L`Annonce faite à Marie de Paul Claudel
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L`Annonce faite à Marie de Paul Claudel
Grande Salle L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel Matthew Jocelyn création musicale : Philippe Boesmans mise en scène : Création du 8 au 14 novembre 2001 – Théâtre Municipal, Colmar - Renseignements : 03 89 41 71 92 22 novembre - 23 décembre 2001 mardi 19h, du mercredi au samedi 20h, dimanche 16h, relâche le lundi Durée du spectacle : 2h30 environ Location : 01 53 05 19 19 Plein tarif : de 26€ (170,55F) à 10€ (65,60F) Tarif réduit* : de 18€ (118,07F) à 5€ (32,80 F) *Moins de 27 ans, plus de 65 ans, demandeurs d’emploi groupe de 6 personnes et plus. Tarifs accordés sur présentation d’un justificatif Tarifs jour J : 18-27 ans et: 50% de réduction le jour même La grande salle est accessible aux handicapés Service de presse : ZEF Isabelle Muraour & Marion Bihel Tél : 01 43 73 08 88 – Mail : [email protected] – P : 06 18 46 67 37 L’Annonce faite à Marie de Paul mise en scène : Claudel Matthew Jocelyn assistant : Pierre Guillois création musicale: Philippe Boesmans assistant : Fabrizio Cassol décor : Alain Lagarde costumes : Zaïa Koscianski lumières : Stéphanie Daniel son : Grégoire Harrer maquillages, coiffure : Patricia Debrosse chefs de chant : Kira Parfeveets et Bruno Schweyer Avec Violaine Catriona Morrison Mara Marie Éléonore Pourtois Elisabeth Vercors José Drevon Pierre de Craon Bruno Pesenti Ann Vercors Lionnel Astier Jacques Hury Hervé Gaboriau Le Maire Patrice Verdeil soprano Irina Titaeva mezzo soprano Yaroslava Kozina alto Marie-Noële Vidal baryton Franck Martinet basse François Lis cor Laurent Pincemin 11 janvier 2002 – Théâtre de Poissy Renseignements et réservations : 01 39 79 49 87. 15 janvier 2002 – Théâtre de Cherbourg Scène Nationale Renseignements et réservations : 02 33 88 55 50. Production : Atelier du Rhin (Centre Dramatique Régional d’Alsace, Colmar). En co-réalisation avec l’Athénée Théâtre Louis- Jouvet La saison 2001/2002 de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet est dédiée à Louis Jouvet, à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition le 16 août 1951 en son théâtre. Toutes les pièces présentées auront été créées, jouées ou mises en scène par Louis Jouvet au cours de sa carrière. Les spectacles présentés : L’Ecole des Femmes / Molière par Jacques Lassalle / 26 septembre - 10 novembre 2001 L’Annonce faite à Marie / Paul Claudel par Matthew Jocelyn / 22 novembre - 23 décembre 2001 Le Mariage de Le Trouhadec / Jules Romains par Jean-Marie Villégier / 21 novembre - 16 décembre 2001 Ecoute mon ami et autres textes / Louis Jouvet par Fabrice Luchini / 17 janvier – 16 février 2002 La Folle de Chaillot / Jean Giraudoux par François Rancillac / 19 janvier - 16 février 2002 Le Diable et le Bon Dieu / Jean-Paul Sartre par Daniel Mesguich / 20 février - 9 mars 2002 Dom Juan / Molière par Daniel Mesguich / 13 mars - 13 avril 2002 La Machine infernale / Jean Cocteau par Gloria Paris / 13 mars - 7 avril 2002 Les lectures : Louis Jouvet : le comédien pédagogue Textes de Louis Jouvet lus par Jacques Lassalle / samedi 27 octobre, 16h30 La naissance de Le Trouhadec Textes de Louis Jouvet, Jules Romains et Jacques Copeau lus par Jean-Marie Villégier / samedi 8 décembre, 16h30 Jouvet : " la scène natale ". Textes de Copeau, Dullin, Jouvet Lecture dirigée par Jean-Claude Penchenat / samedi 9 février, 16h30 Le sentiment et la pensée chez Louis Jouvet Conférence de Jean-Loup Rivière / samedi 9 mars, 16h30 Le métier de directeur de théâtre Texte de Louis Jouvet lu par Valérie Lang / samedi 6 avril, 16h30 Concert : Louis Jouvet et la musique Orchestre Ostinato / lundi 26 novembre, 20h Les partenaires de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet : Télérama — Paris Première — France Inter Notes de mise en scène Paul Claudel a vécu avec L’Annonce faite à Marie pendant quelque 56 ans. C’est une histoire dont il ne pouvait se débarrasser, ou bien une histoire qui l’habitait, qui lui ressemblait à un point tel qu’il ne voulait s’en défaire. Ou les deux. Le parallèle n’est pas juste, mais je pense, par exemple, à la dernière et énigmatique pièce de Shakespeare, La Tempête ; au merveilleux Falstaff de Verdi ; ou encore à l’une des pièces les plus " parfaites " du répertoire, La Cerisaie d’Anton Tchekhov : ces œuvres qui marquent la fin d’une vie ou, en tout cas, la fin d’une vie de créateur. Ce sont des œuvres dans lesquelles l’auteur fait un dernier geste vers l’humanité, conscient de la mort qui l’accompagne ou bientôt l’accompagnera, mais apparemment en paix, plus encore, riche de ce savoir. L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, dans la dernière version pour la scène, en 1948, fait partie de cette liste, si liste il y a. On y lit, plutôt on y entend une voix souterraine sans trouble, limpide, une voix qui sait. Indépendamment de la foi religieuse dont se nourrit l’auteur, cette pièce est un cantique, un hymne sans demi-mesure pour célébrer notre humanité dans toute sa complexité, l’étirement qui est le nôtre entre désir et désir. Pierre de Craon désire Violaine ou, s’il ne peut la posséder, le salut. Violaine désire Jacques Hury et, se sacrifiant (trop de bonheur en ce monde lui paraissant la plus grande des injustices), la sainteté. Jacques Hury désire Violaine, puis Mara, puis tout ce qui peut lui arriver et qui lui arrive. Anne Vercors désire Jérusalem, Mara désire Jacques, Elizabeth Vercors n’ose plus désirer, ce qui en son cas équivaut à désirer le bonheur des siens, ou du moins la paix. Les désirs dans ce monde, ou pour un autre (" l’autre monde ", non pas " un autre ", nous dirait Paul Claudel), se confrontent, se toisent, ne se réconcilient jamais vraiment. Mais en guise de miracle, c’est-à-dire en pleine reconnaissance du mystère de la vie, de toute vie, Violaine enlève la mort à la petite Aubaine, et lui confère les yeux bleus du ciel. Depuis des années je pars du principe que les textes de théâtre sont avant tout des partitions vocales, le corps des acteurs des instruments. C’est maintenant un cliché quand, à la fin d’une répétition, je dis : " N’oubliez pas, vous n’êtes pas des acteurs, vous êtes des musiciens ! " Inventer le phrasé, la courbe sonore, les accents et les dynamiques, livrer le sens pour mieux laisser couler le sang. Ou encore : savoir que les notes contiennent le sens, que la musique est l’émoi. L’Annonce faite à Marie est déjà une partition. Rarement la langue de Claudel n’a été si construite, aussi musicale qu’elle ne l’est dans cette pièce. Ni la place qu’occupe la musique, si importante. C’est pour cette raison que, en compagnie du compositeur belge Philippe Boesmans, nous allons créer une partition pour chœur, un tissage de cinq voix, toujours présent sur le plateau. Ce chœur interprétera les prières, cantiques et autres chants mentionnés dans le texte. Mais il aura aussi le rôle de dialoguer avec le texte et avec les acteurs, de donner à entendre une matière lyrique toute aussi riche que les paroles de Claudel. Le chœur devient ainsi une haie de résonance pour le texte tout entier, une manière d’appuyer le sens, certes, mais également de se détacher, délicatement, d’un certain envoûtement de la fable. Offrir L’Annonce faite à Marie au théâtre, aujourd’hui, nécessite un balancement quasi imperceptible entre la parole et l’histoire, entre l’histoire et le sens de cette histoire, entre le sens et la musique qui nous fait parvenir ce sens de la manière dont il est conçu. Matthew Jocelyn Note de travail sur la langue de Claudel Il y a quelque chose du verbe de William Shakespeare dans le théâtre de Paul Claudel. Il ne s’agit pas simplement de la richesse de l’imagerie ou du lyrisme apparent dans ses drames, mais aussi du soin donné par l’auteur à l’architecture de chaque phrase, à sa rythmique, à la courbe de sa pensée ainsi qu’à la matière sonore - allitérations, onomatopées, articulations diverses - qui viennent à tout instant alimenter le sens. Mais, au contraire de la langue de Shakespeare, l’absence d’accent tonique en français aurait tendance à rendre lisse cette écriture, à lui donner une seule direction, une courbe unique. Sur un long parcours, cette musique trop constante, trop régulière, peut en venir à masquer, voire à annuler, le sens particulier des mots eux-mêmes. Destin difficile pour une langue qui vit plutôt, me semble-t-il, par ses heurts et ses contours. Dans notre travail qui cherche à rendre concrets, tangibles, le son et le sens de chaque mot (y compris par l’occultation d’un certain nombre de liaisons), non comme un procédé de diction, mais pour rendre plus claire, plus percutante la narration, nous avons donc choisi de laisser apparaître un -des- accent(s) toniques(s) ; ainsi de faire valoir cette géographie tout en crêtes et vallées qu’est la richissime langue théâtrale de Paul Claudel. Matthew Jocelyn Note d’intention du compositeur " Le dialogue, au départ de ces intuitions, a vite dépassé le jeu des questions / réponses entre metteur en scène et musiciens, révélant comme enjeu réel l’aboutissement à " une vraie proposition de théâtre musical " : une Annonce faite à marie qui, on ne sait, chante ou naisse du chant, accueille le musical ou s’y recueille. La pièce de Claudel, telle qu’en elle-même, mais donnée avec son chant, comme on livrerait ensemble une hallucination avec les conditions qui la provoquent, sans explication, sans prétendre à aucun moment savoir quoi, de la musique ou du texte, est le réel, quoi l’hallucination qui en émane. Nous voilà donc avec cinq voix en scène, qui sont un chœur de théâtre, qui sont le chœur des moniales, qui sont la pluie, la comptine, la " bande son ", la bande passante des émetteurs pirates de miracles, la banda de la noce, ou les pleureuses que toute confession rêve. Cinq, parce que c’est beau, que c’est n’est pas déduit de la pièce mais y suffit : les trois voix de femmes (soprano, mezzo, alto) et les deux hommes (graves : baryton et basse, avec leur falsetto) dont les divers appariements peuvent tout faire supposer en musique et, quant au théâtre, servir à tout. Il y a une sono : ces voix (mais parfois le reste du plateau plutôt qu’elles) sont (ou ne sont pas, ailleurs) amplifiées (c’est à dire : proches, intimes, fragiles, réfugiées dans l’oreille avec leurs brisures, l’idée de leur haleine et l’aveu de leur grain). Lyriques, dans la mesure où Claudel le suppose. Elles émanent de corps visibles ou invisibles, placés en déplacements, figurant ou ne figurant pas. Elles chantent, elles bruitent, elles discourent, elles font de la musique avec la bouche et baillent en mettant leur main devant leur bouche. Les fonctions de la musique ne font pas l’objet d’un classement ou d’un tri d’où tirer une cohérence esthétique ou un " statut " : l’une ou l’autre ne peuvent valoir ici que " de naissance ", du fait de procéder du point d’extase inquiète obscur où jaillit la matière d’un tel texte en amont, même, de la passion de son auteur à le produire. Q’il nous soit permis de l’y trouver et de le rendre. Philippe Boesmans Notes complémentaires sur la musique Une composition lyrique, pourquoi ? Déjà le titre L’Annonce faite à Marie fait référence à la voix. Déjà il est question d’annonciation. La voix, l’oreille sont là. Déjà nous sommes amenés à écouter, à peser le poids réel, profond de toute énonciation. Et cette annonce en particulier allait révolutionner la vie des hommes pendant plusieurs siècles. C’est dire l’importance réelle que peut avoir la voix. Ensuite, il y a l’écriture de Paul Claudel, qui est avant tout musicale. Il y a un sens du rythme évident dans la manière dont il pose les mots sur la page. Si on étudie l’évolution de la pièce au fil des différentes versions, il apparaît évident que Claudel a travaillé à affiner le rythme. De plus, il y a ses indications, ses didascalies riches en substances sonores, riche à l’oreille et qui font appel à une multitude d’éléments sonores : angélus, chants d’oiseaux, sons de trompette, comptines d’enfants… S’agit-il d’un opéra ? Non. Il n’a jamais été question de mettre le texte en musique. Il est plutôt question que le texte et la musique s’informent l’un sur l’autre, qu’ils se complètent, se bousculent… et dans la texture même de la partition musicale et dans le sens. L’objectif partagé avec Philippe Boesmans est de travailler sur une forme de théâtre musical dans toute sa richesse théâtrale et lyrique. Par ailleurs, il est intéressant de noter que Paul Claudel –de son propre aveu– fut très attaché à l’idée de voir naître une version lyrique de L’Annonce... Les écrits de Claudel sur la diction, l’énonciation, le rythme tendent tous vers une interprétation lyrique, et montrent à quel point l’auteur tendait vers une sorte de chant-parlé. Philippe Boesmans est principalement connu pour ses opéras Justement. C’est parce qu’il est d’abord un compositeur d’opéra que je souhaitais entreprendre ce projet avec lui. Nous sommes dans une véritable démarche de musique lyrique, vocale. Le défi, avec Philippe Boesmans, c’est de créer un tissu lyrique qui ne nécessite pas d’être soutenu par un orchestre, qui tienne par lui-même. Quels seront les rapports entre les chanteurs et les acteurs ? Les chanteurs ne seront pas en interaction directe avec les acteurs. Ils seront présents en permanence sur le plateau mais avec des présences de chœur, de masses sonores, d’instruments musicaux… Ainsi, à certains moments reprendront-ils des éléments du texte en écho, en réponse… Ils s’intègreront par ailleurs dans un important travail d’amplification et de transformation sonores : les voix -des acteurs comme des chanteurs- subiront des effets de mises en écho, de répétition, de réverbérations, d’étirements, de bruitages, de brouillages. Il s’agit pour moi de poursuivre un travail complexe sur les effets autour des voix tel que je l’ai entamé déjà sur ma dernière création fils nat. de Graham Smith. Comment allez-vous travailler entre ces deux groupes ? Dès le mois de juin, nous avons entamé le travail avec les chanteurs afin d’appréhender le style de l’écriture de Philippe Boesmans. En septembre, ce travail se prolongera et se développera avec un chef de chant. Dès la fin du mois de septembre -à six semaines de la première- les deux groupes seront mélangés afin de faire évoluer la partition musicale au plus juste et au plus près de la mise en scène. Le compositeur ou son assistant, Jean-Louis Libert, étant présents durant les répétitions. Il y a un véritable travail de composition qui veillera en permanence à rester parallèle à celui réalisé sur le texte. Matthew Jocelyn. L’Annonce faite à Marie : synopsis Prologue : Pierre de Craon, Violaine Où il est question d’un pardon que Violaine accorde à Pierre après que celui-ci eut tenté de forcer son désir. Où Pierre annonce qu’il est atteint par la lèpre et qu’il part bâtir une église au loin. Où l’on apprend que Violaine est fiancée à Jacques. Où Violaine offre son anneau de fiançailles à Pierre et l’embrasse en signe d’offrande et d’adieu, ce que surprend Mara qui entre. Acte I Scène 1 : La mère et le père Ils parlent de leurs filles, Violaine et Mara. Le père entend marier Violaine à Jacques, à qui il veut confier sa succession avant son départ pour Jérusalem. La mère lui dit que Mara a aussi des vues sur Jacques. Scène 2 : Mara, la mère Mara explique qu’elle s’oppose au mariage de Violaine. Elle veut Jacques pour elle. Scène 3 : Jacques et le père, puis Violaine Jacques entre avec un serviteur coupable d’avoir dérobé un fagot. Il veut le châtier. Le père rend une justice magnanime. Il invite son futur beau-fils, qui va hériter de son autorité, à suivre son exemple. Il lui donne Violaine. Violaine accepte. Le père part aussitôt. Acte II Scène 1 : Mara et la mère Où l’on apprend que, suivant la demande de Mara, la mère a dit à Violaine l’amour que porte Mara à Jacques. Scène 2 : Mara et Jacques Où Mara et Jacques tiennent des propos sur Violaine, sur son baiser à Pierre, sur son amour pour Jacques. Scène 3 : Jacques et Violaine Ils se promettent longuement l’un à l’autre avant que Violaine annonce que cet amour ne pourra être consommé. Elle est atteinte par la lèpre. Jacques la répudie. Elle annonce son départ pour la léproserie. Scène 4 : Mara et la mère Mara annonce à sa mère l’annulation du mariage entre Jacques et Violaine. Scène 5 : Mara, la mère, Jacques et Violaine Jacques et Violaine annoncent qu’ils doivent tous deux quitter momentanément la ferme. Acte III Scène 1 : Un village, des villageois Veille de Noël, les paysans se rassemblent pour préparer la venue du nouveau Roi. Arrive Mara, un baluchon sous le bras, qui demande à voir la lépreuse. Où l’on apprend que cette dernière est là depuis huit ans. Entre Violaine, voilée. Scène 2 : Violaine et Mara Violaine retrouve sa sœur. Mara l’informe : sa mère est morte, son père n’a pas reparu encore, Jacques et Mara vont bien. Où il apparaît que Violaine est désormais aveugle, que Mara porte un bébé mort dans ses bras, son enfant, et qu’elle demande à Violaine de lui rendre la vie. Noël sonne aux églises. Des trompettes annoncent le passage du cortège royal. Violaine demande à Mara de lui lire des textes saints, quand soudain l’enfant revient à la vie. Il a désormais les yeux bleus de Violaine. Acte IV Scène 1 : Mara et Jacques Ils parlent de l’enfant mystérieusement guéri ; d’une lépreuse morte, poussée par quelqu’un dans une sablière… Mara entend des bruits. Entre le père, Violaine mourante dans ses bras. Scène 2 : Jacques, Mara, le père, Violaine Le père parle. Il sait tout : le sacrifice de Violaine pour le bonheur de Mara, pour sauver Pierre, pour sauver l’église du schisme, pour sauver la France déchirée en deux, pour la vie de l’enfant Aubaine. Il sait le geste de Mara pour tenter de tuer sa sœur. Mais le sacrifice a porté : Pierre est guéri, l’enfant vit, le nouveau roi a repris son trône. Le miracle a eu lieu. Le verbe s’est fait chair. Mara reconnaît sa trahison, son crime. Violaine revit, pardonne avant de mourir. Jouvet et l’Annonce faite à Marie L’Annonce faite à Marie dans la mise en scène de Louis Jouvet est créée à Rio de Janeiro le 19 juin 1942, dans le cadre de la tournée en Amérique latine que Jouvet effectue avec sa troupe. Elle est reprise au théâtre de l’Athénée sans changement de mise en scène du 11 au 16 juin 1946. Les élans patriotiques que Léon Teich relève dans la pièce font peut-être partie des raisons qui poussent Jouvet à emmener L’Annonce en Amérique latine en cette période d’occupation de la France. D’autre part, Louis Jouvet choisit de confier à des Sud-Américains la conception de certains éléments du spectacle. Eduardo Anahory se charge des décors, excepté celui du prologue qui est l’œuvre de Christian Bérard. Les costumes sont pour la plupart dessinés par Ana-Iñès Carcano, et la musique est composée par Ranzo Massarani. La distribution est la suivante : Monique Mélinand interprète Violaine, Melle Wanda Kerien - Mara, Suzanne Courtal - la mère, Louis Jouvet - Anne Vercors, Jean Dalmain - Pierre de Craon, Leo Lapara - Jacques Hury. La reprise à l’Athénée En alternance avec La Folle de Chaillot, Knock et L’Ecole des Femmes, Jouvet présente L’Annonce à Paris. Il parvient à obtenir de Paul Claudel et de Maria Scibor, auteur de la musique souhaitée par le dramaturge, l’autorisation d’utiliser à nouveau la musique de Massarani. Excepté Claudel qui juge la représentation " effroyable ", et certains journalistes qui émettent des réserves sur l’interprétation de tel ou tel acteur ou sur le choix d’une diction qui leur semble déclamatoire et emphatique, l’accueil est excellent. On admire les " images de missels " dessinées par l’alliance des décors et des costumes et l’on se recueille au théâtre de l’Athénée, devenu " cathédrale ". On célèbre également le talent de Jouvet-acteur à restituer le souffle et la poésie du verset claudélien. " La poignante représentation que Louis Jouvet et sa compagnie viennent de nous donner de L’Annonce faite à Marie n’est pas près de sortir de nos mémoires. Tout a été mis en œuvre pour faire valoir à la fois la magnifique simplicité et l’ampleur biblique de ce texte extraordinaire : la musique discrète de Massarani sait s’intégrer à l’action, se fondre dans la musique des scènes et des mots. Les décors d’Eduardo Anahory sont tous harmonieux ; en particulier celui du deuxième acte où s’allient remarquablement le bleu de la toile et le vert des rideaux, et le décor du troisième : la forêt froide aux branches nues et au sol enneigé… Les éclairages jouent leur rôle dans la pièce, spécialement au cours de la résurrection du petit enfant de Mara. L’accord de couleur des costumes féminins est dû à Ana-Iñès Carcano. (Et ainsi nous revient cette Amérique du Sud à laquelle Jouvet avait porté L’Annonce). Je revois le long d’un portant la triple tache de trois robes : la jaune safran, la bleu outremer, la brune de terre et noire de deuil ; je revois aussi les voiles gris de Violaine et la silhouette verte et blanche de Mara au dernier acte. Ces indications " autour " de la pièce et des protagonistes ne sont destinés qu’à souligner l’harmonie du cadre dans lequel se déroule le mélodrame sublime, le puissant mystère claudélien. […] Quant à Jouvet lui-même, il est encore une bonne fois tout bonnement étonnant. Seul, il peut nous restituer avec cette maîtrise le côté réaliste et le côté lyrique de son personnage. Seul, il est capable de mettre autant, par sa manière à lui de respirer le texte, la construction savante, la mesure poétique de la phrase et, par la sobre grandeur de son geste, la beauté plastique de certains tableaux. […] Il y a longtemps que je n’avais été aussi bouleversé au théâtre ! " Jean-Jacques Gautier, Le Figaro, 12 juin 1946. Paul Claudel " Où est-ce que j’ai été la chercher, cette grande histoire que commémoraient trois fois par jour aux différentes étapes de la journée les trois coups au-dessus de ma tête de la Salutation angélique ? Cette relation déchirante de quelque chose qui ne fut jamais et qui à jamais ne cessera plus d’arriver ! " Paul Claudel, Le Pays de l’Annonce faite à Marie, 1948 D’origine bourgeoise provinciale, Paul Claudel est né à Villeneuve-sur-Fère, en 1868, sur les confins de la Champagne et des Ardennes. De famille catholique, l’enseignement laïque lui fait perdre la foi qu’il retrouvera à l’âge de dix-huit ans, le jour de Noël, le 25 décembre 1886, dans l’église Notre-Dame de Paris, lors d’une illumination subite. Sa vie de diplomate, de 1893 et 1936, le conduit à séjourner presque constamment à l’étranger, dans divers pays. Il sera ainsi consul de France à Prague, à Francfort, à Hambourg, ministre plénipotentiaire à Rio de Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tokyo, à Washington, enfin à Bruxelles, de 1933 à 1955, où se terminera sa brillante carrière. Sa vie littéraire conduite parallèlement s’épanouira glorieusement, au terme de son rôle de diplomate, dans sa propriété de Brangues, en bordure de la Savoie et du Dauphiné. Ses conceptions, en étroit rapport avec les idées religieuses, l’incitent à préciser le rôle du poète dont le langage doit, selon lui, traduire l’unité fondamentale du monde des choses et de l’esprit, et correspondre à une véritable " connaissance " abolissant la contradiction objet-sujet. L’Annonce faite à Marie est une œuvre qui hante la vie de Claudel, depuis la première étape de sa rédaction en 1892, alors qu’elle a encore pour titre La Jeune Fille Violaine, jusqu’aux derniers remaniements qui devaient conduire, en 1948, à la version dite " version définitive pour la scène ". Cette dernière version a été créée à la Comédie-Française en 1955, quelques jours à peine avant la disparition de Paul Claudel. Avec Tête d’Or et La Ville, L’Annonce faite à Marie, du moins dans sa première version, appartient au premier cycle des grands drames claudéliens, où d’emblée apparaissent tous les éléments caractéristiques de cette dramaturgie, si particulière dans l’histoire du théâtre en Occident : utilisation du verset, détermination floue du temps et de l’espace, contraste entre une poésie brute et terrienne -puisée dans les sources de l’enfance vosgienne de Claudel- et un lyrisme où s’entremêlent passion charnelle et mystique. Si L’Annonce faite à Marie a toutefois cette place si particulière dans l’œuvre claudélienne, c’est qu’elle incarne mieux que toute autre le combat intérieur de Claudel auquel se sont livrés, toute sa vie durant, l’homme de foi -catholique défenseur de la règle-, et l’homme du désir : l’homme de Dieu mais aussi celui de la création et de la chair. Montée pour la première fois par Lugné-Poe au Théâtre de l’Œuvre en 1912, L’Annonce faite à Marie sera reprise au théâtre allemand de Hellerau, dans une mise en scène de Claudel lui-même, qui accomplit alors la phase européenne de sa carrière diplomatique. Première pièce de Claudel à être montée, elle est aussi la première à être acceptée à la Comédie-Française dès 1938, bien qu’elle n’y sera montée qu’en 1955. Charles Dullin, Jacques Hébertot sont parmi les premiers metteurs en scène, avec Louis Jouvet, à s’affronter à ce drame mystique, souvent considéré comme le chef-d’œuvre de Claudel. Repères biographiques Matthew Jocelyn Comédien et metteur en scène d’origine canadienne, Matthew Jocelyn a commencé par arpenter les planches universitaires puis professionnelles au Canada et en Angleterre, où il termine ses études à l’Université d’Oxford. En 1981, il part à la rencontre du Teatr Laboratorium de Grotowski en Pologne. Pendant cinq ans, il poursuit un travail inspiré par ses séjours avec les acteurs du Teatr Laboratorium en Pologne et en Italie. En 1983, il co-fonde avec Denis Milos le Théâtre de l’Autre-Rive à Paris et tient en parallèle le poste de lecteur d’anglais à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. En 1984, il travaille au sein du groupe Mai Juku de Tanaka Min à Tokyo -danse Butho- puis revient en Europe créer des spectacles de danse-théâtre, notamment en France et en Espagne. Depuis 1987, il se consacre surtout à la mise en scène, créant des spectacles avec des textes originaux, au Canada, à Paris et en Suisse. Il est aussi assistant de Patrice Chéreau sur la mise en scène de Hamlet pour le Festival d’Avignon. En 1991, il met en scène La Double Inconstance de Marivaux au Canada et, en 1992, ouvre le Printemps des Comédiens de Montpellier avec la création française de La Tragédie de l’athée de Cyril Tourneur, pièce anglaise méconnue de 1611 dont il signe par ailleurs la traduction. Entre 1993 et 1995, il dirige l’Atelier Tchekhov à Paris et conduit un travail de recherche qui donne lieu à la création de Trois Sœurs, à Paris et en province, pendant l’hiver et le printemps 1995. A l’automne 1995, il fait son entrée à l’Opéra Bastille en tant qu’assistant de Jonathan Miller sur une mise en scène de La Bohème. Suivront trois saisons où il dirige le travail scénique du Centre de formation lyrique de l’Opéra Bastille. Il met en scène près de 30 concerts-spectacles donnés à l’Amphithéâtre de l’Opéra Bastille ainsi qu’en tournée dans de nombreux théâtres en France. Il y monte par ailleurs, en réduction pour piano, Cosi fan tutte de W.A. Mozart et Carmen de Georges Bizet. En 1997, il met en scène la première en langue française de Danser à Lughnasa de Brian Friel avec les comédiens du Théâtre de l’Ecrou, en représentation à Fribourg (Suisse). Il est nommé en juin 1998 à la direction de l’Atelier du Rhin, Centre dramatique régional d’Alsace, à Colmar, où il assume également, en étroite collaboration avec l’Opéra national du Rhin, la fonction de directeur des Jeunes Voix du Rhin, troupe de jeunes chanteurs professionnels accueillis en résidence pour une saison à l’Atelier du Rhin. A Colmar, il met en scène la création française de Danser à Lughnasa de Brian Friel, en décembre 1998 puis en tournée, en France, à La Filature de Mulhouse, et en Suisse. En janvier 2000, il crée en français la pièce contemporaine Nightingale de l’auteur londonien Timberlake Wertenbaker ainsi que Larmes du couteau et Alexandre Bis de Martinu, dans une production des Jeunes Voix du Rhin. Direction musicale : David Cowan (mai 2000). La saison 2000-2001 le voit réaliser la mise en scène de fils nat., de Graham Smith, auteur associé à l’Atelier du Rhin. Outre L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel avec une direction musicale de Philippe Boesmans, il montera l’opéra La Cecchina ossia la buona figliola de Noccolo Piccini fin mai 2001 avec les jeunes voix de l’Atelier du Rhin. Philippe Boesmans Philippe Boesmans est né à Tongres, en Belgique, en 1936. Après des études de piano à Lièges où il obtient un Premier prix, il renonce, par la suite, à une carrière d'instrumentiste -malgré quelques concerts avec l'Ensemble Musique Nouvelle, pour se consacrer à la composition en autodidacte. Ses rencontres avec Pierre Froidebise, Henri Pousseur, Célestin Deliège et André Souris, et quelques stages à Darmstadt déterminent et assurent sa volonté de composer. Ses premières œuvres datent du début des années 1960 et témoignent de la profonde influence d'un sérialisme qui se fissure -Berio, Boulez, Stockhausen, incluant consonances et périodicités rythmiques. En 1971, il est attaché au Centre de Recherches Musicales de Wallonie, dirigé par Henri Pousseur, et au Studio électronique de Liège. Producteur à la RTBF, il est depuis 1985 compositeur en résidence au Théâtre Royal de la Monnaie, qui lui commande plusieurs partitions, parmi lesquelles les opéras : La Passion de Gilles (1983) et les Trakllieder (1987), ainsi que l'orchestration de L'Incoronazione di Poppea de Monteverdi (1989). Après Surfing (1992), le festival Ars Musica crée Reigen, opéra en dix dialogues sur la pièce homonyme de Schnitzler, dans une production de la Monnaie mise en scène par Luc Bondy, qui a été reprise par le Festival d'Automne à Paris en novembre 1994, au Théâtre du Châtelet. En 1997, c’est Bernard Foccroulle qui remet Philippe Boesmans au travail, toujours avec Luc Bondy. Ils accordent cette fois leurs faveurs au Conte d’hiver de William Shakespeare. La première vient d’avoir lieu, en décembre 2000, au Théâtre du Châtelet (Paris). Ses oeuvres, programmées par les principaux festivals internationaux -Darmstadt, Varsovie, Zagreb, Bruxelles, Royan, Metz, Avignon-, ont reçu de nombreux prix, parmi lesquels le Prix Italia pour Upon La-Mi (1969), le Prix de l'Académie CharlesCros, le Prix international du disque Koussevitzky, le Prix de l'Union de la Presse Musicale Belge... Catriona Morrisson (Violaine) Parallèlement à sa formation théâtrale au Studio Pygmalion à Paris, de 1991 à 1993, puis à la London Academy of Music and Drama de Londres, de 1994 à 1997, cette jeune comédienne d’origine anglaise fait ses débuts au sein de la compagnie de théâtre de rue Hors Strate et participe à différentes créations théâtrales en France, en Suisse et en Allemagne. Depuis 1997, elle partage son temps entre la Grande-Bretagne, l’Ecosse et la France, où elle poursuit respectivement un compagnonnage artistique avec les metteurs en scène Lindsey Pugh et Matthew Jocelyn. Sous la direction de ce dernier, elle a interprété notamment le rôle de Chrissie dans Danser à Lughnasa de Brian Friel, le rôle de Philomèle dans Nightingale de Timberlake Wertenbaker ainsi que le rôle de Rosalie dans fils nat. de Graham Smith. Elle est artiste associée à l’Atelier du Rhin depuis la saison 2000 / 2001. Marie-Éléonore Pourtois (Mara) A la suite de ses études d’art dramatique à l’Académie de Uccle à Bruxelles, Marie-Eléonore Pourtois débute en 1996 une formation à l’école d’Art dramatique du Théâtre National de Strasbourg et ce jusqu’en 1999. Elle enchaîne ensuite des rôles pour le cinéma (ça, c’est vraiment toi de Claire Simon – 1999) et le théâtre. Elle a notamment joué dans Peer Gynt de Henrik Ibsen mis en scène par Guillaume Delaveau en juin 2000 et dans Théâtre en processus dirigé par Lorent Wanson. Bruno Pesenti (Pierre de Craon) Issu d’une formation à l’école du Théâtre National de Chaillot, Bruno Pesenti enchaîne, depuis une quinzaine d’années, les rôles au cinéma, à la télévision et au théâtre. Il joue notamment dans La Vie de Galilée, mis en scène par Antoine Vitez, dans Le marchand de Venise, mis en scène par Stéphane Braunschweig. En 1999-2000, il obtient un rôle dans la Dispute et Contentions mis en scène par Stanislas Nordey et dans Kordian, mis en scène par Ursula Mikos aux Ullis. On le voit également dans de nombreuses mises en scène de François Wastiaux, La ronde des vauriens, Hamlet de Shakespeare, Les gauchers… Au cinéma, on le trouve en 1988 dans Dostoïevski Antigone, court-métrage réalisé par Manuel Pradal et plus récemment, en 1995, dans L’amour en prime, film réalisé par P. Volson. Hervé Gaboriau (Jacques Hury) Hervé Gaboriau a été formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre, et, sous la direction d’Antoine Vitez, il a suivi une formation à l’Ecole de Chaillot. En 2001, il a joué dans Home de Storey sous la direction de Lionel Parlier et, en 1999, dans Le Juif de Malte, pièce mise en scène par B. Sobel. En 1995, il joue dans Peer Gynt d’Ibsen, mis en scène par C. Boskowitz, E. Da Silva et F. Fachenas au Théâtre de Gennevilliers ainsi que dans Troilus et Cressida de Shakespeare, mis en scène par E. Da Silva. Lionnel Astier (Ann Vercors) Acteur et metteur en scène, il multiplie les rôles au cinéma, dans les téléfilms et au théâtre. Lionnel Astier a déjà travaillé sous la direction de Matthew Jocelyn dans Nightingale de T. Wertenbaker et dans La tragédie de l’Athée de Cyril Tourneur. On le voit dans de très nombreuse mises en scène de Gilbert Rouvière, Dom Juan de Molière, Pourquoi j’ai jeté ma Grand-mère dans le vieux port de Serge Valetti, Mon royaume pour un canal de Guy Vassal… Il joue également sous la direction de Jacques Weber, Bruno Boëglin, Gilles Chavassieux… Au cinéma, nous le retrouvons dans Un soupçon fondé sur quelque chose de gras d’Alexandre Astier, L’Empreinte des Géants de Robert Enrico. Il écrit et met en scène Mort d’un critique, où il joue seul en scène, ainsi que Jekyll, Rencontre avec un homme remarquable, le Dr Frankenstein et L’Homme emprunté. Il a par ailleurs participé à une cinquantaine de téléfilms français. José Drevon (Elisabeth Vercors) José Drevon commence le théâtre en 1976 à Beaune ; elle joue le rôle de Solange dans les Bonnes de Jean Genet. Elle poursuit sa carrière à Lyon où elle joue sous la direction de Jean-Louis Martinelli (Lenz de Georg Büchner), de Françoise Coupat (Lovely Rita de Thomas Brach) et de Jean-Yves Picq. De 1980 à 1995, elle est comédienne permanente au Centre Dramatique de Bourgogne à Dijon. Elle y joue notamment les rôles de Bérénice dans Bérénice de Racine, Yvonne, dans Yvonne, Princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz, Toinette dans le Malade imaginaire de Molière dans des mises en scène d’Alain Magnat. Sous la direction de Solange Oswald, elle crée le rôle de Galaxia dans le tableau d’une exécution d’Howard Barker, elle joue Hécube dans Les Troyennes d’Euripide. Elle joue encore le rôle d’Arsinoé dans le Misanthrope de Molière mis en scène par Dominique Pitoiset. Au CDN de Dijon, elle crée des espaces d’acteurs, Impression d’acteurs, accueillis dans divers lieux publics de la ville. Impressions d’acteurs devient une compagnie subventionnée en 1996. Depuis 1999, elle joue à Paris, Besançon, Dijon. Patrice Verdeil (Le Maire) Il aborde le théâtre avec le metteur en scène Alain Illel en 1985, avec lequel il explore le répertoire de Ionesco, Vian, Camus et Pagnol. Puis, sous la direction de Georges Gaillard, il sera l' interprète des créations L'Architecte et l'empereur d'Assyrie de Fernando Arrabal en 1992 et La Confession d'un enfant du siècle de Musset en 1995, monologue dont il signe l'adaptation. Il rencontre Matthew Jocelyn en 1990 et participe depuis en tant que comédien à la plupart de ses créations. Artiste associé à l'Atelier du Rhin depuis 1999, il crée sous la direction de Renaud Maurin le rôle de Leo Meter dans Lettres à Barbara et sous la direction de Matthew Jocelyn le rôle de Jerry dans Danser à Lughnasa de Brien Friel, du Capitaine dans Nightingale de Timberlake Wertenbaker et de Dormont dans fils nat. de Graham Smith. Au cinéma, par ailleurs, il tourne sous la direction de Bertrand Tavernier (Capitaine Conan -1985), de Claude Mouriéras (Dis-moi que je rêve - prix Jean Vigo 1998) et de Blandine Lenoir (Avec Marinette, prix de la première œuvre au Festival du courtmétrage de Clermont-Ferrand et Ca va saigner en 2001). François Lis, basse François Lis commence ses études musicales à l’Ecole Municipale de musique en étudiant la clarinette, puis au CNR de Lille, il découvre le chant dans la classe d’Annick My. Il y chante le rôle de Cold Génius dans King Arthur de Purcell dirigé par Eric Deltour. Licencié en musicologie à la Sorbonne, il entre en 1997 dans les chœurs de l’Opéra Comique de Paris avant d’entrer en 1999 au CNSMDP dans la classe d’Isabelle Guillaud. Il y interprète le rôle de Don Inigo dans L’heure espagnole de Ravel sous la direction de Pascal Rophé, le rôle de Sénèque du Couronnement de Poppée de Monteverdi sous la direction d’Emmanuelle Haim et de Jean-Claude Bérutti, Renard de Stravinsky sous la direction de Maurizzio Dini Ciacci et le rôle du commandeur du Don Giovanni de Mozart sous la direction de Janos Fürst. Franck Martinet, baryton-basse Il obtient le premier prix du Conservatoire de la Région Val de Marne à l’unanimité avec félicitations du jury. Entre 1999 et 2000, il obtient le prix d’encouragement au concours de Chant Lyrique d’Alès et est finaliste au Concours de Chant lyrique de Mâcon. Son expérience professionnelle est ponctuée par des interprétations de rôles variés tels que Oraveso dans Norma de Bellini, Nourmad dans Les Pêcheurs de Perles de Bizet, Pandolphe dans La Servante Maîtresse de Pergolese, Leporello dans Don Giovanni de Mozart, Sparafucile dans Rigoletto de Verdi, Wagner dans Faust de Gounod, Benoît et St Phar dans La Bohème de Puccini. Yaroslava Kozina, mezzo-soprano Elle effectue ses études de chant au Conservatoire de Région de Lyon et obtient son Prix d’Etudes Supérieures avec succès dans la classe de Brian Parsons en 2000. Dans le cadre du Conservatoire, elle fait ses premières expériences scéniques dans les rôles de : Roméo (I Capuleti e i Montecchi de Bellini), Carmen (Carmen de Bizet), Madame de l'Haltière (Cendrillon de Massenet), Dorabella (Cosi fan Tutte de Mozart). Elle a également participé en soliste à des concerts : IXème Symphonie de Beethoven, Messe en Mi bémol de Schubert... Elle a chanté avec la Chapelle Royale sous la direction de Philippe Herreweghe, en 1997. Elle fut membre des Jeunes Voix du Rhin, à l’Atelier du Rhin - Colmar pour la saison 2000 – 2001. Irina Tataeva, soprano A 17 ans, elle débute des études de direction d’orchestre au Conservatoire Supérieur de Saint-Pétersbourg. En 1990, elle intègre le chœur de la Radiotélévision de Saint-Pétersbourg dont elle devient la plus jeune soliste. En 1995, elle débute sa carrière à l’Opéra de Berlin, dans le Rossignol de Stravinsky, sous la direction de Pierre Boulez, puis dans Parsifal de Wagner. En 1999, elle travaille avec l’orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie, elle interprète le rôle de Natalia dans Pendant la tempête de Tikhon Khrenikov. Remarquée par Roberto Négri, chef de chant de la Scala, Irina est invitée à poursuivre ses études de répertoire italien à Milan. Parallèlement, depuis l’été 1999, Irina est engagée pour le rôle-titre d’une adaptation de Carmen de Bizet, sous la direction de Benoît Louette. Elle a à son actif aujourd’hui 78 représentations. Marie-Noële Vidal, alto Elle étudie le chant au Collegium de Lucerne avec Elisabeth Grümmer. Très vite, elle est admise à entrer au Centre National d’Art lyrique -CNIPAL- de Marseille. Elle se perfectionne ensuite dans de nombreux stages d’interprétations auprès de Rudolph Bautz, de Armand Mac Lane ainsi qu’à l’Académie Internationale de Nice auprès de Michel Piquemal (musique française). Elle interprète la partie d’alto dans de nombreux stages oratorios : Messe en Si – Passions Cantates de Bach – Le Messie de Haendel – Requiem de Mozart – 9ème Symphonie de Beethoven – Paulus et Elias de Mendelssohn – Te Deum de Kodaly – Vêpres de Rachmaninov – Stabat Mater de Dvorak – Amour sorcier de De Falla... Elle interprète également le répertoire des mélodies en récital : Brahms – Mahler – Wolf – Fauré – Debussy, et participe à nombreux rôles pour le théâtre et l’opéra.