le rire recherché chez feydeau

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SOMMAIRE
P 3 ….....................................................Résumé
P 4 …......................................................Repères Chronologiques
P 5 …......................................................Note d'intention
p 6 ….......................................................L'Esthétique
p 7 ….......................................................La Musique
P 8 …......................................................La Condition des femmes au 19è
P 9 …......................................................L'Amour ou l'argent
P 10 …....................................................Le Rire recherché chez Feydeau
P 11 …....................................................Exercices
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RÉSUMÉ
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Lucette Gauthier, chanteuse de cabaret est heureuse, elle vient de retrouver son Bois d' Enghien
dont elle est folle amoureuse et qui venait de disparaître depuis 15 jours.
Seulement si Bois d' Enghien est revenu c'est pour rompre. Il doit en effet se marier aujourd'hui
avec la jeune et riche Viviane Duverger. Il va tenter d'annoncer la fâcheuse nouvelle à Lucette avec l'aide
de personnages comme Ignace de Fontanet, un ami gentil mais malodorant ou comme De Chenneviette,
l'ex-amant dépensier de Lucette. Mais il trouvera également sur son passage de gros obstacles comme le
Général Irrigua, un sud-américain à l'accent à couper au couteau, fou amoureux de Lucette, Bouzin, un
clerc de notaire aux ambitions de chansonnier et La Baronne, sa future belle-mère aux intentions
quelques fois lubriques.
Bois d'Enghien va s'enfoncer dans son mensonge, pour finir démasqué au grand jour, devant tout
ce beau monde. Il faudra la jeunesse et la gourmandise de Viviane Duverger pour accepter en fin de
compte un mari au passé sulfureux, mais comme elle même le dit très bien : « Pourquoi désire-t-on une
chose ? C’est parce que les autres la désirent… Qu’est-ce qui fait la valeur d’un objet ? C’est l’offre et la
demande ... »
Feydeau atteint avec cette pièce la perfection dans l’art du vaudeville. La profusion de
personnages, de quiproquos, de situations extravagantes sont autant de terrains de jeu où peuvent
s’exprimer toute la folie et l’inventivité d’une troupe.
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REPÈRES CHRONOLOGIQUES
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GEORGES FEYDEAU
HISTOIRE DE FRANCE
1862 Naissance
1852 -1870 Second Empire
1870 - 1914 Troisième République
1873-1896 Grande dépression, période de crise économique et
sociale.
Juin 1881 loi Jules Ferry sur la gratuité de l'enseignement
primaire.
Juillet 1881 loi libérale sur la presse.
1882 Par la Fenêtre première pièce
1884 Secrétaire général du Théâtre de la
Renaissance
1886 Première de sa pièce Tailleur pour dames.
Il renonce à ses fonctions de Secrétaire Général
1889 Il se marie avec Marie-Anne Carolus-Duran
dont il aura 4 enfants
1892 Succès
1894 Un Fil à la patte
Mars 1882 loi Jules Ferry (obligatoire et laïque) sur l'école
primaire obligatoire et laïque.
Mars 1884 Loi Waldeck-Rousseau, elle autorise les syndicats
professionnels.
Juin 1885 funérailles nationales de Victor Hugo, inhumé au
Panthéon de Paris
1889 Exposition universelle à Paris. Construction de la Tour Eiffel.
Septembre1894 début de l'affaire Dreyfus, militaire français
soupçonné d'espionnage au profit de l'Allemagne.
Décembre 1894 Dreyfus est condamné à la déportation.
1895 Création de la CGT (Confédération générale du travail).
Janvier 1898 Émile Zola publie dans l'Aurore, J'accuse, texte en
faveur de Dreyfus.
Août-septembre 1899 second procès d'Alfred Dreyfus, il est
condamné puis gracié.
Création de l'usine Renault 1899
Juin 1900 Jeux olympiques à Paris.
Juillet 1900 Inauguration de la première ligne du métropolitain à
Paris.
Septembre 1900 loi des 11 heures, loi de Millerand abaissant la
durée du travail à onze heures.
1900 Exposition universelle à Paris.
1904-1907 Vague
manifestations.
importante
de
grèves
ouvrières
et
de
Décembre 1905 Loi sur la séparation de l'Église et de l'État. Fin
du régime concordataire de 1801.
Juin 1908 Inhumation d'Émile Zola au Panthéon de Paris
1909 Séparation avec sa femme
1910 Loi sur les retraites à 65 ans
Juin 1914 Attentat de Sarajevo en Bosnie-Herzégovine contre
l'héritier du trône d'Autriche-Hongrie, François-Ferdinand.
Août 1914 La France décrète la mobilisation générale.
1916 divorce
1919 Premier Symptômes de syphilis (troubles
psychiques)
en octobre, il est admis en maison de santé à
Rueil Malmaison
1921 Mort de Georges Feydeau
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Février 1916 Début de l'offensive allemande à Verdun
Novembre 1918 Signature de l'armistice, fin de la Première
Guerre mondiale.
1920 en France Dada s'essouffle, André Breton trouve que
« Dada tourne en rond ». Louis Aragon, dans son Projet d'histoire
littéraire contemporaine, fait mourir dada dès 1921-1922.
NOTE D'INTENTION
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Nous ne cherchons pas à établir le spectacle dans une époque donnée. Nous travaillons sur une
esthétique théâtralisée. Les personnages, poussés jusqu’au bout d’eux-mêmes dans cette pièce, sont
incarnés en ce sens.
Le jeu des comédiens n’est pas réaliste, ni psychologique, mais proche du jeu masqué, tout en
ayant constamment en ligne de mire la sincérité du personnage.
Ainsi les lâchetés, les égoïsmes, les méchancetés, couleurs avec lesquelles Feydeau dépeint la
bourgeoisie apparaîtront plus humaines et plus universelles.
Tout cela afin d’en rire évidemment, car il est bien question d’en rire. Le génie de cet auteur,
encore tant joué à notre époque, réside dans sa mathématique du dialogue.
Tout est millimétré, orchestré pour le rire. Nous travaillons effrontément à respecter son rythme, ses
respirations, afin de trouver le « tempo » de Feydeau.
Malgré une apparente légèreté, nous nous attachons à montrer l'avant gardisme de la pièce à
travers le personnage de Lucette, femme forte et libérée pour l'époque ainsi qu'à révéler la critique de
l’appât du gain. Il est en effet d’avantage question d’argent et d'honneur que d’amour dans le texte. Ce
dernier est par ailleurs traité avec beaucoup de cynisme.
8 comédiens jouent les 15 personnages ébouriffants et pleins d’énergie de ce vaudeville
échevelé dont le fond est moins léger qu’il n'y paraît.
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L'ESTHÉTIQUE
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Ce que m'intéresse dans Feydeau ce sont les personnages poussés jusqu'au bout d'eux même,
entraînés par leurs lâchetés, les ambitions, leur cruauté dans des situations cauchemardesques.
Lesquelles sont un terrain de jeu théâtral superbe.
J'ai travaillé l'esthétique de mon spectacle en ce sens.
a. le décor
Feydeau est le maître des indications scéniques et scénographiques. Nous avons choisi de ne
garder que le strict minimum nécessaire aux situations en matière de décor.
Pour le premier acte qui se déroule dans l'appartement de Lucette Gauthier, j'ai souhaité une
ambiance chaleureuse. Cette chanteuse est une femme de spectacle, entourée en permanence,
d'admirateurs comme de profiteurs. Sa maison est un lieu de représentation comme peut l'être une arène
de cirque, une scène de théâtre.
J'ai donc joué avec les codes du théâtre et du cirque : rideau rouge, couleur dorée, guirlandes à boules
dans un camaïeu orangé-rouge.
Le deuxième acte s'articule toujours autour des rideaux rouges, mais c'est un intérieur plus
aristocratique. Le mobilier comme des guirlandes sont alors dans une dominante de blanc.
Pour le troisième acte, les apparats des intérieurs précédents ne sont plus. Les masques sont
tombés. Bois d' Enghien de retour chez lui, rentre dans un espace nu, froid, pauvre.
Nous sommes dans son cauchemar, les personnages viennent le hanter et ne font qu'empirer sa
situation. L'escalier d'origine est caché, les personnages entrent en scène de manière burlesque et de
moins en moins réaliste, pour pousser la folie à son paroxysme.
b. les costumes
Nous n'avons pas cherché à poser cette pièce dans une époque claire et réaliste.
Nous avons préféré toucher à l'universalité du propos de Feydeau
Toujours dans ce désir de théâtralité,nous avons choisi de dessiner les personnages à travers
leurs silhouettes.
Les costumes ont été pensés comme des costumes de personnages de Bande Dessinée ainsi les
personnages gardent pour la plupart un même costume dans les 3 actes.
Nous avons travaillé à mesure que les comédiens faisaient apparaître les personnages tout au long des
répétitions, comme l'on peut choisir un costume de clown.
Les personnages composés, non réalistes, sont aidés dans leur composition par leur costume :
soit un pantalon trop court, soit une veste spencer.
Les femmes portent des crinolines, mais légèrement détournées de leur utilisation datée : soit la
robe est courte, soit la crinoline est apparente.
Nous avons également travaillé avec des fausses moustaches, du maquillage et des perruques
pour certains personnages. En effet les comédiens jouant plusieurs rôles, nous voulions que chacun soit
bien distinct.
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LA MUSIQUE
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Nous avons choisi de faire chaque changement d'acte en musique
Toujours afin de ne pas couper le rythme qu'impose Feydeau, pour continuer dans cette folie du
tourbillon, nous n'avons pas choisi le traditionnel noir, mais des changements de décor à vue.
a. De l'acte 1 à l'acte 2
Le personnage de Lucette Gauthier interprète un chanson Everybody loves my baby,
accompagnée à la guitalélé par le personnage de Miss Beatting.
Pendant que Lucette, langoureuse, chante, les autres personnages changent le décor à l'arrière plan, en
rythme. Ils font partie intégrante du numéro de chant de la divette.
Cette chanson jazzy a été choisie pour coller à l'état d'esprit de Lucette Gauthier, elle y parle de son
amant, amoureuse et aimée, confiante et indépendante.
Cet intermède s'achève avec tous les personnages chantant face public autour de Lucette, la mettant
d'autant plus en valeur, comme s'ils épousaient son bonheur, son amour et le criaient au monde entier.
b. De l'acte 2 à l'acte 3
Nous sommes toujours avec le personnage de Lucette Gauthier, toujours comme chanteuse de
cabaret mais son état d'esprit a changé. Trompée par Bois d'Enghien, elle chante Johnny, fais moi mal
de Boris Vian, que nous avons retravaillé pour qu'elle soit plus rock. Elle est accompagnée à la guitare
électrique par un De Chenneviette rockeur. Cette fois-ci elle est seule avec le guitariste à être dans la
lumière, les autres comédiens sont occupés aux changements de décor, ne prennent pas part à son
numéro. Elle laisse éclater sa rage pendant que le plateau se dénude au maximum pour ce troisième
acte.
c. Effet voulu
Ce choix des changements en musique est pour moi la représentation parfaite des impératifs
auxquels les jeunes troupes doivent se confronter. Les contraintes qu'un changement de décor imposent,
doivent être non pas contournées par un « noir » par exemple, mais prise à bras le corps.
Ainsi ces changements à vue participent au rythme de la pièce, en permettant d'éviter les temps
morts, mais ils nous permettent aussi de transmettre les sentiments profonds de Lucette Gauthier à
travers un autre intermédiaire que le texte.
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LA CONDITION FÉMININE AU 19ème siècle
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Au 19ème siècle, les femmes dépendent entièrement de leur père et ensuite de leur mari.
Même si elles participent aux révolutions qui jalonnent le siècle, (1789, 1848, 1870-1871), elles
n'occupent aucune place sur la place publique, et restent cantonnées à l'espace privé qu'est le foyer.
Le mariage pour les femmes doit être soumis au consentement du père tout au long de leur vie.
Suite au mariage, elles doivent suivre leurs maris à leur domicile et ce jusqu'en 1975.
Elles ne peuvent exercer d'emploi sans l'autorisation de leur mari, et ce jusqu'en 1975.
Les époux se doivent fidélité, mais la femme adultère est passible d'un emprisonnement de 3 mois à 2
ans alors que l'homme adultère est passible d'une simple amende, et seulement s'il amène sa concubine
au domicile conjugale.
Le divorce n'est autorisé que dans 3 cas et ce jusqu'en 1975 :
- Adultère
- Condamnation à une peine infamante
- Sévices et injures graves.
Dans cette société patriarcale émerge malgré tout en ce 19 ème des voix féministes :
George Sand qui fait scandale par sa vie sentimentale mouvementée, ses tenues masculines et son
pseudonyme masculin qu'elle prend en 1829. Elle participe activement en 1848 au gouvernement de la
république.
En 1832 est fondé le journal La femme libre.
En 1861 Julie Daubié est la première bachelière française.
En 1880 la Sorbonne ouvre ses portes aux femmes.
L'Écriture du fil à la patte
C'est dans ce contexte à la fois ultra-masculin mais où l'on sent poindre un désir de liberté que
Feydeau écrit Un fil à la patte.
Nul doute que cet homme à la vie nocturne intense, divorcé d'une femme adultère, pouvait côtoyer dans
le Paris du 19 ème siècle des femmes plus libres ou du moins plus libérées que la moyenne. Il leur prête
des rôles de premiers plans, même si ce sont elles qui sont très souvent bernées.
Lucette, chanteuse de cabaret est une femme libre, elle a eu un enfant hors mariage, ne semble
dépendre ni d'un mari, ni d'un père. Elle a un métier, elle gagne très bien sa vie et soutient même son
ex-amant, le père de son enfant. Cette liberté est grande pour l'époque, il n'en reste pas moins qu'elle
dépend des cadeaux, et largesses des hommes qui l'entourent. Elle succombe aux bijoux et aux fleurs.
Elle dit non au bracelet du Général, mais seulement en parole puisqu'elle le met en même temps dans sa
poche.
Viviane est elle même dans le stéréotype de la jeune aristocrate du 19 ème siècle. Elle subit un
mariage arrangé, sans se rebeller outre mesure. Mais sa naïveté de jeune fille qui ne connaît rien du
monde et de ses origines, ne l'empêche pas d'avoir une vraie lucidité sur comment les choses
fonctionnent. Elle souhaite un mari qui ait eu un nombre de maîtresses, car il aura plus de valeur selon la
loi du marché. Elle échappe à la surveillance de sa mère pour se compromettre et pouvoir alors épouser
Bois d'Enghien.
Dans le Fil à la patte, les femmes sont des personnages terriblement dans leur temps, à la fois
dépendantes des hommes en tout point mais avec une liberté moderne.
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L'AMOUR OU L'ARGENT DANS UN FIL À LA PATTE
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« L'argent
’
ne fait pas le bonheur. C'est
’
même à se demander pourquoi les riches y tiennent
tant. » George Feydeau
Comme beaucoup de tragédies de Racine, Un fil à la patte pourrait s'expliquer ainsi: Le Général
aime Lucette, qui aime Bois d'Enghien, qui aime Viviane qui aimerait un « mauvais garçon »...
Seulement nous ne sommes pas dans une tragédie et Feydeau peint ici les travers d'une société qui ne
tourne qu'autour de l'argent.
Lucette Gauthier, femme moderne, ayant un métier et un enfant hors mariage aime réellement
son Bois d'Enghien. Malgré tout, cela ne l'empêche pas d'écouter les paroles d'amour du Général. Nous
pouvons par là même nous poser la question suivante : Si celui-ci ne la gâtait pas de bijoux et de fleurs,
l'écouterait-elle, lui laisserait-elle seulement l'occasion de lui parler, de lui déclarer son amour ?
Le Général est sans doute le plus riche personnage de la pièce et celui dont l'amour est le plus dénué
d’intérêt.
Ainsi Feydeau nous raconte, par le prisme de cette petite société, les rapports entre les êtres
humains.
Bois d'Enghien se marie avec Viviane Duverger non par amour mais à cause de sa forte dot.
De Chenneviette a besoin que son ex-amante, Lucette Gauthier lui donne de l'argent pour qu'il puisse
vivre. Il n'hésite pas à la pousser dans les bras d'un Général quelque peu violent. Ce dernier couvre
Lucette de cadeau tout autant qu'il la couvre de mots doux.
Et c'est sans parler du plus gros quiproquo de la pièce : le personnage de Bouzin, jeté de la
maison comme un malpropre et si bien accueilli lorsqu'on le prend pour un homme riche.
Lucette Gauthier ne va pas prendre le temps de le rencontrer lorsqu'il propose sa chanson qui ne
relève aucun talent de chansonnier. Par contre, à la lumière de sa soi-disant fortune, son manque de
talent ne sera plus un problème, et la chanson retravaillée trouvera sa place dans le répertoire de Lucette
Gauthier.
La cruauté des personnages chez Feydeau est un ressort comique, on rit des malheurs des
personnages. Mais il y a différents façons d'aborder ce rire que l'on cherche à provoquer.
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LE RIRE RECHERCHÉ CHEZ FEYDEAU
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Nous nous sommes préoccupés du rire chez Feydeau, quel rire nous souhaitions provoquer.
Les personnages sont outranciers, les situations farfelues, mais nous nous sommes attachés à ne jamais
les juger car nous ne voulions pas d'un rire moqueur, d'un rire distancié.
Nous avons souhaité rendre aux personnages leur vraie humanité, et non une caricature, un
cliché. Ainsi ce qui fait rire c'est la situation dans laquelle se met Bouzin, situation qu'il crée lui même en
mettant la carte dans le bouquet.
Le ridicule s'empare de tous, bien sûr, mais comme il s'empare de nous.
Je crois qu'une composition franche, en évitant la caricature, en s'attachant à l'humanité des
personnages, permet de toucher à un universalisme.
La moquerie peut venir entre les personnages eux-même, mais chacun se retrouvant dans une position
équivalente plus tard, c'est un peu l'histoire de l'arroseur arrosé.
On rit du personnage, mais du personnage dans une situation donnée.
Bouzin est un homme qui rêve de rentrer dans le monde, dans la haute, de côtoyer des « stars »,
d'avoir son nom à côté d'eux sur l'affiche.
Le Général a beau avoir un accent à couper au couteau, et friser le ridicule, son amour pour
Lucette l'humanise et adoucit la brute qu'il peut être.
Fontanet sent mauvais de la bouche mais il a une réelle envie d'être utile, et d'aider quand
Lucette s'évanouit.
De Chenneviette est désargenté et profiteur mais il aide volontiers Bois d'Enghien et le sauve
d'une situation impossible...
Trop souvent les personnages haut en couleur sont traités de manière caricaturale et entraînent
un rire sans empathie du spectateur.
Feydeau est cruel, les situations le sont terriblement, les personnages peuvent l'être mais leur
humanité doit être travaillée, creusée, afin que le spectateur ne se sente pas étranger à cette cruauté,
non concerné par ces sentiments qui peuvent aussi être les nôtres.
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EXERCICES
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1. Les comiques
A.
Dans la pièce de Feydeau, Un Fil à la Patte, existe tous les ressorts de la comédie :
-comique de caractère
-comique de situation
-comique de mot
-comique de geste
-comique de mœurs
-comique de répétitions
A l'élève de cibler à quels endroits dans la pièce.
2. Pistes de réflexions
1.le rapport à l'argent/le rapport à l'amour
Quelle place a l'argent dans cette pièce, quelle place à l'amour ? Pourrions nous dire quand
même que c'est une pièce qui traite d'amour ?
2.le mariage arrangé
Quelle actualité a ce thème aujourd'hui ? Dans quelles autres œuvres de la littérature pouvons
nous avoir ce thème-ci. Quelles est la différence entre le mariage forcé et le mariage arrangé...
3.les didascalies/les apartés
Quelles utilités ont elles ? Doit-on les suivre ?
Quelles indications nous donnent-elles sur les personnages ?
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