Mise en correspondance d`un log lithologique et d`un log
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Mise en correspondance d’un log lithologique et d’un log diagraphique analysé par ondelettes de Haar Riss1 J., F-Muñiz2M. Z., F-Alvarez3 J. P., Londeix4 L. Université de Bordeaux, Département I2M GCE, Av. des Facultés 33405 Talence, France. [email protected] Université d’Oviedo, Département de Mathematiques, C/ Calvo Sotelo s/n, 33004, Oviedo, Espagne. [email protected] Université d’Oviedo, Département de prospection et exploitation minière, C/ Gonzalo Gutiérrez Quirós s/n, 33600 Mieres, Espagne. [email protected] Université de Bordeaux, Département EPOC, Av. des Facultés 33405 Talence, France. [email protected] RÉSUMÉ. La position exacte des parties récupérées lors d’un sondage carotté est l’une des informations essentielles attendue. Dans les faits, des pertes partielles ou totales peuvent advenir obérant la possibilité d’attribuer leur position à certaines des parties récupérées. Les données de diagraphie sont classiquement utilisées pour établir des corrélations avec les logs de sondage qui ne sont pas toujours faciles à établir lors de faible taux de recouvrement des carottes. Une transformation en ondelettes (transformation de Haar) à un signal de diagraphie différée a permis d’établir la position exacte de transitions lithologiques remarquables et de les mettre en correspondance avec le log lithologique incomplet d’un sondage de 30 m réalisé dans la région de Saucats (France) ABSTRACT. One relevant aspect of information present in cores recovered from boreholes is the precise location of geological transitions. In practice, however, material losses happen during the extraction process that precludes the exact location of boundaries. Well logging tools are very useful, especially when they can be correlated with recovered cores for calibration purposes. Recovery losses prevent this calibration also to be achieved. In this work we use a particular class of wavelets (the Haar wavelets), for the interpretation of a gamma ray well log. We show that the continuous wavelet transform of the logged signal is a powerful tool to estimate the true position of the various discontinuous sections of the core. The methodology is applied to a 30 m. borehole in the Saucats region (France). MOTS-CLÉS : Diagraphie, Transformation en ondelettes continue, Sondage carotté. KEY WORDS: Continuous wavelets transform, Drill core, Well log data, 31èmes Rencontres de l’AUGC, E.N.S. Cachan, 29 au 31 mai 2013 1. 2 Introduction Le taux de récupération de sondages carottés n’est pas toujours égal à 100% ; il est fréquent, pour diverses raisons (problèmes techniques, pertes totales dues à des conditions géologiques particulières…), que l’on ne puisse, à partir des seuls tronçons récupérés, connaître la position exacte de certains d’entre eux, ni a fortiori des parties les composant. En effet, au cours d’un sondage, des tranches de terrain qui seront placées dans des casiers de longueur connue, sont forées mais, seules les cotes du haut et du bas de chaque casier sont connues. Lorsque le taux de récupération est inférieur à 100%, il est utile de pouvoir replacer les éléments de chaque casier à leur propre place ; en effet, en raison d’études géotechniques précises, lithologiques ou sédimentologiques, il est nécessaire de pouvoir attribuer une profondeur exacte à tel ou tel niveau. Ceci afin de pouvoir, par exemple, établir, d’un sondage à l’autre, la continuité spatiale d’un niveau d’importance géotechnique ou hydrogéologique avéré ou de tout autre caractère d’ordre plus fondamental, sédimentologique séquentiel.... Dans le cas traité ci-dessous, nous disposons, d’une part de tronçons discontinus d’une carotte de sondage répartis dans vingt-trois casiers et, d’autre part, de l’enregistrement en continu, dans le forage, d’une diagraphie de type « gamma ray ». Nous proposons une application de l’utilisation de l’analyse en ondelettes au signal diagraphique pour reconstituer au mieux le log lithologique du sondage carotté. L’utilisation de la transformation en ondelettes de signaux de nature géologique a déjà été proposée par divers auteurs. Par exemple [COW 03], [FED 03] et [COO 09] cherchaient avec cette méthode et à partir de l’enregistrement de la susceptibilité magnétique en forage à identifier des variations de faciès. [PAN 08] a caractérisé des interfaces stratigraphiques. [ASA 10] a également utilisé la transformation en ondelettes pour étudier des profils de rugosité enregistrés à la surface de fractures rocheuses. Récemment, [CHA 12] ou [VEM 12] ont également, à la suite de plusieurs auteurs, utilisés différents types d’ondelettes pour caractériser les transitions « huiles-gaz » à partir de données de diagraphie (résistivité électrique, gamma ray, porosité au neutron et vitesse de propagation de sondes acoustiques) enregistrées dans des puits de champs pétroliers. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif était de détecter des transitions abruptes et leur position dans le forage. Après la présentation du site d’où proviennent les données et un rappel succinct du principe d’une transformation en ondelettes, on présente la démarche suivie. 2. Les données L’étude du stratotype de l’Aquitanien [Lon 13] situé sur le site de la Réserve Naturelle Géologique de Saucats La-Brède en Gironde (France) est à l’origine d’un sondage carotté d’une longueur d’une trentaine de mètres au lieu-dit Le Péloua (Figure 1). Ce sondage a été foré dans des formations constituées d’une intercalation de niveaux carbonatés lacustres et palustres dans des dépôts marins montrant ainsi Mise en correspondance d’un log lithologique et d’un log diagraphique analysé par ondelettes de Haar 3 des variations de faciès relativement rapides. Les tronçons de carottes obtenus avec un taux de récupération variable ont été déposés dans vingt-trois casiers (Figure 2 et Tableau 1), le haut du tronçon étant arbitrairement confondu avec celui du casier. La position des tronçons dans les casiers sous-échantillonnés est donc incertaine. En complément et pour pallier cet inconvénient, un enregistrement d’une diagraphie différée de type « gamma ray » avec un pas de mesure centimétrique a eu lieu tout au long du forage lui-même (Figure 3). Le décalage dans le temps de la réalisation du sondage (du 28/11 au 01/12/2006) et de la diagraphie (12/12/2006), de surcroit, par deux entreprises différentes, est à l’origine de la différence de longueur de la diagraphie (26,25 m) et du sondage (30 m) et, de la méconnaissance de leur position relative. L’objectif final étant, bien sur, de rétablir la juste position des tronçons (i.e. recaler les tronçons de chaque casier de longueur connue et fournie par le foreur, Tableau 1), il a fallu, pour le cas particulier traité ici, également recaler la diagraphie (à laquelle il manquait 3,75 m) par rapport au sondage. Ce recalage est d’ordinaire inutile. a b c Figure 1. Localisation du sondage carotté en a et b (44°39’243N 0°33’51W). Aperçu d’un tronçon de carotte avec schématisation de la lithologie et des discontinuités en c. 0,0 1,0 2,0 3,0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 1617 18 19 20 21 2223 4,0 5,0 6,0 0 5 10 15 20 25 mètres 30 Figure 2. Position des vingt-trois casiers de longueur inégale le long du sondage ; le taux de récupération par casier est donné Tableau 1. 100 cp/s 50 0 0 5 10 15 20 25 mètres 30 Figure 3. Diagraphie différée de type gamma ray (cp/s : coup par seconde). 31èmes Rencontres de l’AUGC, E.N.S. Cachan, 29 au 31 mai 2013 4 Tableau 1. Numéro (N), longueur (L) en mètres des casiers et taux de récupérationc(%). N L % N L % 3. 1 1,1 80 7 1,4 108 2 1,5 95 8 1,5 54 3 1,5 96 9 0,5 76 4 1,5 102 10 1,5 89 5 1,5 101 11 1,2 74 6 1,5 61 12 1,5 86 13 1,5 102 19 1,5 42 14 1,5 102 20 1,5 43 15 1,4 101 21 1,5 83 16 0,8 101 22 1,5 100 17 1,0 98 23 0,2 60 18 1,5 65 Les ondelettes La transformation en ondelettes continue (TOC ou CWT, continuous wavelet transform en anglais) permet par dilation (en comprimant ou en étendant) et translation d’une fonction initiale (petite onde, ondelette appelée fonction mère) d’explorer un signal temporel ou spatial pour pointer des formes particulières, leur position, leur étendue et la qualité de leur ressemblance à l’ondelette. Il s’agit, ici, du signal diagraphique donnant la radioactivité naturelle des terrains en fonction de la profondeur. En notant f(x) la fonction correspondant au signal et (x) la fonction mère, les coefficients de la transformation sont obtenus par [1] : ∞ 1 , √ , ∞ [1] où s, est le facteur d’échelle (dilatation) et d, le facteur de translation. Le résultat de la transformation est un scalogramme où sont reportées les valeurs absolues des coefficients en fonction de la position (d, en abscisses) et l’échelle (s, en ordonnées), Figure 4. Cette cartographie montre les domaines {d, s} où la fréquence naturelle de l’ondelette translatée et dilatée coïncide avec l’une des fréquences locales du signal [BUR 95]. Une échelle de couleur, ici du bleu au rouge, est utilisée pour illustrer la corrélation de l’ondelette et du signal (plus la couleur est rouge, meilleure est la corrélation). Il existe de nombreuses forme d’ondelettes, à titre d’exemple [Cha 12] a testé les ondelettes de Gauss, de Morlet et Symlet dans son étude. Il en existe bien d’autres, telle, l’une des plus anciennes, l’ondelette de Haar [2] que nous avons choisie d’utiliser ici pour identifier les transitions lithologiques. Cette ondelette s’est en effet montrée efficace [VEM 12] tout à la fois pour identifier des situations de transition brusque (du type escalier) comme le passage d’une facies lacustre à un facies lagunaire ou pour détecter des transitions vers des domaines homogènes (transition du type plateau) comme une formation argileuse intercalée dans des sables, des graviers ou des formations carbonatées. 1 1,0 1 0 1 2 1 2 1 [2] Mise en correspondance d’un log lithologique et d’un log diagraphique analysé par ondelettes de Haar 5 Préalablement au calcul de la transformation, les données de diagraphie ont été arbitrairement étendues à chaque extrémité du signal afin d’éviter des effets de bord. Par ailleurs, bien que le signal soit bruité, l’analyse en ondelettes a été conduite sur le signal brut, aucune structure n’y ayant été trouvée. De plus, il sera possible de constater, ci-dessous, que ce bruit probablement dû à un enregistrement trop rapide ne nuit pas à l’identification des pics. Profondeur Profondeur en mètres en mètres 0 5 0 5 10 10 15 15 20 20 25 25 571 451 331 211 91 1 Scalogramme Figure 4. Scalogramme du signal gamma ray (axe horizontal : profondeurs, d en mètres – axe vertical : échelle, s en centimètres). Les couleurs du bleu au rouge donnent les valeurs absolues croissantes des coefficients CWT de la transformation. 4. Résultats Le scalogramme montre des formes en cône dont les pointes sont orientées vers les plus faibles valeurs d’échelle. Nous en interprétons huit, celles qui s’étalent sur toute la gamme des échelles (Figure 4, Tableau 2). L’identification de ces pics, indépendamment de la lecture du log lithologique, a permis, en en tenant ensuite compte : - de recaler les cotes de la diagraphie et du sondage dont on rappelle que les longueurs n’étaient pas égales, - de recaler, pour certains casiers sous échantillonnés, les tronçons. Afin de les vérifier et de les valider, les interprétations ont été confrontées au résultat de l’enregistrement tous les 5 cm de l’émission radioactive des différents tronçons au moyen d’un scintillomètre portatif. 4.1. Recalage des cotes diagraphiques et du sondage 4.1.1. Les transitions des pics 1 et 8 Les pics 1 et 8 du scalogramme correspondent à des transitions situées respectivement à 3 m et 18,9 m sur la diagraphie (Figure 5). Le premier pic correspond à une transition rapide d’un domaine où les valeurs de l’intensité gamma ray passent de 18,6 cp/s à 26,9 cp/s (moyenne calculée sur 9 cm de part et d’autre du pic) traduisant une augmentation de la teneur en argile et/ou de matériaux plus radioactifs. 31èmes Rencontres de l’AUGC, E.N.S. Cachan, 29 au 31 mai 2013 6 Tableau 2. Numéro, longueur en mètres des casiers et taux de récupération. Pic n° Cote (m) diagraphie Casier n°,% récupéré 1 1 3,0 3 96 23 4 5 6 2 5,5 5 101 3 6,3 5-6 101 7 4 7,6 6 61 5 8,7 7 108 6 9,8 8 54 7 14,9 12 86 8 18,9 15 101 8 Figure 5. Positon sur la diagraphie des principaux pics numérotés de 1 à 8 de gauche à droite identifiés sur le scalogramme. L’analyse pétrographique de la carotte permet de relier cette transition au passage d’un niveau induré à une argile calcaire d’une vingtaine de centimètres débutant a priori à 1,15 m à partir du haut du casier n°3 soit à 3,75 m le long du forage. Ceci nous conduirait à proposer un décalage des cotes diagraphiques et lithologiques de 0,75 cm. Cependant, la mise en correspondance de la diagraphie et de l’enregistrement au scintillographe nécessite que l’on décale, le long du forage, les cotes du tronçon de 5 à 10 cm vers le bas (Figure 6) ; ceci est compatible avec la récupération incomplète de ce casier. 0 Casier n°1 100 Casier n°2 200 Pic à 3,00 m 300 Casier n°3 400 Décalage transition lithologique 500 600 cm Figure 6. Mise en évidence du décalage pour le pic n°1. On met donc en évidence un décalage de 0,80 à 0,85 cm entre l’origine du forage et celle de la diagraphie. Ce décalage est semblable à celui mis en évidence par l’analyse du pic n°8 situé à 18,90 m sur la diagraphie. En effet, la cote du pic le long du forage devient 19,80 m si on le décale de 0,80 m ; il se trouve donc dans le casier n°15 dont le taux de récupération est excellent et pour lequel il n’y a donc pas d’ambiguïté sur la position des transitions lithologiques (Tableau 1) ; le log lithologique montre clairement à 19,75 m un passage de sables calcaires à des calcaires argileux (Figure 7a) associé à une augmentation de la radioactivité de 20,8 à 24,6cp/s (moyenne calculée sur 9 cm de part et d’autre du pic). Le scintillomètre portatif a montré une augmentation de la radioactivité entre 19,70 et 19,85 m ce qui, compte tenu de la moindre résolution spatiale, est parfaitement compatible. 31èmes Rencontres de l’AUGC, E.N.S. Cachan, 29 au 31 mai 2013 2 4.1.2. Les transitions des pics 2 et 5 Les pics 2 et 5 sont situés dans des casiers pour lesquels les taux de récupération sont légèrement supérieurs à 100% en raison de retombées inévitables dans ces formations. Le pic n°2 (Figure 5) situé à 5,51 m sur la diagraphie est mis en correspondance avec la transition très nette entre des niveaux calcaires de type grainstone à gastéropodes et des marnes gris-vert homogènes (Figure 7b). Cette transition est située dans le casier n°5 à 6,40 m du début du forage. Compte tenu du décalage estimé précédemment (80 cm), la cote du pic devient, pour comparaison, 6,31 m (5,51+0,80) alors que celle de la transition pétrographique est à 6,40 m. Les dix centimètres de décalage sont imputables à des retombées de sable calcaire en haut du tronçon. Les cotes de ce tronçon (casier n°5) doivent donc être relevées de 10 cm. Une analyse semblable peut être conduite pour le pic 5 : situé à 8,70 m sur la diagraphie, la transition lui correspondant est oblique sur l’axe du forage (Figure 7c) et se situe entre 9,65 et 9,70 m de profondeur (casier n°7). Compte tenu de la présence d’une dizaine de centimètres de galets quartzeux attribuables à des retombées en haut du casier, la cote de la transition lithologique serait entre 9,55 et 9,60 m alors que celle du pic serait 9,50 m (8,70+0,80 m). Les cotes du tronçon de ce casier doivent être relevées de 10 cm. En conclusion, on accepte l’hypothèse d’un décalage de 80 cm entre le haut du forage et de celui de la diagraphie. Le log diagraphique est donc amputé de 80 cm dans la partie haute et de 295 cm dans la partie basse ce qui correspond aux casiers 21 pro-parte, 22 et 23 dans leur totalité. Une fois ce recalage effectué, chacun des quatre autres pics identifiés par l’analyse en ondelettes a pu être recalé en cote le long du sondage et par suite attribué à un casier. 4.2. Calage des tronçons 4.2.1. La transition du pic 4 Le pic 4 du scalogramme se trouve à la cote diagraphique 7,6 m (Figures 5 et 8) soit à 8,40 m sur le forage donc dans le casier n°6. Pour ce casier long de 1,5 m, le taux de récupération est relativement faible (61%) avec un tronçon d’un seul tenant de 0,91 m. Peut-on recaler ce tronçon ? L’analyse du pic 4 simultanément à celle du pic 5 (cf. 4.1.2) permet d’émettre une hypothèse. Ces deux pics (Figure 5, Tableau 2) sont distants de 1,10 m et encadrent la partie du signal diagraphique montrant les valeurs les plus élevées (Figure 8). Sur ces 1,10 m, 0,90 m sont attribuables au casier n°7 et sont décrits comme des formations gréseuses contenant de la matière organique. Les 0,20 m complémentaires sont nécessairement situés au-dessus et devraient donc apparaitre à la base du casier n°6 avec une lithologie semblable de la cote diagraphique 7,60 à la cote 7,80 m. Mise en correspondance d’un log lithologique et d’un log diagraphique analysé par ondelettes de Haar 3 a) pic n°8 casier n°15 b) pic n°2 casier n°5 c) pic n°5 casier n°7 d) pic n°7 casier n°12 Figure 7. Transitions visibles sur les carottes 90 Gamma Ray brut 80 Gamma Ray lissé sur 10 cm Fin casier 6 70 60 Fin casier 7 Pic 4 50 Pic 5 40 30 20 10 0 2 6,3 6,8 7,3 7,8 8,3 8,8 cp/s 9,3 8,8 9,3 casier 6 casier 7 1 Pic 4 Pic 5 0 6,3 6,8 7,3 7,8 8,3 80 60 40 20 0 Figure 8. En haut : les positions des pics 4 et 5 du scalogramme sur le profil diagraphique ; en bas mise à la bonne cote du casier n°6 Cependant, tenant compte de l’augmentation nette et continue de la radioactivité depuis la cote diagraphique 7,40 m, c’est donc probablement 0,40 m de matériaux de même nature qui devraient être présents à la base du tronçon. La description lithologique du tronçon de ce casier montre, à sa base, 0,10 m de galets et de grès fin argilo-siliceux riche en matière organique ce qui plaide en la faveur de la continuité ou de la superposition pro-parte de cette base du tronçon et de la partie manquante. Il faudrait donc décaler le tronçon soit de 20 cm soit de 10 cm vers le bas. L’option 20 cm est compatible avec les données du scintillomètre. 4.2.2. Les transitions des pics 3, 6 et 7 Le pic n°3 à 6,30 m correspondrait à une transition lithologique située à 7,10 m à la toute fin du casier n°5 dont le taux de récupération est égal à 101%. Il marque le 31èmes Rencontres de l’AUGC, E.N.S. Cachan, 29 au 31 mai 2013 4 passage d’une zone épaisse de 70 cm constituée de marnes gris-vert homogènes (milieu lacustre) à des sables devenant coquillers. La bonne concordance trouvée pour ce pic conforte le choix du décalage estimé par l’analyse des pics 1 et 8. Le pic n°6 est situé à 9,85 m sur la diagraphie dans le casier n°8 qui présente un faible taux de récupération (54% soit 0,81 m). Le signal diagraphique, à ce niveau, montre une baisse de l’émission radioactive, passant de 25cp/s (en moyenne sur 65 cm de 9,20 m à 9,85 m) à 14 cp/s (en moyenne pour les 85 cm restant). Formations carbonatées Retombées casier 7 casier 8 2 cp/s 80 1 Pic 6 0 8,8 9,0 9,2 9,4 9,6 9,8 10,0 10,2 10,4 10,6 60 40 20 0 10,8 m Figure 9. Estimation de la position du tronçon dans le casier n°8. La carotte de ce casier est constituée, en dessous des dix premiers centimètres assimilés à des retombées, de formations calcaires gris beige à gris bleuté suivies de calcaires de type grainstone à éléments sableux ; l’absence de matière organique ou d’argile et la composante carbonatée interdit d’y placer le pic. Il faut donc décaler le tronçon de façon à placer la limite inférieure des retombées au-delà du pic La prise en compte des données obtenues au scintillomètre (courbe en pointillés sur la figure 9) conduit à décaler le tronçon de 50 cm vers le bas. Les pertes, pour ce casier, sont donc pour partie situées en haut (50 cm) et en bas (20 cm) du casier. Le pic n°7 situé à 14,85 m sur la diagraphie marque un passage brutal avec un doublement des valeurs de la radioactivité (passage de 15 cp/s en moyenne à 33 cp/s). Tenant compte du décalage on serait dans le casier n°12 (86% de matériaux récupérés) et une transition lithologique devrait apparaitre à 15,65 m le long du forage. Il y a effectivement une transition lithologique avec un passage de sable siliceux puis calcaire à une argile silteuse homogène bleu-vert à 15,40 m (Figure 7d). Il faut donc décaler ce tronçon de 20 cm vers le bas. 60 40 cp/s 20 0 22,3 22,8 23,3 23,8 mètres 24,3 Figure 10. Signal diagraphique stationnaire pour lequel aucun pic n’a été identifié. Mise en correspondance d’un log lithologique et d’un log diagraphique analysé par ondelettes de Haar 5 5. Discussion L’enregistrement diagraphique a couvert dix-neuf casiers sur vingt-trois. L’identification de huit pics par ondelettes de Haar a permis de recaler la diagraphie par rapport au forage et d’estimer les profondeurs des tronçons pour certains des casiers dont le taux de recouvrement était inférieur à 100%). Il existe des casiers dont le taux de recouvrement est faible et pour lesquels aucun pic n’a été mis en évidence par les ondelettes. Ainsi, la figure 9 montre le signal diagraphique de la cote 22,3 à 24,3 m (casiers 19 et 20 au taux de récupération faible). La stationnarité du signal ne permet pas de détecter les pics. 6. Conclusion Fréquemment utilisée pour l’analyse de données diagraphiques dans le domaine pétrolier, l’analyse en ondelettes facile d’utilisation et rapide, s’avère pertinente à des échelles adaptées aux études géotechniques. 7. Remerciements Les auteurs remercient l’Association pour la Réserve Naturelle Géologique de Saucats La Brède, pour les avoir autorisés à utiliser les données du sondage et Claude Bacchiana pour ses descriptions et ses photographies. 8. Bibliographie [ASA 10] ASADI AS, RASOULI V., TOKHMECHI B. Wavelet analysis of JRC exemplar profiles. Rock Engineering in Difficult Ground Conditions- Soft Rocks and Karst- Vrkljan (ed.), Taylor and Francis Group, 2010, p. 215-220. [BUR 95] BURKE HUBBARD B. Ondes et ondelettes, la saga d’un outil mathématique. Sciences d’avenir. Editions Pour la Science Belin diffusion. [CHA 12] CHANDRASEKHAR E., ESWARA R. Wavelet Analysis of Geophysical Well-log Data of Bombay Offshore Basin, India. Math. Eosci., 44, 2012, 901-928. [COO 09] COOPER G., COWAN D. Blocking geophysical borehole log data using the continuous wavelet transform. Exploration Geophysics, 40, 2009, p. 233-236 [COW 03] COWAN D., COOPER G. 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