SLFC1-2
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SLFC1-2 SLFC1-2, Jean L. Léonard, Ilpga, Paris III. Premier cours. Echantillons de langues * 1) Jich ya yalbeik sk'oplal te jmame chuntik Tenejapaetike 2) Te ay laj jtul kerem te'-Alux sbi'ile, te la kuxin ta banti Awatenango 3) Ta sch'inil to laj, la yich' ilel, te ma' pajaluk sok te yantik sjo'take 4) Melel ja' te bayel bitik ya snop ta sjol yo'tane 5) sok yu'un na nix la ya spastay yu'un a te bitik ya, snop ta stukele 6) Jun k'aalil la yalbe te sme' stat sok te yuts' yalale 7) te ma la sk'an xkuxin te'a, te banti Nabil sbi'ile, 8) yu'un la ay te muk'ul pampam ja' a ** COLA PESCE Una volta a Messina c'era una madre che aveva un figlio a nome Cola, che se ne stava a bagno nel mare mattina e sera. La madre a chiamarlo dalla riva: - Cola ! Cola ! Vieni a terra, che fai ? Non sei mica un pesce ? E lui, a nuotare sempre più lontano. Alla povera madre veniva il torcibudella, a furia di gridare. Un giorno, la fece gridare tanto che la poveretta, quando non ne poté più di gridare, perse la pazienza ed esclamò: - Cola ! Che tu possa diventare un pesce ! Source : Italo I. Calvino, Contes italiens, traduit de l'italien par Nino Frank, éd. bilingue Folio. E' MÒND L È BÈLL E' mònd l'è bèll: nu bsògna aviléis mai, e' basta un fúrminènt a zènd e' fug o i t'vén a déi che a qua s'al nòsti spiagi u s'è arénè stanòta una baléna. E' mònd l'è grand ch'u n spò gnénca pènsè: un bastiment te mèr l'è un pizòun biènc e' tèra e' tèra ch'u n i sta niséun e u s vaid dal gran pidèdi d'animeli. Il mondo è bello. Il mondo.è bello, è proprio bello il mondo, basta un fiammifero per accendere un fuoco oppure ti raccontano che sulla nostra spiaggia stanotte si è arenata una balena. Il mondo e tanto grande che non lo puoi immaginare: una nave nel mare è come un piccione bianco poi ci sono terre e terre disabitate altre soltanto con le grandi orme di animali. *** Millest tekkis kultuur? See on küsimus, mida tavapäraselt esitatakse antropoloogidele voi arheoloogidele. Meie päevil on aga bioloogidki ütelnud kõva sõna sekka. Üheks selliseks «sõnaks» on California Los Angelese Ülikooli füsioloogiaprofessori Jared Diamondi hiljuti ilmunud teos «Guns, Germs and Steel: The Fate of Human Societies» («Tulirelvad, pisikud ja teras: inimühiskondade saatus»). See ei püüa otse lahendada küsimust kultuuri algeist (geenid voi omandatud oskused?), kuid pakub seletuse lääne kultuuri erakordsele elujõule võrreldes loodusrahvaste sotsiaalstruktuuridega. Läänlased, ütleb Diamond, on edestanud kõiki teisi kultuure seetõttu, et on osanud taltsutada suurima valiku loomi. Kummaliselt ühtib see hüpotees suurelt jaolt vanakreeka müüdiga Prometheusest, kes sai kultuuri esiisaks seeläbi, et kinkis inimsoole tule. llmar Mikever, LUUP • 49, # 19, 15. Sept. 1997. **** Egun bate(a)n eguraldia ikaragarri txarra zegoen, eta ardik zebiltzean mendi(a)n Putteri alde(r)a jo(a)n da, eta sartu zian egu(r)aldi ikaragarri txarra turmoia eta tximiste, eta ardik ejarri beharra zegoan jezteko iluntze(a)n jo(a)n netuan (ninduan) na(g)usia eta biok, eta na(g)usik esan zi(r)an, bueno... Ardik txabolar(ra) ekarri behar dira alden [aldan] askarrena, eta eguraldi txarra zetorrek, eta jo(a)n nituan (ninduen [ninduan]) ni Putteri(r)a, eta alako bate(a)n jozian [jozuen] turmoi bat ikaragarria, eta... Source : Joxe, ancien berger, commune d'Ataun, enq. JLL. ***** Catalan [Extraits de Joan Veny, 1987: Els parlars catalans, ed. Moll, Palma de Mallorca, pp. 177-194.Parabole de l'enfant prodigue] CS = Catalan Standard ; CR = Catalan Roussillonnais - Sant Cebria de Rosselló (Rosselló), trad. Lluis Creixell. CA = Catalan d'Algueres (Sardaigne), trad. Mn. Josep Sanna. CS : Un home només tenia dos fills. CR : Un home tenia fora dus fills. CA : Un homa taniva sol dos fils. Un homme avait deux fils CS : El més jove va dir al seu pare: CR : El més jube ba dire al seu (a sun) pare: CA : Lu més jova diu al sou para: Le plus jeune dit à son père SLFC1-2 Examen/partiel. SLFC1-2, Jean L. Léonard, Ilpga, Paris III, automne 2000. Question unique : Commentez le texte suivant en analysant la théorie de la différence linguistique implicite (càd. sous-jacente) : langue versus dialecte et patois. Quels éléments de ce discours peuvent être jugés vrais, et lesquels peuvent être jugés faux ? Argumentez, illustrez par des exemples, et ne sortez pas du sujet (pas de "par cœur" : c'est une analyse et une réflexion personnelle sur la base de vos connaissances de sociolinguistique qui vous est demandée). Les Indiens parlaient espagnol . Nous nous comprenions très bien parce que les trois-quart des marins parlaient assez bien l'espagnol et l'anglais . Puis nous avions des gars, des officiers avec nous, en général souvent, qui comprenaient complètement l'espagnol et l'anglais. Mais ils ont des dialectes ! Ils ont du patois! Ils ont du patois , c'est des "dialectes " qu'ils les appellent . Nous, nous disons du patois , mais c'est pas vraiment le mot. Chaque clan, de l'Indien américain, de l'Indien canadien à l'Indien du Venezuela, à l'Indien de la Bolivie; l'Indien de n'importe où ne parlera pas la même langue. Tout là-bas est parlé en espagnol , enfin pas en Amérique en haut bien sûr, mais dans le sud et le central . Ils ont leur dialecte à eux, comme nous avons le français dans toute la France, et puis nous avons notre patois dans l'île . L'Indien a son espagnol, il parle couramment l'espagnol, mais il parle le dialecte . Chaque grande tribu a son patois à elle, j'appellerai ça un patois comme chez nous, que d'autres ne comprennent pas et que l'espagnol ne comprend pas . Oh, c'est des petits rigolos, hein ! Ils sont comme nous, ce sont des petits rigolos ! Tiens, quand tu veux parler vite devant un estivant ici , il comprend pas. C'est un dialecte , le patois si tu veux aller par là, enfin moi je dis ça parce ce que je connais rien aux langues, c'est comme un dialecte . En Vendée, y en a plusieurs qui sont pas les mêmes, que les autres ne comprennent pas . Avec nous, ils parlaient en espagnol, alors c'était pas trop méchant . Mais ils aimaient pas dire beaucoup . C'est des choses plus ou moins utiles qu'ils nous répondaient . Mais ce que nous voulions savoir, le fond, nous voulions en savoir davantage sur eux, sur leurs familles, mais ils ne parlaient pas . Ils rigolaient . Le sourire empêche la réponse, je crois . Tu sais quand tu veux pas répondre, tu rigoles . Alors nous posions plusieurs fois la question, puis par politesse après ça, nous arrêtions, nous abandonnions . Nous disions: " c'est pas la peine ! " Ils rigolaient, ils se foutaient de nous . Hahahahaha !!! *Les indiens parliant espagnol. Nous, i les cumpreniuns très bén parce que les troé carts do marins parliant assez bén l'espagnol et l'angllàes. I aviuns do gars avec nous, dos officiers, qui cumprniant cumplletement l'espagnol et l'angllàes. Més l'avant do dialectes ! L'avant do patoés ! L'avant do patoés! çh 'ét do dialectes, que l'appelant. Nous, i disuns do patoé, mes çh'ét poét vrément le mot. Chaque cllan, l'indien américain, l'indien do Venezuela, l'indien de la Bolivie, l'indien de n'importe avour parlerat poét la màeme langue. Tot, là-bas, ét parlàe en espagnol, enfin pas en Amérique, en hàot bé sûr, més dans le sud et dans le central. L'avant lutre dialecte à entreux, comme i avuns le françàe dans tote la France, et i avuns noutre patoé dans l'île. L'indien a sén espagnol, le parle courament l'espagnol, més le parle le dialecte. Chaque grande tribu a sun patoé à làe ; i appelleré çhéu un patoé comme chez nous, que d'àotres cumprnant poét et que l'espagnol cumprend poét. Oh, çh'ét do petits rigolos ! Le sunt coume nous, çh'ét do petits rigolos ! Quand te véus parler vite devant in estivant içhi, le cumprend poét : çh 'ét in dialecte, le patoé, si te veux alàe por là, enfin, moé i dis çhéu parce qu'i counoé rén ous langues : çh'ét coume in dialecte. En Vendàe y en at plusieurs qui sunt poét les màemes, que les àotres cumprnant poét (...). Source de ce texte : enquête enregistrée au magnétophone en 1983 (et traduite du poitevin) auprès d'un ancien marin de commerce au long cours, âgé de 52 ans, La Guérinière, île de Noirmoutier, Vendée. Ce que vous aurez au prochain partiel (entre autres...) : Commentez en 10 lignes maximum la formule de Ferguson (1964) du profil sociolinguistique de l'Espagne d'avant la transition démocratique de 1975-81 : 5L = 2Lmaj(S-o, S-g) + 1Lmin(Vg) + 2L (i)-e (C-r, S-m) Proposez une autre formule rendant compte de la situation en 2000 pour le même pays. Sociolinguistique, JL. Léonard, Ilpga. Profil sociolinguistique ou situation sociolinguistique, selon Ferguson, Fishman, Das Gupta, Stewart, etc. Profil sociolinguistique = description synthétique de la situation démographique, politique, socioéconomique et culturelle d'une langue ou d'un ensemble de langues au sein d'un pays ou d'une région donnée. Cette description se base sur des indices et une classification/taxinomie (cf. critères ci-dessous Lmaj./min/, typologie de Stewart...). Lmaj. = Langue majeure (de dimension majeure) : 1. Est parlée comme langue maternelle par plus de 25% de la population ou par au moins un million de personnes. 2. Es langue officielle d'un pays ou dans un pays. 3. Est utilisée comme langue de l'instruction dans les écoles, les collèges et les lycées pour au moins 50% des inscrits dans l'enseignement secondaire. Lmin. = Langue mineure (de dimension mineure/moindre) : 1. Est parlée comme langue maternelle par moins de 25% de la population et au moins 5% de la population, ou plus de 100 000 personnes. 2. Est utilisée comme langue d'instruction dans l'enseignement au-delà des premières années d'école primaire. Langue de statut spécifique 1. Est utilisée à des fins religieuses 2. Est utilisée à des fins littéraires 3. Est enseignée comme une matière parmi d'autres dans l'enseignement secondaire 4. Est utilisée comme Lingua Franca dans le pays 5. Est utilisée comme langue majeure seulement dans une partie de la société ou dans une classe d'âge spécifique (suédois en Finlande, japonais à Taiwan). Typologie de Stewart (1962) : - Langue Vernaculaire (V) = langue maternelle non standard d'une communauté linguistique - Langue Standard (S) = une langue vernaculaire qui a été standardisée/normalisée - Langue Classique (C) = Une langue standard qui a cessé d'être parlée - Pidgin (P) = une langue hybride ou mixte qui n'est langue maternelle pour personne et qui apparaît dans des circonstrances spécifiques (contact, commerce...) - Créole (K) = un pidgin qui est devenu langue maternelle d'une communauté. Variables socioculturelles et politiques : - g : langue de groupe, langue d'une communauté spécifique : est utilisée pour communiquer dans une communauté en particulier - o : langue officielle : utilisée à des fins officielles : son usage peut être délimité et/ou protégé par des lois ou ne pas l'être : est utilisée de manière officielle dans l'enseignement et dans l'armée. - f : Lingua Franca au sein d'une nation/d'un pays - e : langue utilisée dans le système éducatif au-delà de l'école primaire - r : langue utilisée à des fins religieuses - i : langue internationale utilisée pour communiquer entre différentes nations - m : langue enseignée comme matière parmi d'autres dans les écoles. [Source : Stewart, William, 1962 : "An outline of linguistic typology for describing multilingualism", in Rice, Frank A. (ed.) Study of the role of second languages in Asia, Africa, and Latin America, Washington, DC., Center for Applied Linguistics, 15-25. D'après Lastra, Yolanda, 1992 : Sociolingüistica para hispanoamericanos ; una introduccion, El Colegio de México, 33-37.] Ex : Espagne d'avant 1975 : 5L = 2Lmaj(S-o, S-g) + 1Lmin(V-g) + 2L (i)-e (C-r, S-m) 5L = 2Lmaj(S-o, S-g) + 1Lmin(V-g) + 2Le-s-p(C-r, S-m) | | | | | esp. catalan basque latin français Espagne en 2000 : 7L =2Lmaj(S-o, S-g) + 3Lmin(V-g) + 2L i-e (S-m) Sociolinguistique, JL. Léonard, Ilpga. Cadre général pour l'analyse des interférences. Questions fondamentales. Facteurs extralinguistiques liés à l'individu : 1) Facilité d'expression d'un individu dans une langue donnée (performance linguistique) et capacité de distinguer les deux langues (autonomie) 2) Degré de connaissance des langues coexistant dans son répertoire (compétence linguistique) 3) Spécialisation de l'usage de chaque langue selon les thèmes/contenus discursifs ou de parole et les interlocuteurs 4) Le processus d'apprentissage de chaque langue 5) Les attitudes envers chaque langue : stéréotypées ou idiosyncrasiques. Facteurs extralinguistiques liés au groupe : 6) Taille des groupes et différenciation interne. Connaissance des langues employées par les différents sous-groupes 7) comportement du groupe concernant les cinq premiers facteurs individuels : 1) performance, 2) compétence, 3) distribution thématique et pragmatique des langues, 4) processus d'aquisition et 5) attitudes psychosociales 8) Prestige et statut "élevé" ou "bas" de chaque langue ; langues indigènes, langues de migrants, langues officielles : champ de distribution fonctionnelle de chaque langue 9) Attitudes envers les cultures des groupes et sous-groupes 10) Attitudes envers le bilinguisme (doctrine officielle et/ou implicite du bilinguisme) 11) Tolérance envers les mélanges/l'interférence et l'hybridation 12) Relations entre le groupe bilingue/multilingue et chacune des deux/multiples communautés qui parlent une ou des langues en coexistence territoriale ou nationale. Variétés Haute et Basse Exemple [basque : Fce Espagne] [poitevin] - Ordres à des serviteurs ou à des subordonnés - Lettres dans la correspondance privée - Lettres dans la correspondance professionnelle - Discours au parlement, discours politique - Cours à l'école primaire - Cours à l'école secondaire - Cours à l'université - Conversation avec des amis ou parents, avec l'entourage proche - Conversation avec des collègues - Communication avec des employés et fonctionnaires - Communication avec le prêtre ou équivalent - Sermon à l'église ou à la mosquée - Informations à la radio et à la télévision - Langue de la presse nationale - Langue de la presse locale ou régionale - Langue scientifique et technique (juridique, ingénierie) - Sous-titre d'une illustration - Sous-titre d'une caricature politique - Poésie - Littérature folklorique. [D'après Lastra, Yolanda, 1992 : Sociolingüistica para hispanoamericanos ; una introduccion, El Colegio de México, 172-174 et 218-219.] Matrice typologique : statut, corpus et vitalité d'une langue poitevin a) Echanges suprarégionaux b) Morcellement linguistique c) Bilinguisme inégalitaire/exog. d) Diglossie/endog. e) Dévalorisation lge vernaculaire f) Population rurale, secteur I g) Population ouvrière, secteur II h) Vitalité (générations montantes) i) Obsolescence (gén. descendantes) tojolabal live j) Politique linguistique/plan. L k) Graphie normalisée/Orthgr . l) Langue secrète m) Fonction démarcative n) Fonction symbiotique o) Pratique de l'écrit, alphabétis. p) Alternance codique q) Radicalisme ethnolinguistique r) Radicalisme politique