Prévisions saisonnières - Commission de l`Océan Indien

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Prévisions saisonnières - Commission de l`Océan Indien
CONFERENCE REGIONALE
WIOMSA/COI/PNUD/SECRETARIAT DE LA CONVENTION DE NAIROBI/MOI,
SUR LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE POUR LES PAYS DU SUD-OUEST DE
L'OCEAN INDIEN. 1
Compte rendu de la journée 3: Session spéciale INDOCOF (Prévision Saisonnière pour les Pays de l’Océan Indien).
Président: J.P. CERON (Météo-France), ci après désigné par JPC
Rapporteur: B. MONTFRAIX (Acclimate), ci après désigné par BM
RESUME
Lors de la Conférence WIOMSA, la COI/Acclimate animait une session spéciale destiné à faire le point sur l'intérêt et la
faisabilité d’un forum régional sur l'évolution probable du climat dans les pays de l’Océan Indien (gestion du risque climat à court-terme) ou INDOCOF.
Une première réunion avec des représentants de la COI, des centres météo des différents pays, de la PIROI et de
l’Union européenne, a permis de leur présenter ce que ces prévisions saisonnières pourraient apporter aux 9 secteurs à
enjeux sélectionnés par l’étude régionale de vulnérabilités menée par ACClimate.
Il en ressort un intérêt plus vif pour les secteurs suivants :
 l’agriculture, la gestion forestière, la sécurité alimentaire (constitution de stocks stratégiques, choix de variétés
plus résistantes à la sécheresse, aux inondations, aux organismes nuisibles et aux maladies…).
 la santé publique (pour mieux anticiper les maladies à transmission vectorielle -dengue, paludisme, chickungunya, et les maladies liées à l’eau -diarrhées, choléra, très sensibles aux impacts du changement climatique hausse des températures, inondations, cyclones, sécheresses…).
 les ressources en eau (meilleure gestion des ressources, informations pour l’irrigation, et même les énergies
renouvelables…).
 le tourisme.
CONTEXTE
1. Les forums régionaux sur l'évolution probable du climat (aussi appelé forums régionaux sur les perspectives climatiques) sont actifs dans plusieurs parties du monde. .
2. Les forums régionaux sur l’évolution probable du climat (PRESA en français ou COF en anglais pour « climate outlook forum »), ont été mis en place depuis 1998 par l’OMM. Actifs dans plusieurs parties du monde, ils ont pour
but de produire et de diffuser des informations (aussi consensuelles que possible) sur les conditions climatiques attendues pendant la saison à venir, afin de réduire les risques d’origine climatique et de soutenir les efforts de développement durables.
3. Ces forums jouent un rôle clef dans l’adaptation à la variabilité et aux changements du climat. Ils permettent de
gagner du temps (en analysant la situation et les freins socioéconomiques), de renforcer les capacités en matière
de prévision climatique saisonnière, de cultiver les relations entre météorologues, gouvernements, utilisateurs,
ONG, universités et institutions climatiques internationales, de donner une vraie visibilité aux météorologues à travers leurs utilisateurs, et de développer les bonnes pratiques.
Des extraits de cette Conférence, la déclaration finale ainsi que les différentes présentations des intervenants sur le site du WIOMSA sont
téléchargeables à l’adresse http://www.wiomsa.org/
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Adaptation au changement climatique (Projet Acclimate)
Un projet de la Commission de l’océan Indien
Conférence WIOMSA // Session spéciale INDOCOF
BM & JPC
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4. Les COF fournissent régulièrement des produits en temps (quasi) réel, par exemple des prévisions climatiques
saisonnières (de 1 à 6-7 mois), qui offrent des probabilités d’occurrence de scénarios, importantes pour prendre
des décisions stratégiques.
5. La société en général, les pouvoirs publics et les secteurs sensibles au climat peuvent ainsi disposer d'outils (ou de
produits) pour déceler les zones et les périodes de risques potentiels, déterminer les activités les mieux adaptées
aux conditions météorologiques et climatiques prévues et prendre les mesures de précaution voulues. Le COF intervient à deux niveaux : (i) régional, pour dégager un consensus sur l’évolution probable du climat, et (ii) national,
en allant ensuite dans les pays pour préparer des produits adaptés aux besoins des différents secteurs concernés.
6. Si le principe et la nécessité de la prévision saisonnière à court terme est admis par une majorité des pays de la
COI, ni le contenu ni les modalités de son organisation n'ont été encore abordé, d’où le justificatif de cette session
spéciale.
7. L’OMM2 se dit prête à participer financièrement à un tel atelier, s’il s’avère utile et donne lieu à des actions.
OBJECTIFS
L'Objectif principal de cette session était de déterminer l'intérêt (ou non) de mettre en place un atelier de prévision saisonnière dédié aux Etats de la COI. Pour cela la session comprendra 2 étapes. Lors de la première étape, les participants tenteront de déterminer les enjeux, les impacts et la prévisibilité à la région COI :
■ Enjeux : Il s'agit des enjeux socio-économiques, climatiques,
teurs/institutions/autorités qui doivent être visés en priorité?
etc. Y a t-il connaissance des sec-
■ Impacts : Quel est l'impact de la variabilité climatique sur la région, en tenant compte des enjeux précédents ; impact des forçages externes (comme les SSTs) mais aussi des forçages de grande échelle (en référence aux îles
concernées et donc à la descente d'échelle nécessaire). Il s'agit également de préciser les décisions/actions potentielles et l'impact quelles auront.
■ Prévisibilité: Y a t-il une prévisibilité qui est propre à la région?
■ Justification : Si les échanges montrent que dans la région COI les enjeux sont "importants" et les impacts et la
prévisibilité "notables", alors la question de la mise en place d'un COF sera légitime. Les participants chercheront
alors à caractériser les termes de référence de ce COF: (i) Qu'est-ce qu'un COF, que permet-il de faire ... et de ne
pas faire ? (ii) Quels sont les COF voisins et permettent-ils de répondre aux problèmes spécifiques de la région
(dates, rythme, produits) ? (iii) Comment organiser un COF spécifique (par ex. en utilisant l'expérience des autres
COF, et/ou un organisme/état responsable ou à responsabilité tournante, quelles ressources utiliser y compris en
termes de pérennité, quelles priorités, dates les plus pertinentes, manières de fonctionner (e. g. type SEECOF ou
type PRESAO) ? (iv) Comment piloter le processus (définition éventuelle d'une structure "légère de pilotage, composition, suivi des actions).
■ D'autres questions pourront également être documentées lors des discussions, comme une éventuelle coordination
régionale d'une "recherche" dédiée à ces questions de prévision saisonnière, l'organisation des travaux partagés
durant les intersessions (selon le mode de fonctionnement).
SYNTHESE
1. La session commence par une présentation des quelques 20 participants. Outre la présence des Directeurs de la
Météorologie des Comores et de La Réunion, sont également présents des représentants de la Météorologie de
Madagascar, des Directions de l’Environnement des Comores, de Madagascar, de Maurice et des Seychelles, le
point focal climat de La Réunion et un représentant du PFC de Madagascar, 2 bailleurs dont la délégation de la
Echanges de courriers électroniques avec Dr. Rupa Kumar KOLLI, Chief, World Climate Applications & Services Division (WCAS), Climate
Prediction & Adaptation Branch (CLPA), Climate and Water Department (CLW), World Meteorological Organization
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Commission Européenne et le FFEM (également bailleurs du projet Acclimate), des représentants du WWF et de la
PIROI, le keynote speaker de la Conférence, session sur l’état de la Science, M. ROUAULT.
2. JPC rappelle les principes d'un COF: Le COF permet de déterminer des produits adaptés aux besoins des utilisateurs. LA PREVISION SAISONNIERE SE PRESENTE COMME LA PREMIERE ETAPE DE L'ADAPTATION. Un
lieu où l’on « cultive » une relation avec/entre les utilisateurs. C'est un investissement « sans regret » qui se rentabilise sur plusieurs années. En amont des périodes à enjeux (par exemple la saison des pluies) on réunit des experts et des utilisateurs pour établir une prévision régionale consensuelle, la décliner aux niveaux nationaux et en
discuter les impacts au niveau régional sur les secteurs à enjeux. Les impacts au niveau nationaux restent du domaine de responsabilité de chaque pays.
3. JPC indique que le présent atelier à pour but (i) de déterminer si les pays de la région ont ou non besoin d'un tel
processus, (ii) de connaitre quels sont les enjeux (vulnérabilité des secteurs) et (iii) si ces secteurs sont sensibles
ou non à la variabilité climatique.
4. Les participants formulent alors quelques questions: Si le COF est le fait d’un centre régional, comment valoriser les
centres nationaux? JPC répond que seule la prévision consensuelle se fait à l'échelle régionale et qu’elle ne duplique pas les prévisions nationales (mais elle les complète). A des fins d’explication, JPC établit une comparaison
entre ETCCDI et INDOCOF. L'ETCCDI est spécifique aux données météorologiques. Lors de l’ETCCDI-COI, le
travail a été mené par des météorologues sur de longues séries de données de leurs pays afin de déterminer des
indices climatiques et des tendances. La mise en commun des méthodes et des résultats a permis de mettre en
évidence les caractéristiques régionales des évolutions climatiques, confortant par ailleurs les conclusions de
chaque pays. Le COF tente de repérer des signaux de grande échelle et d’échelle régionale dans le système climatique et leurs évolutions prévues sur les prochains mois (notamment pour les précipitations et les températures).
Une adaptation de ces prévisions est aussi réalisée au niveau national. Enfin, la prévision est modulée et interprétée par secteurs: agriculture, débit de fleuves, santé, urgentistes. Elle est le fait d'une approche multidisciplinaire
au sein de groupes de travail réunis lors des COF.
5. Maurice fait remarquer que la prévision saisonnière est en cours chaque année. Madagascar remarque qu'elle
participe - ainsi que Maurice - aux SARCOF, les forums de prévision saisonnière pour le sud de l'Afrique. La Commission Européenne questionne : Est ce qu'il y a une justification pour un INDOCOF? JPC rappelle que l’exercice
COF est un exercice à visée régionale. Il permet d’élargir la vision concernant la pertinence des observations et
prévisions au niveau régional et également de discuter des impacts régionaux de ces prévisions et des conséquences, favorisant en cela les décisions/actions à envisager au niveau régional. Il favorise aussi le partage des
expériences et l’apprentissage des méthodes ainsi que les synergies dans la sous-région. JPC rappelle aussi que
le SARCOF ne prend pas réellement en compte la spécificité du climat du sud-ouest de l’Océan Indien, qu’il paraît
important de distinguer des ensembles qui se distinguent au niveau climatique, ce dont les participants conviennent. Météo-France ajoute que, pour une descente d'échelle efficace, il faut prendre en compte des systèmes climatiques homogènes. S’ensuit une explication de certains termes techniques: descente d'échelle. Etc.
6. JPC précise que le COF doit servir et ses produits utilisés car il a un coût. Et, à cet égard, Météo-France remarque
qu’il est essentiel de bien connaître les besoins des clients, les enjeux, le degré de confiance de la prévision et
l’utilisation qu’on projette d’en faire.
Les enjeux
7. Véronique PASCAL (ASCONIT-PARETO) expose ensuite et rapidement le contexte et les résultats de l’étude des
vulnérabilités, qui a été commandé par la COI/Acclimate pour les pays de la COI. 9 secteurs ont été identifiés
comme prioritaires : agriculture sécurité alimentaire et gestion forestière, énergie, environnement (terrestre et marin), pêche artisanale, planification spatiale et gestion des risques, ressources en eau, santé publique et maladies
vectorielles, sécurité souveraineté, tourisme. La sensibilité de la région COI aux importations suggère également
que l’information de prévision saisonnière pourrait être utile pour anticiper des crises potentielles liées à
l’approvisionnement tant au niveau des pays exportateurs vers la région qu’à l’intérieur de la région elle-même.
8. Après un tour de table, il est convenu que la COF peut concerner au moins les secteurs suivants : (i) Agriculture
(base de données, choix d'espèces variétales, calendrier cultural) ; (ii) santé publique (systèmes d'alerte climatique,
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épisodes de propagation de vecteurs). Remarque : le lien observation prévision fonctionne en Afrique de l'Est ; (iii)
Pêche et protection des personnes et bateaux en mer et/ou effet sur les migrations. M. ROUAULT remarque à cet
égard que l’on peut s’inspirer des modèles japonais de prévision à la semaine ; (iv) gestion des ressources en eau,
eau potable, eau d'irrigation, recharge des barrages ; (v) Energie et vents (Météo-France prévient qu’en termes de
cyclones, la communication à l'avance peut avoir un effet de démobilisation).
9. Quelques remarques sont formulées au sujet de ces secteurs : SECURITE SOUVERAINETE : les Seychelles font
par exemple remarquer que les pirates agissent en fonction des saisons. EAU : Maurice indique que 55% de la
pluie provient des cyclones et que – cette année - leur plus grand réservoir est à 56% de remplissage (alors qu'en
2010, à la même époque, il était à 90%). JPC précise à ce moment que les prévisions cycloniques 2011 indiquaient une année à déficit. SECURITE ALIMENTAIRE : la prévision saisonnière permet de traiter du risque de
rupture d’approvisionnement en pré positionnant des stocks alimentaires. JPC fait remarquer que l’utilisation de la
prévision peut aussi être considérée sous l’angle de stratégies sans regret. Ainsi, les formations mises en place en
Afrique de l'Ouest (à l’occasion des prévisions du Presao 2008) par la Croix-Rouge devaient avoir lieu de toute façon. SANTE : La question de la pertinence est soulevée. La PIROI prend comme exemple leur action au Mozambique, dans le cadre d’une épidémie de Choléra. Elle demande de quelles informations peut-on être sûr? Et dans
quels domaines? Des expériences conduites avec succès et concernant la Malaria existent déjà sur le continent
Africain (MALOF), notamment dans la région WIO. Actuellement des essais sur la Méningite sont en cours notamment à l’Acmad. AGRICULTURE : Météo-France indique que, pour La Réunion, les demandes se font au sujet de
nouvelles variétés de cannes à sucre. La prévision saisonnière est par exemple déjà utilisée au îles Fidji sur ces
questions de canne à sucre. Le Directeur de la Météorologie des Comores utilise actuellement des informations de
l'AGRHYMET à Niamey au Niger). Ces informations ne tiennent pas compte des spécificités des îles, d’un besoin
latent du tourisme en termes de prévision saisonnière. Il précise enfin que le gouvernement vient d'élaborer un
programme national d'adaptation au changement climatique.
10. L’Union Européenne repose la question : Comment gérer la diversité des pays? Le COF permet de fixer en
quelque sorte le cadre régional puis chaque pays garde toute latitude pour adapter ce cadre régional à ses propres
besoins et utilisateurs. Par contre la vraie difficulté est de gérer des zones climatiques trop différentes (par exemple
avec des périodes « critiques » non cohérentes).
11. Madagascar se dit dans une situation particulière. Les services météorologiques produisent chaque année
(comme Maurice) des prévisions saisonnières qualitatives qui concernent (potentiellement) tous les secteurs. Mais
ces informations sont traitées par différents organismes. Les représentants posent donc la question : Va-t-il falloir
les mettre ensemble ? A cet égard, ils proposent une étude de faisabilité (du COF ?) par pays. JPC fait remarquer
que le COF procède via l’action de groupes de travail multidisciplinaire (opérateurs et décideurs) qui entrent en contact sur les questions d'utilisation et génèrent une position consensuelle. A ce moment les Malgaches évoquent le
cas du projet en cours « Climat-Santé » à Madagascar, mis en place avec le support de l’OMM.
12. Les représentants de La Réunion conviennent que 2 secteurs seraient intéressés par le COF, ceux du Tourisme et
de l’Agriculture. Il faut mobiliser les acteurs et professionnels de ces 2 secteurs.
13. M. BOONEEADY (Maurice) admet que le COF est important. Il remarque que le SARCOF travaille sur des données pluviométrie et températures et que les îles sont négligées par rapport aux pays continentaux. Il souhaite que,
tout en retrouvant dans un INDOCOF un travail sur les mêmes données ou des données comparables, celui-ci soit
plus spécifique, adapté aux demandes des différents secteurs. Mlle GUJADHUR (MoE Maurice) pose la question :
Quel est le retour d'expérience des autres COF? JPC quant à lui souligne le lien avec la recherche. Par ailleurs, il
indique qu’il existe des documents au niveau OMM sur l’évaluation de ces processus ; évaluation faite en 2008 (au
bout de 10 ans de fonctionnement) et qui a donné lieu à la rédaction de « position papers ».
14. JP CERON précise qu’il s’agit de doter les pays d'outils de méthodologies qui leur permettent de travailler sur des
données transformées ou non à des fins pratiques, opérationnelles. Qui permettent de partager des expertises, des
méthodes, et favorisent des synergies. Il répète que la prévision saisonnière est une première étape d’adaptation,
avec une expérience de terrain qu'il faut glaner et se constituer, certaines solutions étant plus efficientes que
d'autres. On peut ainsi obtenir des réponses sur les facilités ou difficultés de mise en oeuvre aux échelons locaux
et/ou nationaux de façon rapide et efficace.
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15. La question du financement est évoquée. BM indique que l’OMM a manifesté son intérêt pour contribuer à ce financement. L’ACMAD de son coté a budgété un COF pour 2011. Il est clair toutefois que cette question ne pourra
être traitée de manière adéquate que lorsque le projet de COF sera finalisé.
La Réunion a été clôturée à 16h45.
ANNEXE : LA CONFERENCE WIOMSA
La première initiative régionale de ce genre dans l’océan Indien occidental
Les pays de la région ont déjà commencé à subir les impacts du changement climatique, et plus particulièrement du
réchauffement océanique.
Devant l’urgence de la situation, le WIOMSA (Western Indian Ocean Marine Science Association) a organisé à Maurice,
du 21 au 23 mars 2011, une conférence régionale sur le changement climatique dans l’OIO.
C’était une première !
Les conférences du WIOMSA sont normalement des réunions de scientifiques. En associant le projet ACClimate de la
COI, mais aussi l’OIM, cette conférence est sortie de son format habituel. Elle a voulu susciter une prise de conscience
régionale, basée sur des informations pertinentes et précises, partager le plus possible des expériences et des solutions, voire, arriver à un traitement régional du problème.
C’était la première fois qu’un panel élargi d’acteurs et d’opérateurs de la région débattaient des impacts du changement
climatique dans l’OIO. La problématique a bien été traitée de manière globale et les pays font partie des négociations
internationales sur le climat. Mais aucune concertation régionale n’avait été entreprise jusqu’alors*.
A cet égard, cette conférence pose donc une première pierre, vers éventuellement une institutionnalisation du processus de concertation dans la région. Toutefois, il reste encore du chemin à parcourir pour parvenir à des échanges réguliers et constructifs entre les pays et leurs institutions, du niveau des autres réunions régionales ou internationales.
Beaucoup de travail reste à faire pour rendre cette concertation plus effective, associer davantage au débat la société
civile, le secteur privé, et trouver un format de réunion qui suscitera le soutien des bailleurs de la lutte contre le changement climatique.
Un panel élargi de participants
La Conférence du WIOMSA a réuni 146 participants, originaires de 9 pays bordant l'océan Indien occidental (Madagascar, Maurice, Union des Comores, Seychelles, La Réunion/France, Kenya, Tanzanie, Mozambique, Afrique du Sud),
mais aussi d’autres parties du monde (Europe, Australie, Etats-Unis, Inde, …). Des hauts fonctionnaires, des scientifiques, des responsables de projets régionaux (ASCLME et Initiative Réseau des Zones côtières d’Afrique de l’Est du
WWF), des partenaires du développement (Union européenne, FFEM, AFD, SIDA), des représentants d’OIG (OIM,
ICLEI), d’ONG (TNC, WCS), d’instituts de recherche (IRDC, ACPC) et du secteur privé...
LA COI, coorganisatrice de la conférence sur le changement climatique
La COI (ACClimate) a contribué de multiples façons à enrichir les débats de cette conférence régionale :
1. En restituant les résultats de l’étude des vulnérabilités menée par le cabinet ASCONIT-PARETO dans les Etats de la
COI, préalable à l’élaboration d’une stratégie régionale d’adaptation au changement climatique ;
2. En parlant aussi du travail d’homogénéisation des données climatiques régionales et de détermination d’indices de
changement climatique qu’elle a réalisé ;
3. En animant ensuite des discussions sur l’intérêt de mettre en place un atelier de prévision saisonnière pour les Etats
de la COI ;
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4. Et enfin, en organisant le vernissage de l’expo-photos « Regards croisés sur le changement climatique. L’adaptation
dans les îles de l’océan Indien ».
Jusque-là, la problématique du changement climatique a été abordée à l’échelle du monde (Sommet de Cancún, décembre 2010), du continent africain (Forum Africain ADF-VII, octobre 2010), de l’Outremer européen (Conférence sur le
changement climatique et la perte de biodiversité, La Réunion juillet 2008) ou des petits Etats Insulaires en développement (Conférence de Maurice, 2005).
Une des régions les plus vulnérables au changement climatique
La région de l’OIO est à la fois une des régions océaniques du monde les moins perturbées sur le plan écologique et en
même temps l’une des plus vulnérables au changement climatique, alors que c’est une des régions qui contribuent le
moins aux émissions de gaz à effet de serre.... L’OIO abrite, sur plus de 15 000 km de littoral, des écosystèmes marins
et côtiers très productifs comme les mangroves, les estuaires, les marais salants, les deltas, les prairies marines et les
récifs coralliens. Ces écosystèmes côtiers et marins jouent un rôle essentiel en assurant des moyens d’existence essentiels à 60 millions de personnes (plus d’un tiers de la population totale) vivant sur une bande côtière de 100 kilomètres de largeur. Ils sont à la base des deux plus importantes activités économiques des pays de la région, le tourisme et la pêche. Et on estime à plus de 25 milliards de dollars américains par an la valeur économique des biens et
services qu’ils fournissent.
Les impacts du changement climatique, conjugués aux conséquences des activités humaines (pollution des eaux, surpêche, destruction du littoral, tourisme non maîtrisé, introduction d’espèces exotiques…), risquent fortement de nuire à
l’intégrité de ces écosystèmes et donc à l’avenir des populations. Par ailleurs, la croissance rapide des populations et la
concentration de la plupart des grandes villes, des ports, des industries et des infrastructures sur le littoral augmentent
la vulnérabilité des pays aux effets du changement climatique.
Le changement climatique, la perte de la biodiversité, la pollution marine, la surpêche et la surexploitation des ressources marines sont des menaces pesant sur l’environnement marin et côtier qui ne connaissent pas de frontières.
Sous l’effet des vents, des courants et des fleuves, des problèmes comme la destruction des habitats, la surexploitation
des ressources et la détérioration de la qualité de l’eau dans une partie de l’océan Indien occidental peuvent avoir également des impacts négatifs sur un ou plusieurs pays limitrophes. D’où la nécessité d’une réponse régionale à toutes
ces problématiques.
L’OIO, l’un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale
Beaucoup craignent que le changement climatique n’accélère la perte de la biodiversité dans une région déjà considérée comme étant l’un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale, c’est-à-dire une zone hébergeant une grande
diversité d’espèces endémiques -au moins 1500 espèces végétales- ayant perdu au moins 70% de leur habitat original!
La région est caractérisée par une forte endémicité des espèces (22 %) et une grande diversité biologique comme en
témoigne la richesse et la complexité de populations d’espèces végétales et animales marines. On y trouve notamment
plus de 2200 espèces de poissons, 200 espèces de coraux, 10 espèces de mangroves, 12 espèces d’herbes marines,
plus de 1000 espèces d’algues marines.
Vers une stratégie régionale d’adaptation au changement climatique
Les consultants Véronique Pascal et Jean-Benoît Nicet ont présenté lors du WIOMSA l’étude des vulnérabilités qu’ils
mènent depuis plusieurs mois et dont les résultats doivent servir de base à l’élaboration d’une stratégie régionale
d’adaptation. Ils ont rappelé leur approche très participative qui a impliqué dans chaque pays toutes les parties prenantes dans des comités informels, puis des ateliers nationaux, dirigés par les experts nationaux, qui fonctionnaient
eux-mêmes en binômes avec des experts internationaux. A partir des rapports nationaux, identifiant les vulnérabilités
par secteur, environnement et zone géographique, et donc les défis et les enjeux de l’adaptation au changement climatique, l’étude va définir les champs et les niveaux d’intervention possibles de la COI.
Il en ressort déjà trois grands axes d’intervention, sur lesquels la COI peut apporter une valeur ajoutée :
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- Partager les savoirs, les expériences, les bonnes pratiques, enrichir et mettre en réseau les informations (idée d’un
Observatoire régional sur le changement climatique) ;
- Renforcer les capacités d’adaptation ;
- Construire un positionnement régional, qui permettra de faire du lobbying et d’obtenir des financements appropriés.
La COI: un espace pertinent pour l’action ?
Lors de cette présentation, des discussions ont porté sur la pertinence de l’espace COI pour l’action d’adaptation au
changement climatique. Cet espace ne serait-il pas trop restreint par rapport à la dimension du problème ? La démarche régionale de la COI s’appuie-t-elle sur des volontés et des réalités, au regard du coût du dispositif à mettre en
place ?
La démarche de la COI a du sens dans la mesure où :
1/ La COI estime fondée une approche régionale qui se démarque de l’approche WIOMSA, car elle est confrontée à
des problématiques communes aux Etats continentaux et insulaires, sur un vaste domaine maritime de 5 millions de
km2.
2/Avec ACClimate, les pays de la COI ont décidé d’emblée de dépasser leurs clivages, en développant une stratégie
commune au problème de l’adaptation.
3/L’aide internationale se rationnalise. Pour être efficace, il faut faire des économies d’échelle, et résoudre des problèmes qui sont en grande partie transfrontaliers.
La COI ne peut cependant pas s’isoler. Elle cherche à enrichir son approche, en la confrontant avec celles d’autres
institutions régionales opérant dans l’océan Indien occidental, voire avec celles d’autres régions, tout en défendant les
spécificités insulaires de ses Etats membres. L’essentiel est donc de trouver à chaque fois les bonnes échelles
d’intervention et d’articuler au mieux les approches.
C’est pour des raisons comparables que le WIOMSA a accepté que la COI co-organise avec elle la Conférence régionale…Le WIOMSA travaille aussi de son côté sur une ébauche de stratégie régionale, dans le cadre de son projet «
Evaluations des impacts du changement climatique sur l’environnement côtier et marin de la région de l’OIO et options
d’adaptation ».
L’état des connaissances
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2007), les températures annuelles
moyennes de l’océan Indien pourraient augmenter de 2,1°C et les précipitations annuelles moyennes de 3 à 5 % d’ici
2100. Les fluctuations du phénomène El Niño influent directement sur les températures de surface des eaux de l’océan
Indien, qui selon le chercheur Mathieu Rouault (du département océanographique de l’Université du Cap- Afrique du
Sud) connaît déjà l’un des plus forts réchauffements du monde (plus de 1° depuis 1950). L’impact du changement climatique sur l’occurrence du phénomène El Niño est à ce jour incertain, mais il risque d’accentuer considérablement son
ampleur dans les années à venir. Enfin, le GIEC prévoit une élévation du niveau de la mer de 0,35 mètre en moyenne
pour l’océan Indien, comme pour le reste du monde. Mais ces projections ne sont pas uniformes suivant les sousrégions …
La recherche avance, a souligné Mathieu Rouault, et devrait conduire au cours de la prochaine décennie à affiner les
scénarios concernant le changement climatique dans la région. Par exemple, de récentes découvertes suggèrent que le
réchauffement de l’océan Indien tropical impacte la circulation de Hadley ce qui conduirait à une augmentation de la
force des alizés dans le sud-ouest de l’OI, à des différences de niveaux de la mer entre le sud et le nord de l’océan
Indien occidental et à un changement de comportement du courant d’Agulhas, phénomènes dont on ne mesure pas
encore toutes les conséquences… Depuis 1982, la couverture par satellite permet de disposer de données plus fiables.
Il faut maintenant améliorer la paramétrisation (nuages, précipitations, vitesses verticales…) et évoluer vers des systèmes fonctionnant en mode balistique.
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Yves Gregoris (directeur Interrégional de Météo-France à La Réunion) est venu expliquer qu’on ne peut pas dégager de
tendances significatives à l’augmentation de l’activité cyclonique, en raison d’une variabilité interannuelle très importante due au phénomène el Niño. On a un peu plus de 9 tempêtes tropicales chaque année dans le bassin sud-ouest
de l’océan Indien, dont quatre atteignent le stade de cyclone tropical. En revanche, les projections globales annoncent
que les cyclones tropicaux vont devenir plus violents avec des vents plus forts et des précipitations plus intenses. Là
encore, des études supplémentaires sont nécessaires pour cibler davantage certains paramètres comme les flux
d’alizés et l’évolution de l’humidité.
La COI présente les résultats de l’atelier ETCCDI-OI
ACClimate a entrepris en octobre 2009 avec le support technique du groupe d’experts ETCCDI (Expert Team on Climate Change Detection Indices) et les météorologies nationales des pays de la COI, un travail d’homogénéisation des
données climatiques régionales et de détermination d’indices de changement climatique. Ce travail a permis de construire pour la première fois une image partagée des tendances climatiques de la région au cours des 40 dernières années, présentée lors de la conférence. A partir de l’analyse des températures et des précipitations journalières de 1961
à 2008, on constate une augmentation de la température de l’air, une tendance significative à la hausse de la fréquence
des journées et des nuits chaudes, et une tendance à la baisse de la fréquence des journées et des nuits froides. En
revanche, il y a moins de cohérence spatiale pour les précipitations, même si on note une baisse significative à l’échelle
régionale. Ces travaux ont été présentés lors de conférences internationales et ils ont fait l’objet de publications dans
des bulletins d’informations de l’Organisation Météorologique Mondiale, dans des revues internationales spécialisées
comme le Bulletin de la Société Américaine de Météorologie (State of climate 2009) et même dans une revue de rang
A, le Journal pour la Recherche en Géophysique de l’American Geophysical Union .
Mieux relier science, gestion et gouvernance
C’était un leitmotiv martelé tout au long de cette conférence : il est urgent de créer et d’entretenir des liens entre les
scientifiques, les gestionnaires et les hommes politiques, qui ne comprennent pas toujours leurs besoins réciproques ! Il
faut notamment renforcer les capacités pour traduire les données scientifiques en langage clair. Notons à ce sujet que
l’Université de Nairobi organise, en partenariat avec une université danoise, des cours pour apprendre aux scientifiques
à mieux communiquer. Le changement climatique doit être inclus obligatoirement dans les recherches et les programmes d’études scolaires et universitaires. Alors que l’Afrique abrite1 milliard de personnes, elle ne publie que 5
journaux scientifiques ! La communauté du changement climatique reste très réduite. On retrouve toujours les mêmes
têtes dans les conférences. Il faut donc de toute urgence l’élargir à la société civile, aux OIG et au secteur privé.
La conférence a permis de passer en revue quelques exemples de projets visant à renforcer les liens entre science,
gestion et gouvernance.
Le projet sur les grands écosystèmes marins des courants d'Agulhas et de Somalie (ASCLME)
Depuis quelques années, les grands écosystèmes marins des courants d'Agulhas et de Somalie font l’objet d’un intérêt
international croissant, car ils sembleraient jouer un rôle clé dans le climat global. Mais leur dépendance à leur environnement physique, chimique et géologique et l'effet possible sur le changement climatique de ces systèmes interconnectés restent en grande partie inconnus. Le projet sur les grands écosystèmes marins des courants d'Agulhas et de Somalie -ASCLME-est une des initiatives lancées par le Fonds pour l’Environnement mondial pour mieux comprendre ces
courants océaniques complexes et la manière dont ils interagissent et influencent le climat, la biodiversité et les économies de la région occidentale de l’océan Indien. Financé à hauteur de 12,2 millions de dollars pour la période 20072012, le projet ASCLME compte aussi développer les capacités nationales et régionales et contribuer à la conception
de politiques et de mécanismes de gouvernance capables de soutenir la gestion durable des ressources marines et
côtières. Le responsable du projet, David Voudsen, est venu à ce sujet rappeler lors de la conférence l’intérêt d’une
gestion intégrée des zones côtières (GIZC) , qui offre à la fois une approche plus équilibrée des facteurs de stress climatiques et non climatiques, un outil pour des actions d’adaptation sans regrets (ex. les lignes de retrait) et un mécanisme de gouvernance efficace pour gérer à la fois le développement économique et la protection des écosystèmes.
Adaptation au changement climatique (Projet Acclimate)
Un projet de la Commission de l’océan Indien
Conférence WIOMSA // Session spéciale INDOCOF
BM & JPC
Date 21 juin 2011
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Un des objectifs de ce projet est l’instauration d’un réseau d’observation du changement climatique visant à alimenter
en informations des systèmes de gestion prévisionnelle et à renforcer le lien entre science et gouvernance, en préparant les gouvernements et les communautés des pays bordant l’océan Indien occidental aux conséquences du changement climatique sur leurs populations et leurs économies. ASCLME a par ailleurs initié un réseau mondial de points
chauds climatiques. 24 régions (incluant certaines parties du canal du Mozambique et le bras sud-ouest du courant
Agulhas) ont été listées comme des points chauds, c’est-à-dire des endroits où les océans se réchauffent plus vite que
la moyenne, et où il y a urgence à mettre en place des mécanismes de gestion adaptative.
D’après le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC, 2007), les températures annuelles
moyennes de l’océan Indien pourraient augmenter de 2,1°C et les précipitations annuelles moyennes de 3 à 5 % d’ici
2100. Les fluctuations du phénomène El Niño influent directement sur les températures de surface des eaux de l’océan
Indien, qui selon le chercheur Mathieu Rouault (du département océanographique de l’Université du Cap- Afrique du
Sud) connaît déjà l’un des plus forts réchauffements du monde (plus de 1° depuis 1950). L’impact du changement
climatique sur l’occurrence du phénomène El Niño est à ce jour incertain, mais il risque d’accentuer considérablement
son ampleur dans les années à venir. Enfin, le GIEC prévoit une élévation du niveau de la mer de 0,35 mètre en
moyenne pour l’océan Indien, comme pour le reste du monde. Mais ces projections ne sont pas uniformes suivant les
sous-régions …
La recherche avance, a souligné Mathieu Rouault, et devrait conduire au cours de la prochaine décennie à affiner les
scénarios concernant le changement climatique dans la région. Par exemple, de récentes découvertes suggèrent que le
réchauffement de l’océan Indien tropical a intensifié la circulation de Hadley ce qui conduit à une augmentation des
alizés dans le sud de l’OI, à une baisse du niveau de la mer en partie dans le sud de l’OI et à une hausse partout ailleurs. Cela s’est traduit aussi par un réchauffement et une intensification du courant d’Agulhas, dont on ne mesure pas
encore toutes les conséquences… Depuis 1982, la couverture par satellite permet de disposer de données plus fiables.
Il faut maintenant améliorer la paramétrisation (nuages, précipitations, vitesses verticales…) et évoluer vers des systèmes fonctionnant en mode balistique.
Yves Gregoris (directeur Interrégional de Météo-France à La Réunion) est venu expliquer qu’on ne peut pas dégager de
tendance significative à l’augmentation de l’activité cyclonique, en raison d’une variabilité interannuelle très importante
due au phénomène el Niño. On a un peu plus de 9 tempêtes tropicales chaque année dans le bassin sud-ouest de
l’océan Indien, dont quatre atteignent le stade de cyclone tropical. En revanche, les projections globales annoncent que
les cyclones tropicaux vont devenir plus violents avec des vents plus forts et des précipitations plus intenses. Là encore,
des études supplémentaires sont nécessaires pour cibler davantage certains paramètres comme les flux d’alizés et
l’évolution de l’humidité.
Le travail d’homogénéisation des données climatiques régionales et de détermination d’indices de changement climatique, réalisé en 2009 par le groupe d’experts ETCCDI (Expert Team on Climate Change Detection Indices) pour le
projet Acclimate, a permis de dégager quelques grandes tendances pour les 5 pays membres de la COI, exposés au
cours de cette conférence. A partir de l’analyse des températures et des précipitations journalières de 1961 à 2008, on
a constaté une augmentation de la température de l’air, une tendance significative à la hausse de la fréquence des
journées et des nuits chaudes, et une tendance à la baisse de la fréquence des journées et des nuits froides. En revanche, il y a moins de cohérence spatiale pour les précipitations, même si on note une baisse significative à l’échelle
régionale.
ANNEXE : LE ROLE DE L’OMM.
L'OMM coordonne les activités consacrées à la surveillance du climat, à la gestion des données climatologiques, à la
détection des changements climatiques, à la prévision climatique saisonnière à interannuelle et à l’évaluation des incidences des changements climatiques.
Le Programme mondial des applications et des services climatologiques (PMASC), qui relève du Programme climatologique mondial (PCM3), vise à promouvoir l'exploitation efficace du savoir et de l'information climatologiques dans l'inté-
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http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/wcasp_home_en.html (En Anglais)
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rêt de la société, ainsi que la prestation de services comprenant notamment la fourniture de prévisions relatives aux
grandes variations climatiques, tant naturelles qu'imputables à l'homme. Le projet CLIPS (Services d'information et de
prévision climatologiques [en anglais] - http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/wcasp_home_en.html) vise à favoriser le développement de services climatologiques dans le monde. S'appuyant sur les bases de données actuelles, il
permet d'approfondir notre connaissance du climat et d'accroître les capacités de prévision afin de limiter les effets néfastes de la variabilité du climat et d'aider la société à en anticiper les aléas grâce aux progrès de la climatologie.
Dans le cadre du Programme mondial de recherche sur le climat, l'OMM et ses partenaires encouragent les travaux de
recherche sur le climat visant à améliorer la connaissance scientifique des fondements du système et des processus
physiques en vue de déterminer dans quelle mesure il est possible de prévoir le climat et à quel point l'humanité influe
sur ce dernier. Créé en 1988 et coparrainé par l'OMM, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat
(GIEC) est chargé d'évaluer les informations scientifiques, techniques et socio-économiques qui permettent de mieux
appréhender les risques liés aux changements climatiques d’origine humaine et de mettre au point différentes parades.
L'OMM produit aussi chaque année une déclaration sur l'état du climat mondial.
Plus d’infos: http://www.wmo.int/pages/prog/wcp/wcasp/clips/outlooks/climate_forecasts.html
ANNEXE : LES COORGANISATEURS DE LA CONFERENCE REGIONALE
ACCLIMATE (COI)
Le changement climatique en cours est lourd de menaces pour le développement durable des îles de la COI (Union des
Comores, Madagascar, Maurice, France/Réunion, Seychelles). A la demande de ses pays membres, la Commission de
l’océan Indien a lancé en 2008 un projet régional d’adaptation au changement climatique. Ce projet, intitulé Acclimate,
est le premier du genre dans le sud-ouest de l’océan Indien. Il a pour objectifs d’améliorer la compréhension des évolutions climatiques régionales, d’identifier les vulnérabilités aux impacts du changement climatique, d’élaborer une stratégie régionale d’adaptation qui permettra de renforcer la résilience de ses membres au changement climatique. Acclimate est cofinancé par le Fonds Français pour l’Environnement Mondial, l’Agence Française de Développement et la
Région Réunion.
WIOMSA
L’Association des sciences marines de la région de l'océan Indien occidental WIOMSA (Western Indian Ocean Marine
Science Association) est une ONG internationale créée en 1993, qui contribue à la promotion des sciences marines et à
la gestion durable des ressources de l’océan Indien occidental. Forte de plus de 1400 membres en provenance de
l’ensemble des pays de la région, mais également d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Inde et d’Australie, cette association organise tous les deux ans un congrès scientifique international, qui regroupe entre 350 et 500 participants. Le
7ème symposium aura lieu du 24 au 29 octobre 2011 à Mombasa (Kenya). http://www.wiomsa.org/
MOI (Mauritius Ocanography Institute)
L'institut Océanographique de Maurice (MOI) est un organisme para-étatique mauricien en charge de la recherche et du
suivi de l'environnement marin. L'institut joue un rôle de conseil auprès du gouvernement mauricien pour la gestion des
ressources marines et côtières de la Zone Economique Exclusive de Maurice. http://moi.gov.mu
Le Secrétariat de la Convention de Nairobi
Il est assumé par le PNUE, dans la capitale du Kenya, Nairobi. Le PNUE, qui pilote depuis 1985, à partir de Nairobi le
Programme sur les Mers Régionales, s’occupe activement de promouvoir la Convention de Nairobi qui fournit aux 10
pays bordant l’OIO, un cadre juridique sur la protection, la gestion et le développement de l'environnement marin et
côtier de l'océan Indien occidental, notamment à travers trois protocoles portant sur la protection de la flore et de la
faune sauvage, la lutte contre la pollution marine et le contrôle des sources de pollution terrestres. Signée en 1985 et
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entrée en vigueur en 1996, cette convention a été modifiée en 2010 pour tenir compte du changement climatique et de
la nécessité d'une approche écosystémique, permettant de mieux concilier conservation et utilisation durable des ressources naturelles.
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