L`Annonce faite à Marie de Paul Claudel

Transcription

L`Annonce faite à Marie de Paul Claudel
Grande Salle
L’Annonce faite à Marie
de Paul Claudel
Matthew Jocelyn
création musicale : Philippe Boesmans
mise en scène :
Création du 8 au 14 novembre 2001 – Théâtre Municipal, Colmar - Renseignements : 03 89 41 71 92
22 novembre - 23 décembre 2001
mardi 19h, du mercredi au samedi 20h, dimanche 16h, relâche le lundi
Durée du spectacle : 2h30 environ
Location : 01 53 05 19 19
Plein tarif : de 26€ (170,55F) à 10€ (65,60F)
Tarif réduit* : de 18€ (118,07F) à 5€ (32,80 F)
*Moins de 27 ans, plus de 65 ans, demandeurs d’emploi
groupe de 6 personnes et plus.
Tarifs accordés sur présentation d’un justificatif
Tarifs jour J : 18-27 ans et: 50% de réduction le jour même
La grande salle est accessible aux handicapés
Service de presse : ZEF
Isabelle Muraour & Marion Bihel
Tél : 01 43 73 08 88 – Mail : [email protected] – P : 06 18 46 67 37
L’Annonce faite à Marie
de Paul
mise en scène :
Claudel
Matthew Jocelyn
assistant : Pierre Guillois
création musicale:
Philippe Boesmans
assistant : Fabrizio Cassol
décor : Alain Lagarde
costumes : Zaïa Koscianski
lumières : Stéphanie Daniel
son : Grégoire Harrer
maquillages, coiffure : Patricia Debrosse
chefs de chant : Kira Parfeveets et Bruno Schweyer
Avec
Violaine Catriona Morrison
Mara Marie Éléonore Pourtois
Elisabeth Vercors José Drevon
Pierre de Craon Bruno Pesenti
Ann Vercors Lionnel Astier
Jacques Hury Hervé Gaboriau
Le Maire Patrice Verdeil
soprano Irina Titaeva
mezzo soprano Yaroslava Kozina
alto Marie-Noële Vidal
baryton Franck Martinet
basse François Lis
cor Laurent Pincemin
11 janvier 2002 – Théâtre de Poissy
Renseignements et réservations : 01 39 79 49 87.
15 janvier 2002 – Théâtre de Cherbourg Scène Nationale
Renseignements et réservations : 02 33 88 55 50.
Production : Atelier du Rhin (Centre Dramatique Régional d’Alsace, Colmar).
En co-réalisation avec l’Athénée Théâtre Louis- Jouvet
La saison 2001/2002 de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet est dédiée à Louis Jouvet,
à l’occasion du cinquantenaire de sa disparition le 16 août 1951 en son théâtre.
Toutes les pièces présentées auront été créées, jouées ou mises en scène par
Louis Jouvet au cours de sa carrière.
Les spectacles présentés :
L’Ecole des Femmes / Molière
par Jacques Lassalle / 26 septembre - 10 novembre 2001
L’Annonce faite à Marie / Paul Claudel
par Matthew Jocelyn / 22 novembre - 23 décembre 2001
Le Mariage de Le Trouhadec / Jules Romains
par Jean-Marie Villégier / 21 novembre - 16 décembre 2001
Ecoute mon ami et autres textes / Louis Jouvet
par Fabrice Luchini / 17 janvier – 16 février 2002
La Folle de Chaillot / Jean Giraudoux
par François Rancillac / 19 janvier - 16 février 2002
Le Diable et le Bon Dieu / Jean-Paul Sartre
par Daniel Mesguich / 20 février - 9 mars 2002
Dom Juan / Molière
par Daniel Mesguich / 13 mars - 13 avril 2002
La Machine infernale / Jean Cocteau
par Gloria Paris / 13 mars - 7 avril 2002
Les lectures :
Louis Jouvet : le comédien pédagogue
Textes de Louis Jouvet lus par Jacques Lassalle / samedi 27 octobre, 16h30
La naissance de Le Trouhadec
Textes de Louis Jouvet, Jules Romains et Jacques Copeau lus
par Jean-Marie Villégier / samedi 8 décembre, 16h30
Jouvet : " la scène natale ".
Textes de Copeau, Dullin, Jouvet
Lecture dirigée par Jean-Claude Penchenat / samedi 9 février, 16h30
Le sentiment et la pensée chez Louis Jouvet
Conférence de Jean-Loup Rivière / samedi 9 mars, 16h30
Le métier de directeur de théâtre
Texte de Louis Jouvet lu par Valérie Lang / samedi 6 avril, 16h30
Concert :
Louis Jouvet et la musique
Orchestre Ostinato / lundi 26 novembre, 20h
Les partenaires de l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet :
Télérama — Paris Première — France Inter
Notes de mise en scène
Paul Claudel a vécu avec L’Annonce faite à Marie pendant quelque 56 ans.
C’est une histoire dont il ne pouvait se débarrasser, ou bien une histoire qui
l’habitait, qui lui ressemblait à un point tel qu’il ne voulait s’en défaire. Ou les deux.
Le parallèle n’est pas juste, mais je pense, par exemple, à la dernière et
énigmatique pièce de Shakespeare, La Tempête ; au merveilleux Falstaff de Verdi
; ou encore à l’une des pièces les plus " parfaites " du répertoire, La Cerisaie
d’Anton Tchekhov : ces œuvres qui marquent la fin d’une vie ou, en tout cas, la fin
d’une vie de créateur.
Ce sont des œuvres dans lesquelles l’auteur fait un dernier geste vers l’humanité,
conscient de la mort qui l’accompagne ou bientôt l’accompagnera, mais
apparemment en paix, plus encore, riche de ce savoir.
L’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, dans la dernière version pour la scène,
en 1948, fait partie de cette liste, si liste il y a. On y lit, plutôt on y entend une voix
souterraine sans trouble, limpide, une voix qui sait. Indépendamment de la foi
religieuse dont se nourrit l’auteur, cette pièce est un cantique, un hymne sans
demi-mesure pour célébrer notre humanité dans toute sa complexité, l’étirement
qui est le nôtre entre désir et désir.
Pierre de Craon désire Violaine ou, s’il ne peut la posséder, le salut. Violaine
désire Jacques Hury et, se sacrifiant (trop de bonheur en ce monde lui paraissant
la plus grande des injustices), la sainteté.
Jacques Hury désire Violaine, puis Mara, puis tout ce qui peut lui arriver et qui lui
arrive. Anne Vercors désire Jérusalem, Mara désire Jacques, Elizabeth Vercors
n’ose plus désirer, ce qui en son cas équivaut à désirer le bonheur des siens, ou
du moins la paix.
Les désirs dans ce monde, ou pour un autre (" l’autre monde ", non pas " un autre
", nous dirait Paul Claudel), se confrontent, se toisent, ne se réconcilient jamais
vraiment. Mais en guise de miracle, c’est-à-dire en pleine reconnaissance du
mystère de la vie, de toute vie, Violaine enlève la mort à la petite Aubaine, et lui
confère les yeux bleus du ciel.
Depuis des années je pars du principe que les textes de théâtre sont avant tout
des partitions vocales, le corps des acteurs des instruments.
C’est maintenant un cliché quand, à la fin d’une répétition, je dis : " N’oubliez pas,
vous n’êtes pas des acteurs, vous êtes des musiciens ! "
Inventer le phrasé, la courbe sonore, les accents et les dynamiques, livrer le sens
pour mieux laisser couler le sang.
Ou encore : savoir que les notes contiennent le sens, que la musique est l’émoi.
L’Annonce faite à Marie est déjà une partition.
Rarement la langue de Claudel n’a été si construite, aussi musicale qu’elle ne
l’est dans cette pièce.
Ni la place qu’occupe la musique, si importante.
C’est pour cette raison que, en compagnie du compositeur belge Philippe
Boesmans, nous allons créer une partition pour chœur, un tissage de cinq voix,
toujours présent sur le plateau.
Ce chœur interprétera les prières, cantiques et autres chants mentionnés dans le
texte. Mais il aura aussi le rôle de dialoguer avec le texte et avec les acteurs, de
donner à entendre une matière lyrique toute aussi riche que les paroles de
Claudel.
Le chœur devient ainsi une haie de résonance pour le texte tout entier, une
manière d’appuyer le sens, certes, mais également de se détacher, délicatement,
d’un certain envoûtement de la fable.
Offrir L’Annonce faite à Marie au théâtre, aujourd’hui, nécessite un balancement
quasi imperceptible entre la parole et l’histoire, entre l’histoire et le sens de cette
histoire, entre le sens et la musique qui nous fait parvenir ce sens de la manière
dont il est conçu.
Matthew Jocelyn
Note de travail sur la langue de Claudel
Il y a quelque chose du verbe de William Shakespeare dans le théâtre de Paul
Claudel. Il ne s’agit pas simplement de la richesse de l’imagerie ou du lyrisme
apparent dans ses drames, mais aussi du soin donné par l’auteur à l’architecture
de chaque phrase, à sa rythmique, à la courbe de sa pensée ainsi qu’à la matière
sonore - allitérations, onomatopées, articulations diverses - qui viennent à tout
instant alimenter le sens.
Mais, au contraire de la langue de Shakespeare, l’absence d’accent tonique en
français aurait tendance à rendre lisse cette écriture, à lui donner une seule
direction, une courbe unique. Sur un long parcours, cette musique trop constante,
trop régulière, peut en venir à masquer, voire à annuler, le sens particulier des
mots eux-mêmes. Destin difficile pour une langue qui vit plutôt, me semble-t-il, par
ses heurts et ses contours.
Dans notre travail qui cherche à rendre concrets, tangibles, le son et le sens de
chaque mot (y compris par l’occultation d’un certain nombre de liaisons), non
comme un procédé de diction, mais pour rendre plus claire, plus percutante la
narration, nous avons donc choisi de laisser apparaître un -des- accent(s)
toniques(s) ; ainsi de faire valoir cette géographie tout en crêtes et vallées qu’est
la richissime langue théâtrale de Paul Claudel.
Matthew Jocelyn
Note d’intention du compositeur
" Le dialogue, au départ de ces intuitions, a vite dépassé le jeu des questions /
réponses entre metteur en scène et musiciens, révélant comme enjeu réel
l’aboutissement à " une vraie proposition de théâtre musical " : une Annonce faite
à marie qui, on ne sait, chante ou naisse du chant, accueille le musical ou s’y
recueille. La pièce de Claudel, telle qu’en elle-même, mais donnée avec son
chant, comme on livrerait ensemble une hallucination avec les conditions qui la
provoquent, sans explication, sans prétendre à aucun moment savoir quoi, de la
musique ou du texte, est le réel, quoi l’hallucination qui en émane.
Nous voilà donc avec cinq voix en scène, qui sont un chœur de théâtre, qui sont le
chœur des moniales, qui sont la pluie, la comptine, la " bande son ", la bande
passante des émetteurs pirates de miracles, la banda de la noce, ou les
pleureuses que toute confession rêve. Cinq, parce que c’est beau, que c’est n’est
pas déduit de la pièce mais y suffit : les trois voix de femmes (soprano, mezzo,
alto) et les deux hommes (graves : baryton et basse, avec leur falsetto) dont les
divers appariements peuvent tout faire supposer en musique et, quant au théâtre,
servir à tout.
Il y a une sono : ces voix (mais parfois le reste du plateau plutôt qu’elles) sont (ou
ne sont pas, ailleurs) amplifiées (c’est à dire : proches, intimes, fragiles, réfugiées
dans l’oreille avec leurs brisures, l’idée de leur haleine et l’aveu de leur grain).
Lyriques, dans la mesure où Claudel le suppose. Elles émanent de corps visibles
ou invisibles, placés en déplacements, figurant ou ne figurant pas. Elles chantent,
elles bruitent, elles discourent, elles font de la musique avec la bouche et baillent
en mettant leur main devant leur bouche.
Les fonctions de la musique ne font pas l’objet d’un classement ou d’un tri d’où
tirer une cohérence esthétique ou un " statut " : l’une ou l’autre ne peuvent valoir ici
que " de naissance ", du fait de procéder du point d’extase inquiète obscur où jaillit
la matière d’un tel texte en amont, même, de la passion de son auteur à le
produire. Q’il nous soit permis de l’y trouver et de le rendre.
Philippe Boesmans
Notes complémentaires sur la musique
Une composition lyrique, pourquoi ?
Déjà le titre L’Annonce faite à Marie fait référence à la voix. Déjà il est question
d’annonciation. La voix, l’oreille sont là. Déjà nous sommes amenés à écouter, à peser le
poids réel, profond de toute énonciation. Et cette annonce en particulier allait révolutionner la
vie des hommes pendant plusieurs siècles. C’est dire l’importance réelle que peut avoir la
voix.
Ensuite, il y a l’écriture de Paul Claudel, qui est avant tout musicale. Il y a un sens du rythme
évident dans la manière dont il pose les mots sur la page. Si on étudie l’évolution de la pièce
au fil des différentes versions, il apparaît évident que Claudel a travaillé à affiner le rythme.
De plus, il y a ses indications, ses didascalies riches en substances sonores, riche à l’oreille
et qui font appel à une multitude d’éléments sonores : angélus, chants d’oiseaux, sons de
trompette, comptines d’enfants…
S’agit-il d’un opéra ?
Non. Il n’a jamais été question de mettre le texte en musique. Il est plutôt question que le texte
et la musique s’informent l’un sur l’autre, qu’ils se complètent, se bousculent… et dans la
texture même de la partition musicale et dans le sens. L’objectif partagé avec Philippe
Boesmans est de travailler sur une forme de théâtre musical dans toute sa richesse théâtrale
et lyrique. Par ailleurs, il est intéressant de noter que Paul Claudel –de son propre aveu– fut
très attaché à l’idée de voir naître une version lyrique de L’Annonce... Les écrits de Claudel
sur la diction, l’énonciation, le rythme tendent tous vers une interprétation lyrique, et montrent
à quel point l’auteur tendait vers une sorte de chant-parlé.
Philippe Boesmans est principalement connu pour ses opéras
Justement. C’est parce qu’il est d’abord un compositeur d’opéra que je souhaitais
entreprendre ce projet avec lui. Nous sommes dans une véritable démarche de musique
lyrique, vocale. Le défi, avec Philippe Boesmans, c’est de créer un tissu lyrique qui ne
nécessite pas d’être soutenu par un orchestre, qui tienne par lui-même.
Quels seront les rapports entre les chanteurs et les acteurs ?
Les chanteurs ne seront pas en interaction directe avec les acteurs. Ils seront présents en
permanence sur le plateau mais avec des présences de chœur, de masses sonores,
d’instruments musicaux… Ainsi, à certains moments reprendront-ils des éléments du texte en
écho, en réponse… Ils s’intègreront par ailleurs dans un important travail d’amplification et de
transformation sonores : les voix -des acteurs comme des chanteurs- subiront des effets de
mises en écho, de répétition, de réverbérations, d’étirements, de bruitages, de brouillages. Il
s’agit pour moi de poursuivre un travail complexe sur les effets autour des voix tel que je l’ai
entamé déjà sur ma dernière création fils nat. de Graham Smith.
Comment allez-vous travailler entre ces deux groupes ?
Dès le mois de juin, nous avons entamé le travail avec les chanteurs afin d’appréhender le
style de l’écriture de Philippe Boesmans. En septembre, ce travail se prolongera et se
développera avec un chef de chant. Dès la fin du mois de septembre -à six semaines de la
première- les deux groupes seront mélangés afin de faire évoluer la partition musicale au plus
juste et au plus près de la mise en scène. Le compositeur ou son assistant, Jean-Louis
Libert, étant présents durant les répétitions. Il y a un véritable travail de composition qui
veillera en permanence à rester parallèle à celui réalisé sur le texte.
Matthew Jocelyn.
L’Annonce faite à Marie : synopsis
Prologue : Pierre de Craon, Violaine
Où il est question d’un pardon que Violaine accorde à Pierre après que celui-ci eut
tenté de forcer son désir. Où Pierre annonce qu’il est atteint par la lèpre et qu’il
part bâtir une église au loin. Où l’on apprend que Violaine est fiancée à Jacques.
Où Violaine offre son anneau de fiançailles à Pierre et l’embrasse en signe
d’offrande et d’adieu, ce que surprend Mara qui entre.
Acte I
Scène 1 : La mère et le père
Ils parlent de leurs filles, Violaine et Mara. Le père entend marier Violaine à
Jacques, à qui il veut confier sa succession avant son départ pour Jérusalem. La
mère lui dit que Mara a aussi des vues sur Jacques.
Scène 2 : Mara, la mère
Mara explique qu’elle s’oppose au mariage de Violaine. Elle veut Jacques pour
elle.
Scène 3 : Jacques et le père, puis Violaine
Jacques entre avec un serviteur coupable d’avoir dérobé un fagot. Il veut le châtier.
Le père rend une justice magnanime. Il invite son futur beau-fils, qui va hériter de
son autorité, à suivre son exemple. Il lui donne Violaine. Violaine accepte. Le père
part aussitôt.
Acte II
Scène 1 : Mara et la mère
Où l’on apprend que, suivant la demande de Mara, la mère a dit à Violaine l’amour
que porte Mara à Jacques.
Scène 2 : Mara et Jacques
Où Mara et Jacques tiennent des propos sur Violaine, sur son baiser à Pierre, sur
son amour pour Jacques.
Scène 3 : Jacques et Violaine
Ils se promettent longuement l’un à l’autre avant que Violaine annonce que cet
amour ne pourra être consommé. Elle est atteinte par la lèpre. Jacques la répudie.
Elle annonce son départ pour la léproserie.
Scène 4 : Mara et la mère
Mara annonce à sa mère l’annulation du mariage entre Jacques et Violaine.
Scène 5 : Mara, la mère, Jacques et Violaine
Jacques et Violaine annoncent qu’ils doivent tous deux quitter momentanément la
ferme.
Acte III
Scène 1 : Un village, des villageois
Veille de Noël, les paysans se rassemblent pour préparer la venue du nouveau
Roi. Arrive Mara, un baluchon sous le bras, qui demande à voir la lépreuse. Où
l’on apprend que cette dernière est là depuis huit ans. Entre Violaine, voilée.
Scène 2 : Violaine et Mara
Violaine retrouve sa sœur. Mara l’informe : sa mère est morte, son père n’a pas
reparu encore, Jacques et Mara vont bien. Où il apparaît que Violaine est
désormais aveugle, que Mara porte un bébé mort dans ses bras, son enfant, et
qu’elle demande à Violaine de lui rendre la vie.
Noël sonne aux églises. Des trompettes annoncent le passage du cortège royal.
Violaine demande à Mara de lui lire des textes saints, quand soudain l’enfant
revient à la vie. Il a désormais les yeux bleus de Violaine.
Acte IV
Scène 1 : Mara et Jacques
Ils parlent de l’enfant mystérieusement guéri ; d’une lépreuse morte, poussée par
quelqu’un dans une sablière… Mara entend des bruits. Entre le père, Violaine
mourante dans ses bras.
Scène 2 : Jacques, Mara, le père, Violaine
Le père parle. Il sait tout : le sacrifice de Violaine pour le bonheur de Mara, pour
sauver Pierre, pour sauver l’église du schisme, pour sauver la France déchirée en
deux, pour la vie de l’enfant Aubaine. Il sait le geste de Mara pour tenter de tuer sa
sœur. Mais le sacrifice a porté : Pierre est guéri, l’enfant vit, le nouveau roi a repris
son trône. Le miracle a eu lieu. Le verbe s’est fait chair.
Mara reconnaît sa trahison, son crime. Violaine revit, pardonne avant de mourir.
Jouvet et l’Annonce faite à Marie
L’Annonce faite à Marie dans la mise en scène de Louis Jouvet est créée à Rio
de Janeiro le 19 juin 1942, dans le cadre de la tournée en Amérique latine que
Jouvet effectue avec sa troupe. Elle est reprise au théâtre de l’Athénée sans
changement de mise en scène du 11 au 16 juin 1946.
Les élans patriotiques que Léon Teich relève dans la pièce font peut-être partie
des raisons qui poussent Jouvet à emmener L’Annonce en Amérique latine en
cette période d’occupation de la France.
D’autre part, Louis Jouvet choisit de confier à des Sud-Américains la conception
de certains éléments du spectacle. Eduardo Anahory se charge des décors,
excepté celui du prologue qui est l’œuvre de Christian Bérard. Les costumes sont
pour la plupart dessinés par Ana-Iñès Carcano, et la musique est composée par
Ranzo Massarani.
La distribution est la suivante : Monique Mélinand interprète Violaine, Melle Wanda
Kerien - Mara, Suzanne Courtal - la mère, Louis Jouvet - Anne Vercors, Jean
Dalmain - Pierre de Craon, Leo Lapara - Jacques Hury.
La reprise à l’Athénée
En alternance avec La Folle de Chaillot, Knock et L’Ecole des Femmes, Jouvet
présente L’Annonce à Paris. Il parvient à obtenir de Paul Claudel et de Maria
Scibor, auteur de la musique souhaitée par le dramaturge, l’autorisation d’utiliser
à nouveau la musique de Massarani.
Excepté Claudel qui juge la représentation " effroyable ", et certains journalistes
qui émettent des réserves sur l’interprétation de tel ou tel acteur ou sur le choix
d’une diction qui leur semble déclamatoire et emphatique, l’accueil est excellent.
On admire les " images de missels " dessinées par l’alliance des décors et des
costumes et l’on se recueille au théâtre de l’Athénée, devenu " cathédrale ". On
célèbre également le talent de Jouvet-acteur à restituer le souffle et la poésie du
verset claudélien.
" La poignante représentation que Louis Jouvet et sa compagnie viennent de nous donner de L’Annonce faite à Marie n’est pas près de
sortir de nos mémoires. Tout a été mis en œuvre pour faire valoir à la fois la magnifique simplicité et l’ampleur biblique de ce texte
extraordinaire : la musique discrète de Massarani sait s’intégrer à l’action, se fondre dans la musique des scènes et des mots. Les
décors d’Eduardo Anahory sont tous harmonieux ; en particulier celui du deuxième acte où s’allient remarquablement le bleu de la toile
et le vert des rideaux, et le décor du troisième : la forêt froide aux branches nues et au sol enneigé…
Les éclairages jouent leur rôle dans la pièce, spécialement au cours de la résurrection du petit enfant de Mara. L’accord de couleur des
costumes féminins est dû à Ana-Iñès Carcano. (Et ainsi nous revient cette Amérique du Sud à laquelle Jouvet avait porté L’Annonce).
Je revois le long d’un portant la triple tache de trois robes : la jaune safran, la bleu outremer, la brune de terre et noire de deuil ; je
revois aussi les voiles gris de Violaine et la silhouette verte et blanche de Mara au dernier acte. Ces indications " autour " de la pièce et
des protagonistes ne sont destinés qu’à souligner l’harmonie du cadre dans lequel se déroule le mélodrame sublime, le puissant
mystère claudélien. […]
Quant à Jouvet lui-même, il est encore une bonne fois tout bonnement étonnant. Seul, il peut nous restituer avec cette maîtrise le côté
réaliste et le côté lyrique de son personnage. Seul, il est capable de mettre autant, par sa manière à lui de respirer le texte, la
construction savante, la mesure poétique de la phrase et, par la sobre grandeur de son geste, la beauté plastique de certains tableaux.
[…] Il y a longtemps que je n’avais été aussi bouleversé au théâtre ! "
Jean-Jacques Gautier, Le Figaro, 12 juin 1946.
Paul Claudel
" Où est-ce que j’ai été la chercher, cette grande histoire que commémoraient trois fois par jour
aux différentes étapes de la journée les trois coups au-dessus de ma tête de la Salutation
angélique ? Cette relation déchirante de quelque chose qui ne fut jamais et qui à jamais ne
cessera plus d’arriver ! "
Paul Claudel, Le Pays de l’Annonce faite à Marie, 1948
D’origine bourgeoise provinciale, Paul Claudel est né à Villeneuve-sur-Fère, en
1868, sur les confins de la Champagne et des Ardennes. De famille catholique,
l’enseignement laïque lui fait perdre la foi qu’il retrouvera à l’âge de dix-huit ans, le
jour de Noël, le 25 décembre 1886, dans l’église Notre-Dame de Paris, lors d’une
illumination subite. Sa vie de diplomate, de 1893 et 1936, le conduit à séjourner
presque constamment à l’étranger, dans divers pays. Il sera ainsi consul de
France à Prague, à Francfort, à Hambourg, ministre plénipotentiaire à Rio de
Janeiro, à Copenhague, ambassadeur de France à Tokyo, à Washington, enfin à
Bruxelles, de 1933 à 1955, où se terminera sa brillante carrière.
Sa vie littéraire conduite parallèlement s’épanouira glorieusement, au terme de
son rôle de diplomate, dans sa propriété de Brangues, en bordure de la Savoie et
du Dauphiné. Ses conceptions, en étroit rapport avec les idées religieuses,
l’incitent à préciser le rôle du poète dont le langage doit, selon lui, traduire l’unité
fondamentale du monde des choses et de l’esprit, et correspondre à une véritable
" connaissance " abolissant la contradiction objet-sujet.
L’Annonce faite à Marie est une œuvre qui hante la vie de Claudel, depuis la
première étape de sa rédaction en 1892, alors qu’elle a encore pour titre La Jeune
Fille Violaine, jusqu’aux derniers remaniements qui devaient conduire, en 1948, à
la version dite " version définitive pour la scène ". Cette dernière version a été
créée à la Comédie-Française en 1955, quelques jours à peine avant la
disparition de Paul Claudel.
Avec Tête d’Or et La Ville, L’Annonce faite à Marie, du moins dans sa première
version, appartient au premier cycle des grands drames claudéliens, où d’emblée
apparaissent tous les éléments caractéristiques de cette dramaturgie, si
particulière dans l’histoire du théâtre en Occident : utilisation du verset,
détermination floue du temps et de l’espace, contraste entre une poésie brute et
terrienne -puisée dans les sources de l’enfance vosgienne de Claudel- et un
lyrisme où s’entremêlent passion charnelle et mystique.
Si L’Annonce faite à Marie a toutefois cette place si particulière dans l’œuvre
claudélienne, c’est qu’elle incarne mieux que toute autre le combat intérieur de
Claudel auquel se sont livrés, toute sa vie durant, l’homme de foi -catholique
défenseur de la règle-, et l’homme du désir : l’homme de Dieu mais aussi celui
de la création et de la chair.
Montée pour la première fois par Lugné-Poe au Théâtre de l’Œuvre en 1912,
L’Annonce faite à Marie sera reprise au théâtre allemand de Hellerau, dans une
mise en scène de Claudel lui-même, qui accomplit alors la phase européenne de
sa carrière diplomatique. Première pièce de Claudel à être montée, elle est aussi
la première à être acceptée à la Comédie-Française dès 1938, bien qu’elle n’y
sera montée qu’en 1955. Charles Dullin, Jacques Hébertot sont parmi les
premiers metteurs en scène, avec Louis Jouvet, à s’affronter à ce drame mystique,
souvent considéré comme le chef-d’œuvre de Claudel.
Repères biographiques
Matthew Jocelyn
Comédien et metteur en scène d’origine canadienne, Matthew Jocelyn a
commencé par arpenter les planches universitaires puis professionnelles au
Canada et en Angleterre, où il termine ses études à l’Université d’Oxford.
En 1981, il part à la rencontre du Teatr Laboratorium de Grotowski en Pologne.
Pendant cinq ans, il poursuit un travail inspiré par ses séjours avec les acteurs du
Teatr Laboratorium en Pologne et en Italie. En 1983, il co-fonde avec Denis Milos
le Théâtre de l’Autre-Rive à Paris et tient en parallèle le poste de lecteur d’anglais
à l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm. En 1984, il travaille au sein du
groupe Mai Juku de Tanaka Min à Tokyo -danse Butho- puis revient en Europe
créer des spectacles de danse-théâtre, notamment en France et en Espagne.
Depuis 1987, il se consacre surtout à la mise en scène, créant des spectacles
avec des textes originaux, au Canada, à Paris et en Suisse. Il est aussi assistant
de Patrice Chéreau sur la mise en scène de Hamlet pour le Festival d’Avignon.
En 1991, il met en scène La Double Inconstance de Marivaux au Canada et, en
1992, ouvre le Printemps des Comédiens de Montpellier avec la création française
de La Tragédie de l’athée de Cyril Tourneur, pièce anglaise méconnue de 1611
dont il signe par ailleurs la traduction. Entre 1993 et 1995, il dirige l’Atelier
Tchekhov à Paris et conduit un travail de recherche qui donne lieu à la création de
Trois Sœurs, à Paris et en province, pendant l’hiver et le printemps 1995.
A l’automne 1995, il fait son entrée à l’Opéra Bastille en tant qu’assistant de
Jonathan Miller sur une mise en scène de La Bohème. Suivront trois saisons où il
dirige le travail scénique du Centre de formation lyrique de l’Opéra Bastille. Il met
en scène près de 30 concerts-spectacles donnés à l’Amphithéâtre de l’Opéra
Bastille ainsi qu’en tournée dans de nombreux théâtres en France. Il y monte par
ailleurs, en réduction pour piano, Cosi fan tutte de W.A. Mozart et Carmen de
Georges Bizet. En 1997, il met en scène la première en langue française de
Danser à Lughnasa de Brian Friel avec les comédiens du Théâtre de l’Ecrou, en
représentation à Fribourg (Suisse).
Il est nommé en juin 1998 à la direction de l’Atelier du Rhin, Centre dramatique
régional d’Alsace, à Colmar, où il assume également, en étroite collaboration avec
l’Opéra national du Rhin, la fonction de directeur des Jeunes Voix du Rhin, troupe
de jeunes chanteurs professionnels accueillis en résidence pour une saison à
l’Atelier du Rhin. A Colmar, il met en scène la création française de Danser à
Lughnasa de Brian Friel, en décembre 1998 puis en tournée, en France, à La
Filature de Mulhouse, et en Suisse. En janvier 2000, il crée en français la pièce
contemporaine Nightingale de l’auteur londonien Timberlake Wertenbaker ainsi
que Larmes du couteau et Alexandre Bis de Martinu, dans une production des
Jeunes Voix du Rhin. Direction musicale : David Cowan (mai 2000).
La saison 2000-2001 le voit réaliser la mise en scène de fils nat., de Graham
Smith, auteur associé à l’Atelier du Rhin. Outre L’Annonce faite à Marie de Paul
Claudel avec une direction musicale de Philippe Boesmans, il montera l’opéra La
Cecchina ossia la buona figliola de Noccolo Piccini fin mai 2001 avec les jeunes
voix de l’Atelier du Rhin.
Philippe Boesmans
Philippe Boesmans est né à Tongres, en Belgique, en 1936.
Après des études de piano à Lièges où il obtient un Premier prix, il renonce, par la
suite, à une carrière d'instrumentiste -malgré quelques concerts avec l'Ensemble
Musique Nouvelle, pour se consacrer à la composition en autodidacte.
Ses rencontres avec Pierre Froidebise, Henri Pousseur, Célestin Deliège et André
Souris, et quelques stages à Darmstadt déterminent et assurent sa volonté de
composer.
Ses premières œuvres datent du début des années 1960 et témoignent de la
profonde influence d'un sérialisme qui se fissure -Berio, Boulez, Stockhausen,
incluant consonances et périodicités rythmiques.
En 1971, il est attaché au Centre de Recherches Musicales de Wallonie, dirigé par
Henri Pousseur, et au Studio électronique de Liège. Producteur à la RTBF, il est
depuis 1985 compositeur en résidence au Théâtre Royal de la Monnaie, qui lui
commande plusieurs partitions, parmi lesquelles les opéras : La Passion de
Gilles (1983) et les Trakllieder (1987), ainsi que l'orchestration de L'Incoronazione
di Poppea de Monteverdi (1989). Après Surfing (1992), le festival Ars Musica crée
Reigen, opéra en dix dialogues sur la pièce homonyme de Schnitzler, dans une
production de la Monnaie mise en scène par Luc Bondy, qui a été reprise par le
Festival d'Automne à Paris en novembre 1994, au Théâtre du Châtelet.
En 1997, c’est Bernard Foccroulle qui remet Philippe Boesmans au travail,
toujours avec Luc Bondy. Ils accordent cette fois leurs faveurs au Conte d’hiver de
William Shakespeare. La première vient d’avoir lieu, en décembre 2000, au
Théâtre du Châtelet (Paris).
Ses oeuvres, programmées par les principaux festivals internationaux -Darmstadt,
Varsovie, Zagreb, Bruxelles, Royan, Metz, Avignon-, ont reçu de nombreux prix,
parmi lesquels le Prix Italia pour Upon La-Mi (1969), le Prix de l'Académie CharlesCros, le Prix international du disque Koussevitzky, le Prix de l'Union de la Presse
Musicale Belge...
Catriona Morrisson (Violaine)
Parallèlement à sa formation théâtrale au Studio Pygmalion à Paris, de 1991 à
1993, puis à la London Academy of Music and Drama de Londres, de 1994 à
1997, cette jeune comédienne d’origine anglaise fait ses débuts au sein de la
compagnie de théâtre de rue Hors Strate et participe à différentes créations
théâtrales en France, en Suisse et en Allemagne.
Depuis 1997, elle partage son temps entre la Grande-Bretagne, l’Ecosse et la
France, où elle poursuit respectivement un compagnonnage artistique avec les
metteurs en scène Lindsey Pugh et Matthew Jocelyn. Sous la direction de ce
dernier, elle a interprété notamment le rôle de Chrissie dans Danser à Lughnasa
de Brian Friel, le rôle de Philomèle dans Nightingale de Timberlake Wertenbaker
ainsi que le rôle de Rosalie dans fils nat. de Graham Smith.
Elle est artiste associée à l’Atelier du Rhin depuis la saison 2000 / 2001.
Marie-Éléonore Pourtois (Mara)
A la suite de ses études d’art dramatique à l’Académie de Uccle à Bruxelles,
Marie-Eléonore Pourtois débute en 1996 une formation à l’école d’Art dramatique
du Théâtre National de Strasbourg et ce jusqu’en 1999. Elle enchaîne ensuite des
rôles pour le cinéma (ça, c’est vraiment toi de Claire Simon – 1999) et le théâtre.
Elle a notamment joué dans Peer Gynt de Henrik Ibsen mis en scène par
Guillaume Delaveau en juin 2000 et dans Théâtre en processus dirigé par Lorent
Wanson.
Bruno Pesenti (Pierre de Craon)
Issu d’une formation à l’école du Théâtre National de Chaillot, Bruno Pesenti
enchaîne, depuis une quinzaine d’années, les rôles au cinéma, à la télévision et
au théâtre. Il joue notamment dans La Vie de Galilée, mis en scène par Antoine
Vitez, dans Le marchand de Venise, mis en scène par Stéphane Braunschweig.
En 1999-2000, il obtient un rôle dans la Dispute et Contentions mis en scène par
Stanislas Nordey et dans Kordian, mis en scène par Ursula Mikos aux Ullis. On le
voit également dans de nombreuses mises en scène de François Wastiaux, La
ronde des vauriens, Hamlet de Shakespeare, Les gauchers…
Au cinéma, on le trouve en 1988 dans Dostoïevski Antigone, court-métrage réalisé
par Manuel Pradal et plus récemment, en 1995, dans L’amour en prime, film
réalisé par P. Volson.
Hervé Gaboriau (Jacques Hury)
Hervé Gaboriau a été formé à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques
du Théâtre, et, sous la direction d’Antoine Vitez, il a suivi une formation à l’Ecole de
Chaillot. En 2001, il a joué dans Home de Storey sous la direction de Lionel
Parlier et, en 1999, dans Le Juif de Malte, pièce mise en scène par B. Sobel. En
1995, il joue dans Peer Gynt d’Ibsen, mis en scène par C. Boskowitz, E. Da Silva
et F. Fachenas au Théâtre de Gennevilliers ainsi que dans Troilus et Cressida de
Shakespeare, mis en scène par E. Da Silva.
Lionnel Astier (Ann Vercors)
Acteur et metteur en scène, il multiplie les rôles au cinéma, dans les téléfilms et
au théâtre. Lionnel Astier a déjà travaillé sous la direction de Matthew Jocelyn
dans Nightingale de T. Wertenbaker et dans La tragédie de l’Athée de Cyril
Tourneur. On le voit dans de très nombreuse mises en scène de Gilbert Rouvière,
Dom Juan de Molière, Pourquoi j’ai jeté ma Grand-mère dans le vieux port de
Serge Valetti, Mon royaume pour un canal de Guy Vassal… Il joue également sous
la direction de Jacques Weber, Bruno Boëglin, Gilles Chavassieux…
Au cinéma, nous le retrouvons dans Un soupçon fondé sur quelque chose de gras
d’Alexandre Astier, L’Empreinte des Géants de Robert Enrico. Il écrit et met en
scène Mort d’un critique, où il joue seul en scène, ainsi que Jekyll, Rencontre avec
un homme remarquable, le Dr Frankenstein et L’Homme emprunté.
Il a par ailleurs participé à une cinquantaine de téléfilms français.
José Drevon (Elisabeth Vercors)
José Drevon commence le théâtre en 1976 à Beaune ; elle joue le rôle de Solange
dans les Bonnes de Jean Genet. Elle poursuit sa carrière à Lyon où elle joue sous
la direction de Jean-Louis Martinelli (Lenz de Georg Büchner), de Françoise
Coupat (Lovely Rita de Thomas Brach) et de Jean-Yves Picq. De 1980 à 1995, elle
est comédienne permanente au Centre Dramatique de Bourgogne à Dijon. Elle y
joue notamment les rôles de Bérénice dans Bérénice de Racine, Yvonne, dans
Yvonne, Princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz, Toinette dans le Malade
imaginaire de Molière dans des mises en scène d’Alain Magnat. Sous la direction
de Solange Oswald, elle crée le rôle de Galaxia dans le tableau d’une exécution
d’Howard Barker, elle joue Hécube dans Les Troyennes d’Euripide. Elle joue
encore le rôle d’Arsinoé dans le Misanthrope de Molière mis en scène par
Dominique Pitoiset. Au CDN de Dijon, elle crée des espaces d’acteurs,
Impression d’acteurs, accueillis dans divers lieux publics de la ville. Impressions
d’acteurs devient une compagnie subventionnée en 1996. Depuis 1999, elle joue
à Paris, Besançon, Dijon.
Patrice Verdeil (Le Maire)
Il aborde le théâtre avec le metteur en scène Alain Illel en 1985, avec lequel il
explore le répertoire de Ionesco, Vian, Camus et Pagnol. Puis, sous la direction de
Georges Gaillard, il sera l' interprète des créations L'Architecte et l'empereur
d'Assyrie de Fernando Arrabal en 1992 et La Confession d'un enfant du siècle de
Musset en 1995, monologue dont il signe l'adaptation.
Il rencontre Matthew Jocelyn en 1990 et participe depuis en tant que comédien à la
plupart de ses créations. Artiste associé à l'Atelier du Rhin depuis 1999, il crée
sous la direction de Renaud Maurin le rôle de Leo Meter dans Lettres à Barbara et
sous la direction de Matthew Jocelyn le rôle de Jerry dans Danser à Lughnasa de
Brien Friel, du Capitaine dans Nightingale de Timberlake Wertenbaker et de
Dormont dans fils nat. de Graham Smith.
Au cinéma, par ailleurs, il tourne sous la direction de Bertrand Tavernier (Capitaine
Conan -1985), de Claude Mouriéras (Dis-moi que je rêve - prix Jean Vigo 1998) et
de Blandine Lenoir (Avec Marinette, prix de la première œuvre au Festival du courtmétrage de Clermont-Ferrand et Ca va saigner en 2001).
François Lis, basse
François Lis commence ses études musicales à l’Ecole Municipale de musique
en étudiant la clarinette, puis au CNR de Lille, il découvre le chant dans la classe
d’Annick My. Il y chante le rôle de Cold Génius dans King Arthur de Purcell dirigé
par Eric Deltour. Licencié en musicologie à la Sorbonne, il entre en 1997 dans les
chœurs de l’Opéra Comique de Paris avant d’entrer en 1999 au CNSMDP dans la
classe d’Isabelle Guillaud. Il y interprète le rôle de Don Inigo dans L’heure
espagnole de Ravel sous la direction de Pascal Rophé, le rôle de Sénèque du
Couronnement de Poppée de Monteverdi sous la direction d’Emmanuelle Haim et
de Jean-Claude Bérutti, Renard de Stravinsky sous la direction de Maurizzio Dini
Ciacci et le rôle du commandeur du Don Giovanni de Mozart sous la direction de
Janos Fürst.
Franck Martinet, baryton-basse
Il obtient le premier prix du Conservatoire de la Région Val de Marne à l’unanimité
avec félicitations du jury. Entre 1999 et 2000, il obtient le prix d’encouragement au
concours de Chant Lyrique d’Alès et est finaliste au Concours de Chant lyrique de
Mâcon. Son expérience professionnelle est ponctuée par des interprétations de
rôles variés tels que Oraveso dans Norma de Bellini, Nourmad dans Les
Pêcheurs de Perles de Bizet, Pandolphe dans La Servante Maîtresse de
Pergolese, Leporello dans Don Giovanni de Mozart, Sparafucile dans Rigoletto de
Verdi, Wagner dans Faust de Gounod, Benoît et St Phar dans La Bohème de
Puccini.
Yaroslava Kozina, mezzo-soprano
Elle effectue ses études de chant au Conservatoire de Région de Lyon et obtient
son Prix d’Etudes Supérieures avec succès dans la classe de Brian Parsons en
2000. Dans le cadre du Conservatoire, elle fait ses premières expériences
scéniques dans les rôles de : Roméo (I Capuleti e i Montecchi de Bellini), Carmen
(Carmen de Bizet), Madame de l'Haltière (Cendrillon de Massenet), Dorabella
(Cosi fan Tutte de Mozart). Elle a également participé en soliste à des concerts :
IXème Symphonie de Beethoven, Messe en Mi bémol de Schubert... Elle a chanté
avec la Chapelle Royale sous la direction de Philippe Herreweghe, en 1997. Elle
fut membre des Jeunes Voix du Rhin, à l’Atelier du Rhin - Colmar pour la saison
2000 – 2001.
Irina Tataeva, soprano
A 17 ans, elle débute des études de direction d’orchestre au Conservatoire
Supérieur de Saint-Pétersbourg. En 1990, elle intègre le chœur de la
Radiotélévision de Saint-Pétersbourg dont elle devient la plus jeune soliste. En
1995, elle débute sa carrière à l’Opéra de Berlin, dans le Rossignol de Stravinsky,
sous la direction de Pierre Boulez, puis dans Parsifal de Wagner. En 1999, elle
travaille avec l’orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie, elle interprète le rôle de
Natalia dans Pendant la tempête de Tikhon Khrenikov. Remarquée par Roberto
Négri, chef de chant de la Scala, Irina est invitée à poursuivre ses études de
répertoire italien à Milan. Parallèlement, depuis l’été 1999, Irina est engagée pour
le rôle-titre d’une adaptation de Carmen de Bizet, sous la direction de Benoît
Louette. Elle a à son actif aujourd’hui 78 représentations.
Marie-Noële Vidal, alto
Elle étudie le chant au Collegium de Lucerne avec Elisabeth Grümmer. Très vite,
elle est admise à entrer au Centre National d’Art lyrique -CNIPAL- de Marseille.
Elle se perfectionne ensuite dans de nombreux stages d’interprétations auprès de
Rudolph Bautz, de Armand Mac Lane ainsi qu’à l’Académie Internationale de Nice
auprès de Michel Piquemal (musique française). Elle interprète la partie d’alto
dans de nombreux stages oratorios : Messe en Si – Passions Cantates de Bach –
Le Messie de Haendel – Requiem de Mozart – 9ème Symphonie de Beethoven –
Paulus et Elias de Mendelssohn – Te Deum de Kodaly – Vêpres de Rachmaninov
– Stabat Mater de Dvorak – Amour sorcier de De Falla... Elle interprète également
le répertoire des mélodies en récital : Brahms – Mahler – Wolf – Fauré – Debussy,
et participe à nombreux rôles pour le théâtre et l’opéra.