mademoiselle julie - Théâtre de Carouge
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mademoiselle julie - Théâtre de Carouge
NUMÉRO 4 – SAISON 2014-2015 LE JOURNAL DU THÉÂTRE DE CAROUGE - ATELIER DE GENÈVE TCAG.CH / +41 22 343 43 43 MADEMOISELLE JULIE fig. 5 D’AUGUST STRINDBERG MISE EN SCÈNE DE GIAN MANUEL RAU Du mardi 24 février au dimanche 15 mars 2015 With English surtitles on March 10th, 11th, 12th, 13th, 14th and 15th Spectacle audio-décrit les 8 et 10 mars / Création - Salle François-Simon C’est la Nuit de la Saint-Jean que fêtent les gens du château. En l’absence de Monsieur le Comte, Mademoiselle Julie se mêle aux danses et aux jeux avec une ardeur que réprouve la domesticité, en particulier Jean, le maître d’hôtel. Se livre alors entre eux un corps à corps nocturne et tragique. Gian Manuel Rau monte des sonates. Un peu à la manière de Glenn Gould quand il s’agit de Bach, il cherche le chemin le plus sinueux pour entendre la vérité. Staccato, souffle, nuage entre les notes, c’est entre les lignes que tout se joue. Sept ans après sa mise en scène du Pélican au Théâtre de Vidy, Rau revient à Strindberg pour monter Mademoiselle Julie. Une pièce sur le pouvoir et la soumission qui commence par ces deux notes : « Mademoiselle Julie est folle, complète- ment folle. » Une partition sans armure, à la dissonance parfaite. Un voyage intime et profond, monstrueux et poétique, maladroit et tendre. Midsummer night. A castle. The lord being away, his daughter, Miss Julie, joins in the dance and the games, with a passion the servants do not approve of, especially Jean, the butler, a young man who wears his livery well. Avec Caroline Cons (Christine), Berdine Nusselder (Julie) et Roland Vouilloz (Jean) Traduction Laurence Calame, François Chattot, Matthias Langhoff, Philippe Macasdar, Nicola Rudnitzky et Martine Schambacher Assistante à la mise en scène Anne Schwaller Scénographie Anne Hölck Costumes Gwendolyn Jenkins Son Bernard Amaudruz, Graham Broomfield et Manu Rutka Production et producteur délégué Théâtre de Carouge–Atelier de Genève GIAN MANUEL RAU UN SILENCE FRACASSANT On ne monte pas Mademoiselle Julie comme cela. Il faut une vie pour y arriver. Et celle-ci débute dans le Tessin. Gian Manuel Rau n’y vivra que les premiers mois après sa naissance et pourtant c’est la lumière des orages tessinois qui hante ici le plateau, le bruit fracassant de ce tonnerre qui résonne dans la tête de Julie. Et puis il y a la découverte, adolescent, de Patrice Chéreau une claque à l’image des coups de poing qu’assènent les comédiens à Shakespeare. Au départ pourtant, c’est derrière l’objectif, pas sur scène, qu’il tente de capter le monde. Avec la photographie, il entraîne son regard aux proportions, aux lignes de fuite, aux hors-champs. Quand il quitte la pellicule pour se consacrer au théâtre, il choisit la Suisse alémanique et l’Allemagne. Assistant puis metteur en scène au Neumarkt de Zürich et à la Schaubühne de Berlin, il fait ses gammes aux côtés de Ruedi BARBARA PUTHOMME À la manière de Yoko Ogawa dans Le musée du silence, Barbara Puthomme « saisit le monde au creux de sa main, le pare des plus beaux atours et l’enferme ensuite dans des petites ou grandes chasses de verre, comme pour laisser un témoignage à l’éternité ». Ce cabinet de curiosités qui s’anime sous nos yeux laisse des plumes, rappelant celle de l’écrivain dont la mission serait d’écrire un nouveau monde. En partenariat avec la Galerie LIGNEtreize, chez qui cette artiste a exposé en 2012, le Théâtre de Carouge invite Barbara Puthomme à créer une œuvre originale autour de Mademoiselle Julie. Êtes-vous une lectrice ou une spectatrice de théâtre ? Je le suis ponctuellement. Du coup, je fais des choix assez drastiques. Cet été, j’ai lu Orlando ou l’impatience d’Olivier Py, c’est un très beau et riche texte. J’ai d’ailleurs pris des notes dont je ne sais pas encore ce que je vais faire. Récemment, je suis allée voir Passim de François Tanguy. Ce spectacle m’a enchantée par la beauté de certains textes et l’art des enchaînements. J’aime aussi beaucoup l’opéra, en ce qu’il joue à l’excès sur la sensibilité du spectateur. Un théâtre est-il toujours le lieu du vivant ? C’est certain et cela beaucoup plus que les arts plastiques. C’est une question de temporalité ; le théâtre joue de l’instant et de l’éphémère, le texte est sans cesse recréé. Les arts plastiques, au contraire, travaillent sur la durée. De plus, le spectateur de théâtre est bien plus qu’un spectateur, il est pleinement actif, à la différence du visiteur d’expositions. « L’acteur en jouant doit faire entendre le crissement de la plume de l’auteur » (K.-M. Grüber). Que vous inspire cette citation ? Certains textes sont tellement plus puissants Hausermann et de Thomas Ostermeier. Il épouse le caractère immédiat, concret et direct de la langue et de la pensée allemande tout en opérant dès le départ une translation avec le théâtre français. Une décennie plus tard, nous sommes en face d’un artiste influencé autant par le théâtre allemand, anglais ou belge, mais qui retourne toujours au français, peut-être parce que même s’il est bilingue, il vit plus à l’écoute avec cette langue qui lui reste un peu étrangère. Et puis il y a aussi ces comédiens rencontrés au fur et à mesure de ses spectacles, Roland Vouilloz, bien sûr, mais aussi Dominique Reymond ou encore Monica Budde. Pas étonnant qu’il préfère monter Strindberg en français. Cette langue et ces acteurs lui permettent, pour reprendre les mots de Klaus-Michael Grüber qu’il cite volontiers, « d’entendre gratter la plume de l’auteur sur le papier ». Il l’avoue sans flagornerie aucune : s’il ne répète pas, il ne vit pas. À l’image du noir abyssal du mur de la cuisine de Mademoiselle Julie, chacune de ses mises en scène porte en elle la possibilité d’un retour au néant, le désir de se fondre dans le silence absolu. quand ils sont dits ou déclamés que quand ils sont lus en silence. La voix et les attitudes du corps permettent le dépliement du mot, de la phrase, elles libèrent des sensations construites par le texte. Je suis assez d’accord avec cette idée de ce que je nommerais « un théâtre de la sensation », qui rejoint mon goût pour l’opéra. Le théâtre doit donner à percevoir, à sentir et c’est le travail de l’acteur, mais aussi du metteur en scène, de transcrire et de transmettre les sensations elles-mêmes à l’œuvre dans le travail d’écriture. Créer, c’est peut-être construire des sensations. VENDREDI 27 FÉVRIER À 18H à la salle François-Simon (rue Ancienne 39 à Carouge) Vernissage en présence de l’artiste Exposition de l’œuvre originale jusqu’au di. 15 mars 2015 LES RENDEZ-VOUS LE VE. 20 FÉVRIER 2015 À 19H à la salle Gérard-Carrat (rue Ancienne 57 à Carouge) L’Avare au présent Lecture publique des travaux de l’atelier d’écriture autour de L’Avare animé par Jérôme Richer. Entrée libre Réservations : [email protected] LE MA. 24 FÉVRIER 2015 À 12H30 à la Société de Lecture (Grand’Rue 11, 1204 Genève) Déjeunez avec des acteurs ! Rencontre gourmande avec Gian Manuel Rau, Caroline Cons, Berdine Nusselder et Roland Vouilloz. Réservations : [email protected] Tarif : CHF 40.- // Tarif abonnés SDL et TCAG : CHF 25.Tarif étudiant : CHF 10.LE DI. 1ER MARS 2015 À 13H à la salle François-Simon (rue Ancienne 39 à Carouge) Visite tactile des décors Visite réservée aux personnes ayant un handicap visuel et aux membres de l’Aparté. Entrée libre Réservations : +41 22 343 43 43 LE LU. 2 MARS 2015 À 19H à la salle Gérard-Carrat (rue Ancienne 57 à Carouge) On a besoin d’un fantôme Première édition mondiale de la pièce de théâtre de Hanuš Hachenburg écrite dans le ghetto de Terezin, en compagnie de Claire Audhuy et Baptiste Cogitore. Entrée libre. Réservations : [email protected] LE MA. 3 MARS 2015 à la salle François-Simon (rue Ancienne 39 à Carouge) Bord de scène (à l’issue de la représentation) LE VE. 13 MARS 2015 à la salle Gérard-Carrat (rue Ancienne 57 à Carouge) Festival voix de fête Programmation : www.voixdefete.com LE PHOTOMATON CARTE BLANCHE À GIAN MANUEL RAU LE PROCHAIN SPECTACLE Le Théâtre de Carouge a donné carte blanche au metteur en scène Gian Manuel Rau pour une soirée. En a découlé l’envie de créer un moment inédit de pure poésie. Du 17 avril au 9 mai 2015 La Visite de la vieille dame De Friedrich Dürrenmatt par le Teatro Malandro Mise en scène d’Omar Porras Delphine de Stoutz : Qu’allez-vous proposer pour cette carte blanche ? Gian Manuel Rau : La dramaturgie de cette carte blanche est celle d’un orage dans une vallée tessinoise. Donc là d’où je viens… L’Ensemble vocal Le Motet, dirigé par Romain Mayor, sera accompagné par Roland Vouilloz pour un concert-lecture où se mêleront Schnittke, Bach, Penderecki et Strindberg. Delphine de Stoutz : En quoi cette carte blanche nourrit-elle votre lecture de la pièce ? Gian Manuel Rau : Je dis toujours que j’aimerais savoir ce que Julie entend comme bruit dans sa tête. Quand j’écoute la musique de Schnittke, c’est pour moi par exemple le moment où Julie commence à avoir ses graves accès de folie, la tempête, l’orage qu’elle a dans sa tête… On peut l’entendre dans la carte blanche. Voir et entendre… c’est ça ! C’est le making off intérieur du personnage de Julie, condensé et composé. LUNDI 9 MARS 2015 À 20H à l’Église Saint-Germain (rue des Granges 13, 1204 Genève) Concert-lecture avec Roland Vouilloz et L’Ensemble vocal Le Motet de Genève, sous la direction de Romain Mayor. Réservations : + 41 22 343 43 43 Tarif : CHF 15.- // Tarif réduit : CHF 10.- Eusebio Paduret, 46 ans, régisseur lumière LES TOURNÉES Et il n’en resta plus aucun d’après le roman Dix petits nègres de Agatha Christie Mise en scène de Robert Sandoz En février et mars 2015 en Suisse et en France Murmures des murs de Victoria Thierrée-Chaplin En mars 2015 en France Mademoiselle Julie d’August Strindberg Mise en scène de Gian Manuel Rau En mars 2015 en Suisse Retrouvez toutes les dates sur le site tcag.ch Je dirais que ma plus grande qualité a été de toujours avoir su m’adapter : je suis le plus ancien de l’équipe et le seul a avoir travaillé avec tous les directeurs de ce théâtre. J’ai commencé avec Georges Wod, accueilli François Rochaix quand il est revenu diriger le lieu et, depuis 2008, je collabore avec Jean Liermier. Toujours caché dans les cintres, je suis celui qu’on ne voit pas et qui vous éclaire. Direction artistique SO2DESIGN, so2design.ch – Photographie couverture : Sandra Pointet, localf11.ch, Portrait de Gian Manuel Rau : Mario del Curto – Rédaction Delphine de Stoutz – Responsable de projet Jane Carton – Tiré à 4’600 exemplaires sur du Munken Print White main 1.8 – Bouffant par l’Imprimerie Villière, imprimerie-villiere.com « BAISEZ-MOI LA MAIN ET DITES MERCI »