Commerçants Ambulants 1ère Enquête Nationale exclusive Juillet

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Commerçants Ambulants 1ère Enquête Nationale exclusive Juillet
Commerçants Ambulants
1ère Enquête Nationale exclusive
Juillet 2013 - Province de
Luxembourg
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Commerçants Ambulants
1ère Enquête Nationale exclusive
Juillet 2013 - Province de Luxembourg
Repères
Les commerçants ambulants exercent une activité non sédentaire, c'est-à-dire vendre en
porte-à-porte, sur la voie publique, sur les marchés publics ou privés. Le commerçant
ambulant est un vendeur non sédentaire qui exerce sa profession de manière nomade. En
effet, il se déplace sur les foires, les marchés, les salons, les brocantes etc. pour vendre ses
différents produits aux consommateurs locaux. De fait, le commerçant ambulant est soumis
aux mêmes règles que le sédentaire. Il se doit d’avoir en sa possession une carte de
commerçant ambulant pour la vente. Il se doit de respecter aussi scrupuleusement les règles
d’hygiène et de sécurité.
En Belgique, recenser les commerçants ambulants n’est pas chose aisée. Ils étaient 14.000
en 2000 et leur nombre avait diminué de 33 % par rapport à 1994. Or la Ministre des Classes
Moyennes en a recensé 55.000 en 2013.
En Province de Luxembourg, ils seraient environ 1.000 à exercer cette activité sur les
marchés, qu’ils soient réguliers ou saisonniers. Sans compter ceux qui viennent des autres
provinces du pays, voire de France. L’activité est réglementée avec l’obligation d’être
enregistré à la Banque Carrefour des Entreprises, et à partir du 31 Mars 2014, il faudra
détenir une carte électronique avec QR Code, et ce afin d’éviter les fraudes qui étaient
estimées à 20 % en 2012.
Les décisions relatives à l’organisation des marchés sont prises par la commune qui prévoit
un règlement communal (heures de début et de fin, emplacement,…). Chaque emplacement
est cadastré et chaque commerçant est enregistré à la Commune.
La plupart des marchés sont organisés par l’Administration Communale, seul un marché,
celui de Marche, est géré par une société privée (CHARVE). 95 % des commerçants
ambulants sont des abonnés. 5 % sont occasionnels. Les prix au mètre courant varient en
général de 5 € (Arlon) à 1 € (Habay). 1 Deux marchés proposent un emplacement gratuit :
Neufchâteau et Etalle. Celui de Florenville offre des tarifs moins élevés l’hiver.
A titre d’exemple, le prix annuel d’un emplacement de 6m est de 960€ à Arlon
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Bastogne (3 €), Florenville (3 €), Marche, Vielsalm, Virton (2 à 3 €)
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Selon la Fédération des Commerçants Ambulants de la Province, les marchés connaissent
un regain de vitalité, le nombre est stable et d’autres formes de marchés (terroir,
artisanaux,…) connaissent de beaux succès et permettent de mettre en valeur les produits
de la région. Les consommateurs aiment se rendre sur les marchés pour l'abondance et le
choix d'articles que l'on y trouve.
Le commerçant ambulant est souvent considéré comme un commerçant de seconde zone.
L’UCM Lux avec la fédération provinciale du commerce ambulant ont donné la possibilité à
ces commerçants de se faire entendre et de faire passer des revendications.
100 commerçants interrogés
C’est le nombre de commerçants interrogés sur les six plus gros marchés nord et sud de la
Province de Luxembourg : Arlon, Bastogne, Florenville, Marche, Vielsalm, Virton. Un vrai
défi ! Il en existe au total une vingtaine, si on y ajoute Saint-Hubert (bimensuel), Bertrix
(mensuel en alternance gare et place), Habay (mensuel), Athus (Hebdomadaire),
Neufchâteau (bimensuel), Barvaux, Etalle (bimensuel).
Un questionnaire type a été élaboré, il se trouve en annexe. Le dépouillement a permis de
mieux cerner la réalité des commerçants ambulants dans notre province. La démarche s’est
faite en face à face, sur les marchés, par M. Joel VILAIN de l’UCM Lux, soutenu par M.
Albert SERET, représentant des commerçants ambulants de la Province de Luxembourg.
Il est à noter que tous les types de commerces ambulants ont été sondés sur les marchés,
qu’ils soient à l’année ou dit volants. Aucun commerçant ambulant n’a été interviewé plus
d’une fois, malgré le fait que certains ont été croisés sur plusieurs marchés.
Dans un souci de bonne représentativité sectorielle, le panel de commerçants sondés touche
tous les secteurs : vêtements (femmes, hommes, sous-vêtements), hamburgers, camelots,
fleurs, bonbons, fromagers, légumiers, tapis (nappes), bouchers, maroquinerie, produits
d’hygiène, bijoux fantaisies, chaussures, chapeaux (bonnets, gants, chaussettes),
maquillage, disquaires, livres, volailles, etc.
Résultats globaux
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6 marchés visités dans la province de Luxembourg : Arlon, Bastogne, Florenville,
Marche, Vielsalm, Virton.
Hormis Vielsalm (environ 25 emplacements), les autres marchés comptent une
moyenne de 80 emplacements.
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Nombres de sondés : 100
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Age moyen : 45,4 ans
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Sexe : Hommes : 60 %
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Ancienneté dans l’activité : moyenne de 20,2 ans. (Ecart type : 6 mois à 47 ans)
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Temps consacré au métier :
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Femmes : 40 %
Nombre d’heures par jour : 10,3 en moyenne
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Nombre de jours / semaine : 5 en moyenne
Connaissance et appréciation de la nouvelle carte électronique pour les
commerçants ambulants?
88 % sont parfaitement informés, contre 12 % qui se disent mal informés.
A l’unanimité, ils estiment que cette carte est une bonne chose, ainsi il n’y aura plus
que les vrais commerçants ambulants en règle sur les marchés.
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Distance en Km aller-retour parcourue entre le domicile et l’emplacement :
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Le plus proche, moyenne : 26 Km
Le plus éloigné, moyenne : 167 Km
Avez-vous des employés et si oui combien?
Les 100 commerçants interrogés créent ensemble 60 emplois, en plus de leur propre
emploi, et 15 ont des conjoints-aidants.
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Montant de la redevance :
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La majorité des sondés estiment la taxe supérieure à 3 € le mètre trop élevée.
Les commerçants occasionnels estiment que le montant de la taxe est dans
tous les cas trop élevé.
La majorité des sondés plaide pour une harmonisation des montants de
redevance sur l’ensemble du territoire de la Province.
Les commerçants ambulants sont-ils consultés par la commune et régulièrement
informés par cette dernière ?
79 % estiment qu’il s’agit d’un vrai problème !
Les communes ne consultent pas les commerçants ambulants lors de la rédaction du
règlement communal, de la fixation du prix du mètre courant, voire de l’emplacement.
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Pistes pour dynamiser le commerce ambulant en province de Luxembourg :
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En général la demande est plus de publicités pour les Marchés.
Parkings gratuits le jour de marché et le faire savoir.
Aménager un espace couvert, notamment l’hiver ou lors de périodes
pluvieuses.
Aider les producteurs locaux à vendre sur les marchés.
Privilégier un bon mix commercial sur les marchés, où souvent il y a trop de
textile.
Intérêt pour créer une nouvelle fédération des ambulants à l’échelle provinciale ?
51 % des commerçants sondés sont favorables
42 % ne sont pas favorables
7 % sont sans avis
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La majorité des sondés souhaite que les placiers fassent preuve d’une très grande
vigilance.
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En cas d’intérêt, quelles seraient les attentes par rapport à cette fédération ?
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rester unis,
négocier le prix des emplacements,
les représenter auprès des autorités.
Attentes par rapport à l’UCM dans l’exercice de votre activité ?
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Aide à la construction de la fédération.
Etablir le lien avec la fédération nationale.
Sensibiliser les communes à l’importance du commerce ambulant comme
facteur d’attractivité d’une ville.
Lobby politique : moduler les charges sociales en fonction de la saison
hivernale.
FOCUS spécifiques par marché :
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Arlon : l’UCM Lux et la majorité des commerçants ambulants souhaitent des
parkings gratuits pour leurs clients les jours de marché
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Bastogne : la revendication de l’UCM Lux et des commerçants ambulants
concernent le prix des emplacements, considérés comme trop chers. La concurrence
de Pommerloch est citée par les commerçants ambulants qui voient également leur
marché concurrencer par le centre commercial grand-ducal : parkings gratuits,…
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Florenville :
o hormis le problème de la communication survenu lors du Carnaval (problème
du chapiteau installé à la place du marché), les commerçants ambulants sont
satisfaits du marché.
o L’UCM Lux souligne un plus par rapport à d’autres marchés :
 des sacs poubelles et un container gratuits sont à la disposition des
commerçants.
 Le prix des emplacements est moins élevé l’hiver que l’été.
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Marche : l’UCM Lux souligne qu’il est important de rendre le lieu où se déroule le
marché plus attractif, par exemple avec des fleurs et/ou décorations.
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Vielsalm : les commerçants, malgré les travaux qui rendent difficiles l’accès au
marché difficile pour les chalands, restent globalement satisfaits et souhaitent le
retour prévu près de la Gare.
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Virton : la principale question concerne le maintien ou non du marché à son
emplacement actuel, ou son déplacement vers la Place N. Outer. La plus grande
majorité des commerçants est contre ce déplacement car elle estime que la place ne
pourra accueillir que la moitié des échoppes.
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CONCLUSIONS
1. Commerçant ambulant : une activité qui peut être éprouvante
L’activité des commerçants ambulants est semblable à celle des commerçants sédentaires
ou physiques, et ces deux types de vendeurs s’appuient même les uns sur les autres sans
grandes difficultés. Toutefois la fonction de commerçant ambulant a de nombreux aspects
négatifs qu’il ne faut pas oublier, que ce soit sur le plan commercial ou humain.
Au niveau commercial, le commerçant ambulant doit se lever très tôt pour aller vendre ses
produits sur des marchés qui peuvent être éloignés, et peut donc effectuer de longs trajets
pour arriver aux différents lieux afin d’exposer la marchandise qu’il souhaite vendre.
À la fatigue physique, vient aussi s’ajouter la fatigue nerveuse qu’il ne faut pas négliger !
Toutes ces petites choses quotidiennes qui s’accumulent et pèsent sur le moral : la météo
(essayez de sourire lorsqu’il fait -0°, que vos doigts sont gelés, sans parler de vos pieds
soudés au sol), le manque de clientèle, les problèmes de véhicule (pneu crevé, problème de
batterie l’hiver…), le vol, un mauvais emplacement, un fournisseur qui fait faillite ou part à la
retraite…
Arrivé au marché, les emplacements sont restreints. En effet, le vendeur ambulant ne
bénéficie pas toujours d’espace disponible pour y installer son stand, ce qui peut s’avérer
être très frustrant en plus d’une grande perte de temps, et d’argent (frais de véhicules et de
déplacements).
Le respect des règles du marché est essentiel, et tous les règlements ne sont pas
communs d’un marché à un autre. Il faut donc bien savoir ce qu’il est possible de faire ou
pas, Le respect du règlement avec les droits et devoirs de chacun.
Le commerçant ambulant est à la merci de la météo, ce qui peut être très éprouvant et
ruiner toute une matinée de travail. La pluie, le froid, la neige, le verglas, le gel, la chaleur, le
vent, sont autant d’éléments qui pèsent sur l’activité et l’affluence de la clientèle, avec une
répercussion directe sur le chiffre d’affaire.
Sur le plan humain, il existe une forte concurrence entre les différents commerçants
ambulants. Cette forte concurrence a tendance à fragiliser les rapports entre ces derniers, ce
qui peut déboucher sur de vives discussions et un certain antagonisme.
Activité dotée d'une bonne image de convivialité et de liberté, l'exercice sur les marchés
attire chaque année de nombreux candidats. Mais les déceptions et abandons sont
également fréquents car le métier est difficile.
La concurrence reste rude, les cadences des journées sont éprouvantes.
2. Un secteur dynamique et porteur
L'exercice de l'activité non sédentaire reste cependant un bon tremplin pour ceux qui veulent
apprendre le métier de commerçant avant de prendre un bail.
Comme dans les autres domaines de la vie économique, les indépendants qui se lancent
comme commerçants ambulants doivent être de plus en plus professionnels, et innover
pour :
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 Mettre en valeur ses produits. Il faut prendre le temps de ranger et classer les produits
par famille, gamme… Il faut investir dans des présentoirs, trier et retriez les articles.
 Séduire le client. Il faut être sociable, savoir attirer l’attention du client, l’aider à faire son
choix, être attentif à ses besoins pour le fidéliser, prendre le temps de comprendre ce qu’il
souhaite maintenant ou plus tard, et surtout, lui montrer de l’intérêt.
 Affirmer sa différence. Le prix ne peut plus seul faire la différence. Les acheteurs
exigent de plus en plus du local, de l’achat responsable ou durable, de l’artisanal, du bio.
Quel que soit
 Savoir convaincre. Pour bien vendre, le commerçant ambulant doit connaitre son
produit parfaitement : son utilisation, sa composition ou tout autre élément qu’un client
pourrait vouloir savoir. Il a souvent moins de 10 secondes pour convaincre son client sinon il
ira voir ailleurs.
 Miser sur la qualité. Au final, la qualité est sans doute l’élément phare sur lequel se
concentrer. Un client mécontent de son achat ne reviendra plus ou pourra faire une très
mauvaise publicité auprès d’autres clients.
RECOMMANDATIONS
1.
Des commerçants respectables et à respecter :
L'UCM Lux a tenu à rappeler que les ambulants ne sont pas des commerçants de seconde
zone, qu'ils jouent un rôle important dans l'animation d'un centre-ville, et qu'à ce titre ils
méritent d'être respectés.
Les principaux intéressés veulent les mêmes droits que le commerce sédentaire.
Notamment lorsque des travaux publics se mettent en route.
2.
Des commerçants ambulants vulnérables…
D'une manière générale, les commerçants ambulants doivent faire face eux aussi à la crise
économique.
L'hiver rigoureux et les caprices de la météo ne les ont d'ailleurs pas épargnés. En effet, les
ambulants n'ont pas pu assumer tous les marchés malgré le paiement de leur emplacement,
entraînant des soucis de trésorerie.
3.
Une fiscalité communale attrayante :
L'UCM Lux rappelle aux pouvoirs publics qu'il est aussi indispensable de limiter les taxes
multiples dont les marchés communaux sont la cible (redevances sur les commerces
ambulants, redevances sur les voiries publiques) et qui risquent de conduire à leur
disparition.
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Globalement, les commerçants ambulants doivent être associés aux modifications des
règlements communaux. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas des électeurs de la commune
concernée que leur avis ne doit pas être pris en compte.
4.
Des marchés avec un bon mix commercial et de la qualité.
Pour relever la qualité des marchés, il faut veiller à ce qu’il y ait un équilibre au niveau des
secteurs d’activité. Quantité de marchés communaux accordent trop d’emplacements aux
produits textiles et de mode. Par contre, un nouvel ambulant qui veut se lancer dans la vente
de produits périssables (boucherie, boulangerie, fruits et légumes produits du terroir) a
beaucoup de difficultés à trouver une place. Or, le marché est un excellent endroit pour
valoriser les produits locaux. Cela pourrait être développé en partenariat avec les Agences
de Développement Local, la fédération wallonne de l’agriculture,...
5.
Harmonisation de la réglementation.
Les commerçants ambulants sont soumis à des tas de réglementation et de tarifs différents
qu’il faudrait harmoniser. L’UCM Lux et les commerçants ambulants de la province
proposent de créer un socle réglementaire provincial afin d’éviter les grandes disparités
entre communes où les prix pour un emplacement varient de 1 à 5 euros le mètre courant. Et
généraliser les abonnements d’une durée d’un an. Les banques sont de plus en plus
frileuses pour octroyer un prêt à un ambulant qui ne dispose que d’un abonnement pour trois
mois.
6.
Sécurité et accessibilité.
L’UCM Lux et les commerçants ambulants de la province souhaitent :
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que, pour éviter le favoritisme, la personne qui attribue l’emplacement soit différente de
celle qui perçoit la redevance.
Une amélioration de l’accès aux marchés avec des parkings plus adaptés et des locaux
sanitaires.
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Annexe 1.
Commerçants Ambulants
Enquête 2013
Marché de :
Age :
Sexe :
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Secteur d’activité :
-
Ancienneté dans l’exercice d’une activité ambulante :
Quels sont les principaux marchés sur lesquels vous vous rendez, et classer entre 10 à
1 les plus rentables ?
Exemples : Arlon, Virton, Florenville, Vielsalm, Marche, Bastogne et encore une ou
l'autre à définir.
1. Quel temps consacrez-vous à votre métier :
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Nombre d’heures par jour :
Nombre de jours / semaine :
2. Êtes-vous au courant de la nouvelle carte électronique pour les commerçants
ambulants?
Qu'en pensez-vous ?
3. Combien de Km aller-retour parcourez-vous pour vous de votre domicile pour vous
rendre à votre emplacement :
a. le plus proche ?
b. le plus éloigné ?
c. Votre siège social ?
4. Le prix des redevances pour les emplacements ont-ils un impact sur vos revenus?
5. Les commerçants ambulants sont-ils consultés par la commune et régulièrement
informés par cette dernière ?
6. Avez-vous des employés et si oui combien?
7. Que pourriez-vous proposer afin de dynamiser le commerce ambulant dans notre
province ?
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8. Seriez-vous favorable à la création d’une nouvelle fédération des ambulants à l’échelle
provinciale ?
9. Si oui, quelles seraient vos attentes par rapport à cette fédération ?
10. Quelles sont vos attentes par rapport à l’UCM dans l’exercice de votre activité ?