wealth,18-24 août, Stockholm-Djurhamn, Suède.
GRIMM M., « Socio-economic status, sexual behaviour, and AIDS mortality risk differentials. Theory
and application to Côte d’Ivoire », communication à la 16 th Annual Conference of the European
Society for Population Economics, 13-15 juin, Bilbao, Espagne.
COGNEAU D. M. GRIMM , « AIDS and income distribution in Africa. A micro-simulation study for
Côte d’Ivoire », présentation au séminaire d’économie du développement DELTA / DIAL / ENSAE /
INRA-LEA, 3 avril, Paris.
14
Bilan 2002
2.3. Mobilité sociale, scolarisation et distribution du revenu dans cinq pays africains
(Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda )
Participants : D. Cogneau et C. Torelli
Objectif : La mobilité sociale intergénérationnelle est en définitive très mal connue dans le cas de
l’Afrique, alors même qu’un fonds anthropologique important souligne la spécificité du continent en
matière de règles d’héritage et de structures familiales. Les premiers résultats obtenus par le projet
montrent que cette mobilité est loin d’être nulle mais qu’elle varie également beaucoup selon les pays
étudiés. Le rôle que joue l’éducation formelle introduite par le colonisateur dans l’évolution de la
mobilité est également mal connu, comme d’ailleurs l’influence d’autres événements de l’histoire
économique ou politique des pays (changements de régime politique depuis l’indépendance, conflits
ethniques, chocs démographiques et économiques). Inversement, le rôle que joue le revenu familial sur
la scolarisation des enfants peut être considéré comme sous-estimé par les modèles utilisés
habituellement. Son instrumentation correcte suppose justement la prise en compte de variables de
mobilité scolaire des parents. La compréhension des mécanismes de mobilité sociale et de mobilité
scolaire qui prévalent en Afrique est un enjeu crucial pour l’élaboration de politiques de réduction de
la pauvreté, et participe également à la question générale de la construction d’un Etat national
(recrutement des élites et des fonctionnaires).
Ce vaste projet réunit pour la première fois une base de données comparative constituée de plusieurs
enquêtes statistiques représentatives au niveau national portant sur cinq pays africains très différents
par leur histoire et leur structure économique et sociale (Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar,
Ouganda), et comprenant des informations sur l’origine sociale des individus. Les variables
disponibles permettent la construction d’indicateurs de mobilité professionnelle et scolaire, et leur
mise en relation avec des indicateurs de bien-être. Un gros travail de recodage statistique a été effectué
en 2002 pour assurer la comparabilité internationale des indicateurs, et pour maintenir dans des
proportions raisonnables les erreurs de mesure. Les premiers résultats obtenus montrent que la
mobilité sociale est loin d’être nulle mais qu’elle varie également beaucoup selon les pays étudiés.
Publications
COGNEAU D., « Pauvreté, inégalité des conditions et inégalité des chances – Opportunités et risques
des nouvelles stratégies de réduction de la pauvreté », in Cling J.-P., M. Razafindrakoto, F. Roubaud
(éds), Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté, Economica, Paris.
COGNEAU D., J.-C. DUMONT . P. GLICK, M. RAZAFINDRAKOTO, J. RAZAFINDRAVONONA ,
J. RANDRETSA , F. ROUBAUD (2002) « Poverty, Education and Health: The Case of Madagascar » in
C. Morisson (dir.) Education and Health Expenditure and Poverty Reduction in East Africa;
Madagascar and Tanzania , Development Centre Studies, OCDE, Paris.
*COGNEAU D., E. MAURIN (2002), Parental Income and School Attendance in a Low-Income Country:
A semi-parametric analysis, 3ème Version du DT 2001/16, 25 pp.
Communications
COGNEAU D., E. MAURIN , C. TORELLI, « Social Mobility and Equality of Opportunity in Africa - A
comparative analysis of five sub-saharan societies », communication présentée au Séminaire
Accumulation de la richesse, inégalité et croissance dans la longue période, ENS Jourdan, 8-9 février
2002, Paris.
GUENARD C., « Analyse de l'évolution des revenus sur le cycle de vie et des inégalités entre
générations : le cas de Madagascar », présentation au séminaire interdisciplinaire de l’école doctorale
de l’IEP Paris sur Cycle de vie et générations, juin 2002.
15
Bilan 2002
2.4. La relation croissance – répartition – institutions
Participants : D. Cogneau et C. Guénard
Objectif : Une littérature théorique et empirique considérable continue d’explorer les déterminants
conjoints de la croissance et de la répartition du revenu. De nombreux modèles récents font intervenir
la partic ipation politique et la qualité des institutions. Plusieurs bases de données internationales
proposent des variables censées mesurer tel ou tel aspect du « développement institutionnel » : règne
de la loi, corruption, « capital social », régime politique, instabilités et conflits, etc. La plupart des
études empiriques qui utilisent ces variables se contentent d’établir quelques corrélations naïves, très
peu contrôlées du point de vue de la mesure comme du point de vue de l’analyse de causalité.
Quelques articles récents s’attachent à utiliser des techniques économétriques plus élaborées mais la
qualité des données sous-jacentes et la pertinence de l’instrumentation demeurent largement sujettes à
caution. Le projet se propose de réaliser une expertise en profondeur de la littérature existante, des
bases de données disponibles, et de la robustesse des relations de causalité envisageables. Il proposera
éventuellement le codage de nouvelles variables, à partir d’une collecte documentaire appropriée.
Une revue de littérature sur les débats autour de la question des écarts de développement a été
entreprise. Un travail économétrique a été effectué sur deux échantillons de pays (un panel
international et un échantillon d’ex-colonies uniquement) afin de mettre en évidence les déterminants
de la répartition des revenus. Plusieurs modèles alternatifs ont été testés : un modèle « géographique »,
un modèle « démo-économique » et un modèle « institutionnel », ce dernier modèle explicatif faisant
appel à différentes variables qualitatives issues des bases de données institutionnelles. Un intérêt
particulier a été porté à l’influence de la colonisation et des types de gouvernance qui en sont issus sur
les inégalités de revenus. Contrairement à la plupart des articles économiq ues qui opposent assez
radicalement ces deux « héritages institutionnels » quant à leurs résultats en termes de développement
et de performances économiques et financières, ce travail ne permet pas d’affirmer la supériorité d’un
système institutionnel sur l’autre du point de vue des inégalités. La répartition des revenus est en
revanche bien expliquée par la colonisation de peuplement et la fragmentation ethnique.
Publications
CLING J.-P., D. COGNEAU (2002) « Quel lien entre croissance et inégalités ? », Alternatives
Economiques, numéro hors-série, 3ème trimestre.
*COGNEAU D., C. GUENARD (2002) Les inégalités et la croissance : une relation introuvable ,
Document de travail DIAL DT/2002/03, DIAL, Paris.
COGNEAU D., C. GUENARD (2002) « La colonisation et les institutions », Dialogue, décembre.
*GUENARD C. (2002) Analyse empirique des facteurs d’inégalités économiques dans les pays en
développement et/ou développés, mimeo DIAL, Paris.
Communications
COGNEAU D., « Colonisation, école et développement en Afrique – Une analyse empirique »,
communication au séminaire d’économie du développement DELTA /DIAL / ENSAE / INRA-LEA,
6 novembre 2002.
16
Bilan 2002
2.5. Valorisation et finalisation du programme d’analyse des conditions de réussite du processus
de transition à Madagascar
Participants : M. Razafindrakoto, F. Roubaud
Objectif : Un programme d’analyse des conditions de réussite du processus en cours de transition
économique et politique à Madagascar a été initié en 1995 dans le cadre du projet MADIO. L’objectif
était de dresser une synthèse de l'ensemble des connaissances acquises sur ce pays depuis le début du
programme et de mettre en avant les enjeux et les contraintes auxquelles le pays doit faire face,
sachant qu’on constate d’une manière générale une méconnaissance de la dynamique actuelle de ce
pays au niveau international. Il s’agit d’approfondir parallèlement les études sur le rôle des institutions
– et notamment de l’Etat – et leurs défaillances à Madagascar.
La crise politique suite à l’élection présidentielle de décembre 2001, qui a duré plus de six mois avec
des conséquences socio-économiques majeures pour le pays, a conduit à des réaménagements du
calendrier et de l’orientation des travaux prévus (le séminaire « Corruption et développement » prévu
en mars 2002 n’a ainsi pas pu avoir lieu et a été reporté en 2003). Malgré ces évènements, un certain
nombre d’activités ont été finalisées par M. Razafindrakoto et F. Roubaud :
-
coordination d’un numéro spécial sur Madagascar de la revue Afrique Contemporaine ; ce numéro
fait le point sur les évolutions politiques et socio-économiques au cours des dix dernières années
en insistant sur les principaux thèmes cruciaux dans les années à venir ;
-
rédaction de trois articles répondant à l’objectif de synthèse des connaissances acquises afin de
mettre en avant les enjeux et les contraintes auxquelles le pays doit faire face afin de dresser ses
perspectives économiques.
Les autres activités, qui ont seulement pu être engagées sans déboucher en 2002, seront regroupées en
2003 au sein d’autres thèmes de recherche :
-
édition d’un ouvrage de synthèse partant du séminaire de février 2001 sur la pauvreté à
Madagascar ; rédaction de quelques chapitres analysant la portée du DSRP de Madagascar ;
cette activité en cours se poursuivra en 2003 dans le cadre des analyses sur les politiques de
lutte contre la pauvreté (fiche 3.3 2003) ;
-
préparation d’une enquête sur la Santé, Inégalités et Ruptures Sociales (SIRS) sur la capitale
malgache. Les opérations sur le terrain sont prévues pour début 2003. Les analyses qui seront
menées entreront dans le cadre des analyses des multiples dimensions de la pauvreté (fiche 3.2
2003).
Publications
GAUTIER J.-F. (2002), «Taxation optimale de la consommation et biens informels», Revue
Economique, Vol. 53 N°3, mai.
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « Madagascar à la croisée des chemins : la croissance
durable est-elle possible ? » in Roubaud F., dir. Madagascar après la tourmente : regards sur dix ans
de transitions politique et économique, dossier spécial, Revue Afrique Contemporaine n° 202/203, La
documentation Française, avril-septembre, Paris.
17
ROUBAUD F., dir. (2002) Madagascar après la tourmente : regards sur dix ans de transitions politique
et économique, dossier spécial, Revue Afrique Contemporaine n° 202/203, La Documentation
française, avril-septembre, Paris.
ROUBAUD F. (2002), « Madagascar : les enjeux de la crise politique actuelle » Universalia 2003,
Encyclopaedia Universalis, Paris. (à paraître)
Communications
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. Présentation du numéro spécial de la revue Afrique
contemporaine « Madagascar après la tourmente : regards sur dix ans de transitions politique et
économique », CITE/IRD, Antananarivo, 13 novembre 2002.
ROUBAUD F., « Le scrutin présidentiel du 16 décembre 2001 : les enjeux d’une élection contestée »,
communication présentée au colloque Elections, résolution des conflits et invention de la démocratie
en Afrique et au Moyen-Orient, Confrontations, Paris, 15 juin 2002.
ROUBAUD F., Présentation du numéro spécial de la revue Afrique Contemporaine « Madagascar après
la tourmente : regards sur dix ans de transitions politique et économique » au colloque sur Madagascar
organisé par l’Association pour la promotion de l'histoire et des traditions des pays francophones, au
Cercle National des Armées, à Paris, le 23 novembre.
3. Politiques publiques et construction de l’Etat
Le programme de DIAL/Cipré se propose enfin de procéder à l’évaluation des politiques publiques et
de contribuer à reconsidérer le rôle de l’Etat dans le processus de développement. L’analyse menée sur
ce thème a ainsi une double dimension, liée à la politique économique et à l’économie politique.
En ce qui concerne le champ d’intervention de l’Etat, l’analyse menée en 2002 a d’abord porté sur
l’impact des politiques commerciales dans les PED. Les enjeux liés à l’intégration de ces pays dans
l’économie mondiale sont actuellement au cœur des débats internationaux. On manque cependant
d’analyses concernant l’impact des différentes stratégies possibles dans ce domaine : choix entre
multilatéralisme et régionalisme ; modalités des stratégies de croissance par l’exportation, etc. Les
travaux menés sur ces questions se sont orientés dans deux directions :
- une analyse du régionalisme Nord-Sud (3.1), dont l’essor est remarquable depuis le début de la
dernière décennie , a été poursuivie . L’Union européenne a été le principal moteur de ce phénomène,
en signant ou négociant des accords de libre-échange avec la plupart de ses principaux partenaires
commerciaux au Sud. Dans ce contexte, l’étude de l’impact des accords d’association entre l’UE et les
pays du Maghreb sur ces derniers a une importance majeure, compte tenu de l’importance des
relations bilatérales. Les recherches menées par DIAL/Cipré dans ce domaine sont basées sur
l’utilisation de modèles d’équilibre général calculable (EGC). Les travaux sur la Tunisie, pays le plus
avancé dans la mise en œuvre de son accord de libre échange bilatéral, se sont terminés pour
l’essentiel en 2002. Ceux sur le Maroc ont pris la relève en bénéficiant de l’expérience acquise sur la
Tunisie.
- l’étude des zones franches d’exportation (3.2) constitue un deuxième de travail sur les politiques
commerciales suivi par DIAL/Cipré. Suite à la conversion de la plupart des PED à des stratégies de
croissance par l’exportation, on a par ailleurs assisté à une véritable prolifération des zones franches
dans le monde. Ce phénomène est encore mal connu (à l’exception de quelques pays tels que Maurice
ou le Mexique déjà « surétudiés »), d’où l’intérêt de poursuivre le chantier ouvert en 2001 sur ce
sujet. L’analyse empirique effectuée, centrée sur le cas de Madagascar, visait à évaluer l’impact de ces
dispositifs sur les économies hôtes, que ce soit en termes d’emplois, de revenus ou de productivité des
entreprises.
18
Une réflexion sur l’économie politique de la réforme (3.3) apparaît ensuite comme un préalable à la
reconstruction de l’Etat (voire à sa construction) dans les pays pauvres. Ceci est d’autant plus
nécessaire que le bon fonctionnement des institutions (bonne gouvernance, démocratie) est désormais
reconnu comme un élément indispensable à toute stratégie de développement. Une approche
comparative est menée afin de mieux cerner l’influence de ces variables. Une analyse de la perception
des ménages sur leurs conditions de vie, leurs difficultés ainsi que leurs attentes s’interroge sur la prise
en compte de ces opinions dans la définition des politiques économiques. Les liens entre les valeurs de
la société et le système politico-économique en vigueur sont également explorés. Ces travaux utilisent
les informations quantitatives et qualitatives (questions d’opinion) recueillies par les enquêtes 1-2-3
menées en 2001-2002 dans sept pays d’Afrique de l’Ouest, à Madagascar et au Pérou avec l’appui de
DIAL/Cipré.
Une analyse des nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté a enfin été engagée
(3.4), qui a notamment débouché sur la publication d’un ouvrage collectif chez Economica. Compte
tenu de la nature « transversale » de ces politiques, cette analyse mobilise à des degrés divers
l’ensemble des travaux menés par DIAL/Cipré sur les thèmes présentés précédemment, qu’il s’agisse
de ceux portant sur l’analyse micro-économique de la formation et de la distribution des revenus, sur
les liens entre croissance et répartition, ou sur les politiques publiques et la construction de l’Etat.
Bilan 2002
3.1. Impact des accords d’association Euro-Méditerranéens sur les économies du Sud
Participants : M.A. Marouani, J.-Y. Moisseron
Objectif : Il s’agit d’analyser les conséquences de la mise en place des accords de libre-échange
réciproque dans le cadre des accords EuroMed (aussi appelés accords de Barcelone), qui va se traduire
par une profonde libéralisation commerciale dans les pays du Maghreb. Celle -ci entraînera une
restructuration de l’économie, accompagnée d’un impact important sur l’emploi et les revenus. Parmi
ces pays, la Tunisie est le plus avancé en matière d’application des accords (l’accord avec l’UE est
entré en vigueur en 1996) ; c’est donc là où les effets de la libéralisation commerciale sont les plus
observables. Le Maroc doit également être étudié. L’analyse des effets de l’ouverture commerciale
amène à s’interroger sur la compétitivité des pays du Maghreb et sur leur capacité à entrer en
concurrence avec les entreprises étrangères, tant sur leur propre marché qu’à l’international.
Le modèle dynamique intertemporel construit par M. A. Marouani pour analyser l’impact de
l’ouverture et de la réforme fiscale sur le chômage en Tunisie a été transformé pour intégrer une
nouvelle méthode de calibrage dynamique permettant de partir d’une année où l’économie n’est pas à
l’état stationnaire. Cette hypothèse est fréquemment utilisée par le s économistes car elle simplifie
considérablement la résolution du modèle, mais elle est quelque peu irréaliste pour des économies
subissant des transformations profondes notamment du fait de l’entrée dans une zone de libre-échange.
En effet, la libéralisation entraîne une modification du rendement du capital dans les différents
secteurs ce qui a pour conséquence un rythme d’accumulation du capital différencié selon les secteurs.
L’utilisation de cette nouvelle technique de calibrage permet d’obtenir des résultats plus conformes à
l’évolution observée de l’économie (sachant que la Tunisie a commencé à appliquer l’accord en 1996,
on peut valider le modèle grâce à l’observation des données concernant la période 1996-2000). L’autre
élément nouveau introduit dans le modèle concerne la prise en compte de l’évolution différenciée de
l’offre de travail selon le niveau de qualification. En effet, du fait de l’amélioration du niveau
d’éducation en Tunisie, la part de la main-d’œuvre qualifiée dans la population active croît au
détriment de la main-d’œuvre non qualifiée. Ceci entraîne l’apparition d’un chômage de type nouveau
touchant notamment les jeunes éduqués. Un papier décrivant le modèle avec ces innovations est en
cours de rédaction.
19
En général, les analyses des institutions du marché du travail portent sur leurs effets sur l’emploi, et
rarement sur la croissance. Or les effets sur la croissance et l’emploi ne sont pas nécessairement
symétriques. De plus, il est important de tenir compte des coûts sociaux éventuels associés à des
politiques de « flexibilisation » du marché du travail censées améliorer les performances en termes de
croissance. L’objectif de l’étude menée sur ce thème est d’analyser l’impact des institutions du marché
du travail sur la croissance en Tunisie. On essaie de mobiliser plusieurs approches : il s’agit d’une part
d’analyser les institutions du marché du travail, notamment les mécanismes de fixation des salaires et
les règles d’embauche et de licenciement et d’autre part d’étudier l’impact de l’accumulation du
capital humain sur la croissance en Tunisie, pour essayer de dégager des hypothèses d’explication des
performances observées. Ce travail est à un stade avancé et sera achevé début 2003.
Le lancement effectif du projet d’analyse de l’ impact de l’accord d’association UE-Maroc sur
l’économie marocaine a été retardé à plusieurs reprises pour des raisons institutionnelles3 . Il a
finalement démarré en septembre 2002. Une première mission de chercheurs de DIAL/Cipré a eu lieu
en novembre 2002 pour discuter des choix méthodologiques avec les experts résidents et les
partenaires marocains et mettre en place un programme de travail portant sur le thème de l’impact sur
l’emploi et la distribution des revenus de la zone de libre-échange UE-Maroc. Enfin, le projet DIRAM
basé auprès de l’université de Tunis s’est achevé mi-2002 ; son responsable (J.-Y . Moisseron) a été
affecté comme représentant de l’IRD en Egypte.
Publications
*MAROUANI M.A.(2002) Impact de l’accord d’association avec l’Union européenne sur l’emploi en
Tunisie : une analyse intertemporelle en équilibre général, Document de travail DIAL DT/2002/16,
DIAL, Paris.
MOISSERON J.-Y. (2002) « La crise du régionalisme en Méditerranée », Tiers-Monde, N°169, janviermars.
Bilan 2002
3.2. Etude de l’impact des zones franches sur le développement
Participants : J.-P. Cling, J.-B. Gros, G. Letilly, M. Razafindrakoto, et F. Roubaud
Objectif : Les dispositifs de zones franches d’exportation consistent à mettre en place des régimes
douaniers et fiscaux dérogatoires (accompagnés le cas échéant d’autres avantages) pour les entreprises
tournées vers l’exportation. Dans la mesure où de plus en plus de PED mettent en place des zones
franches avec des succès très variables, l’analyse des conditions de succès de ces zones et de leur
impact sur l’économie , qui est l’objectif de ce programme d’étude, constitue un enjeu majeur.
La pertinence des zones franches d’exportation (EPZ) en tant qu’outil de développement est mise en
doute par la théorie néo-classique, qui les considère comme une politique de second best. Pourtant, la
mise en place de zones franches est habituellement considérée par les pays qui les hébergent comme
un instrument clé de leurs politiques de développement industriel, que ce soit pour favoriser l’arrivée
d’investissements étrangers et la création d’emplois, stimuler les exportations et l’acquisition de
qualifications par la main-d’œuvre locale ou encore intensifier les transferts de technologie.
3
Ce projet d’appui à la Direction de la Politique Economique Générale du ministère de l’Economie et des
Finances du Maroc est financé par l’Union européenne. DIAL collabore dans le cadre de ce projet avec le bureau
d’études Planistat qui est le contractant. Deux experts ont été affectés sur place pour 2 ans, B. Billaudot et J.-B.
Le Hen, ce dernier étant salarié de DIAL.
20
Une revue de la littérature économique (en fait peu abondante) sur ce thème a été effectuée, ce qui a
permis également de rassembler des données statistiques sur ce sujet. Une étude a également été
entreprise sur les zones franches à Madagascar, qui constitue la seule « success story » africaine dans
ce domaine, avec Maurice. Les travaux sur ce thème ont porté sur les deux dimensions micro- et
macro-économique de l’impact des zones franches d’exportation malgaches, qui ont connu un essor
remarquable depuis leur démarrage en 1990 jusqu’à la crise politique de 2002. La mobilisation d’un
certain nombre de sources sans équivalent en Afrique sub-saharienne, notamment des enquêtes
industrielles et des enquêtes emploi réalisées depuis 1995 par le projet MADIO, permet d’étayer
solidement le diagnostic
Du point de vue micro-économique, les politiques salariales et de main-d’œuvre constituent le point le
plus sensible du débat public sur les zones franches. L’analyse de l’impact des zones franches sur la
croissance à Madagascar s’appuie sur le corpus théorique de la croissance endogène. Il s’agit avant
tout de définir si l’arrivée des investisseurs internationaux, dans le cadre du dispositif de zone franche,
a un impact sur le rythme d’accumulation de nouvelles techniques et connaissances, bénéfique pour la
productivité du travail et partant pour la croissance de l’économie malgache. Concrètement, ceci a
conduit à analyser la formation des salaires de deux manières :
- les estimations de fonction de gain horaire montrent que, à caractéristiques personnelles identiques et
à travail égal, les employés de la zone franche sont plutôt mieux payés que leurs homologues du
secteur industriel ; mais la prime perçue par les salariés de la zone franche va en s’amenuisant au cours
du temps ; depuis 1997, les salaires de base toutes choses égales par ailleurs ne sont pas
significativement différents en et hors zone franche ; les écarts de gains tiendraient donc avant tout à
une durée du travail supérieure ;
- une deuxième analyse a porté sur la formation des salaires des travailleurs ayant été employés au
préalable dans une entreprise de zone franche mais travaillant actuellement dans une entreprise
« classique ». Cette analyse révèle que cette expérience initiale n’est pas valorisée par les entreprises
pour lesquelles ils travaillent actuellement. Ainsi, les entreprises installées hors de la zone franche ne
mènent pas de politique active de recrutement de ces travailleurs pas plus qu’elles ne leur
reconnaissent une productivité (et donc une rémunération) supérieure à la moyenne.
L’impact macro-économique des EPZ a été évalué sous différentes formes. L’impact direct en termes
d’emplois (plus de 70 000 emplois créés depuis 1990) et d’exportations est très significatif.
Concernant ce dernier aspect, on peut ainsi noter que Madagascar est le seul pays africain à avoir
réussi à diversifier la structure de ses exportations au cours des années quatre-vingt-dix, les produits
manufacturés (textile -habillement surtout) représentant aujourd’hui plus de 40 % des ventes à
l’étranger. L’utilisation d’un modèle macro-économique simplifié a enfin permis de quantifier les
effets indirects de l’activité de la zone franche, transitant notamment par la demande. Deux résultats
forts se dégagent : malgré une faible intégration locale, les EPZ ont un impact significatif en termes de
PIB ; malgré les exonérations fiscales, l’impact global sur les recettes de l’Etat est positif.
Publications
CLING J.-P., J.-B. GROS, G. LETILLY, B. VALERSTEINAS (2002) « Les zones franches d’exportation »,
DREE-Dossiers, publication du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, octobre.
GROS J.-B., LETILLY G., MARTINET S. (2002) Performances commerciales, compétitivité et
diversification des économies sub-sahariennes, Ministère des Affaires Etrangères, DGCID, Série
rapports d'étude (paru également en Document de travail DIAL DT/2002/13 sous le titre,
Performances commerciales de l’Afrique sub-saharienne, une diversification nécessaire).
21
*GROS J.-B. (2002) Evaluation du dispositif de zone franche au Togo, Rapport pour la Banque
mondiale, septembre.
*GROS J.-B., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) The export processing zone in Madagascar:
a stimulus to growth ? mimeo DIAL, Paris.
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « Madagascar à la croisée des chemins : la croissance
durable est-elle possible ? » in Roubaud F., dir. Madagascar après la tourmente : regards sur dix ans
de transitions politique et économique, dossier spécial, Afrique Contemporaine n° 202/203, La
Documentation Française, avril-septembre, Paris.
Bilan 2002
3.3. Gouvernance, démocratie et les différentes dimensions de la pauvreté
Participants : P. De Vreyer, J. Herrera, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli
Objectif : L’enjeu de la construction de l’Etat ne porte pas seulement, et peut-être même pas
essentiellement, sur la définition des « bonnes politiques économiques », mais sur la capacité à les
mettre en œuvre. Une réflexion de fond sur l’économie politique de la réforme apparaît comme un
préalable à la nécessaire reconstruction, voire dans certains pays à la construction de l’Etat. Cette
réflexion exige d’enrichir la perspective économique classique portant sur les liens entre croissance et
répartition à de nouvelles dimensions comme la démocratie, les institutio ns, la gouvernance, etc. Cette
année, les travaux dans ce domaine se sont orientés dans deux directions principales.
• Dans le cadre des analyses sur le rôle des institutions – et notamment de l’Etat – et leurs défaillances,
différentes analyses ont été menées par M. Razafindrakoto et F. Roubaud :
- Une analyse des problèmes et enjeux des élections de décembre 2001 à Madagascar a été réalisée. La
crise politique qui a découlé de ce scrutin constitue en effet une stigmatisation des difficultés pour
faire aboutir le processus de démocratisation. Elle constitue également une dénonciation des dérives en
termes de gouvernance du précédent régime (corruption, absence de transparence, etc.)
- Une première analyse comparative de la gouvernance et de la démocratie à partir de quelques
indicateurs statistiques collectés dans différentes capitales africaines. Cette analyse a fait l’objet d’une
communication à un séminaire international sur les Statistiques et les Droits de l’Homme.
Le thème de la corruption a fait l’objet d’une attention particulière, d’une part, dans le cadre de la
préparation d’un séminaire sur la corruption (prévu initialement en 2002) et qui devrait finalement
avoir lieu à Madagascar en 2003 ; d’autre part, dans le cadre d’une participation au Rapport annuel
2002 de Transparency International ; La contribution traite de l’utilisation des enquêtes ménages pour
le suivi d’indicateurs de la corruption.
• Les travaux portant sur les différentes dimensions de la pauvreté ont été poursuivis en vue d’une
consolidation des résultats. Notamment, les méthodes utilisées (test, estimations économétriques) pour
dégager la spécificité de la voix des pauvres comparée à celle du reste de la population, ainsi que pour
identifier les différentes formes de pauvreté, ont été approfondies.
Du point de vue méthodologique, des appuis ont été octroyés pour la réalisation sur le terrain dans
sept capitales africaines des opérations statistiques de collecte des indicateurs sur les thèmes
gouvernance, démocratie et différentes dimensions de la pauvreté (modules greffés aux enquêtes 1-23). Par ailleurs, la méthodologie et les indicateurs retenus ont fait l’objet de travaux et de discussions
22
en vue de leur affinement, notamment dans le cadre de la participation à des séminaires internationaux
sur la mesure des droits de l’homme.
Enfin, l’équipe a participé au montage du projet européen META AGORA (Measuring Democracy,
Human Rights, and Good Governance) coordonné par PARIS21, validé au dernier trimestre 2002, et
dont elle constitue l’un des piliers.
Publications
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « Le scrutin présidentiel du 16 décembre 2001 : les enjeux
d’une élection contestée », in Raison-Jourde F., Raison J.-P. (2002), Madagascar: les urnes et la rue,
Politique Africaine, n°86, Karthala, Paris, juin , pp. 18-49.
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « Corruption indicators through household surveys : the
case of Madagascar », in Global Corruption Report 2002, Transparency International.
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « Les multiples facettes de la pauvreté dans un pays en
développement : le cas de la capitale malgache », dans Fall M., Morin P., Verger D. (eds),
Comparaisons internationales de pauvreté , (à paraître).
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « Spécificité de la voix des pauvres. Analyse à partir des
enquêtes statistiques », Economie du Développement (accepté pour publication).
Communications
ROUBAUD F., « Democracy and Governance in the framework of household surveys », communication
présentée au séminaire international Measuring Democracy and Good Governance organisé
conjointement par la Commission européenne/EUROSTAT, et CDG Munich, Munich, 20-23 janvier
2002.
ROUBAUD F., « Measuring rights, democracy and governance: The role of household surveys »,
communication présentée au colloque international Indicators and Diagnosis on Human Rights : The
Case of Torture in Mexico, Comision nacional de los derechos humanos, Merida, Mexique, 3-5 avril
2002.
ROUBAUD F., « ‘Medir’ la gobernabilidad, la democracia y los derechos humanos : el aporte de las
encuestas de hogares », communication présentée au colloque international Segunda reunion de
expertos gunernamentales en encuestas a hogares : empleo y pobreza, Secretaria general de la
Comunidad andina, Lima, Pérou, 10-12 avril 2002.
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F., « Mesure de la gouvernance et de la démocratie : analyse à partir
de quelques indicateurs statistiques collectés dans différentes capitales africaines », Séminaire sur Les
Statistiques et les Droits de l’Homme, organisé conjointement par la Commission européenne/
EUROSTAT, et CDG Munich, Bruxelles, 27-29 novembre 2002.
23
Bilan 2002
3.4. Analyse des nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
Participants : J.-P. Cling, P. De Vreyer, M. Raffinot, M. Razafindrakoto, F. Roubaud
Objectif : Confrontés à l’aggravation de la pauvreté dans de nombreuses parties du monde, à l’échec
des politiques d’ajustement structurel et à une remise en cause de leur légitimité, la Banque mondia le
et le Fonds monétaire international ont décidé de placer la lutte contre la pauvreté au centre de leur
action. Depuis 1999, les pays en développement qui souhaitent bénéficier d’une aide financière
conditionnelle de la part de ces organisations, ou d’un allégement de la dette dans le cadre de
l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE), doivent ainsi préparer un programme de lutte contre la
pauvreté, désigné en français sous le terme de Document stratégique de réduction de la pauvreté
(DSRP). La communauté internationale dans son ensemble s’est rapidement alignée sur ces
orientations, de sorte que la lutte contre la pauvreté est aujourd’hui au cœur des politiques de
développement. Fin 2002, environ 60 pays pauvres sont engagés dans ce processus. Les travaux menés
par DIAL/Cipré analysent les innovations apportées par ces nouvelles politiques ainsi que leurs
insuffisances et les contraintes auxquelles elles sont confrontées, ce qui amène à s’interroger sur leur
soutenabilité et leurs chances de succès.
Les travaux de recherche sur ces nouvelles politiques ont notamment débouché sur la publication d’un
ouvrage collectif préfacé par le Directeur Général de la DGCID (Direction Générale de la Coopération
Internationale et du Développement), qui constitue la première tentative de synthèse sur ce thème.
L’ouvrage montre que le consensus qui s’est établi autour des nouvelles stratégies de lutte contre la
pauvreté soulève de nombreuses questions : le contenu des politiques a-t-il véritablement changé ou
s’agit-il seulement d’un habillage différent ? Dans quelle mesure ces politiques sont-elles susceptibles
d’atteindre leurs objectifs en termes de réduction de la pauvreté ? La démarche adoptée, consistant à
organiser un processus participatif pour l’élaboration des politiques, constitue une innovation
majeure ; va-t-elle pour autant renforcer la démocratie et améliorer l’efficacité des politiques ? Enfin,
quels sont les enjeux en matière de suivi et d’évaluation de ces politiques ?
Cet ouvrage est surtout composé de travaux de chercheurs de DIAL/Cipré qui essaient de répondre à
ces questions selon trois axes :
-
tout d’abord à partir d’un diagnostic général sur les politiques de lutte contre la pauvreté
(analyse critique du discours de la Banque mondiale sur la lutte contre la pauvreté,
problématique de la pauvreté, de l’inégalité des conditions et des chances, dynamique de la
pauvreté en Afrique sub-saharienne au cours des dernières années, « voix des pauvres » ) ;
-
ensuite, en analysant la portée et les limites des nouvelles initiatives internationales (pour les
DSRP, l’analyse porte sur les principes des processus participatifs et leur application concrète,
ainsi que sur le contenu des politiques définies dans ce cadre; la compatibilité entre DSRP et
allègement de la dette est aussi étudiée) ;
-
enfin, en établissant un diagnostic critique sur les dispositifs existants en matière de suivi et
évaluation et en formulant des propositions, basées en particulier sur les instruments
développés/utilisés à DIAL/Cipré (enquêtes 1-2-3, observatoires ruraux du côté suivi
statistique, techniques de micro-simulation pour l’évaluation de l’impact des politiques) ; les
travaux réalisés sur les indicateurs nécessaires aux DSRP sont présentés dans la partie
expertise ci-après.
Plusieurs articles ont également été publiés sur ces questions, basés sur les analyses effectuées lors de
la rédaction de l’ouvrage mentionné ci-dessus, et éclairant chacun un point particulier.
24
Publications
BARAT C., MASSUYEAU B., SPIELVOGEL G. (2003) « La situation économique du Ghana et l’Initiative
PPTE ; une convergence favorable », Afrique contermporaine N°205, mars (également paru sous le
titre : Analyse structurelle et conjoncturelle de l'économie ghanéenne, Document de travail DIAL
DT/2002/10, DIAL, Paris).
CLING J.P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. dir. (2002), Les nouvelles stratégies internationales
de lutte contre la pauvreté, Economica, Paris.
CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (eds), New International Poverty Reduction
Strategies, Routledge, Londres/New York (à paraître, version anglaise de l’ouvrage Les nouvelles
stratégies internationales de lutte contre la pauvreté , Economica, Paris)
BOUGOUIN A-S., RAFFINOT M. (2002) « L’initiative PPTE et la lutte contre la pauvreté », in J.-P.
Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir. (2002), Les nouvelles stratégies internationales de lutte
contre la pauvreté, DIAL/Economica, Paris.
CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) « La Banque mondiale et la pauvreté : tout
changer pour que tout reste pareil ? », Politique Africaine n° 87, Karthala, Paris, septembre.
CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002), « Processus participatifs et lutte contre la
pauvreté: de nouvelle s relations entre les acteurs ? », L’Economie Politique n°16, 4ème trimestre, Paris
(paru également sous ce titre dans la revue Techniques Financières et Développement, décembre
2002).
CLING J.-P (2002) « Une analyse critique du discours de la Banque mondiale sur la lutte contre la
pauvreté », in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir. Les nouvelles stratégies internationales
de lutte contre la pauvreté, DIAL/Economica, Paris.
CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002) , « Elaboration, mise en œuvre et contenu des
DSRP : portée et limites », in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir. (2002), Les nouvelles
stratégies internationales de lutte contre la pauvreté , DIAL/Economica, Paris.
*CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002), La Banque mondiale et la lutte contre la
pauvreté : tout changer pour que tout reste pareil ? », Document de travail DIAL DT/2002/09, DIAL,
Paris.
DANTE I., GAUTIER J-F., MAROUANI M.A., RAFFINOT M. (2002), « Le DSRP au Mali : « gagner
l’argent » ou formuler une politique de développement ?», in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto,
F. Roubaud, dir. (2002), Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté ,
DIAL/Economica, Paris.
COGNEAU D., GRIMM M., ROBILLIARD A-S. (2002), « Evaluating poverty reduction policies. The
contribution of micro-simulation techniques », in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir.
New International Poverty Reduction Strategies, Londres/New York, Routledge, (à paraître)
*MESPLE-SOMPS S. (2002), Quelques réflexions sur la situation économique et sociale africaine et les
politiques économiques préconisées par le NEPAD, Document de travail DIAL DT/2002/08, DIAL,
Paris.
RAFFINOT M. (2002), « Vite fait ou bien fait ? L’économie politique de la lutte contre la pauvreté au
Mali », L’Economie Politique n°16, 4ème trimestre, Paris.
25
RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F. (2002), « Pauvreté urbaine et récession en Afrique subsaharienne », in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir. (2002), Les nouvelles stratégies
internationales de lutte contre la pauvreté , DIAL/Economica, Paris.
________________________________ (2002), « Pensent-ils différemment ? La voix des pauvres à
travers les enquêtes statistiques», in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir., ibidem.
________________________________ (2002), « Les dispositifs existants de suivi de la pauvreté : les
faiblesses des enquêtes classiques auprès des ménages », in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto,
F. Roubaud, dir., ibidem.
________________________________ (2002), « Deux outils originaux de suivi de la pauvreté :
l’enquête 1-2-3 et les Observatoires ruraux », in J.-P. Cling, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, dir.,
ibidem.
Communications
CLING J.-P., RAZAFINDRAKOTO M., ROUBAUD F., présentations de l’ouvrage collectif Les nouvelles
stratégies internationales de lutte contre la pauvreté , paru chez Economica (cf. ci-dessus) :
- à l’ODI à Londres 28 février ;
- à la Commission européenne (DG Développement) à Bruxelles le 15 mai ;
- à l’AFD le 26 mars ;
- au Ministère des Affaires Etrangères (DGCID) le 22 mai ;
- à la Banque de développement du Gabon à Libreville le 7 juin ;
- à la conférence internationale organisée par l’AFD et la Banque mondiale à Paris le 14 juin ;
- à Afristat à Bamako le 15 juin ;
- à la conférence ABCDE-Europe de la Banque mondiale à Oslo lors d’une table ronde sur les PRSPs
organisée par DIAL, 24-26 juin ;
- aux journées annuelles du réseau de la DGCID du Ministère des Affaires Etrangères, 17-19 juillet ;
- au séminaire de formation des assistants techniques de la coopération française sur les CSLP le 2
septembre ;
- lors du séminaire sur l’ « institutionnalisation » des DSRP organisé à Bamako (Mali) le 5 septembre
(présentation par M.A. Marouani) ;
- au colloque annuel du Haut Conseil de la Coopération Internationale (HCCI) le 16 septembre ;
- lors d’un séminaire organisé par le centre culturel français de Ouagadougou (Burkina Faso) le 25
septembre (présentation par S. Mesplé -Somps).
Les critiques parues sur l’ouvrage collectif sur Les nouvelles stratégies internationales de lutte
contre la pauvreté :
« La première étude globale sur les stratégies de lutte contre la pauvreté », Marchés tropicaux, 8 mars
2002.
« Un livre essentiel pour tous ceux qui s’intéressent à l’aide au développement », C. Chavagneux,
Alternatives Economiques, n°205, juillet-août 2002.
« Les qualités pédagogiques de l’ouvrage sont évidentes, ce qui en fait un excellent manuel de
référence pour tous ceux qui interviennent dans l’appui au développement », P. Meyer, Politique
africaine, N°87, septembre 2002.
« D’excellentes contributions sur la rhétorique de la pauvreté de la Banque mondiale, l’élaboration de
ses nouveaux plans d’action, la portée des annulations de dette… », Alternatives Internationales,
novembre-décembre 2002.
26
A. II. Expertises réalisées
Les activités d’expertise économique et statistique menées par DIAL/Cipré répondent à quatre
préoccupations :
-
appuyer les travaux de recherche en confrontant les expériences et travaux développés en interne à
des problématiques concrètes, en renforçant les compétences de terrain des chercheurs et en
fournissant les données utilisées ensuite pour les études,
répondre à la demande des membres du Groupement afin d’aider à la mise en œuvre de leurs
activités de coopération (aide à la définition de politiques, enquêtes statistiques aidant à la mise en
œuvre de projets, etc.),
valoriser les compétences acquises par les chercheurs et les produits statistiques développés en
interne dans le but d’accroître le rayonnement du Groupement,
enfin, procurer des recettes permettant de compléter les subventions obtenues des partenaires, en
baisse tendancielle.
Comme cela vient d’être rappelé, les activités d’expertise statistique nourrissent directement celles de
recherche ; la distinction est encore plus difficile à établir lorsqu’il s’agit d’études économiques, qui
s’intègrent directement dans les travaux de recherche. Pour cette raison, deux projets d’expertise
économique menés en 2002 sont présentés dans la partie recherche et non ici ; il s’agit du travail
conduit à partir du modèle de micro-simulation estimé sur Madagascar (2.1) et de celui portant sur le
Maroc (3.1), ce dernier étant toutefois intégré dans la partie expertise en 2003 (tout en restant aussi
dans le programme recherche).
Les travaux d’expertise menés par DIAL/Cipré en 2002 se sont effectués sous trois formes :
participation à quatre grands programmes statistiques internationaux ; réflexion sur la méthodologie
des enquêtes 1-2-3 pour la coopération française ; expertises économiques et statistiques sur les
nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté ; enfin, appui ponctuel sur les
statistiques de prix dans les PED. Chacun de ces travaux fait l’objet d’une fiche spécifique.
•DIAL/Cipré a participé en 2002 à quatre programmes statistiques internationaux tous financés par
l’Union européenne dans le domaine du secteur informel et d’études sur la pauvreté, qui à l’exception
du projet mené en Chine se poursuivront en 2003 :
- poursuite du Programme PARSTAT dans sept pays de l’Union Economique et Monétaire OuestAfricaine (UEMOA),
- lancement du Programme d’appui à l’Institut National de la Statistique du Bangladesh,
- lancement du Programme MED-NOE dans les pays du Sud Méditerranéen,
- finalisation du Programme Chine.
• Une fiche intitulée « Expertises économiques et statistiques sur les nouvelles stratégies
internationales de lutte contre la pauvreté » rassemble un certain nombre d’expertises effectuées en
2002 pour différentes agences de coopération sur ce sujet.
• Les activités statistiques menées en Amérique latine avec l’appui de la coopération française, de
l’IRD et du secrétariat de la Communauté andine ont bénéficié de la contribution lourde apportée par
J. Herrera (unité de recherche CIPRE/DIAL), en poste à l’Institut de la Statistique du Pérou.
• Une réflexion méthodologique sur les enquêtes 1-2-3 a par ailleurs été menée à la demande de la
coopération française. L’élaboration d’un outil spécifique, le « kit 1-2-3 », a été engagée ; il
constituera à la fois une « mémoire » de ces enquêtes et un didacticiel facilitant le lancement de ces
enquêtes à l’avenir.
27
• A la demande de partenaires, DIAL/Cipré a également effectué quelques travaux statistiques
spécifiques, en particulier dans le domaine des statistiques des prix , qui ne font pas l’objet d’une fiche
particulière. Trois missions ont ainsi été effectuées par A. Brilleau dans ce domaine : deux à la
demande d’Afristat au Cameroun et en Guinée Bissau pour la finalisation de la mise en place dans ces
pays de l’indice harmonisé des prix à la consommation ; une troisième mission a répondu à la
demande de l’Institut Statistique de la Polynésie Française et de l’INSEE, avec pour objet de préparer
la mise en place d’un nouvel indice des prix à la consommation.
Bilan 2002
1. Programme PARSTAT – Composante enquête sur le secteur informel
(Financé par l’Union européenne et la France)
Participants : A. Brilleau, M. Kagan, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs : Le Programme PARSTAT (Programme régional d’appui statistique à la surveillance
multilatérale des pays de l’UEMOA) est coordonné par Afristat. Cette composante est chargée de
l’appui à l’analyse du secteur informel dans sept pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte
d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo).
Méthode : La conception, la mise en œuvre et l’exploitation d’une enquête sur l’emploi et le secteur
informel dans la principale agglomération de chacun des sept pays sont réalisées dans le cadre du
programme PARSTAT. Ce programme est complété d’une part par une enquête sur la consommation
des ménages (phase 3 des enquêtes 1-2-3), financée par la France, et d’autre part par l’administration
de trois modules d’enquêtes additionnels portant sur la pauvreté subjective, la démocratie et la
gouvernance.
L’apport de DIAL/Cipré porte plus particulièrement : d’une part, sur l'assistance technique dans la
réalisation d'enquêtes sur l'emploi et le secteur informel sur le modèle des enquêtes 1-2-3 dans deux
des sept agglomérations (Cotonou et Dakar) ; d’autre part, sur des travaux régionaux consistant à
produire des documents méthodologiques et des résultats pour l'ensemble des sept agglomérations.
DIAL/Cipré apporte son appui à l’enquête consommation pour les deux mêmes agglomérations
(Cotonou et Dakar).
Calendrier : L’enquête 1-2-3 au Bénin s’est déroulée en 2001. L’enquête au Sénégal a commencé au
3ème trimestre 2002 et devrait se terminer sur le terrain au premier trimestre 2003 ; l’exploitation et
l’analyse des données seront menées à bien au cours du premier semestre 2003.
Produits attendus : Outre les premiers résultats des enquêtes présentées au cours de séminaires
méthodologiques, les analyses donneront lieu à des publications nationales et à des comparaisons
internationales. Les données sur la pauvreté pourront être exploitées dans une perspective plus large.
Collaborations extérieures :
Ce programme est l’occasion d’une étroite collaboration entre DIAL/Cipré et AFRISTAT. Il a
également été l’occasion du développement d’une coopération Sud – Sud avec la participation
ponctuelle d’experts malgaches.
Actions 2002 : Un appui à distance pour l’exécution et l’analyse des enquêtes a été apporté. En outre,
quatre misssions d’appui ont été organisées par les experts de DIAL/Cipré (voir liste des missions en
annexe 5):
- 1 mission à Cotonou (Bénin) de C. Torelli a permis d’établir un diagnostic de la base de sondage,
de valider les données de la phase 1 et d’adapter les programmes d’apurement pour la phase 2 ;
- 2 missions à Dakar (Sénégal) d’A. Brilleau ont apporté un appui à la Direction de la Prévision et
de la Statistique du Sénégal dans la mise en œuvre des 3 phases de l’enquête 1-2-3. Elles ont porté
sur la formation des superviseurs et des enquêteurs, le tirage de l’échantillon et le lancement
effectif de la collecte des données ;
28
-
1 mission à Niamey (Niger) de A. Brilleau, réalisée conjointement avec un expert d’AFRISTAT,
a apporté un appui à la Direction de la Statistique et des Comptes Nationaux du Niger pour la
préparation de la phase 1 de l’enquête 1-2-3 et la programmation de l’ensemble des travaux de
l’enquête.
F. Roubaud et C. Torelli ont enfin animé un « Atelier de Traitement des données du volet Secteur
Informel du programme PARSTAT » organisé par Afristat à Bamako. L’objet de l’atelier était de faire
le point avec les statisticiens des quatre pays retenus dans la première vague ayant terminé les deux
premières phases (Bénin, Burkina, Mali, Togo) et de les appuyer dans la production des premiers
résultats de la phase 1.
Bilan 2002
2. Programme d’appui à l’Institut National de la Statistique du Bangladesh
(Financé par l’Union européenne)
Participants :
Une équipe de projet composée de deux experts est présente sur place avec G. Osbert, coordonnateur
local, et S. Guillemin, responsable de l’enquête 1-2-3.
Dial/Cipré apportera son expertise en appui avec : J.-P. Cling, A. Brilleau, M. Kagan,
M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli.
En outre, DIAL/Cipré aura recours à des expertises extérieures (cf. partenariat).
Objectifs :
Le Bangladesh est un PMA qui figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Comme tous les pays
de cette catégorie, il s’est engagé dans la définition d’une stratégie nationale de lutte contre la
pauvreté, dont la définition et la mise en œuvre requiert un renforcement de son système d’information
statistique.
Les objectifs du programme sont de trois ordres :
1. Aide à la mise en place et au développement d’une cellule d’étude de la pauvreté située auprès
du Bureau Bangladeshi des Statistiques (BBS),
2. Alimenter cette cellule en informations à l’aide, d’une part, d’une enquête spécifique et,
d’autre part, en l’aidant à mobiliser l’information existante,
3. Aider au renforcement des capacités d’analyse du BBS.
Méthodes :
L’équipe de projet aidera à mobiliser les appuis institutionnels nécessaires au développement de la
cellule Bangladeshi de suivi de la pauvreté. La réalisation d’une enquête de type 1-2-3, portant sur
cinq villes (Dhaka, Chittagon, Kulma, Rangpur et Tangail), permettra de rassembler l’information
pertinente sur la pauvreté, l’emploi, les activités informelles et la consommation des produits
essentiels. Des appuis spécifiques permettront de renforcer la coordination statistique, de développer le
transfert de données entre les services et d’améliorer les capacités d’analyse.
Calendrier :
Le premier expert est à Dhaka depuis le 1er août 2002 et le second depuis septembre. Le programme
doit s’achever fin juin 2003.
Produits attendus :
Outre les données de l’enquête qui seront restituées lors d’un séminaire national, des articles sur le
projet et ses résultats seront publiés dans des revues spécialisées (« Stateco », « Interstat », etc.)
Collaborations extérieures :
Le recours à des expertises extérieures est envisagé : H.-P. Charlot (Société d’études PLANISTAT),
J.-L. Dubois (Centre d’Economie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement - C3ED -
29
de l’Université de Versailles), à des experts de l’INSEE sur des sujets statistiques particuliers, ainsi
qu’à des experts malgaches et d’AFRISTAT sur l’enquête 1-2-3.
Actions 2002 :
Après la mise en place de l’équipe de projet, la tâche prioritaire est la mise en oeuvre d’une enquête 12-3 (emploi, secteur informel, consommation) qui devrait débuter au cours du quatrième trimestre
2002. Une première mission d’appui est programmée d’ici fin 2002.
Bilan 2002
3. Programme MED-NOE (Economie non observée)
(Financé par l’Union européenne)
Participants : M. Kagan, J.-Y. Moisseron, C. Torelli
Objectifs : Ce programme articulé avec le programme MED-NA (Comptabilité Nationale) visait à
améliorer la mesure du secteur informel et sa prise en compte dans la comptabilité nationale.
Méthodes : Dans le cadre de ce programme, piloté par le CESD-Rome, concernant l’ensemble des
pays méditerranéens du sud, DIAL/Cipré a assuré le travail d’évaluation des travaux des trois pays
francophones du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie ).
L’expertise DIAL/Cipré a également été apportée dans le cadre de différents séminaires (Rome, Rabat,
Amman) portant sur la définition du secteur informel et son intégration dans les comptes nationaux.
Calendrier : Commencé en 2001, ce programme se prolongera jusqu’en février 2003
Produits attendus : La Direction de la statistique du Maroc, qui avait mené une enquête nationale sur
le secteur informel (enquête 1-2-3) et qui collabore avec l’INSEE pour le passage au SNA93, a donné
l’exemple de la prise en compte d’une telle enquête dans les arbitrages comptables.
Les principales retombées de ce programme sont des échanges d’expériences entre les pays concernés.
Ces échanges se font au cours de séminaires méthodologiques. Une publication sur la méthodologie
statistique de mesure du secteur informel dans les pays méditerranéens relatera les expériences les plus
significatives
Collaborations extérieures : Ce programme, piloté par le CESD-Rome, se fait en particulie r avec des
statisticiens de l’ISTAT mais aussi de l’INSEE pour les pays de l’aire francophone où cet institut
intervient.
Actions 2002
Trois missions d’expertise ont été organisées dans les trois pays suivis par DIAL/Cipré :
- la mission de M. Kagan à Rabat (Maroc) a aidé à analyser les résultats de l'enquête 1-2-3 comme
estimateur de l'économie non observée (ENO), à estimer le secteur informel, à collaborer à la
préparation de l'atelier méthodologique et à définir les activités des prochaines missions du
programme
- celle de J.-Y. Moisseron à Tunis (Tunisie ) a eu pour objet de décrire la méthodologie des enquêtes
sur les entreprises et de l’enquête emploi et de faire des suggestions pour leur intégration aux
estimations de l’ENO, d’évaluer la qualité du répertoire des entreprises actuellement utilisé, de
suivre l’état d’avancement de la mise en œuvre du SCN93, et de préparer le prochain atelier sousrégional.
- enfin, la mission de J.-Y. Moisseron à Alger (Algérie) a eu pour objet d’analyser les résultats de
l’enquête sur le budget des ménages et d’identifier leur utilisation possible afin d’obtenir des
estimations de l’ENO, ainsi que de suivre l’état d’avancement de la mise en œuvre du SCN93 et
de préparer le prochain atelier sous-régional.
30
M. Kagan a participé aux séminaires organisés dans le cadre de ce projet : il a fait une présentation des
enquêtes 1-2-3 (concepts et méthodes) aux représentants des pays méditerranéens bénéficiaires du
projet lors du « Deuxième séminaire de formation sur les techniques et approches spécifiques pour
l'estimation de l'économie non observée » à Rome ; il a participé aux travaux de l’atelier et élaboré la
synthèse finale de l’« Atelier sous régional d’échanges méthodologiques sur l’économie non observée
en Algérie, au Maroc et en Tunisie » organisé à Rabat ; il a présenté les résultats de l’atelier de Rabat
et la méthodologie des enquêtes 1-2-3 à Amman à l’« Atelier sous régional d’échanges
méthodologiques sur l’économie non observée en Palestine, Jordanie, Egypte et au Liban » ; enfin, il
a assisté à un « Atelier sur l’état d’avancement du projet et la diffusion des données » à Rome.
Bilan 2002
4. Programme Chine
(Financé par l’Union européenne)
Participants : C. Torelli, M. Kagan
Objectifs : Ce programme, piloté par le CESD-Rome, visait à mettre en place une démarche pilote
d’analyse du secteur informel au sein du NBS (Bureau National des Statistiques). Il s’est appuyé sur
une enquête 1-2-3 en milieu urbain et une enquête emploi - secteur informel en milieu rural.
Méthode : DIAL/Cipré est intervenu sur la partie urbaine de l’opération, la partie rurale étant assurée
par une équipe italienne ; L’enquête urbaine est une enquête 1-2-3 traditionnelle. Elle a été menée
dans trois provinces chinoises sur des échantillons restreints (700 ménages par province).
Calendrier : Ce projet a débuté en avril 1999 et s’est prolongé jusqu’en septembre 2002.
Produits attendus : Les enquêtes menées en Chine étaient des enquêtes pilotes destinées d’une part à
former les statisticiens chinois à la méthodologie des enquêtes par sondage et d’autre part à obtenir des
données sur l’emploi, le secteur informel et la consommation, et enfin à une formation aux méthodes
d’intégration des données sur le secteur informel dans les comptes nationaux. Les échanges avec la
statistique chinoise se sont déroulés sur la base d’exposés et les résultats des travaux (demeurés
propriété de l’Etat chinois) ont été exposés au cours d’un séminaire.
Collaboration extérieure : Les travaux ont été partagés entre DIAL/Cipré pour les enquêtes urbaines
et le CESD-Rome, appuyé par l’Institut italien des statistiques et des universitaires italiens, pour les
enquêtes rurales.
Actions 2002 :
Trois missions d’expertise ont été réalisées :
-
-
une première mission de C. Torelli a eu pour objectifs principaux d’apporter un appui à
l’apurement des données de l’enquête 1-2-3 dans le milieu urbain des trois provinces enquêtées,
d’adapter les instructions d’apurement sur les trois phases et de codifier des variables synthétiques
de la phase 1 ;
une seconde mission a appuyé les cadres du NBS dans les opérations suivantes : programmation
de contrôles informatiques sur un extrait du fichier de données de l’enquête et programmation de
tabulation de quelques indicateurs principaux ;
la mission de M. Kagan avait pour objet de proposer un plan d’analyse pour les trois phases de
l’enquête urbaine.
Enfin, C. Torelli et M. Kagan ont participé à l’« Atelier de présentation des premiers résultats de
l’enquête menée en Chine » à Rome.
31
Bilan 2002
5. Expertises économiques et statistiques sur les stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
Financées par la France, la Banque mondiale, DFID et Paris21
Participants : A. Brilleau, J.-P. Cling, F. Gubert, M. A. Marouani, S. Mesplé -Somps, M. Raffinot,
M. Razafindrakoto, A.-S. Robilliard
Objectifs :
En lançant les DSRP (Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté), la Banque mondiale et le
FMI ont décidé de placer la lutte contre la pauvreté au centre de leur action. Tous les pays à bas
revenu candidats à l’allègement de leur dette dans le cadre de l’Initiative PPTE (Pays Pauvres Très
Endettés) ou de nouveaux financements concessionnels de la part de ces institutions doivent désormais
préparer et faire valider un DSRP. Suite à l’alignement général de la communauté internationale sur
cette nouvelle approche, ceux-ci constituent aujourd’hui le support de l’aide publique au
développement pour les bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux dans une soixantaine de pays.
Les travaux d’expertise menés par DIAL/Cipré ont couvert deux des trois principales composantes des
DSRP : le processus participatif adopté pour la définition et la mise en œuvre des DSRP ; les systèmes
de suivi et d’évaluation des politiques ; par contre, les questions de contenu de ces politiques, qui
constituent la troisième composante, n’ont pas fait l’objet de travaux d’expertise en 2002.
Méthode : Les travaux ont été réalisés sous forme de consultations, de missions d’expertise et de
participation à des séminaires.
Calendrier : Les travaux se sont étalés sur toute l’année 2002.
Actions :
• Un travail important a été effectué autour des conditions et des modalités de définition et de mise en
œuvre des DSRP. Deux études ont ainsi été effectuées pour le compte de l’ODI (Overseas
Development Institute), financées par la coopération britannique (DFID) :
- Une étude sur l’ « institutionnalisation des DSRP » au Mali engagée en 2001 a été finalisée en 2002 ;
elle s’intègre dans un programme coordonné par l’ODI pour le compte du Partenariat Stratégique pour
l’Afrique (PSA), consistant en une étude comparative de huit pays africains (Bénin, Ghana,Kenya,
Malawi, Mali, Mozambique, Rwanda et Tanzanie) ; l’objectif essentiel était de savoir si un véritable
changement était amorcé, et à quelles conditions les gouvernements de ces pays étaient véritablement
en mesure de définir des politiques de développement qui ne soient pas la simple poursuite des
anciennes politiques d’ajustement structurel, de manière à former un consensus permettant d’améliorer
la coordination de l’aide, tant multilatérale que bilatérale ; un ouvrage rassemblant l’ensemble des
études-pays est en cours de publication par l’ODI.
- Une seconde étude a été réalisée sur les pratiques et réformes budgétaires en cours dans les pays
ayant adopté un DSRP ; Il s’agissait d’examiner dans quelles mesures les réformes visant à
programmer et suivre les dépenses publiques, non plus seulement selon une optique de moyens, mais
en fonction de la réalisation d’objectifs de politique économique et de lutte contre la pauvreté sont
bien engagées et vont permettre une rationalisation des choix budgétaires. Les pays à l’étude sont la
Bolivie, le Burkina Faso, le Cambodge, le Ghana, le Mali, l’Ouganda et la Tanzanie. DIAL/Cipré a en
charge les études sur le Burkina Faso et le Mali. Les études ont été finalisées au quatrième trimestre
2002. Une synthèse fondée sur une analyse comparative des différents cas sera effectuée par ODI au
courant du premier semestre 2003.
• Dans le domaine statistique, les travaux ont porté sur la définition des indicateurs, sur les opérations
statistiques nécessaires pour le calcul de ces indicateurs et sur l’aide à la mise en place de dispositifs
institutionnels adéquats. Trois importants rapports ont ainsi été diffusés :
- une étude pour la coopération française sur les indicateurs liés à la mise en œuvre des DSRP ; La
consultation avait deux objets : analyser l’approche des instances internationales qui abordent la
32
problématique des indicateurs définis dans le cadre des politiques de lutte contre la pauvreté et
analyser les indicateurs des DSRP de cinq pays africains.
- une deuxième étude pour la coopération française a plus particulièrement porté sur les indicateurs
ruraux nécessaires pour les DSRP ; elle a dressé un inventaire critique des politiques de lutte contre la
pauvreté en milieu rural énoncées dans les DSRP et énuméré les indicateurs proposés par les pays pour
le suivi de ces politiques et fait un état des lieux des sources de données existantes.
- une étude réalisée pour Paris21 avait pour objectifs de faire le point sur les enquêtes auprès des
ménages réalisées en Afrique subsaharienne et de préparer et définir une étude sur les opérations
statistiques nécessaires pour le suivi des 48 indicateurs du Millénaire.
• Plusieurs missions ponctuelles ont été réalisées pour l’appui à la mise en œuvre des DSRP :
- deux missions ont été réalisées pour le compte de la Banque mondiale au Burundi et en Ouganda
dans le cadre du programme « Parlementarians in the field », dans le but d’améliorer la participation
des Parlements à la définition et à la mise en œuvre des DSRP ;
- une mission, réalisée conjointement avec un expert d’AFRISTAT, avait pour objet d’aider les
autorités centrafricaines à préparer l’ implantation d’un observatoire de la lutte contre la pauvreté. Elle
a proposé un montage institutionnel pour cet observatoire, défini les grandes lignes du système
d’information statistique, examiné la contribution des délégations régionales du plan à l’amélioration
de la collecte des informations et évalué le coût du renforcement de ces délégations ;
- une mission pour participer à un « Atelier sur la préparation d’un programme d’appui au suivi des
Documents de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP) et de la mise en œuvre de la
déclaration du Millénaire ». Cet atelier, organisé par AFRISTAT et le PNUD, a permis de valider,
après quelques amendements, le programme préparé par les deux institutions.
• Enfin, une étude a été effectuée pour la coopération britannique (DFID), présentant une évaluation
d’un programme géré par l’ODI d’envoi d’assistants techniques dans des pays à bas revenu
(« Fellowship Scheme »), venant en appui institutionnel à leur politique économique, particulièrement
dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.
Le travail effectué par la Banque mondiale sur l’évaluation de l’impact des politiques économiques à
l’aide de micro-simulations a été décrit dans le bilan des travaux de recherche (2.1) dans la mesure où
il s’inscrit directement dans la thématique d’un programme de recherche et il n’est donc pas repris ici.
Rapports d’expertise diffusés :
BRILLEAU A., DE P ERETTI C. (2002), Les indicateurs liés à la mise en œuvre des CSLP, rapport pour le
ministère des Affaires étrangères/ DGCID, novembre.
BRILLEAU A. (2002), Les opérations statistiques pour le suivi des indicateurs des objectifs du
millénaire dans les pays d’Afrique subsaharienne, rapport pour Paris 21, mai.
BRILLEAU A. (2002), Etude de faisabilité de la mise en place d’un observatoire de la lutte contre la
pauvreté en République Centrafricaine, rapport pour le ministère des Affaires étrangères/ DGCID,
mars.
CLING J.-P., Report on the mission to Uganda, rapport pour le programme « Parliamentarians in the
Field », a joint project of the European Vice Presidency of the World Bank and the Parliamentary
Network on the World Bank, mai.
CLING J.-P. (2002), Review of the Overseas Development Institute Fellowship Scheme, Report
prepared for the Department for International Developement, April..
DANTE I., GAUTIER J.-F., M.A. MAROUANI, M. RAFFINOT (2002), Mali Final Country Report, Rapport
pour l’Overseas Development Institute, Londres.
33
GUBERT F., ROBILLIARD A.-S. (2002), Synthèse des besoins en statistiques et informations sur le
secteur rural en appui aux CSLP, rapport pour le ministère des Affaires étrangères/ DGCID, août.
MUGUET J., RAFFINOT M., TOURE A. (2002), Gestion des dépenses publiques orientée par les
résultats, étude de cas Mali, mimeo, DIAL – ODI-CADE, 40 p. + annexes.
MALGOUBRI E., MESPLE-SOMPS S., MUGUET J., ZONGO B. (2002), Gestion des dépenses publiques
orientée par les résultats, étude de cas Burkina Faso, mimeo, DIAL – ODI-CADE, 40 p + annexes.
RAZAFINDRAKOTO M. (2002), Report on the mission to Burundi, rapport pour le programme
« Parliamentarians in the Field », a joint project of the European Vice Presidency of the World Bank
and the Parliamentary Network on the World Bank, mai.
Bilan 2002
6. Programme Amérique Latine
(Financé par la France/IRD/Communauté Andine)
Participants : F. Roubaud, J. Herrera
Objectifs : Ce programme vise à introduire la méthodologie d’enquête 1-2-3 dans les pays andins et
ainsi améliorer la mesure du secteur informel et sa prise en compte dans la comptabilité nationale,
étudier le rapport entre conditions de production et pauvreté et mieux comprendre le rôle du secteur
informel dans l’ensemble de l’économie. Il a été également étendu aux autres dimensions de la
pauvreté et à l’inclusion de la Gouvernance, de la corruption et de la participation parmi les
thématiques faisant l’objet d’enquêtes statistiques. Ce programme s’articule avec l’appui du Ministère
français des Affaires Etrangères (DGCID/MAE) aux Instituts Nationaux de Statistique sud-américains
en matière de comptabilité nationale, en particulier au Pérou et les actions développées par PARIS 21
dans la sous-région.
Méthodes : Dans le cadre de l’appui de la Coopération française à la Communauté Andine (CAN),
François Roubaud et Javier Herrera ont poursuivi leur collaboration avec les instituts nationaux de
statistique des cinq pays andins (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou et Venezuela) dont le but était
l’adoption de la part de ces pays de la méthodologie d’enquête 1-2-3 permettant une estimation de
l’importance du secteur informel et ses inter-relations avec le reste de l’économie.
Calendrier : Commencé en 2000, ce programme se prolongera en 2003 et 2004 dans le cadre du
programme META AGORA (voir fiche expertise N°4 pour 2003) et sous une forme encore à définir
pour ce qui est du programme lancé avec la CEPAL.
Produits attendus :
L’appui de DIAL/Cipré aux instituts de statistique arrive maintenant à maturité puisque la
méthodologie a reçu ses premières applications en Colombie, au Pérou et au Venezuela. Au cours de
la mission réalisée en juillet 2002, outre le bilan dressé des expériences andines, il a été décidé de
publier un ouvrage portant sur les résultats de l’enquête, centré sur l’expérience colombienne, ouvrage
dont DIAL/Cipré doit assurer la responsabilité scientifique.
Collaborations extérieures : Avec le secrétariat de la Communauté pour la coordination
administrative , avec les instituts de statistique de la sous-région andine et avec l’Institut National de
Statistique et Informatique du Pérou qui accueille Javier Herrera et constitue le pays pilote des
innovations méthodologiques et thématiques proposées par les chercheurs de DIAL/Cipré. Plus
récemment, une collaboration a été engagée avec la CEPAL permettant ainsi d’étendre la diffusion des
méthodologies et des résultats aux autres pays d’Amérique Latine.
34
Actions 2002 : Les thématiques modulaires associées aux enquêtes 1-2-3 ont suscité l’intérêt de la
part des pays andins, en particulier les modules sur la gouvernance, démocratie et participation. Aussi,
dans le cadre de la coopération régionale initiée par le Ministère des Affaires Etrangères et la
Communauté andine, J. Herrera, en plus du Pérou où il est en poste d’affectation par l’IRD, a réalisé
une mission auprès des instituts de statistique de l’Equateur, Colombie et de la Bolivie. Les
organismes chargés du suivi des politiques sociales dans ces pays ont été également associés aux
travaux menés. Dans le cas du Pérou, l’enquête nationale auprès des ménages en cours inclut les
modules de gouvernance, démocratie et participation ainsi qu’une bonne partie du module sur la
perception subjective de la pauvreté et le module permettant de mesurer l’impact de la corruption sur
les ménages. Ce transfert de méthodologie ainsi que l’adoption des nouvelles thématiques sur la base
de méthodologies d’enquête et de questionnaires similaires ouvrent la possibilité de réaliser des études
comparatives d’abord au sein de la Communauté Andine et ensuite entre ces pays sud-américains et
les pays africains qui ont également appliqué ces enquêtes (projet PARSTAT) dans le cadre du
programme META AGORA qui démarrera en 2003.
La réalisation d’une enquête à dimension nationale au cours du dernier trimestre 2001 a donné lieu à la
publication sous la direction de J. Herrera d’un document sur la Pauvreté au Pérou, co-édité par l’INEI
et l’IRD (voir références dans la fiche 1.2). Elle a aussi été l’occasion d’introduire quelques questions
tirées des modules sur la pauvreté subjective de l’enquête 1-2-3. Ceci a permis à Javier Herrera
d’étudier les caractéristiques en termes de profils ainsi que les déterminants de la pauvreté subjective
au Pérou et de procéder à une première comparaison avec les résultats obtenus par l’équipe MADIO à
Madagascar. Ces résultats ont été présentés au cours de deux réunions internationales. D’abord au
cours du premier atelier régional de PARIS 21 pour la Communauté Andine réalisé à Santa Cruz,
Bolivie en mai 2002 puis au cours du séminaire-atelier du Network on Inequality and Poverty organisé
par la Banque mondiale et la BID (Banque Inter-américaine) au Panama en juin 2002.
Une collaboration plus récente a aussi été engagée avec la CEPAL avec l’appui du Ministère des
Affaires Etrangères (DGCID). L’Amérique Latine vit une période de forte instabilité
macroéconomique qui affecte des secteurs de la population qui étaient jusque là relativement protégés.
Si une réflexion sur les dimensions de cette instabilité macroéconomique a été engagée par la CEPAL,
on ne disposait pas d’indicateurs permettant de mesurer la vulnérabilité des ménages, en particulier
face au risque de chômage. Une étude a été menée sur données de panel pour mesurer l’importance
des transitions vers le chômage à Lima, ainsi que l’origine de ces transitions. Le DANE (Institut de
statistique de Colombie) a également participé à l’étude à travers l'analyse des enquêtes emploi
colombiennes. Ensuite on a pu identifier quels étaient les principaux facteurs de risque de perte
d’emploi et d’en mesurer leur importance quantitative à l’aide d’un modèle économétrique. Ce travail
a été présenté au cours de la conférence organisée par la CEPAL à Santiago avec l’appui du Ministère
des Affaires Etrangères.
Cours, ateliers, séminaires et conférences
HERRERA J., ROUBAUD F., Participation au Taller de la Comunidad Andina de Naciones (CAN)Cooperación Francesa sobre “Pobreza y sector informal”, (10-12 avril, 2002), Lima.
HERRERA J., Communication sur « La pobreza subjetiva y la pobreza objetiva en el Perú » 26p. Au
cours de l’Atelier régional PARIS21 à Santa Cruz de la Sierra (Bolivia) (13-15 mai 2002).
http://www.paris21.org/htm/workshop/bol2002/index.htm
HERRERA J., Mission itinérante (La Paz, Quito et Bogotá) à la demande de la Communauté Andine de
Nations (CAN) et du Ministère des Affaires Etrangères de France. Introduction des modules
gouvernance, démocratie et participation, (29 juin-8 juillet 2002).
HERRERA J., ROUBAUD F., Participation à l’Atelier de la Comunidad Andina de Naciones (CAN) Cooperación Francesa sobre “Mesure du secteur informel”, (8-12 juillet 2002), Bogota, Colombie.
35
HERRERA J., Présentation de la communication « pobreza subjetiva y pobreza objetiva en el
Perú ».(19-21 juin 2002) à la réunion du Network on Inequality and Poverty (NIP), Banque Mondiale,
BID, LACEA, Panamá. http://www.nipnetwork.org/program_activities/other_meetings.htm)
HERRERA J., Animation d’un Cours-atelier (5 jours) sur les aspects méthodologiques de la mesure de
la pauvreté. Comunidad Andina-Cooperacion Francesa, Quito, Ecuador, (1-6 septembre 2002).
HERRERA J., Participation à la Vème Réunion du Groupe de Rio d’Experts en Statistique de la
pauvreté organisée par les Nations Unies, Rio de Janeiro, 13-14 novembre 2002.
(http://www.ibge.net/poverty/rio2002_schedule.htm)
HERRERA J., Présentation de la communication “Indicateurs de vulnérabilité à partir des enquêtes
auprès de ménages : application pour le Pérou et la Colombie » (IRD/CIPRE/DIAL, INEI, DANE.) au
Séminaire “Politique macroéconomique et vulnérabilité sociale”, CEPAL, (26-27 novembre 2002),
Santiago de Chili, Chili.
Bilan 2002
7. Activités dans le domaine « méthodologie des enquêtes 1-2-3 »
(Financé par la France)
Participants : A. Brilleau, M. Kagan, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs : Les objectifs sont de deux ordres :
• valoriser les expériences des enquêtes 1-2-3 menées dans différents pays en produisant une base
documentaire et un didacticiel sous forme d’un CD-ROM dans le cadre du Projet « Kit 1-2-3 » financé
par la France ;
• développer une démarche innovante en méthodologie des enquêtes 1-2-3 en étendant le champ
géographique au milieu rural et en incluant les activités agricoles.
Méthode : L’outil retenu pour la capitalisation de l’existant est la production d’un CD-ROM qui
mettra à la disposition des utilisateurs une base documentaire sur les enquêtes 1-2-3 existantes et qui
comportera également un didacticiel pour l’élaboration d’une enquête emploi (phase 1 de l’enquête 12-3). Cet outil assimilable à un « Kit » d’enquête s’intitule « Kit 1-2-3 ». Pour les innovations
méthodologiques, il s’agit de préparer un projet d’enquête 1-2-3 au niveau national dans un pays
africain et d’appuyer la réalisation de ce projet.
Calendrier : Le projet Kit 1-2-3 a commencé en octobre 2002 et doit être achevé en juin 2003.
Deux missions d’expertise ont été réalisées au cours du premier semestre 2002 dans le cadre des
innovations méthodologiques.
Collaborations extérieures : Pour le Kit 1-2-3, les développements informatiques nécessaires seront
assurés par un expert slovaque (P. Medzeros).
Produits : Pour le Kit 1-2-3, les travaux de rassemblement de la documentation ont démarré et le
cahier des charges informatique a été rédigé au cours du quatrième trimestre 2002.
Deux missions d’expertise ont été réalisées par A. Brilleau à Yaoundé pour apporter un appui à la
Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale du Cameroun pour définir les orientations
d’un projet d’enquête 1-2-3 au niveau national couvrant les milieux urbain et rural, puis pour préparer
la réalisation de cette enquête (élaboration de la méthodologie de l’enquête, rédaction du document de
projet dont le budget, et sensibilisation des bailleurs de fonds).
36
B. PROGRAMME 2003
B.I. Programme recherche
Toutes les actions de recherche envisagées font l’objet d’une fiche de présentation individuelle qui
présente un programme de recherche précis. Le plan des 10 fiches a été harmonisé : il permet
d’identifier les participants, les objectifs, les méthodes, le calendrier et les produits attendus. Le
programme 2003 s’inscrit globalement dans la continuité de l’année précédente, avec quelques
exceptions : le travail sur les zones franches (axe 3) est provisoirement interrompu, tandis que le
programme de recherche sur Madagascar (axe 2) a été finalisé pour l’essentiel; il en est de même en ce
qui concerne la valorisation des résultats d’un modèle de micro-simulation appliqué à
Madagascar (axe 2); en sens inverse, une analyse des inégalités dans cinq pays africains (Côte
d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda) va être lancée (fiche 2.3).
1. Micro-économie du comportement des ménages
Les travaux en micro-économie du comportement des ménages prévus en 2003 approfondissent ceux
engagés en 2002 selon les trois mêmes axes :
-
dans le cadre de l’étude en cours sur la dynamique de la pauvreté et le comportement des ménages
en milieu rural (1.1), on s’intéressera cette année en particulier à la relation entre droit foncier,
investissement et productivité agricole , ainsi qu’aux liens entre accumulation de capital humain,
allocation du travail et productivité et à la question de la fiscalisation du secteur agricole ;
-
le travail sur les trappes à pauvreté au Pérou (1.2) sera poursuivi (avec notamment une
amélioration des estimations économétriques), avec une extension possible au cas malgache,
tandis que celui sur les cartes de pauvreté sera lancé sur le Pérou, Madagascar et la Côte d’Ivoire
le cas échéant ;
-
l’étude du fonctionnement du marché du travail, de la dynamique urbaine et de l’impact sur les
conditions de vie de la population (1.3) va être poursuivie en bénéficiant de la disponibilité des
enquêtes emploi dans l’ensemble des pays africains concernés ainsi qu’au Pérou.
37
Programme 2003
1.1. Dynamique de la pauvreté et comportement des ménages en milieu rural
Participants : F. Gubert, A-S. Robilliard, (en collaboration avec R. Ratavoarinony et R. Ravelosoa de
l'UR Cipré à Madagascar)
Objectifs
Dans le cadre de la valorisation des données collectées à travers le dispositif d'enquêtes de type
observatoires ruraux mis en place à Madagascar depuis 1995 (panel de ménages agricole s suivis sur 6
années), plusieurs thèmes d'étude ayant trait à la dynamique de la pauvreté et aux comportements des
ménages en milieu rural sont envisagés. Certains ont été abordés lors de recherches menées en 2002 et
seront approfondis au cours de l'année à venir.
Il en est ainsi pour les questions de partage des risques et d'assurance informelle des ménages
agricoles. Un premier travail empirique a montré que les ménages agricoles malgaches étaient
imparfaitement protégés contre les risques idiosyncratiq ues à l'échelle villageoise et que certains
groupes (les métayers notamment) étaient mieux assurés que d'autres. Ces deux résultats conduisent au
rejet du modèle standard d'assurance complète formulé par Townsend (1994) et plaident en faveur
d'un travail théorique approfondi sur cette question. C'est l'un des objectifs pour l'année 2003.
Un deuxième thème qui sera abordé porte sur la relation entre droit foncier, investissement et
productivité agricole, en exploitant la dimension en panel des données collectées à l'échelle des
parcelles. Ce thème s'inscrit dans une réflexion un peu plus large relative au fonctionnement des
marchés en milieu rural (marchés de la terre, du travail et du capital) et à leur impact sur la pauvreté et
la distribution des revenus.
Un troisième thème envisagé concerne les liens entre accumulation de capital humain, allocation du
travail et productivité, en opérant une distinction entre (i) l'effet du capital humain sur le choix des
activités et (ii) l'effet du capital humain sur la productivité du travail.
Enfin, la question de la fiscalisation du secteur agricole sera étudiée à travers l'utilisation de modèles
de micro-simulation en équilibre partiel.
Méthodes
Analyses théorique et économétrique : économétrie des données de panel/ économétrie sur variables
qualitatives
Analyses en micro-simulation : Simulation de l'impact d'instruments fiscaux alternatifs à partir de
données micro-économiques
Calendrier : Toute l'année 2003, avec des prolongements possibles sur 2004.
Produits : Documents de travail, communications dans des colloques et soumissions en vue de
publications.
Moyens : 4 hommes (femmes)-mois
38
Programme 2003
1.2 Analyse spatiale de la pauvreté (Côte d’Ivoire, Madagascar, Pérou)
Participants : P. De Vreyer, S. Mesplé -Somps, A.S. Robilliard (avec F. Aka, J. Herrera et
R. Ravelosoa, respectivement UR Cipré Côte d’Ivoire, Pérou et Madagascar)
Objectifs : Bien qu’une large littérature théorique récente analyse en quoi la concentration (ou, a
contrario , la faible densité) des activités ou la présence (absence) de biens publics génère de la
croissance (des trappes de pauvreté), rares sont les travaux empiriques sur ce sujet. De plus, ils sont
généralement effectués sur des données macro-économiques qui, outre les questions d’erreurs de
mesure et de fiabilité des résultats, ne tiennent pas suffisamment compte des caractéristiques
individuelles ni de l’hétérogénéité de l’espace. Dans le cadre de cette problématique, notre projet a
deux objectifs. En premier lieu, il s’agit de faire la part entre les facteurs micro-économiques et
géographiques permettant de comprendre le phénomène de poches de pauvreté. La réponse à cette
question a des implications en termes de définition et de ciblage des politiques publiques de lutte
contre la pauvreté. La question du ciblage géographique des politiques de lutte contre la pauvreté
nécessite, outre une connaissance des facteurs de la pauvreté, la disponibilité d’outils permettant de
calculer des indicateurs de niveau de vie selon un découpage géographique fin. Le second objectif du
projet est de construire des cartes de pauvreté, en couplant des données d’enquêtes ménages avec des
recensements de population.
Méthodes : Le travail sur les trappes spatiales de pauvreté consiste tout d’abord à construire un
modèle micro-économique de formation du niveau de vie des ménages, puis à procéder à son
estimation économétrique sur des données d’enquêtes en panel. L’attention est particulièrement mise
sur les effets de variables communautaires mesurant l’accessibilité et la qualité des infrastructures et
de l’offre de services publics. Ensuite des simulations de politiques publiques seront menées afin
d’identifier les facteurs explicatifs des trappes de pauvreté. Pour le travail sur les cartes de pauvreté, il
est proposé d'utiliser une méthode permettant de générer des estimations désagrégées de la pauvreté et
de l’inégalité, en combinant les données issues des enquêtes auprès des ménages et des données de
recensement. Cette méthode présente l'avantage de combiner les informations détaillées des enquêtes
auprès des ménages et la large couverture des recensements. Les résultats obtenus peuvent ensuite être
couplés à un système d'informations géographiques (SIG). Elle consiste, dans une première étape, à
estimer la relation entre la pauvreté et un ensemble d'indicateurs relatifs aux caractéristiques
individuelles des ménages ainsi qu'à des caractéristiques communautaires et régionales. Cette
estimation est faite en utilisant les données d'enquêtes, mais en limitant les variables explicatives à
celles également présentes dans le recensement. Etant donné cette contrainte, on s'assure alors de poser
le modèle économétrique le plus performant. Dans une deuxième étape, les valeurs des variables
explicatives sont extraites du recensement selon le découpage géographique souhaité. Le modèle
économétrique estimé au cours de la première étape permet alors, en introduisant les données de
recensement, de construire des variables indicatrices du niveau de bien-être (pauvreté et inégalité). On
génère alors, à un niveau désagrégé régional fin, des informations sur les niveaux de vie.
Calendrier : Le travail sur les trappes de pauvreté a commencé en 2001 et s’est poursuivi en 2002 sur
les données péruviennes. Le document de trava il produit dans ce cadre est encore perfectible. En
particulier certaines étapes de l’estimation économétrique doivent être améliorées de façon à rendre le
document publiable dans une revue à comité de lecture. Ensuite, cette réflexion sur les trappes de
pauvreté pourrait être menée dans le cas malgache, à partir des données des observatoires ruraux, avec
A.-S. Robilliard et R. Ratovoarinony. Cependant la réalisation concrète de cette étape est conditionnée
à l’obtention d’informations précises au niveau local sur l’offre de services publics et la qualité des
infrastructures (enquêtes communautaires). En ce qui concerne les cartes de pauvreté, le projet est d’en
construire pour la Côte d’Ivoire, Madagascar et le Pérou. Pour la Côte d’Ivoire, F. Aka, P. De Vreyer
et S. Mesplé-Somps, en collaboration avec l’Institut National de la Statistique de Côte d’Ivoire, ont
39
répondu à un appel d’offres du PNUD Côte d’Ivoire dans le cadre du Programme d’Appui à la Lutte
contre la Pauvreté. Si l’offre est acceptée le travail pourrait démarrer au début de l’année 2003 et
s’étaler sur une durée de 6 mois. Pour Madagascar, la réalisation du projet repose sur la possibilité
d’obtenir l’accès au recensement de la population. Enfin, pour le Pérou, la carte de pauvreté serait
construite avec l’aide supplémentaire de J. Herrera (comme alternative au projet Côte d’Ivoire).
Produits attendus : Sur les trappes de pauvreté, au minimum un papier proposable à publication dans
une revue à comité de lecture, au début de l’année 2003. Pour les cartes de pauvreté : la construction
d’un outil d’analyse de la pauvreté et des inégalités. Pour la Côte d’Ivoire, au-delà de la simple
réponse à l’appel d’offres du PNUD, l’ambition de ce projet est de construire deux cartes de pauvreté à
dix ans d’intervalle en tirant parti du fait que deux recensements ont été effectués, en 1988 et 1998, au
même moment que deux enquêtes auprès des ménages. Le panel de données ainsi constitué pourrait
alors se révéler un outil précieux d’analyse de l’évolution de la pauvreté et des inégalités. On envisage
également de produire un document méthodologique sur les cartes de pauvreté, ainsi qu’une étude sur
la répartition spatiale de la pauvreté pour chacun des pays étudiés.
Collaborations extérieures : Le projet sur les cartes de pauvreté en Côte d’Ivoire devrait être réalisé
conjointement avec l’Institut National de la Statistique. La collaboration de l’INEI (Instituto Nacional
de Estadistica e Informatica) sera requise pour réaliser la carte péruvienne.
Moyens : 7 hommes-mois. Pour ce qui concerne le travail sur les trappes de pauvreté, deux missions
d’une semaine au Pérou devront être prévues, auxquelles il faut ajouter deux missions de 3 jours à
Manchester (conférence internationale sur la pauvreté et le développement) pour la présentation de ce
travail. Concernant les cartes de pauvreté, et sous réserves que l’offre de DIAL soit acceptée,
l’établissement de la ou des cartes de pauvreté en Côte d’Ivoire devrait être financé par le PNUD.
Plusieurs missions sont à prévoir dans ce cadre à Abidjan. L’établissement des cartes de pauvreté pour
le Pérou et Madagascar ne devrait pas faire l’objet d’un financement particulier. Plusieurs missions
sont à prévoir dans ce cadre, selon les mêmes modalités que ce qui est prévu pour la Côte d’Ivoire : 2
missions de deux semaines et 3 missions d’une semaine.
Programme 2003
1.3. Fonctionnement du marché du travail, dynamique urbaine et impact sur les conditions de
vie de la population
Participants : A. Brilleau, D. Cogneau, M. H. Durand, F. Gubert, M. Kagan, M. Razafindrakoto,
D. Rosas, F. Roubaud, C. Torelli,
avec les autres chercheurs suivants de l’UR Cipré : P. Antoine (Sénégal), P. Backiny Yetna (Mali),
P. Bocquier (Kenya), J. Herrera (Pérou) et R. Ravelosoa (Madagascar)
Objectifs :
Ce projet couvre un large champ géographique en Afrique (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire,
Kenya, Madagascar, Mali, Niger, Sénégal, Togo,) et en Amérique latine (Bolivie , Colombie, Equateur,
Pérou, Venezuela). L’analyse du fonctionnement du marché du travail (segmentation, discrimination,
etc.) est d’autant plus centrale dans les PED que l’emploi est quasiment la seule source de revenus,
notamment des plus pauvres, les transferts institutionnels (prévoyance sociale) et les revenus du
capital ne jouant qu’un rôle marginal. L’amélioration des conditions d’activité et de l’accès à l’emploi
dans un contexte d’urbanisation et d’informalisation se trouve ainsi au centre des politiques
économiques visant l’objectif aujourd’hui prioritaire de réduction de la pauvreté. Plusieurs axes de
recherche seront poursuivis pour traiter cette problématique en partant des résultats déjà acquis par
l’équipe en la matière, et en les approfondissant notamment en élargissant la couverture géographique
et temporelle des travaux antérieurs.
40
• Le premier axe porte sur l’impact du contexte socio-économique sur la structure et la dynamique des
emplois en milieu urbain. Pour étayer le diagnostic, les conditions d’activité dans chaque secteur
(public, privé formel, privé informel) seront examinées. On cherchera en particulier à identifier les
différences de traitement en termes de rémunération (ou de revenus) entre les secteurs. Parallèlement,
la mobilité sur le marché du travail, la durée de l’emploi ainsi que les caractéristiques individuelles qui
les déterminent, seront analysées. Parmi les facteurs qui peuvent jouer sur les opportunités d’accès à
des emplois de qualité, trois d’entre eux feront l’objet de traitement spécifique. D’une part, la question
du genre et les disparités en termes de participation et d’insertion sur le marché du travail, ainsi que les
discriminations salariales seront étudiées. D’autre part, les liens entre les comportements
démographiques – la trajectoire migratoire et le calendrier de constitution de la famille, dans le cadre
du processus d’urbanisation – et les modalités d’insertion sur le marché de l’emploi seront également
explorés.
• Le deuxième axe de recherche vise à évaluer le rôle effectif et potentiel du secteur informel dans la
stratégie des ménages pour améliorer leur bien-être. En effet, le développement de ce secteur qui reste
très mal connu est souvent considéré comme une alternative possible pour remédier à la quasistagnation, sinon au recul, du secteur formel. Il s’agira ainsi de déterminer les caractéristiques du
secteur informel, son poids sur le marché du travail, son mode d’insertion dans le tissu économique,
ainsi que sa dynamique et les revenus qu’il est susceptible de générer.
• Enfin, le troisième axe est consacré à l’analyse de l’évolution du niveau de vie des ménages et des
inégalités en cherchant notamment à mesurer l’impact des conditions en vigueur sur le marché du
travail. On tentera parallèlement de spécifier les stratégies d’adaptation mises en œuvre par les
ménages pour faire face aux difficultés qu’ils rencontrent. Les choix en termes d’activités
(participation des femmes, mobilisation de la main-d’œuvre secondaire, pluri-activité), de calendrier
d’insertion (prolongation des études, recul de l’accès à l’autonomie résidentielle et de la constitution
de la famille), et de comportements de consommation (type de produits, et mode d’approvisionnement
formel ou informel) seront étudiés. Ce dernier axe s’inscrit dans l’optique d’évaluation de la
pertinence et de l’efficacité des politiques économiques, et plus particulièrement celles visant la
réduction de la pauvreté.
Méthodes
Ce projet mobilisera une importante base de données tirées essentiellement de deux types de
dispositifs : d’une part, les enquêtes 1-2-3 mises en œuvre dans 7 capitales de l’Afrique de l’Ouest et 7
grandes villes malgaches (avec des données sur 7 ans pour la capitale), ainsi que dans les grands
centres urbains de la Colombie et du Venezuela. Pour le Pérou, on dispose sur cinq ans (1997-2001)
de données comparables à partir de l’ENAHO. D’autre part, les enquêtes biographiques qui ont été
réalisées à Dakar (à deux reprises : en 1989 et en 2001), à Yaoundé, à Antananarivo, et à Nairobi – ces
5 enquêtes ont été coordonnées par des membres de l’UR CIPRE– auxquelles s’ajoutent celles sur
Bamako et Lomé. On utilisera également les enquêtes EDMC (enquêtes dépenses et consommation
des ménages) réalisées en 1996 dans les mêmes capitales de l’UEMOA citées précédemment. Sachant
que les méthodologies des deux premiers types d’enquêtes sont standardisées, différents thèmes seront
abordés suivant une approche comparative entre pays. Les dynamiques temporelles seront également
étudiées d’une part grâce à la disponibilité de données comparables sur plusieurs années, avec la
possibilité de suivre des panels d’individus dans certains cas, et d’autre part en recourant aux enquêtes
biographiques, un instrument spécialement adapté pour retracer la trajectoire professionnelle,
migratoire et familiale de chaque individu sur l’ensemble de son cycle de vie. On aura recours à
différentes techniques statistiques (statistique descriptive, analyse des données) et économétriques.
Calendrier
Toute l’année 2003
Produits attendus
- A partir des enquêtes 1-2-3
41
Une publication des premiers résultats de l’enquête emploi dans les sept capitales d’Afrique de
l’Ouest, un ouvrage de synthèse sur la dynamique urbaine en Afrique de l’Ouest et à Madagascar, 4 ou
5 documents de travail, 2 ou 3 articles publiables.
- A partir des enquêtes biographiques
Deux publications de synthèse sur les résultats des deux enquêtes (Dakar 2001, Nairobi 2001), 2 ou 3
articles publiables.
Collaborations extérieures :
Le travail sur les pays de l’Afrique de l’Ouest sera réalisé en partenariat avec Afristat, et avec des
cadres et chercheurs africains des pays concernés par le projet. Les membres du projet MADIO et des
cadres de l’INSTAT participeront à l’analyse pour Madagascar. Des collaborations sont également
prévues avec les instituts de statistiques des pays d’Amérique latine (notamment avec l’INEI au Pérou
et le DANE en Colombie).
Moyens : 6 hommes-mois
2. Croissance, démographie et répartition
Les travaux portant sur les liens entre croissance, démographie et répartition entrepris en 2002
prolongent les travaux engagés en 2001. Plusieurs cadres d'analyse seront utilisés. Du point de vue
méthodologique, certaines études s'appuieront sur l'utilisation ou le développement de modèles de
microsimulation tandis que différentes méthodes d'estimation seront mobilisées voire développées
pour les travaux économétriques. 4 fiches sont présentées ici sur ce thème :
-
finalisation du travail de modélisation démo-économique de la distribution du revenu en Côte
d'Ivoire et d’analyse de l’impact micro-économique du SIDA en Afrique (2.1) ;
-
poursuite de la recherche sur la mobilité sociale, la scolarisation et la distribution du revenu dans
cinq sociétés africaines (Côte d'Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda) (2.2) selon une
double approche théorique et empirique (rédaction d’un article pour publication) ;
-
une étude comparative va être lancée pour étudier les inégalités dans 5 pays africains pour lesquels
nous disposons de données d’enquêtes (Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar,
Ouganda) (2.3) ; l’approche des inégalités portera non seulement sur les revenus mais aussi sur le
patrimoine, le capital humain et l’accès à la terre ;
-
l’étude de la relation croissance-répartition-institutions (2.4) sera poursuivie ; le premier travail en
cours sur la construction coloniale et l’institution scolaire sera suivi d’un second portant sur les
conséquences de la colonisation sur la distribution des revenus.
42
Programme 2003
2.1 Modélisation démo-économique de la distribution du revenu en Côte d'Ivoire et impact
micro-économique du SIDA en Afrique
Participants : D. Cogneau et M. Grimm
Objectif : La recherche effectuée en 2002 sur la distribution de l’épidémie du SIDA en Côte d’Ivoire
et sur l’impact du SIDA sur la distribution du revenu a soulevé une série de questions concernant
l’impact de la mortalité due au SIDA sur le bien-être monétaire et les conditions de vie des ménages.
Au niveau micro-économique, il s’agit d’identifier l’effet d’une longue maladie puis d’un décès sur les
ressources d’un ménage, à court et moyen termes. Au niveau macro-économique, il s’agit d’étudier les
options des politiques de santé publique et de l’aide internationale en ce domaine.
Méthode : En 2002, un modèle de micro-simulation démo-économique a été construit, associant une
projection micro-démographique de population à un horizon de quinze ans, produite par des méthodes
stochastiques, et un modèle structurel micro-économique de formation du revenu estimé
économétriquement. Les simulations semblent montrer que l’épidémie du SIDA n’a qu’un impact
modeste sur le ratio de dépendance et sur la pauvreté. On cherchera à qualifier ce résultat plus
précisément, en réalisant un certain nombre de simulations alternatives, faisant varier les hypothèses
macro-économiques et celles qui concernent les caractéristiques de l’épidémie. On développera enfin
de nouvelles méthodes pour identifier économétriquement l’impact de l’infection d’un membre d’un
ménage sur le revenu de ce ménage. On explorera à cet égard la disponibilité de bases de données
micro-économiques pour estimer cet effet.
Calendrier : premier semestre 2003.
Produits attendus : Un papier proposable à publication dans une revue anglophone.
Moyens : 3 personnes-mois.
Programme 2003
2.2 Mobilité sociale, scolarisation et distribution du revenu dans cinq pays africains
(Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda)
Participants : D. Cogneau, F. Leclercq, C. Torelli
Objectif : Après le travail exploratoire de 2002, deux types de travaux sont envisagés. Un premier
article d’analyse empirique sera rédigé. On cherchera tout d’abord à identifier l’influence respective
des variables d’origine (métier et instruction des parents, ethnie et région d’origine) sur la situation
actuelle des individus. On analysera ensuite les différences observées entre les pays en recherchant
comment la situation des revenus peut être attribuée à l’influence des systèmes éducatifs, à la
discrimination ethnique ou régionale, aux structures des marchés fonciers, aux structures familiales, et
par ailleurs aux événements de l’histoire économique ou politique des pays (changements de régime,
conflits ethniques, chocs démographiques et économiques). Le second type de travail sera plus
théorique. Il s’agira de construire et d’étudier, aux fins d’évaluation des choix économiques et sociaux,
des critères simples d’égalité des chances représentant une alternative légitime aux critères de pauvreté
ou de bien-être social habituellement utilisés. Un travail de doctorat consacré à l’éducation primaire
dans le Nord de l’Inde aboutira en 2003 (F. Leclercq).
43
Méthode : Au niveau des données, un travail de codage des événements historiques expérimentés
successivement par les différentes cohortes présentes dans les enquêtes pourra être entrepris (coups
d’état, changement de l’ethnie dominante, dévaluation, etc.) Les méthodes d’analyse feront appel à
l’économétrie semi-paramétrique, à l’économie du travail et de l’éducation, et à la théorie de la justice.
Calendrier : Toute l’année 2003.
Produits attendus : Deux articles publiables.
Moyens : 6 personnes-mois. Financement nécessaire pour assistance à colloque international et
traduction.
Collaborations extérieures : Eric Maurin (Crest).
NOUVEAU
Programme 2003
2.3 Structure et composante des inégalités dans cinq pays africains
(Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée, Madagascar, Ouganda)
Participants : D. Cogneau, C. Guénard, S. Mesplé -Somps, C. Torelli
Objectif : Bien qu’il existe de plus en plus d’enquêtes auprès des ménages en Afrique subsaharienne,
la problématique des inégalités a été, jusqu’ à présent, assez peu abordée. Etant donné la faiblesse des
niveaux de vie d’une part importante de la population, les études existantes portent sur la pauvreté et
privilégient la dimension absolue de cette dernière, plutôt qu’une approche relative et renvoient donc
peu à un questionnement sur les inégalités. De plus, ces travaux se concentrent sur un pays donné, et
peu adoptent une approche comparative. Il s’agira ici de mener une étude comparative de 5 pays
africains pour lesquels nous disposons de données d’enquêtes (Côte d’Ivoire, Ghana, Guinée,
Madagascar, Ouganda).
Dans les travaux analysant les liens entre les inégalités et la croissance sur un très large échantillon de
pays, la zone « Afrique Subsaharienne » est appréhendée par une indicatrice régionale qui masque une
hétérogénéité certaine. Cette dernière est notamment reflétée par les indicateurs d’inégalité disponibles
pour une trentaine de pays africains. Cependant, on est en droit de s’interroger sur la qualité de ces
informations.
De multiple s problèmes sous-tendent la mesure correcte de la variable « revenu » ; en particulier, les
enquêtes auprès des ménages à la base de ces statistiques sous-estiment le haut et le bas de la
distribution des revenus. Cela tient soit à la technique d’enquête (plans de sondage par logement qui
éliminent de fait les personnes sans domicile, par exemple), soit à la sous-déclaration « naturelle » des
classes privilégiées de leurs revenus et patrimoine. Ce biais provient aussi du fait qu’une partie de ces
revenus peut provenir de rentes occultes ou de la corruption. On tentera donc d’apprécier l’importance
des hauts revenus par l’examen de sources d’informations autres que les enquêtes micro-économiques
telles que les données de Comptabilité Nationale. Ce travail permettra aussi de mettre en évidence des
incohérences entre les données micro et macro-économiques. Par exemple, les revenus du secteur
informel de la Comptabilité Nationale seront confrontés avec les données d’enquête. On souhaite que
ce premier travail permette l’établissement d’un tableau des « vraies inégalités » ainsi que la
construction de matrices de comptabilité sociale cohérentes.
Par ailleurs, des travaux ont montré que les inégalités de patrimoine et de « capacités » sont au moins
aussi importantes que les inégalités de revenu et donc qu’elles influencent durablement les
dynamiques sociales et économiques. On étudiera alors également les inégalités sous un autre angle
44
que celui des revenus en examinant les inégalités de patrimoine, de capital humain et d’accès à la
terre.
Enfin, ces travaux nous permettront de réfléchir sur les facteurs des inégalités. La stratification des
sociétés analysées est-elle plutôt déterminée par le milieu géographique, la position sur le marché du
travail, le niveau d’éducation, la détention d’un patrimoine foncier ou productif, l’accès aux charges
publiques, l’origine ethnique, ou la génération d’appartenance ? La hiérarchie de ces déterminants estelle identique dans chacun des pays ?
Méthode : Ce travail empirique consistera à traiter des données issues d’enquêtes auprès de ménages
représentatives au niveau national et de données de comptabilité nationale. Il s’appuiera sur le travail
de re-codage statistique effectué dans le cadre de l’analyse de la mobilité sociale dans ces mêmes pays
(fiche 2.3 programme 2002) qui assure la comparabilité des enquêtes. Les hauts revenus seront estimés
par l’examen des revenus issus du capital recensés dans les TES (tableaux d’entrées-sorties) et des
transferts de capitaux répertorié s dans les balances des paiements.
Une réflexion théorique et méthodologique précèdera l’application comparative. On s’interrogera,
notamment, sur l’unité de comparaison pertinente (individus, ménages, familles élargies, groupes
claniques etc.) et on testera l’impact de différentes hypothèses d’agrégation sur les distributions de
revenus. Des indicateurs d’inégalité seront calculés et décomposés par sous-groupes afin d’apprécier
les disparités inter et intra-groupes et d’analyser les causes premières des inégalités. Les techniques de
dominance seront mobilisées afin d’estimer les différences d’inégalité entre groupes et entre pays.
Calendrier : Des premiers résultats sur l’appréciation du niveau des inégalités « re-estimées » sont
attendus au courant du premier semestre 2003. Une seconde étape du travail consistera à décomposer
les facteurs de ces inégalités (second semestre).
Produits attendus : Un ou deux documents de travail et un article publiable.
Collaborations extérieures : François Aka, Université de Bouaké, qui travaille à la construction
d’une matrice de comptabilité sociale en Côte d’Ivoire.
Moyens : 10 hommes-mois. Financement nécessaire pour la participation à des colloques et à la
traduction d’un article.
Programme 2003
2.4 La relation croissance – répartition – institutions
Participants : D. Cogneau et C. Guénard
Objectif : On peut lire la recherche économique récente sur les écarts de développement comme
s'attachant à départager ce qui relève (i) de facteurs géographiques intangible s (distance à l'équateur,
conditions climatiques, enclavement), (ii) d'institutions historiquement déterminées (langues, religions
et systèmes juridiques, protection de la propriété et des droits civiques, démocratie) et (iii) des
politiques économiques suivies commerciales, monétaires, budgétaires. Bien sûr ces trois éléments ne
sont pas indépendants, la localisation pouvant influencer les institutions, celles-ci conditionnant la
mise en oeuvre et la réussite des politiques, les résultats des politiques conditionnant en retour les
institutions. Quel que soit l'accent mis sur l'un de ces trois éléments, il y a néanmoins consensus sur le
fait que les écarts de développement proviennent moins de la quantité de ressources productives
(capital humain et physique) que des institutions qui organisent l'utilisation et la répartition de ces
ressources. Dans le cas de l’Afrique, la faiblesse des institutions étatiques apparaît comme un
déterminant fondamental des échecs des politiques de développement. Le faible contrôle que les Etats
exercent sur leur territoire et sur les activités qui s’y déroulent, c’est-à-dire leur manque d’autorité, se
trouve en correspondance avec l’absence d’assentiment populaire vis-à-vis des activités des Etats,
45
c’est-à-dire leur manque de lé gitimité. Le mauvais fonctionnement des institutions scolaires et fiscales
témoigne particulièrement de ces faiblesses. Dans l’explication de cette faiblesse des Etats, les parts
respectives des facteurs géographiques et pré-coloniaux d’un côté et de l’empreinte laissée par la
colonisation d’un autre côté font encore l’objet d’un débat.
Méthode : Analyse économétrique des données disponibles à l’échelle des pays et de bases de
données micro-économiques pour quelques pays significatifs. Un premier travail portera sur la
construction coloniale de l’institution scolaire et sur ses conséquences en matière de croissance et de
démocratisation. Un second travail portera sur les conséquences de la colonisation sur la distribution
des revenus.
Produit attendu : Deux articles scientifiques.
Moyens : 5 personnes-mois. Financement nécessaire pour assistance à colloque international et
traduction.
3. Politiques publiques et construction de l’Etat
Le programme de DIAL/Cipré se propose enfin d’évaluer l’impact des politiques publiques et du
fonctionnement de l’Etat dans le processus de développement. L’analyse menée sur ce thème a ainsi
une double dimension, liée à la politique économique et à l’économie politique.
Trois thèmes seront étudiés en 2003 :
-
Régionalisme Nord-Sud (3.1), en se centrant sur les accords d’association signés entre l’Union
européenne et le Maghreb ; ces travaux porteront plus particulièrement sur la Tunisie et le Maroc,
deux des pays les plus avancés dans l’application de ces accords d’association ; dans le cas de ce
dernier pays, DIAL/Cipré jouera un rôle de coordination dans le cadre d’un projet d’appui à la
Direction de la Politique Economique Générale du ministère de l’Economie et des Finances
marocain, financé par la Commission européenne ; l’accent sera particulièrement mis sur l’effet de
l’ouverture sur l’emploi et les revenus ;
-
L’économie politique de la réforme (3.2) ; une réflexion sur ce thème apparaît comme un
préalable à la reconstruction de l’Etat (voire à sa construction) dans les pays pauvres. Ceci est
d’autant plus nécessaire que le bon fonctionnement des institutions (bonne gouvernance,
démocratie) est désormais reconnu comme un élément indispensable à toute stratégie de
développement. Une approche comparative sera menée afin de mieux cerner l’influence de ces
variables : une analyse de la perception des ménages sur leurs conditions de vie, leurs difficultés
ainsi que leurs attentes s’interrogera sur la prise en compte de ces opinions dans la définition des
politiques économiques. Les liens entre les valeurs de la société et le système politico-économique
en vigueur seront également explorés ;
-
Analyse des stratégies internationales de lutte contre la pauvreté (3.3) ; après la mobilisation très
forte des chercheurs de DIAL/Cipré sur ce thème en 2002, les travaux de recherche exclusivement
ciblés sur les DSRP seront moins importants au cours de 2003, même si on peut en fait considérer
que la quasi-totalité des travaux menés à DIAL/Cipré enrichissent la réflexion sur les politiques de
lutte contre la pauvreté ; une activité de veille sur ce thème sera poursuivie, couvrant les
différentes dimensions de ces politiques (contenu, définition et mise en œuvre dans le cadre des
processus participatifs, suivi-évaluation), parallèlement à la poursuite de la réflexion menée pour
le compte de la coopération française.
46
Programme 2003
3.1. Impact des accords d’association Euro -Méditerranéens sur les économies du sud
Participants: J.-P. Cling, D.Cogneau, J.-B. Le Hen, M.A. Marouani, A.-S. Robilliard
Objectif : Il s’agit de poursuivre l’analyse d’impact de la libéralisation commerciale et notamment de
la zone de libre-échange euro-méditerranéenne sur les économies du sud. Le Maroc sera le principal
pays de la région à étudier, mais l’objectif est de poursuivre également les travaux réalisés sur la
Tunisie. La question de la distribution des revenus sera centrale dans les analyses effectuées. On
traitera aussi des questions de compétitivité des pays du sud (notamment du cas du secteur textile en
Tunisie, sachant qu’un projet de recherches est déjà en cours sur le sujet). Cette question devient de
plus en plus importante avec la disparition des barrières tarifaires qui protégeaient ces pays de la
concurrence extérieure. Une thèse sera présentée par M.A. Marouani sur l’impact sur l’emploi de
l’ouverture en Tunisie.
Méthodologie : Concernant les travaux sur la distribution des revenus, les principaux outils
d’investigation sont les modèles d’équilibre général appliqués et les modèles de microsimulation.
Préalablement au travail de modélisation, ces outils nécessitent la construction de base de données
(macro-économiques et sectorielles) et le traitement de données d’enquêtes auprès des ménages.
S’agissant de l’étude sur la compétitivité du secteur textile tunisien, il s’agira d’analyser la situation
actuelle du secteur et d’estimer des indicateurs de la compétitivité prix et hors-prix.
Calendrier : les travaux sur le Maroc devraient se poursuivre jusqu’à juin 2004 (date de la fin du
projet). L’étude d’impact sur la distribution des revenus en Tunisie doit être finalisée en fin 2003.
Enfin l’étude sur la compétitivité du secteur textile se poursuit jusqu’en 2005.
Produits attendus : un papier proposable à publication, un papier à sortir dans une publication du
Global Development Network et un ouvrage collectif.
Collaborations extérieures : pour l’étude sur le marché du travail et la croissance, collaboration avec
des chercheurs de l’Université de Tunis III (notamment Pr Mohamed Lahouel) et d’autres faisant
partie du GDN. Concernant l’étude sur le Maroc, collaboration avec la Direction de la Prévision
marocaine et un consortium de chercheurs européens et méditerranéens (dont Akiko Suwa, El
Mouhoub Mouhoud, etc.).
Moyens : 24 hommes-mois
47
Programme 2003
3.2 Gouvernance, démocratie et les différentes dimensions de la pauvreté
Participants : P. De Vreyer, J. Herrera, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs : Dans quelle mesure le fonctionnement des différentes institutions dans un pays, le mode
d’organisation des différents acteurs de la société, et en particulier le rôle de l’Etat et ses défaillances
en tant qu’institution peuvent expliquer les échecs des stratégies économiques passées ? Différentes
pistes seront creusées.
• D’abord, la connaissance de la perception des ménages de leurs conditions de vie et de leurs
difficultés, ainsi que de leurs attentes permettra d’évaluer dans quelle mesure ces dernières sont prises
en compte dans les orientations politiques. Dans ce cadre, l’analyse des multiples facettes de la
pauvreté sera approfondie. Une étude sur les liens entre les inégalités socio-économiques et la sécurité
sanitaire collective ainsi que la cohésion sociale des populations sera entreprise pour le cas de la
capitale malgache (dans le cadre du programme SIRS : Santé, Inégalité et Ruptures Sociales ; un
programme international menées par différentes équipes sur plusieurs métropoles : São Paulo, Paris,
Abidjan, New York, Antananarivo et Varsovie).
• Pour cerner les causes de l’intérêt limité accordé aux besoins de la population, on mobilisera aussi
bien des indicateurs subjectifs (jugement qualitatif des citoyens) que des indicateurs objectifs
(incidence de la corruption, participation politique, etc.) pour apprécier le mode de fonctionnement et
l’efficacité des institutions (administration, structure démocratique, etc.).
• Enfin, les liens entre le système de valeurs de la société et le système politico-économique en vigueur
seront explorés afin d’étudier l’adéquation de ce dernier au contexte socio-culturel. L’adoption d’une
approche comparative sur plusieurs pays (dont sept en Afrique de l’Ouest, Madagascar et le Pérou)
donnera les moyens d’identifier les lacunes – spécifiques à chaque pays ou communs à tous – en
termes de gouvernance et leur impact sur les économies. En outre, ces analyses, en relayant les
opinions de la population sur un certain nombre de registres thématiques, contribuent à l’instauration
du principe de démocratie participative dans l’élaboration et le suivi des politiques.
• Une réflexion de caractère normatif pourra également être menée sur la construction de l’Etat et en
particulier sur la façon dont sont, ou devraient être, organisés les services publics (éducation, santé,
transports, eau, électricité etc.). Peut-on proposer un modèle unique et efficace d’organisation des
services publics ou bien la mission des services publics et la façon dont celle -ci est rendue dépendentelles de l’organisation économique et sociale et de l’histoire des sociétés concernées ?
Méthodes
Ce projet utilisera entre autres une base de données riches et originales tirées de l’enquête 1-2-3 et de
ses modules qualitatifs dans sept capitales de l’Afrique de l’Ouest (Abidjan, Bamako, Cotonou, Dakar,
Lomé, Niamey et Ouagadougou), dans sept grandes villes malgaches, ainsi que dans quatre pays du
Pacte Andin, notamment au Pérou. L’analyse se penchera sur les éventuels clivages et les spécificités
des points de vue selon les caractéristiques socio-démographiques et des niveaux de vie des individus.
Différentes techniques statistiques (statistique descriptive, analyse des données) et économétriques
seront ainsi mobilisées. Par ailleurs, on aura également recours à l’analyse de la littérature existante,
ainsi que des documents sur les stratégies prévues en termes de réformes institutionnelles.
Plus spécifiquement, sur le thème de l’organisation des services publics, plusieurs étapes sont
envisagées : il s’agira tout d’abord de construire une typologie des services publics en fonction de la
mission qui leur est assignée et de la façon dont cette mission est rendue dans les différents pays
étudiés. Ensuite on confrontera cette typologie avec la définition des services publics retenue par les
48
principaux bailleurs de fonds (Banque mondiale, Fonds monétaire international). Les informations
données par les modules qualitatifs des enquêtes 1-2-3 seront alors utilisées pour déterminer,
premièrement, si l’architecture actuelle des services publics correspond aux attentes du public dans les
différents pays concernés ; deuxièmement, de quelle façon les services publics devraient être réformés
pour répondre à cette attente ; troisièmement, si le programme de réformes ainsi défini est en accord
avec les orientations favorisées par les bailleurs de fonds. La dimension comparative des données
utilisées pourra être exploitée pour tenter d’établir une correspondance entre l’architecture des services
publics telle qu’elle existe aujourd’hui et telle qu’elle apparaît souhaitable dans les réponses au
questionnaire d’enquête et le contexte socio-économico-historique des pays concernés.
Calendrier
Réalisation de l’enquête SIRS à Antananarivo au premier semestre 2003 et premières analyses au
second semestre.
Parallèlement, poursuite en 2003 et consolidation des analyses comparatives à partir des données
disponibles (modules qualitatifs sur gouvernance, démocratie et différentes dimensions de la pauvreté)
sur les différents pays.
Produits attendus
- Réalisation du séminaire international « Corruption et développement : états des lieux, facteurs
explicatif et stratégie de réduction » (Antananarivo, DIAL/CIPRE, Ministère de la Justice, TI,
FJKM/ACI/CNOE)
- Réalisation des opérations sur le terrain dans les pays du pacte Andin.
- Un séminaire (pour les pays africains) de présentation des analyses par pays et des premières
analyses comparatives au cours du second semestre 2003.
- Une communication invitée à la conférence internationale de l’ISI (Statistics and Human Rights,
Berlin, Aout 2002).
- 2 ou 3 articles publiables.
Moyens
6 personnes-mois en 2003. Financements possibles dans le cadre de la participation au projet META
AGORA (Measuring Democracy, Human Rights, and Good Governance) coordonné par PARIS21.
Possibilités également de réponses spécifiques à des demandes de la Coopération française.
Collaborations extérieures :
Le travail sur les pays de l’Afrique de l’Ouest sera réalisé en partenariat avec AFRISTAT, et avec des
cadres africains des pays concernés par le projet. Les cadres du projet MADIO (dorénavant
entièrement intégré à l’INSTAT) seront les partenaires du côté malgache. Les analyses sur les pays du
Pacte andin seront effectuées en partenariat avec les instituts nationaux de statistique. La collaboration
avec des chercheurs extérieurs (économistes ou chercheurs d’autres disciplines) sera également
envisagée dans le cadre du projet M-DHRGG, et éventuellement pour répondre à des demandes
spécifiques des bailleurs de fonds.
49
Programme 2003
3.3. Analyse des stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
Participants : J.-P. Cling, P. De Vreyer, M. Raffinot, M. Razafindrakoto, F. Roubaud
Objectif : En lançant les DSRP (Documents Stratégiques de Réduction de la Pauvreté), la Banque
mondiale et le FMI ont décidé de placer la lutte contre la pauvreté au centre de leur action. Tous les
pays à bas revenu candidats à l’allègement de leur dette dans le cadre de l’Initiative PPTE (Pays
Pauvres Très Endettés) ou de nouveaux financements concessionnels de la part de ces institutions
doivent désormais préparer et faire valider un DSRP. Suite à l’alignement général de la communauté
internationale sur cette nouvelle approche, ceux-ci constituent aujourd’hui le support de l’aide
publique au développement pour les bailleurs de fonds multilatéraux et bilatéraux dans une
soixantaine de pays.
Comme cela a déjà été le cas au cours de l’année dernière, les travaux menés par DIAL/Cipré visent
d’une manière générale à couvrir l’ensemble des trois principales composantes des DSRP : le contenu
de ces politiques en premier lieu ; ensuite, le processus participatif adopté pour la définition et la mise
en œuvre des DSRP ; enfin, les systèmes de suivi et d’évaluation des politiques, qui constituent une
composante à part entière des DSRP.
Après la mobilisation très forte des chercheurs de DIAL/Cipré sur ce thème en 2002, les travaux de
recherche directement consacrés aux DSRP au cours de 2003 seront moins importants, même si on
peut en fait considérer que la quasi-totalité des travaux menés à DIAL/Cipré enrichissent la réflexion
sur les politiques de lutte contre la pauvreté. La réflexion engagée en 2002 sur le lien entre croissance,
pauvreté et inégalités débouchera sur la rédaction d’un article dans une revue scientifique. Le but de ce
travail est d’évaluer la contribution de la croissance à la réduction de la pauvreté et la crédibilité des
objectifs fixés par les DSRP dans ce domaine en ce qui concerne un certain nombre de pays africains,
latino-américains et asiatiques. Par ailleurs, la veille générale organisée sur les DSRP alimentera la
publication d’une nouvelle version de l’ouvrage publié sur ce thème en 2002.
Méthode : L’article sur le lien entre croissance, pauvreté et inégalités effectue des simulations
concernant la croissance, la pauvreté et les inégalités pour un échantillon de pays et en tire des
résultats agrégés. Les données sont issues de la base de Deininger et Squire. L’élasticité entre
croissance et pauvreté est calculée à partir de la relation établie par F. Bourguignon dans le cas d’une
loi log-normale (document de travail DELTA datant de 2002).
Calendrier : Programme pluri-annuel dont l’échéance n’est pas fixée.
Produits attendus : En 2003, un article pour une revue économique française et une nouvelle édition
révisée de l’ouvrage collectif sur Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté
paru en 2002 chez Economica.
Moyens : 3 hommes-mois.
50
B.II. Activités d’expertise prévues
Par nature, les activités d’expertise sont difficiles à programmer, si on excepte les projets en cours.
DIAL/Cipré participera à quatre grands programmes internationaux en 2003 :
-
Parstat en Afrique de l’Ouest ;
Programme d’appui à l’Institut National de la Statistique du Bangladesh ;
Programme de renforcement des capacités de modélisation de la DPEG du Maroc et évaluation
d’impact de l’accord d’association Maroc-Ue sur l’économie marocaine ;
Projet META AGORA.
Les deux premiers des programmes statistiques ci-dessus ont été engagés en 2002 et s’achèveront en
2003. Ils seront suivis de travaux de valorisation et alimenteront la recherche au sein de DIAL/Cipré.
Par ailleurs, le programme consacré à la réalisation d’un outil « Kit 123 » s’achèvera aussi en 2003 : il
sera testé avant d’entrer dans sa phase de diffusion.
Enfin, DIAL/Cipré participera au réseau lancé avec l’aide de la DGCID pour l’appui aux politiques
publiques de lutte contre la pauvreté, les inégalités et l’exclusion. Ce réseau s’inscrit dans le
prolongement d’une démarche collective lancée en 1996 par des chercheurs de l’IRD et du GRET
dans le but de contribuer à construire un cadre d’analyse et d’action sur les questions de lutte contre la
pauvreté. Le réseau formalise cette démarche en créant un dispositif organisé autour de trois pôles
(recherche, expertise, synergie) dont le fonctionnement est guidé par un comité d’orientation, avec la
participation de l’IRD, du CIRAD, de DIAL/Cipré et du GRET.
Le pôle expertise dont DIAL/Cipré assurera la coordination (tout en participant aux activités de
recherche) est ouvert à l’ensemble des centres de recherche et d’expertise, ONG, bureaux d’études et
experts individuels intervenant dans ce domaine. Il contribuera à l’appui apporté par le ministère des
Affaires étrangères pour la définition de politiques de lutte contre la pauvreté dans les pays de la Zone
de Solidarité Prioritaire (ZSP), un accent particulier étant mis sur l’aide à la mise en place de
« contrats de désendettement et de développement » (CDD, qui constituent la modalité choisie par la
France pour mettre en œuvre l’allègement de la dette bilatérale contractée par ces pays). Un premier
projet pourrait être lancé en Mauritanie en 2003 dans le cadre du réseau.
Programme 2003
1. Programme PARSTAT – Composante enquête sur le secteur informel
(Financé par l’Union européenne et la France)
Participants : A. Brilleau, M. Kagan, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs
Cette composante du Programme PARSTAT (Programme régional d’appui statistique à la surveillance
multilatérale des pays de l’UEMOA) est chargée de l’appui à l’analyse du secteur informel dans sept
pays de l’UEMOA (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo).
Méthode
La conception, la mise en œuvre et l’exploitation d’une enquête sur l’emploi et le secteur informel
dans la principale agglomération de chacun des sept pays sont réalisées dans le cadre du programme
PARSTAT. Ce programme est complété d’une part par une enquête sur la consommation des ménages
(phase 3 des enquêtes 1-2-3), financée par la France, et d’autre part par l’administration de trois
modules d’enquêtes additionnels portant sur la pauvreté subjective, la démocratie et la gouvernance.
51
L’apport de DIAL/Cipré porte plus particulièrement :
• d’une part, sur l'assistance technique dans la réalisation d'enquêtes sur l'emploi et le secteur
informel sur le modèle des enquêtes 1-2-3 dans deux des sept agglomérations (Cotonou et Dakar).
• d’autre part, sur des travaux régionaux consistant à produire des documents méthodologiques et
des résultats pour l'ensemble des sept agglomérations.
DIAL/Cipré apporte son appui à l’enquête consommation pour les deux mêmes agglomérations
(Cotonou et Dakar).
Calendrier
L’enquête 1-2-3 au Bénin s’est déroulée en 2001. L’enquête au Sénégal a commencé au 3ème trimestre
2002 et devrait se terminer sur le terrain au cours du premier trimestre 2003 ; l’exploitation et
l’analyse des données seront menées à bien au cours du premier semestre 2003.
Produits attendus
Outre les premiers résultats des enquêtes présentées au cours de séminaires méthodologiques, les
analyses donneront lieu à des publications nationales et à des comparaisons internationales. Les
données sur la pauvreté pourront être exploitées dans une perspective plus large.
Collaborations extérieures
Ce programme est l’occasion d’une étroite collaboration entre DIAL/Cipré et AFRISTAT. Il a
également été l’occasion du développement d’une coopération Sud – Sud avec la participation
ponctuelle d’experts malgaches.
Actions 2003
En 2003, les missions d’appui final à l’enquête Sénégal seront menées à terme et DIAL participera à
deux séminaires de traitement des données et au séminaire final pour l’ensemble des sept pays. Les
travaux méthodologiques seront également développés au cours de cette année.
Programme 2003
2. Programme d’appui à l’Institut National de la Statistique du Bangladesh
(Financé par la Commission européenne)
Participants : Une équipe de projet composée de deux experts est présente sur place avec G. Osbert,
coordonnateur local, et S. Guillemin, responsable de l’enquête 1-2-3.
DIAL apportera son expertise en appui avec : J.-P. Cling, A. Brilleau, M. Kagan, M. Razafindrakoto,
F. Roubaud, C. Torelli.
En outre, DIAL aura recours à des expertises extérieures (cf. partenariat).
Objectifs : Les objectifs du programme sont de trois ordres :
1. Aide à la mise en place et au développement d’une cellule d’étude de la pauvreté située auprès
du BBS,
2. Alimenter cette cellule en informations à l’aide, d’une part d’une enquête spécifique et
d’autre part, en l’aidant à mobiliser l’information existante,
3. Aider au renforcement des capacités d’analyse du BBS.
Méthodes :
L’équipe de projet aidera à mobiliser les appuis institutionnels nécessaires au développement de la
cellule Bangladeshi de suivi de la pauvreté. La réalisation d’une enquête de type 1-2-3, portant sur
cinq villes (Dhaka, Chittagon, Tangail, Rangpur et Kulma), permettra de rassembler l‘information
pertinente sur la pauvreté, l’emploi, les activités informelles et la consommation des produits
essentiels. Des appuis spécifiques permettront de renforcer la coordination statistique, de développer le
transfert de données entre les services et d’améliorer les capacités d’analyse.
52
Calendrier : Le premier expert est à Dhaka depuis le 1er août 2002 et le second depuis septembre. Le
programme doit s’achever fin juin 2003.
Produits attendus : Outre les données de l’enquête qui seront restituées lors d’un séminaire national,
des articles sur le projet seront publiées dans des revues spécialisées (« Stateco », « Interstat », etc.)
Collaborations extérieures : Le recours à des expertises extérieures est envisagé : H.-P. Charlot
(Société d’études PLANISTAT), J.-L. Dubois (Centre d’Economie et d’Ethique pour l’Environnement
et le Développement - C3ED - de l’Université de Versailles), à des experts de l’INSEE sur des sujets
statistiques particuliers, ainsi qu’à des experts malgaches et d’AFRISTAT sur l’enquête 1-2-3.
Actions 2003 : Le programme 2003 comporte, outre cinq missions d’appui à l’enquête 1-2-3, trois
missions sur l’analyse de la pauvreté et des appuis technique à la demande. DIAL/Cipré assurera les
missions d’appui nécessaires en collaboration avec des partenaires extérieurs.
NOUVEAU
Programme 2003
3. Renforcement des capacités nationales de modélisation et évaluation d’impacts de l’accord
d’association Maroc-UE sur l’économie marocaine
(Financé par la Commission européenne)
Participants : J.-P. Cling, D. Cogneau, J.-B. Le Hen, M. A. Marouani, S. Mesplé -Somps,
A.S. Robilliard
Objectifs : La création d’une zone de libre-échange entre le Maroc et l’UE est prévue à l’horizon
2012. L’objectif global du projet est de contribuer à identifier les réformes et les actions susceptibles
de mieux préparer l’économie marocaine à cet enjeu. Plus spécifiquement, le projet éclairera les
pouvoirs publics et les opérateurs privés sur les conséquences, qualitatives et quantitatives de l’entrée
en vigueur de l’accord d’association. Deux séries de résultats sont attendues :
- l’identification des effets à court, moyen et long termes de l’ouverture de l’économie marocaine sur
la croissance et le bien-être de la population, la compétitivité de l’économie, les finances publiques, le
commerce extérieur et la balance des paiements, les marchés du travail et des capitaux ainsi que sur les
principaux secteurs d’activités, les comportements des agents économiques en matière d’épargne,
d’investissement et de consommation, ainsi que l’évolution de ces agrégats.
- la formulation de recommandations permettant d’identifier les réformes en termes de politique
budgétaire et fiscale, de politique monétaire et des changes, de politique commerciale, de politiques
sectorielles d’incitation, de politique de l’emploi, ainsi que contribuer à optimiser l’allocation des
ressources financières de coopération Maroc-UE.
Le projet sera développé autour de trois axes complémentaires : un renforcement des capacités
d’expertise nationale, principalement en termes de modélisation des effets de l’ouverture de
l’économie et de simulation des politiques économiques ; une étude synthétisant les résultats
escomptés ; une dissémination de ces résultats auprès des acteurs économiques nationaux et
internationaux.
Méthodologie : Le bureau d’études Planistat est le coordonnateur de ce projet pour le compte de la
Commission européenne, DIAL/Cipré apportant un appui scientifique. Deux experts ont été placés
auprès de la Direction de la Politique Economique Générale du ministère de l’Economie et des
Finances marocain. De nombreuses missions de court terme sont prévues au Maroc, ainsi que des
formations en France de fonctionnaires de la DPEG. Le projet prévoit la construction de deux modèles
(EGC, macro-économique), la réalisation de simulations à partir de ces modèles et leur analyse, ainsi
que la rédaction d’études économiques sur le thème du projet.
Calendrie r : Le projet a démarré en septembre 2002 pour une durée de deux ans.
53
Produits attendus : Plusieurs études économiques, ainsi que la rédaction d’un ouvrage à l’issue du
projet.
Collaborations extérieures : un pool d’experts français et étrangers (universitaires, chercheurs hors
université, économistes de l’administration, etc.) a été constitué pour mener à bien ce projet.
NOUVEAU
Programme 2003
4. Projet META AGORA
(Financé par la Commission européenne, la France et d’autres bailleurs de fonds)
Participants : J. Herrera, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs : Ce projet pilote a pour objectif le renforcement des méthodes et des outils (selon des
approches à la fois qualitatives et quantitatives) pour le suivi du respect des droits de l’homme, de la
démocratie et de la bonne gouvernance au Nord et au Sud. Il cherche ainsi à répondre aux besoins
dans ce domaine des décideurs au niveau national et local, des bénéficiaires des politiques publiques,
des organisations de la société civile, des agences internationales et de la Commission européenne.
Les études pilotes et les opérations de terrain seront entreprises dans un grand nombre de pays
(Afrique du Sud, Mexique, Palestine, Philippines, Royaume Uni, Sri Lanka, USA). Des études
régiona les sont aussi prévues en Afrique (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Madagascar, Mali,
Niger, Sénégal, Togo) et en Amérique latine (Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou, Vénézuela).
DIAL/Cipré s’occupera de la coordination de ces travaux régionaux dans le cadre du projet, tout en
participant à sa direction scientifique. Pour DIAL/Cipré, ce projet s’inscrit dans le programme de
recherche sur « La gouvernance, la démocratie et les différentes dimensions de la pauvreté » (cf. fiche
3.2 pour 2003). L’équipe de projet est basée à Paris et hébergée par l’OCDE/Paris 21.
Méthodes : La participation de DIAL/Cipré consiste en l’appui au lancement d’enquêtes auprès des
ménages en Afrique et en Amérique latine et en leur analyse en partenariat avec des chercheurs et
statisticiens nationaux (qui passera en particulier par l’organisation de séminaires régionaux avec les
équipes nationales). L’approche consiste à combiner des modules d’opinion aux enquêtes 1-2-3
lancées en Afrique de l’ouest dans le cadre du programme Parstat (voir ci-dessus) ou programmées en
Amérique latine. Il s’agit de mobiliser parallèlement aux variables économiques habituelles sur les
ménages des informations subjectives (opinion qualitative exprimée par les citoyens sur les conditions
de vie, et plus particulièrement sur la gouvernance, la démocratie, etc.) mais aussi des indicateurs
quantitatifs objectifs (incidence de la corruption, participation politique, etc.) en vue d’évaluer le
fonctionnement des institutions ainsi que leur efficacité.
Calendrier : Le projet est censé démarrer au premier trimestre 2003 et s’étaler sur deux ans. Les
résultats des enquêtes sont déjà disponibles en Afrique de l’ouest et à Madagascar. En Amérique
latine, les financements pour le lancement des enquêtes sont encore à trouver. Ce projet doit démarrer
au 1er trimestre 2003 et s’étaler sur deux ans.
Produits attendus :
- Bases de données empiriques sur plusieurs pays d’Afrique et d’Amérique latine qui fourniront un
matériau très riche pour des résultats analytiques ;
- A la fin de la première année, des premiers résultats décrivant la situation locale en termes de
gouvernance, de démocratie et sur les multiples dimensions de la pauvreté ;
- A la fin du projet, un document méthodologique sur les enquêtes ; ce document étudiera la pertinence
des différents indicateurs et analysera les améliorations possibles en vue d’établir un système
permanent d’enquêtes annuelles sur ces sujets (système qui n’est pas inclus dans le projet à ce stade) ;
- Analyses thématiques approfondies ; il s’agira à la fois de comparer la situation dans les différents
pays étudiés et d’explorer les liens entre les différentes variables (par exemple, entre performances
54
économiques et démocratie, entre corruption et niveau des salaires, comparaison entre régimes
autocratiques et nouvelles démocraties, etc.).
Collaborations extérieures : avec Afristat, le secrétariat de la communauté andine, et les équipes
nationales sur la partie propre à DIAL/Cipré, avec les autres membres du projet d’une manière plus
générale dans le cadre du comité scientifique qui va être créé.
Programme 2003
5. Activités dans le domaine « méthodologie des enquêtes 1-2-3 » et transfert de compétence
(Financé par la France)
Participants : A. Brilleau, M. Kagan, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs : Les objectifs sont de deux ordres :
• En premier lieu valoriser les expériences des enquêtes 1-2-3 menées dans différents pays en
produisant une base documentaire et un didacticiel sous forme d’un CD-ROM dans le cadre du Projet
« Kit 1-2-3 » financé par la France ;
• Puis développer une démarche innovante en méthodologie des enquêtes 1-2-3 en étendant le
champ géographique au milieu rural et en incluant les activités agricoles.
Méthode : L’outil retenu pour la capitalisation de l’existant est la production d’un CD-ROM qui
mettra à la disposition des utilisateurs une base documentaire sur les enquêtes 1-2-3 existantes et qui
comportera également un didacticiel pour l’élaboration d’une enquête emploi (phase 1 de l’enquête 12-3). Cet outil assimilable à un « Kit » d’enquête s’intitule « Kit 1-2-3 ». Pour les innovations
méthodologiques, il s’agit de préparer un projet d’enquête 1-2-3 au niveau national dans un pays
africain et d’appuyer la réalisation de ce projet.
Calendrier : Le projet Kit 1-2-3 a commencé en octobre 2002 et doit être achevé à la fin de l’année
2003. Des missions d’expertises sur demande des pays seront menées en 2003.
Actions 2003.
Des appuis à la définition et à la mise en place d’enquêtes 1-2-3 pourraient être menés au cours de
l’année en Centrafrique, au Rwanda et au Cameroun.
Programme 2003
6. Projet MED-NA (2)
Participants : A. Brilleau, M. Kagan, M. Razafindrakoto, F. Roubaud, C. Torelli
Objectifs : Ce programme d’appui à la comptabilité nationale (NA) comporte une composante visant
à améliorer la mesure du secteur informel et sa prise en compte dans la comptabilité nationale.
Méthode : La Commission Européenne a lancé un appel d’offres pour prolonger en 2003 la phase 1
par une phase 2. DIAL/Cipré a répondu en s’appuyant sur l’expérience acquise au cours de la phase 1
et en s’associant à PLANISTAT.
Actions 2003 : La mise en œuvre de ce programme en 2003 dépend du résultat de l’appel d’offres.
55
56
ANNEXES
57
Annexe 1 : Personnel de DIAL au 1/1//2003
Les chercheurs permanents et associés, ainsi que les statisticiens et les doctorants, appartiennent tous
à l’unité de recherche CIPRE, dont le directeur est François Roubaud
NOMS et Prénoms
Appartenance
Arrivée DIAL
INSEE
2000
COGNEAU Denis
IRD
1991
DURAND Marie-Hélène
IRD
2002
GUBERT Flore
IRD
2001
MESPLE-SOMPS Sandrine
IRD
1998
RAZAFINDRAKOTO Mireille
IRD
1992
ROBILLIARD Anne-Sophie
IRD
2001
ROUBAUD François
IRD
1990
DE VREYER Philippe
Université de Nantes
2000
LE HEN Jean-Baptiste
Université de Clermont Ferrand
2002
Université Paris IX-Dauphine
1997
GUENARD Charlotte
IEP Paris
1997
LECLERCQ François
Paris I
2002
Montpellier I
1999
BRILLEAU Alain
INSEE
2001
KAGAN Michel
INSEE
2001
TORELLI Constance
INSEE
1998
Secrétaire DIAL
2000
Documentaliste DIAL
1994
Gestion IRD
2001
Assistante de Gestion DIAL
1994
Directeur
CLING Jean-Pierre
Chercheurs permanents
Chercheurs associés
RAFFINOT Marc
Chercheurs en thèse
MAROUANI Mohamed Ali
Statisticiens
Administration-Documentation
AJAVON Coryne
BOKSENBAUM Corine
LE PEZENNEC Loïc
LORENZO Martine
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Annexe 2 : Unité de recherche CIPRE / Implantations à l’étranger
NOMS et Prénoms
Appartenance
Arrivée
Professeur / Université Bouaké
2001
Chercheur IRD (Temps partiel)
2001
Chercheur associé (Temps partiel)
2001
Allocataire IRD
2001
Expert Afristat (Temps partiel)
2001
Chercheur IRD
2001
ANTOINE Philippe
Chercheur IRD
2001
ALIOUNE Diagne
Allocataire IRD
2001
FATOU BINETOU Dial
Allocataire IRD
2001
CSN IRD
2001
Côte d’Ivoire
AKA François
Kenya
BOCQUIER Philippe
Madagascar
RAMILISON Eric
RAVELOSOA Rachel
Mali
BACKINY Prosper
Pérou (Implantation secondaire)
HERRERA Javier
Sénégal (Implantation secondaire)
MOGUEROU Laure
59
Annexe 3 : Interventions dans des colloques/séminaires en 2002
Allemagne
François Roubaud a participé à Munich à un séminaire organisé par la Commission européenne, la
GTZ et le Centre de Munich pour la Statistique Economique sur le thème « Mesuring democracy and
good governance » (20-23 janvier). A Berlin, il a été rapporteur de la table ronde « Methods for
assessing good governance and democracy » (27 et 28 mai), dans le cadre du séminaire sur « Assisting
Good Governance and Democracy: a learning Process. Reflections on Development in Africa »,
organisé par le ministère allemand de la coopération, la GTZ et l’IDEA.
Anne -Sophie Robilliard a présenté un papier sur l’impact de la crise financière sur la pauvreté en
Indonésie au Centre de Recherche en Développement à Bonn (15 avril).
Belgique
Mohamed Ali Marouani a participé en tant que discutant du papier « Modelling the effects of trade
on women : a comparative perspective » (M. Fontana) au workshop Methodological tools for
assessing the sustainability impact of EU’s economic policie s organisé par le CEPII et la Commission
Européenne à Bruxelles les 7-8 novembre.
Brésil
s’est rendue à Sao Paolo pour participer à un atelier sur l’impact des politiques
économiques sur la pauvreté et la distribution du revenu. L’atelier était organisé par la Banque
Mondiale et la Fundacao Instituto de Pesquisas Economicas de l’Universite de Sao Paolo du 8 au 10
Juillet.
Anne -Sophie Robilliard
Espagne
Michael Grimm s’est rendu à Bilbao au colloque de l’European Society for Population Economics
(13-15 juin) pour présenter le papier « Socio-economic status, sexual behaviour, and AIDS mortality
risks differentials. Theory and application to Côte d’Ivoire. »
Etats-Unis
Jean-Pierre Cling a participé à une conférence organisée par la Banque mondiale et le FMI à
Washington sur les PRSPs (Poverty Reduction Strategy Papers) du 14 au 17 janvier.
Mireille Razafindrakoto a présenté une communication intitulée « Urban dynamics and its impact on
household living conditions » au colloque organisé par la Banque mondiale sur le thème « Urban
Development for Poverty Reduction: Towards a Research Agenda » à Washington, du 9 au 11
décembre.
Anne -Sophie Robilliard s’est rendue à Washington DC du 21 au 31 octobre, où elle a travaillé avec
Sherman Robinson de l’IFPRI (International Food Policy Research Institute) dans le cadre d’un projet
financé par la Banque Mondiale. L’objectif de cette mission était d’étudier l’impact sur la pauvreté et
la distribution du revenu de l’augmentation du salaire minimum à partir d’un modèle micro-macro
appliqué à l’Indonésie.
Gabon
Mireille Razafindrakoto a présenté à Libreville l’ouvrage collectif sur « Les nouvelles stratégies
internationales de lutte contre la pauvreté » le 7 juin.
France
60
Jean-Pierre Cling, Mireille Razafindrakoto et François Roubaud ont présenté l’ouvrage collectif
« Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté » à l’AFD (26 mars), au Ministère
des Affaires Etrangères (DGCID) le 22 mai, à la conférence des agences de développement organisée
par l’AFD et la Banque mondiale (14 juin) , aux journées annuelles du réseau de la DGCID du
Ministère des Affaires Etrangères (17-19 juillet) et au colloque annuel du Haut Conseil de la
Coopération Internationale (HCCI) « Coopérer au début du XXIè siècle », le 16 septembre.
Jean-Pie rre Cling est intervenu en tant que discutant au colloque organisé par le MAE, le Centre de
développement de l’OCDE et la revue Passages sur «La Fiscalité des investissements directs étrangers
dans les PED» (28 janvier). Il est intervenu au séminaire de l’IFRI à Paris sur les Inégalités mondiales
pour ouvrir les débats (5 mars) et dans le cadre de deux conférences organisées par l’association
Confrontations à Paris le 12 février sur le thème « Commerce, développement et pauvreté » et le 12
avril sur le bila n de la conférence de Monterrey.
Denis Cogneau a présenté un article intitulé « Colonisation, école et développement en Afrique – Une
analyse empirique », au séminaire d’économie du développement, DELTA-INRA (LEA)-DIAL, site
Jourdan, le 6 novembre. Il a participé en tant que discutant à la session « Developing Country
Experiences : Research and Policy Discussion on Globalisation and Poverty for Sri Lanka,
Bangladesh, the Philippines and Benin » au séminaire de l’OCDE « How are globalisation and poverty
interacting and what can governments do about it ? », le 10 décembre à Paris.
Denis Cogneau et Michael Grimm ont présenté lors du séminaire du DELTA-INRA-DIAL un papier
analysant l’impact du SIDA en Côte d’Ivoire à partir d’un modèle de microsimulations (3 avril).
Denis Cogneau, Charlotte Guénard et Constance Torelli ont présenté un article au cours du
séminaire « Accumulation de la richesse, inégalité et croissance dans la longue période » organisé à
l’ENS-INRA-Paris-Jourdan (8-9 février).
Flore Gubert a présenté une communication sur le thème « Ceux de Kayes. L’effet des transferts des
immigrés sur leurs familles » au séminaire d’Economie du Développement de l’Université de
Toulouse I (25 avril).
Lors des Journées de microéconomie appliquée se déroulant à Rennes et Saint-Malo (6-7 juin),
Charlotte Guénard et Sandrine Mesplé-Somps ont présenté leur article : « What has happened to
the urban population in Côte d’Ivoire since the 1980s ? An analysis of monetary poverty and
deprivation over 15 years of household data »; Philippe De Vreyer et Sandrine Mesplé-Somps ont
présenté une communication sur le thème: « Consumption growth and spatial poverty traps: a
theoretical and econometric analysis of the effect of social services and community infrastructure on
living standards in Peru ».
François Roubaud a présenté le numéro spécial d’Afrique Contemporaine « Madagascar après la
tourmente : regards sur dix ans de transitions politique et économique » au colloque sur Madagascar
organisé par l’Association pour la promotion de l'histoire et des traditions des pays francophones, au
Cercle National des Armées, à Paris, le 23 novembre.
Anne -Sophie Robilliard a présenté un article intitulé « Examining the Social Impact of the
Indonesian Financial Crisis using a Micro-Macro Model », coécrit avec F. Bourguignon et
S. Robinson, au séminaire de l’OCDE « How are globalisation and poverty interacting and what can
governments do about it ? », le 9 décembre à Paris.
Gilles Spielvogel a présenté un article sur « Une modélisation des fonctions des villes dans les pays en
développement : l’émergence des villes » lors des séminaires en économie géographique du 15 mars
au CERDI et du 2 au 4 mai à l’Université de Pau.
61
Grande -Bretagne
Jean-Pierre Cling, Mireille Razafindrakoto et François Roubaud ont présenté l’ouvrage collectif
« Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté » à l’ODI à Londres (28 février).
Ils se sont rendus à Oxford pour des contacts avec le CSAE (1er mars).
Flore Gubert et Anne -Sophie Robillard ont présenté un article à la conférence du CSAE à Oxford
intitulée « Understanding poverty and growth in sub-saharan Africa » (18-19 mars).
Mexique
François Roubaud a présenté devant la Comision nacional de los derechos humanos un papier sur le
thème « Indicators and diagnosis on human rights : The case of Torture in Mexico » (3-5 avril).
Norvège
Jean-Pierre Cling, Mireille Razafindrakoto et François Roubaud ont participé à la conférence
ABCDE de la Banque mondiale à Oslo (24-26 juin). M. Razafindrakoto y a présenté leur ouvrage
collectif sur « Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté. » lors d’une table
ronde sur les PRSPs présidée par F. Roubaud.
Pérou
Javier Herrera et François Roubaud ont animé un séminaire organisé par la Secretaria general de
la Comunidad andina où F. Roubaud a présenté un papier « Medir la gobernalidad, la democracia y
los derechos humanos : el aporte de las encuestas de hogares » (du 10 au 12 avril).
Pologne
François Roubaud s’est rendu à Varsovie pour participer à un séminaire dans le cadre du projet SIRS
(enquêtes ménages dans les grandes métropoles) du 24 au 29 septembre.
Suède
Denis Cogneau et Michael Grimm ont présenté une communication sur le thème « AIDS and income
distribution in Africa. A micro-simulation study for Côte d’Ivoire », dans le cadre de l’International
Association for Research in Income and Wealth 27th Conference, Stockholm-Djurhamn.
62
Annexe 4 : Missions d’expertise et de formation en 2002
Allemagne
Michael Grimm et Charlotte Guénard ont dispensé des cours au Centre de Munich pour la
Statistique Economique portant sur les mesures de la pauvreté et des inégalités (2 et 3 avril).
Belgique
Jean-Pierre Cling, Mireille Razafindrakoto et François Roubaud ont présenté l’ouvrage collectif
« Les nouvelles stratégies internationales de lutte contre la pauvreté » (paru chez Economica sous leur
direction) à la Commission européenne à Bruxelles (15 mai).
Flore Gubert et Anne-Sophie Robilliard ont participé à la Journée d'étude sur la Sécurité alimentaire
organisée par l’Aedes et l’Iram à Bruxelles (4 juin).
Bénin
Constance Torelli a effectué une mission du 28 février au 15 mars dans le cadre du volet « secteur
informel » du projet PARSTAT.
Burkina Faso
Michel Grimm a formé pour le compte de la coopération allemande (GTZ) des cadres dans le
domaine des micro-simulations et a donné un appui à la construction d’un premier modèle apte à
analyser les effets distributifs des réformes fiscales (25 mai-2 juin).
Sandrine Mesplé-Somps a effectué deux missions pour le compte de l’ODI dans le cadre d’une étude
sur l’utilisation des budgets-programme comme instrument de politique budgétaire de lutte contre la
pauvreté (23 juin-5 juillet et 23-29 septembre). A l’occasion de la seconde mission, Marc Raffinot et
elle-même ont présenté au centre culturel français de Ouagadougou le livre écrit sous la direction de
J.-P. Cling, M. Razafindrakoto et F. Roubaud sur les nouvelles stratégies internationales de lutte
contre la pauvreté (Economica, 2002).
Burundi
Mireille Razafindrakoto a effectué une mission au Burundi du 24 au 27 avril dans le cadre du projet
« Parlementarians in the field » organisé conjointement par le réseau des parlementaires et la Banque
mondiale.
Cameroun
Alain Brilleau a effectué deux missions (10-25 janvier et 27 mai-12 juin) pour appuyer la préparation
d’une enquête 1-2-3 au niveau national.
Centrafrique
Alain Brilleau a mené une étude de faisabilité de la mise en place d’un observatoire de la lutte contre
la pauvreté (3-17 mars).
Chine
Michel Kagan (4-13 juin) et Constance Torelli (23 mai-2 juin) se sont rendus en Chine dans le cadre
d’un programme de lancement d’enquêtes pilotes 1-2-3 en milieu urbain dans trois provinces chinoises
financé par la Commission européenne. Constance To relli a effectué une nouvelle mission (21-31
juillet).avec quatre experts du CESD Roma, faisant suite aux missions de juin.
Côte d’Ivoire
Denis Cogneau, Michael Grimm et Sandrine Mesplé-Somps ont présenté, à l’ENSEA, du 21 au 27
janvier : le livre « L’économie ivoirienne : un modèle remis en cause » ; l’article « La dynamique de la
pauvreté urbaine sur 15 ans » ; une analyse de l’impact microéconomique du Sida. Ils ont en outre
63
dispensé une formation sur l’analyse de la pauvreté et la dynamique des revenus par la méthode des
micro-simulations auprès des étudiants.
Etats-Unis
Michael Grimm s’est rendu à la Banque mondiale à Washington afin de donner des cours sur les
techniques de microsimulations les 19-24 février et les 11-17 décembre.
France
Alain Brilleau et Charlotte Guénard ont dispensé une formation à l’Institut Forhom de La Rochelle
du 6 au 9 août et du 13 au 14 août dans le cadre du cycle «Plan d’action contre la pauvreté »
(indicateurs d’inégalités, de pauvreté et de suivi de l’impact des politiques de lutte contre la pauvreté).
Michaël Grimm, Charlotte Guénard et Mohammed Ali Marouani ont dispensé des enseignements
(Microsimulations, Indicateurs de pauvreté et d’inégalités et Modèles d’Equilibre Général Calculable)
dans le cadre de la formation du Cycle international spécialisé d’administration publique
« Modélisation macro-économique » de l’ENA, du 28 novembre au 5 décembre.
Flore Gubert et Anne -Sophie Robilliard sont intervenues le 16 septembre 2002 dans l’atelier
« Besoins en statistiques rurales et agricoles pour le suivi des CSLP » placé sous l’égide du
consortium PARIS21 et de la FAO (Centre de conférences internationales, Paris).
Mohamed Ali Marouani a réalisé une formation aux techniques de modélisation en équilibre général
calculable au Centre International des Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes à Montpellier
(25-28 mars).
Sandrine Mesplé -Somps a dispensé une formation au CERDI à Clermont-Ferrand sur la mesure et
l'analyse de la pauvreté, dans le programme « Gestion de la Politique Economique » (14 février et 28
novembre).
François Roubaud a dispensé du 15 au 18 juillet une formation sur les enquêtes statistiques (1-2-3,
Observatoires ruraux, LSMS, CWIQ) et les différentes approches de la pauvreté pour un groupe de 30
cadres afric ains dans le cadre du séminaire sur les « Enquêtes par sondage auprès des ménages »,
CEFIL, INSEE, Libourne. Il est intervenu le 27 août dans l'atelier de formation du MAE « La
gouvernance : stratégies comparées et choix opérationnels » (MAE/DGCID, ENA, Paris, 26-28 août).
Guinée Bissau
Alain Brilleau a effectué, à la demande d’AFRISTAT, une mission du 16 au 23 novembre pour la
production du nouvel indice des prix à la consommation.
Indonésie
Anne -Sophie Robilliard a animé un atelier de formation à la modélisation en EGC en collaboration
avec l’IFPRI dans le cadre d’un projet financé par la Banque mondiale.
Italie
C. Torrelli et M. Kagan ont participé à l’atelier de « présentation des premiers résultats de l’enquête
1-2-3 menée en Chine » qui s’est tenu à Rome du 9 au 12 septembre 2002
Michel Kagan s’est rendu à Rome du 6 au 8 février afin de présenter les enquêtes 1-2-3 aux
représentants des neuf pays du bassin méditerranéen bénéficiaires du programme MEDSTAT. Il a
participé à la synthèse intermédiaire des travaux au cours de l’Atelier sur l’état d’avancement du projet
MED-NOE et la diffusion des données à Rome, du 24 au 25 octobre 2002 avec la participation de
représentants de l’Algérie, Chypre, l’Egypte, Israël, la Jordanie, Malte, le Maroc, la Palestine, la Syrie
et la Tunisie.
Jordanie
Michel Kagan a participé à l’ Atelier sous régional sur l’économie non observée organisé par le
CESD-Rome à Amman dans le cadre du programme MED-NOE, qui rassemblait des comptables
nationaux et statisticiens de Palestine, Jordanie, Egypte et Liban (1- 3 octobre).
64
Madagascar
Mireille Razafindrakoto et François Roubaud ont effectué une mission d'appui au projet MADIO
en vue de la mise en œuvre et de l’analyse des enquêtes ainsi que pour préparer le séminaire sur la
corruption les 6 au 15 novembre 2002.
Mali
Mohamed Ali Marouani et Marc Raffinot ont organisé un séminaire à
Bamako sur
« l’institutionnalisation du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté au Mali » pour le compte de
l’ODI (5 septembre) et ont présenté à cette occasion l’ouvrage « les nouvelles stratégies
internationale s de lutte contre la pauvreté ».
François Roubaud et Constance Torelli ont animé un séminaire organisé par AFRISTAT pour
l’analyse des premiers résultats de la phase 1 de l’enquête 1-2-3 dans sept capitales de l’UEMOA (315 juin).
François Roubaud a participé au conseil scientifique d’AFRISTAT à Bamako les 7 et 8 octobre.
Maroc
Michel Kagan a effectué deux missions au Maroc auprès de l’Institut de la Statistique pour appuyer
ses travaux d’analyse du secteur informel (20-29 mai) dans le cadre du programme MED-NOE. Au
cours de la seconde mission, il a participé à l’Atelier sous régional « d’échanges méthodologiques sur
l’économie non observée » qui réunissait à Rabat, du 22 au 25 juille t 2002 des représentants de
l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc.
Denis Cogneau et Mohamed Ali Marouani ont effectué une mission à Rabat dans le cadre du projet
d’appui à la Direction de la Politique Economique Générale du Ministère des Finances financé par la
Commission européenne (19-22 novembre).
Niger
Alain Brilleau a effectué une mission du 20 au 28 juin en collaboration avec un expert d’AFRISTAT
dans le cadre du volet « secteur informel » du projet PARSTAT.
Ouganda
Jean-Pierre Cling a effectué une mission dans le cadre du projet « Parlementarians in the field »
organisé conjointement par le réseau des parlementaires et la Banque mondiale (15-18 avril).
Pérou
Javier Herrera et David Rosas ont participé à une étude commandée par la Banque mondiale et la
FAO concernant l’évolution de la pauvreté dans la Sierra (2-30 janvier).
Polynésie française
Alain Brilleau a effectué, à la demande de l’INSEE, une mission d’appui technique à l’Institut
Statistique de la Polynésie Française du 19 au 31 juillet pour la mise en place d’un nouvel indice des
prix de détail.
Sénégal
Alain Brilleau a participé à Dakar à un atelier, organisé par AFRISTAT et le PNUD, sur la
préparation d’un programme d’appui au suivi des DSRP et de la mise en œuvre de la déclaration du
Millénaire (9-10 mai). Il a aussi effectué deux missions dans le cadre du volet Secteur informel du
programme PARSTAT : la première du 2 au 13 août et la seconde du 26 septembre au 10 octobre.
Togo
Jean-Baptiste Gros s’est rendu au Togo pour le compte de la Banque mondiale afin d’étudier le
fonctionnement de la zone franche d’exportation de Lomé (3-14 juin).
65
Annexe 5 : Liste des documents de travail diffusés en 2002
Grimm M. : « Modéliser les trajectoires démo-économiques des individus et des ménages dans un
pays en développement à l'aide d'un modèle de microsimulation dynamique. Application pour la Côte
d’Ivoire. », mars, Réf.2002-01.
La microsimulation constitue un instrument particulièrement utile pour apprécier l'impact distributif
des chocs macro-économiques. On développe un modèle dynamique capable de prendre en compte la
dimension temporelle des chocs macro-économiques et leurs interactions avec les changements
démographiques. Le modèle simule, en utilisant des sources de données très variées, les événements
démo-économiques majeurs, tels que la mortalité, la nuptialité en prenant en compte les appariements
sélectifs, la formation des ménages, la fécondité, la migration interne et internationale, la scolarisation
des enfants, les dépenses et la formation du revenu des ménages. La dynamique du modèle est étudiée
en comparant la simulation de référence avec des simulations sous des hypothèses alternatives
concernant les comportements démographiques.
Cogneau D., Grimm M. : « The distribution of AIDS over the population in Africa. Hypothesis
building from individual answers to a Demographic and Health Survey with an application to Côte
d'Ivoire. », mars, Réf.2002-02.
L’absence de connaissance des différentiels de risque concernant le SIDA rend très diffic ile l’analyse
de l’impact économique de l’épidémie dans les pays en développement, au niveau macro comme au
niveau micro-économique. Dans ce papier, nous estimons des hypothèses que nous pensons
raisonnables sur les différentiels de risque de mortalité selon l’âge, le niveau d’éducation et d’autres
caractéristiques individuelles à partir de l’Enquête Démographique et de Santé ivoirienne. Ces
différentiels sont ensuite calibrés sur les projections démographiques des Nations Unies afin d’obtenir
des tables de mortalité désagrégées. Un des principaux résultats de notre modèle est que les individus
éduqués ont un risque plus fort de mourir du SIDA parce qu’ils tendent à avoir plus de partenaires
sexuels. Cependant, cet effet est partiellement compensé par une utilisation plus fréquente des
préservatifs relativement aux individus moins éduqués.
Cogneau D., Guénard C. : « Les inégalités et la croissance : une relation introuvable. », janvier,
Réf.2002-03.
Ce travail revient sur l’économétrie de la relation entre inégalités et croissance, à l’échelle macroéconomique des pays. Il s'intéresse particulièrement aux conséquences des choix de spécification, de
la méthode d'estimation et de la sélection de l'échantillon. Il conclut à l'absence d'une relation robuste
allant des inégalités de revenu vers la croissance du produit par tête ou vers l'investissement physique
et humain. Une relation de causalité inverse, conforme à la philosophie de la courbe de Kuznets, paraît
mieux assise. En tout état de cause, les stratégies de développement nationales et les configurations
structurelles et historiques de chaque société conservent une place très large pour déterminer les
évolutions conjointes du revenu et de sa répartition.
Antoine Ph. : « L'approche biographique et ses possibilités pour l'analyse des systèmes de genre. »,
avril, Réf.2002-04.
Ce texte se veut avant tout méthodologique : il s’agit de montrer certaines possibilités offertes par
l’analyse des biographies à l’approche du genre. Disposant de données biographiques restituant
l’enchaînement des événements matrimoniaux, professionnels et résidentiels dans plusieurs villes
africaines, on appréhende les diverses mutations affectant la vie des hommes et des femmes dans une
perspective dynamique. La situation et la place faite aux femmes n’obéissent pas, même en Afrique, à
un schéma unique. L’entrée dans la vie adulte obéit à des schémas différents pour les hommes et les
femmes : alors que la vie professionnelle débute avant la vie matrimoniale pour les hommes, pour les
femmes, trois scénarios différents sont proposés par chacune des villes. À Dakar, la femme semble
davantage confinée à la reproduction. À Yaoundé, un schéma différent prédomine : le mariage précède
l’activité et la naissance du premier enfant survient plus tard. L’entrée en activité précède la venue
66
d’un enfant. Enfin, un autre cas de figure se présente à Antananarivo : c’est l’entrée en activité qui
précède les autres événements.
Antoine Ph. : « L’approche biographique de la nuptialité. Application à l’Afrique. », avril,
Réf.2002-05.
L'approche de la nuptialité à l'aide de méthodes biographiques (questionnaires et méthodes d'analyse)
s'avère riche d'enseignements. En effet, grâce à ces méthodes, on peut non seulement retracer
l’évolution d’un phénomène, mais aussi tenter d’expliquer cette évolution et d’en dégager les facteurs
démographiques, économiques, sociaux voire législatifs. Dans cet article sont décrites les difficultés
inhérentes à la perception du cycle de vie matrimoniale, la méthodologie de la collecte et l'analyse des
données biographiques.
Le principal acquis des analyses conduites à Dakar notamment concerne le rôle majeur de la crise sur
le marché de l’emploi sur la formation ou la dissolution des unions. Si le type d’activité exercée en
tant que tel n’influe pas sur le rythme du mariage ni sur celui du divorce ou de l’émancipation, les
périodes de chômage exercent une influence majeure : ainsi le chômage ralentit fortement l’entrée en
union tandis qu’il accélère le divorce.
Antoine Ph. : « Les complexités de la nuptialité : de la précocité des unions féminines à la polygamie
masculine en Afrique. », avril, Réf.2002-06.
L’évolution des comportements matrimoniaux est révélatrice de profondes mutations de la société.
Dans les villes africaines, la transition de la nuptialité en cours est largement due à la scolarisation des
jeunes filles mais aussi aux difficultés économiques croissantes conduisant à un affaiblissement du
système traditionnel de gestion de la vie sociale . La transition de la nuptialité concerne non seulement
l’âge d’entrée en union, mais aussi toute la dynamique matrimoniale , comme l’évolution de l’écart
d’âges entre conjoints, les ruptures d’union, etc. Un accent particulier est mis sur l'étude de la
complexité de la polygamie, plus répandue en Afrique de l'Ouest que dans les autres régions du
continent.
Ces dernières années, un certain nombre de changements se produisent au sein des sociétés africaines.
En particulier, l’accentuation des difficultés économiques provoque un retard important de l’âge au
premier mariage et les unions se trouvent davantage fragilisées. Ces changements peuvent donc
entraîner soit une évolution de la pratique de la polygamie, soit une modification des autres facteurs.
Si l’écart d’âges au mariage se réduit, la polygamie ne peut se maintenir qu’à travers un accroissement
correspondant du célibat définitif des hommes. Par contre un abandon de la polygamie aurait des
implications énormes par rapport au mode d’organisation et de fonctionnement des sociétés
concernées ; à commencer par une remise en cause du pouvoir des hommes sur les femmes, des aînés
sur les cadets.
Adjamagbo A., Antoine Ph. : « Le Sénégal face au défi démographique. », avril, Réf.2002-07.
Le Sénégal a connu au cours des dernières décennies une transition démographique résultat
d’importants progrès en matière de recul de la mortalité et d’allongement de l’espérance de vie ainsi
que d’une baisse de la fécondité. Cette dernière, amorcée dans les couches sociales éduquées et
urbanisées touche désormais les populations moins instruites et s’étend progressivement au milieu
rural. Pourtant, la population continue de croître à une vitesse très rapide qui, si elle se maintient,
conduirait à un doublement de la population en un quart de siècle. La transition démographique s’est
réalisée dans un contexte d’intenses changements économique et social. L’urbanisation croissante, la
dégradation des conditions d’emploi, l’ajustement structurel, l’appauvrissement de la population, tous
ces phénomènes interagissent avec les événements démographiques pour dresser les contours de la
société sénégalaise d’aujourd’hui. Les mesures politiques adoptées depuis la fin des années 1980 pour
infléchir la croissance de la population n’ont pas encore pleinement fait leurs preuves. Les effets les
plus marquants des politiques sont certainement à venir et pour le gouvernement la question de la prise
en charge d’une demande sociale sans cesse grandissante restera encore longtemps d’actualité.
67
Mesplé-Somps S. : « Quelques réflexions sur la situation économique et sociale africaine et les
politiques économiques préconisées par le NEPAD », avril, Réf.2002-08.
Le NEPAD est une initiative de cinq chefs d’Etat africains (Afrique du Sud, Nigeria, Egypte, Algérie,
Sénégal). Elle vise à définir les voies et moyens du développement de l’Afrique. Cette note s’attache
en premier lieu à dresser un rapide diagnostic de la situation économique du continent africain. Sont
successivement évoqués les mauvais choix de politiques économiques adoptés durant les années 70 et
80, l’insuffisance d’accumulation en capital physique et humain, la productivité médiocre des facteurs
de production ainsi qu’une mauvaise spécialisation aux échanges. En outre, le mode de
fonctionnement des marchés, le rôle proposé aux structures étatiques et la crise sociale et distributive
résultant notamment de la logique des programmes d’ajustement structurel sont questionnés. En
second lieu, ce document tente d’évaluer la pertinence de quelques politiques économiques
préconisées par le NEPAD, à la lumière des éléments de la première section. Nos observations portent
sur trois points, à savoir i) la pertinence de la dimension régionale des politiques économiques
préconisées et les questions que cela peut soulever en matière de responsabilité et d’assise des Etats
africains ii) la question du financement de l’initiative et enfin, iii) la place trop limitée accordée aux
politiques sociales et de lutte contre la pauvreté.
Cling J-P., Razafindrakoto M., Roubaud F. : « La Banque mondiale et la lutte contre la pauvreté :
tout changer pour que tout reste pareil ? », mai, Réf.2002-09.
La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont lancé fin 1999 une initiative conjointe qui
place la lutte contre la pauvreté au cœur des politiques de développement. Depuis cette date, les pays
en développement qui souhaitent bénéficier d’une aide financière à taux concessionnels de la part de
ces organisations ou d’un allègement de leur dette dans le cadre de l’initiative PPTE (Pays Pauvres
Très Endettés) « renforcée » doivent préparer un programme de lutte contre la pauvreté (en français
DSRP, ou Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté). La quasi-totalité des pays à bas
revenus suivent aujourd’hui cette nouvelle approche, tandis que l’ensemble de la communauté
internationale s’est rapidement aligné sur ces orientations. Sans négliger les nombreuses difficultés et
contradictions auxquelles elles sont confrontées, notre analyse souligne les apports de ces nouvelles
stratégies : changement d’objectif des politiques (au moins en principe), dans la mesure où la lutte
contre la pauvreté –et non plus l’ajustement structurel – est placée au premier plan ; renforcement
potentiel de la démocratie à travers la mise en place de processus participatifs de définition des
politiques ; accroissement de la cohérence entre les donateurs.
Barat C., Massuyeau B., Spielvogel G. : Analyse structurelle et conjoncturelle de l’économie
ghanéenne, juin, Réf. 2002-10
Ce rapport, préparé à la demande de la DGCID, présente une analyse structurelle de l’économie
ghanéenne, dresse un bilan de son évolution récente et propose des estimations de la croissance
économique pour 2001 et 2002. Le Ghana occupe une position particulière en Afrique de l’Ouest,
d’une part en raison de la forte croissance économique qu’il a connu dans les vingt dernières années, et
d’autre part en raison des spécificités de sa politique économique liées au régime de change flexible.
La crise économique subie par le pays en 2000 a conduit le nouveau gouvernement à adopter une
politique budgétaire et monétaire restrictive qui a permis un ajustement nécessaire, mais a aussi
probablement accru les inégalités. Les estimations et prévisions de croissance réalisées confirment le
ralentissement économique en 2001 et 2002 mais posent la question de la fiabilité des statistiques
macroéconomiques ghanéennes.
Azam J-P., Gubert F.: Those in Kayes. The impact of remittances on their recipients in Africa,
octobre 2002, Réf. 2002-11
Cet article décrit rapidement les migrations des Soninké et les interprète comme une stratégie de
diversification des risques, à la lumière des développements théoriques récents. Les études historiques
et ethnologiques de ces mouvements migratoires suggèrent que ce n'est pas seulement le bien-être des
familles restant au village qui est assuré, mais également l'honneur du clan. Un modèle théorique en
équilibre partiel est proposé pour saisir aussi simplement que possible ce phénomène. Celui-ci met en
68
évidence le problème de risque moral qui en découle. Un test économétrique de cette prédiction est
effectué sur des données d'enquête collectées par l'un des auteurs au sein de la région de Kayes (Mali),
la principale zone d'origine des migrants maliens en France.
Grimm M.: The medium and long term effects of an expansion of education on poverty in Côte
d’Ivoire; A dynamic microsimulation study, octobre, Réf. 2002-12
J’utilise un modèle de micro-simulation dynamique pour analyser les effets distributifs d'une
expansion de l'éducation en Côte d'Ivoire à moyen et long terme (1998-2015). Les simulations sont
effectuées, selon plusieurs politiques actuellement en place ou en discussion dans ce pays. Des
hypothèses variées concernant l'évolution du rendement de l'éducation et de la demande de travail sont
examinées. Les effets directs entre éducation et revenu comme les différents canaux de transmission,
tels que les choix d'activité, la fécondité et la composition des ménages sont analysés. Les effets de
l'expansion de l'éducation sur la croissance des revenus des ménages, la distribution du revenu et la
pauvreté dépendent de manière cruciale de l'hypothèse faite concernant l'évolution du rendement de
l'éducation et de la demande de travail. Si le rendement de l'éducation reste constant et le marché du
travail segmenté, les effets seront relativement modérés.
Gros J-B., Letilly G., Martinet S. : Performances commerciales de l’Afrique subsaharienne, une
diversif ication nécessaire, novembre, Réf. 2002-13
Cette étude analyse les stratégies et les performances commerciales de sept pays d’Afrique subsaharienne (Afrique du Sud, Côte d’Ivoire, Ghana, Madagascar, Maurice, Nigeria et Sénégal) durant
les années 1990. Ces pays représentent plus des deux tiers des exportations totales africaines. Bien que
les médiocres performances globales de l’Afrique en général puissent être attribuées en grande partie à
des facteurs bien connus (baisse du prix des matières premières, problèmes macro-économiques, etc.),
ceci n’explique pas pourquoi certains pays arrivent à accroître leurs exportations et d’autres non. Pour
répondre à cette question, on procède à une décomposition comptable de la croissance des
exportations de chaque pays entre un effet spécialisation sectorielle et un effet de compétitivité. Le
premier effet permet d’évaluer par exemple l’impact d’une baisse des prix ou de la demande pour les
secteurs dans lesquels un pays est spécialisé ; le second effet mesure les gains/pertes de parts de
marché au niveau de chaque produit traditionnellement ou nouvellement exporté. Cette décomposition
montre que les écarts de performances entre pays ne s’expliquent pas par les différences de
spécialisation mais par celles de compétitivité. De manière cohérente, l’analyse menée en termes
d’indices de diversification montre que les pays les plus performants sont ceux qui ont réussi à
diversifier le plus leurs exportations, à savoir Madagascar (à travers l’essor de ses zones franches),
l’Afrique du Sud et le Ghana.
Fafchamps M., Gubert F. : Contingent Loan Repayment In The Philippines, novembre, Réf. 2002-14
Cet article examine les pratiques d’un échantillon de ménages ruraux en matière de remboursement de
crédit, à partir de données collectées aux Philippines. L’analyse économétrique montre que les chocs
subis par l’emprunteur et son créancier exercent une influence significative sur la durée de l’emprunt,
mais qu’ils sont sans effet sur le montant du remboursement ni sur la probabilité que l’emprunteur
bénéficie d’une remise de dette. Par ailleurs, les emprunteurs ayant subi les désagréments d’un choc
tendent à rembourser leurs prêts en travail plutôt qu’en argent. Les intérêts versés sont souvent
moindres que les intérêts dus ex post, mais ne sont pas directement influencés par les variables de
choc. Enfin, les phénomènes d’asservissement des emprunteurs ou de surendettement ne sont pas
observés dans la zone d’étude.
Cogneau D., Grimm M. : AIDS and Income Distribution in Africa ; A Micro-simulation Study for
Cöte d’Ivoire, décembre, Réf. 2002-15
Nous essayons de relier la distribution de l'épidémie du SIDA sur une population africaine avec la
distribution des revenus. A cette fin, nous développons un modèle de micro-simulation démoéconomique capable de simuler sur une période de quinze ans l’impact du SIDA sur les revenus des
ménages et des individus. Le modèle est mise en place en utilisant des enquêtes ivoiriennes variées.
69
Les résultats des simulations sur une période de 15 ans révèlent la complexité des interactions entre les
comportements démographiques et la formation des revenus. L'épidémie paraît toucher un peu plus
souvent les moins pauvres des pauvres et confronte les survivants d’un ménage affecté à des baisses de
revenu limitées. En l'absence des autres effets macro-économiques l'épidémie du SIDA entraînerait
une réduction de la taille de l'économie de la Côte d'Ivoire de 6% en 15 ans, mais affecterait peu le
revenu moyen par tête, les inégalités de revenu et la pauvreté. Au niveau micro-économique, la prise
en compte des baisses d'activité et de productivité dues à la maladie conduirait évidemment à un
diagnostic plus pessimiste en matière de pauvreté. Au niveau macro-économique, si la demande de
travail était gravement affectée par l'épidémie, le diagnostic serait là encore aggravé. En tout état de
cause, le coût des traitements anti-rétroviraux actuellement disponibles est hors de portée de presque
toutes les personnes infectées en Côte d'Ivoire.
De Vreyer P., Mesplé-Somps S.: Consumption growth and spatial poverty traps: a theoretical and
econometric analysis of th e effect of social services and community infrastructure on living standards
in Peru, décembre, Réf. 2002-16
Cet article a pour objet de déterminer l’existence de trappes géographiques de pauvreté en milieu rural
au Pérou. Le modèle théorique suppose que des variables communautaires peuvent modifier le
rendement du capital augmenté dans la fonction de production privée. Le modèle est testé sur un panel
non-cylindré de ménages sur 4 ans. Les trois sources de données utilisées (enquêtes ménages 19972000, recensement de la population de 1993 et recensement sur les infrastructures des municipalités de
1997) permettent de savoir par exemple si les ménages ont bénéficié ou non de programmes sociaux
de lutte contre la pauvreté développés durant cette période. En combinant les informations disponibles,
nous pouvons tenir compte des biais de sélection possibles dus au ciblage géographique de tels
programmes. Le modèle permet d’identifier l’impact des variables géographiques tout en contrôlant
les effets fixes géographiques et individuels inobservable s. L’estimation par les GMM conduit à
plusieurs résultats intéressants: le niveau d’offre médicale de la localité ou bien la part de personnes
éduquées dans la localité jouent favorablement sur la croissance individuelle, alors que la prévalence
de certaines maladies infectieuses ou le pourcentage de personnes âgées de la population (à structure
du ménage donnée) ont un effet négatif. Parmi les programmes sociaux de lutte contre la pauvreté,
ceux établis dans le domaine de la santé auraient un effet positif. En revanche, les bénéficiaires de
programme d’aide alimentaire auraient une croissance plus faible de la consommation, toutes choses
égales par ailleurs.
Marouani M. A. : Imperfections du marché du travail et modèles d’équilibre général calculables :
une revue de littérature, décembre, Réf. 2002-17
L’objectif de cet article est de discuter les choix de modélisation du fonctionnement du marché du
travail adoptés dans les modèles d’équilibre général appliqués et les conséquences de ces choix sur les
résultats obtenus en simulant divers chocs avec ce type de modèles. La prise en compte des
imperfections ou caractéristiques institutionnelles du marché du travail n’a pas seulement des effets
sur les résultats des MEGC en termes d’emploi. Elle entraîne aussi une meilleure estimation des
capacités d’ajustement des économies face à un choc. Ceci peut expliquer pourquoi les résultats des
modèles postulant un fonctionnement parfait du marché du travail sont souvent très optimistes dans
leur évaluation de l’impact de différents chocs. Enfin, la difficulté de validation empirique des
caractérisations du marché du travail retenues fragilise les résultats des modèles visant à être utilisés
dans une optique d’aide à la décision.
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Annexe 6 : Publications en 2002
Adjamagbo A., Antoine P. « Le Sénégal face au défi démographique », in La société sénégalaise
entre le global et local, sous la direction de Momar Coumba Diop, Paris, Karthala, p. 517-553.
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démographie (Volume II : Les déterminants de la fécondité) sous la direction de G. Caselli, J. Vallin et
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Antoine P. « Les complexités de la nuptialité : de la précocité des unions féminines à la polygamie
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la direction de G. Caselli, J. Vallin et G. Wunsch, p. 75-102, INED, Paris.
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nouvelles relations entre les acteurs ? », L’Economie Politique n°16, 4ème trimestre (également paru
sous le même titre dans le numéro de décembre de la revue Techniques Financières et
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