discours de monsieur pare nazaire directeur general du commerce
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discours de monsieur pare nazaire directeur general du commerce
DISCOURS DE MONSIEUR PARE NAZAIRE DIRECTEUR GENERAL DU COMMERCE EXTERIEUR AU MINISTERE DE L’INDUSTRIE, DU COMMERCE ET DE L’ARTISANAT DU BURKINA FASO À L’OUVERTURE DE LA QUATRIEME RÉUNION DES MINISTRES DU COMMERCE DES PAYS EN DÉVELOPPEMENT SANS L ITTORAL ALMATY/KAZAKHSTAN, LE 12SEPTEMBE 2012 Excellence, Mesdames, Messieurs les Ministres, Monsieur le Haut Représentant pour les Pays en développement sans littoral, Monsieur le Secrétaire général de la CNUCED, Mesdames, Messieurs, Avant tout propos, permettez-moi de vous présenter les sincères regrets de Monsieur le Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat du Burkina Faso dont des contraintes de dernière heure l’ont privé d’être parmi vous, ce jour, à l’occasion de la quatrième réunion des Ministres du Commerce qui se tient au Kazakhstan, ce pays magnifique dont la riche culture et l’hospitalité légendaire forcent notre admiration. Aussi, en vous exprimant ses profonds regrets pour cet empêchement, je tiens à adresser ses sincères remerciements et sa profonde gratitude au peuple et au gouvernement de la République du Kazakhstan pour avoir accepté d’abriter la présente rencontre et pour les excellentes dispositions prises en vue d’assurer sa réussite .Il adhère entièrement aux conclusions qui seront issues de nos travaux auxquels il souhaite un plein succès. Excellences, Mesdames, Messieurs, Notre réunion se tient dans un contexte difficile marqué par la persistance de la crise financière et économique mondiale et ses effets désastreux sur l’économie des pays en développement, et particulièrement les pays en développement sans littoral(PDSL). Cette crise, qui a éclaté en 2010, avec une amplification l’année dernière, au moment où les pays en développement sans littoral(PDSL) subissaient de plein fouet l’impact de l’augmentation des prix des produits alimentaires et de la flambée des prix des hydrocarbures, pourrait accentuer davantage la vulnérabilité des économies de nos pays si des mesures efficaces et vigoureuses ne sont pas prises aux niveaux national, régional et international. Même si les signaux émis par les grandes bourses internationales et les ministres de l’économie des pays industrialisés indiquent actuellement une tendance de 1 reprise lente de l’économie mondiale, cependant, il est à craindre que les pays en développement sans littoral, qui sont les plus vulnérables, continuent à subir pendant une période assez longue l’impact de la crise actuelle. A l’évidence, la crise s’est traduite, notamment, par une baisse de nos recettes d’exportation, une réduction de l’aide publique au développement, une chute des investissements directs étrangers dans nos différents pays et la montée du protectionnisme dans les pays développés. Selon le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale 2012, plusieurs faiblesses mettent à mal la mise à disposition de fonds pour financer le développement. La reprise inégale de la croissance dans le monde, le risque de détérioration de la crise de la dette souveraine en Europe et un marché interbancaire européen de moins en moins liquide ont accentué l’aversion du risque des investisseurs et accru la volatilité des flux de capitaux privés. Dans le même temps, l’aide au développement ainsi que d’autres formes de flux officiels ont été affectées par une plus grande austérité budgétaire et les problèmes de dette souveraine dans les pays développés. De manière semblable que les flux privés, les prestations d’aide au développement ont été pro-cycliques et volatiles. Des questions importantes demeurent également quant à la suffisance et la composition de l’aide au développement et du soutien apporté à la liquidité des marchés financiers. L’aide accordée en 2010 est en deçà des montants promis en 2005 par le Groupe des Huit de Gleneagles (G8). Sur le plan positif, les donations et la part non-conditionnée des prêts a augmenté, en particulier pour l’aide destinée aux pays les moins avancés (PMA). Excellences, Mesdames, Messieurs, Face aux défis multiples qui nous assaillent de toutes parts et qui risquent de compromettre les efforts louables que nous déployons afin d’accélérer la mise en œuvre du Programme d’Action d’Almaty et l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015, nous devons renforcer davantage la coopération entre nos pays et adopter des stratégies nous permettant de surmonter la crise économique mondiale et d’assurer une intégration effective de nos économies dans le système commercial international. A cet égard, le choix du thème central de la présente rencontre qui porte sur «le commerce international : facilitation du commerce et aide pour le commerce» revêt une importance toute particulière. En effet selon le Fonds Monétaire International dans « 2 perspectives économiques mondiales 2012 » la reprise du commerce mondial a ralenti, à l’instar de la croissance du commerce des marchandises qui a baissé de 12,6 pour cent en 2010 à 6,6 pour cent en 2011. Dans les deux années à venir, la croissance du commerce mondial va continuer à s’affaiblir et devrait avoisiner les 4,4 et 5,7 pour cent en 2012 et 2013. La principale explication à ce déclin réside dans le ralentissement de la croissance économique mondiale, surtout dans les pays développés. Ainsi dans l’année à venir, les exportateurs ayant bénéficié d’une amélioration des termes de l’échange restent exposés à une potentielle baisse des prix, qui pourrait être amplifiée par la spéculation financière, surtout dans le cas d’une nouvelle récession. Bien que la spéculation financière ait été placée sur l’agenda de plusieurs forums internationaux en 2011, y compris le Groupe de 20 (G20), aucune décision n’a été prise jusqu’à présent au niveau international afin de mieux réguler les marchés des matières premières. Aussi je demeure convaincu que le haut niveau des débats, la qualité exceptionnelle des réflexions et surtout la pertinence des recommandations qui seront faites au cours de ces travaux, nous permettra d’atteindre des résultats satisfaisants. Excellences, Mesdames, Messieurs, Si la crise a mis en évidence un devoir de solidarité à travers un soutien plus fort de la communauté internationale, elle n’en a pas moins souligné l’impérieuse nécessité pour les pays en développement sans littoral de renforcer davantage leur coopération économique de manière à peser de tout leur poids dans l’économie mondiale. En la lenteur des négociations commerciales multilatérales laisse le champ libre aux accords commerciaux bilatéraux entre des partenaires de forces parfois inégales, et permet à l’idée de négociations à «géométrie variable» de trouver des soutiens parmi les Etats membres de l’OMC. Ces nouveaux développements mettent en danger la clause de la nation la plus favorisée (NPF), qui constitue la pierre angulaire du système commercial multilatéral depuis sa création à la fin des années 1940. Dans cette perspective, nous devrons œuvrer à une conclusion rapide du cycle de Doha avec des résultats qui répondent effectivement à nos besoins. Excellences, Mesdames, Messieurs, 3 Au cours de la dernière décennie, la croissance économique réelle du Burkina Faso a été, en moyenne, de 5,2%. Cette croissance a été essentiellement tirée par les secteurs tertiaire et primaire en moyenne, respectivement pour 3,1 et 1,3 points de pourcentage du PIB et, dans une moindre mesure, par le secteur secondaire à hauteur de 0,8 point. Ces performances ont permis de faire reculer le taux de pauvre de 46,4% en 2003 à 43,9% en 2009. Sur le plan commercial, la dernière décennie a été marquée par une participation plus accrue au commerce international. Le taux de croissance entre 2000 et 2009 du volume du commerce (importations + exportations) a été d’environ 196%, soit une progression de 177,1% pour les exportations et 253% pour les importations. Toutefois, cette hausse reste caractérisée par la prédominance de quelques produits primaires (or et coton essentiellement). Les contraintes au commerce international sont principalement liées à l’enclavement (situé au moins à 1000 kilomètres du port le plus proche), incluant les contraintes d’infrastructures physiques, de ressources humaines et géographiques. En particulier, le manque d’accès à la mer, l’isolation par rapport aux grands centres urbains, l’insuffisance des infrastructures de transport, les lourdeurs des procédures de transit sont autant d’éléments qui entravent les échanges et minent la capacité du pays à prendre part aux échanges de manière plus efficace. Pour faire face à ces questions, au niveau national, le Burkina Faso a entrepris un programme d’édification des infrastructures. Un port sec est construit à Bobo Dioulasso et a pour principal objectif de contribuer à améliorer les conditions de traitement du fret. Des avancées notables sont à relever en ce qui concerne la facilitation du commerce. En effet, la mise en place du Guichet Unique permet aux opérateurs économiques d’effectuer, en un seul lieu, toutes les formalités relatives aux opérations d’importations ou d’exportations. Au niveau de l’Administration Douanière, un effort considérable est fait pour faciliter les procédures d’importation et d’exportation à travers l’automatisation de l’Administration 4 douanière par la mise en œuvre du Système de Dédouanement Informatisé (SYDONIA). Ce système permet : le recouvrement des droits et taxes de douane concernant les marchandises ; le dédouanement plus rapide des marchandises ; la production d’informations précises pour la gestion des services. Dans le même ordre d’idée l’administration douanière a entrepris un important projet de Guichet Unique de collecte des documents de dédouanement. Ce système dénommé SYLVIE (Système de Liaison Virtuelle pour les opérations d’Importation et d’Exportation) doit permettre de raccourcir les délais de traitement nécessaires pour le dédouanement des marchandises, de sécuriser les différents documents traités, d’avoir une traçabilité des différentes opérations pour un meilleur contrôle et d’améliorer l’attractivité et de l’assainissement du climat des affaires. La mise en place d’un fonds d’entretien routier (FER-B) joue également un important rôle en permettant d’assurer une meilleure gestion des questions se rapportant à la maintenance de l’infrastructure routière. Excellences, Mesdames, Messieurs, En perspectives, le Burkina Faso entend accentuer la coopération avec les pays de transit pour résoudre le problème de l’enclavement. Dans ce sens, un traité d’amitié et de coopération a été signé récemment avec la Côte d’Ivoire et doit aboutir au renforcement de l’infrastructure routière et de transit. On prévoit : La construction de l’autoroute Yamoussoukro- Ouagadougou, La réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Niger via Ouagadougou, La construction du chemin de fer Cotonou – Abidjan via Ouagadougou et Niamey, La création d’un Comité conjoint de gestion du corridor Abidjan - Ouagadougou et de conjuguer leurs efforts pour accélérer la construction du poste de contrôle juxtaposé de Laléraba, conformément aux dispositions et programmes pertinents de l`UEMOA. Dans le même ordre d’idée, une rencontre tripartite réunissant le Mali, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire s’est réunie et a abouti à l’élaboration d’actions prioritaires pour la période 2012-2014 et portant sur des actions ciblant le développement des échanges entre les trois 5 villes périphériques (Sikasso, Korogo, Bobo-Dioulasso). Le commerce et les transports occupent une place importante dans ses rencontres. Dans le volet transport, les actions prévues sont entre autres : - Développer les infrastructures de communication et de desserte et assurer la fluidité du trafic sur les principaux axes concernés ; - Assurer la facilitation des transports et du transit routier par la simplification et l’uniformisation des procédures de franchissement des postes frontaliers (les PCJ de la Léraba et de Heremakono) ; - Construire et entretenir des aires d’entreposage des produits de cru notamment ceux périssables et aménager des parkings pour les véhicules de desserte des marchés. Sur le plan commercial, la rencontre tripartite prévoit la mise en place d’unités de transformation des matières premières dans l’une des trois villes ciblées avec le consentement de toutes les parties prenantes dans le domaine des filières agro-industrielles telles que le coton, les fruits et légumes, les oléagineux, la filière bétail-viande au regard de la forte potentialité dont disposent ces régions frontalières. De plus, dans le cadre du Plan Stratégique des Transports (PST), il est prévu une édification des infrastructures routières, ferroviaires et aériennes. Dans ce sens, la construction à l’horizon 2020 d’un nouvel aéroport contribuera sans doute à une plus grande utilisation des voies aériennes comme moyens de transport de biens exportables. La construction d’un nouveau port sec dans la ville de Ouagadougou est également prévue et devrait renforcer davantage les infrastructures. La mise en œuvre effective du projet de l’UEMOA de mise en place de postes de contrôles juxtaposés (PCJ) aux frontières devrait contribuer à booster les échanges commerciaux en permettant, non seulement d’effectuer les formalités de passage avec célérité, mais aussi de minimiser les coûts du transport. Excellences, Mesdames, Messieurs, 6 Je ne saurais terminer mon propos sans remercier le Gouvernement de la République du Kazakhstan, le Programme des Nations Unies pour le Développement et tous les généreux donateurs de leur appui inestimable qui a contribué au succès de cet important événement. Mes remerciements s’adressent également à nos Représentants Permanents à New York et Genève, à la CNUCED, à l’ACICI ainsi qu’à tous les experts de nos capitales qui n’ont ménagé aucun effort pour une préparation efficiente de notre rencontre. Je vous remercie de votre aimable attention. 7