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Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales Premier rapport méthodologique - Janvier 2015 Avant-propos • Janvier 2015 • ORF Association loi 1901 regroupant élus, professionnels et administrations IAU île-de-France : 15, rue Falguière, 75740 Paris Cedex 15 martin.omhovè[email protected] Tél. : 01 77 49 79 56 DRIEA : 21-23, rue Miollis, 75732 Paris Cedex 15 [email protected] Tél. : 01 40 61 86 07 Conception graphique : Sylvie Castano, IAU îdF Maquette : Virginie Cioni, IAU îdF site web : www.orf.asso.fr L’Observatoire régional du foncier regroupe, autour des services de l’État et de la Région en Île-de-France, l’ensemble des représentants des professionnels de l’aménagement et du foncier ainsi que des élus locaux d’Île-de-France. Son conseil d’administration a exprimé le souhait de renforcer sa mission de connaissance et d’amplifier la qualité des informations foncières diffusées. Cette démarche d’observation renforcée mise en œuvre par l’ORF fait également écho aux besoins de connaissance de plusieurs de ses membres. Parallèlement à l’adhésion collective exprimée en faveur d’un meilleur suivi des marchés fonciers, elle suscite l’intérêt de la DRIEA et de l’IAU îdF ainsi que de la Caisse des Dépôts et de l’Établissement public foncier d’Île-de-France dans leurs rôles respectifs d’accompagnateurs des projets de territoires. En effet, dans un contexte francilien marqué par la crise de la construction, la mise en œuvre du SDRIF, celle du plan de mobilisation pour le logement, l’élaboration du Schéma Régional de l’Habitat et de l’Hébergement (SRHH), la création de la Métropole du Grand Paris et des nouvelles intercommunalités en grande couronne, il est urgent de disposer d’un dispositif pérenne et fiable de suivi des marchés fonciers dans les territoires de la région. Dans ce contexte, pour atteindre l’objectif qui lui est assigné, l’ORF a choisi de s’appuyer sur des moyens humains et financiers mutualisés et de profiter de l’opportunité offerte par la diffusion des données Demandes de valeurs foncières (DVF) issues des fichiers fiscaux. Fort des résultats de l’expérimentation qu’il a conduite depuis fin 2013, sous l’égide d’un comité technique composé de professionnels, l’observation des marchés proposée par l’ORF s’appuie sur l’enrichissement des informations fournies par DVF par la connaissance du droit des sols applicable à chaque transaction. Le présent guide a l’ambition de décrire la démarche suivie par l’ORF pour décomposer et comprendre les dynamiques des marchés fonciers franciliens. Il apporte ainsi sa contribution pour documenter à travers cet exemple une des utilisations possibles de la donnée DVF sans ignorer qu’il existe d’autres usages et voies méthodologiques. C'est une première étape décisive qui s'enrichira au fil du temps des résultats obtenus et de leur analyse critique. J'en félicite les auteurs qui l'ont conduite avec succès en faisant oeuvre de pionniers sur cette matière parfois ingrate mais aux enjeux si forts. • Dominique Figeat, président de l’ORF • • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •1• La progressive montée en régime de l’observation foncière en Ile-de-France et en France L’Observatoire Régional du Foncier (ORF) en Île-de-France regroupe depuis sa création en 1987 la communauté des institutions et professions qui interviennent sur les questions foncières en termes de production et de consommation par différents usages, d’aménagement, de restructuration, d’action patrimoniale, agricole, environnementale. L’ORF regroupe ainsi autour de l’État et de la Région des représentants des différentes collectivités territoriales, des promoteurs, des bailleurs, des investisseurs, des transporteurs, des propriétaires, des aménageurs, des opérateurs dont les EPF, ainsi que du monde de la recherche. Depuis sa création, l’ORF a pour mission d’observer l’évolution des marchés fonciers, de coordonner et rassembler les différentes initiatives prises dans le domaine de la connaissance foncière, de faciliter la diffusion et la présentation de travaux relatifs à la question foncière et de proposer des actions visant à améliorer, dans le cadre d’un aménagement régional cohérent, l’offre foncière en Île-de-France. Dans ce cadre, l’ORF organise des rencontres et des débats pour porter sur la scène publique les besoins et difficultés rencontrés par la sphère du foncier mais aussi pour suggérer les moyens d’y répondre. Dans ce but, l’ORF conduit différents travaux pour enrichir la connaissance et la compréhension des marchés fonciers ainsi que leur articulation avec les marchés immobiliers. Il a pendant une vingtaine d’années suivi la production urbaine réalisée selon la procédure ZAC, très utilisée en région Ile-deFrance (environ 750), mais aussi conduit des études sur les zones NA/AU des POS/PLU et produit des analyses ponctuelles et sectorielles liées à des questions d’actualité sur l’offre foncière. Il restait cependant beaucoup à faire pour constituer un véritable dispositif d’observation qui permette une analyse des marchés par la connaissance des volumes de transactions et des prix par type de marché. Malgré les considérables enjeux économiques et sociaux, l’opacité sur les marchés fonciers est longtemps restée de mise alors que la connaissance des marchés immobiliers s’améliorait nettement. Avec la loi sur le Grand Paris en 2010, un tournant s’opère pour l’ORF et, plus généralement, pour l’observation foncière. La direction générale des finances publiques développe une nouvelle base de données sur les mutations foncières et immobilières appelée Demandes de Valeurs Foncières (DVF) et, sous certaines conditions, organise sa diffusion. Grâce à l’appui de ses membres dont certains accèdent à cette information, l’ORF a saisi cette opportunité pour développer le dialogue avec les acteurs des marchés fonciers franciliens. Ainsi dès 2012, l’ORF entame la publication chaque semestre d’une Note de conjoncture qui compile les données sur le foncier et l’immobilier analysées par les différents partenaires de l’observatoire : État, Chambre des Notaires, IAU îdF, SAFER Île-de-France, Établissements publics fonciers, SNAL/Adéquation, Fédération des promoteurs immobiliers et les bailleurs sociaux. L’ORF organise à l’occasion de la publication de chaque note une Rencontre sur la conjoncture qui offre l’occasion de croiser ses analyses statistiques avec la connaissance des marchés des professionnels. Ces rencontres sont maintenant devenues un lieu de débat permettant de faire émerger les actions et politiques à mettre en œuvre pour maîtriser les dynamiques et éventuelles pressions foncières. Plusieurs indicateurs conjoncturels sont ainsi désormais diffusés par l’ORF : • sur les transactions de terrains potentiellement nus et constructibles, à partir des données DVF ; • sur les transactions de terrains déclarés constructibles dans la base de données des notaires, dite BIEN ; • sur le marché des terrains pour maisons individuelles à partir des résultats de l’enquête sur le prix des terrains à bâtir (EPTB) produite par le service statistique du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie ; • mais aussi des indicateurs sur l’activité des opérateurs (promotion immobilière, lotisseurs, HLM) et les marchés immobiliers qui permettent de mettre en perspective les dynamiques observées pour les marchés fonciers. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •2• La synthèse et l’analyse de ces sources statistiques s’avèrent très riches même si elles présentent des limites liées à la vocation initiale de ces données qui n’intégrait pas spécifiquement le suivi des marchés fonciers. D’autres observatoires s’intéressant aux dynamiques foncières ont vu le jour, mais sur des champs géographiques ou thématiques plus étroits que ceux visés par l’ORF. Il en est ainsi de l’Observatoire des prix fonciers et immobiliers autour des gares du Grand Paris qui, depuis 2013, regroupe, autour de la Société du Grand Paris, la Préfecture de région au travers de la DRIEA et la Chambre des notaires. Le dispositif d’observation de cet observatoire s’appuie essentiellement sur l’exploitation des données BIEN de la chambre des notaires. Si la confrontation des analyses de ces différentes sources constitue un progrès notable par rapport à l’opacité initiale des marchés, elle reste insuffisante pour appréhender les marchés fonciers dans toute leur complexité et leur diversité. Les sous-marchés que constituent les marchés des terrains proprement ruraux ou encore ceux de l’urbain dont font partie ceux des terrains aménagés, les terrains constructibles mais en voie d’aménagement, ou encore les terrains du renouvellement urbain et de la démolition-reconstruction ne partagent pas les mêmes dynamiques, ni les mêmes jeux d’acteurs. Une connaissance de l’ensemble de ces marchés est pourtant indispensable à l’élaboration et à l’évaluation des politiques d’aménagement. Pour répondre à ces enjeux, les membres de l’ORF se sont prononcés en faveur d’une nouvelle montée en puissance de l’observation foncière. En réponse aux attentes exprimées par le Préfet de région et par la Région Île-de-France, les conseils d’administration de l’ORF réunis en décembre 2013 et avril 2014 ont acté un renforcement de l’observation foncière par le biais de l’exploitation des données DVF. Les données DVF présentent non seulement l’avantage d’être diffusées gratuitement, mais il s’agit également d’une source permettant un suivi exhaustif des mutations réalisées à titre onéreux sur l’ensemble du territoire francilien. Malgré ces atouts, il faut garder à l’esprit que ces données ont également quelques limites puisque leur vocation première est la perception des droits de mutation. Une expérimentation a été menée sous l’égide d’un comité technique1 pour vérifier la faisabilité et les moyens nécessaires à cet approfondissement de l’observation foncière. Suite aux travaux réalisés pour trois sites représentatifs des différents marchés franciliens (Seine amont et Plaine Commune en zone dense et celui de la communauté d’agglomération de Mantes-en-Yvelines pour le périurbain), il a été décidé d’étendre progressivement l’exercice à l’ensemble de la région. Basée sur l’exploitation des données fiscales sur les transactions cette observation foncière n’a pas vocation à se substituer à une connaissance fine des différentes propriétés foncières telle que la pratiquent les aménageurs et opérateurs fonciers préalablement à la mise en œuvre d’opérations d’aménagement. Néanmoins les différentes échelles d’analyses sont complémentaires. La méthode désormais proposée par l’ORF est présentée dans ce rapport. Elle permet de suivre pour chaque segment de marché, les dynamiques des marchés fonciers à la commune en termes de nombre de transactions, de volumes financiers et superficies totales ainsi qu’en termes de prix. Le travail présenté ici est une première étape qui sera ensuite complétée de nouveaux indicateurs. L’objet du présent guide est aussi de documenter les utilisateurs sur l’intérêt et les limites de la source Demandes de Valeurs Foncières pour une observation à l’échelle régionale des marchés fonciers, périmètre d’intervention légitime de l’ORF. Il n’a pas la prétention d’épuiser tous les usages intéressants qu’offre la source DVF, surtout si on envisage son croisement avec d’autres bases de données (occupation du sol, cadastre, propriétaire, etc.) ni toutes les méthodologies d’analyse des marchés immobiliers et fonciers. Les données Demandes de valeurs foncières Longtemps considérée comme opaque, la lecture des marchés fonciers est désormais facilitée par la mise à disposition, des données fiscales dites Demandes de Valeurs Foncières (cf l’article L135 B modifié du livre des procédures fiscales). Conditions d’accès et description rapide de la base DVF L'administration fiscale transmet désormais gratuitement aux organismes qui en font la demande2 les éléments d'information qu'elle détient au sujet des valeurs foncières déclarées à l'occasion des mutations intervenues dans les cinq dernières années (année N et jusqu’à N-4) qui sont nécessaires à l'exercice de leurs compétences dans leur périmètre d’intervention en matière de politiques foncières, d'urbanisme et d'aménagement et de transparence des marchés fonciers et immobiliers. La base DVF recense l'ensemble des « dispositions3 » concernant les mutations à titre onéreux et des données descriptives s'y rattachant. Chaque disposition peut concerner une ou plusieurs parcelles contenant chacune un ou plusieurs locaux et une ou plusieurs subdivisions fiscales. Pour chaque vente enregistrée, sont ainsi délivrés la nature des biens (maison, appartement, dépendance, local industriel ou commercial), leur adresse, les références cadastrales et le nombre de pièces, la superficie, la date et le prix (la valeur « foncière » déclarée) de la mutation, les références de publication au fichier immobilier (date, volume, numéro) et les renseignements relatifs aux articles du Code général des impôts. L’accès aux données nécessite une demande auprès de la direction départementale ou régionale des Finances publiques (DDFiP ou DRFiP) dont dépend le demandeur et une connexion sécurisée pour récupérer les données. Une fois la demande validée par la DDFiP (délai de traitement : 10 jours), l'utilisateur reçoit un courriel l'informant de la disponibilité du fichier contenant les informations demandées, fichier qu'il récupère par voie dématérialisée en se connectant, de la même manière, au portail internet. Les données sont ensuite livrées semestriellement au format.txt. A la fin du premier trimestre d’une année N il est possible de disposer des cinq années antérieures complètes. A la fin du troisième trimestre de l’année N, le premier semestre de l’année en cours est également disponible. Ce service est accessible à partir du portail de la Gestion publique de la DGFiP : https://portail.dgfip.finances.gouv.fr/portail/accueilIAM.pl. Avantages et limites de DVF pour l’observation des marchés fonciers Pour construire le socle d’un outil pérenne d’observation permanente, il faut disposer de données statistiquement pertinentes portant sur l’ensemble des transactions foncières et qui permettent des comparaisons entre différents territoires franciliens ou extra régionaux d’une part et entre différentes dates, d’autre part. Il y a aujourd’hui consensus sur le fait que les données dites DVF sont la source la plus pertinente pour asseoir un tel dispositif. Les données fiscales présentent l’intérêt d’offrir une information exhaustive et homogène pour l’ensemble du territoire national, a fortiori, pour la région Ile-deFrance, et sur l’ensemble des marchés fonciers. Les fichiers fournis par la DGFIP récapitulent, sur le périmètre régional, les ventes immobilières publiées dans les 1 Le comité technique de suivi du dispositif d’observation comprend des représentants des membres de l’ORF et des territoires ayant participé à l’élaboration de la méthode dans le cadre de la phase d’expérimentation : l’AORIF, l’Audas, la Chambre des notaires, la DRIEA, l’EPA Orsa, l’EPFIF, l’IAU îdF, Plaine Commune. 2 C’est-à-dire : aux propriétaires faisant l’objet d’une procédure d’expropriation, aux services de l'État, aux collectivités territoriales, aux établissements publics de coopération intercommunale dotés d'une fiscalité propre, aux établissements publics administratifs et aux établissements publics visés aux articles L. 122-4, L. 321-1, L. 324-1 et L. 326-1 du code de l'urbanisme, aux agences d'urbanisme mentionnées à l'article L. 121-3 du même code, aux sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural mentionnées à l'article L. 141-1 du code rural et de la pêche maritime, aux concessionnaires des opérations d'aménagement mentionnés à l'article L. 300-4 du code de l'urbanisme, aux associations foncières urbaines mentionnées à l'article L. 322-1 du même code et aux observatoires des loyers mentionnés à l'article 16 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986. 3 Une disposition constitue une unité d’analyse juridique. Un même acte de vente peut en comporter plusieurs. Ainsi, une vente est représentée par une seule disposition rattachée à un prix global (la valeur foncière) pour laquelle sont identifiés les rôles et les droits détenus pour chacune des parties sur chaque immeuble. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •3• conservations des hypothèques, complétées du descriptif des biens en provenance du cadastre, sur une période maximale de cinq ans. Pour chaque vente enregistrée, sont délivrées la nature, l’adresse et la superficie, la date de mutation du bien , les références de publication au fichier immobilier ainsi que la valeur foncière déclarée, en d’autres termes, le prix d’achat. Comme toute base fiscale détournée de son objectif initial, la base DVF présente quelques limites. La complétude de la base n'est que partielle en ce sens que des dispositions sont renseignées de façon incomplète en particulier les données concernant la nature de culture et les surfaces bâties. En outre, la base n’apporte pas d’information sur les vendeurs et les acheteurs, manque qui n’est pas pallié par l’indication des articles du code général des impôts qui leur sont appliqués. Surtout la valeur d’un terrain n’a réellement de sens que rapportée à sa constructibilité potentielle ce que n’indique pas la base. Mises en forme des données pour en faciliter l’exploitation statistique Alors que certaines démarches s’appuyant sur les données DVF ont pu proposer des modèles de données complets mais aussi complexes, l’ORF s’appuie sur une mise en forme relativement simple des données pour en faciliter l’exploitation statistique. À ce jour, l’ORF tire parti des données mises à disposition par les services de la DRIEA qui met en forme les fichiers reçus de la Direction générale des finances publiques. L’objectif est ainsi de convertir les données DVF sous forme d’une table unique qui soit exploitable statistiquement. Cette mise en forme des données est réalisée à partir d’un script développé par la DRIEA qui permet l’automatisation de la mise en forme des fichiers. La DRIEA est prête à diffuser ce script ainsi que le détail de la méthode de mise en forme des données qu’il produit auprès des détenteurs de la base DVF afin d’harmoniser les données sur lesquelles se fonde l’observation de la conjoncture. Méthode de segmentation des marchés fonciers La base de données Demandes de valeurs foncières recueille des informations sur la nature des transactions ainsi que sur les caractéristiques des fonds en jeu. Il est ainsi possible de connaître le montant de chaque transaction et de déterminer s’il s’agit d’une vente, d’un échange ou encore d’une adjudication ou d'une expropriation. La caractérisation des transactions repose quant-à-elle sur des informations telles que la nature bâtie ou non des biens, la superficie des parcelles, la surface réelle du bâti ou encore la qualification de l’usage des biens distinguant le logement des activités industrielles et commerciales. Présentes dans la base dès sa livraison, l’ensemble de ces informations permet aisément d’établir une première segmentation des marchés fonciers bâtis et non bâtis à l’échelle de la région Île-de-France. Aujourd’hui nous disposons des données de 2006 au premier semestre 2014 inclus soit huit années de données disponibles à traiter. A l’échelle de l’Île-de-France ces données permettent d’avoir une cartographie à la commune du nombre de transactions, des volumes financiers et des surfaces concernées. Au niveau régional on peut étudier l’évolution des dynamiques en nombre de transactions du marché, en volumes financiers et sur les surfaces globales et également travailler sur les mêmes indicateurs par segment de marché puis comparer les segments entre eux. L’objectif de cette segmentation est d’aller au-delà d’une première différenciation entre les marchés urbains d’une part et les marchés agricoles, naturels et boisés d’autre part. Pour chacun de ces marchés, on distingue les fonds bâtis des fonds non bâtis. Concernant le marché urbain bâti, l’enjeu de cet exercice est d’offrir une analyse plus fine des différents segments tels que le celui du foncier et de l’immobilier du logement au sein duquel sont isolés les segments de la démolitionreconstruction et le segment des fonds présentant une importante constructibilité résiduelle. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •4• Segmentation des marchés à l’échelle régionale À l’échelle francilienne, une première segmentation des marchés fonciers est réalisable en jouant, successivement, sur plusieurs attributs des transactions. Premièrement, il s’agit de distinguer les transactions comportant du foncier de celles concernant uniquement de l’immobilier (appartements, lots de copropriété, par exemple). L’immobilier pur est ainsi écarté de l’analyse des marchés fonciers. Dans un second temps sont distingués le marché naturel, agricole et forestier, d’une part, et le marché urbain, d’autre part. Les travaux menés conjointement par la Safer Île-de-France et l’IAU îdF ont démontré que les transactions réalisées à un niveau de prix supérieur à cinq euros par mètre carré de terrain sortent du marché agricole et naturel. Ce seuil de prix, appliqué à l’échelle de l’Ile-de-France, permet donc de séparer les marchés agricoles, naturels et boisés des marchés urbains. La pertinence de ce critère de segmentation a été validée par comparaison des données DVF isolées par ce biais avec les déclarations d’intention d’aliéner collectées par la Safer Île-de-France. À cette seconde étape de la segmentation sont également isolés : les ventes conclues à l’euro symbolique et les échanges de biens pour lesquels l’application de ce seuil de prix n’est pas pertinente. Dans un troisième temps, le caractère bâti ou non des fonds échangés permet d’isoler deux sous-segments de marché, bâti et non bâti, au sein des marchés agricoles, naturels et boisés et urbains. La poursuite de la segmentation des marchés urbains bâtis et non bâtis ainsi que leur analyse nécessitent de faire appel à des seuils de prix et/ou à une appréciation de la constructibilité des parcelles qui requièrent une connaissance approfondie des territoires franciliens. Ces différents seuils sont aujourd’hui proposés a priori. Au fil de l’avancée du dispositif, il reviendra au comité technique de suivi de les valider en vérifiant qu’ils permettent effectivement d’identifier des segments de marché spécifiques. Schéma de la méthode de segmentation des marchés fonciers • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •5• Segmentation des marchés urbains non bâtis En grande couronne, la combinaison de seuils de prix et de surface permet de distinguer plusieurs sous-segments de marché au sein des marchés « urbains non bâtis ». L’objectif est ici de cerner le marché des terrains nus à bâtir. Sont ainsi isolés : • Les grands terrains, de plus de 1 ha : seraient destinés à l’urbanisation mais plutôt pour des activités ou pour de l’aménagement avant revente des terrains à bâtir. • Les terrains de moins d’un hectare vendus à moins de 40 €/m² : il s’agit ici de terrains vendus à des prix supérieurs à ceux de la terre agricole mais inférieurs à ceux du terrain aménagé, prêt à bâtir. Ces transactions en Île-de-France correspondraient au marché des terrains d’agrément ; • Les terrains de moins de 1 ha vendus à plus de 40 €/m² : correspondraient a priori aux terrains à bâtir mais et il n’est pas exclu de faire évoluer cette hypothèse et les seuils de prix et de surface. • Les transactions en secteur de ZAD pour les transactions réalisées après la mise en œuvre d’une zone d’aménagement différé et dont l’analyse des prix devra être réalisée à l’aune du document d’urbanisme faisant référence. • Le marché du logement pour le reste des transactions. Dans un second temps, la segmentation du marché du foncier et de l’immobilier de logement fait appel à la connaissance de la constructibilité des parcelles définie par les documents d’urbanisme locaux. Cette information sur la constructibilité nécessite donc au préalable une lecture complémentaire des articles du règlement d’urbanisme attaché à chaque parcelle mutée. Trois segments sont alors discernables : • Le segment de la démolition-reconstruction : Il s’agit des transactions de fonds bâtis valorisés au titre du foncier et non de l’immobilier. Il comprend l’ensemble des transactions réalisées à des prix immobiliers inférieurs à ceux des marchés locaux. Au travers de ce segment de marché sont appréhendés les processus de recyclage urbain notamment par réhabilitation lourde des bâtiments ou par démolition puis reconstruction. Critère de définition : sont retenus pour ce segment les transactions dont le prix au mètre carré bâti est inférieur de moitié au prix au mètre carré bâti médian de la commune4. • Le segment des droits à bâtir résiduels : Les transactions appartenant à ce segment de marché sont identifiées à partir du renseignement de la constructibilité des terrains : sont retenues les fonds disposant d’une constructibilité au moins double de leur surface bâtie. Pour ce segment, les fonds identifiés sont non seulement valorisés au titre de l’immobilier qu’ils comportent, mais aussi au titre la constructibilité résiduelle à laquelle ils donnent droit. Selon les tissus urbains et les marchés locaux, les fonds ici identifiés peuvent donner lieu à des divisions parcellaires, des extensions ou même des surélévations des bâtiments existants. Segmentation des marchés urbains bâtis La segmentation des marchés urbains comprend deux étapes. Tandis que la première peut être réalisée à partir de l’information DVF et des données externes constituées par la DRIEA, la seconde nécessite en revanche un enrichissement des données. Dans un premier temps, cinq segments sont identifiés : • Les transactions à composantes multiples, c’est-à-dire des transactions réunissant, sous un même montant, des fonds différents quant à leur nature et/ou leur localisation. • Les transactions en secteur de projet réunissant les transactions de fonds localisés dans des ZAC, des opérations ANRU ou des zones AU strictes, et dont il est impossible de connaître la constructibilité (zone de plan masse, de constructibilité globale affichée pour la zone). • Les transactions de foncier et d’immobilier d’activité pour les fonds dont la surface bâtie destinée aux activités est plus importante que celle destinée aux logements. Exemple de transaction ayant donné lieu à une démolition reconstruction à Orly. Exemple de transaction ayant donné lieu à une division parcellaire en drapeau à Mantes-la-Jolie 4 Les critères de segmentation sont aujourd’hui posés a priori. Leur validité fera l’objet d’un examen par le comité technique de suivi du dispositif d’observation qui pourra les adapter afin de cerner au mieux les segments de marché que la démarche cherche à identifier. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •6• Critère de définition : sont retenues pour ce segment les fonds présentant une constructibilité potentielle deux fois plus importante que les surfaces bâties existantes lors de la transaction. • Le segment de l’immobilier « classique » : il regroupe l’ensemble des transactions n’appartenant pas aux segments de marché précédents. Les fonds sont ici valorisés au titre de l’immobilier. Critère de définition : sont retenues pour ce segment les transactions ne faisant pas partie des deux segments précédents. Enrichir les données DVF : une nécessité pour la segmentation fine des marchés et leur analyse L’enrichissement des données DVF de la constructibilité des terrains s’avère indispensable et représente un double intérêt. Premièrement, il permet de segmenter finement le marché urbain bâti. La connais- sance du zonage et de la constructibilité applicable aux fonds échangés permet non seulement d’identifier le segment de marché des secteurs de projet, mais aussi celui des droits à bâtir résiduels. En l’absence d’information sur la constructibilité des fonds, il n’est pas possible de poursuivre la segmentation au-delà du marché urbain bâti. Deuxièmement, la connaissance de la constructibilité des fonds autorise une analyse plus fine des prix par segments de marché. Tandis que le suivi des segments de marché des droits à bâtir résiduels et de l’immobilier doit être réalisé à partir des prix par mètre carré bâti, celui des segments de marché des terrains constructibles et du foncier bâti peut l’être en fonction des prix par mètre carré constructible. Évaluer la constructibilité potentielle des parcelles : un chantier partenarial L’enrichissement des données DVF consiste à évaluer, à partir des documents d’urbanisme locaux, la constructibilité des terrains du marché des terrains constructibles et de ceux du marché urbain bâti. Par rapport aux autres traitements, cette étape fait appel à des moyens humains importants : il s’agit d’appliquer, en fonction de la localisation et de la date de chaque transaction, les règles de constructibilité afférentes à chaque parcelle tout en prenant en compte leur géométrie (emprise au sol, hauteur, règles de gabarit). L’ORF a initié une démarche partenariale visant à l’analyse des documents d’urbanisme des collectivités de l’unité urbaine parisienne et des pôles de centralité. Dans ce cadre l’ORF, l’État, la Caisse des dépôts, l’Établissement public foncier d’Île-de-France et l’IAU îdF vont mettre en commun leurs ressources pour réaliser une base de données synthétique présentant, pour chaque zone des documents d’urbanisme, les règles d’emprise, de hauteurs et de gabarit régissant la constructibilité. La seconde phase de ce partenariat visera à réaliser une base de données sur la constructibilité potentielle de chaque parcelle dont le contour vectorisé est connu. Pour ce faire, l’information récoltée par l’analyse des documents d’urbanisme sera croisée avec la géométrie des parcelles grâce à un modèle en cours de développement au laboratoire COGIT de l’IGN. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •7• Une observation foncière améliorée Le suivi des marchés à l’échelle francilienne : le marché global Le marché foncier global comprend l’ensemble des ventes réalisées à titre onéreux pour lesquelles une surface de terrain a été déclarée aux services fiscaux : il s’agit donc aussi bien de terrains agricoles que de terrains à bâtir, mais aussi d’immeubles accompagnés de leur terrain d’assiette ou de fonds bâtis destinés au recyclage urbain. En 2013, dernière année pleine disponible, 47 600 transactions foncières ont été dénombrées, un chiffre stable par rapport à 2012. Mais la décrue du nombre de transactions entamée en 2011 semble reprendre au premier semestre 2014 au cours duquel 20 000 transactions ont été recensées, soit une baisse de 7 % par rapport au premier semestre 2013. La cartographie du nombre de transactions foncières révèle que, mis à part la Seine-et-Marne et les Yvelines, tous les départements franciliens sont affectés par ce recul du nombre de transactions et tout particulièrement le Val-d’Oise et le Valde-Marne (respectivement - 22 % et – 21 % entre les premiers semestres 2013 et 2014). Il faudra vérifier cette évolution dès que les • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •8• données du second semestre 2014 seront disponibles car les six derniers mois de l’année présentent habituellement une conjoncture plus dynamique. Dans un contexte de marché morose, les volumes financiers s’étaient distingués par leur résistance à la baisse jusqu’en 2012. Mais après un recul de 12 % en 2013 (à 25,6 milliards d’euros), les chiffres du premier semestre 2014 semblent confirmer la contraction du volume financier du marché foncier global. En effet, au premier semestre 2014, l’ensemble des transactions foncières représente un volume financier de 10,4 milliards d’euros, en baisse de 8 % par rapport au premier semestre 2013. Alors que les surfaces totales échangées avaient été durement affectées par la baisse du nombre de transactions entre 2006 et 2009, elles ont présenté une bonne résistance à la baisse des transactions entre 2010 et 2012. Cela s’explique notamment par un marché agricole, naturel et forestier particulièrement dynamique au cours de cette seconde période. Mais avec 10 700 ha échangés en 2013, soit des surfaces totales en repli de 6 % par rapport à 2012, le marché semble aussi se contracter en termes de surfaces et cette baisse se confirme au premier semestre 2014 (- 8 % par rapport au premier semestre 2013). Le segment de marché urbain Le segment de marché urbain est constitué de l’ensemble des transactions réalisées à un prix au mètre carré de terrain supérieur à 5 €. L’analyse du segment de marché urbain distingue les fonds non bâtis des fonds bâtis, fonds bâtis qui restent d’ailleurs largement majoritaires au fil des années (environ 80 % du marché urbain). En 2013, 36 000 transactions de fonds bâtis sont dénombrées pour 8 300 de fonds non bâtis correspondant, respectivement, à des volumes financiers de 21,2 et 4,3 milliards d’euros. Les segments de marché urbains représentent à eux seuls 93 % des transactions et 99 % du volume financier du marché foncier régional. En termes de nombre de transactions et de volumes financiers globaux, les dynamiques des marchés urbains sont donc semblables à celles du marché foncier global : entre 2010 et 2013, le nombre de transactions a baissé de 22 % pour le segment urbain bâti et de 23 % pour le segment urbain non bâti. Cette tendance baissière se poursuit au premier semestre 2014 avec un retrait identique de 7 % des transactions de fonds bâtis et non bâtis. Concernant les volumes financiers, les évolutions sont plus contrastées entre segments : celui des transactions de fonds bâtis est en baisse depuis 2011 et affiche un retrait de 13 % sur la période 2010-2013. En revanche, celui des transactions de fonds non bâtis affiche une certaine stabilité entre 2010 et 2013 (- 2 %). Au premier semestre 2014, le volume financier des fonds urbains bâtis poursuit sa baisse par rapport au premier semestre 2013 (- 12 %), tandis que celui des fonds non bâtis connaît une croissance de 10 %. En matière de superficies totales échangées, les marchés urbains se distinguent du marché global avec, depuis 2011, une contraction significative des surfaces cumulées des transactions. Entre 2010 et 2013, cette baisse atteint 17 % dans le marché urbain bâti (3 450 ha en 2013). Quant aux transactions de fonds urbains non bâtis, la baisse n’est vraiment sensible qu’à partir de 2013 avec, à 1 500 ha, une baisse de 15 % des surfaces échangées par rapport à 2012 – mouvement qui se poursuit au premier semestre 2014. Dans un contexte de baisse des nombres et surfaces cumulées des transactions, la géographie du marché urbain présente un recentrage du nombre et des superficies totales des transactions de fonds bâtis sur les franges internes de l’agglomération parisienne. Les volumes financiers restent quant à eux plus importants dans l’ouest parisien avec, toutefois, une percée de la Plaine Saint-Denis. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 •9• Le segment de marché naturel, agricole et forestier Le segment de marché naturel, agricole et forestier (NAF) comprend l’ensemble des transactions réalisées à un seuil de prix inférieur à 5 €/m2. Marginal en termes de transactions et de volume financier, le marché NAF totalise toutefois 5 200 ha vendus en 2013, ce qui représente près de la moitié des surfaces totales échangées sur le marché global. L’analyse y distingue également fonds bâtis et fonds non bâtis, largement majoritaires (97 % des transactions du marché NAF). En 2013, le marché NAF comprend 2 300 transactions dont 2 230 de fonds non bâtis et 70 de fonds bâtis. L’essentiel des variations concerne ainsi le segment de marché des fonds non bâtis. La dynamique de ce segment de marché est sensiblement différente de celle du marché global et diffère fortement de celle des marchés urbains. Entre 2010 et 2012, le nombre de transactions a progressé de 16 % tandis que les superficies totales cumulées augmentaient de 24 %. En 2013, la tendance s’inverse et le nombre de transactions et les surfaces échangées évoluent en baisse par rapport à 2012. Cette baisse se confirme au premier semestre 2014 • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 • 10 • Les marchés fonciers du Mantois Dans les Yvelines, 16 communes de l’agglomération de Mantes ont été étudiées pour affiner l’analyse des marchés bâtis. À l’image de l’évolution constatée à l’échelle régionale, le marché urbain bâti du Mantois enregistre une baisse de 18 % des transactions entre 2010 et 2012. Cette tendance semble se confirmer en 2014, puisque le nombre de transactions diminue de 7 % entre le 1er semestre 2013 et le premier semestre 2014. En revanche, le Mantois se distingue de la conjoncture régionale par une contraction plus précoce et plus importante du volume financier des marchés urbains bâtis. À partir de données sur la constructibilité des parcelles, la méthode d’observation foncière élaborée par l’ORF permet d’affiner l’analyse des marchés fonciers en distinguant, au sein des marchés urbains bâtis, le segment des droits à bâtir résiduels et le segment de la démolition-reconstruction de celui de l’immobilier de logement classique (le pavillon et son petit jardin par exemple). Plus de la moitié des transactions concernant du foncier et de l’immobilier de logement relève du segment des droits à bâtir résiduels (56 % en 2013) tandis que les transactions immobilières classiques en représentent environ 40 %. Sur ce segment, le nombre de transactions est en baisse constante depuis 2010. Cette prédominance des transactions présentant un important potentiel constructible résiduel se confirme quasiment systématiquement dans toutes communes étudiées, à l’exception de Mantes-la-Jolie et Magnanville. La poursuite de l’exercice de modélisation de la constructibilité et des vérifications effectuées localement devront permettre de vérifier l’existence de ce potentiel. Le segment de la démolition- reconstruction est nettement plus marginal et ces transactions sont essentiellement situées à Mantes-la-Jolie, Mantes-la-Ville et Rosny-sur-Seine. Les transactions de fonds comportant une constructibilité résiduelle importante sont plus valorisée que les transactions immobilières classique (en 2013 2 750 €/m² contre 2 550 €/m²). • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 • 11 • Les marchés fonciers à Plaine Commune En petite couronne, trois communes de la communauté d’agglomération de Plaine Commune ont été analysées : Pierrefittesur-Seine, La Courneuve et Aubervilliers. Sur ce territoire de petite couronne, les marchés urbains bâtis sont largement majoritaires. Ils totalisent 170 transactions en 2013 contre 14 transactions pour les marchés urbains non bâtis. Le marché urbain bâti connaît une baisse plus importante du nombre de transactions que celle observée sur le marché régional entre 2010 et 2013 (-30 % contre 22 %). En 2013, Malgré cette baisse, le volume financier des marchés urbains bâtis poursuit son augmentation jusqu’en 2012 (146 M€) avant de chuter fortement en 2013 pour retrouver un niveau identique à celui de 2009. Comme à l’échelle régionale, les chiffres du premier semestre 2014 annoncent une reprise à la hausse du montant global des transactions. En effet, les 71 transactions représentent un volume financier de 49 millions d’euros tandis qu’au 1er semestre 2013, les 80 transactions foncières avaient totalisé seulement 31 millions d’euros. Sur ce territoire, les trois-quart des transactions de foncier et d’immobilier de logement présentent une importante • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 • 12 • constructibilité résiduelle. Mais avec 70 transactions en 2013, le nombre de transactions de ce segment de marché est en baisse constante depuis 2010 (-35 % entre 2010 et 2013). Les transactions de l’immobilier de logement classique sont limitées, entre 15 et 20 transactions par année. Le même constat s’impose pour le segment de la démolition-reconstruction qui compte rarement plus de 10 transactions par année. Face à ces volumes limités, l’analyse des prix doit être réalisée avec précaution. On constate toutefois que les prix au mètre carré potentiellement constructible du segment de la démolition-reconstruction évoluent entre 15 et 20 % des prix au mètre carré bâti du segment de l’immobilier de logement. Il faudra étendre le périmètre d’observation à l’ensemble de Plaine Commune pour poursuivre et affiner l’analyse de ces deux segments de marchés. Pour cela, il est nécessaire de développer des outils permettant d’appliquer aux formes parcellaires la complexité des règles de constructibilité édictées par les documents d’urbanisme locaux. CONCLUSION Ce guide décrit la méthode mise au point collégialement par les membres de l’ORF. Il permet de construire un socle de concepts partagés par les professionnels de l’aménagement et du foncier pour engager avec eux le dialogue itératif entre les analyses des dynamiques de marché et les pratiques quotidiennes qu’ils mettent en œuvre dans leurs actions foncières. La méthode ici présentée se veut donc évolutive : aujourd’hui les critères de segmentation sont posés a priori à partir des expérimentations qui ont pu être menées. Il conviendra d’évaluer leur pertinence au fil des analyses afin de les faire évoluer pour identifier le plus précisément possible les différents segments des marchés fonciers. Les possibles évolutions méthodologiques seront mises en œuvre à l’initiative du comité technique de suivi du dispositif d’observation et le présent guide fera l’objet de mises à jour afin de les documenter. Comme il a été signalé en introduction, ce guide n’a pas la prétention d’épuiser tous les usages intéressants qu’offre la source DVF, ni toutes les méthodologies d’analyse des marchés immobiliers et fonciers. D’autres travaux sont engagés au niveau national, avec sensiblement les mêmes instances professionnelles et institutionnelles qui développent des approches complémentaires à celle proposée par l’ORF. • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 • 13 • • Observer les marchés fonciers à partir des données fiscales • Janvier 2015 • 14 •