Les Nouvelles Technologies dans l`Enseignement Supérieur

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Les Nouvelles Technologies dans l`Enseignement Supérieur
Le s N o u ve lle s Te ch n o lo gie s d an s
l’En s e ign e m e n t Su p é rie u r :
Ch an ge m e n t o u Ad ap tatio n
Ge o rge s N . N AH AS
Octo bre 2 0 0 4
In tro d u ctio n
L’histoire de l’enseignem ent a connu à travers les tem ps plusieurs changem ents
plus ou m oins profonds, et ces changem ents se sont répercutés de façon ou d’une
autre sur l’avancem ent et la productivité de la form ation universitaire. Le siècle
dernier, surtout dans ses dix dernières années a connu aussi bien au niveau
pédagogique qu’au niveau technologique deux changem ents de taille, que j’oserai
appeler « révolutionnaires ».
D’une part ce fut la mise en valeur de l’approche cognitive qui mise aussi
bien sur l’aspect développem ental que sur l’aspect constructiviste et l’aspect
expérim ental. Ensem ble, et com binés de façon adéquate ces trois axes ont
convergé pédagogiquem ent pour ouvrir la voie à une nouvelle vision de la
form ation, cette form ation qui fait la différence entre la « Connaissance » et
« l’inform ation, ou les inform ations ». Un nouveau concept pédagogique a été
ainsi introduit avec toute sa panoplie de schèm es, de vocabulaires et de
situations. J usqu’à nos jours l’Enseignem ent Supérieur, sauf quelques rares
exceptions, a m aigrem ent profité de ce changem ent drastique m algré le profit
qu’il peut
en
tirer
au
niveau
de
la
productivité
et
au
niveau
de
l’approfondissem ent du savoir.
D’autre part ce fut l’ém ergence grâce aux nouveaux outils inform atiques et
à l’évolution foudroyante de la technologie d’un environnem ent inattendu il y a
seulem ent une dizaine d’années peut-être. Cet environnem ent conçu pour des
applications diverses s’est avéré être un potentiel énorm e pour l’enseignem ent et
pour tout genre de form ation. Plusieurs types d’applications ont vu le jour aussi
bien au niveau du m atériel que du logiciel. Les m axim alistes vont jusqu’à dire que
c’est l’avènem ent d’une nouvelle ère où il n’y aura plus besoin de livres, de classes
et de laboratoires. Les étudiants de l’avenir vivront à 10 0 % dans un m onde
virtuel.
L’un des aspects les plus frappants de cette évolution technologique est
probablem ent la quasi-im possibilité d’arrêter l’inform ation de passer et la facilité
que l’on peut avoir de lancer des inform ations de tout genre. C’est pourquoi il
n’est plus question de rêver dans n’im porte quel pays au m onde d’une nouvelle
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« Muraille de Chine ». Notre m onde est un m onde ouvert, notre globe se voit
réduit à un petit cercle sur un petit écran. Mais en m êm e tem ps et par un
contraste frappant, certains pays et certains universitaires restent attachés à un
m ode de form ation qui refuse de facto de prendre conscience de cette double
évolution et de ses retom bées, prônant les « valeurs » des form ations classiques
aussi bien au niveau du contenu que des m éthodes.
D’où une question centrale d’im portance : Quelles sont les politiques
éducatives à adopter au niveau de la form ation universitaire et particulièrement
au niveau des form ations scientifiques ? J usqu’à quel point doit-on ou peut-on
adopter ces nouvelles technologies dans nos établissem ents ? Est-ce que ces
nouvelles technologies aident à l’acquisition de la « connaissance » ou bien sontelles sources de handicaps pédagogiques que les form ations classiques n’ont pas
pu éviter elles aussi ? Dans ce qui suit je vais essayer non pas de répondre à ces
questionnem ents m ais de proposer des élém ents qui perm ettent de faire
progresser le débat à ce sujet à partir de nos spécificités locales et de la nécessité
de donner un nouvel élan à la form ation post-secondaire dans nos pays.
Le s Co n ce p ts d e Bas e
Les nouvelles technologies se basent sur certains concepts de base qui peuvent
sem bler contradictoires alors qu’ils ne sont que com plém entaires. J e les énum ère
brièvem ent pour pouvoir m ieux en discuter. Etrangem ent, ces concepts
rejoignent les élém ents essentiels de la réflexion du savant et philosophe français
Pascal, intitulée « Les deux infinis ».
L’é largis s e m e n t
En effet, le prem ier concept est ce lui de l’Elargissem ent de toute frontière.
J am ais dans l’histoire le m ot « planétaire » ne fut aussi adéquat que ce qui fait
l’actualité des nouvelles technologies. Non seulem ent les sondes spatiales
essaient de découvrir ce qu’il y a au plus loin des galaxies, m ais notre planète est
visible et palpable à chacun de nous com m e si les frontières n’existaient plus. Les
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nouvelles technologies qui ont perm is ces réalisations rendent cet accès de plus
en plus facile, de plus en plus varié et de plus en plus riche en données et en
inform ations de tout genre.
Avec les nouvelles technologies, il sem ble que personne n’a plus le droit de
dire que quelque chose lui est « étranger ». Cet im m ense infini insondable de
Pascal, est à la portée de tous, tout en gardant son infinitude. Et c’est ce qui fait
de cet élargissem ent de l’horizon hum ain quelque chose de révolutionnaire.
La co n ce n tratio n
Le second concept sem ble être à l’opposé du prem ier. En effet, avec les
nanotechnologies, les élém ents électroniques de plus en plus perform ant, les
outils num ériques de plus en plus avancés, tout devient « concentrable » dans un
« m ouchoir de poche »… un m ouchoir qui ne m esure pas plus qu’une dizaine de
centim ètres carrés.
Par une succession de technologies diverses, la concentration de
l’infinim ent grand se m et au niveau de l’infinim ent petit et l’infinim ent petit se
retrouve dans les dim ensions de l’infinim ent grand… tous deux sur un m êm e
écran d’ordinateur de poche, ou sur l’élém ent m iniaturisé d’un porte-clefs. Les
deux infinis de Pascal sans perdre leurs dim ensions respectives perdent grâce aux
nouvelles technologies leur « intouchabilité ».
La p e rs o n n alis atio n
Quant au troisièm e concept en cause c’est celui de la personnalisation de
l’inform ation et je ne dis pas son individualisation. En effet, l’Hom m e qui pour
Pascal était le point d’équilibre des deux infinis, devient pour les nouvelles
technologies l’élém ent fort de leur valorisation. L’élargissem ent se fait au profit
de l’Hom m e, la concentration aussi. L’Hom m e tire avantage de ce potentiel
énorm e, non en tant qu’individu, m ais, en tant qu’élém ent de la société
d’inform ation et d’inter-action.
Pour les nouvelles technologies la personne hum aine est im portante
autant qu’elle peut traiter ses inform ations en groupe, en com m unicant avec
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d’autres personnes afin que cet élargissem ent profite à tous. La concentration
n’est pas vue et conceptualisée dans le sens d’isolem ent m ais dans le sens de la
com m unauté des biens intellectuels pour le bien être de l’Hum anité.
Le s as p e cts o p é rato ire s
Cette « interprétation » philosophique des nouvelles technologies peut sem bler
irréaliste. Il se peut m êm e qu’elle n’ait jam ais été « consciente » chez les
innom brables pères et inventeurs des nouvelles technologies. Il peut sem bler
parfois du point de vue purem ent historique que les objectifs de départ de
certaines inventions soient à l’encontre de cette interprétation (c’est le cas de
l’objectif essentiellem ent m ilitaire qui a été à la base de la création de l’Internet.)
Mais au niveau hum ain, au niveau de la Macro-civilisation les choses n’évoluent
pas selon les intentions des m icro-chercheurs. C’est pourquoi, en tant
qu’Educateurs nous som m es appelés à lire le signe des tem ps dans le
« com m ent » de l’évolution et sa finalité. Le « pourquoi » est le propre de
l’Historien.
C’est à partir de cette vision globale que nous pouvons reconnaître les
principaux aspects opératoires de ces nouvelles technologies afin de pouvoir les
critiquer pédagogiquem ent à partir d’une approche positive qui dépasse leurs
sim ples aspects techniques externes. C’est pourquoi, et dans le cadre de
l’enseignem ent scientifique, j’ai classé ces aspects en trois catégories.
La s im u latio n
La prem ière de ces catégories est celle de la sim ulation. Il faut entendre par
sim ulation non seulem ent son sens strict m ais plutôt le sens large qui place sous
ce titre tout ce que les nouvelles technologies ont perm is de m ettre à une échelle
réduite. Les exem ples les plus frappants sont évidem m ent ceux des grandes
expériences en chim ie nucléaire que l’ont peut reproduire en laboratoires. Mais
c’est aussi le cas d’entraînem ents divers qui réduisent les effets dus aux risques
de l’erreur hum aine (cas des vols aériens ou autres). Com m e c’est le cas de
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l’acquisition des techniques opératoires en médecine (dissection et anatom ie). Ou
le cas d’essais de tout genre qui peuvent être coûteux aussi bien au niveau des
vies hum aines qu’au niveau m atériel.
Et la sim ulation ne s’adresse pas uniquem ent aux cadres scolaire et
universitaire scientifiques. Elle s’étend aussi bien au cadre de l’industrie, de la
form ation continue, de la recherche fondam entale etc. Il peut sem bler que la
sim ulation est le propre des pays riches qui peuvent ainsi devenir de plus en plus
riches en m aîtrisant de plus en plus de connaissances et de techniques. C’est un
risque évidem m ent ! Mais ce risque est m inim isé si le troisièm e concept est pris
en considération. Mais il est aussi m inim isé si l’on se rend com pte que les
logiciels de sim ulation peuvent rendre possibles l’accès aux connaissances à des
pays qui peuvent se perm ettre de payer un logiciel au prix fort m ais qui ne
pourront jam ais se perm ettre d’expérim enter sur le réel.
Le vrai problèm e ici se pose au niveau de la com m unauté scientifique
internationale : Est-elle prête à jouer la transparence dans le cadre de l’échange
des potentiels et perm ettre ainsi l’évolution et le développem ent des pays
dém unis ? D’ailleurs certains universitaires prônent l’accès libre aux logiciels m is
au point dans les universités. Les pays en voie de développem ent sont-ils prêts à
donner une priorité à des form ations de haut niveau qui perm ettront à des
chercheurs spécialisés de concentrer leurs efforts sur leurs problèm es locaux en
utilisant ces nouvelles technologies ? Quels rôles vont jouer les instances tels
l’UNESCO afin d’assurer la perm éabilité d’un tel savoir ?
La m in iatu ris atio n – ro bo tis atio n
La seconde catégorie est relative aux nouvelles technologies de m iniaturisation et
de robotisation (ou autom ation). Et je veux dire par là tout ce qui a perm is de voir
ou d’agir dans des m ilieux infinim ent petits, m ais aussi de traiter des
inform ations à très grande échelle et de façon ultra-rapide. Grâce à ces nouvelles
technologies des expériences jusque là du dom aine de la fiction ont pu être
réalisées. La m icro-biologie en est un exem ple. Les nouvelles générations de
m icroscopes en sont un autre. Les cham bres blanches en sont un troisièm e. On
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pourrait aussi parler des résolutions d’équations différentielles ou des
traitem ents de données statistiques différentielles et à plusieurs variables. En
inform atique elle-m êm e les exem ples ne m anquent pas surtout dans le dom aine
des intelligences artificielles.
Dans le cadre de la form ation scientifique cet aspect des nouvelles
technologies peut sem bler être le plus coûteux et le plus difficile à réaliser dans
des pays com m e les nôtres. En Europe m êm e, toutes les universités ne peuvent
pas se perm ettre d’avoir des robots perform ants pour réaliser des expériences en
ingénierie génétique. La solution la plus efficace a été de joindre les efforts des
scientifiques aux intérêts de l’Industrie dans des laboratoires m ixtes. Mais il est
im portant de noter que ces difficultés sont plus au niveau du coût qu’au niveau de
la connaissance elle-mêm e.
Et c’est peut-être là que nos universités et nos scientifiques peuvent
trouver les solutions adéquates. Savoir choisir les objectifs et utiliser les
connaissances accum ulées et les expertises locales pour définir des créneaux
d’excellence
dans
lesquelles
ces
nouvelles
technologies
seront
utilisées
adéquatement. Encore une fois, à partir d’un bon choix de ces pôles d’excellence,
et à partir d’une concertation d’efforts, nous pouvons créer un intérêt de partage
avec les autres pays (n’est-ce pas le cas de l’Inde avec l’Inform atique ?).
La co m m u n icatio n à d is tan ce
Quant à la troisièm e catégorie, c’est celle de la « com m unication » à distance. J ’ai
préféré le term e com m unication à celui de form ation ou d’enseignem ent, car
justem ent il ne s’agit pas que de didactique. Les nouvelles technologies ont donné
naissance à un outil m ulti-faces et que nous devons apprendre à concevoir en
tant que tel (la télé-m édecine en est un exem ple frappant). D’ailleurs, réduire les
nouvelles technologies à un enseignem ent donné en ligne ou en inter-actif c’est
vraim ent m éconnaître l’im portance de la révolution technologique com m e nous
venons de le faire remarquer dans les deux paragraphes précédents.
N’em pêche
que
ce
potentiel
de
com m unication
à
distance
a
spectaculairem ent changé la face du m onde avec son double effet d’élargissem ent
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et de réduction. Le monde en profite de mille et une façons. Toutes ne sont pas
hélas cause de fierté. Mais au niveau de la form ation scientifique, cette
com m unication à distance a perm is à la com m unauté scientifique de rester en
contact perm anent, d’échanger les inform ations au quotidien, de partager les
efforts des recherches concertées. Cette com m unication à distance a perm is
l’échange
docum entaire
entre
bibliothèques,
la
publication
de
revues
électroniques, la m ise au point de bases de données qui ont rendu accessibles des
m illiers de thèses et de recherches. Cette com m unication à distance a perm is la
m ise en lignes de m illiers de cours élaborés par les grands spécialistes des
grandes universités et sous certaines con ditions physiques et/ ou m atérielles des
contacts interactifs à partir des quatre coins du m onde.
Or personne ne peut ignorer tout cet acquis. Il serait désastreux de vouloir
réduire tout cela à un sim ple problèm e de technicité didactique ou de difficultés
m atérielles. En tant qu’éducateur je pourrai élaborer sur les aspects négatifs de
telle ou telle form e de form ation à distance. Mais tel n’est pas m on objectif ici.
L’enjeu est beaucoup plus grand !
Co n s é qu e n ce s
Avant de tirer les conclusions il serait adéquat d’analyser les conséquences que
vont avoir ces nouvelles technologies sur l’Enseignem ent Supérieur. Il serait
im pardonnable que notre com m unauté scientifique et nos décideurs au niveau de
l’Enseignem ent Supérieur ne sachent pas lire le « signe du tem ps » et prendre des
décisions urgentes m aintenant que c’est encore possible de le faire. Ces
conséquences sont de trois types.
Re to m bé e s au n ive au d e l’In fo rm atio n
Le prem ier type porte sur les retom bées des nouvelles technologies au niveau de
l’Inform ation. L’Enseignem ent Supérieur ne peut plus se confiner dans les lim ites
de cours ou de livres ou de références classiques. Les inform ations sont tellem ent
nom breuses et variées que ce serait un crim e contre la connaissance de vouloir
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les lim iter. Il faut savoir les aborder et y faire un bon choix. Et ceci est un art
tellem ent différent duquel on est habitué en général dans nos établissem ents.
Conceptuellem ent l’inform ation change définitivem ent d’objectif. Au lieu
d’être lim itée, elle devient illim itée. Au lieu d’être un but, elle devient un outil. Au
lieu d’être un objet d’em m agasinem ent, elle devient un objet de traitement.
Form ateurs et étudiants sont ainsi appelés à un changem ent drastique d’attitude.
Ce changem ent est dicté par cette dialectique entre l’Elargissem ent et la
Concentration, dialectique bienfaisante si l’on sait en tirer profit, m ais aussi
dialectique d’étouffem ent si on se laisse griser par le quantitatif au profit du
qualitatif.
Re to m bé e s au n ive au d e la Fo rm atio n
Le second type est d’allure différente car il a trait à la form ation elle-m êm e. Les
aspects opératoires m is à la disposition des apprenants et des professeurs dans le
m onde de l’Enseignem ent Supérieur im pliquent un changem ent dans la nature
m êm e de la form ation.
Il s’agit de form er des apprenants capables de traiter une inform ation donc
possédant les outils de traitem ent et l’esprit critique nécessaire à un tel
traitem ent.
Un curriculum universitaire ne saurait plus être un am algam e de cours
spécialisés lui conférant un aspect technique de spécialisation. Il est plutôt appelé
à devenir un ensem ble cognitif perm ettant une ouverture toujours plus vaste à
partir d’options conceptuelles interdisciplinaires toujours plus riches.
Les connaissances, à partir de la concentration que perm ettent sim ulation,
m iniaturisation
et
robotisation, seront
de plus en
plus ancrées dans
l’expérim entation et déduites de la conceptualisation-en-acte à partir d’un
processus basé sur l’Esprit Critique et les m éthodologies de recherche. Ainsi les
nouvelles technologies loin d’aliéner les apprenants en les faisant esclaves
d’inform ations im portées et appliquées localem ent, peuvent être sources d’un
renouveau m éthodologique de la form ation universitaire fondam entale et
technologique.
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Re to m bé e s au n ive au d e l’Organ is atio n
Enfin, le troisièm e type de conséquences est celui de l’Organisation de la
form ation post-secondaire. A partir du flot d’inform ations dû à l’Elargissem ent, à
partir du potentiel dû à la Concentration, et à partir de l’im portance que prend
l’Interaction avec un groupe de plus en plus large et varié, les nouvelles
technologies donnent à la form ation universitaire un nouveau profil.
L’étudiant est un étudiant du m onde. Avec son diplôm e il est appelé à
concurrencer dans le m onde du travail des candidats de toute nationalité.
Le professeur est un chercheur dans le réseau de la recherche planétaire. Il
est appelé non pas « à publier ou à m ourir », m ais « à participer ou à devenir
parasitaire ».
L’Université est un m aillon de la chaîne de la Connaissance dans le m onde.
Si elle n’y joue pas son rôle, elle sera m ise hors du circuit pour ne pas en
interrom pre le courant.
Nos universités ne peuvent pas rêver m élancoliquem ent aux tem ps révolus
avec toutes les possibilités que les nouvelles technologies m ettent à leurs portées.
C’est à elles d’en savoir profiter à partir de choix bien étudiés et de décisions
judicieusem ent prises.
Ch an ge m e n t o u Ad ap tatio n
Il ne s’agit donc pas d’adaptation ! Avec les nouvelles technologies notre
enseignement scientifique est appelé non seulem ent à être changé, m ais à être
révolutionné. Ceci sera difficile, long et coûteux. Mais ceci est indispensable. On
pourrait à loisir donner des exem ples aussi bien en Mathém atiques, Physique,
Chim ie et Biologie (en tant que sciences fondam entales) qu’en Ingénierie,
Médecine, Sciences de l’Environnem ent ou autres (en tant que Sciences
appliquées). Là n’a pas été m on but.
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Mais :
a. J ’ai essayé de m ontrer que les nouvelles technologies sont là et qu’elles
sont incontournables. Et que de plus elles sont une source d’un
avancem ent prodigieux de la form ation universitaire.
b. J ’ai essayé de m ontrer qu’elles se conjuguent parfaitem ent avec les
nouvelles données pédagogiques de l’approche cognitive. Et que ces
technologies peuvent aider
à la transform ation
nécessaire de
l’enseignem ent scientifique dans les pays en voie de développem ent.
c. J ’ai essayé de m ontrer qu’il ne s’agit point de « positivité » ou de
« négativité », m ais d’efficacité potentielle et de bons choix à faire. Et
que les décideurs au niveau national doivent se concerter pour faire ces
choix en essayant de tirer des nouvelles technologies ce qu’elles ont de
m eilleur.
C’est à nous universitaires, et en connaissance de cause, de m ener à bien les
transform ations qui nous feront profiter de cette nouvelle ère technologique en la
m ettant au m ieux au profit de l’Hom m e dans notre région en général et de nos
étudiants en particulier. D’où un appel pressant pour “revoir” tous nos curricula
et toute notre m éthodologie de travail, sinon nous risquons de devenir dans un
avenir prochain (qui arrive trop rapidem ent parfois) des « écoles secondaires de
niveau avancé » plutôt que des institutions d’Enseignem ent Supérieur.
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