Explication de vote de Damien ABAD pour le groupe UMP lors du
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Explication de vote de Damien ABAD pour le groupe UMP lors du
Explications de vote pour le Groupe UMP Sur le projet de loi consommation Par Damien Abad Le mercredi 3 juillet 2013 Monsieur le Président, Monsieur le Ministre, Mes chers collègues, Ce projet de loi consommation est certainement une nouvelle occasion manquée pour le Gouvernement. Une occasion manquée de faire preuve d’ouverture vis-à-vis de l’opposition, de courage vis-à-vis des Français et d’efficacité vis-à-vis des consommateurs et des entreprises. Une occasion manquée d'abord avec l'opposition. La vérité est que vous et votre Gouvernement, vous avez préféré briser le consensus qu’il y aurait pu avoir sur un tel projet de loi, en décidant de rejeter 98% des amendements de l’opposition, alors que notre souhait était de travailler dans un esprit constructif pour la protection du consommateur, comme nous l'avions d'ailleurs déjà fait au moment du PJL Lefebvre. 1 De plus, Madame le Ministre de l’artisanat, du commerce et du tourisme, vous vous êtes contentée de faire un mauvais « copiécollé » des propositions de l’UMP, notamment de nos collègues Fasquelle et Siré, en reprenant à votre compte l’extension de la protection des indications géographiques aux produits non alimentaires ou encore en créant ce fameux label « fait maison » qui est davantage du sous vide réchauffé que du « fait maison ». Quant à vous, Monsieur le Ministre, nous avons été frappés par votre double langage sur l’Europe. Un jour, vous critiquez la Commission dans la presse, en la pointant du doigt comme responsable de la plupart des maux de la France. Le lendemain, vous vous réfugiez dans l'hémicycle derrière cette institution comme une forteresse. On en a eu l’illustration la plus flagrante lors des débats sur l'étiquetage de la viande initiée par notre collègue Marc Le Fur. Une occasion également manquée avec les Français. La vérité est que vous avez trompé les Français en affirmant que ce projet de loi allait soutenir leur pouvoir d’achat. Comment pouvez-vous prétendre cela alors qu’un français sur deux ne partira pas en vacances cet été, tout simplement parce qu’une fois tous les impôts payés, ils n’ont plus rien pour finir le mois ? 2 Et que le seul levier qu’ils avaient, à savoir faire des heures supplémentaires, vous l’avez brisé par pure idéologie. Comment pouvez-vous prétendre vous attaquer aux dépenses contraintes comme vous le dites alors que dans votre projet de loi, il n’y a rien sur les produits de première nécessité, rien sur les communications électroniques, rien sur le logement et rien sur la question énergétique alors même que la consommation est en crise, et que la France est rentrée officiellement en récession ? Quant à la remise en cause du principe d’annualité dans les contrats d’assurance, vous faites fausse route car, et comme nous vous l’avons répété à maintes reprises avec notre collègue C. Vautrin, les surcoûts engendrés par la mise en place d’un tel dispositif seront automatiquement répercutés sur les assurés. Vous le voyez, présenter votre projet de loi comme un moyen d’améliorer la croissance et l’emploi, c’est une tromperie. Une tromperie qui, à défaut d’être passible d’une sanction administrative, risque fort bien de faire l’objet d’une sanction électorale future. 3 Une occasion encore manquée avec les consommateurs. On le voit à travers deux exemples : l’action de groupe et le fichier positif. La vérité est que, dans la mise en place de votre action de groupe, vous avez privilégié les associations de consommateurs au détriment des consommateurs eux-mêmes. Cette action de groupe « low cost », est à la fois inefficace, inapplicable et peut-être même inconstitutionnelle. Inconstitutionnelle, car l’exclusivité confiée aux associations de défense des consommateurs apparait manifestement contraire au principe d’égalité devant la justice et au droit à un recours juridictionnel effectif. Inefficace, comme le soulignent déjà les associations de consommateurs qui n’auront ni les capacités financières ni les capacités juridiques pour mener à bien une telle procédure. Inapplicable comme le montre l’action de groupe simplifiée déposée par voie d’amendement par M. le Rapporteur. L'action de Groupe Hamon, trop complexe, a ainsi subi un enterrement de 1ère classe par l'action de groupe Hammadi qui ellemême a été vidée de sa substance lors de son examen en séance. Résultat des courses : nous avons deux actions de groupe concurrentes et totalement illisibles pour les consommateurs. 4 Vous avez également préféré choisir de mettre en place un fichier positif dont le dispositif est lourd, couteux et dont l'efficacité pour réduire sur le surendettement est fort limitée, si l'on en croit les exemples étrangers. Une occasion enfin manquée avec les entreprises et les professionnels. La vérité est que vous avez préféré un choc de complexification plutôt qu’un choc de simplification tout ça au détriment des entreprises. Après le matraquage fiscal de l’été dernier, nous avons droit cet été au matraquage administratif des entreprises. Ainsi, plus de 50% des articles de ce projet de loi portent en réalité sur le renforcement du pouvoir administratif et sur les sanctions qui sont parfois complètement disproportionnées. Vous préférez la sanction à la médiation en laissant planer sur nos entreprises une présomption de culpabilité. Vous avez compris, mes chers collègues, ce projet de loi, c’est un peu la désillusion pour tous : les Français, les consommateurs, les associations et les entreprises. 5 Nous sommes face à un texte a minima qui, dans le meilleur des cas, ne sert à rien, et dans le pire des cas, aura des effets contreproductifs, créant un climat de défiance généralisée. C’est pour toutes ces raisons, mes chers collègues, que le Groupe UMP votera contre ce texte. 6