Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l`offre
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Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l`offre
Stratégie et Investissement Stefan Scheurer Senior Global Investment Strategist, Global Capital Markets & Thematic Research, Allianz Global Investors Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l’offre Alors que la Banque centrale européenne (BCE) a donné son feu vert à un programme d’achat d’obligations (QE) en mars dernier et que la Banque du Japon (BoJ) continue de faire couler à flots la liquidité, la Banque centrale américaine (Réserve fédérale) et la Banque d’Angleterre (BoE) envisagent de relever progressivement leurs taux d’intérêts. La divergence des politiques monétaires menées par les banques centrales des principales économies mondiales pourrait difficilement être plus évidente. Dès lors, toute la question est de savoir quel est l’impact de cette injection massive et continue de liquidités sur les marchés obligataires internationaux. Comparaison des politiques d’assouplissement quantitatif à travers le monde 1 En dépit des programmes d’achat d’obligations sécurisées engagés en mai 2009 et novembre 2011, de la décision d’acheter des titres sur le marché secondaire en mai 2010 (ces portefeuilles ont aujourd’hui été réduits) et du maintien en vigueur du programme baptisé « Opérations monétaires sur titres » (« Outright Monetary Transactions », OMT). Lorsque la crise des marchés financiers a éclaté (en 2008 / 2009), les principales banques centrales mondiales ne se sont pas contentées d’abaisser leurs taux directeurs jusqu’à des niveaux historiquement bas, proches de zéro ; elles se sont également mises à expérimenter des instruments financiers nouveaux et moins conventionnels. Alors que les banques centrales ont quasiment renoncé à toute marge de manœuvre supplémentaire dans leur politique de taux, la Fed et la BoE ont par exemple adopté une politique de gestion active de la taille de leur bilan qui s’est traduite par des achats massifs de titres. Elles ont ainsi fortement gonflé leur bilan (voir graphique n°1) afin d’exercer une influence, au-delà des taux directeurs, sur certains canaux de transmission des politiques monétaires tels que le prix des actifs, les rendements et les conditions de financement. La BoE a ajouté pour 400 milliards de livres d’actifs au total à son bilan, tandis que la Fed, dont le double mandat consiste à promouvoir le plein emploi et la stabilité des prix est allée, lors de sa troisième vague d’assouplissement quantitatif (QE), jusqu’à maintenir des achats illimités de titres adossés à des actifs hypothécaires et de bons du Trésor américain dans l’attente de signes clairs d’amélioration du marché du travail aux États-Unis. Alors que la BCE restreignait depuis des années ses acquisitions directes d’obligations1 (l’annonce d’un programme mensuel de QE à hauteur de 60 milliards EUR marque en effet un changement récent d’orientation), son homologue nippon faisait part à plusieurs reprises de son intention de renforcer la politique d’assouplissement quantitatif en place dans le cadre du programme Abenomics. Comprendre. Agir. Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l’offre Graphique n°1 : Des mesures de relance budgétaire associée à une divergence des politiques monétaires Bilans des banques centrales des pays du G4 en % du PIB nominal 60 % 50 % 40 % 30 % 20 % 10 % 0 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 Réserve fédérale américaine (Fed) (% du PIB) Banque d’Angleterre (% du PIB) Banque centrale européenne (% du PIB) Banque du Japon (% du PIB) La performance passée ne saurait préjuger de la performance future. Sources : Datastream ; AllianzGI Economics & Strategy. Un examen détaillé permet de constater que (cf. graphique n°2) : • Lorsque la Réserve fédérale américaine mettait le point final à ses programmes massifs d’achats d’obligations fin 2014, la valeur des actifs acquis par la Fed représentait alors près de 25 % du PIB du pays, dont l’équivalent de 2 400 milliards USD alloués aux bons du Trésor, soit 14 % du PIB nominal. • Par comparaison, à la même date, le montant total des actifs acquis par la BoE s’élevait à 380 milliards GBP. Ce volume était presque intégralement constitué d’emprunts d’État britanniques (gilts), pour un montant de 375 milliards GBP, soit environ 20 % du total de la production économique du Royaume-Uni. • À fin 2014, la BoJ avait acquis près de 210 000 milliards JPY (environ 1 500 milliards EUR d’actifs variés) dont des obligations d’entreprises, des sociétés immobilières cotées (REIT) japonaises et des emprunts d’État japonais (JGB), soit au total l’équivalent de 44 % du PIB nippon. Graphique n° 2 : À titre de comparaison : les programmes d’achat d’obligations lancés par les banques centrales des pays du G4 Volume (mds, devise locale) Fin 2014 Volume (mds en EUR*) Fin 2014 % du total de titres en circulation Fin 2014 % du PIB** Fin 2014 Projection (% du PIB**) Fin 2015 Projection (mds, devise locale***) Fin 2015 Réserve fédérale américaine (Fed) (encours au 31 décembre 2014) Bons du Trésor américains 2 347 1 939 24 %14 %14 % 2 347 TIPS98 819 %1 %1 %98 Titres de dette des agences fédérales 39 323 %0 %0 %39 Titres adossés à des emprunts hypothécaires 1 737 1 435 32 %10 %10 % 1 737 Total 4 221 3 487 24 %25 %25 % 4 221 Banque du Japon (année calendaire 2014 et projection pour l’année 2015) Emprunts d’Etat britanniques (JGB) 200 000 1 402 20 %42 %59 % 280 000 PC 2 200 15 17 %0 %0 % 2 200 Obligations d’entreprises 3 200 22 4 %1 %1 % 3 200 Fonds cotés (ETFs)1 3 800 27 20 %1 %2 % 7 300 Sociétés immobilières cotées japonaises (REIT Real Estate Investment Trusts)180 Total 209 380 1 1 467 4 %0 %0 %270 18 %44 %62 % 292 970 Banque d’Angleterre (encours au 31 décembre 2014) 47835 %22 %22 %375 Emprunts d’État (Gilts)2375 Billets de Trésorerie32 3 –0 %0 %0 Obligations d’entreprises42 2 –0 %0 %0 Total 379483 –22 %22 %375 Banque centrale européenne (BCE) (valeur comptable à janvier 2015)) Programme d’achat d’obligations convertibles (CBPP) 29 CBPP2 1313 – 0 % 29 – 0 %0 %19 Programme d’achat de titres souverains (SMP) 144 0 %8 144 – 1 %1 %117 Programme d’achat de titres adossés à des actifs (ABSPP) + CBPP331 31 – 0 %1 %140 Emprunts d’État – – – –4 %400 – – ––1 %95 Titres d’agences et titres supranationaux Total 217217 – 1 %7 %779 * Taux de change au 31 décembre 2014, ** PIB nominal 2013, *** Hypothèse : pas de rachat et achats programmés exclusivement. 1 Montant d’encours en 2015 ; hypothèse : nouvel assouplissement de la politique monétaire de la BoJ pour un montant de 500 milliards JPY. 2 Montant d’encours en 2015 ; hypothèse : premier relèvement de taux en 2016. 3 Le programme de papiers commerciaux s’est achevé le 15 novembre 2011pour les premières émissions. 4 Bien que le programme sur le marché secondaire des obligations d’entreprises soit toujours actif, conformément au programme d’achat d’obligations d’entreprise lancé le 27 juin 2013, sa mise en œuvre dépend de la demande. La performance passée ne saurait préjuger de la performance future. Sources : Nomura, Réserve Fédérale, Banque d’Angleterre, Banque du Japon, Banque Centrale Européenne, AllianzGI Global Capital Markets & Thematic Research, mars 2015. 2 Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l’offre • Jusqu’à présent (à mars 2015), la BCE a acheté près de 220 milliards EUR d’actifs, soit 1 % du PIB européen. Avec le lancement du programme de QE en Europe, dont l’ampleur (en valeur relative par rapport au PIB brut) est du même ordre que celle du premier programme d’assouplissement quantitatif amorcé par la Réserve fédérale en 2008 / 2009, le poids des actifs (emprunts d’État compris) dans le bilan de la BCE devrait s’accroître fortement. Le volume d’emprunts d’État est-il suffisant ? Un simple coup d’œil au bilan de la Réserve fédérale américaine suffit à se persuader que celle-ci est devenue le premier créancier des États-Unis. Avec presque 2 500 milliards USD, soit près de 20 % de son bilan, la Fed possède aujourd’hui bien plus de bons du Trésor que la Chine ou que le Japon qui en détenaient chacun l’équivalent de 1 200 milliards USD à fin 2014. Ayant mis en octobre 2014 un terme à un programme d’achat obligataire de plusieurs milliards de dollars, la Fed n’est toutefois plus un acheteur potentiel même si sa politique de réinvestissement des capitaux issus des remboursements d’emprunts d’État a pour effet de stabiliser les volumes de bons du Trésor. En revanche, certains pays émergents tels que la Turquie, l’Inde et le Mexique rejoignent depuis peu les rangs des investisseurs étrangers acheteurs de dette souveraine américaine. En termes de pourcentage de bons du Trésor américains détenus, ces pays enregistrent la plus forte progression depuis début 2014, alors même que la Chine et la Russie ont récemment allégé leurs portefeuilles. Sur le plan sectoriel, les établissements financiers aux États-Unis font également partie des acheteurs qui renforcent régulièrement leur portefeuille de bons du Trésor américains : ils sont passés de 800 milliards USD début 2008 à plus de 1 900 milliards USD à la fin du mois de septembre 2014. Un nouvel acteur originaire de la zone euro, la BCE elle-même, se présente désormais également en acheteur de dette souveraine. Jusqu’à présent, les principaux bénéficiaires de l’abondante liquidité offerte par la BCE, sous forme par exemple d’opérations de refinancement à long terme (LTRO deux ans), étaient pour l’essentiel les banques des différents pays membres de l’UEM (Union économique et monétaire). Ces dernières introduisaient dans leur bilan des emprunts d’État de la zone euro en garantie d’opérations de refinancement ou pour profiter de leur faible pondération de risque et respecter plus facilement les exigences de fonds propres toujours plus strictes2. En voici quelques exemples, depuis début 2008 : • Les banques italiennes ont renforcé leurs participations dans la dette souveraine de la zone euro, passant de près de 200 mds EUR à 430 mds EUR fin 2014. • Les banques espagnoles ont renforcé leurs participations dans la dette souveraine de la zone euro de près de 90 mds EUR à 310 mds EUR fin 2014. • Les banques portugaises ont renforcé leurs participations dans la dette souveraine de la zone euro de 5 mds EUR à près de 40 mds EUR fin 2014. • Les banques irlandaises ont renforcé leurs participations dans la dette souveraine de la zone euro d’environ 56 mds EUR à près de 70 mds EUR fin 2014. Graphique n°3 : Le volume d’emprunts d’État est-il suffisant ? Dette souveraine de la zone euro détenue par le secteur bancaire national (en milliards EUR) 500 400 300 200 100 0 2008200920102011201220132014 Espagne Italie Irlande Allemagne France Portugal Grèce La performance passée ne saurait préjuger de la performance future. Sources : Datastream, BCE, Allianz Global Investors Capital Markets & Thematic Research. Maintenant que la BCE a donné le feu vert à un programme (élargi) d’achat d’obligations, le poids de ces actifs (dette souveraine comprise) dans son bilan devrait nettement se renforcer jusqu’à représenter près de 7 % du PIB de la zone euro à la fin de 2015 et 11 % à la fin du mois de septembre 2016. D’ici là, la proportion d’obligations souveraines de la zone euro devrait passer de 4 % à près de 8 % de son PIB. Dès lors, la BCE aura bien progressé sur la voie de l’objectif Source : Deutsche Bundesbank, Rapport mensuel novembre 2013. 2 3 Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l’offre qu’elle s’était fixé d’élargir son bilan pour que celui-ci retrouve la taille de 3 000 milliards EUR, soit 35 % de la production de la zone euro, qu’il affichait début 2012. Au Royaume-Uni, après les mesures de QE engagées à partir 2008, la BoE et les banques locales détiennent ensemble un total de plus de 500 milliards GBP en titres souverains britanniques (gilts), dont 375 milliards pour la seule BoE. Ce volume représente presque 36 % de l’encours total de gilts en circulation (au T1 2014). La situation du Japon reste similaire. Fin 2014, la BoJ détenait près de 20 % du total de la dette souveraine japonaise en circulation, soit près de 210 000 milliards JPY. Toutefois, contrairement à la Fed ou à la BoE, le programme d’achat d’obligations de la BoJ se poursuit sur le même rythme, avec un total d’opérations annuel qui s’élève à 80 000 milliards JPY (près de 150 milliards EUR). En conséquence, le poids des actifs rachetés pourrait bien dépasser 60 % du PIB fin 2015, ou encore, le pourcentage d’emprunts d’État japonais (JGB) pourrait passer de plus de 40 % (fin 2014) à environ 60 % fin 2015 (cf. également le graphique n° 2). Le club des taux d’intérêts négatifs La forte demande de titres souverains prétendument sûrs alimentée notamment par les banques centrales a fait grossir les rangs « du club des taux d’intérêts négatifs » ces derniers mois. La Suède vient de rejoindre le club, après la Suisse, la zone euro et le Danemark. Naturellement, tous les pays développés n’affichent pas (encore ?) des taux d’intérêt négatifs. À cet égard, les États-Unis ont même commencé à changer d’orientation vis-à-vis de leur dette souveraine. Le principe des vases communicants ne permet cependant à aucun marché d’échapper aux pressions sur la liquidité exercées par les banques centrales. Les rendements négatifs offerts par 70 % des obligations souveraines suisses, par un peu plus de 60 % des emprunts d’État allemands, par près de 50 % de l’ensemble des titres souverains français et par près de 20 % de la dette souveraine japonaise parlent d’eux-mêmes (cf. graphique n° 4). Concernant les emprunts d’État de haute qualité, les politiques monétaires ultra-accommodantes semblent avoir fait tomber les taux d’intérêts négatifs dans la norme. Cependant, même les taux de rendement des emprunts d’État d’une maturité allant jusqu’à 7 ans (!) sont tombés en terrain négatif, tandis que le rendement du Bund à 10 ans se rapproche sans cesse de 0. Comment cette situation va-t-elle affecter les marchés de la dette souveraine à l’avenir ? Graphiques n°4 : Le club des taux d’intérêts négatifs Pourcentage d’encours de dette publique assortis de rendements négatifs (%) 100 % 80 % 67 60 % 62 62 59 54 40 % 49 42 37 27 20 % 0% 16 SZ SW GE DK NLFRATBE FI JP La performance passée ne saurait préjuger de la performance future. Sources : Bloomberg, AllianzGI Capital Markets & Thematic Research. Données au 24 février 2015. La hausse de la demande fait face à une raréfaction de l’offre Force est de constater à l’examen des données que, ces derniers temps, les banques et les banques centrales elles-mêmes constituaient les principaux acheteurs de dette souveraine. Jusqu’à la fin de l’année, et même au-delà, ce statu quo pourrait bien se maintenir. Toutefois, sous l’effet de la réduction des déficits budgétaires et de l’amélioration des perspectives de croissance aux États-Unis et en Europe, les nouvelles émissions d’emprunts obligataires devraient se raréfier, ce qui pourrait provoquer des distorsions de cours (supplémentaires) sur les marchés de la dette souveraine. Graphique n°5 : Les achats obligataires de la BCE comparés aux émissions d’emprunts souverains EUR bn 1200 1140 1000 930 855 800 600 400 200 95 190 280 0 Total Emprunts d’État Agences Obligations sécurisées/ABS « Assouplissement quantitatif »de la BCE (répartition estimative) BrutNet Nouvelles émissions d’emprunts souverains dans la zone euro (Estimations 2015) La performance passée ne saurait préjuger de la performance future. Sources : Bloomberg, HSBC, Allianz Global Investors, mars 2015. 4 Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l’offre L’effet sur le niveau global de la demande dans la zone euro pourrait être important. Sur la base des achats de dette souveraine programmés par la BCE, dont le montant représente près de 450 milliards EUR à fin 2015 (soit 45 mds EUR par mois), la demande pourrait excéder le volume net estimé à 280 milliards EUR de nouvelles émissions pour l’ensemble de 2015 sur les marchés de dette souveraine de la zone euro (voir graphique n° 5). La situation est similaire au Japon où la BoJ semble progressivement se rapprocher du maximum d’emprunts souverains japonais disponible à l’achat. Dans un avenir proche, la banque centrale nippone devrait finir par acquérir chaque année la quasitotalité des nouvelles émissions, ce qui en fera le principal créancier de la dette japonaise dans les années à venir. En conséquence, l’excédent de demande pourrait augmenter et les liquidités se tarir, même si les banques locales et les fonds de pension publics allègent leurs portefeuilles de dette souveraine. Cela pourrait entraîner un sursaut de volatilité sur le marché de la dette souveraine japonaise, en particulier sur les maturités courtes, phénomène déjà observé sur les adjudications individuelles de 2014 et 2015. Effet d’éviction sur le marché obligataire européen Du côté du marché obligataire européen, les prix des emprunts d’État dont les rendements affichent de nouveaux points bas historiques, devraient être les principaux bénéficiaires des mesures d’assouplissement quantitatif de la BCE et profiter d’une combinaison « favorable » de facteurs d’offre et de demande allant de pair avec les craintes de voir l’Europe sombrer dans la déflation. Pour le moment tout du moins, le programme de QE devrait maintenir les rendements obligataires à des niveaux peu élevés sur une large palette de maturités supérieures à deux ans. Au sein des marchés périphériques (à l’exception de la Grèce), l’effet de liquidité associé à l’amélioration des perspectives économiques devraient se traduire par une poursuite du resserrement des spreads de crédit par rapport aux emprunts d’État allemands de maturité équivalente (cf. graphique n°6). Cette tendance s’explique par le fait que les probabilités de défaut à cinq ans intégrées dans les valorisations des marchés obligataires de la périphérie restent largement supérieures à leurs niveaux d’avant crise (pour de plus amples informations, voir notre Focus « QE » -: Coup d’envoi pour les investissements dans la zone euro ?). Ces programmes d’achat de dette de grande envergure devraient avoir un effet de distorsion sur les prix de l’ensemble des marchés obligataires européens pour quelque temps encore. Plus spécifiquement, les emprunts d’État allemands se situent d’ores et déjà à des niveaux de valorisation très élevés et pourraient se renchérir d’un point de vue fondamental. Il convient de ne pas sousestimer les risques de liquidité. En particulier dans un environnement de baisse du niveau de dette publique et de la diminution subséquente du volume de nouvelles émissions, le programme de QE pourrait avoir un effet d’éviction et créer des goulots Graphique n°6 : Les marchés des emprunts d’État de l’UEM : l’impact de la liquidité et les caprices de la croissance Les primes de risque sont orientées à la baisse : spreads des taux de rendement par rapport aux emprunts d’État allemands à dix ans (en points de pourcentage) 50 16 14 40 12 10 30 8 20 6 4 10 2 0 0 20102011201220132014 Italie France Espagne Portugal Irlande Grèce (échelle de gauche) La performance passée ne saurait préjuger de la performance future. Sources : Datastream, AllianzGI Global Capital Markets & Thematic Research. 5 Les marchés pris entre abondance de liquidités et raréfaction de l’offre d’étranglement sur les marchés des emprunts d’État. Dans certains cas extrêmes, les achats pourraient même entraîner un assèchement de la liquidité sur certains segments, ainsi que nous l’avons expliqué ci-dessus en évoquant le marché de la dette souveraine japonaise. Comprendre. Agir. • La Banque centrale européenne et la Banque du Japon, d’une part, la Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre de l’autre, s’engagent dans des politiques monétaires divergentes qui restent néanmoins résolument accommodantes (Fed, BoE), voire expansionnistes (BCE, BoJ). • Les programmes d’achat initiés par les banques centrales, et en particulier par la BCE et la BoJ, provoquent une pénurie d’offre ou un excès de demande de titres souverains. • Les banques centrales remplacent de plus en plus les investisseurs institutionnels et privés en tant qu’acheteurs potentiels d’obligations souveraines. • Cette phase de taux d’intérêt bas, voire négatifs, devrait perdurer (répression financière). Le plus grand risque serait de ne prendre aucun risque. • Les États-Unis et la zone euro semble emprunter des chemins divergents, tant sur le plan de la politique monétaire que sur les marchés obligataires (bons du Trésor américain, emprunts d’État allemands). • La politique monétaire devrait rester le principal moteur du marché des changes, ce qui explique la vigueur actuelle du dollar, mais les devises pourraient être victimes des effets collatéraux de la faiblesse des rendements obligataires : la volatilité. • La politique monétaire de la BCE va continuer de soutenir les marchés de dette souveraine dans les pays périphériques, même si le resserrement des spreads est déjà amorcé. Or, les probabilités de défaut intégrées dans les cours se situent encore au-dessus des niveaux d’avant-crise. • La quête de rendement se poursuit et les flots de liquidité qu’elle engendre vont inonder l’ensemble des marchés. Imprint Allianz Global Investors GmbH Bockenheimer Landstr. 42 – 44 60323 Francfort-sur-le-Main, Allemagne Global Capital Markets & Thematic Research Hans-Jörg Naumer (hjn), Ann-Katrin Petersen (akp), Stefan Scheurer (st) Source des données – sauf indication contraire : Thomson Financial Datastream. Datation des données – sauf indication contraire : Mars 2015 Tout investissement comporte des risques. La valeur et le revenu d’un investissement peuvent diminuer aussi bien qu’augmenter et l’investisseur n’est dès lors pas assuré de récupérer le capital investi. Les avis et opinions exprimés dans la présente communication reflètent le jugement de la société de gestion à la date de publication et sont susceptibles d’être modifiés à tout moment et sans préavis. Certaines des données fournies dans le présent document proviennent de diverses sources et sont réputées correctes et fiables, mais elles n’ont pas été vérifiées de manière indépendante. 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