23-kelemenis:Mise en page 1

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23-kelemenis:Mise en page 1
Besame mucho / Interprétation : Caroline BLANC / Musique :
Consuelo VELASQUEZ, Besame mucho, par LOS PIRATAS,
Jeff RIAN, Alfredo TRIFF / Durée : 7 min.
Faune Fomitch / Interprétation : Michel KELEMENIS /
Création musicale : Gilles GRAND / Durée : 11 min.
Clin de lune (vidéo) / Interprétation : Michel KELEMENIS / Musique :
Claude DEBUSSY, Jeux / Réalisation : Charles PICQ / Durée des
extraits vidéos présentés : 7 min.
Aphorismes géométriques / Interprétation : Caroline BLANC /
Musique : Inge MORGENROTH, Dear kokon / Durée : 10 min.
Cadenza / Interprétation : Christian UBL / Texte : Michel KELEMENIS
Musique : Philippe FÉNELON / Durée : 25 min.
Kiki la rose / Interprétation : Yanni YIN, danseuse au Ballet du
Grand Théâtre de Genève / Musique : Hector BERLIOZ sur les
poèmes de Théophile GAUTIER : Villanelle et Le Spectre de la
Rose / Durée : 8 min.
Régie lumière : Jean-Bastien NEHR
Régie son : Philippe BOINON
Production
Besame mucho : compagnie Kelemenis / Plaisir d’offrir, Biennale de
la Danse de Lyon 2004, Agatha Ruiz de la Prada, avec le soutien du
Théâtre du Gymnase, Marseille.
Faune Fomitch : coproduction compagnie Kelemenis / Plaisir d’offrir,
Biennale de la Danse de Lyon 1988, Théâtre de l’Agora d’Évry
Clin de lune : compagnie Kelemenis / Plaisir d’offrir, Maison de la
Danse de Lyon 1993.
Aphorismes géométriques : compagnie Kelemenis / Plaisir d’Offrir, et
dans le cadre des Accueils-studio 2005 : les Centres chorégraphiques
nationaux de Biarritz, de Mulhouse, de Grenoble, de Marseille,
GMEM / Centre national de création musicale, Danse à Aix,
Ambassade de France en Inde, avec le soutien de l’Adami.
Cadenza : coproduction compagnie Kelemenis / Plaisir d’offrir,
3bisf / lieu d’arts contemporains - Aix-en-Provence, Athanor Scène nationale d’Albi, avec le soutien du Groupe de musique
électroacoustique d’Albi - Tarn (GMEA), 2002.
Kiki la rose. Production de la pièce d’origine : compagnie
Kelemenis / Plaisir d’Offrir, Les Hivernales d’Avignon 1998.
Production de la version présentée : Ballet du Grand Théâtre
de Genève, 1998.
Au fil du temps, au CND… Michel Kelemenis :
Week-end Danses partagées, Et si, pour une fois, c’est vous qui
dansiez au CND ?, 29 et 30 septembre 2007
Inauguration du CND, 18 et 19 juin 2004
Index coproduction CND, Théâtre les Gémeaux - Sceaux – scène nationale,
21 et 22 mars 2003
Traduction simultanée, 26 au 28 novembre 2001
Trois poèmes inédits, 11 au 15 décembre 2001
Le Prétexte à danser, 10 au 14 janvier 2000
Contact : Marie TARDIF
T 04 96 11 11 20 / [email protected]
Le CND remercie les coproducteurs du spectacle,
les artistes et leurs équipes.
Aux Pains perdus vous accueille
au café-restaurant du CND,
avant toutes les représentations.
T 01 41 83 83 92
DERNIERS OUVRAGES PARUS
COLLECTION EXPOSITIONS
Dance Is a Weapon: NDG, 1932-1955
Victoria Phillips Geduld
COLLECTION CAHIERS DE LA PÉDAGOGIE
Enseigner la danse jazz
Ouvrage collectif sous la direction d’Odile Cougoule
COLLECTION PARCOURS D’ARTISTES
Robyn Orlin, fantaisiste rebelle
Olivier Hespel
Coédition Centre national de la danse / Éditions de l’Attribut.
En avril… au CND
DANSE ET RÉSISTANCE - TEMPS 3
Jeudi 3 au samedi 12 avril 2008
Spectacles, rencontres, conférences, conférences dansées,
projections…
Programme détaillé disponible à la billetterie T 01 41 83 98 98
BALLET PRELJOCAJ
Compagnie au travail / Mardi 15 au samedi 19 avril 2008 à 19h
Répertoire / Mardi 15 au samedi 19 avril 2008 à 20h30
MICHEL KELEMENIS
20 ans de solos
En mai… au CND
BÉATRICE MASSIN
Grande leçon de danse
Mardi 13 mai 2008 à 19h
RENCONTRES CHORÉGRAPHIQUES INTERNATIONALES
DE SEINE-SAINT-DENIS
Taoufiq Izeddiou / COMPAGNIE ANANIA - Âataba (Le Seuil)
Mercredi 21 au vendredi 23 mai 2008 à 19h
Fabrice Lambert / L'EXPÉRIENCE HARMAAT - D’eux
Mercredi 21 au vendredi 23 mai 2008 à 20h30
Mercredi 26
au vendredi 28 mars
à 20h30
JEAN-CLAUDE GALLOTTA / GROUPE GRENADE - DIRECTION
JOSETTE BAÏZ
Ulysse
Lundi 26 au samedi 31 mai 2008 à 20h30
relâche le mercredi 28
Grand studio
CENTRE NATIONAL DE LA DANSE
PRÉSIDENTE : ANNE CHIFFERT
DIRECTRICE GÉNÉRALE : MONIQUE BARBAROUX
T 01 41 83 98 98
F 01 41 83 98 99
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CLIN DE LUNE
20 ANS DE SOLOS
À l’occasion du vingtième anniversaire de la compagnie
de Michel Kelemenis, nous avons avec lui imaginé de
remonter le temps, à travers les solos qu’il a composés
tout au long de ces deux décennies. Les premiers pas de
l’artiste rendent hommage au danseur et chorégraphe
russe Vaslav Nijinski dans L’après-midi d’un faune, Jeux
et Le Spectre de la Rose. Suivent de nombreux solos,
parfois au cœur d’œuvres de groupe, marqués par les
magnétismes opposés des musiques populaires et savantes.
(projection vidéo)
Créé le 7 octobre 1993, Maison de la Danse de Lyon
« Le solo se veut dialogue poétique. S’attachant à la partition
de Jeux, Kelemenis nous rappelle d’abord qu’il est un
interprète exemplaire, d’une finesse et d’une justesse rare.
Et puis dans un saut, soudain, un regard et c’est comme si
on avait entrevu le regard de Bagouet, omniprésent dans
cette pièce. (…) Clin de lune brûle d’une passion intérieure.
Imperceptible strip-tease, l’âme est à nue quand Kelemenis
quitte son dernier vêtement, laissant le sentiment d’une
autre présence. »
Philippe Verrièle,
Les saisons de la danse, mars 1993
BESAME MUCHO
Créé le 15 septembre 2004, Biennale de la Danse de Lyon,
Théâtre du Point du Jour.
Dans le sextette Besame mucho, le chorégraphe se
confronte à l’idée de rengaine en développant la pièce
à partir de douze versions du standard de Consuelo
Velasquez. La soirée s’ouvre avec le solo de Caroline Blanc.
FAUNE FOMITCH
Crée le 17 septembre 1988, soirée de gala de la
Biennale de la Danse de Lyon.
« Ce solo, version contemporaine de L’après-midi d’un
faune, ballet de Nijinski, est un “corps pur”. Aucune
adjonction de colorant ou autre conservateur, Michel
Kelemenis se présente on ne peut plus sobrement, en
body couleur des bois. Le faune est solitaire. Rien de
démonstratif dans le processus de séduction, tout arrive
de la part secrète du danseur. Ce qui attire chez Kelemenis,
c’est son jeu d’apparition et de disparition. Il y a quelque
chose de la danse des sept voiles de Salomé dans ce
faune-là. Sous la gestuelle attirante comme l’étoffe, se
cache l’objet du désir innomé, innommable. Et c’est au
moment où l’on croit saisir le secret que Kelemenis se
dérobe, s’évanouit pour reprendre forme ailleurs, là où il
appelle de nouveau le public. Dans une course effrénée
ou dans la pose du repos… ».
Marie-Christine Vernay,
Libération, septembre 1988
APHORISMES GÉOMÉTRIQUES
Créé le 29 juillet 2005, Festival Danse à Aix
«Michel Kelemenis a signé une petite merveille pour quatre
danseuses, plus attachantes les unes que les autres.
Se partageant la scène en toute complicité, elles n’ont rien
de ces féminités surfaites qui gâchent bien des beautés.
Chorégraphiées jusqu’au bout des doigts, glissées dans des
nuisettes soyeuses, elles sont toute la danse. Rare.»
Marie-Christine Vernay,
Libération, 23 février 2006
CADENZA
Créé le 9 mars 2002, Festival reBonds,
Théâtre Athanor - scène nationale d’Albi
Le solo Cadenza trace une parabole de la perte amoureuse.
La danse ciselée de Kelemenis affronte ici la musique
polymorphe et chargée d’action de Philippe Fénelon. De ce
conflit se nourrit l’engagement de l’interprète qui choisit de
jouer plutôt que de subir, pour ensuite se détendre, forcé de
témoigner d’un état de solitude, en inventant sa dernière
danse, la plus pudique.
KIKI LA ROSE
Créé le 19 février 1998, commande pour les 20 ans du
Festival des Hivernales à Avignon.
Solo aussitôt transmis au Ballet du Grand Théâtre de
Genève, et resté depuis à son repertoire.
« Kiki la rose est une variation autour d'un très célèbre
port de bras du danseur russe du début du XXe siècle :
Vaslav Nijinski. Le mouvement du corps se laisse
influencer par les évocations de Théophile Gautier
dans un poème extrait des Nuits d’été, mis en musique
par Hector Berlioz. Le titre Kiki la rose fait référence
à une marchande de fleurs célèbre dans les bars et les
établissements nocturnes de Marseille.»
Michel Kelemenis, février 1998
MICHEL KELEMENIS
Interprète de Dominique Bagouet, Michel Kelemenis
crée ses premières pièces dès 1984 au sein du Centre
chorégraphique national de Montpellier. Depuis 1987,
il poursuit ses projets, avec sa propre compagnie, qu’il
installe à Marseille en 1989. Sa démarche de création est
sous-tendue par le besoin d’interroger les correspondances
entre la danse et la musique. Alternant créations solistes
et pièces de groupe, Michel Kelemenis signe aussi des
chorégraphies pour le Ballet du Grand Théâtre de
Genève (Tout un monde lointain en 1997), le Ballet
de l’Opéra national de Paris (Réversibilité en 1999)
ou le Ballet du Rhin (L’ombre des jumeaux en 1999).
Le chorégraphe crée le trio (une lumière froide pour
éclairer nos) JEUX, sur une musique de Claude
Debussy, pour le Ballet du Rhin, repris par le Ballet
du Nord en janvier 2004. Il crée, en juillet 2004, la
chorégraphie de l’opéra Hercules, mis en scène par
Luc Bondy, pour le Festival d’Art Lyrique d’Aix-enProvence.
Sa dernière création, Pasodoble, sur une musique
originale de Philippe Fénelon interprétée par l’ensemble
TM+ est présentée à la Maison de la musique de
Nanterre en octobre 2007.
Rencontre à l’issue de la représentation
du jeudi 27 mars 2008.
michel kelemenis
20 ans de solos
Mercredi 26 au vendredi 28 mars 2008 à 20h30
2 gestes disent – suffisent à dire – l’immensité du désir charnel de cette femme.
En ouverture de soirée, le cri de Besame mucho rappelle à nos esprits qu’en
matière de spectacle vivant, il y a échange amoureux, et sinon échange, au moins
espoir de celui-ci, de part et d’autre de la cloison invisible qui sépare le performeur
du spectateur. Les 2 gestes suivants permutent le désir en blessure : parmi les atouts
du mouvement, il y a en effet le geste signifiant, que l’étirement, l’accélération ou
la répétition décalent du premier degré de son invention. La substance toutefois,
même diffusée de manière subliminale, ne s’efface jamais. Il est question de trace,
de l’hypothèse d’une cicatrice tatouée par le danseur dans la mémoire du
spectateur, par la grâce des gestes et surtout, de leur disparition.
Déjà se lit l’état d’ambivalence de Kelemenis que les observateurs des premiers
actes de chorégraphe qualifièrent « d’abstrait sensuel »*. C’était il y a 20 ans, la
pièce s’intitulait Faune Fomitch, en référence directe au danseur Nijinski dont
Fomitch est le second prénom, tuteur fantasmatique de la construction du marseillais.
Le faune, mi-homme, mi-bête, marque d’une fracture la carrière du danseur russe,
qui se fait, en une première chorégraphie de 10 courtes minutes, fossoyeur de sa
propre identité d’étoile classique. L’hypothèse d’un double de soi en soi fascine
Kelemenis, et le thème de l’animal dans un corps d’homme guide la recherche
introspective d’une ligne de partage entre le danseur et le chorégraphe.
La première nuit d’un avenir sans Dominique Bagouet est, dans le Sud de la France,
noircie par une éclipse totale de lune. Un phare s’est éteint. La projection cosmique
de cette circonstance définitive ouvre la voie d’un second solo dont les figures,
articulées comme une mise à nu, convoquent tour à tour Dieu et maître, Nijinski et
Bagouet. Alors présenté comme un dialogue poétique, rien n’annonçait l’expressivité
dramatique de Clin de lune. Kelemenis y révèle une présence à la respiration
debussyste. Il est comme saisi par un espace ouvert de toute part, en haut sur la
brèche céleste du projecteur unique qui le poursuit, en bas sur le vide de deux
flaques insondables, derrière, vers une obscurité sans fin, devant, enfin, vers les
observateurs qu’il interroge d’un regard droit.
(extraits vidéo Charles Picq).
Les 4 solos d’Aphorismes géométriques développent chacun une facette de l’énergie
nuisible de la hantise. Ici, Kelemenis entreprend de solliciter en d’autres des espaces
d’expressivité non abordés dans ses pièces de groupe. Le grand écart qu’il aime
réinventer dans chaque nouvelle pièce entre l’abstraction des figures et des dynamiques
gestuelles, et le potentiel de narration d’une simple présence en scène, devient une
béance dans laquelle s’engouffre une dimension expressionniste inattendue, sous un
grotesque masque d’humour dont transpirent les frayeurs et l’effroi. La quête d’un
état soliste semble ne pouvoir s’écrire que sur un fil tendu à haute altitude, manière
d’obliger l’interprète à se réinventer par nécessité à chaque performance, à réinventer
chaque fois la capture du spectateur par l’autorité de ses initiatives.
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Parce qu’il s’agit de formes simples, le panorama de 20 ans de solos témoigne des
obsessions d’un chorégraphe. En effet, bien plus qu’une danse de groupe, des solos
successifs élucident un langage. Ainsi en va-t-il de la récurrence de certains gestes
ou regards, dans le goût affiché d’une signalétique des bras et des mains, dans
l’engagement d’un corps plein, ou encore dans le désir d’entretenir une relation ludique
avec le texte. La courbe amoureuse de Cadenza apparaîtra comme un index. Jouter,
jouer, se fondre, renaître… L’interprète, usé, forcé de témoigner d’un état de solitude,
improvise sa dernière danse, la plus pudique.
Le triptyque Nijinski s’achève sur la traduction gestuelle des mots de Théophile
Gautier. Passé l’âge du premier élan, Le Spectre de la Rose questionne Kelemenis
sur la vocation. Le chorégraphe insère le célèbre port de bras du danseur russe dans
une écriture maîtrisée où contrastent la lenteur et l’éclat. Image d’un métabolisme
(dé)réglé par l’immense portion de labeur invisible et par celle, tellement brève,
tellement forte, de ces instants vers lesquels l’être point tout entier : des performances
mâtinées de sens et de grâce. Kiki la rose, parabole d’une vie consacrée à la danse
touche les danseurs de culture classique, et le solo bercé par Berlioz est inscrit au
répertoire du Ballet de Genève depuis 10 ans, alternativement interprété par femmes
ou hommes.
Silvana Basileos, février 2008
* Patrick Bossati, Gai Pied, 1990