Le racisme n`est-il plus un dé lit?
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Le racisme n`est-il plus un dé lit?
DECEMBER 2003 1 Editorial Le racisme n'est-il plus un dé lit? 2 ENARlysis Le racisme comme dé lit Construire une autre Europe, le Forum social europé en 3 Activité s europé ennes – nationales d'ENARound La transposition par l'Espagne des directives anti-discrimination 4 ENAReas Ré alisations d'ENAR en 2003 Qu'y a-t-il d'inscrit au menu d'ENAR pour 2004? 5 ENARgenda La Journé e internationale des migrants Les priorité s de la pré sidence irlandaise Le racisme n'est-il plus un dé lit? "(… ) Le Conseil europé en est é galement encouragé àadopter la proposition de la Commission europé enne en faveur d'une Dé cision-cadre du Conseil concernant la lutte contre le racisme et la xé nophobie". Il s'agit du Point 15 des Recommandations des experts pré sents au Sé minaire ré gional des experts des Etats occidentaux portant sur la mise en oeuvre de la Confé rence Mondiale contre le Racisme de Durban (CMR), qui s'est tenu à Bruxelles du 10 au 12 dé cembre 2003. De quoi parlent ces experts? Brièvement, ils discutent de l'instrument juridique qui devrait permettre de clarifier le fait qu'au sein de l'Union europé enne "Le racisme n'est pas une opinion, c'est un dé lit". Un outil puissant destiné à offrir à l'UE une ferme position contre le racisme et la xé nophobie et, surtout, à s'opposer aux comportements racistes qui se ré pandent de plus en plus dans l'ensemble de l'Europe (et du monde) en é tablissant des manières efficaces de les sanctionner au-delà des frontières afin d'é liminer toute possibilité d'impunité , de vaincre les obstacles bureaucratiques et procé duraux qui entravant la poursuite de cette violation particulièrement odieuse des Droits de l'homme et de la dignité humaine. En 2001, la Commission a soumis une proposition d'une "Dé cisioncadre du Conseil concernant la lutte contre le racisme et la xé nophobie" afin de "renforcer les mesures pé nales visant un rapprochement des lois et ré glementations appliqué es par les Etats membres en matière d'infractions racistes et xé nophobes et de faciliter et stimuler aussi la coopé ration entre ces mêmes Etats membres en vue de combattre de telles infractions." Il ne s'agissait pas d'une lubie soudaine de la Commission: le Conseil lui-mê me avait dé claré à maintes occasions son engagement à lutter contre le racisme et la xé nophobie en tant qu'infraction pé nale. En outre, tous les Etats membres ont signé la CIEDR (Convention internationale sur l'é limination de toutes les formes de discrimination raciale, 1966), qui engage clairement les Etats à " dé clarer dé lits punissables par la loi toute diffusion d'idé es fondé es sur la supé riorité ou la haine raciale, toute incitation à la discrimination raciale, ainsi que tous actes de violence, ou provocation à de tels actes, dirigé s contre toute race ou tout groupe de personnes d'une autre couleur ou d'une autre origine ethnique, de même que toute assistance apporté e à des activité s racistes, y compris leur financement". La proposition de la Commission n’é tait en rien de moins que la mise en œ uvre des engagements solennels et ré pé té s du Conseil, du Parlement europé en et des Etats membres à combattre tout ce que les institutions de l'UE ont considé ré comme é tant une violation des valeurs et des principes sur lesquels s'est fondé e l'Union. Autrement dit, il n'y a pas d'espoir de combattre vraiment les violations des "principes et valeurs" de l'Union europé enne. Cette proposition s'est avé ré e ê tre lié e à une adoption simple et rapide: le Conseil dans son ensemble et chacun de ses membres n'ont-il pas soutenu à maintes reprises et, une dernière fois encore il y a quelques mois à peine, une telle initiative lé gislative? L'UE a-t-elle souscrit au Programme d'action de la CMR? La ré ponse est affirmative. Les ONG luttant contre le racisme, et ENAR en premier, ne renoncent pas àleurs espoirs et, surtout, nous ne renonç ons pas ànos engagements alors que le Conseil europé en semble revenir sur ses propres dé clarations et ses propres engagements. Et pourtant les choses ne se sont pas dé roulé es si simplement. La Commission europé enne place la Dé cision-cadre dans la liste des "Propositions qui attendent une action de l'autorité lé gislative". Tout d'abord, le Conseil a supprimé la dé finition du racisme dans ses conclusions de la ré union de dé cembre à Bruxelles. Ensuite, il a ré duit la liste des actions dé finies comme é tant des "dé lits racistes" (pour ne donner qu'un exemple, le Conseil a supprimé de la liste "la direction, le soutien des activité s ou la participation aux activité s d'un groupe raciste ou xé nophobe avec l'intention de contribuer aux activité s dé lictueuses de l'organisation") et a diminué les sanctions contre les comportements maintenus dans cette liste. Né anmoins, un an plus tard, en novembre 2002, le Conseil a proposé de modifier encore sa Dé cision-cadre dans la mesure où certains Etats membres avaient formulé "un certain nombre de ré serves", reportant la recherche d'un accord politique à "une prochaine sé ances"; mais pré cisé ment à cette sé ance, qui s'est tenue en fé vrier 2003, le Conseil s'est trouvé à nouveau incapable de faire mieux que de reporter à nouveau cette question, cette fois à une date indé terminé e. La Pré sidence italienne (2ème semestre 2003) s'est tout simplement abstenue de mentionner la Dé cision-cadre dans son programme: celle-ci n'est plus inscrite à l'agenda de l'UE. Rien de surprenant à cela quand on sait que le gouvernement italien est celui qui observe toujours une "ré serve gé né rale"visà-vis de la proposition, justifiant notamment sa position par la voix de son Ministre italien de la Justice qui s'exprimait dans le cadre d'une interview il y a quelques mois à peine: "Je ne souhaite pas être arrêté parce que je pense être supé rieur à quelqu'un d'autre par la race". Mais si l'on parcourt les programmes de travail des deux prochaines Pré sidences (irlandaise et né erlandaise), on n'y trouve pas plus d'attention: la Dé cision-cadre a disparu complètement du programme du Conseil. Par ailleurs, mê me les Conclusions du Conseil de Bruxelles (12.12.2003) é vitent soigneusement de mentionner le racisme. "Les Chefs d'Etat ou de gouvernement ré affirment le ferme engagement de l'UE à s'opposer à toute forme d'extré misme, d'intolé rance et de xé nophobie" mais aucun engagement n'est pris à l'encontre du racisme. Pensent-ils qu'elle ne mé rite pas mê me une mention? Je ne le crois pas. Comme l'ont expliqué clairement les hauts fonctionnaires irlandais, l'opinion gé né rale qui règne au Conseil est qu'il n'y a pas d'espoir de parvenir à un accord sur une dé cision concernant la lutte contre le racisme et la xé nophobie. Aucun espoir de voir respecté s les engagements pris par les Etats membres signataires des Conventions et Traité s internationaux et europé ens. Cela, nous ne pouvons le tolé rer. Mais dans l'attente de quelle action, si le Conseil l'a rayé e de son agenda? Et dans une attente de combien de temps? Les personnes qui vivent le racisme et la discrimination à chaque instant de leur existence, celles qui sont victimes du racisme ici et maintenant, ne peuvent attendre. La punition des dé lits qui enfreignent les droits de l'homme ne peut attendre. ENAR ne veut attendre: nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour forcer les gouvernements europé ens à respecter leurs engagements et s'acquitter de leurs devoirs vis-à-vis des personnes qui vivent dans l'Union europé enne. Telle est notre promesse. Luciano Scagliotti Vice-Pré sident d'ENAR Le racisme comme dé lit Un besoin croissant de traiter le racisme et la xé nophobie Le visage des socié té s europé ennes change à mesure que la mobilité au sein de l'Europe et au niveau plané taire ne cesse de croître. La migration est devenue une question naturelle et les migrants viennent d'un é ventail de pays beaucoup plus large qu'auparavant et engendrent une plus grande diversité de langues, de cultures et de religions. Aujourd'hui, si l'on en croit les statistiques, on dé nombre de 13 à 14 millions de ressortissants de pays tiers dans l'ensemble de l'UE et ce nombre augmentera peut-ê tre encore dans les anné es qui viennent. En ré action à ces profonds changements, il s'avère que la peur et la ré sistance des gens face aux migrants augmentent. La plupart des ressortissants de pays tiers resteront exclus des socié té s europé ennes et se trouveront confronté s à la discrimination et au racisme si le dé fi de l'inté gration n'est pas relevé plus efficacement Aujourd'hui, les gouvernements europé ens sont bien forcé s de reconnaître que leurs straté gies de migration et d'inté gration ont é choué et qu'il existe un besoin croissant de traiter le racisme et la xé nophobie é galement au sein de leurs politiques d'immigration et d'inté gration. La loi pé nale comme instrument juridique pour lutter contre le racisme La loi pé nale a é té identifié e comme é tant un des instruments de lutte contre le racisme et la xé nophobie, en raison de son aspect punitif et de sa force dissuasive. Dispositions europé ennes et internationales La non-discrimination constitue un principe fondamental de l'ordre juridique de l'UE. En 1996, le Conseil europé en a adopté une Action Commune pour lutter contre le racisme et a insisté sur le fait qu'une coopé ration juridique efficace entre les Etats membres é tait essentielle pour lutter contre le racisme et que les comportements xé nophobes devraient ê tre punissables au titre d'infractions pé nales. La plupart des actions lié es au racisme sont essentiellement basé es sur l'Article 13 du Traité de la CE mais, en vertu de l'Article 29 dudit Traité , l'UE a le devoir manifeste de pré venir et de combattre le racisme "dans le domaine de la police et de la coopé ration judiciaire en matières pé nales". Sur la base de ce mê me Article, en 2001, l'UE a adopté la Dé cision-cadre du Conseil concernant la lutte contre le racisme et la xé nophobie, stipulant que des mesures adé quates de droit pé nal constituent un outil important dans la lutte contre le racisme et reconnaissant un message clair selon lequel l'incitation au racisme constituait un acte de nature pé nale dans l'ensemble de l'Union europé enne. D'autres organisations, telles que le Conseil de l'Europe, ont adopté des recommandations et ré solutions à cet é gard. Cependant, ces instruments juridiques ‘alternatifs’ ne sont pas contraignants et n'ont pour seule fonction que de sensibiliser, de guider moralement, d'anticiper les dé veloppements futurs ou de stimuler des initiatives de politique nationale. Lois nationales des Etats membres: l'exemple des Pays-Bas La plupart des Etats membres pré voient une lé gislation civile et pé nale en matière de discrimination qui couvre un large é ventail d'actions, depuis des actes violents jusqu'à des dé clarations et publications é manant de personnes ou de groupes racistes, en passant par les incitations à la haine raciale et les comportements discriminatoires. Toutefois, ce sont les Pays-Bas qui donnent l'image du pays le plus avancé en matière de dé finition du racisme comme dé lit. La population né erlandaise jouit d'une longue tradition d'immigration de par sa situation gé ographique. Les Pays-Bas associent une tradition maritime à une ouverture des frontières avec les pays limitrophes. La socié té né erlandaise a é té gé né ralement considé ré e comme ouverte et l'é galité de traitement pour tous les citoyens indé pendamment de leur origine ethnique ou de leur appartenance religieuse est enclavé e dans la socié té . Les Pays-Bas ont dé veloppé une lé gislation dé taillé e s'accompagnant de mesures visant à garantir l'efficacité du droit pé nal contre le racisme et la xé nophobie. Ainsi, par exemple, le Code pé nal né erlandais sanctionne les insultes exprimé es publiquement à des fins de discrimination fondé e sur des motifs raciaux, les incitations à la haine, à la discrimination et la violence pour des motifs de race et la publication ou la diffusion de ces expressions. En 1997, les autorité s publiques ont cré é le Centre National de Discrimination attaché au ministère public afin d'amé liorer la mise en application du droit pé nal relatif à la discrimination raciale. La police, le ministère public et les centres d'antidiscrimination locaux collaborent é troitement pour une mise en application efficace du droit pé nal relatif à la discrimination raciale et des programmes de formation au partenariat ont é té dé veloppé s à cette fin. Cependant, dans un futur proche, les Pays-Bas ont l'intention de modifier cette loi. Les obstacles empêchant la dé finition du racisme en tant que dé lit. Le manque de jurisprudence Dans la plupart des Etats membres, on ne dé nombre que très peu d'affaires aboutissant devant les tribunaux, ceci en raison d'une interpré tation é troite des dispositions, ce qui fait que seules les affaires les plus graves font l'objet d'une action en justice. Le lien manquant Le problème ré side dans la liaison entre la motivation raciste et le dé lit lui-même. La Commission europé enne contre le racisme et l'intolé rance (ECRI) a souligné ré gulièrement que, lorsqu'il existe un lien entre une infraction commune et une motivation raciste, la sentence devrait ê tre plus sé vère. Toutefois, les tribunaux nationaux ainsi que la Cour europé enne des droits de l'homme n'ont que rarement reconnu jusqu'ici l'existence d'une motivation raciste dissimulé e derrière un dé lit, qui est la plupart du temps difficile à prouver. De telles intentions ne peuvent ê tre dé montré es que par une preuve par pré somption et les affaires pé nales ne laissent que peu d'espace pour une telle preuve é tant donné qu'une condamnation doit ê tre prouvé e au-delà de doutes raisonnables. La simplification de la charge de la preuve par l'acceptation d'une preuve par pré somption ouvrant une place aux doutes saperait la signification des principes fondateurs du droit pé nal tels que le principe d'un jugement é quitable. Un autre aspect ré side dans la dé finition des motifs racistes comme constituant un facteur aggravant entraînant des sentences plus lourdes. Cet é lé ment a rarement é té reconnu. Dans trois Etats membres seulement, tels que l'Autriche, l'Italie et le Royaume-Uni, les lois pré voient un fondement juridique pour qualifier une infraction raciste comme é tant un facteur aggravant dans le prononcé des sentences. Dans d'autres Etats membres, tels que le Portugal, les Pays-Bas et l'Allemagne, la motivation raciste est considé ré e comme une circonstance aggravante uniquement dans les cas de meurtres/homicides ou d'agression physique. Lé gislations nationales fragmenté es et incomplètes Les Etats membres ont dé veloppé diffé rents concepts de protection contre le racisme en recourant au droit pé nal ou civil et disposent de diffé rentes normes en ces domaines de droit. Ces disparité s ont é mergé à partir de traditions et philosophies juridiques divergentes ainsi qu'à partir d'approches politiques diffé rentes vis-à-vis du racisme. C'est ainsi, par exemple, que certains Etats membres tels que le Danemark ont adopté une approche minimaliste sous la forme d'une lé gislation pé nale très ré duite pour combattre le racisme et d'autres comme la France possèdent des dispositions dé taillé es et complètes couvrant une gamme plus large d'actions. Certains pays tels que la Belgique ou les Pays-Bas disposent mê me d'un droit pé nal é tendu en matière de discrimination, laquelle s'y trouve dé finie comme une infraction pé nale. Dans un certain nombre d'Etats membres, le droit pé nal couvre un large é ventail d'actions, allant des insultes aux actions discriminatoires. Toutefois, la gamme d'actions couvertes par la lé gislation ne ré vèle pas le degré d'efficacité de ces ré glementations. C'est ainsi, par exemple, que la plupart des Etats membres disposent d'une lé gislation é tendue contre les insultes mais bien peu y incluent expressé ment les insultes racistes. C'est aux tribunaux qu'il incombe de dé finir si certaines insultes doivent ê tre considé ré es comme des infractions pé nales, au cas par cas, ce qui conduit à des diffé rences au niveau de l'interpré tation de la loi. Ces diffé rences ont produit des effets né gatifs spé cialement en ce qui concerne l'extradition, les infractions à dimension transfrontalière et l'utilisation de nouvelles technologies comme moyen de diffusion d'opinions racistes. De telles divergences permettent aux auteurs d'actes racistes d'é viter les poursuites au niveau national. Suite aux incidents antisé mites qui ont marqué les anné es 1950, l'Allemagne a adopté une loi interdisant la publication et la diffusion d'imprimé s racistes. En dé pit de la loi, les fascistes allemands sont toujours actifs et bé né ficient d'une liberté d'expression plus grande au Danemark, où la liberté d'association et d'expression est interpré té e de manière large. En consé quence, alors que la propagande nazie est interdite en Allemagne, elle est lé gale au Danemark. Les diffé rences au niveau des normes compliquent é galement la collecte de donné es cohé rentes sur les perpé trations de dé lits de haine et donc la possession d'informations complètes sur lesquelles fonder des actions. L'EUMC (Observatoire europé en des phé nomènes racistes et xé nophobes) n'a publié que des estimations mais se trouve confronté au mê me problème de collecte d'informations. La contribution d'ENAR ENAR a pris l'initiative de considé rer l'ensemble de la question du racisme et de la xé nophobie comme une infraction pé nale au sein de l'UE, la nature des recours judiciaires ordinaires dont on peut disposer et le type de straté gies qui sont dé veloppé es au niveau de l'UE. ENAR vient de faire paraître une publication complète sur cette question et offre un aperçu gé né ral pays par pays de la lé gislation pé nale en vigueur en matière de dé lit raciste. Dans le cadre de son programme de travail pour 2004-2005, ENAR a é laboré une straté gie complète visant à promouvoir le dé veloppement de lois pé nales destiné es à lutter contre le racisme en tant que dé lit. Conclusion Les Etats membres doivent lé gifé rer plus efficacement pour combattre le racisme par voie du droit pé nal. Cependant, les gouvernements ne peuvent agir seuls et une coopé ration é tendue est né cessaire pour faire face aux dé lits racistes dans l'UE. Il existe un besoin criant de lois mais aussi d'une cohé rence dans l'ensemble de l'UE. Les lois existantes devraient quant à elles ê tre complé té es. En outre, des mesures assurant l'interpré tation et l'application efficace des lois existantes devraient ê tre adopté es et des actions devraient ê tre prises dans l'ensemble de l'UE en vue de punir les dé lits racistes et les organisations racistes. Une autre Europe Le second Forum social europé en Plus de 50.000 personnes ont assisté au second Forum social europé en qui s'est dé roulé du 12 au 15 novembre 2003 à Paris. Le Forum social europé en (FSE) est un espace de ré union ouvert à l'ensemble de la socié té civile et regroupe tous les mouvements sociaux tels que des associations, des ONG, des syndicats, des mouvements pour la paix, des mouvements de citoyens provenant d'Europe et d'autres continents qui sont engagé s dans la construction d'une socié té fondé e sur le dé veloppement humain. Le FSE donne l'occasion à des militants de divers mouvements de discuter de thèmes tels que la lutte contre la mondialisation né o-libé rale, la justice sociale et la migration. Il permet aux participants d'é changer et d'analyser de manière informelle des expé riences, de formuler leurs points de vue et d'identifier des questions de politiques communes. L'un des thèmes majeurs qui ont marqué le FSE é tait centré sur les institutions europé ennes et le projet de constitution de l'Union europé enne, les dé bats sur les droits des citoyens et les droits dé mocratiques en Europe pour les ré sidents nonressortissants de l'UE. Dé claration sur le racisme au FSE Un certain nombre d'ONG ont organisé conjointement un sé minaire sur la discrimination ethnique dans l'UE et sur les possibilité s juridiques de contrer un tel phé nomène. Les repré sentants d'ONG belges et françaises parmi lesquels Vera Egenberger, Directrice d'ENAR, ont participé à ce dé bat en discutant du contenu et du processus de transposition de la Directive d'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques dans les Etats membres de l'Union europé enne. Le premier FSE s'est tenu à Florence en novembre 2002 et a permis à 60.000 participants d'assister à diverses discussions. A cette occasion, un million de personnes avait manifesté contre la guerre imminente en Irak. Le FSE est le modèle europé en du Forum social mondial qui s'est tenu au Bré sil ces trois dernières anné es. Pour une Europe sociale inté grante Le FSE a pour principal objectif de construire une Europe basé e sur la reconnaissance des droits sociaux, politiques, é conomiques, culturels et é cologiques pour tous, au niveau individuel ou dans le cadre d'une appartenance à une communauté . Le FSE prône une Europe sociale et ouverte et un système qui pré serverait l'emploi, é liminerait le chômage, respecterait l'environnement, reconnaîtrait la citoyenneté à tous les ré sidents d'Europe et respecterait les droits de tous les citoyens. Il reconnaîtrait é galement une vé ritable é galité entre les hommes et les femmes, favoriserait la diversité culturelle et combattrait le racisme. "L'Europe contre la guerre" est é galement l'une des principales questions traité es par le FSE qui prône la solidarité internationale et un dé veloppement qui soit é cologiquement durable. Thè mes politiques du FSE Un certain nombre de thèmes et de questions politiques ont é té soulevé s tout au long du FSE, parmi lesquels un examen critique de la politique agricole europé enne, les droits des femmes, la xé nophobie ainsi que la promotion du dialogue entre les personnes et les cultures à travers le monde. Le but en é tait d'informer les participants, qui se composaient principalement de personnes d’origine africaine et d'appartenance ethnique minoritaire, quant à leurs droits futurs et de les encourager à recourir à la nouvelle lé gislation dès qu'elle serait disponible. Les participants on t ré vé lé qu’ils vivaient le racisme quotidiennement et que la connaissance de leurs droits n’é tait pas suffisante. D'autres discussions sur le racisme et la xé nophobie se sont tenues lors du FSE mais n'ont pas aprofondi la question, n’ont pas dé velopé de vision concrete sur l’avenir. Le prochain forum se tiendra à Londres en novembre 2004. Le processus de transposition des directives d'anti-discrimination de l'UE en Espagne … Quel processus? Le pré sent article a é té ré digé pour ENARgy par la Coordination Nationale espagnole d' ENAR. Nous aimerions remercier les personnes qui ont collaboré à cet article. La straté gie du gouvernement en matière de politique d'immigration vise clairement à rendre la vie des immigré s plus difficile chaque jour et à utiliser tous les moyens possibles pour les empê cher de rester dans le pays et de s'y sentir inté gré s. Il n'y a que peu de choses à dire du processus adopté par le gouvernement espagnol pour adapter sa lé gislation d'antidiscrimination aux principes de base de la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques (2000/43) et de la Directive sur l'é galité de traitement en matière d'emploi (2000/78), aucun processus vé ritable n'ayant é té entrepris. S'appuyant sur une straté gie d'"absence de politique", le gouvernement est bien conscient que, compte tenu de sa proximité par rapport à l'Afrique du Nord, de sa relation particulière avec l'Amé rique latine et d'un marché du travail où les petites entreprises et l'é conomie parallèle sont d'une importance vitale, il existera toujours une main-d'œ uvre é trangère illé gale qui met en pé ril les conditions de travail de tous les travailleurs et affecte un grand nombre de secteurs. On n'observe aucun progrès ni le moindre processus de consultation concernant la transposition de ces deux Directives qui soit fondé sur la compré hension et l'implication des victimes de discrimination. Plus largement, en dé pit de toutes les pré occupations et de l'indignation ressenties, aucun progrès n'a é té ré alisé au niveau du lancement d'un examen minutieux né cessaire de la ré alité du racisme en Espagne et au niveau de la recherche de solutions permettant une transposition efficace de la nouvelle lé gislation de l'UE. L'Europe connaît actuellement une pé riode au cours de laquelle les droits humains et la rhé torique politique contre la xé nophobie ont é té effacé s des agendas politiques des Etats membres. L'Espagne ne fait pas exception à la règle et semble se diriger vers la suppression graduelle des droits des immigré s et la mise en œ uvre d'une straté gie ré pressive en la matière. Une analyse plus pointue ré vèle, par exemple, que le pourcentage d'é trangers ré sidant en Espagne est l'un des plus faibles d'Europe. Au cours de ces dernières anné es, le traitement de la question de l'immigration par le gouvernement espagnol a porté atteinte au processus d'une transposition vé ritable de la lé gislation d'anti-discrimination de l'UE. La politique gouvernementale sur cette question se caracté rise par son manque de transparence et sa dé termination à ignorer la valeur ajouté e que repré sente l'immigration pour la socié té . Elle ignore ré gulièrement les organismes sociaux dans les processus lé gislatifs et n'est pas parvenue à é tablir un dialogue avec la socié té civile qui critique sans cesse le manque de volonté politique du gouvernement et ré vèle la ré alité de son absence de politique sociale. Ce qu'il est advenu des Directives europé ennes sur l'antidiscrimination correspond parfaitement à cette straté gie et il est malheureusement improbable que les pouvoirs publics espagnols se soucient de muer ces lignes directrices en principes permettant une protection ré elle et efficace contre des attitudes discriminatoires. Ceci ne signifie pas que les pouvoirs publics espagnols encouragent ouvertement et directement la xé nophobie mais ils ferment certainement les yeux sur cette question et utilisent la haine toujours croissante des é trangers pour en faire le “bouc é missaire” des problèmes sociaux qu'engendrent leurs politiques non-é galitaires et sans n’offrant aucun soutien. Dans ce contexte politique, ce que redoutait la socié té civile est arrivé : trois anné es sans aucune communication de la part du gouvernement sur l'adaptation des Directives (les seules informations reçues proviennent de rumeurs et de fuites) et pas la moindre ré union organisé e entre groupes sociaux et responsables du gouvernement. Les mé dias n'ont pas mê me commenté l'importance de cette nouvelle lé gislation dans un climat de racisme croissant. Toutefois, à la suite d'un dé saccord entre le ministère de l'emploi, lequel souhaitait tirer profit du moment, et les ministères de la justice et des affaires inté rieures, qui traitent habituellement l'immigration en recourant à des mesures ré pressives, un avant-projet de loi a é té ré digé lequel transpose à la fois la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques, la Directive sur l'é galité de traitement en matière d'emploi et la Directive sur l'é galité de traitement entre les sexes (2002). L'avant-projet de loi est très limité , s'avère inefficace et a é té diffé ré dans l'agenda politique pendant une longue pé riode. Aucune modification n'a é té apporté e après la première date limite du 19 juillet mais trente-deux amendements ont é té finalement dé posé s en vue de modifier l'avant-projet de loi. Le parti au pouvoir, le Partido Popular, pré sentera ces amendements au cours des prochains mois comme faisant partie de la Loi d'accompagnement du budget national et, ce faisant, contournera les vé rifications dé mocratiques du Conseil d'Etat et du Conseil é conomique et social, qui sont né cessaires en l'espèce pour assurer la conformité avec les lois constitutionnelles fondamentales. En attendant, l'Espagne ne dispose toujours pas d'organisme spé cialisé pour aider les victimes de racisme et ce sont des ONG telles que SOS Racismo qui assurent cette tâche à l'aide de moyens très limité s et sans aucune subvention de l'Etat. La ré alité que connaissent les tziganes et les immigré s est encore celle de la sé gré gation et de la discrimination. Entre-temps, le gouvernement continue de louer la "merveilleuse" lé gislation europé enne sur l'anti-discrimination et ignore le fait que les juges et le ministère public ne disposent que d'une connaissance/sensibilité limité e de ces questions et que la lenteur du système judiciaire engendre un é tat d'inefficacité , les plaintes é tant pratiquement impossibles à introduire. Diego Lorente Pé rez de Eulate Comité lé gislatif SOS RACISMO/Membre d'ENAR Espagne Remarque: la responsabilité concernant le contenu de ce texte incombe à son auteur. Derniè res informations sur la transposition de la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques (2000/43) en Espagne: L'avant-projet de loi est en suspens. La Directive devrait ê tre transposé e au moyen de modifications apporté es aux textes introduits par les lois fiscales, sociales et administratives accompagnant la Loi de Finance, pré senté e par le gouvernement le 13 octobre 2003. Cet avant-projet de loi devrait ê tre approuvé pour la fin de l'anné e 2003 et entrer en vigueur le 1er janvier 2004. Ré alisations d'ENAR en 2003 Un certain nombre de ré alisations ont vu le jour durant l'anné e 2003 et ENAR a mené de façon active des actions de lobbying en faveur de la mise en œuvre des dispositions anti-discrimination de l'UE dans l'ensemble de l'Europe. De nouveaux dé bats se sont ouverts au sein d'ENAR qui conduiront à une action concrète dans le futur La discrimination religieuse Dé bat interne Le point le plus important sur lequel s'est centré le dé bat fut celui de la discrimination religieuse, une distinction é tant faite toutefois avec la liberté religieuse, cette dernière ne relevant pas de la compé tence d'un ré seau travaillant sur des sujets relatfs à la discrimination ethnique. Après avoir considé ré les instruments juridiques, un autre axe de dé bat a é té identifié comme é tant le secteur de l'emploi. Un certain nombre d'articles soulevant des questions quant à savoir les domaines qu'ENAR souhaitait couvrir et les points de vue que l'organisation souhaitait adopter ont é té produits et distribué s aux membres du Conseil d'administration. Le travail portant sur la discrimination religieuse sera poursuivi en 2004. La confé rence sur la discrimination religieuse Cette confé rence s'est tenue les 24 et 25 octobre aux Pays-Bas. Le programme é tait ouvert au public le premier jour et ré servé le second jour aux organisations membres, dans l'intention de rassembler des idé es et des recommandations en vue d'alimenter la dé claration de politique gé né rale d'ENAR. Le premier jour, le programme s'est centré sur des questions é troitement lié es à la discrimination religieuse et à l'emploi, afin de poser les fondements de discussions spé cifiques mené es le jour suivant dans le cadre d'ateliers minutieusement choisis. Il s'agissait de questions lié es à la discrimination religieuse hors du marché de l'emploi et de questions très spé cifiques relatives à l'emploi. Tant les ré unions-dé bats que les dé bats d'atelier furent très productifs, ciblé s et constructifs et ont apporté un certain nombre d'idé es sur le sujet. Les directives anti-discrimination Confé rence sur la transposition de la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques La confé rence peut globalement ê tre considé ré e comme un succès total. Elle s'est tenue les 30 et 31 janvier 2003 à Berlin et a rassemblé quelque 160 personnes. Quant au thème de la confé rence, il venait à point nommé puisque la date limite de la transposition de la DR approchait à grands pas. Des membres et non-membres d'ENAR y ont assisté et ont appré cié les idé es dé taillé es exposé es ainsi que les occasions de discuter de straté gies pour le ré seau et les ONG individuelles. La ré troaction de la Commission europé enne fut positive aussi. Audition publique portant sur la transposition de la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques ENAR a pré paré une confé rence de presse et une audience sur la transposition de la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques au Parlement europé en, fortement soutenu en cela par Claude Moraes, Membre du Parlement europé en (MPE). Cette audition qui ciblait les MPE, les membres des repré sentations permanentes des Etats membres au sein de l'UE et les ONG europé ennes travaillant sur l'anti-discrimination marquait la date limite imposé e pour la transposition de la Directive d'é galité raciale. ENAR a collaboré avec quatre Memebre du Parlement europé en, un repré sentant du ministère belge et un repré sentant du ministère hongrois, lesquels ont contribué à cet é vé nement. L'audience a attiré plus de 60 personnes, dont des ONG et des politiciens. Ce fut une excellente occasion de ré flé chir sur la phase de transposition et de “dé noncer et conspuer” les mauvais é lèves. Ce fut é galement une excellente occasion pour constituer une gestion de ré seau, compte tenu du grand nombre de participants. L'é vé nement fut bien perçu par la Commission et la communauté plus large des ONG. Une session lors de la 18ème ré union du Conseil d'administration, se dé roulant après la confé rence, a dé battu d'un certain nombre de principes tiré s des recommandations de la confé rence. Vu la nature litigieuse des aspects à traiter, le Conseil d'administration a convenu de poursuivre le dé bat lors de sa 19ème ré union. Publication sur la discrimination religieuse Un point de vue publié dans le ‘'European Voice’ La publication fut finalisé e en mars 2003 avant d'ê tre distribué e aux membres du ré seau. Un point de vue a é té publié dans le ‘European Voice’ du 4 au 11 dé cembre 2003, un hebdomadaire bien en vue de l'UE, L’article portait sur "Les Etats membres ne sont pas parvenus à concré tiser les mesures visant à lutter contre la discrimination et le racisme". Ce billet d'opinion a é té publié en relation avec la date limite de transposition de la directive sur l'é galité en matière d'emploi et dé nonce le manque de volonté politique des Etats membres de transposer cette Directive. Le racisme en tant que dé lit Le futur de l'Europe Cette publication avait pour objectif de sensibiliser et de dé velopper les connaissances par rapport au racisme dans le contexte des affaires pé nales et dans celui de la proposition d'une Dé cision-cadre du Conseil concernant la lutte contre le racisme et la xé nophobie, ainsi qu'à d'autres outils internationaux couvrant ce sujet. ENAR a surveillé les dé veloppements de la Convention au niveau des sujets de pré occupation qui concernent le ré seau. ENAR a, dès lors, mené une action de lobbying auprès des membres de la Convention concerné s, a ré digé un certain nombre d'articles et a é tabli des contacts en vue de recevoir les dernières mises à jour relatives au processus de né gociation. ENAR a é galement travaillé en é troite collaboration avec d'autres ré seaux d'ONG luttant contre la discrimination et a produit une dé claration de politique commune et un communiqué de presse commun sur les questions lié es à l'Article 13. ENAR a é galement travaillé en é troite collaboration avec l'ECAS concernant la citoyenneté et a contribué à la production de documents politiques de la Plate-forme sociale portant sur la Convention et s'est assuré que ses pré occupations s'y trouvaient dûment rendues. ENAR a é galement collaboré à une ré union commune de l'Intergroupe sur le handicap, les personnes âgé es, les lesbiennes et les homosexuels qui s'est tenue à Strasbourg, examinant spé cifiquement les implications de la Convention pour l'Article 13. Les derniers mois de la Convention furent cruciaux et très intenses, toutes les parties prenantes tentant d'y ajouter ou d'en retirer certains é lé ments. ENAR a mené une action de lobbying intense pour s'assurer que l'acquis communautaire sur l'anti-discrimination et la politique d'antiracisme de l'UE soit pré servé . ENAR a entrepris une campagne de lobbying par fax personnalisé , laquelle a permis la sensibilisation d'un grand nombre de membres de la Convention à ce problème, et a maintenu des contacts ré guliers avec certaines figures clé s du Pré sidium telles que M. Vitorino. ENAR a é té en mesure d'accomplir certaines ré alisations clé s, aussi bien par rapport aux dé lits xé nophobes et racistes (ex Art. 29) qu'en ce qui concerne l'inscription des problèmes d'é galité au nombre des valeurs du projet de constitution. Le ré seau est parvenu, au tout dernier moment à renverser la tendance sur ces questions cruciales afin de garantir que, lors de la Confé rence intergouverrnementale (CIG), nous lutterions pour “garder l'accord inchangé ” et non pour “y ré introduire des questions abandonné es au cours de la Convention”. Malheureusement, comme nous le savons, tous ces efforts furent vains puisque la CIG n'est pas parvenue à un accord sur la constitution et a reporté cette question à 2004. ENAR a produit une publication intitulé e “Straté gies europé ennes pour combattre le racisme et la xé nophobie en tant que dé lit”. Outre l'explication des caracté ristiques juridiques de ces instruments, la publication dé crit é galement la lé gislation pé nale existante en matière de lutte contre le racisme et la xé nophobie dans les Etats membres de l'UE. PRINCIPAUX EVENEMENTS DE L'ANNEE Liste des é vé nements Confé rence sur la transposition de la DR Sé minaire de formation sur les institutions de l'UE Sé minaire de formation sur le lobbying Audience sur la transposition de la DR Ré union avec la Pré sidence irlandaise Pré paration de l'AG Confé rence sur la discrimination religieuse Ré union informelle de brainstorming sur la "citoyenneté publique" Lieu Date Berlin 30 – 31 janvier 2003 Bruxelles 14 – 15 mars 2003 Montecatini, Italie Bruxelles 5 juillet 2003 Dublin 29 septembre 2003 Soesterberg, Pays-Bas Bruxelles 8 juillet2003 Hiver 2003 24 – 25 octobre 2003 14 novembre 2003 L'é quipe d'ENAR en 2003 Propos de Vera Egenberger, Directrice d'ENAR: “Au terme d'un processus de ré flexion collectif, ENAR est en passe de devenir une organisation d'importance majeure bien visible, ayant un profil politique propre et jouissant d'une vé ritable ré putation au sein des mouvements antiracistes europé ens. Même si cela implique 12 heures de travail par jour, en faire partie procure un formidable sentiment de bien-être.” Propos de Jeannette Nchung Oru, Secré taire: “Au vu des demandes d'informations qui nous parviennent de toute l'Europe, d'Afrique, d'Amé rique et d'Asie, il n'est que trop é vident qu'ENAR a acquis une visibilité d'é chelle mondiale. La plupart voient en ENAR le porte-flambeau de la lutte pour l'é radication de la discrimination sous toutes ses formes. Combien il est satisfaisant de savoir que les travaux d'ENAR encouragent tant de gens à prendre part à la lutte contre le racisme. Cela procure une sensation extrêmement agré able de pouvoir faire partie d'un tel mouvement!” Propos de Patricia Curzi, Administratrice:: “La coopé ration au sein de l'é quipe du Secré tariat fonctionne sans heurts, ce qui cré e une atmosphère positive dans le bureau. En outre, je suis heureuse de pouvoir constater que les nouveaux membres du Conseil d'administration ont enté riné les ré alisations passé es de leurs pré dé cesseurs pour les faire progresser encore dans les prochaines anné es afin d'accomplir nos objectifs communs.” Propos de Sophie de Jonckheere, Chargé e des politiques: “2003 a é té une anné e politiquement difficile mais ENAR est parvenu à surmonter ces difficulté s et à accomplir quelques succès, grâ ce à une é quipe engagé e.” Propos d'Anoush der Boghossian, Responsable d'information et de communication, fraîchement arrivé e: “Je ne travaille au sein d'ENAR que depuis deux mois et je me sens dé jà chez moi. L'anné e qui vient va se caracté riser par des changements majeurs dans la mesure où ENAR, comme l'UE, accueillera de nouveaux membres. Je ferai le maximum pour que cette transition soit aussi efficace que possible pour les deux parties” Qu'y a-t-il au menu d'ENAR pour 2004? Lors de la 5ème Assemblé e europé enne annuelle d'ENAR, les repré sentants des coordinations nationales ont discuté et voté le programme de travail pour 2004-2005. Trente-cinq repré sentants environ assistaient à cette ré union. ENAR se focalisera sur diverses questions politiques, produira de nouvelles publications et organisera des é vé nements tout au long de l'anné e. Suite à l'é largissement de l'UE, ENAR é largira activement aussi son nombre d'adhé rents aux ONG originaires des pays en phase d'adhé sion, ce qui constituera l'un des plus grands dé fis de 2004. Principaux travaux d'ENAR de mai 2004 àavril 2005: ● La discrimination ethnique et religieuse: ENAR assurera le suivi de la transposition de la Directive sur l'é galité de traitement sans distinction des origines ethniques et de la Directive sur l’é galité de traitement en mtière d'emploi, en mettant en place une straté gie de lobbying nationale visant la transposition, la diffusion d'informations, la mise à jour de dé clarations de politique gé né rale d'ENAR et l'organisation d'é vé nements centré s autour des anniversaires des dates butoires. De mê me, ENAR se centrera sur la discrimination ethnique et religieuse dans l'emploi. Le ré seau diffusera des informations sur cette question et travaillera en coopé ration avec des partenaires sociaux au niveau de l'UE. ● Le racisme et la xé nophobie: ENAR mènera campagne contre la peur, la haine et la violence fondé es sur des motifs d'origine ethnique, en se centrant plus spé cialement sur la Dé cision-cadre concernant le racisme et la xé nophobie et l'avenir des politiques des affaires inté rieures et de la justice. ENAR organisera un é vé nement sur les straté gies destiné es à combattre le racisme et produira une dé claration de politique gé né rale. ● La promotion de l'é galité de traitement indé pendamment de l'origine ethnique ou de la religion. ENAR promouvra l'é galité de l'accès aux droits politiques et discutera de cette question dans le cadre d'une confé rence organisé e en 2004. ● L'inté gration des principes antiraciste dans les autres politiques de l'UE. ● L'AEA a dé cidé qu'il convenait de traiter les titres suivants dans l'optique d'activité s: o Propos de Maria Loutridou, Stagiaire: “La lutte contre la discrimination de toute forme repré sente plus que jamais une question brû lante. ENAR devra poursuivre son excellent travail d'é ducation des mé dias et du public dans tous les pays europé ens et d'incitation des dé cideurs politiques de tous niveaux à entreprendre des actions, se dressant donc contre la tendance actuelle qui pré tend que la lutte contre le racisme n'est qu'un luxe.” o o Publication: L'impact potentiel et juridique de la nouvelle constitution de l'UE sur le travail d'ENAR Evé nements: Le racisme et le droit pé nal L'accès aux droits pour trois Etats membres. Sé minaires de formation: La gouvernance Les outils dont dispose l'UE pour promouvoir l'é galité de traitement dans l'emploi Le Programme de travail approuvé sera bientôt disponible sur le site web, dès le mois de janvier 2004. Ce qui s'est passé -La Journé e internationale des migrants ENAR s'est ré joui de la 25 ème ratification de la Convention des travailleurs migrants de l'ONU mais a dé ploré le manque de progrès au sein de l'UE en matière de migration Le 18 dé cembre 2003, alors que le monde cé lé brait la troisième journé e internationale des migrants, le Timor fut le 25ème pays à ratifier la Convention de l'ONU sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles. ENAR a considé ré cette ratification comme un grand succès pour toutes les organisations qui mènent campagne pour un cadre juridique international de protection des droits humains des migrants. Quelque 175 millions de personnes vivent hors de leurs pays d'origine et l'Europe compte 14 millions de ressortissants de pays tiers. Cette commé moration fut une importante occasion de rappeler aux Etats membres qu'ils devraient honorer les engagements pris au Conseil europé en de Tampere et qu'ils devraient adopter une politique d'inté gration plus inclusive, accordant aux ressortissants de pays tiers des droits et obligations comparables à ceux des citoyens de l'UE. Toutefois, les Directives adopté es en matière d'antidiscrimination ne sont pas encore mises en pratique, ceci au dé triment de milliers de migrants lé gaux. La plupart des Etats membres n'ont pas transposé les Directives d'antidiscrimination et ont ainsi laissé les victimes de discrimination confronté es à une incertitude juridique. En ce qui concerne la Directive sur le regroupement familial, le Conseil a pris trois ans pour discuter de cette Directive de regroupement familial avant de parvenir à un accord inacceptable qui a ré duit les droits au regroupement et a imposé des ré glementations contraires aux droits fondamentaux. Suite à cela, le Parlement europé en a engagé maintenant une procé dure juridique contre le Conseil afin de demander l'annulation de cette Directive, une dé marche hautement approuvé e par ENAR. Ce qui se passera -- Les priorité s dé cevantes de la Pré sidence irlandaise en 2004 ENAR pré voit des temps difficiles pour une progression de la lutte contre le racisme La prochaine Pré sidence irlandaise a largement laissé de côté le combat contre le racisme et la discrimination. Elle se focalisera essentiellement sur l'é galité de traitement entre les hommes et les femmes et la ré vision de l'Observatoire europé en des phé nomènes racistes et xé nophobes. En ce qui concerne la Dé cision-cadre sur le racisme et la xé nophobie, celle-ci a tout simplement é té rayé e de l'agenda politique du Conseil. Depuis la “ré serve gé né rale” exprimé e par la Pré sidence italienne vis-à-vis de la Dé cision-cadre, les né gociations ont é té pratiquement bloqué es au Conseil. Il n'y a pas lieu de s'é tonner de voir que la Pré sidence italienne n'a pas mê me inscrit cette question à l'ordre du jour du Conseil de la justice et de l'inté rieur ni à celui des Comité s du Conseil approprié s. Les principaux obstacles se situent manifestement au niveau politique et c'est donc aux pré sidences qu'il appartient d'essayer d'imposer la question et de trouver le compromis approprié avec les gouvernements qui ont é mis des ré serves. Malheureusement, le futur n'annonce aucun changement à cet é gard. La Pré sidence irlandaise qui s'annonce n'est pas très dé sireuse d'inscrire cette question au nombre de ses priorité s politiques. L'Irlande, forte de sa longue expé rience en matière de lé gislation d'anti-discrimination et de son encourageant projet de “Plan d'action national contre le racisme”, aurait pu assuré ment jouer un important rôle de catalyseur en Europe durant sa pré sidence. Il semble que les Etats membres se sentent de plus en plus ré ticents à respecter les engagements qu'ils ont pris au Conseil de Tampere pour combattre le racisme et la xé nophobie par un renforcement et une promotion des politiques d'inté gration. Une nouvelle tendance s'est dessiné e en Europe, qui considère les immigré s comme une force é conomique et comme une solution au vieillissement de la socié té . Toutefois, les Etats membres ne ré alisent pas que les questions é conomiques et sociales sont insé parables et que, privé s de droits approprié s, les immigré s resteront exclus d'une socié té à laquelle ils participent, tant é conomiquement que socialement. Ils pourraient mê me choisir de ne pas s'installer dans l'UE, d'autres pays dans le monde leur offrant de meilleures conditions. La Pré sidence de l'UE La pré sidence du Conseil de l'Union europé enne est assuré e à tour de rôle par chacun des Etats membres de l'UE. Les pays se relaient pour prendre en charge l'agenda du Conseil et pré sider toutes les ré unions durant une pé riode de six mois, encourageant les prises de dé cisions politiques et lé gislatives et né gociant les compromis entre les Etats membres. C'est au tour de l'Irlande d'assurer cette pré sidence durant le premier semestre de 2004. Le racisme existe-t-il encore? Dé cision du Conseil sur l'EUMC: Compte tenu de l'importance d'une collecte et d'une analyse de donné es relatives aux droits humains pour dé finir une politique europé enne en ce domaine, le Conseil a dé cidé , en dé cembre, d'é tendre le mandat de l'EUMC pour qu'il devienne une agence des droits humains. La Commission a d'ores et dé jà accepté de produire une proposition allant dans ce sens. La rotation pour la pé riode 2004-2006 est la suivante: 2004 2005 2006 Conclusion de la ré union du Conseil de dé cembre 2003: Du mê me ton, la conclusion du Conseil a é vité de mentionner le racisme. Dans sa dé claration finale, elle a dé claré que “les chefs d'Etat ou de gouvernement ré affirment le ferme engagement de l'UE à s'opposer à toute forme d'extré misme, d'intolé rance et de xé nophobie.” En utilisant de tels termes gé né raux et en modifiant le mandat de l'EUMC, le Conseil a procé dé àune simplification de la signification du racisme. Pour le dire clairement, le terme de "racisme" semble être perç u comme une menace pour les politiques actuelles mené es par les chefs d'Etat europé ens. Le racisme est, en effet, une menace, non pour les politiciens mais pour les personnes qu'ils repré sentent et pour l'é quilibre des socié té s qu'ils construisent. Cet aspect ne devrait pas être oublié . Premier semestre de l'anné e Irlande Second semestre de l'anné e Pays-Bas Premier semestre de l'anné e Luxembourg Second semestre de l'anné e Royaume-Uni Premier semestre de l'anné e Autriche Second semestre de l'anné e Finlande Pour plus d'information concernant le Conseil: http://ue.eu.int/en/summ.htm Remarque de l'é diteur: Suite à certains problèmes techniques, la version française ne sera disponible qu'au dé but du mois de janvier 2004.