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Nadia Ahmane (Presse) 06 03 51 48 20 – [email protected] Frédéric Jessua (spectacle) 06 80 17 88 18 – [email protected] 2 Objectifs du projet Proposer un diptyque composé du « Chanteur d’opéra » et de « Musique ». Opposer le parcours de figures artistiques, un chanteur et une chanteuse lyriques, à travers ces deux pièces courtes écrites par le dramaturge allemand Frank Wedekind. Les mêmes acteurs jouent les deux pièces. Mettre en parallèle les parcours d’un chanteur et d’une chanteuse lyrique, personnages principaux de deux pièces courtes de Frank Wedekind écrites entre 1897 et 1906. Les œuvres sont une réflexion profonde sur l’art et les interdits imposés par une société en fin de course. Le Suicide (Georg Grosz – 1917) 3 Sommaire Présentation de la pièce .…………….………………….. P.4 Intentions .…………….………………………………… P.5 L’auteur…………..…………………………….…….…. P.7 Frédéric Jessua…………………………………………… P.8 Générique, objectif du projet & Contacts…………………. P.9 Le péché (Franz Von Stuck – 1900) 4 Présentation de la pièce « Le Chanteur d’Opéra n’est ni une bouffonnerie, ni une pièce de salon, mais le choc entre une intelligence brutale et différentes passions aveugles. » Frank Wedekind Composée en 1897, publiée en 1899 puis jouée pour la première fois en décembre de cette même année, Le Chanteur d’Opéra assure la renommée de Frank Wedekind comme auteur dramatique. Elle est en effet la première pièce de l’auteur portée sur scène et sera son œuvre la plus représentée de son vivant. Comme à l’accoutumée, Frank Wedekind tire à boulets rouges sur les carcans de la société. Voulant absolument être joué, il a choisi cette fois-ci de camoufler la dimension polémique de ses propos sous le procédé du théâtre dans le théâtre et a eu recours à la figure de l’artiste (en l’occurrence un chanteur d’opéra). « Je ne me suis pas placé sur le marché, on m’a découvert. Il n’y a pas de génies méconnus. Mais voilà, nous ne sommes pas les maîtres de nos destins ; l’homme est né pour être esclave ! » Gerardo in Le Chanteur d’Opéra F.W. Véritable satire de la passion, cette pièce est une tragique histoire d’amour narrant les mésaventures d’un homme pétri de certitudes, qui passe à côté de la vie en s’abritant derrière ses obligations artistiques. Les thèmes de la clairvoyance, de l’aveuglement, du sacré et du profane sont ici traités avec une efficacité dramatique intense. Le ton est désinvolte, cynique, et conduit inévitablement à la tragédie. En effet, Wedekind mêle à la violence de ses diatribes contre l’aveuglement, une lucidité sans concession : si l’existence du chanteur fait croire à son entourage que le monde peut changer, son attitude et ses propos disent cruellement le contraire. Pire, la bienveillance de ce « visionnaire » s’avère fatale lorsqu’il décide de faire tomber les masques. En s’abritant derrière son art après avoir capté l’attention du public, Gerardo laisse son public exsangue. Auprès de lui, tout n’est qu’illusion provisoire ; la passion brûlante ne se transformera pas en amour solide et tout se consumera très vite, laissant de nouveau place au quotidien sans démesure. Une parabole de l’art et des artistes? « J’ai la certitude que dans salle plus personne ne fait attention à ce que nous jouons vraiment. Si les gens y faisaient attention, ils s’enfuiraient ». Gerardo in Le Chanteur d’Opéra F.W. Gerardo, artiste adulé et envié, se présente lui même comme un objet trompeur et victime de projections en tout genre, qui le sortent de sa condition humaine. Le Chanteur d’Opéra propose ainsi une riche réflexion sur le statut d’artiste et le rôle que tient l’art au sein de notre société. Frédéric Jessua « L’amour est une vertu bourgeoise ! L’amour est une planque pour les pantouflards et les lâches. Quand deux êtres se rencontrent, ils savent exactement ce que chacun peut donner. Ils n’ont pas besoin d’amour pour cela ». Gerardo dans Le Chanteur d’Opéra, F.W. 5 Intentions « L’intérêt se fixe sur notre vie privée de façon aussi convulsive que sur nos prestations. Chacun de nos souffles appartient au public, et parce que nous nous produisons pour de l’argent, on ne sait jamais si on doit nous encenser ou nous mépriser. » Gerardo in Le Chanteur d’Opéra, F.W. Le Chanteur d’Opéra est une pièce qui questionne les relations qu’entretiennent les artistes et le public d’art, au sein d’une société hiérarchisée. En disséquant les attitudes de chacun, Wedekind montre comment la notion de réussite, à priori étrangère à cette discipline, vient s’immiscer dans ce duo, le rendant infernal. Plus encore, l’artiste « accompli » apparaît comme étant celui qui est convoité de façon plus ou moins rationnelle par son public. Aussi, mon intérêt se tourne-t-il vers le public, à qui je souhaite proposer une réflexion sur la notion de réussite, pour peut être l’amener à se questionner sur les motivations qui l’amènent au théâtre. Mais cette pièce est surtout (et avant tout) une très belle et intense histoire d’amour, qu’il sera question de raconter avec toute la subtilité et la sensibilité qu‘elle mérite. « Tu ne peux pas te séparer de moi sans me tuer. Ce ne sont pas des mots, je ne te menace pas, c’est comme ça ! Je le sais parfaitement comme je sens battre mon cœur : je suis morte si je ne t’ai plus. Alors, emmène-moi ! C’est ton devoir d’humain ! Ne serait-ce que pour peu de temps. » Hélène Marova in Le Chanteur d’Opéra, F.W. Pour mettre en valeur la force dramatique de Wedekind, je souhaite insister dans mon travail avec les acteurs, sur la traduction scénique de la lucidité et de la passion des personnages. Il s’agira de faire face sans détour à la violence qu’elles suscitent. En effet pour moi, même si cette pièce peut prendre par moment des allures de comédie « boulevardière » (dans le sens noble du terme), il s’agit avant tout d’un véritable brûlot. Sans chercher à orienter ou provoquer la réaction du spectateur, je souhaite traduire scéniquement l’ambivalence extrême des situations proposées. Nous chercherons donc à construire progressivement les situations d’affrontement contenues dans la pièce, dans une volonté d’authenticité, d’intensité et de précision. Nous prendrons soin de laisser libre l’action sur le plateau pour laisser la place à des surprises, des « accidents », des renouvellements de parcours, de telle sorte que l’attention du spectateur soit mobilisée et complice de ce qui se trame sur scène. Le temps tient une place importante dans Le Chanteur d’Opéra. Gerardo, le héros, vit une véritable course contre la montre (un compte à rebours pour être précis) que je souhaite réaliser concrètement par la présence d’une horloge sur scène, prise en compte dans le jeu des acteurs. « C’est la dernière fois que je t’implore ! Demande ce que tu veux ! Mais pas ça ! Pas de mourir ! Tu ne sais pas ce que tu fais ! Tu as perdu la tête ! Tu n’es plus maître de toi ! Pour la dernière fois ! Tu me détestes parce que je t’aime ! Ne laisse pas faire le temps ! — Sauve-moi ! Sauve-moi ! » Hélène Marova in Le Chanteur d’Opéra, F.W. 6 Le Chanteur d’Opéra a été écrit lors d’unes de ces périodes que l’on qualifie a posteriori de « transitions » (en l’occurrence à la fin du 19 ème siècle), parce qu’aucun événement « conséquent » n’y voit le jour. Cependant, ces périodes n’en sont pas moins fondatrices : elles donnent le ton pour les années à venir, et sont annonciatrices de bouleversements très proches ; de cette constatation, me vient l’envie, de travailler sur le confinement et l’ouverture afin de créer une atmosphère d’étrangeté. Je souhaite que le public perçoive cette atmosphère particulière dès le lever de rideau. Ainsi, le décor unique dans le « genre salon d’hôtel » tel que décrit par Wedekind, tout en étant réaliste, doit être à la fois familier et étranger, rassurant et oppressant. Le confort et le luxe exposés sur scène ne pourront pas être pleinement acceptés comme tels. « Voyez vous, on monte chaque année dix mauvaises nouveautés, elles sont devenues impossibles après la seconde représentation, et une fois tous les dix ans une bonne, qui se tient. Et cet opéra est bon, il est fait pour la scène, il remplira les caisses. Et pourquoi n’a-t-il pas encore été représenté ? Parce que je n’existe pas sur le marché ». Professeur Dühring in Le Chanteur d’Opéra, F.W. Ainsi, au delà des rapports établis par la pièce entre les personnages, nous nous attèlerons à placer imperceptiblement notre héros dans un déséquilibre constant qui tendra vers l’isolement. Les costumes seront proches de « l’uniforme », les maquillages seront contrastés, les lumières proposeront des sources artificielles et réalistes afin de créer un ensemble esthétique créant une atmosphère inquiétante. Dans ce but, pour la réalisation, il me semble intéressant de prendre comme base de travail le « Jugendstil » et la « Sezessionsstil » (respectivement l’Art Nouveau en Allemagne et en Autriche) : une période qui a donné naissance à une architecture osée, annonciatrice de formes nouvelles, travaillant sur des lignes courbes et une refonte complète des perspectives. Ce mouvement artistique cherche à scandaliser et épater son époque, sans pour autant bouleverser le pouvoir en place. Une attitude chère à Frank Wedekind… Frédéric Jessua « Notre art n’est pas un combat des artistes modernes contre les anciens, mais la promotion des arts contre les colporteurs qui se font passer pour des artistes et qui ont un intérêt commercial à ne pas laisser l’art s’épanouir. Le commerce ou l’art, tel est l’enjeu de notre Sécession. Il ne s’agit pas d’un débat esthétique, mais d’une confrontation entre deux états d’esprit ». Hermann Bahr, critique littéraire autrichien, 1903. Façade de l’atelier Elvira à Munich (August Endell – 1898) 7 Frank Wedekind Un précurseur insaisissable (1864-1918) Né en 1864 à Hanovre, il compose sa première pièce (en huit actes) à l’âge de treize ans ; il abandonne ses études pour écrire, et rompt avec son père ; à la mort de celui-ci son héritage lui permet de poursuivre sa passion ; il voyage à Londres, Paris, se lie d’amitié avec Strindberg (fait enfant à sa femme), retourne en Allemagne où il collabore à une revue satyrique, doit fuir en Suisse après avoir composé un pamphlet contre l’empereur, retourne en Allemagne pour se livrer aux autorités (il n’assistera pas à la première du Chanteur d’Opéra), connaît le succès avec « L’Eveil du Printemps », devient comédien et joue dans ses pièces, chante et s’accompagne à la guitare dans des cabarets, se marie à quarante ans avec une femme de vingt avec qui il aura deux enfants ; devient artiste associé à Berlin sous la direction de Max Reinhardt qu’il quitte au bout d’un an, s’attire les foudres de la censure avec ses pièces jusqu’à ce qu’elles soient jugées « indésirables », parachève son chef d’œuvre « Lulu » après 2 versions, se sépare de sa jeune épouse (qui fait une tentative de suicide) et quelques mois après, meurt en 1918 à Munich à l’âge de 54 ans des suites d’une appendicite mal soignée. Frank Wedekind (1911) Avec son style si particulier, plus du tout naturaliste et pas encore surréaliste, Frank Wedekind, tout au long de son œuvre, ne cessera de mettre en avant les failles, les habitudes prises par la classe dominante ; ses diatribes contre le pouvoir politique en place et celui de l’argent, s’avèreront, l’année de sa mort en 1918, d’une justesse et d’une clairvoyance impressionnantes : une société cloisonnée, un régime impérial, en quelques mois voleront en éclats… Principales œuvres Le Jeune Monde, 1890 L'Éveil du printemps, tragédie enfantine, 1891 L'Esprit de la terre, 1895 Le Chanteur d’Opéra 1897 Le Marquis von Keith, 1901 La Boîte de Pandore, 1902 Le Roi Nicolo ou Ainsi va la vie, 1902 Mine-Haha, 1903 Musique, 1906 Sur l'érotisme, 1906 La Danse macabre, 1906 Lulu, une tragédie monstre, 1911 Franziska, 1912. Le Château de Wetterstein, 1912. 8 Frédéric Jessua Il se forme au sein du Studio 34 (promotion 2000), au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (mise en scène 2011) et la Belle Ouvrage (en production 2010). Il a suivi des stages de jeu avec Edward Bond (en anglais) et Jean-Pierre Garnier. Bilingue en anglais, il traduit une pièce élisabéthaine, The Changeling de Middleton et Rowley. Cofondateur la compagnie acte6, il participe à la création des spectacles de la troupe en tant que comédien et directeur de production ; il se lance dans la mise en scène en 2007 puis Il fonde sa structure en 2011 : LA BOITE à outils. En 2008, il découvre le répertoire du Théâtre du Grand Guignol qui le passionne pour ses similitudes avec le format et l’intensité dramatique des séries télévisuelles contemporaines. Il met en scène 7 pièces de ce répertoire qu’il présente sous forme de «séries théâtrales» dont l’une d’entre elle s’est jouée en 2013 au Théâtre 13. Il participe à l’élaboration et au développement du Festival NTP en Anjou, en tant que metteur en scène, comédien et responsable de production. Il écrit, son premier texte, basé sur son expérience en intervention chez les Pompiers de Paris, avec lequel il se produit seul en scène au Ciné 13 Théâtre (2011). Il se rend régulièrement en Suisse où il se produit comme comédien ou metteur en scène. Il est également photographe et batteur. Il est titulaire d’une Maitrise de Gestion de l’Université Paris IX Dauphine. Il met en scène Wake Up d’après Lana Wachowski au Festival Impatience et La Loge (2014), Kurt Cobain (peu importe tant pis) d’après les écrits et la musique de Kurt Cobain à La Loge avec le soutien du CENTQUATRE (2013), Othello d’après William Shakespeare au festival NTP (2013), Grand Guignol (2 pièces du répertoire) au Théâtre 13 (2013), Tailleur pour Dames de Georges Feydeau au Festival NTP de Fontaine-Guérin (2011) puis au Théâtre Berthelot Montreuil et au Théâtre Sorano Toulouse (2012), La Chambre d'Harold Pinter au Théâtre du Moulin-Neuf (2011), Les Détraquées d'Olaf et Palau au Théâtre Berthelot (Montreuil), au Ciné13 Théâtre, à La Loge Théâtre et au Théâtre 13 (2009-2013), L'Atroce Volupté de Georges Neveux et Max Maurey au Théâtre du Beauvaisis et au Cine13 Théâtre et au Théâtre du Ranelagh (2009), Tics de René Berton au Théâtre du Moulin-Neuf (2008), Jules César de William Shakespeare au Théâtre 14 (2008), Gabegie 11 de Jean-François Mariotti au Studio de l’Ermitage (2008), Le Misanthrope de Molière au Théâtre Berthelot de Montreuil (2007) et Le Roi Lear de William Shakespeare au Théâtre du Moulin-Neuf (2006). Il organise à Paris en 2009 un festival de deux mois autour du Grand Guignol au Ciné13 Théâtre et en 2011 un festival d’écriture contemporaine autour des Faits Divers au Ciné13 Théâtre également. Comme acteur il joue sous la direction de Sébastien Rajon, Frédéric Ozier, Franck Berthier, Valia Boulay, Yves Burnier, Jean-François Mariotti, Isabelle Siou, Carole Anderson, Léo Cohen-Paperman, Lazare Herson-Macarel, Sacha Todorov et Jo Boegli, en se produisant entre autre au Théâtre 13, à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet, à l’Espace la Comédia, au Théâtre 14, à l’Etoile du Nord, au Ciné13 Théâtre, au Théâtre des Déchargeurs, au Théâtre du Ranelagh et au Théâtre de la Tempête. Il anime des ateliers d’acteurs : écriture et l’improvisation au Théâtre Romain Rolland de Villejuif, sur le Grand Guignol au Théâtre du Beauvaisis, sur Shakespeare et Claudel au Studio 34 à Paris, sur les monologues au Théâtre 13. Enseignant il anime des ateliers au LFTP, au Studio de Formation de Vitry, à La Loge, au théâtre 13 au TPR en Suisse. Il intervient en milieu scolaire au Théâtre de l’Odéon,au Théâtre du Beauvaisis, au Théâtre de Rungis et à l’Etoile du Nord. Au cinéma il joue sous la direction de Norman Jewison, Jacques Bral et Sarah Léonor. A la télévision pour le compte du Vrai Journal de Karl Zéro et de Groland sur Canal Plus, et à des caméras cachées pour le compte du Grand Piège sur M6. 9 Générique Meyerhold (Boris Grigoriev – 1916) Le Chanteur d’Opéra (Die Kammersänger) Texte Frank Wedekind Traduction Louis-Charles Sirjacq - Mise en scène & décor Frédéric Jessua - Lumière Marinette Buchy & Frédéric Jessua Avec (par ordre d’entrée en scène) : Un garçon d’étage Léonard Bourgeois-Tacquet - Un garçon d’ascenseur Frédéric Jessua - Oskar Gerardo Matthieu Dessertine -Miss Cœurne Lou Joubert - Le Professeur Dühring Jean-Claude Bonnifait - Une Professeure de piano Moïra Dalant ou Julia Lacoste - Hélène Marova Elsa Grzeszcak Müller, le Directeur de l’hôtel Frédéric Jessua Durée : 50 minutes 10/12 avenue Rachel – 75018 Paris www.la-bo.eu 10