Une typologie des systèmes de gestion des effluents d`élevage dans
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Une typologie des systèmes de gestion des effluents d`élevage dans
Thème I F. Guerrin, J.-M. Paillat (éditeurs scientifiques), 2003. Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité - cas de la gestion des effluents d’élevage à l’île de la Réunion. Restitution des travaux de l’Atp 99/60. Actes du séminaire des 19-20 juin 2002, Montpellier, France. Cirad, Colloques, Cédérom. Une typologie des systèmes de gestion des effluents d’élevage dans les exploitations de l’île de la Réunion Jean-Marie PAILLAT*, Christine AUBRY**, Jean-Michel MEDOC*** *Cirad-Tera/Inra-Ea, Umr Sol agronomie spatialisation, 65 rue de Saint-Brieuc, 35042 Rennes Cedex 01 — [email protected] **Inra-Sadapt, 78880 Thiverval-Grignon — [email protected] ***Cirad-Tera, équipe Gestion des déchets organiques, BP 20, 97408 Saint-Denis Messag. Cedex 9 — [email protected] Résumé — Une typologie des systèmes de gestion des effluents d’élevage dans les exploitations de l’île de la Réunion. L’île de la Réunion présente une grande diversité de systèmes agricoles dépendant principalement des conditions pédoclimatiques très variées et de contextes socio-économiques particuliers. Notamment, les systèmes à base de canne à sucre sont essentiellement développés dans les Bas alors que les systèmes d’élevage ont été installés dans les Hauts. Cette situation a généré, avec l’essor des productions animales, notamment hors-sol dans les Hauts, des risques pour l’environnement liés à la gestion des déchets d’élevage. Pour mieux appréhender ces risques, le Cirad a lancé plusieurs enquêtes sur ce thème dans différents contextes locaux avec pour objectif de comprendre et représenter la diversité des pratiques de gestion des effluents. A partir de ces enquêtes, une typologie, dont cet article rend compte, a été élaborée. Elle propose de classer les exploitations en deux niveaux successifs : (i) en termes structurels, avec le chargement animal (Ugb/ha), l’importance du cheptel (Ugb), la taille de la Sau et l’orientation principale des systèmes de culture (maraîchage/cultures pérennes), et (ii) en termes de pratiques agricoles, avec la nature des déchets à gérer (solide/liquide), la nature des productions animales (bovins/hors-sol), les possibilités locales d’épandage (cirques/piémonts/plaines d’altitude/zones côtières). On aboutit ainsi à 26 exploitations types pour lesquelles différentes stratégies de gestion peuvent être simulées avec le modèle de simulation Magma dans l’objectif de tester des alternatives adaptées à chaque contexte. Cette typologie peut être également utilisée pour spatialiser et représenter la gestion des déchets d’élevage à l’échelle de l’île. Abstract — A typology of livestock rearing effluent management on farms in Reunion Island. Reunion island displays a great diversity of farming systems depending mainly on very varied soil and climate conditions and special socio-economic contexts. In particular, systems based on sugar cane are used mainly in Les Bas (the lowlands) whereas livestock systems have been installed in Les Hauts (the highlands). With the growth of animal production, especially off-land production in the highlands, this situation generates environmental risks caused by wastes. To better understand these risks, Cirad launched several surveys on the subject in various local contexts with the aim of comprehending and representing the diversity of effluent management practices. The surveys were used to draw up a typology, described in this paper. It is proposed that farms should be classified in two successive levels, (i) in structural terms with the animal load (LSUs per ha), the size of the flock/herd (LSUs), the size of the agricultural area (AA) and the main trend of the cropping systems (vegetable crops/perennial crops), and (ii) in terms of agricultural practices with regard to the types of wastes to be managed (solid/liquid), the type of animal production (cattle/off-land), local spreading possibilities (cirques/piedmonts/highland plains/coastal zones). This gives 26 standard holdings for which different management strategies can be simulated with the Magma simulation model to test alternatives suited to each context. The typology can also be used for spatial displays and to represent livestock waste management at the scale of the island. Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 1 Thème I Problématique Dans le contexte du développement de l’élevage à la Réunion depuis la fin des années 80 et de la maîtrise des risques environnementaux associés, l’un des premiers objectifs de recherche était de connaître et de comprendre les modes de gestion des effluents d’élevage par les agriculteurs, de manière à élaborer, le cas échéant, des alternatives à cette gestion. Dès 1995, un projet, initié par le Cirad et financé par la commission d’orientation des recherches dans les Dom-Tom (Cordet) a permis de lancer les recherches sur les relations entre agriculture et environnement à la Réunion (Paillat, 1998). Différentes situations agricoles des Hauts de l’île ont été caractérisées : élevage hors-sol dominant dans le cirque de Salazie (Reynaud, 1995 ; Renault et Paillat, 1999), interactions entre élevages hors-sol et cultures maraîchères dans la localité de Dos d’Ane (Paillat et Gallo, 1996), cultures végétales diversifiées dans les Hauts de l’Ouest (Vimeux, 1998), élevage laitier dominant dans les plaines d’altitude et les zones de piémont (Chollet, 1998), interactions élevage-agriculture dans le sud de l’île (Prêcheur, 1999 ; Rakotomalala, 1999). Ces enquêtes diverses et complémentaires ont permis de construire et d’affiner progressivement une typologie des systèmes de gestion des effluents d’élevage dans les exploitations agricoles à la Réunion. Cette typologie a pour objectif de représenter la diversité régionale des systèmes de production et des modalités de gestion des effluents d’élevage dans les exploitations. Au-delà de la diversité locale des cas particuliers, elle permet aussi de construire des exploitations types catégorisant les problèmes actuels de gestion des effluents et pouvant servir de bases de réflexion pour la construction de scénarios alternatifs. Cette typologie a été utilisée dans le cadre de l’Atp 99/60 (Paillat et Guerrin, 1998), visant à trouver des modes d’adaptation de l’offre en matière organique des élevages à la demande des sols et des cultures, au sein des exploitations comme entre exploitations distinctes. Compte tenu de la complexité des objets de recherche, cette démarche a d’emblée privilégié la modélisation comme outil de représentation et d’analyse de la gestion des effluents (Aubry, Paillat et Guerrin, 2001). Un modèle informatisé, Magma (Modèle d’aide à la gestion des matières organiques en agriculture), a ainsi été conçu (Guerrin, 2001) pour simuler la production d’effluents et leur utilisation au niveau de l’exploitation. A partir des exploitations types et d’un corps de scénarios issus de la typologie, on peut alors réaliser des simulations grâce à Magma, afin d’évaluer l’intérêt et les conséquences des alternatives envisagées dans la gestion des effluents. Méthodologie La méthodologie est basée sur un grand nombre d’enquêtes auprès d’exploitants, essentiellement, et de conseillers agricoles jouant le rôle d’experts. Dans les exploitations agricoles, les enquêtes réalisées au cours de phases successives d’étude n’ont pas eu toujours le même objectif, mais elles ont toutes apporté des informations importantes sur la gestion des effluents dans les différents contextes agricoles de l’île. Nous retraçons ci-dessous les principales étapes de cette méthodologie. Analyse globale des exploitations : enquêtes en régions et sur la filière lait La première démarche, mise en œuvre pour le cirque de Salazie (figure 1), région enclavée de l’île concentrant beaucoup d’élevages hors-sol mais également quelques cultures maraîchères et fruitières, a consisté à réaliser une typologie régionale basée sur l’analyse du fonctionnement global des exploitations (Caneill et Capillon, 1990). Par fonctionnement global, on entend « l’enchaînement de prises de décisions de l’agriculteur et de sa famille dans un ensemble de contraintes et d’atouts, en vue d’atteindre des objectifs qui leurs sont propres et qui gouvernent les processus de production présents sur l’exploitation » (Capillon et Manichon, 1991). Cette méthode d’approche globale de l’exploitation propose trois étapes : (i) mise en évidence des choix stratégiques et de leurs déterminants, (ii) diagnostics sectoriels permettant d’apprécier séparément différentes activités de l’exploitation (dans nos enquêtes, nous nous sommes concentrés sur la production et l’utilisation des déjections animales) et (iii) fonctionnement de l’exploitation confrontant les diagnostics sectoriels aux choix stratégiques. Cette dernière étape est réalisée avec la grille de lecture proposée par Capillon et Manichon (1991) qui permet de dresser le schéma de la combinaison des productions et celui du fonctionnement de l’exploitation. La 2 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I comparaison des schémas de toutes les exploitations enquêtées permet de les regrouper entre elles et de construire une typologie. Après un échantillonnage construit pour couvrir l’ensemble des systèmes de production de la région de Salazie, une quarantaine d’exploitations a été enquêtée (Reynaud, 1995). Compte tenu de l’objectif initial visant à qualifier les modes de gestion des effluents d’élevage, les forts producteurs d’effluents et les forts consommateurs potentiels sont davantage représentés dans l’échantillon d’enquête. Pour chacune des enquêtes, l’objectif est de repérer les éléments structurant une exploitation agricole : historique, objectif général, objectifs de production, atouts et contraintes propres à l’exploitation (moyens de production) ou externes (marché, réglementation…) ; l’ensemble de ces éléments est traduit par la combinaison des productions. Le fonctionnement est ensuite abordé en confrontant les stratégies de production et les résultats techniques et économiques ; il permet de diagnostiquer les problèmes et de cerner les améliorations envisagées par l’agriculteur (stratégie d’évolution). Dans ce cadre méthodologique, la gestion des effluents est abordée de façon spécifique pour classer les exploitations par rapport à l’objectif typologique que nous nous sommes donné. Ce travail a ainsi permis d’aboutir à une typologie des exploitations de la région de Salazie, basée sur la gestion des effluents (Reynaud, 1995). Les trajectoires d’évolution entre les types ont également pu être dégagées. Cette première typologie servira de base aux différents travaux menés ultérieurement. Grand Ilet Dos d’Ane Salazie Hauts de l’ouest Plaines d’altitude Piémont sud Zone sud Figure 1. Localisation des enquêtes sur la carte des principales régions agricoles de l’île (d’après Saint Macary, Médoc et Chabalier, 2003). Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 3 Thème I Une approche similaire a été réalisée sur le site de Dos d’Ane (figure 1). Alors que le cirque de Salazie regroupe plusieurs localités, le site de Dos d’Ane ne constitue qu’une seule localité. A cette échelle, il n’est pas possible de construire une typologie régionale. Nous avons donc classé les exploitations enquêtées dans la typologie de Reynaud (1995) en adaptant les trajectoires d’évolution à cette nouvelle situation (Paillat et Gallo, 1996). Une troisième étude a été réalisée dans la région des plaines d’altitude, à vocation fourragère principalement, et les régions de piémont du sud de l’île (figure 1). Ces deux régions correspondent à l’aire principale de production laitière. L’entrée n’était donc pas régionale, mais de type « filière », avec l’objectif de construire une typologie propre aux systèmes laitiers. La démarche d’approche globale de l’exploitation (Capillon et Manichon, 1991) a été appliquée dans ce contexte pour construire une typologie des systèmes fourragers (Delattre, 1996). S’appuyant sur cette typologie qui différencie les grands systèmes laitiers sur le plan de leur gestion fourragère, Chollet (1998) a mis en œuvre la méthode du bilan pour quantifier les entrées et sorties d’azote de l’exploitation (Simon et al., 1997). Une analyse interne à l’exploitation a également été envisagée à travers l’analyse de trois sous-systèmes : élevage, stockage d’effluents, prairies, et de leurs relations à travers les transferts d’azote. Cette seconde approche sectorielle réalisée dans les exploitations laitières a conduit à une typologie des risques environnementaux liés à la gestion des effluents laitiers dans deux nouveaux contextes régionaux : les plaines d’altitude et les zones de piémont. Des éléments de cette typologie caractérisant les systèmes laitiers, ainsi que les enquêtes, ont été ensuite repris pour compléter la typologie de base préalablement construite par Reynaud (1995). Modélisation conceptuelle à partir d’enquêtes approfondies La démarche de compréhension des modes de gestion technique dans les exploitations agricoles (Papy, 1994 ; Aubry et al., 1998) a été appliquée à la gestion des effluents d’élevage. L’idée de base est que l’on peut représenter dans l’exploitation agricole, comme dans l’industrie, les décisions techniques sous le double volet de la planification (i.e. l’organisation anticipée des décisions sous forme de plans d’action) et du pilotage (i.e. la conduite en temps réel du processus de production, dans le cadre du plan d’action) (Besson et Bouquin, 1991). L’étude de la gestion de divers systèmes techniques en agriculture montre que l’agriculteur semble organiser ses décisions selon des plans préalables, qu’il anticipe en se donnant ex-ante des règles d’ajustement, qu’il cherche dans l’action à se rapprocher d’une procédure d’analyse et de choix connue dont il a fixé auparavant les grandes lignes (Papy, 1994 ; Cerf, 1994 ; Aubry, 1995). On appelle modèle d’action de l’agriculteur la représentation qu’un observateur extérieur peut donner de ce fonctionnement décisionnel. Cette représentation comprend des objectifs généraux assignés aux décisions, des programmes prévisionnels d’action ou plans, des indicateurs de pilotage et un corps de règles de décisions à prendre à chaque étape du plan (Duru, Papy et Soler, 1988 ; Sebillotte et Soler, 1990). Ainsi, une modélisation conceptuelle de la gestion des effluents d’élevage dans l'exploitation a été réalisée par Aubry, Paillat et Guerrin (2001 ; 2003). Cette modélisation permet de représenter le fonctionnement d’une exploitation, concernant la gestion des matières organiques (Mo), sous la forme de variables structurelles, de variables de gestion et de règles de décision associées aux variables de gestion. Pour ce travail de modélisation, les exploitations enquêtées ont été choisies pour la diversité de leurs systèmes de production au regard de la production ou de l’utilisation des effluents d’élevage : éleveurs hors-sol, éleveurs bovins, éleveurs mixtes, avec ou sans surfaces de culture en propre, producteurs de canne à sucre, maraîchers. Des enquêtes approfondies (Prêcheur, 1999 ; Rakotomalala, 1999) ont été menées dans 20 exploitations du Sud de l’île (figure 1). Les enquêtes de Renault et Paillat (1999), menées dans une cinquantaine d’exploitations de Grand-Ilet, localité du cirque de Salazie, et celles de Vimeux (1998), dans dix exploitations en diversification maraîchère des Hauts de l’Ouest, consommatrices de Mo, ont été également mobilisées. Dans chacune de ces exploitations, 2 à 3 enquêtes d’environ 2 heures chacune ont été menées, portant sur les éléments structurels de l’exploitation et sur la gestion des effluents : calendrier prévisionnel des flux d’effluents produits ou importés, dynamique d’utilisation des dispositifs de stockage, caractéristiques des surfaces d’épandage potentielles et règles d’épandage sur chacune de ces surfaces. Pour l’année d’enquête, les réalisations effectives en termes de production, d’importation ou d’exportation et d’épandage des effluents ont aussi été enregistrées. Ces enquêtes approfondies ont permis de mieux différencier les types initialement retenus sur le plan de la gestion des Mo, notamment en séparant les effluents liquides des solides, certaines exploitations pouvant gérer les deux catégories d’effluents. La typologie s’est donc à nouveau enrichie. 4 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Base de données « exploitations » L’ensemble des enquêtes d’exploitations réalisées depuis 1995 dans diverses régions de l’île, avec comme pôle d'intérêt les effluents d’élevage, a permis de constituer une base de données qui regroupe environ 200 exploitations. Après avoir classé toutes les exploitations dans la typologie élaborée, le traitement de cette base de données a permis (i) de mieux définir les clés de répartition typologique, et (ii) d’attribuer aux différents types des caractéristiques structurelles moyennes (surface par culture, cheptels, types d’effluents produits, dispositifs de stockage, équipements) et des stratégies de gestion (modalités d’épandage, compostage, exportation-importation, prêt de terres). Ces stratégies sont à la base de la constitution des scénarios de gestion des Mo. Elaboré à partir des enquêtes sur l’analyse des pratiques des agriculteurs, le modèle conceptuel (Aubry, Paillat et Guerrin, 2001) a servi de base à la construction du modèle informatique Magma (Guerrin, 2001). Typologie et scénarios de gestion permettent d’organiser ensuite les simulations avec Magma (Paillat et al., 2003). Typologies et gestion des effluents dans les exploitations Les différentes étapes d’enquêtes répertoriées ci-dessus ont permis d’élaborer une première typologie des systèmes de production qui donne une photographie de la répartition géographique de ces types dans les différentes régions de l’île et les premières orientations sur les évolutions en cours de ces systèmes. Pour aller vers une typologie des systèmes de gestion des effluents, nous avons ensuite affiné la typologie des systèmes de production en prenant en compte de nouveaux critères que nous justifierons : on aboutit à des exploitations types. Les pratiques actuelles de gestion des effluents dans ces exploitations types, les problèmes posés par cette gestion et les alternatives possibles seront alors discutés. Une première typologie des systèmes de production Construction de la typologie Les résultats des différentes enquêtes ont été regroupés pour élaborer une typologie rendant compte, à l’échelle de l’île, de la diversité des systèmes de production dans l’optique de comprendre les modes de gestion des effluents d’élevage. Un premier critère simple relevant du choix global du système de production mais qui apparaît discriminant pour catégoriser les problèmes d’effluents, est la charge animale rapportée à la surface cultivée de l’exploitation. Ce critère principal Ugb/Sau traduit globalement la charge d’effluents rapportée à la surface d’épandage potentielle de l’exploitation. Il permet de distinguer les orientations majeures des exploitations vers une spécialisation en production animale ou végétale. Pour les exploitations orientées vers les productions animales et les exploitations mixtes (animal + végétal), un second critère (Ugb totales) est utilisé pour distinguer les élevages selon leur taille, car les modalités de gestion des effluents et les risques environnementaux sont très liés aux types d’effluents et aux quantités produites. De même, un troisième critère composite (Sau, rapport Maraîchage/Sau, rapport Canne/Sau) s’avère pertinent pour les exploitations principalement orientées vers les productions végétales. En effet, la composition de la surface d’épandage potentielle importe, car la nature des cultures détermine pour beaucoup les possibilités d’épandage de tel ou tel effluent (Aubry, Paillat et Guerrin, 2001). De ce point de vue, il est pertinent de distinguer : d’une part, la canne à sucre, principale culture d’accueil d’effluents, en particulier de lisier, d’autre part, les cultures maraîchères, très diverses mais qui donnent lieu à des règles partagées d’attribution des effluents (exclusion du lisier imposée par la réglementation, recherche active d’amendements organiques solides). L’analyse de l’ensemble des résultats d’enquêtes disponibles dans la base de données ainsi que la connaissance qualitative des modes de gestion des effluents acquise par les enquêtes approfondies nous ont amenés à proposer des bornes quantitatives pour ces trois critères. Leur combinaison permet d’aboutir à trois grands types de systèmes de production déclinés en 9 sous-types, répertoriés sur la figure 2. Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 5 Thème I Ensemble des agriculteurs UGB/SAU > 15 UGB < 25 UGB > 25 2,5<UGB/SAU < 15 UGB < 25 UGB > 25 UGB/SAU < 2,5 UGB > 5 UGB < 5 SAU < 2,5 M/SAU > 0,7 Type Ia Type Ib Type IIa Type IIb Type IIa ’ Type IIIa SAU > 2,5 Canne/SAU ≈ 0,5 M/SAU ≈ 0,5 Type IIIb Canne + pérennes /SAU > 0,7 Type IIIbc Type IIIc Figure 2. Classification des systèmes de gestion des effluents d’élevage dans les exploitations réunionnaises en 3 types principaux et 9 sous-types (Ugb : unité gros bétail, Sau : surface agricole utile, M : maraîchage). Principales caractéristiques des types Les trois grands types (I, II, III) correspondent à la part relative des élevages et des productions végétales dans les systèmes de production : – le type I (Ugb/Sau > 15) correspond aux exploitations orientées vers l’élevage hors-sol, de façon prédominante (voire exclusive) : il s’agit essentiellement d’élevages porcins ou de combinaisons d’ateliers porcins et avicoles avec éventuellement un bovin ; on distingue, selon l’importance du cheptel, les exploitations très axées sur l’élevage (Ugb > 25, type Ib) ou plus traditionnelles (type Ia) ; les surfaces sont inférieures à 2 ha dans tous les cas et la part mise en culture est faible voire nulle (Ib) ; lorsqu’elles existent, les cultures sont représentées par du maraîchage, plus rarement des fruitiers, du maïs fourrage ou des prairies en très faible surface (toujours inférieure à 0,5 ha) ; les surfaces en friche sont courantes dans ces exploitations ; – le type II (2,5 < Ugb/Sau < 15) rassemble des exploitations comprenant des productions végétales sur 2 à 8 ha et des ateliers hors-sol, laitiers ou mixtes ; comme précédemment, on distingue des exploitations avec des cheptels importants (Ugb > 25, type IIb) ou, plus traditionnelles, avec des ateliers moins intensifs (Ugb < 25, type IIa) ; les productions végétales sont, le plus souvent, un peu de maraîchage, du maïs fourrage, des prairies s’il y a un atelier laitier, mais on peut trouver aussi de la canne à sucre (de 0,5 à 8 ha) ; les friches peuvent exister mais en proportion moindre que dans le type I ; – le type III (Ugb/Sau < 2,5) concerne les exploitations à productions végétales prédominantes sur des surfaces d’importance très variable ; l’élevage peut être présent mais comporte moins de 5 Ugb dans tous les cas ; selon la taille de la Sau, l’orientation culturale change : à moins de 2,5 ha (type IIIa), le système est maraîcher traditionnel : la surface est fonction de la disponibilité en main-d’œuvre, vu l’absence d’équipements (on rencontre donc des surfaces en friches) et l’exploitation dispose généralement d’un ou deux « bœufs fumier » ou « bœufs piquet » selon l’appellation locale, dont la fonction est de produire du fumier pour le maraîchage ; à plus de 2,5 ha de Sau, on rencontre des systèmes très contrastés : maraîchers intensifs (type IIIb) où la surface en maraîchage est plus élevée que précédemment (2 à 3 ha fréquemment) ; maraîchers-canniers sur des surfaces de l’ordre de 10 ha, avec 3 à 5 ha en canne (type IIIbc), les agriculteurs de type IIIb et IIIbc pouvant disposer aussi de « bœufs fumier » dans leur exploitation ; enfin, des agriculteurs qui ne pratiquent pas de maraîchage mais se sont orientés vers la canne à sucre, seule ou combinée avec d’autres productions végétales, dont les fruitiers, sur des surfaces très variables, allant de moins de 10 à plus de 30 ha (type IIIc). 6 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Une catégorie particulière rassemble des systèmes de production laitiers exclusifs (type IIa’), où la surface cultivée en prairies conduites de façon relativement peu intensive amène à un rapport Ugb/Sau de type III, même si les logiques de production sont plus proches de celles des types II. Diversité et tendances d’évolution des problèmes de gestion des effluents à l’échelle de l’île Représentation des types dans les zones agroclimatiques – Le cas du cirque de Salazie Ces types de systèmes de production ne sont évidemment pas représentés de façon uniforme dans les différentes régions de l’île. Un zonage à grands traits du point de vue des conditions agroclimatiques fait apparaître 4 zones principales dans l’île : les cirques, très enclavés, où les surfaces cultivables sont réduites, les plaines d’altitude (supérieure à 1 000 m) où les conditions agroclimatiques permettent des cultures tempérées et la mécanisation lorsque la taille des parcelles est suffisante, les piémonts (entre 500 et 1 000 m), enfin les zones basses (moins de 500 m) où le relief peut être varié et où existe une concurrence forte entre l’activité agricole et l’urbanisation, les voies de communication, etc. Les données obtenues depuis 1995 se situent dans ces différentes zones. Les zones de cirques sont représentées dans notre étude par le cirque de Salazie (Reynaud, 1995) où il a été possible à partir des enquêtes, des données statistiques et de compléments d’information obtenus auprès des techniciens agricoles de quantifier chacun des types (tableau I). Tableau I. Répartition des exploitations enquêtées par type dans le cirque de Salazie (d’après Reynaud, 1995). Sous-type a b c total I 7 7 14 (40) II 3 5 8 (20) III 6 (30) 7 (20) Type Total 16 19 Entre parenthèses : estimation des exploitations agricoles du cirque, par type. 3 (10) 16 (60) 3 38 (120) Dans le cirque de Salazie, environ 520 exploitations étaient recensées au Rga de 1988, dont plus de la moitié avait moins de 1 ha et seulement 200 étaient inscrites à l’Amexa1. Les enquêtes auprès des techniciens agricoles nous ont permis de recenser, en réalité, 120 exploitations seulement ayant l’agriculture comme activité principale. Nos enquêtes concernant la gestion des déchets d’élevage ont porté sur 38 exploitations, soit plus de 30 % des producteurs agricoles du cirque. Ces enquêtes ont représenté davantage les éleveurs hors-sol des types I et II et les producteurs ayant les surfaces d’accueil des effluents les plus importantes des types IIIb et IIIc (35 à 40 % de l’effectif total), au détriment des exploitants traditionnels (type IIIa). On obtient ainsi une répartition pratiquement équivalente entre les exploitations axées essentiellement sur la culture (types III) et celles axées essentiellement sur l’élevage (types I surtout et II). De même, des exploitations diversifiées plus traditionnelles (types Ia, IIa, IIIa) sont à parts presque égales avec des exploitations spécialisées vers l’élevage (types Ib et IIb) ou la culture (types IIIb et IIIc). On note la forte proportion des systèmes de production fortement axés sur l’élevage (type I, 34 % ; types Ib et IIb, 32 %) : il s’agit essentiellement d’élevages porcins hors-sol, mais aussi d’ateliers de volailles, souvent combinés aux porcins (le cirque de Salazie dispose d’un abattoir de volailles sur place). Les exploitations de type III sont le plus souvent orientées vers le maraîchage, notamment le type IIIb, le type IIIc étant plutôt axé sur la production fruitière associée à un peu de canne à sucre ou de maraîchage. Ces exploitations ont souvent de faibles surfaces en culture (généralement moins de 10 ha) et comportent souvent un petit atelier de production animale. 1. Assurance mutuelle des exploitants agricoles. Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 7 Thème I Il y a de grandes disparités entre les localités du cirque : certaines, comme Grand-Ilet, sont davantage tournées vers la production hors-sol, d’autres, comme Hell-Bourg, sont plus orientées vers les productions maraîchères. Dans leurs enquêtes sur la production porcine de Grand Ilet (56 exploitations), Renault et Paillat (1999) relevaient 65 % de type I, 25 % de type II et 10 % de type III. Dans une enquête complémentaire destinée à connaître les utilisateurs potentiels d’effluents dans cette localité, les exploitations n’ayant pas de porcs étaient soit de type II avec un atelier de volailles, soit de type IIIa avec quelques bovins. Principaux problèmes de gestion et tendances d’évolution des exploitations Compte tenu de ces caractéristiques, certains constats peuvent être dressés quant aux problèmes posés par les effluents d’élevage et leur gestion dans le cirque de Salazie. Les nombreux élevages porcins génèrent de grandes quantités de lisier difficiles à valoriser sur l’exploitation même, vu la faible surface en culture. Ceci a deux conséquences majeures : – des risques élevés sur l’exploitation, pour le type I et, à un moindre degré, pour le type II : débordement possible des dispositifs de stockage, épandages de lisiers sur des friches, voire dans des ravines, doses excessives sur les parcelles cultivées, inadéquation entre effluents et cultures (l’apport de lisier sur maraîchage, en dehors des périodes de culture, se constate fréquemment) ; – des transferts fréquents des exploitations productrices d’effluents vers des exploitations consommatrices de type « complémentaire » (par exemple de Ib ou IIb vers les types III) ; ces transferts posent alors le double problème du coût du transport et de la mauvaise adéquation à cette échelle entre la nature des effluents produits et celle souhaitable au vu des cultures ; ce problème de transfert et de gestion collective des effluents a fait d’ailleurs l’objet d’études spécifiques (Courdier et al., 2003). Il est intéressant de représenter les trajectoires d’évolution possibles de ces exploitations, appréhendées en interprétant les stratégies exprimées par les exploitants lors des enquêtes (figure 3). Ces trajectoires répondent toutes, mises à part les exploitations de type IIIa souvent tenues par des personnes âgées et en voie d’abandon, à une logique d’intensification, soit vers les productions animales hors-sol (type I), soit vers les productions maraîchères (type IIIb) ; l’intensification vers le type IIIc est plus rare par manque de surface disponible. Les contraintes à la production végétale intensive étant très élevées en raison de l’exiguïté et de l’inaccessibilité des parcelles, l’intensification de l’élevage est très souvent la voie privilégiée. Dans ces conditions, les problèmes de gestion d’effluents vont tendre à s’accroître, avec en corollaire l’obligation d’organiser leurs transferts entre exploitations ou, à terme, de les exporter hors du cirque. Dans les autres zones, la diversité des types d’exploitations est souvent plus grande. On notera cependant deux exceptions : – dans les zones basses des plaines côtières, notamment dans le nord et l’est de l’île, la production est essentiellement cannière : les exploitations sont majoritairement de type III, notamment IIIc, avec une spécialisation canne ; certaines atteignent la centaine d’hectares ; ne produisant pas de lisier ellesmêmes, elles sont en revanche des consommatrices potentielles ; le problème essentiel est alors celui de la disponibilité des effluents, sachant que les lieux de production sont situés hors de ces zones (piémonts, plaine d’altitude, cirques) ; là encore, il s’agit de pouvoir organiser des transferts ; – a contrario, les zones de plaines d’altitude sont majoritairement occupées par des exploitations laitières de types IIb ou IIa’ ; des productions hors-sol y existent aussi mais elles sont souvent associées à des cultures, si bien qu’on y rencontre des types IIb et IIa mais très peu de type I ; de même, il y a peu de productions maraîchères et pas de canne à sucre, d’où la quasi-absence du type III. Dans les zones de piémont ou les zones basses hors plaines côtières se rencontre une grande diversité de systèmes de production qui exclut de présenter ici des répartitions chiffrées. En piémont, on rencontre en particulier de nombreux systèmes laitiers ou mixtes, qui ont justifié la construction d’une typologie spécifique (Delattre, 1996)2. 2. La production laitière nécessitant une surface fourragère minimale malgré le recours de plus en plus fréquent à des aliments importés (bagasse, paille de canne, foin, concentrés), les petites exploitations sont souvent de type II ou apparenté (Ugb/Sau compris entre 3,5 et 10). Elles sont de type IIa lorsque les effectifs sont faibles (petites exploitations diversifiées) ou de type IIb pour celles qui ont une orientation laitière très marquée (Ugb > 20-25). Pour les grandes exploitations, certaines très intensives (chargements élevés > 3 Ugb/ha) avec des grands troupeaux sont de type IIb ; par contre, d’autres présentent des chargements faibles (< 2 Ugb/ha) ; selon ce critère, elles seraient classées dans le type III , d’où la création du sous-type IIa’ (orientation animale, faible chargement). 8 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I TNE / SAU nombre d'ateliers hors-sol 2 1 Ib entrepreneurs hors-sol Ia prudents hors-sol 10 animale IIb Engagés vers hors-sol intensification 5 3 IIa diversifiés végétale part de cultures à forte valeur ajoutée (%) IIIb maraîchers volontaristes IIIc entrepreneurs productions végétales IIIa traditionnels 50% abandon ? 5 SAU (ha) Figure 3. Trajectoires d’évolution entre types d’exploitation à Salazie (d’après Reynaud, 1995) ; Tne : truie naisseur-engraisseur, Sau : surface agricole utile. Signalons le cas de la localité de Dos d’Ane, étudiée par Paillat et Gallo (1996), que l’on peut considérer comme une zone de piémont au nord-ouest de l’île : on y trouve presque tous les sous-types identifiés mais avec une prédominance des sous-types Ia, IIa, IIIa et IIIb. L’étude des trajectoires d’évolution montre, comme à Salazie, une spécialisation des exploitations, soit vers le hors-sol, soit vers le maraîchage (figure 4). Cependant, on note une forte recherche d’autonomie dans la gestion des effluents et des besoins organiques des cultures, qui se manifeste essentiellement par deux tendances : – des exploitations maraîchères souhaitent créer un élevage pour être plus autonomes dans leur approvisionnement en matières organiques3 et, inversement, des exploitations d’élevage, le plus souvent porcines, souhaitent réduire leur activité d’élevage au profit de la mise en valeur de friches par du maraîchage et limiter ainsi leurs problèmes d’excès d’effluents en ayant recours au compostage ; – la mise en valeur des friches, souvent difficiles d’accès, par des fourrages destinés à des bovins producteurs de fumier (les « bœufs-fumier ») est un souhait affirmé des agriculteurs ; les fourrages seraient également un moyen d’évacuer le lisier produit à moindre frais ; actuellement, les épandages sont très souvent réalisés à plus de 5 km, dans la localité cannière voisine. Alors qu’à Salazie, la spécialisation est fortement tournée vers l’élevage hors-sol, à Dos d’Ane, les deux tendances hors-sol animal et maraîchage sont en relatif équilibre. Les excédents structuraux d’effluents sont ainsi plutôt en voie de diminution grâce à l’évolution des systèmes de production et au recours à la transformation des effluents. 3. Cette stratégie visant à être autonome vis-à-vis des approvisionnements en Mo a été bien mise en évidence par Vimeux (1998) dans les exploitations diversifiées des Hauts de l’Ouest, pour lesquelles les sources de Mo sont souvent éloignées. Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 9 Thème I SAU (ha) 8 Augmentation du maraîchage Augmentation du maraîchage Surface fourragère bovins maraîchage IIIc Friches maraîchage II Mise en valeur pastorale des friches bovins porcins IIIb Maraîchage intensif Création d'un atelier hors-sol pour produire de la MO Si problèmes d'élimination des effluents 0 lapins Augmentation du hors-sol pour produire de la MO Ia porcins volailles Si valorisation des effluents Ib Spécialisation vers les Spécialisation vers productions animales le maraîchage hors-sol Figure 4. Trajectoires d’évolution entre les différents types d’exploitation à Dos d’Ane (d’après Paillat et Gallo, 1996) ; Sau : surface agricole utile. A l’échelle de l’île, on constate ainsi une forte diversité des systèmes de production et des problèmes de gestion d’effluents. Certaines zones sont en excédents structurels et ont tendance à les accroître du fait des évolutions imprimées aux systèmes de production. Seules la limitation de la taille des troupeaux par des quotas de production (comme l’a fait, notamment, la Cppr4 pour l’élevage porcin pour des raisons de saturation du marché) et les réflexions en cours sur la transformation du lisier ou son exportation hors des zones d’excédents, sont susceptibles de s’opposer à ce mouvement. Par exemple, à Grand-Ilet, l’extension des élevages n’est pas autorisée (arrêté préfectoral) tant qu’une solution de traitement des effluents n’est pas mise en œuvre. Par contre, des zones d’accueil potentielles des effluents (par exemple, zones cannières) peuvent être en situation de déficit de matières organiques. D’une typologie de systèmes de production à une typologie de modes de gestion des effluents La typologie présentée ci-dessus permet d’avoir une première idée des problèmes de gestion d’effluents à travers la description des différents systèmes de production. Mais nous souhaitons une typologie qui soit un outil fiable de catégorisation des modes de gestion actuelle, des alternatives possibles et puisse constituer un outil opérationnel pour aider à une meilleure organisation des systèmes de gestion d’effluents. On doit donc passer d’une typologie des systèmes de production à une typologie des modes de gestion. On entend par « gestion des effluents » les façons qu’a l’agriculteur d'obtenir, de conserver, d'utiliser et de redistribuer, dans son exploitation ou d’autres exploitations, des matières organiques issues de ses propres élevages ou provenant d’autres exploitations. La modélisation conceptuelle que nous avons réalisée permet de représenter cette gestion sous forme de variables et de règles de décision (Aubry, Paillat et Guerrin, 2001 ; 2003). Ici, il s’agit d’extraire de cette connaissance synthétique des critères pertinents qui traduisent les principaux aspects de cette gestion pour identifier des exploitations types. Le premier critère concerne la nature des effluents produits par les exploitations de types I et II surtout, en distinguant la filière « liquide » (type lisier) de la filière « solide » (type fumier). Cette distinction est apparue primordiale pour deux raisons : – pour des problèmes de stockage car, dans le cas des effluents liquides, le dimensionnement des fosses, l'adéquation à trouver entre les rythmes de remplissage (résultant des conduites d’élevage) et ceux de 4. Coopérative des producteurs de porcs de la Réunion. 10 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I vidange (résultant des possibilités d’accueil par des surfaces), l'existence de débordements possibles et donc d'urgence à épandre, etc., sont autant de problèmes de planification et de pilotage que se posent les agriculteurs ; ces problèmes sont peu ou pas rencontrés en filière solide (stockage au champ quasi illimité) ; – pour des problèmes d’adéquation entre effluents et cultures car, on l'a vu, les règles d'attribution des effluents aux cultures excluent ou limitent les lisiers sur certaines parcelles, alors que les effluents solides sont activement recherchés, notamment pour les cultures maraîchères ou les replantations de canne à sucre. La nature de l'élevage implique fréquemment un type d'effluent déterminé, mais il existe cependant des variantes possibles liées à d'autres choix comme celui du type de bâtiment (Reynaud, 1995 ; Renault et Paillat, 1999 ; Prêcheur, 1999). Le critère nature de l'élevage est, en outre, très déterminant des capacités d'évolution de l'exploitation, donc des alternatives envisageables pour la gestion des effluents. Il constitue donc un second critère de discrimination au sein des types précédents. Sur le plan des cultures potentiellement réceptrices, outre la distinction maraîchage-canne, il semble pertinent pour le type IIIc de distinguer les exploitations cannières par tranches de surface, car les besoins en matières organiques, les systèmes de culture (notamment les rythmes de replantation, phase consommatrice d'effluents solides) et les moyens mobilisables pour se procurer ou épandre soi-même les matières organiques souhaitées varient en fonction de la taille de l'exploitation (Vimeux, 1998 ; Rakotomalala, 1999). Enfin, pour les élevages laitiers, la dépendance au système fourrager de l’exploitation justifie qu’on distingue au sein des types la zone de production (piémont, plaines d’altitude), car les caractéristiques du système fourrager donc, notamment, les surfaces d’épandage qu’il représente, sont très liées aux conditions agropédoclimatiques. Pour d’autres élevages, notamment porcins, c’est la valorisation possible de l’effluent dans la zone qui constitue un critère de différenciation (zone de diversification maraîchère, zone cannière). En combinant ces critères, nous distinguons ainsi pour les 9 sous-types de systèmes de production, 26 exploitations types de gestion d’effluents (figures 5a, 5b et 5c). Nous indiquons dans les figures 5 le nombre d’enquêtes ayant permis de construire chaque exploitation type (nombre figurant entre parenthèses). UGB/SAU > 15 UGB < 25 UGB > 25 Type Ia Type Ib Effluent liquide Effluents liquide + solide Lisier + fumier de bovins engraissement Lisier + fumier de porcs Effluent liquide Lisier + fumier de volailles Effluents liquide + solide Valorisation souhaitée élimination UGB < 100 ET1 (10) ET2 (3) ET3 (4) ET4 (4) ET5 (6) ET6 (7) ET7 (7) UGB > 100 ET8 (6) Figure 5a. Identification des exploitations types I (Ugb : unité gros bétail, Sau : surface agricole utile, M : maraîchage). Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 11 Thème I UGB/SAU < 2,5 2,5<UGB/SAU < 15 UGB > 5 UGB < 25 UGB > 25 Type IIa ’ Type IIa Type IIb Bovins lait Bovins lait altitude piémont ET9 (15) ET10 (7) Hors sol Effluent liquide Bovins lait Effluents Liquide + solide (volailles) altitude canne ET11 (17) ET12 (1) altitude ET13 (5) altitude piémont Hors sol Effluent liquide altitude canne ET14 (2) ET15 (4) ET16 (5) ET17 (3) Effluents Liquide + solide (volailles) canne ET18 (1) altitude ET19 (7) canne ET20 (1) Figure 5b. Identification des exploitations types II (Ugb : unité gros bétail, Sau : surface agricole utile, M : maraîchage). UGB/SAU < 2,5 UGB < 5 SAU < 2,5 Type IIIa ET21 (14) SAU > 2,5 M/SAU > 0,7 Canne/SAU ≈ 0,5 M/SAU ≈ 0,5 Canne + pérennes /SAU > 0,7 Type IIIb Type IIIbc Type IIIc ET22 (10) ET23 (6) < 10ha 10 à 30 ha ET24 (9) ET25 (3) > 30 ha ET26 (1) Figure 5c. Identification des exploitations types III (Ugb : unité gros bétail, Sau : surface agricole utile, M : maraîchage). Les caractéristiques structurelles des exploitations types sont données dans les tableaux A1, A2, A3 et A4 regroupés en annexe. Elles ont été construites en extrayant des valeurs moyennes (surfaces, taille d’élevage) des enquêtes relevant de l’exploitation type considérée, tout en veillant à la cohérence d’ensemble du système de production. Ces valeurs moyennes cachent une assez grande variabilité, comme en témoignent les effectifs d’animaux (tableau A1). Même si cette variabilité n’a pu être renseignée, il en est de même pour les cultures au sein de chaque exploitation type (tableau A2). On notera également la diversité du matériel d’épandage entre les types (I, II, III...) mais aussi, en leur sein, entre les différentes exploitations types qui en sont dérivées (tableau A3). En particulier, la présence d’élevages de volailles, entraîne fréquemment la 12 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I possession d’une camionnette qui sert au transfert des fumiers vers d’autres exploitations lorsqu’on ne les épand pas chez soi (système de culture inadapté ou quantités produites justifiant l’exportation d’une partie de ces effluents). Les situations d’excédent ou de manque sont également mises en évidence à travers les capacités exportatrices ou importatrices d’effluents (tableau A4). Caractérisation de stratégies de gestion selon les exploitations types Stratégies actuelles Les stratégies actuelles de gestion des effluents de chaque exploitation type et les alternatives envisageables sont rapportées dans les tableaux A5, A6 et A7 en annexe. Pour le type I (tableau A5), il y a toujours production de lisier, seul présent (Et1, Et5) ou accompagné d'effluents solides divers (fumiers de volailles, de bovins...) en quantité annuelle très variable. Lorsque le lisier est seul présent ou très abondant, on constate que la capacité propre de stockage ne dépasse généralement pas un tiers de la production annuelle de l'exploitation et entraîne des stratégies d'utilisation témoignant de la difficulté à faire face aux quantités produites : – le recours fréquent à l'épandage sur parcelles maraîchères en dehors des périodes de culture ; – l'épandage sur friches ou à la ravine, en cas d'urgence ; ce cas est relativement fréquent chez les exploitations de type Ib n'ayant pas de possibilités importantes d'exportation (Et5, Et6, Et7, Et8) ; – le recours fréquent à l'exportation de lisier chez d'autres agriculteurs, dès lors que les quantités produites sont fortes (toutes exploitations types hormis Et1 et Et4) ; cette exportation, généralement locale, peut, dans l’exploitation type Et8, être plus lointaine à condition de réaliser le compostage préalable du lisier. Les fumiers produits sont utilisés sur l'exploitation, qui pratique alors toujours du maraîchage, si les quantités produites sont faibles (Et2) ou avec exportation locale lorsque les quantités produites dépassent les capacités d’utilisation de l’exploitation (Et4, Et6, Et7, Et8). Pour le type II (tableau A6), les producteurs de lisier de bovin (exploitations types Et9, Et10, Et15 et Et16) utilisent l’effluent toujours sur les prairies et parfois sur d’autres cultures (maïs, canne pour Et16) et sont fréquemment importateurs d’effluents liquides de type lisier de porcs pour épandre après chaque coupe de fourrage (le plus souvent 6 à 8 coupes par an). Les producteurs de lisier de porcs seuls sont confrontés aux mêmes problèmes que leurs homologues du type I, mais d’une façon moins prononcée car la charge animale à l’hectare est plus faible : épandage possible sur friches et exportation locale se retrouvent (Et11, Et12, Et13, Et17), mais les quantités exportées sont moindres et on ne trouve de l’épandage sur parcelles maraîchères que dans l’exploitation type Et11. Le fumier de volailles ou de bovins est utilisé sur l’exploitation seulement lorsqu’il existe, en culture maraîchère et, éventuellement, de maïs. Il peut être exporté lorsque sa production est supérieure à la capacité d’utilisation sur l’exploitation (Et10, Et13, Et14, Et16). Seule, l’exploitation type Et17 (type IIb) fait du maraîchage sans avoir sa propre source d’effluents solide et importe donc du fumier ou du compost. Ainsi, les exploitations de type II, bien que représentant une grande diversité d’exploitations types, montrent une tendance à une production mieux adaptée à la « demande » de l’exploitation en effluents. En tout état de cause, ces exploitations sont moins marquées que celles de type I par le caractère structurellement excédentaire de la production d’effluents liquides. Pour le type III (tableau A7), les exploitations ayant un ou deux « bœufs fumier » (Et21, Et22, Et24) dirigent la production de fumier de bovin vers la culture la plus importante de l’exploitation (maraîchage, canne pour Et24). Cette production est toutefois insuffisante pour l’ensemble des besoins de l’exploitation et celleci recourt aussi à l’importation, de fumier de volailles pour le maraîchage et les amendements précédant la replantation de la canne, de lisier pour la canne en production. D’autres exploitations, notamment de type IIIbc (Et 23) et IIIc à surface cannière importante (Et25, Et26), sont entièrement importatrices d’effluents. Ces exploitations types sont donc, par essence, les pourvoyeurs de surfaces extérieures d’épandage pour les exploitations en excédent de lisier de type I et, à moindre degré, de type II. Stratégies alternatives envisageables Les stratégies alternatives que l’on peut envisager pour la gestion des effluents dépendent, bien sûr, de problèmes spécifiques à chaque exploitation type, mais elles peuvent néanmoins être regroupées. Les problèmes les plus importants concernent, dans les exploitations pratiquant l’élevage, les débordements de fosses (effluents liquides), les épandages illicites sur parcelles maraîchères, friches ou ravines, les apports Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 13 Thème I massifs sur parcelles en culture conduisant à des doses d’azote apportées excessives. Pour les exploitations à dominante production végétale, c’est au contraire l’approvisionnement en effluents de qualité suffisante (notamment pour les cultures maraîchères) ou aux moments propices qui peut être problématique. Un problème reliant ces deux catégories est celui des périodes où l’épandage sur la canne est impossible : les producteurs de canne refusent le lisier pendant la période de mars à juillet car l’accumulation de sucre est contrariée par l’absorption d’éléments minéraux ; cette période est donc la plus critique pour les éleveurs, car les fosses continuent à se remplir. Des stratégies alternatives peuvent être ordonnées selon le niveau de décision mis en jeu dans l’exploitation. Les stratégies de niveau 1 proposées concernent le pilotage et la planification des épandages. Elles portent sur la révision des règles de gestion des stocks (en diminuant le seuil de remplissage des fosses à partir duquel on décide de déclencher un épandage, par exemple), le fractionnement des épandages (par exemple, en épandant après chaque coupe de canne d’une surface suffisante, sans attendre la fin de la campagne), la diminution des doses épandues, le choix des périodes et des modalités d’épandage (par exemple, l’épandage sur canne peut se poursuivre après bourgeonnement des repousses s’il est fait au tuyau, donc sans passage d’engins dans les champs). Les stratégies de niveau 2 visent la modification de certains éléments structurels sans remise en cause du système de production : augmentation des capacités de stockage, modification des bâtiments d’élevage, couverture des surfaces (bâtiments, fosses) exposées à la pluie pour éviter l’augmentation des volumes d’effluents, achat de nouveau matériel de transport et d’épandage… Les stratégies de niveau 3 (tableaux A5, A6 et A7) proposent une modification du mode de production et de gestion des effluents, (i) par la transformation des effluents (compostage des effluents liquides qui réduit les volumes, facilite le transport, autorise l’utilisation des lisiers sur cultures maraîchères), cette transformation pouvant se faire individuellement ou par adhésion à une unité collective, (ii) par l’exportation ou l’importation des effluents en cherchant de nouveaux clients ou fournisseurs, (iii) par le recours à de nouvelles surfaces d’épandage licite (location ou prêt de terres, mise en culture des friches, modification des assolements...). Les stratégies de niveau 4 visent le changement du système de production, ce qui revient à un changement d’exploitation type. On constate, par enquête, que les changements les plus souvent envisagés par les agriculteurs sont la modification de la taille du troupeau, la diversification des élevages pour diversifier la production d’effluents, les modifications d’assolement (par exemple, la diminution des surfaces maraîchères quand on a des difficultés à trouver des amendements organiques, l’augmentation des surfaces en canne ou en fourrage permettant d’épandre du lisier plus souvent, etc.). Ces stratégies ne sont bien sûr pas exclusives les unes des autres mais elles ont des coûts différents. Les stratégies de niveau 1 sont peu coûteuses à mettre en œuvre, mais elles peuvent remettre fortement en cause l’organisation du travail dans l’exploitation. Les alternatives de niveau 2 sont coûteuses au plan individuel et, éventuellement, collectif (subventions des bâtiments, des équipements, etc.). Au niveau 3, ce sont plutôt les relations entre exploitations qui sont en jeu. Les alternatives de niveau 4 impliquent des réorientations fortes de l’exploitation et interrogent aussi les politiques agricoles locales. Les stratégies de niveau 1 peuvent s’appliquer à toutes les exploitations types, à condition de bien préciser les modalités de planification ou de pilotage concernées par les changements. Pour les stratégies de niveau 2, les investissements en équipements peuvent être envisagés selon les besoins propres à chaque exploitation type. Par exemple, dans le cas des élevages laitiers, on visera particulièrement l’amélioration des bâtiments d’élevage (passage au paillage en élevage intensif de type Et9 ou Et15, modernisation des dispositifs de stockage pour Et10...). Les stratégies de niveau 3, recensées dans les tableaux A5, A6 et A7 sont les plus discriminantes des exploitations types. Dans les exploitations de type I, l’importance des problèmes de gestion du lisier conduit à proposer, souvent en mesure prioritaire, la transformation du lisier en produit solide (compostage). Le compostage individuel est envisageable, notamment lorsque les possibilités d’exportation du compost existent (Et1, Et2, Et6, Et8). Par contre, dans certaines zones (les cirques, notamment), le manque de disponibilité de support carboné amène à proposer des formes collectives de transformation basées sur d’autres procédés (Et3, Et4, Et5). Quel que soit le mode de transformation, les exploitations types diffèrent selon leurs besoins en effluent solide déterminés par les cultures qu’ils pratiquent. Pour les gros producteurs de lisier, la mise en culture de friches et la recherche de terres exogènes où épandre sont aussi des stratégies à explorer. 14 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Dans les exploitations de type II, le compostage individuel est plus souvent intéressant que dans le type I du fait de l’existence de surfaces d’accueil des composts fabriqués (Et10, Et12, Et16, Et17). La transformation collective n’est à envisager que pour les exploitations types caractérisées par l’abondance du lisier produit (Et11, Et12, Et19). Les produits compostés peuvent être valorisés sur l’exploitation. La mise en cultures des friches peut être une forme de valorisation des produits compostés fabriqués sur l’exploitation ou provenant d’unités de traitement externes. Les exploitations de type III ont surtout besoin d’importer du compost et sont, à ce titre, les meilleurs « clients » potentiels des exploitations de type I ou II s’orientant vers la transformation de leurs effluents. Les exploitations cannières, notamment les plus grandes (Et25, Et26), peuvent servir de « prêteurs » de terres pour l’épandage du lisier des exploitations fortement productrices, nonobstant l’obstacle fréquent de la distance de transport. Enfin, des réorientations fortes du système de production peuvent être envisagées pour aboutir à plus d’autonomie (Et22). Conclusion La typologie fonctionnelle que nous avons réalisée aboutit à des exploitations types représentant une grande diversité de systèmes de production, de problèmes et de modalités de gestion des effluents. Réalisée à partir d’enquêtes menées sur plusieurs années, elle constitue un outil intéressant pour deux raisons principales. Elle permet d’organiser les simulations de différentes stratégies de gestion des effluents avec le modèle Magma. Les tests effectués ainsi seront utiles pour aider les agronomes et les acteurs agricoles à construire une nouvelle représentation des problèmes de gestion des effluents, en caractérisant les risques associés aux exploitations types et les moyens de les réduire. L’utilisation de Magma, doit conduire à l’élaboration d’un conseil agricole renouvelé, prenant en compte le problème spécifique de la gestion de la matière organique. Une démarche est en cours pour organiser l’ordre des simulations, leur traçabilité et leur valorisation dans la construction des solutions (Paillat et al., 2003). Sur la base du recensement de l’agriculture (Ra 2000), réalisé récemment à la Réunion, il devient possible de classer les exploitations dans cette typologie de manière à obtenir une spatialisation des pratiques de gestion des effluents. Le croisement de cette typologie comprenant les stratégies de gestion avec la typologie des zones pédo-climatiques et des systèmes de cultures associés (Saint Macary, Médoc et Chabalier , 2003) peut permettre de constituer un référentiel de base. Cette représentation sous forme de typologie doit donc être combinée avec l’utilisation de Magma sur des exploitations types pour favoriser la réflexion sur les alternatives à proposer. Les premières propositions des stratégies envisageables doivent être approfondies au regard du diagnostic des problèmes de gestion des effluents effectivement rencontrés dans les exploitations réelles relevant des exploitations types et des conséquences possibles des solutions proposées. Des précautions sont cependant à considérer dans l’utilisation de cette typologie. Les enquêtes qui ont conduit à sa construction, bien qu’ayant comme thème commun la gestion des effluents, étaient relativement disparates en termes de précision (échantillonnage) et de population enquêtée. De plus, certaines zones de l’île ont été plus représentées que d’autres. De ce fait, la typologie reste valable en termes de classification, mais les seuils utilisés pourraient s’avérer décalés lors d’une utilisation plus large. De même, pour les exploitations types définies, si les caractéristiques de gestion sont conservées, les caractéristiques structurelles doivent vraisemblablement être adaptées. Un travail d’ajustement peut donc s’avérer utile dans le cadre de l’utilisation de la typologie pour spatialiser les pratiques de gestion des effluents à la Réunion. Pour poursuivre, il serait pertinent de tester un tel outil, avec le modèle Magma qui lui est associé, dans d’autres contextes que celui de la Réunion. Un travail en région Bretagne où les informations sur les exploitations agricoles sont nombreuses, serait intéressant à mener. Remerciements Pour avoir mené les enquêtes et participé à la construction de cette typologie, nous tenons à remercier Laure Carut, Sophie Chollet, Frédéric Delattre, Jean-Yves Gallo, Pascal Lebret, Manuel Martin, Eric Piquet, Hélène Prêcheur, Luc Rakotomalala , Damien Renault, Sylvie Reynaud, Thierry Vimeux. Nos remerciements vont également à tous les agriculteurs et techniciens des organismes de développement qui ont consacré du temps pour ces enquêtes. Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 15 Thème I Annexe Tableau A1. Productions animales. type Zones principales Ugb totales Porcs (Ugb) Et1 Ia Et2 Volailles (Ugb) Bovins (Ugb) Cirques 10 ±7 10 Tne Ia Cirques 20 ±5 19 Tne Et3 Ia Piémont sud 15 ±5 15 Tn Et4 Ia Cirques 15 ±5 5 Tne Et5 Ib Cirques/piémonts 35 ±10 35 Tne Et6 Ib Cirques 35 ±10 17 Tne 18 Vc Et7 Ib Cirques/piémonts 70 ±30 30 Tne 40 Vc Et8 Ib Cirques/piémonts 130 ±50 55 Tne 75 Vc ou Pp Et9 IIa’ Plaines d’altitude 40 ±30 Et10 IIa Piémonts 15 ±7 Et11 IIa Cirques 12 ±7 12 Tne Et12 IIa Piémonts/canne 12 ±7 12 Tne Et13 IIa Cirques 12 ±7 1E 11 Vc Et14 IIa Piémonts/canne 12 ±7 1E 11 Vc Et15 IIb Plaines d’altitude 80 ±40 80 Vl + G Et16 IIb Piémonts 40 ±10 40 Vl + G Et17 IIb Cirques 25 ±5 25 Tne Et18 IIb Canne 25 ±5 25 Tne Et19 IIb Cirques 35 ±20 17 Tne 18 Vc Et20 IIb Canne/piémonts 40 ±20 25 Tne 15 Vc Et21 IIIa Cirques/piémonts 1 1 Be Et22 IIIb Cirques/piémonts 3 1 Vl + 2 Be Et23 IIIbc Canne/piémonts/cirques 0 Et24 IIIc Canne/piémonts 2 Et25 IIIc Canne 0 Et26 IIIc Canne 0 1 Be 10 Vc 40 Vl + G 15 Vl 2 Be Ugb = unité gros bétail, produisant 73 kg N/an (Institut de l’élevage, 1996) ; Tne = truie naisseur-engraisseur ; Tn = truie naisseur ; Vc = volaille de chair ; Pp = poule pondeuse ; Be = bovin engraissement ; Vl = vache laitière ; G =génisses. 16 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Tableau A2. Productions végétales. Type Sau (ha) Maraîchage (ha) Maïs (ha) Et1 Ia 0,9 0,5 (2) Et2 Ia 1,5 0,2 (1) Et3 Ia 0 Et4 Ia 0,2 0,2 (1) Et5 Ib 1,3 0,6 (2) Et6 Ib 1,7 0,2 (1) Et7 Ib 4,5 0,4 (2) Et8 Ib 4,6 0,6 (2) Et9 IIa’ 25,0 Et10 IIa 4,0 Et11 IIa 3,4 Et12 IIa 3,0 Et13 IIa 2,2 Et14 IIa 3,0 Et15 IIb 23,0 Et16 IIb 8,7 Et17 IIb 6,8 Et18 IIb 8,0 Et19 IIb 5,7 2,7 (5) Et20 IIb 11,0 2,0 (4) 1,0 (2) Et21 IIIa 2,4 1,0 (3) 0,2 (1) Et22 IIIb 5,6 3,0 (6) 0,4 (1) Et23 IIIbc 10,0 4,0 (8) Et24 IIIc 6,6 Et25 IIIc 20,0 Et26 IIIc 80,0 Canne à sucre (ha) Fruitiers (ha) Prairies (ha) Friches (ha) 0,4 0,5 (1) 0,2 (1) 0,8 0,5 0,2 (1) 1,3 0,6 (1) 3,5 4,0 25,0 (10) 0,5 (1) 2,1 (5) 0,5 (1) 3,0 (2) 0,3 (1) 1,0 3,0 (2) 1,2 (4) 1,0 3,0 (2) 23,0 (8) 1,5 (2) 1,7 (2) 5,5 (2) 1,9 (4) 2,7 (2) 2,2 8,0 (5) 3,0 8,0 (5) 0,2 (1) 4,0 (3) 2,0 (2) 5,0 (4) 0,6 (1) 1,0 (1) 17,0 (8) 2,0 (1) 2,0 (1) 75,0 (15) 3,0 (1) 0,2 (1) 1,0 1,0 (1) 1,0 1,0 (1) Sau = surface agricole utile ; ( ) = nombre de parcelles pouvant avoir une gestion indépendante pour les épandages. Tableau A3. Moyens disponibles pour l’épandage d’effluents. Et1 Type Mdo (Uth) Mdo totale (h/j) Ia 1,0 6 Mdo totale (j/semaine) Matériel utilisé pour l’épandage : type, charge utile et statut de propriété 4 Tracteur + tonne 4 000 l (entraide) 3 (dec-jan ; avril-juin) Et2 Ia 1,5 5 3 Tracteur + tonne 4 000 l (propriété) Et3 Ia 1,5 4 4 Tracteur (location) + tonne 4 000 l (propriété Et4 Ia 1,0 5 3 Tracteur + tonne 4 000 l (entraide) + camionette 2,5 t (propriété) Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 17 Thème I Tableau A3 (suite). Moyens disponibles pour l’épandage d’effluents. type Mdo Mdo totale (Uth) (h/j) Mdo totale (j/semaine) Matériel utilisé pour l’épandage : type, charge utile et statut de propriété Et5 Ib 1,5 5 3 Tracteur + tonne 6 000 l (propriété) Et6 Ib 1,5 5 3 Tracteur + tonne 4 000 l (entraide) + camionnette 3,5 t (propriété) Et7 Ib 2,5 5 3 Tracteur + chargeur + tonne 6 000 l + épandeur 6 t (propriété) Et8 Ib 4,0 6 3 Tracteur + chargeur + tonne 8 000 l + épandeur 10 t (propriété) Et9 IIa’ 1,5 3 4 Tracteur + tonne 6 000 l + remorque 4 t (propriété) Et10 IIa 1,0 4 4 Camionnette 2,5 t (propriété) Et11 IIa 2,0 6 5 2 (dec-jan ; avril-juin) Tracteur + tonne 4 000 l (entraide) + camionnette 3,5 t (propriété) Et12 IIa 1,0 6 4 2 (juil-nov) Tracteur + tonne 4 000 l (propriété) Et13 IIa 1,5 6 4 3 (dec-jan ; avril-juin) Camionnette 2,5 t (propriété) Et14 IIa 1,0 6 4 2 (juil-nov) Tracteur + remorque 4 t (propriété) Et15 IIb 2,0 4 4 Tracteur + chargeur + tonne 8 000 l + épandeur 8 t (propriété) Et16 IIb 2,5 4 4 Tracteur + chargeur + tonne 6 000 l + épandeur 6 t (propriété) Et17 IIb 2,0 6 3 2 (dec-jan ; avril-juin) Tracteur + tonne 4000 l (entraide) + camionnette 3,5 t (propriété) Et18 IIb 1,5 5 4 2 (juil-nov) Tracteur + chargeur + tonne 4 000 l + remorque 10 t (propriété) Et19 IIb 2,0 5 3 2 (dec-jan ; avril-juin) Tracteur + tonne 4 000 l + remorque 4 t (propriété) Et20 IIb 2,5 5 4 3 (dec-jan ; avril-nov) 2 (juil ; oct) Tracteur + chargeur + tonne 6 000 l + remorque 10 t + camionnette 3,5 t (propriété) Et21 IIIa 1,0 6 4 3 (dec-jan ; avril-juin) aucun Et22 IIIb 1,5 6 4 2 (dec-jan ; avril-juin) Camionnette 3,5 t (propriété) Et23 IIIbc 3,0 7 4 3 (dec-jan ; avril-nov) 2 (juil ; oct) Tracteur + remorque 8 t + camion 7 t (propriété) Et24 IIIc 1,5 6 3 2 (juil-nov) Tracteur + remorque 8 t (propriété) Et25 IIIc 2,5 7 5 3 (juil-nov) Tracteur + chargeur (propriété) + épandeur 10 t + tonne 10 000 l (location) Et26 IIIc 4,0 8 5 3 (juil-nov) Tracteur + chargeur + tonne 10 000 l (propriété) + épandeur 10 t (location) Mdo = disponibilité de la main-d’œuvre pour l’épandage des effluents ; Uth = unité de travail humain. 18 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Tableau A4. Production, stockage et exportation des effluents. type Estimation* de la production annuelle d’effluent (m3) Stockage lisier ou fientes 3 (m ) Et1 Ia Lp = 150 50 Et2 Ia Lp = 300 Fb = 10 100 Lp = 150 Fp = 120 50 Lp = 100 Fv = 120 30 Et3 Et4 Ia Ia Ib Lp = 550 200 Et6 Ib Lp = 300 Fv = 200 100 Lp = 500 160 Ib Fv = 500 Et8 Ib Lp = 900 300 Fv = 900 (ou FPP = 750) (200) IIa’ Lb = 300 80 Et10 IIa Lb = 60 Fb = 130 10 IIa Lp = 200 40 Et12 IIa Lp = 200 40 Et13 IIa Lp = 10 Fv = 150 10 Lp = 10 Fv = 150 10 Et15 IIb Lb = 600 200 Et16 IIb Lb = 150 Fb = 350 50 IIb Lp = 400 130 Et18 IIb Lp = 400 130 Et19 IIb Lp = 300 Fv = 200 100 Lp = 400 Fv = 160 130 IIb Août-oct Lp = +100 Août-oct Lp = +100 Fp = +100 Juil-déc 80 (au champ) 50 (Pf nc) Lp = +30 Fv = +30 Août-oct Sept-fév Lp = +400 Lp = +100 Juil-déc (piémont) Août-oct (cirques) 80 (Pf nc) Lp = +100 Fv = +100 Août-oct Sept-fév 150 (Pf nc) Lp = +150 Lp = +400 Fv = +300 Août-oct (cirques) Juil-déc (piémont) Sept-fév Lp = +200 Lp = +600 Fv = +800 (Fpp = +700) Août-oct (cirques) Juil-déc (piémont) Sept-fév Août-oct Lp = -500 Lp = -100 Fb = +60 Lp = +100 Août-oct 50 (au champ) Fv = +70 Sept-fév 50 (au champ) Lp = -80 Fv = +100 Juil-déc Sept-fév Lp = -400 100 (Pf nc) Et17 Et20 Lp = +50 80 (au champ) Et11 IIa Périodes d’import/export (localisation) 300 (Pf nc) Et9 Et14 Exportation (+) importation (-) annuelles (m3) 10 (au champ) Et5 Et7 Stockage fumier ou compost (m3) Lp = -100 Fb = +100 Sept-fév Lp = +100 Fv = -100 Août-oct Sept-fév Lp = +100 Août-oct 80 (Pf nc) 60 (Pf nc) Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France 19 Thème I Tableau A4 (suite). Production, stockage et exportation des effluents. type Estimation* de la production annuelle d’effluent (m3) Stockage lisier ou fientes 3 (m ) Stockage fumier ou compost (m3) Exportation (+) importation (-) annuelles (m3) Périodes d’import/export (localisation) Et21 IIIa Fb = 10 10 (au champ) Fv = -30 Sept-fév Et22 IIIb Fb = 40 40 (au champ) Fv = -80 Lp = -50 Sept-fév Août-oct Et23 IIIbc Lp = -100 Fv = -250 Juil-déc Et24 IIIc Lp = -150 Juil-déc Et25 IIIc Lp = -400 Fv = -50 Juil-déc Et26 IIIc Lp = -1500 Fv = -100 Juil-déc Fb = 20 20 (au champ) Lp = lisier de porc ; Lb = lisier de bovin ; Fpp = fientes de poules pondeuses ; Fp = fumier de porc ; Fv = fumier de volaille ; Fb = fumier de bovin ; ( ) = effluent en faible quantité par rapport à la production totale d’effluent de l’exploitation type ; Pf nc = plateforme non couverte. * calculs effectués d’après Aubry, Paillat et Guerrin (2001). Valeurs initiales des stocks d’effluents Pour réaliser les simulations avec Magma, il est nécessaire d’initialiser les stocks en début de simulation (i.e. pour t=0, correspondant par convention au 1er janvier de la première année simulée). Nous proposons les valeurs suivantes (en % de la capacité de stockage) compatibles avec les périodes de besoin des cultures utilisatrices (Aubry, Paillat et Guerrin, 2001) : – 10 % pour le lisier de porc, correspondant au début de remplissage, les fosses ayant été vidées en fin de campagne sucrière (décembre) ; – 80 % pour les fumiers de bovin, de volaille et de porc et les composts, ces produits étant majoritairement utilisés à partir de février sur cultures maraîchères ; – 50 % pour le lisier de bovin souvent utilisé régulièrement toute l’année. Besoins en azote des prairies Dans les systèmes fourragers, nous considérons que les vaches laitières sont sur pâturage productif 50 % du temps en zone de prairies d’altitude (Et9 et Et15) et 25 % du temps en zone de piémont (Et10 et Et16). Il est donc nécessaire de diminuer les besoins annuels des prairies, initialement à 350 kg N/ha, des restitutions par les animaux. Les besoins azotés des prairies en effluents ou engrais, en tenant compte des restitutions, sont donc de 300 et 250 kg N/ha pour Et9, Et10 et Et15, Et16, respectivement. Ces caractéristiques jouent sur les quantités d’effluent potentiellement importées. 20 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Tableau A5. Modes de gestion actuels des effluents et alternatives possibles pour les exploitations types relevant du type I. Et1 Et2 Et3 Et4 type Stratégies actuelles Alternatives Ia Lp sur maraîchage si périodes possibles, sinon épandage sur friches 1. Adhésion à une unité de traitement avec récupération de 50 % des produits solides Lp à la ravine si problème de disponibilité en matériel 2. Compostage individuel avec bagasse ou paille de canne + mise en culture de 50 % des friches Fb sur maraîchage 1. Lp sur prairie ou maraîchage si périodes possibles + exportation locale, sinon épandage sur friches Adhésion à une unité de traitement sans récupération des produits solides 2. Compostage individuel avec bagasse ou paille de canne + exportation compost 3. Mise en culture de 50 % des friches Exportation locale du Lp (canne, prairie) et du Fp (maraîchage) 1. Elevage sur litière si problème d’écoulement du lisier Lp à la ravine si problème d’écoulement et de disponibilité en matériel 2. Location de terres d’épandage (canne) 3. Adhésion à une unité de traitement sans récupération des produits Fv sur maraîchage + exportation locale 1. Adhésion à une unité de traitement sans récupération des produits 1. Adhésion à une unité de traitement avec récupération de 25 % des produits solides Ia Ia Ia Lp à la ravine si problème d’écoulement et de disponibilité en matériel Et5 Et6 Et7 Ib Ib Ib Lp sur friches, fruitiers et maraîchage + exportation locale sur maraîchage dans les cirques, sur canne en piémont 2. Mise en culture de 50 % des friches Lp à la ravine si problème d’écoulement (fréquent) 3. Location de terres d’épandage (si zone canne) Fv sur maraîchage + exportation locale 1. Lp sur friches et fruitiers + exportation locale (maraîchage) Adhésion à une unité de traitement sans récupération des produits 2. Mise en culture de 50 % des friches Lp à la ravine si problème d’écoulement et de disponibilité en matériel (fréquent) 3. Compostage individuel Fv + Lp avec bagasse ou paille de canne + exportation compost (80 %) Fv sur maraîchage + exportation locale 1. Lp sur friches et fruitiers + exportation locale sur maraîchage dans les cirques, sur canne en piémont Adhésion à une unité de traitement sans récupération des produits 2. Compostage individuel Lp avec bagasse ou paille de canne + exportation compost (80 %) Fv sur maraîchage + exportation locale 1. Lp sur friches + exportation locale sur maraîchage dans les cirques, sur canne en piémont Adhésion à une unité de traitement sans récupération des produits 2. Unité de traitement individuelle (ou entre quelques gros producteurs d’effluents) avec compostage des co-produits + exportation Lp à la ravine si problème d’écoulement (fréquent) Et8 Ib Essai de transformation individuelle Fv + Lp avec bagasse ou copeaux 3. + exportation du compost en partie à grande distance (> 50 km) Actes du séminaire, 19-20 juin 2002, Montpellier, France Recherche de débouchés pour Fv et compost même à grande distance (> 50 km) 21 Thème I Tableau A6. Modes de gestion actuels des effluents et alternatives possibles pour les exploitations types relevant du type II. Et9 Et10 type Stratégies actuelles Alternatives IIa’ Lb sur prairies 1. Importation de Lp 2. Paillage partiel des Vl et fabrication de compost épandu sur prairies 1. Mise aux normes des bâtiments d’élevage (fosse adaptée, aires couvertes) IIa Lb sur prairies Lb à la ravine si problème de disponibilité en matériel (fréquent) 2. Et11 IIa Importation de Lp Fb sur maïs et canne 3. Compostage du Fb pour épandage sur prairies Lp sur maraîchage, maïs et friches 1. Adhésion à une unité de traitement avec récupération de la totalité des produits solides Lp à la ravine si problème de disponibilité en matériel 2. Mise en valeur de 50% des friches + importation Fv ou compost Et12 IIa Lp sur canne + exportation locale 1. Adhésion à une unité de traitement pour traiter la moitié du Lp avec récupération des produits solides pour la replantation canne Et13 IIa Lp sur friches 1. Compostage Lp et Fv Fv sur maraîchage 2. Mise en valeur de 50% des friches Lp sur canne 1. Importation de Lp 1. Importation de Lp ou Fpp 2. Paillage partiel des Vl et fabrication de compost épandu sur prairies Lb sur prairies, maïs et canne 1. Importation de Lp Fb sur maïs et canne + exportation 2. Compostage du Fb pour épandage sur prairies + exportation (1/3) Lp sur fruitiers et friches + exportation locale (maraîchage) 1. Compostage individuel Lp avec bagasse ou paille de canne Importation Fv ou compost pour maraîchage 2. Adhésion à une unité de traitement pour traiter la moitié du Lp avec récupération des produits solides pour le maraîchage 3. Mise en valeur de 50 % des friches + importation Fv et compost 1. Adhésion à une unité de traitement pour traiter la totalité du Lp avec récupération des produits solides pour le maraîchage 2. Mise en valeur de 50 % des friches 1. Adhésion à une unité de traitement pour traiter la totalité du Lp avec récupération des produits solides pour le maraîchage 2. compostage individuel (Fv + Lp) avec bagasse ou paille de canne Et14 IIa Fv sur canne + exportation Et15 Et16 Et17 IIb IIb IIb Lb sur prairies Et18 IIb Lp sur canne Et19 IIb Lp sur friches + exportation locale (maraîchage) Fv sur maraîchage Essai de transformation individuelle Fv + Lp avec bagasse ou copeaux Et20 IIb Lp sur canne Fv sur maraîchage et maïs 22 Modélisation des flux de biomasse et des transferts de fertilité Thème I Tableau A7. Modes de gestion actuels des effluents et alternatives possibles pour les exploitations types relevant du type III. Et21 type Stratégies actuelles Alternatives IIIa Fb sur maraîchage 1. Importation de compost Fb sur maraîchage 1. Importation de Fv même à grande distance Augmentation de l’atelier bovin + mise en valeur de 80 % des friches (maraîchage et fourrages) 2. Compostage de déchets animaux et végétaux Importation de Lp localement 3. Importation de compost Importation Lp sur canne et fruitiers 1. Importation de compost Fb sur replantation canne 1. Importation Fv sur replantation canne Fertilisation minérale dominante 2. Prêt de terres pour l’épandage de Lp Fertilisation minérale dominante 1. Importation compost sur maraîchage Importation locale Lp sur canne et fruitiers 2. Prêt de terres pour l’épandage de Lp Importation locale de Fv Et22 Et23 IIIb IIIbc Importation Fv sur maraîchage Et24 IIIc Importation locale Lp sur canne et fruitiers Et25 IIIc Importation Fv sur maraîchage et replantation canne Et26 IIIc Fertilisation minérale dominante 1. Importation compost sur maraîchage Importation locale Lp sur canne et fruitiers 2. Prêt de terres pour l’épandage de Lp Importation Fv sur maraîchage et replantation canne Bibliographie AUBRY C., 1995. Gestion de la sole d’une culture dans l’exploitation agricole. 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