Risque et immobilier: quelques éléments sur l`épistémologie, les
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Risque et immobilier: quelques éléments sur l`épistémologie, les
Risque et immobilier: quelques éléments sur l'épistémologie, les rationalités multiples et les risques organisationnels . par P. Romelaer, PSL Université Paris-Dauphine [email protected], http://basepub.dauphine.fr Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 . 1) Introduction 2) Comparaison de deux épistémologies 3) Quelques exemples de l'approche critique interprétative 4) Quelques apports et limites de l'approche critique interprétative 5) Risque hypothécaire et rationalités multiples 6) Autres liens entre risque et immobilier 7) Conclusion 8) Références Colloque Acfas – Chaire Ivanohé Cambridge d'Immobilier ESG Uqam: "Les nouveaux enjeux et défis de la recherche en immobilier Comment y contribuer?" 8-9Mai 2012 Montréal; Session sur "Gestion des risques des projets immobiliers et ingénierie contractuelle", 9 Mai. 1 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 1) Introduction Des éléments classiques: Rentabilité, prix, charges Risque (systématique,..) Liquidité Départs, délai entre contrats, droit Densité Surfaces, zonage Transport, congestion Empreinte écologique Attirer les personnesBureaux, commerces, condominiums et maintenir les emplois Hôtels, tourisme, resort Développement durable Vieillissement Mixité de fonctions Mixité sociale 2 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 1) Introduction Des éléments organisationnels: • Importance des fonctions: finance, développement durable, projet, production, génie, architecture, technologie urbanisme aménagement, culture, ethno-démo-socio, envt marché économie évaluation opération, comm., mktg, promotion, org, strat droit • Autre aspects organisationnels: intégration coordination cadrage consultation confiance co 3 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 1) Introduction Des éléments plus rarement mentionnés • Global Risks Report 2012: By 2050, the world will experience a near doubling of the urban population to 6.2 billion – 70% of the projected world population of 8.9 billion. This means that we will have to build the same urban capacity (housing, infrastructure and facilities) in the next 40 years that we have built over the past 4,000 years. Quelques observations personnelles: • quartiers difficiles: comment ils fonctionnent, peut on en récupérer? sont-ils nos créations? • villes et insécurité: rues, bâtiments, zones sécurisées • garanties de propriété juridique et réelle (politique, autres) • Shenzen, Chennai • des entreprises chinoises construisent massivement en Algérie • degré d'inégalités 4 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 1) Introduction Des éléments dans le Global Risks Report: • Seeds of dystopia: configurations of risk factors, income gap for the young part and the older part of the population • Are safeguards safe? • Risks from connectivity 5 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 1) Introduction The subprime crisis "may be our first epistemologically-driven depression" Arnold Kling, former economist at the Federal Reserve and at Freddie Mac (2010, Harvard Journal of Law & Public Policy) • Recherche sur le risque en immobilier => Epistémologie du risque (en immobilier) => Risque et organisation • Avec applications 6 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 1) Introduction Épistémologie = conception de la recherche = ce qui distingue le savoir de l'opinion (valeurs, croyances, normes, principes, méthodes, approches; Alston, 2005) Il existe plusieurs épistémologies (au moins 60) • positivist et/ou postpositivist 3679 articles • critical et/ou interpretive et/ou postmodern et/ou constructivist 39082 articles • critical realist plus husserl et/ou husserlian et/ou phenomenological 4445 articles (sur 634 968 articles de Business Source Complete "full text, peer reviewed ", de 2002 à 2012) 7 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 2) Comparaison de deux épistémologies s'intéresse à quoi positivisme amélioré critique interprétatif (version Romelaer) (version Denzin&Lincoln, 2005/2011) tous les éléments pouvant intéresser le management et les parties prenantes (aussi ceux de la réduction des injustices; dénonciation des oppressions; disposition à agir; colonne de droite mais pas seulement) . qui participation possible, rôle important des chercheurs, rôles croissants des parties prenantes (décideurs et personnes associées à la décision, personnes qui veulent faire pression, qui se sentent concernées, qui bénéficient ou subissent des conséquences) participation des acteurs (PR: dans la pratique surtout ou seulement 5 catégories d'acteurs dans les études constructivistes, féministes, ethniques, marxistes, culturelles, homosexuelles) . 01 regarde quelles données les variables des modèles, des le sens de leur expérience pour critères de performance (sens les acteurs; Rappel: réduction des dénonciation des oppressions; large) des parties prenantes, des injustices; disposition à agir; participation conséquences sur les systèmes et sur les partie-prenantes . 8 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 2) Comparaison de deux épistémologies positivisme amélioré critique interprétatif (version Romelaer) (version Denzin&Lincoln, 2005/2011) 02 style de recueil de données mesures, concepts, variables, facettes; 02 types de donnée quali/quanti/toutes combinaisons (en fonction des modèles et des objectifs) 03 méthode tout ou partie des actions suivantes – ordre adaptable (les interprétations comme première phase) interprétations du chercheur (parfois cointerprétations avec les acteurs choisis) surtout quali (PR: parfois quanti, mais quand et comment ce n'est pas très certain) méthode de base + variantes (A1) déf de la q. de recherche souvent: cas local (pb./opportunité/situation); (A2) problématique; base = prise de notes, re(A3) littérature; (A4) terrain pour découvrir de création du texte, nouveaux aspects; (A5) chix/élab. de modèle;(mid-range); (A6) opérationnalisation; écriture du rapport final (A7) terrain; (A8-A11) def. des données/recueil/ (PR: dans la pratique méfiance vis-à-vis des méthodes) choix méth.//traitement; (A12-A13) conclusions/discussion. 9 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 2) Comparaison de deux épistémologies 04 point vue de 05 relations entre les points de vue positivisme amélioré critique interprétatif (version Romelaer) (version Denzin&Lincoln, 2005/2011) interprétations et points de vues divers (et commande, et littérature), dialogues; dialogue scientifique; constat des différences; examen des moyens de coopération, etc (coordination/décision/contestations dans la société - aussi juridiques et politiques); étude des avantages et inconvénients de ces différents modes et processus les interprétations dépendent des communautés épistémiques; chacun son point de vue; dénonciation des dominations et des oppressions . 06 le chercheur indépendance/dépendance du chercheur; éthique; clarté des points de vue représentés ou non; la position sociale et l'origine sociale du chercheur sont des éléments importants (PR: il ne semble pas y avoir de méthode précise pour mesurer les effets et d'objectif précis de réduction des biais) 10 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 2) Comparaison de deux épistémologies 07 degré du savoir positivisme amélioré critique interprétatif (version Romelaer) (version Denzin&Lincoln, 2005/2011) le savoir est toujours imparfait; le savoir important ne concerne pas que l'expérience humaine: aussi les processus, leurs déterminants leurs conséquences aucune méthode ne peut capter toute l'expérience humaine ; . 08 fin du projet de recherche , créativité 09 place des variables, etc 10 progrès des méthodes la recherche aboutit à des résultats la recherche qualitative intermédiaires; les zones de recherches est sans fin, et créative et les questions de recherche mûrissent . on comprend par les variables, les relations, les modèles; avec le plus de précision raisonnable; les modèles permettent de prévoir et de gérer; diversité des méthodes; normalisation partielle et progressive il y a une méfiance vis-àvis des modèles de causalité; "always seeking better ways to make more understandable the worlds of experience they have studied" 11 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 2) Comparaison de deux épistémologies réalité validation agir valeurs positivisme amélioré critique interprétatif (version Romelaer) (version Denzin&Lincoln, 2005/2011) il existe une réalité extérieure au chercheur; il existe toujours un point de vue, un regard (A. Comte/G. Bachelard); il peut exister des biais et des insuffisances de mesure; la conformité aux faits est un élément important de validité; les faits observés et les méthodes quantitatives sont des construits agir <=> problèmes, opportunités, avantages, inconvénients, changer d'état modèle de l'état ≠ modèle de l'action les valeurs des acteurs doivent être prises en compte si elles influencent les comportements les valeurs des chercheurs s'expriment dans les choix de variables, de relations et de modèles il n'existe pas de réalité tout est socialement construit; conformité à l'expérience humaine comprendre = agir; dénonciation des injustices valeurs des chercheurs: social justice, equity, nonviolence, peace, and universal human rights 12 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 3) Quelques exemples de l'approche critique interprétative Les 3 éléments ci-dessous dans Menzel (2010, p. 1, 6, 8) Le discours dominant ignore les dominés; la crise entretien l'ignorance et renforce la configuration de pouvoir; Le changement se fait par résolution de crises épistémologiques, par des "enlarged narratives" qui "permettent à l'agent de comprendre comment il/elle a pu avoir ses anciennes croyances, et comment il a été si dramatiquement trompé par ses anciennes croyances" Les personnes de race blanche "seront en général incapables de comprendre le monde qu'ils ont eux-mêmes créé" (Mills 1997:18) L'article dit (1) que les chercheurs peuvent et doivent comprendre les acteurs du terrain (les personnes opprimées); (2) que les dominants ne peuvent pas comprendre ces acteurs 13 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 3) Quelques exemples de l'approche critique interprétative Aussi dans Menzel (2010, p. 32) "In the subprime mortgage crisis in the US, the ... usage of “crisis” ... emphasizes a heavily racialized representation of the populations in crisis as themselves having engaged in pathological behavior, and thus at least partially responsible for the disease (Wyly 2010)". MAIS, (selon Kling, 2010:510), le CEO d'une des plus grandes institutions financières impliquées dans la crise des subprimes pensait qu'il avait la mission de servir les minorités et les populations à faibles revenus. DONC, certains chercheurs vont rapidement à la conclusion que les dominants rendent les dominés responsables des problèmes que les dominés ont. Rapidement, c-à-d parfois sans preuves (ici, sans voir quelle est le % des responsables qui rendent les dominés responsables). 14 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 3) Quelques exemples de l'approche critique interprétative Willis11 flood risk in an urban area . risk of "flooding in a socially disadvantaged urban area identified and publicised" (p.235); "most participants knowledge of this risk does not translate into personal worry; second, risk knowledge is balanced against their valuing of amenities in the area" (p.235) . a comment by a resident: "I like the street. Quiet, it’s close to town, there’s public transport seeing as I don’t have a car, there’s daycare around the corner, there’s a really nice old lady next door that comes with big cookies, I just love the area. It’s got nothing to do with the flooding" (p. 237) . 15 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 3) Quelques exemples de l'approche critique interprétative Willis11 flood risk in an urban area . . "risk communication is most effective when a two way transfer of information occurs, so that lay knowledge, consisting of social, historical and personal understandings of flood are related to expert technical information about calculable risks and effective response" (p. 238) [PR: this is not participation] Commentaires Romelaer: - est-il suffisant de savoir qu'ils se soucient peu du risque AVANT? - pourquoi ne pas utiliser l'épistémologie génétique? et l'approche système? - est-ce qu'il n'y a pas une éthique à imposer: ont-ils le droit de se mettre dans des risques? - manque de voir ce qui peut se passer APRÈS; avec eux et avec les autres acteurs: juristes, associations, presse et médias nationaux, opposition municipale, partis politiques 16 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 3) Quelques exemples de l'approche critique interprétative Webb (2010) on The Housing Market Renewal Initiative in England. decision made by housing academics to view neighbourhoods as a market. This has led to the production of a number of complementary narratives. Together, these now form a paradigm which upholds a powerful network of institutional and economic actors and oppresses opposition 17 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 4) Quelques apports et limites de l'approche critique interprétative Apports Positifs • identifier des catégories de personnes oubliées, des parties prenantes peu prises en compte; => Conséquence: prendre conscience du fait que la démocratie ordinaire et le marché ordinaire ont des insuffisances. • les catégorie oubliées sont aussi des catégories qui ont de la difficulté à s'exprimer => Conséquence: prendre conscience du fait que tous le monde ne peut pas être acteur. • identifier le fait que la façon de pensée d'un groupe qui a du pouvoir sur une question contribue à formuler la question et la représentation du monde qui est derrière cette question; => Conséquence: (1) identifier les insuffisances de prise en compte de certains points de vue (attention: insuffisances du point de vue de qui?); (2) utiliser la littérature sur les processus de décision dans les organisations (Desreumaux et Romelaer, 2001;) 18 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 4) Quelques apports et limites de l'approche critique interprétative Insuffisances, excès, critiques • tendance à se focaliser sur un nombre limité de catégories défavorisée qui sont classiques, et à en oublier d'autres (pauvreté, handicap, grand âge, minorités religieuses) => Conséquence: (1) pour chaque projet ou chaque entreprise, faire un repérage de la variété des des parties-prenantes et des situations individuelles; (2) pour chaque cas, se demander quels sont les processus de prise en compte, qui s'en occupe (autoreprésentation, associations et groupes de pression/lobbies, institutions publiques); (3) identifier le risque de négligence et le risque de surgissement brutal • tendance à voir une personne sous l'angle d'une seule appartenance (une femme manager noire habitant une banlieue éloignée) => Conséquence: Éviter (si possible) de traiter toutes les situations par groupes; tenir compte des individus. Est-il possible pour un constructeur ou un aménageur de concevoir des bâtiments ou des quartiers permettant des (suite...) 19 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 4) Quelques apports et limites de l'approche critique interprétative Insuffisances, excès, critiques • (... suite) styles de vie divers? Si oui à quels coûts/délais? Est-ce un avantage concurrentiel? • se limite souvent à seulement constater l'existence de catégories défavorisées. Parfois en attribue l'existence à la fatalité ou la malveillance (domination des blancs, domination masculine); => Conséquence: Identifier les mécanismes de production des situations (épistémologie génétique de Piaget); compléter l'étude fonctionnelle et gestionnaire d'une société, d'une ville, d'un marché, d'une communauté professionnelle, et faire aussi une étude de la production des inégalités, la production des oubliés .. • souvent considère que "système social" = "un groupe de bons et un groupe de méchants".; => Conséquence: Identifier et modéliser les structures socio-économiques qui interviennent dans le problème ou l'opportunité ou la situation; utiliser les modèles de marché et de réseau et d'organisation. 20 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 4) Quelques apports et limites de l'approche critique interprétative Insuffisances, excès, critiques • tendance à voir que les solutions sont les narrations. Tendance à passer de "si on n'en parle pas, on n'en tient pas compte" (épistémologie de l'ignorance, avec à mon avis des éléments très justes de process social/cognitif/politique) à une erreur qui dit: "dès qu'on en parle le problème est résolu"; => Conséquence: formuler les problèmes, formuler les solutions possible (de façon technique et/ou participative), concevoir et mettre en oeuvre des processus de changement • donner un lieu de parole et une place dans la décision à des catégories oubliées n'est pas suffisant. Il faut aussi que les autres les comprennent mieux et que eux comprennent mieux les autres ; => Conséquence: recherche, formation, information en permanence. 21 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 5) Risque hypothécaire et rationalités multiples Chez Freddie Mac, début 2004, David Andrukonis (Chief Risk Officer) a envoyé à Richard Syron (CEO) un mémo dans lequel il déconseille l'achat de mortgage (crédit hypothécaires) avec documentation limitée; peu après, il a quitté l'entreprise Freddie Mac a relaxé ses standards de crédits de 2002 à 2007 Raisons possibles: (de Kling) et outils d'analyse/action (Romelaer) 1) salaire du CEO (Outil: théorie de l'agence/gouvernance/incentive) 2) rester actif dans le marché du mortgage, qui devient titrisé (Outil: identité de l'entreprise; réaction aux évolutions de l'environnement) 3) Richard Syron pensait qu'il avait la mission de servir les minorités et les populations à faibles revenus (Outils: (3.1) conséquences inattendues de l'action [Crozier-Friedberg]; * (3.2) s'engager dans une action nouvelle pour laquelle l'org. n'a pas les compétences, et qu'elle ne sait pas coordonner aux autres; Cf groupe Ferré; Cf Affinity credit union) Sources: Duhigg (2008), Gavin (2008), both ref. quoted in Kling A., 2010, p. 510. (Arnold Kling has worked as an economist at the Federal Reserve and at Freddie Mac; he is a former colleague and still a friend of David Andrukonis, who has worked as Freddie Mac's Chief Risk Officer) 22 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 5) Risque hypothécaire et rationalités multiples Freddie Mac, début 2004, D. Andrukonis (Chief Risk Officer) mémo à R. Syron (CEO) (suite) Raisons possibles: 4) Andrukonis a connu le pb de Freddie Mac avec les prêts à doc. réduite (fin des années 80) et l'accord avec Fannie May de ne plus acheter de tels prêts (Outils: (4.1) l'expérience ancienne est-elle valable?; l'organisation sait-elle évaluer la valeur de l'expérience? (4.2) Y a-t-il une réaction émotionnelle (type de celle vue à ICI par Pettigrew)?) 5) Richard Syron est arrivé en 2003; il pense qu'il faut plus montrer que Freddie Mac est engagée dans sa mission qui est de rendre l'accès à la propriété moins cher; (Outil: responsabilité de qui lui a donné cette mission;) ; => Conséquence des points n° 1 à 6 des diapos D18 à D20 : (1) beaucoup de recherches qui tiennent compte d'UNE SEULE RATIONALITÉ, alors qu'en réalité il y en a beaucoup; * (2) les conséquences pratiques et les méthodes et possibilités de gestion sont ≠ selon les cas; une action qui se base sur UNE rationalité a des effets inattendus; * (3) très ≠ des approches interprétatives, avec en général 1 ou 2 interprétations (du terrain + du chercheur) pas toujours validées empiriquement 23 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 5) Risque hypothécaire et rationalités multiples Freddie Mac, début 2004, D. Andrukonis (Chief Risk Officer) mémo à R. Syron (CEO) (suite) 6) Quelques croyances fausse communes des acteurs (≠ hypothèses) (Kling A., 2010, p. 508) : (6a) une baisse générale des prix de l'immobilier est impossible; (6b) augmenter le % de propriétaires est un signe de santé économique; (6c) l'utilisation de finance structurée et de dérivés de crédit réduit le risque pour les acteurs financiers majeurs; (6d) la politique monétaire ne doit s'occuper que de la perf. éco. globale, pas des bulles de marché; (6e) les banque sont bien capitalisées; (6f) les modèles quantitatifs de risque donnent des infos correctes sur les "mortgagebacked securities" et ceux qui en possèdent • Kling: si les policymakers sont dans le même environnement cognitif que les dirigeants financiers comment réguler? Outils: (6.1) qui sont les acteurs? comment fonctionne le système? (6.2) importance des savoirs et des croyances et des représentations cognitives des acteurs majeurs. (identités, différences, circulation, Méthodes de Moscovici et/ou Huff. (6.3) maintenir de la diversité? utiliser des "avocats du diable" et des personnes externes? 24 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 5) Risque hypothécaire et rationalités multiples Freddie Mac, début 2004, D. Andrukonis (Chief Risk Officer) mémo à R. Syron (CEO) (suite) Autres raisons possibles: 7) défaut des procédures internes (Outils: (7.1) ISO9002; (7.2) gouvernance de Freddie Mac; risk management; (7.3) audit; (7.4) effet des structures et des procédures sur les risques [travaux de Philip Bromiley, etc..]) 8) Réaction du CEO à la modification de l'environnement (Outils: faire au mieux en fonction de ce que font les autres; équilibre de Nash) 9) Richard Syron est un nouveau CEO (Outils: un nouveau PDG veut prouver sa valeur aux actionnaires et aux managers et aux salariés; il fixe des objectifs ambitieux; Cf Robert Simons, 1992); 10) Est-ce que la rationalité suivie par Richard Syron consiste à faire ce qu'il avait fait dans ses expériences professionnelles antérieures? (Outils: tenir compte des expérience antérieures lors de l'embauche et lors du contrôle et du coaching; parfois il fait la renforcer, parfois il faut l'atténuer) : raisons: Romelaer 25 Autres Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 6) Autres liens entre risque et immobilier Applications possibles dans d'autres activités liées à l'immobilier, et autres aspects liés au risque: • en plus il y a des incertitudes sur les sources, e.g. sur Freddie Mac: • Kling est un ancien de FreddieMac, et un ami de Andrukonis • Duhig écrit "Syron's side of the story" • Taylor (2009), Senior Fellow at the Hoover Institution, a une histoire dans laquelle le gouvernement est LA cause du risque systémique • acheter une entreprise qui est dans un secteur qu'on connait (Outils: analyser aussi les risques venant de l'organisation interne. Ceci va plus loin que l'analyse utilisant les travaux de type Bromiley. Une méthode complète a été élaborée par Romelaer [pas encore diffusé]) • le même que ci-dessus pour un secteur mal connu ou des pays compliqués (Outil: faire appel à des marginaux-sécants au sens de Jamous, réseaux personnels, capital social; Cf Rodrigo de Mello [Fondation Getulio Vargas de San Paulo, Brésil]; Cf les grupos economicos de Granovetter;) •••• et bien d'autres cas 26 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 7) Conclusion • l'épistémologie critique est très utile pour éviter les oubliés (question éthique et de risque). L'épistémologie interprétative est utile pour rappeler que la réalité a plusieurs facettes (donc le risque peut venir de plusieurs côtés). Mais ces épistémologies ont de nombreuses insuffisances (Diapos 15 à 17). • l'épistémologie classique (positiviste améliorée) permet d'identifier de nombreuses rationalités des actions et des systèmes, donc autant de pistes pour l'identification des risques. Mais, dans les questions liées au risque dans l'immobilier (entre autres), il semble y avoir plus de variables qu'on ne peut traiter => gérer le risque dans les systèmes à rationalités multiples et sans doute en interaction les unes avec les autres. • les bases sont les risques venant des individus, des groupes, des organisations, des process et des systèmes • => des risques pour qui ? 27 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 8) Références Alston W.P., 2005, Beyond Justification: Dimensions of Epistemic Evaluation, Cornell University Press. Charles Duhigg, At Freddie Mac, Chief Discarded Warning Signs, NewYork Times, Aug. 5, 2008. Denzin N.K., Lincoln Y.S., 2011, Preface and Introduction: Disciplining the Practice of Qualitative Research, pp. ix-xvi and 1-19 in Denzin N.K., Lincoln Y.S., 2011, The Sage Handbook of Qualitative Research, Sage. Desreumaux A., Romelaer P., 2001, “Investissement et organisation“, pp. 61-113 dans Charreaux G. (ed), 2001, Images de l'investissement, Vuibert. Gavin R., Syron's side of the story, Boston Globe, Aug. 6, 2008. Granovetter, M. (1994). ‘Business groups’. In Smelser, N. J. and Swedberg, R. (Eds), Handbook of Economic Sociology. Princeton, NJ.: Princeton University Press. Jamous H. (1968), Contribution à la sociologie de la décision : la réforme des études médicales et des structures hospitalières, Copédith. Kling A., 2010, The Financial Crisis: Moral Failure Or Cognitive Failure?, Harvard Journal of Law & Public Policy, 33:2, pp. 507-518. MacIntyre, Alasdair. 2006. The Tasks of Philosophy: Selected Essays, Vol. 1. New York: Cambridge U.P. Menzel A., 2010, Crisis and Epistemologies of Ignorance, APSA. Mills C.,. 1997. The Racial Contract. Ithaca and London: Cornell University Press. Taylor J.B., 2009, Systemic Risk and the Role of Government, Conference on Financial Innovation and Crises, Federal Reserve Bank of Atlanta. Webb D., 2010, Rethinking the Role of Markets in Urban Renewal: The Housing Market Renewal Initiative in England, Housing, Theory and Society, 27:4, pp. 313-331. Willis K.F., Natalier K., Revie M., Understanding Risk, Choice and Amenity in an Urban Area at Risk of Flooding, Housing Studies, 26:2, March 2011, pp. 225–239. Karen F. Willis, Kristin Natalier & Mhairi Revie Wyly, Elvin. 2010. “The Subprime State of Race.” In The Blackwell Companion to the Economics of Housing. Malden, MA and Oxford: Blackwell, 381-413. 28 Risque et immobilier: éléments sur épistémologie et risque organisationnel Romelaer U. Paris-Dauphine 2012 Merci pour votre attention Des questions ?