MGHEZZI-CHAA Tayeb Le « doyen - Ligue Algéroise d`Athlétisme
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MGHEZZI-CHAA Tayeb Le « doyen - Ligue Algéroise d`Athlétisme
MGHEZZI-CHAA Tayeb Le « doyen » Le monde de l’athlétisme est attristé suite au décès de Tayeb Mghezzi (85 ans), doyen de l’athlétisme algérien. Mghezzi qui a fait une brève carrière dans le football sous les couleurs du MC Alger en 1939, a opté par la suite pour l’athlétisme. Recelant de grandes qualités physiques, Mghezzi s’est fait immédiatement remarquer au MCA en décrochant le titre de champion d’Afrique du Nord du 400m plat sous l’occupation française. Mghezzi, natif de La Casbah, n’était pas seulement un champion hors pair, il était aussi un militant pour la cause nationale. En s’engageant aux côtés des moudjahidine, Mghezzi était contraint d’écourter sa carrière d’athlète. Il a été incarcéré de 1956 à 1962 dans les prisons de Serkadji, Paul Cazelle, Douéra, et Sidi Chahmi. En effet, après six années passées dans les geôles coloniales, Mghezzi, plus connu sous le sobriquet de « ammi Tayeb » et qui avait l’athlétisme dans le sang, renoue avec sa passion où il devient membre fondateur de la Fédération algérienne d’athlétisme (FAA) au lendemain de l’indépendance de l’Algérie en 1962, aux côtés de Mustapha Aggoulmine (1er président de la FAA), Larbi Hanoun et d’autres. Entre-temps, « ammi Tayeb » rejoint sa chère association du Mouloudia d’Alger pour présider la section d’athlétisme jusqu’à l’avènement de la réforme sportive en 1977. En tant que président et dirigeant du MCA, il a réussi à rassembler tous les athlètes de l’élite algérienne. D’ailleurs, un grand hommage lui a été rendu par Mohamed Djouad (ex-président du MCA, actuellement président du GSP) à l’occasion d’une cérémonie qui a regroupé les anciens et les nouveaux athlètes du MCA. Au fil des années, Mghezzi qui a fini ses jours dans un modeste appartement à Baïnem, s’éloigna totalement du milieu de l’athlétisme. Mghezzi, inhumé samedi 1.1.2010 à Aïn Benian en présence d’une foule nombreuse, rejoint ainsi les Saïd Hamoutène, Mohamed Mechkal qui ont marqué de leur empreinte l’athlétisme algérien. Une page de l’histoire de l’athlétisme algérien est tournée. Par Chafik B El Watan MGHEZZI-CHAA Tayeb Joueur de Football, Fondateur de la section Athlétisme, et Dirigeant du Mouloudia Après un long et dernier combat, cette fois-ci contre la maladie, "Ammi" oncle Tayeb nous a quitté dans la nuit du 31.12.2009 au 1.1.2010, inhumé au cimetière de Ain Benian, son enterrement ressemblait à une assemblée générale de la Fédération algérienne d'Athlétisme, de par la présence recueillie et pronfondèment attristée, de cette grande famille, qui a démontré ainsi tout le respect et l'estime voués à celui qui a consacré sa vie à son sport favori et à son club de toujours le Mouloudia Club Algérois, au sigle des plus prestigieux. "Ammi" Tayeb de son vrai nom Tayeb M'ghezzi-Châa, est né le 16 janvier 1924.Comme tout enfant algérien, il commencera d'abord à taper dans le bllon à l'école "Brahim Fatah" au sein de ce qui était alors le Football Club Ecole Carrière (FCEC), dans les années 36, 37 et 38.Un période ou Rouiched (Allah yerahmou), le fameux artiste, était signataire au Red Star d'Alger (un club qui a vu passer aussi Abdelkader Zaibek de l'USMA, Mohand Maouche (Allah yerhamhoum) ou Ali Sennane du MCA). En 1939, "Ammi" Tayeb sera gardien de but des minimes du Mouloudia d'Alger.Manquant de condition physique, il se rendit à la salle de musculation de la Pêcherie ou il rencontra alors Bensiam Benyoucef, fondateur de la section d'athlétisme du MCA, au stade Mingasson (Ali Khodja).Il découvre alors les rigueurs de l'athlétisme en compagnie des Bekkat et Kerma, qui seront les trois premiers athlètes du Mouloudia. C'est ainsi que cette section commencera à prendre de l'envergure, sous la direction de Hadj Ahmed Fouilla (Allah yerahmou), entraineur et transfuge du Red Star d'Alger (RSA). L'année d'implication politique A partir de 1945, "Ammi" Tayeb va soutenir les efforts des entraineurs bénèvoles de l'époque, Hadj Fouilla et Larbi Hanoune.Ce dernier deviendra plus tard le premier président de la FAA, à l'indépendance de l'Algérie, arrachée après une longue et glorieuse lutte de libération. 1945 fut aussi l'année de l'implication politique des sportifs.Dèjà depuis 1932, il existait une politique pour la prise en charge par le PPA-MTLD des associations sportives pour en faire des foyers du nationalisme.La section d'athlétisme du Mouloudia était une bonne couverture pour les activitées politiques. En 1955, la section du MCA devait ramener de Paris des pièces de radio pour la construction du premier poste émetteur de la révolution algérienne.AbderahmaneLaghouati, athlète de la section, qui fut plus tard, directeur général de l'ex RTA (radio télévision algérienne) devait faire le travail.Une action malheureusement avortée suite à une dénonciation. Cinq Longues années dans les prisons coloniales Une année plus tard (1956), "Ammi" Tayeb fut arrêté alors qu'il revenait du championnat de France de cross country.Il croupira durant cinq longues années dans les prisons coloniales. De son parcours sportif, on retiendra que depuis 1940, "Ammi" Tayeb remportait titre sur titre.De Champion d'Alger sur 400m et 800m, jusqu'au titre de champion d'Afrique du Nord en 45-46."Ammi" Tayeb était connu également à l'époque comme quelqu'un qui ne se laissait pas marcher sur les pieds.En 1949, face à un responsable "pied noir" d'Oran, qui voulait l'empêcher "d'encourager" un athlète du Mouloudia, sa réponse fut un vigoureux coup de tête, un coup de boule comme on dit par les temps qui courent.D'ailleurs, il en gardera une cicatrice au nez.En 1951, il fut suspendu pour une période de deux mois, pour avoir corrigé un athlète algérien (Taifour) qui avait osé signer une licence au Hydra Athlétique Club, une formation assimilée aux colons.Toujours en 1951, à l'occasion du challenge de Batna, en compagnie de ses trois coéquipiers du relais 4x400m, il n'hésitera pas à cracher dans la coupe remise par un officier de l'armée coloniale. Des gens à la mémoire courte A l'indépendance, "Ammi" Tayeb, prit alors en charge la section de ses premieres amours, en compagnie des Agoulmine, Mechkal, Hanoune, Delhoum...etc...Nous étions en 1963, année de la naissance de la fédération de l'athlètisme.Plusieurs noms de l'athlétisme algérien doivent beaucoup à ce Monsieur qui fut leur pére, comme ils le disaient à l'époque à l'image de Mohamed Djouad, qui avait été ramené au MCA par "Ammi" Tayeb, qui le voulait en tant que technicien, mais aussi de Kamel Guemmar qu'il a entrainé, et tant d'autres champions. Mais voilà que 38 ans après et malgré , pourtant, tout ce parcours exemplaire, M'Ghezzi Tayeb est l'objet d'ingratitude des hommes.Alors que le comité olympique algérien (COA), qui se prposait d'honorer des sportifs, avait demandé aux fédérations sportives d'établir des listes de 8 personnes, ce monument du mouvement sportif national ne figurait pas.Une absence de reconnaissance, pourtant amplement méritée dans son cas.Peiné, "Ammi" Tayeb a pu constater ainsi combien les gens ont la mémoire courte. Plus de place pour les bénévoles Il restera au MCA jusqu'en 1977, année de la réforme, en tant que bénévole, lui qui a tout donné aux autres, était entièrement au service des autres. Après son travail, il se rendait au stade durant toute la semaine. Le dimanche, c'était soit la compétition, soit les sorties en forêt avec ses athlètes. Tout cela, au détriment de sa famille qui ne le voyait pas beaucoup. Malgré les soucis, les moments de déprime, ou encore face à l'incompréhension des uns, voire le mépris des autres, notamment tous ces bureaucrates du sport, accrochés à leur fauteuil, lorsqu'il vous prend l'envie de tout flanquer en l'air, "Ammi" Tayeb, lui, a toujours tenu le coup jusqu'au jour où la réforme sportive est arrivée.On a alors signalé à "Ammi" Tayeb qu'il n'y avait plus de place pour les bénèvoles.Cela n'a pas fait que des malheureux. La mort dans l'âme, "Ammi" Tayeb s'est alors retiré.Parti sur la pointe des pied après avoir tant donné à l'athlétisme, son sport préféré, son sport de toujours. Repose en paix "Ammi" Tayeb, tout ce beau monde qui était venu t'accompagner à ta dernière demeure, prouve que tu as écris une bien belle page de l'histoire de l'athlétisme algérien. Et de l'endroit où ton oeuvre surplombera Ain Benian et la beauté d'un pays pour lequel tu as tant donné. Un pays qui est fier de toi. Repose en paix l'artiste des pistes. Nous ne l’oublierons jamais Ammi Tayeb un nom qui en dit long et qui est connu de toute la famille de l’athlétisme. Un père pour les athlètes. Tous les athlètes, peu importe le club. Sur le terrain il avait toujours un geste ou un regard discret. Avec un intérêt pour le talent, il apportait son aide à tous les enfants de l’athlétisme :une paire de training par çi, des pointes par là, beaucoup d’affection. De l’aide sociale aussi ce qui était rare chez un dirigeant. Il est resté pendant longtemps très près de chacun et pour cela nous l’oublierons jamais ! Bouzerar Nadéra Un éducateur de qualité Ammi Tayeb était d’abord un éducateur de qualité, prêt à accompagner le plus loin possible la formation de jeunes entraîneurs de la section d’athlétisme. Il avait aussi le don de recruter de jeunes athlètes scolaires ayant un potentiel pouvant leur permettre d’accomplir, plus tard, de bonnes performances. Cependant il n’était pas de ceux qui « brûlaient » les jeunes très tôt. Il protégeait tous les enfants et il savait attendre pour que les performances viennent au bon moment. Car il ne faut pas oublier qu’il était surtout le père généreux pour tous les mouloudéens ! Si Mohammed Djamel Ammi Tayeb Sur la photo ci dessus prise lors de la première sortie de l'équipe natioanle d'athlétisme à Dakar en 1963. Ammi Tayeb, est debout à gauche. puis viennent Ameur Hamoud, vainqueur de la course de la Saint Sylvestre, Agoulmine Mustapha, Président de la FAA, Wilma Rudoph, championne olympique du 100m aux JO de Rome, Addèche et Brakchi Ali, en bas, Louhala Mohamed, Bensahraoui, Beddiaf, Si Mohamed Baghdadi et Derradji Abdellatif. L'hommage mérité par un homme qui a consacré sa vie, non seulement à l'athlétisme, mais aussi à la révolution algérienne de 1954 à 1962. Ammi Tayeb, comme nous l'appelions, fut un père de famille pour tous les athlètes, filles et garçons de la section athlétisme, du Mouloudia Club d'Alger (MCA); l'un des plus anciens clubs algériens. Nous raconterons aussi l'essentiel de l'histoire du club et de sa section d'athlétisme qui lui doit beaucoup. Rappelons que la FAA a désormais donné le nom de Ammi Tayeb à son championnat national. Merci et bien amicalement à toutes et à tous Baghdadi