Fiche P%E9dagogique des larmes de l`assassin

Transcription

Fiche P%E9dagogique des larmes de l`assassin
LES LARMES DE L’ASSASSIN
Mounawar
BD-CONCERT
Vendredi 15 février au Séchoir : scolaire à 10h (4€)
Public : dès la 4ème
Durée : 50 min
Paolo est un enfant sauvage, vivant avec ses parents au sud du Chili. Quand Angel Allegria,
truand et assassin, arrive à leur ferme, leur destin va basculer. Un récit initiatique commence
alors, mis en image par l’illustrateur Thierry Murat. Mounawar, à la basse, à la guitare et au
chant, offre un écrin sonore électronique idéal à ce chef d’œuvre.
En amont de la représentation :
Le roman et la BD
Créer des horizons d’attente :
Analyse des 1ères de couverture (Annexe 1) :
Le rouge symbolise bien sûr le sang mais aussi l’amour qui va naître entre l’enfant et
l’assassin de ses parents, cette relation étant mise en évidence par la présence des deux
personnages sur cette couverture.
C’est en revanche le noir qui occupe plus des trois quarts de la couverture de la BD. L’enfant
est seul présent comme pour amener le lecteur, dès le début, à pénétrer ses pensées.
Un travail sur le narrateur peut être envisagé (Annexe 2) : alors que le point du vue est
omniscient dans le roman, il est interne dans la BD. Le dessinateur construit son récit à partir
de Paolo qui est le narrateur de l'histoire.
Observer quelques planches : peu de couleurs dans les pages, l'ensemble est froid, à l'instar
de l'environnement, du récit. Chaque planche est néanmoins colorée de superbes camaïeux,
le trait est à l'encre noire, évoquant par moments des pochoirs.
Le BD-Concert
Qu’est-ce qu’un BD-Concert ? C’est un concert qui accompagne la projection d’une
Bande Dessinée.
En quoi est-ce un spectacle hybride ? Mounawar accompagne en direct la projection sur
grand écran des images de l’album de Thierry Murat. Mounawar joue en live au rythme du
récit projeté sur grand écran.
Comment est né ce spectacle qui mêle BD et musique ?
Anne-Laure Bondoux auteur du texte Les larmes de l’assassin a été invitée au 4ème Salon du
livre de jeunesse de l’océan Indien en 2010.
En décembre 2011, lors du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, la
commission d’organisation du Salon du livre de jeunesse de l’océan Indien assiste au BD
concert des Larmes de l’assassin. Le spectacle remporte un franc succès et Thierry Murat,
illustrateur et auteur de cette BD, est invité à son tour à la 5ème édition du Salon du livre
de jeunesse de l’océan Indien en octobre 2012. Il autorise la compagnie Mecha Metis à
monter ce spectacle à la Réunion avec des artistes de l’île. Mounawar est alors contacté pour
cette création.
Quelques éléments de biographie :
Mounawar est né aux Comores. Il a des origines malgaches,
yéménites et comoriennes. Auteur compositeur et interprète, il
pose sur ses musiques des textes en comorien et en français qui
dénoncent les errances politiques de son pays et les injustices
du quotidien… Sa musique s’inspire des musiques traditionnelles
et contemporaines de l’Océan Indien et de l’Afrique de l’Est. S’y
entremêlent des rythmes occidentaux empruntés à l’univers du
funk et du rock.
Mounawar a sorti son premier album en mai 2012 au Tempo Festival, sortie suivie d’une
tournée en métropole. Il a participé au IOMMA dans le cadre du Sakifo Mounawar est
également comédien. Il tourne actuellement sur toute l’île dans « Mwana », spectacle écrit
par Jean-Laurent Faubourg.
Un extrait du BD-Concert : http://www.dailymotion.com/video/xu3plk_fifai-2012-pastille7-cine-concert-mounawar_shortfilms#.UQKNImeuL04
Pendant la représentation :
Écouter :
Comment s’articulent musique, voix et effets sonores ?
S’interroger sur les fonctions de la musique : marque-t-elle des sons réels, des
mouvements liés à l’image ; exprime-t-elle les émotions des personnages ?
Représente-t-elle le lieu de l’action en plongeant l’auditoire dans l’environnement
culturel, physique, social de l’histoire?
Pouvons-nous constater un ou des thèmes récurrents, c’est-à-dire une ligne
mélodique reprise tout au long du concert ?
Voir :
La lecture de la BD est-elle facile ?
La compréhension est-elle rendue plus ou moins aisée par le fait que le spectateur ne
tourne pas lui-même les pages, par la présence simultanée de la musique ?
Comment s’enchaînent les planches ? les vignettes ?...
Après la représentation :
Comment pouvez-vous qualifier cette expérience de spectateur ?
Si une rencontre est possible avec l’artiste, quelques questions à lui poser :
Mounawar a déjà travaillé sur la bande son de spectacles, il a notamment réalisé celle de
Tigouya : le cadre d’un récit et d’images favorise-t-il l’inspiration ?
Combien de temps a-t-il fallu pour créer la partition musicale de la BD ?
A-t-il travaillé seul ou en collaboration avec d’autres artistes ?
Annexe 1 :
L’auteur du roman : Anne-Laure Bondoux a 40 ans. Elle est née et vit en banlieue
parisienne. Après un bac littéraire, elle entame une licence de lettres modernes. Rédactrice
dans la presse jeunesse (Bayard Presse), elle décide de se consacrer à l'écriture à plein
temps en 2000. Elle a publié 8 romans, dont Pépites, Le Temps des miracles et Les Larmes
de l'assassin, qui a déjà été primé plus de vingt fois.
Pour en savoir plus sur l’auteur : http://www.bondoux.net/
4ème de couverture :
L'homme et la femme Poloverdo avaient un
enfant qui poussait comme le reste sur cette
terre, c'est-à-dire pas très bien. Il passait ses
journées à courir après les serpents. Il avait
de la terre sous les ongles, les oreilles
décollées à force d'être rabattues par les
rafales de vent, et s'appelait Paolo. Paolo
Poloverdo. C'est lui qui vit venir l'homme, làbas, sur le chemin, par un jour chaud de
janvier. Cette fois-là, ce n'était ni un
géologue, ni un marchand de voyages, et
encore moins un poète. C'était Angel
Allegria. Un truand, un escroc, un assassin.
Bayard Jeunesse – mai 2003
L’adaptation du roman en bande dessinée :
Thierry Murat a 45 ans. Il vit dans les Landes.
Après des études d’arts appliqués à Poitiers, il devient graphiste et se passionne pour
l’illustration.
2002 : parution de son premier livre jeunesse, Kontrol 42 (Éditions du Rouergue). Cinq
autres titres suivront dont Dieux, Pensées en suspension et autres points (Éditions l’Édune).
Parallèlement, il se lance dans la bande dessinée.
Pour en savoir plus sur l’auteur : http://www.thierrymurat.com/
Présentation de l’éditeur :
Paolo est un enfant sauvage. Il vit comme
une bête dans une ferme misérable et
isolée, avec ses parents qui ne s’occupent
pas de lui au fin fond du Chili. Un jour, un
homme arrive jusqu’à la ferme. C’est Angel
Allegria, un truand, un escroc, un assassin. Il
tue les parents de Paolo, mais un sursaut de
sa conscience l’empêche de tuer Paolo.
L’assassin s’installe dans la ferme, refuge
idéal pour un homme traqué par la police.
Contre toute attente, une relation complexe
naît entre lui et l’enfant. Ils s’apprivoisent.
Lorsqu’un autre voyageur arrive, l’équilibre
est rompu. Paolo va jusqu’à appeler
l’assassin « Papa » pour déstabiliser
l’assassin et ainsi sauver le voyageur. Pour
Paolo c’est le début d’un apprentissage de
l’existence qui se fera au gré d’un voyage
vers la ville et d’autres rencontres humaines.
Annexe 2 : Un extrait du roman et des planches de la BD
« Ici, personne n'arrivait jamais par hasard. Car ici, c'était le bout du monde, ce sud extrême du Chili qui fait de
la dentelle dans les eaux froides du Pacifique. Sur cette terre, tout était si dur, si désolé, si malmené par le vent
que même les pierres semblaient souffrir. Pourtant, juste avant le désert et la mer, une étroite bâtisse aux murs
gris avait surgi du sol : la ferme des Poloverdo.
Les voyageurs qui parvenaient jusque-là s'étonnaient de trouver une habitation. Ils descendaient le chemin et
frappaient à la porte pour demander l'hospitalité d'une nuit. Le plus souvent, il s'agissait d'un scientifique, d'un
géologue avec sa boîte à cailloux, ou d'un astronome en quête de nuit noire. Parfois, c'était un poète. De temps
en temps, un marchand d'aventure en repérage.
Chaque visite, par sa rareté, prenait une allure d'évènement. La femme Poloverdo, mains tremblantes, servait à
boire avec une cruche ébréchée. L'homme, lui, se forçait à dire deux mots à l'étranger, pour ne pas paraître trop
rustre. Mais il était rustre tout de même, et la femme versait le vin à côté du verre, et le vent sifflait tant sous les
fenêtres disjointes qu'on croyait entendre hurler les loups.
Ensuite, quand le voyageur était parti, l'homme et la femme refermaient leur porte avec un soupir de
soulagement. Leur solitude reprenait son cours, sur la lande désolée, dans la caillasse et la violence.
L'homme et la femme Poloverdo avaient un enfant. Un garçon né de la routine de leur lit, sans amour particulier,
et qui poussait comme le reste sur cette terre, c'est à dire pas très bien. Il passait ses journées à courir après les
serpents. Il avait de la terre sous les ongles, les oreilles décollées à force d'être rabattues par les rafales de vent,
la peau jaune et sèche, les dents blanches comme des morceaux de sel et s'appelait Paolo. Paolo Poloverdo.
C'est lui qui vit venir l'homme, là-bas, sur le chemin, par un jour chaud de janvier. Et c'est lui qui courut avertir
ses parents qu'un étranger arrivait. Sauf que, cette fois-là, ce n'était ni un géologue, ni un marchand de voyages,
et encore moins un poète. C'était Angel Allegria. Un truand, un escroc, un assassin. Et lui pas plus que les autres
n'arrivait par hasard dans cette maison du bout de la terre. »
Lexique d’une planche de B.D.:
Une planche : page entière de B.D., composée de plusieurs bandes.
Une bande : (aussi appelée un “strip”) succession horizontale de plusieurs images.
Une vignette : (aussi appelée une case) image d’une bande dessinée délimitée par un cadre.
Une bulle : (aussi appelée un phylactère) forme variable qui, dans une vignette, contient les
paroles ou pensées des personnages reproduites au style direct.
Un appendice relié au personnage : permet d’identifier le locuteur. Il prend la forme d’une flèche
pour les paroles et de petits ronds pour les pensées.
Un cartouche : encadré rectangulaire contenant des éléments narratifs et descriptifs assumés par le
narrateur, appelés également commentaires.
À compléter sur :
http://lecoindesbulles.blogspot.com/2007/03/le-vocabulaire-de-la-bande-dessine.html