bulletin 36 - Les Amis de Juçaral
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bulletin 36 - Les Amis de Juçaral
Lebulletin Les Amis Juçaral de N°36 Bulletin d’information des adhérents de l’association “Les Amis de2005 Juçaral” Janvier octobre 2005 ÉDITORIAL L ’été 2005 aura été riche en voyages ! Jugez plutôt : Christian et Jacqueline Roger (et leurs enfants), Alain et Marie-Anne Martel (et Ricardo), Roger Guilloux et enfin Clarisse Bellamy ont rendu visite à Juçaral. Ils nous livrent chacun leurs impressions de voyage, Roger s’attardant plus sur des aspects plus formels concernant notre partenariat avec le centre social. Mais la vie de l’association, ce n’est pas seulement les voyages sous le soleil des Tropiques ! Nous reviendrons en photos sur les différentes tâches nécessaires au bon déroulement de notre activité. Enfin, la traditionnelle revue de presse vous permettra de vous tenir au courant de l’actualité brésilienne. Bonne lecture ! l SOMMAIRE Carnets de voyage ............. p.1-3 Rencontres .......................... p. 4 L’autre Brésil ......................... p.6 Brèves .................................. p.7 CARNETS DE VOYAGE Les monitrices sont un maillon essentiel dans l’activité du Centre Social. Alain et MarieAnne sont allés à la rencontre de deux d’entre elles. Leur témoignage nous permet de mieux connaître la réalité de Juçaral. Danieli Gomes (à gauche) et Maria José Baretto (à droite) PORTRAIT DE FEMMES Alain et Marie-Anne Martel Maria José Baretto et Danieli Gomes. travaillent toutes les deux au centre social. Le temps d’un interview, elles ont accepté très gentiment de retracer le chemin qui les a conduites à ce travail. Maria José a 22 ans, elle habite à l’entrée de Juçaral avec sa maman. Elle a fini son 1er degré ici, puis elle a pris des cours d’horticulture et jardinait dans le potager du Centre Social. Branca lui a demandé si elle aimerait travailler avec les enfants. Elle lui a aussi expliqué le fonctionnement de la crèche et le salaire équivalent à sa fonction. Maria José a accepté et voici maintenant quatre ans qu’elle est ici. Elle gagne actuellement 219 réais (80 g environ). Elle a terminé l’Ecole Normale l’année dernière et a suivi une formation sur la petite enfance. Elle a envoyé son rapport de stage mais n’a pas encore son diplôme. Elle sait que le fait de rester ici n’assure pas son avenir, car le salaire est insuffisant mais bien qu’elle ait eu d’autres propositions équivalentes, elle préfère encore travailler à la crèche. (suite p.2) Agenda ................................ p. 8 Association soutenant le village de Juçaral - Brésil 15, rue Sophie-Michel - 35700 RENNES - Tél : 02 99 36 55 55 [email protected] - www.lesamisdejucaral.org Echos de Juçaral CARNET DE VOYAGE La trajectoire de Danieli est similaire. Elle est venue travailler ici par l’intermédiaire de Branca : elle adore ce qu’elle fait. Elle considère ce travail très important pour elle. Elle est très amie avec Maria José et elle va à Vittoria pour passer le diplôme de l’Ecole Normale. Toutes deux considèrent un peu ce travail comme du bénévolat. Elles ont conscience de l’importance du centre social dans leur village. Elles aimeraient aller à la faculté pour devenir professeur de portugais. Mais la faculté est payante et elles n’ont pour l’instant pas suffisamment d’argent pour y entrer. DOUZE ANS APRÈS Christian et Jacqueline ROGER 1993 – 2005 : 12 ans se sont écoulés entre nos deux séjours à Juçaral. L’occasion de faire le point sur l’évolution constatée. La pluie a précédé notre arrivée à Juçaral. Les 7 km de piste étaient plutôt bien glissants avec des ornières. Mais rien comparé au mois d’août 2000. Puis ce sont les premiers (SUITE) regards sur le village, les premières impressions. Beaucoup de maisons se sont construites dans la même architecture, maisons basses en terre, petites ouvertures et toit de tuiles. La place centrale est restée la même, avec la télévision au centre. En 1993, elle était presque l’unique télévision à Juçaral. À notre descente de voiture, odeurs, bruits et paysages s’emparent de nous et participent à notre réintégration dans ce milieu devenu quelque part familier. Huit jours où se mêlent une affection profonde et sensible. Hier Colette, maintenant Branca Colette n’a guère changé, toujours aussi dynamique et vive, poursuivant son action d’aide aux jeunes en difficulté, au travers de la communauté de «l’Arche de Noë». Colette a toujours voulu être au plus près des pauvres et surtout vivre comme eux. Ses yeux étincellent tant elle est dans son élément quand elle en parle. Réaliser pleinement ses idéaux c’est bien ce que Colette a fait en quittant la congrégation à laquelle elle appartenait, depuis déjà de nombreuses années. Avec Padre Carlos, Colette est à l’origine de la crèche et de l’école maternelle de Juçaral. Aujourd’hui Branca a pris le relais soulageant ainsi Colette et poursuivant son œuvre. Branca est une fonceuse qui connaît bien son pays, « le Brésil », ses lois et ses règlements. Elle apporte un dynamisme, une fougue consacrant beaucoup de temps et n’hésitant pas à se déplacer quand il le faut., alliant ainsi sa vie familiale et professionnelle, ce qui ne doit pas être facile tous les jours, car elle est seule avec ses 4 enfants. Crèche et école maternelle continuent de bien fonctionner. Lors d’une réunion hebdomadaire avec Branca, les monitrices font le point et définissent les actions à mener : hygiène, santé, éveil, préparation à l’entrée à l’école municipale dès l’âge de 6 ans, cours de soutien scolaire pour les plus grands font toujours partie de leur travail. Aujourd’hui entre la crèche et l’école maternelle ce sont plus de 250 enfants qui y sont scolarisés. À l’école municipale, il y a presque 1000 élèves. Juçaral s’est beaucoup peuplé en enfants. Beaucoup de filles âgées de 16 – 17 ans sont enceintes et il y a encore beaucoup de familles nombreuses. Malgré la présence de la contraception, il y a encore beaucoup à faire du côté de l’information, notamment dans les écoles et auprès des mères de famille pour qu’elles puissent en parler avec leurs enfants sereinement et sans tabous. Le sitio et... chaîne hifi Actuellement le sitio de la crèche est entretenu par 3 familles sur les 27 qui ont des enfants à la crèche. C’est trop peu. Branca s‘efforce de faire prendre conscience aux familles de l’importance de participer à cette action. Les mentalités évoluent toujours très lentement. Et c’est tellement plus facile de profiter sans participer, ni adhérer au fonctionnement. La société de consommation brésilienne n’a pas oublié Juçaral. C’est ainsi que des petites maisons d’apparence pauvres sont équipées d’une télévision, souvent d’une chaîne hi-fi, d’un téléphone fixe voire d’un portable. Quand au confort ménager il reste encore très précaire. Sans doute, n’est ce pas une priorité ? Juçaral en plein changement Ruropolis, quartier très pauvre de Juçaral, a bien évolué grâce aux aides de la Préfecture et à la présence de l’ADJAC. Les petites maisons se sont embellies, certaines rues ont été cimentées, l’électricité est présente partout. De la pauvreté à la misère il n’y a qu’un pas. Le processus bien établi devient banal dans notre monde. La survie alimentaire est aussi bien présente dans certaines familles de Juçaral. Cette réalité concrète et vivante nous interpelle toujours, car les Juçaral est situé dans une région très vallonnée Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 2 Les Amis de Juçaral Echos de Juçaral enjeux concernent chaque être humain. Le programme « FOME ZERO» du Président LULA est fondamental. La redistribution des terres également, malgré l’opposition des grands propriétaires terriens. La terre rouge de Juçaral peut nourrir toutes les familles du village. Il suffirait que les grands producteurs de canne à sucre laissent quelques hectares. Cela permettrait aux familles de produire leurs légumes, élever quelques animaux sans avoir à les acheter, consacrant ainsi plus d’argent à l’éducation des enfants qui devient très coûteuse lorsqu’ils quittent l’école municipale. L’histoire est encore trop récente, pour présager du résultat du gouvernement brésilien en ce domaine. La crèche et l’école maternelle ont un impact considérable. Les habitants y tiennent beaucoup. L’accueil, la chaleur des contacts dans la rue, les sourires font que pour Juçaral notre action depuis plus de 20 ans est devenue leur quotidien. À leur façon ils s’investissent dans le fonctionnement de ces 2 structures. Ils savent en parler et défendre « leur et notre » action auprès des autorités locales, ainsi qu’auprès de la municipalité de Cabo. La solidarité dénuée de tout enjeu financier n’a que très peu de place dans notre monde capitaliste. La richesse des contacts humains et l’échange ne se chiffrent pas en argent. Merci Colette et merci Padre Carlos d’avoir eu cette idée avant nous et d’avoir su la partager avec nous. BEAUCOUP D’ENFANTS ! Clarisse Bellamy Clarisse Bellamy a passé dix jours à Juçaral, l’été dernier ; voici ses impressions. Un accueil festif Il y a beaucoup d’enfants ! Voila presque une décennie que je prévoyais ce voyage à Juçaral. À l’origine, pour y apporter mon Les Amis de Juçaral aide, mais cette idée ne s’est jamais concrétisée. J’ai décidé d’entreprendre un voyage au Brésil, de presque six semaines comme « touriste « ; c’est avec Lénice que je voulais me rendre pour la première fois à Juçaral. L’arrivée en terre brésilienne a été festive : un comité d’accueil composé de Colette, Tony, Branca et Damiaõ nous attendait. Sur fond de crainte d’être attaqué en chemin, nous avons rejoint Juçaral sur les neuf kilomètres de piste, parmi les champs de canne à sucre. C’était incroyable ! Je ne réalisais pas encore que j’étais au Brésil ! Un cruel manque de moyens... Durant ces dix jours à Juçaral, j’ai été hébergée chez Dorinha. Je crois que jamais quelqu’un depuis ma maman n’a été autant à mes petits soins ! Et Dorinha aime raconter et parler du Brésil et de Juçaral. Puis j’ai découvert le village, les gens. Comme dans la plupart des pays « du Sud », les gens vivent dehors ; à mon avis, pour deux raisons ; la première, il fait beau ; la deuxième, beaucoup de personnes n’ont pas grand chose chez eux, alors ils vivent à l’extérieur. Juçaral est un village pauvre. Il m’arrivait souvent d’entr’apercevoir l’intérieur des maisons ou même d’y entrer : à part une table et quelques chaises, il n’y a rien d’autre. Mais à la différence des favelas de grandes villes comme Récife, les gens ont malgré tout de quoi manger ; et il n’y a pas à Juçaral cette violence omniprésente. J’aimais me balader dans le village et passer du temps avec les enfants. C’est l’un des aspects qui m’a le plus marqué : il y a beaucoup d’enfants. Malheureusement, il y aussi de très jeunes mères, qui, au lieu d’être scolarisées, élèvent des enfants…Sans entrer dans un débat de société, à ce niveau il faudrait faire changer les choses… J’ai pu aller avec Dorinha visiter le collège et intervenir en classe. Le manque de moyens dans cette école est assez ahurissant : les murs tombent en ruine, il pleut en classe les jours de pluie à cause des tuiles manquantes sur le toit ; mais cela ne semble déranger ni les élèves ni les profs habitués à ces scènes. Peu de livres, et peut-être une seule photocopieuse, et je n’en suis pas sûre…La priorité n’est de toute évidence pas donnée à l’enseignement… Pour la crèche et la petite école, c’est tout autre : un cadre très agréable et une réelle atmosphère de « scolarisation «. J’avais pu imaginer les lieux grâce à des photos. La réalité est surprenante, cela exige du travail pour garder propres ces endroits tellement humides. On peut féliciter Branca qui ne lésine pas à la tâche ! Un superbe séjour Colette, c’est un mythe. Hébergeant des jeunes, elle leur permet de suivre une scolarité et d’avoir un regard différent sur la société. J’ai un immense respect pour ce qu’elle fait. Elle est encore plus que touchante quand elle s’exprime dans sa propre langue : mélange constant de français et de portugais . Par exemple : “ tu percebe, il faut vraiment l’ajuder ce petit ”. Traduction : “ tu comprends, il faut vraiment l’aider ce petit ”… J’ai passé dix jours superbes à Juçaral. On rencontre toujours quelqu’un avec qui on peut discuter, les enfants viennent spontanément nous voir. On se sent bien à Juçaral ! Clarisse et un futur moniteur de crèche, qui sait ? 3 Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 Echos de Juçaral RENCONTRES Roger Guilloux a profité de ses vacances au Brésil pour rencontrer les différents interlocuteurs de notre association. Voici quelques extraits du compte rendu de sa visite, en deux parties : le Centre Social, que notre association soutient, et l’ADJAC, à qui nous apportons une aide ponctuelle. le Centre Social est animé par une association et des réunions de bureau ont lieu régulièrement LE CENTRE SOCIAL La convention avec la municipalité être signée avant la fin de l’année. Le texte de cette convention sera publié dans notre prochain bulletin et mis sur notre site Internet dès qu’il aura été signé. La convention entre le Centre et la municipalité a été signée le 1er février 2005. La contribution de la municipalité est exclusivement destinée à faire face aux besoins de la crèche et de la petite école. Le Centre recevra la somme de 90.000 reais qui seront versés en 11 mensualités de 8.190 reais. En fait, la première mensualité est arrivée en juin, les deux suivantes ont été versées en juillet. Le travail des monitrices avec les parents Le projet de convention avec le Centre Social Quant aux autres actions, les monitrices éducatrices constatent le peu d’intérêt qu’elles suscitent. Aussi vont-elles changer de stratégie : au lieu de s’adresser au plus grand nombre - ce qui ne veut pas dire grand chose - elles vont essayer de repérer les parents les plus motivés et les plus dynamiques pour monter des actions avec eux en espérant que ces actions – qui doivent aboutir puisque choisies par ces parents – pourront avoir un effet d’entraînement visà-vis des autres. Lors de notre assemblée générale de 2003, nous avions défini une nouvelle conception de notre action qui avait pour objectif de sortir d’un rapport d’assistanat pour aller vers une relation de partenariat. Dans le texte que nous avions mis en annexe à nos statuts, nous indiquions que cette nouvelle conception de notre action nous rendait coresponsables de l’usage qui était fait des moyens que nous mettons à la disposition du Centre Social. Ceci nous a conduit à faire une proposition de convention visant à formaliser notre relation au Centre Social. J’ai présenté ce projet aux membres de la direction qui l’ont trouvé tout à fait satisfaisant. Branca s’est proposée de donner une forme plus précise à la clause concernant le renouvellement de cette convention. Il semble donc raisonnable de penser que cette convention pourra Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 4 Ce travail semble avoir produit des résultats tangibles au niveau de l’hygiène et de l’alimentation des enfants, dans la mesure où les monitrices constatent que les enfants qu’elles récupèrent le lundi matin sont beaucoup plus rarement sujets à des diarrhées et à d’autres problèmes de ce type. Le procès concernant les travaux d’installation de lignes de haute tension Des travaux d’installation de lignes de haute et basse tension avaient été effectués en 2003 avec l’aide d’un apport financier de notre association d’un montant de 1500 euros, autant de la section parisienne et de Domi- nique Mercier (soit 4500 i). L’une des entreprises sous-traitantes a poursuivi le Centre en justice pour un soi-disant non paiement des travaux réalisés. Les pièces réunies pour le procès en première instance, et auxquelles j’ai eu accès, montrent clairement que cette demande n’est pas fondée. L’avocat qui représente le Centre social estime que cette entreprise devrait être déboutée lors du jugement en deuxième instance. ADJAC L’ADJAC est une association qui s’est créée à Juçaral en 2001. Elle a mené à bien des projets dans le domaine du logement et de l’assistance aux futures mamans. Christophe Marquer avait eu l’occasion de rencontrer la présidente, Presciliana, à plusieurs reprises. Elle nous avait sollicité pour une aide ponctuelle qui servirait à la construction d’une salle informatique. Cette salle serait une extension du siège où se déroulent actuellement les autres activités de cette association. L’Université Fédérale Rurale du Pernambouc, où travaille Presciliana, a réalisé les plans et a fait une évaluation du coût. Celui-ci est estimé à 17.000 reais soit environ 6.000 euros au taux de change de septembre 05. La présidente est en contact avec d’éventuels partenaires susceptibles d’apporter leur concours au financement de cette construction (le “ Tribunal solidario ” a déjà donné une réponse positive) et elle Les Amis de Juçaral Echos de Juçaral espère également une aide de la part de l’UFRPe et elle compte également sur notre association. J’ai confirmé à Presciliana notre intention de participer à ce projet à hauteur de 500 euros. Comme je l’ai indiqué à Presciliana et aux personnes qui seront chargées de ces cours, si le projet de construction avance, le contenu du projet mérite d’être approfondi. L’apprentissage ne doit pas seulement porter sur le maniement d’un ordinateur, il doit aussi incorporer l’usage d’Internet, ce qui n’est pas encore le cas. D’autre part, le projet doit également inclure, la création dans un espace plus central, d’une sorte de cyber-café comme il en existe un peu partout et notamment à Vittoria (ville voisine où les jeunes de Juçaral vont au lycée) comme j’ai pu le constater. En effet à quoi servirait la mise en place d’une compétence en informatique si personne n’avait, par la suite, la possibilité de la réutiliser faute d’avoir accès à un ordinateur ! Ce cyber-café serait autofinancé. Comme j’ai pu le constater à Vittoria, la demande, notamment de la part des jeunes collégiens et lycéens est grande et le prix très attractif (un real / heure). Ce public existe à Juçaral comme me l’ont confirmé les moniteurs : il y avait 80 inscrits pour les cours du premier semestre 2005 et la liste d’attente pour le second est déjà grande. Ma proposition a été bien reçue par les moniteurs qui estiment que les lycéens qui suivent actuellement des cours à Vitoria seront très demandeurs de ce type de service. COLETTE J’ai rencontré Colette à plusieurs reprises et nous avons eu une longue discussion sur ce secteur du Centre qu’elle dirige, l’Arche de Noé. Elle est préoccupée par l’avenir de sa petite communauté, qui, reconnaît-elle, ne pourra sans doute pas continuer à fonctionner quand elle ne sera plus en mesure de la PETITES MAINS ? Ou quand chacun met la main à la pâte... C’est ça l’esprit associatif ! Et dire qu’il y en a qui pensent que ça se fait tout seul tout ça ! Le dernier bulletin a été envoyé grâce aux petites mains de Luana et de sa cousine Maud : sortie des étiquettes et collage sur les bandes, pliage des bulletins, collage des bandes postales et zou, c’est posté ! Un autre exemple : mi-septembre, une bien joyeuse troupe de retraités s’est retrouvée à la Haute Fosse pour préparer les bouteilles qui seront bientôt remplies de jus de pomme. Et, croyez-nous, ce n’est pas un boulot facile celui qui consiste à enlever toutes ces saletés d’étiquettes et autres collerettes à champagne qui collent de partout et qui ne font rien qu’à pas vouloir se détacher ! À la fin de la journée, 6000 bouteilles au tableau ! Total respect ! Comme quoi, petites mains, grand coup de main ! Luana (à gauche) et Maud ont assuré l’envoi du dernier bulletin Les Amis de Juçaral Visiblement, gratter rend le retraité heureux ! 5 Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 Vie de l’association CHANTIERS D’OCTOBRE C’est un peu comme pour les «petites mains»... La vie de l’association est rythmée par de multiples activités. La plus connue est bien sûr le jus de pomme, mais, ce n’est pas la seule... La preuve ! Le samedi 8 octobre à La Haute Fosse, la journée n’a pas suffi pour faire 1800 pots de gelée : il faut dire que la mise en route du chantier a pris plus de temps que prévu... Le samedi 15 plus de vingt personnes ont lavé 13000 bouteilles aux Celliers de La Rance à Pleudihen (Côtes d’Armor). La coopérative met gracieusement son atelier de lavage à notre disposition et trois salariés travaillent aussi pour l’association : Renée, Robert et Jean-Paul. Sympa, quoi, très sympa, même ! Après le travail, les participants ont bénéficié d’une visite commentée de l’usine : nous avons suivi le circuit des pommes depuis le tas jusqu’au jus et au marc. La fejoada a été appréciée : notre photo en dit plus qu’un long discours. D’ailleurs, il paraît qu’il y en a qui ne viennent que pour cela !!! À la fin, c’est comme dans Astérix : ça se termine toujours par un banquet ! L’AUTRE BRÉSIL Quelques extraits... CURITIBA, VILLE ÉCOLO DU FUTUR Espaces verts, recyclage des déchets, enseignement gratuit pour les plus pauvres… Curitiba, la capitale du Parana est devenue une référence internationale en matière d’urbanisme. Curitiba dispose de 52 m2 d’espaces verts par habitant. Le taux de chômage ne dépasse pas 8% de la population active, l’un des taux les plus faibles du Brésil (France 10%). La ville est devenue une destination touristique, parce qu’elle a été pensée pour ses habitants. L’Université de l’environnement est une véritable « usine » de projets d’économie durable et de protection de l’environnement. Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 6 U NE MARE À CANARDS, UN POTAGER « Le potager nous fournit toute la nourriture dont nous avons besoin. Ma femme se rend en ville toutes les semaines pour vendre ses légumes et ses fruits. Nous gagnons jusqu’à 350 réais (125 g) L’AUTRE BRÉSIL : « Courrier International » reproduit, en français des articles parus dans la presse étrangère ; le 7 juillet, il a publié un dossier sur des initiatives solidaires au Brésil. La vérification des bouteilles à la sortie de la machine exige une grande attention par semaine », raconte José Cardoso da Silva. Cet agriculteur et son épouse vivent à Cruz de Espirito Santo, à 40 km de Joao Pessoa, la capitale du Paraiba. Sur dix hectares, il cultive salade, coriandre, choux, quiabo, maïs, haricots noirs… Dans un réservoir d’eau, au centre du potager, il élève canards et poissons. Cette production a été mise en place grâce à l’Agencia Mandala de Desenvolvimento (agence de développement), ONG implantée à Joao Pessoa. Un système d’irrigation peu coûteux facilite les cultures vivrières. LES COOPÉRATIVES LE FORUM SOCIAL ONT TRAVAILLÉ POUR À Porto Alegre, en janvier 2005, les 155000 participants du Forum Social mondial ont reçu un sac en coton. Il a été confectionné par plus de 500 ouvriers de 35 entreprises coopératives des Etats du Parana, Santa Catarina et Rio Grande do Sul. Le fil de coton a été fabriqué par une coopérative de Nova Odessa (Sao Paulo). Puis la Copertextil l’a transformé en 15000 mètres de tissus. Les couturières et sérigra- Les Amis de Juçaral Mieux connaître le Brésil phes du Sud en ont fait des sacs. Outre la confection des sacs, plusieurs coopératives ont été chargées du ravitaillement, du nettoyage, de la construction des cabines pour les interprètes. Ces groupes ont utilisé plus de deux millions de réais (659 000 g) sur un budget global de 14 millions de réais (4,6 millions d’euros). Le mouvement coopératif existe depuis longtemps au Brésil et il a gagné en crédibilité grâce au Forum Social. VEJA, LES BASKETS ÉQUITABLES Inspirée d’un modèle brésilien des années 70, la basket Veja est unique: c’est la première basket issue du commerce équitable. Veja travaille avec quatre coopératives au Brésil et paye ses matières premières 30 à 65% de plus que le prix du marché, l’argent supplémentaire permettant de financer des projets d’éducation et de santé au sein de ces coopératives. Le processus complet de fabrication de ses baskets respecte la dignité des travailleurs. De plus, Veja s’investit à 100% dans l’amélioration des conditions sociales et environnementales de fabrication de ses produits. Conçue et fabriquée au Brésil en coton bio et caoutchouc naturel, ses matières sont respectueuses de l’environnement. La toile de coton est entièrement biologique : elle n’utilise ni engrais, ni pesticide, ni OGM, quand la culture du coton utilise 25% des pesticides vendus dans le monde pour 2.5% des terres cultivées ! La semelle, quant à elle, est en caoutchouc sauvage d’Amazonie, seul endroit au monde où l’hévéa pousse à l’état sauvage. Ces matières sont souples et nobles, une garantie de qualité pour vous ! Les baskets Veja, et d’autres produits sont commercialisés par voiCE-tm, une SARL au capital de 20 000 euros ; elle vend par Internet une sélection « tendance » d’objets issus du Commerce Equitable. voiCE-tm ne produit pas, mais sélectionne les produits et les distribue. Cette société a été créée par trois femmes, issues d’horizons différents, qui souhaitent participer à la démonstration que l’économie solidaire, et plus particulièrement le Commerce équitable, sont viables économiquement. L’un des quatre modèles femme est vendu 73 g BRÈVES et s’efforce de payer un prix d’achat juste pour les produits. « Ce qui est important c’est de les C’est devenu une (bonne) habitude : des lecteurs aider à développer un de l’ombre feuillettent la presse et nous livrent accès au marché . Payer des nouvelles du Brésil glanées dans les journaux un prix juste ne suffit pas, nationaux. il faut les accompagner » Aujourd’hui Natura classée comme l’une des meilleuCOMMERCE ÉQUITABLE DEPUIS 17 ANS res 50 entreprises au monde en matière de déveCela fait 17 ans que l’entreprise brésilienne loppement durable par le programme environnede cosmétique Natura a lié des relations avec une mental des Nations Unies assure 30,9% du marché dizaine de communautés indiennes du nord du des cosmétiques au Brésil. Elle arrive en Europe pays qui lui fournissent des ingrédients pour les M. Léal, son coprésident, qui est aussi l’un des produits de beauté (huile d’andiroba, noix de Parà , hommes les plus riches du Brésil assure « qu’il n’est piprooca…) pas contre le profit mais contre certaines manières Sous le contrôle d’ONG locales, cette entreprise de le faire ». cofinance des projets coopératifs pour aider ces ( Le Monde - 13 mai 2005) communautés à se structurer. Elle travaille avec l’université d’Amazonie à la diversification des cultures afin de les rendre autonomes économiquement DES MAGAZINES SUR LE BRÉSIL L’année du Brésil en France donne lieu à la publication de dossiers dans de nombreux magazines. Nous avons remarqué, en particulier, Paris-Match, Photo, Sport : c’est une occasion de s’informer sur le Brésil avec des regards très divers. Voir photo ci-contre LULA, DE PLUS EN PLUS ISOLÉ Les accusations de corruption à l’encontre des proches du président Brésilien le touchent indi- Les Amis de Juçaral rectement. « Il a la conscience tranquille », mais semble très isolé. Les actions du gouvernement ont des effets sur le terrain : alphabétisation des adultes, aides à l’agriculture familiale, redistribution des revenus grâce à la bourse versée à 7 millions de familles (35 millions de personnes). Malheureusement, la politique économique empêche de traiter les causes profondes des inégalités sociales. Pour l’un des responsables du Mouvement des Sans Terre, « Ce n’est pas un magicien ; la réforme agraire dépend de notre mobilisation. Nous lui demandons de changer de politique économique » (Le Monde - 23 août 2005) 7 Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 Vie de l’association ADHÉSION Depuis 20 ans, avec vous, nous unissons nos efforts de soutien aux différentes activités du Centre Social de Juçaral qui accueille quotidiennement plus de 240 enfants à la crèche et à la petite école. Par votre adhésion, vous contribuez à pérenniser notre action. ADHÉSION* INDIVIDUELLE : 25 EUROS 220 ADHÉRENTS Le cap des 200 adhérents a été franchi au 15 juin dernier ! Le 30 septembre, les Amis de Juçaral comptent 220 adhérents. À signaler : de jeunes adultes, enfants des premiers adhérents cotisent à l’association et participent aux activités. En 2006, nous devrions pouvoir confirmer ce doublement du nombre d’adhérents par rapport à 2004. ADHÉSION* FAMILIALE : 40 EUROS Vous pouvez également effectuer un don de soutien du montant que vous souhaitez. Je soussigné(e) Nom Prénom Adresse Téléphone mail @ souhaite adhérer / renouveler mon adhésion à l’association «les Amis de Juçaral» ADHÉSION* INDIVIDUELLE : 25 g ADHÉSION* FAMILIALE : 40 g EFFECTUE UN DON DE : g Fait à le : / / 2005 (Signature) * L’abonnement au bulletin est compris dans le montant de l’adhésion. L’association des Amis de Juçaral est habilitée à recevoir des dons. C’est ainsi que 60% de la somme versée aux Amis de Juçaral sont déductibles de vos impôts à concurrence de 20% de votre revenu imposable. Ainsi un don de 40 g vous revient en réalité à 16 g Nous vous enverrons un justificatif fiscal. Règlement à adresser à : LES AMIS DE JUCARAL Chez Marie-Thérèse MARQUER 15, rue Sophie Michel 35700 Rennes ou Chez Marie-Hélène COSTA 15, rue Gracieuse 75005 Paris Bulletin N°36 OCTOBRE 2005 8 ANNÉE DU BRÉSIL EN FRANCE S E É ID S TI OR E Beaux Arts Plusieurs expositions sont organisées par Brasil no feminino en partenariat avec la Ville de Rennes, la Maison Internationale de Rennes et la MJC La Paillette. >24 octobre au 30 novembre 2005 : exposition d’artistes brésiliens de Rio réunis dans le collectif «Chave Mestra» : sculptures, photos et peintures. Lieu : Maison de quartier La Paillette. >31 octobre au 17 novembre 2005 : Cristina Collier : peinture «Les trois racines culturelles» Theda Mara : travaux à partir de tissus «Tissus à fleur de peau». Lieu : Maison Internationale de Rennes (7, quai Chateaubriand) >14 novembre au 04 décembre 2005 : exposition des artistes du Collectif Chave Mestra : peintures et sculptures. Lieu : Orangerie du Thabor >05 au 10 décembre 2005 : Cristina Collier et Theda Mara «Deux artistes brésiliennes à Rennes» : peintures et tissus. Lieu : Orangerie du Thabor Regards Nordestins L’exposition de photos « Regards nordestins » et un reportage avec des témoignages d’habitants des bidonvilles de Natal-Brésil, « Que vida é essa », seront présentés à partir du vendredi 28 octobre jusqu’au dimanche 6 novembre à la MJC Bréquigny ( Rennes). Le dimanche 6 novembre à 17h, vous êtes invités au vernissage, lors duquel aura lieu une projection du reportage « Que vida é essa » ...et à 18h vous pourrez continuer la soirée dans une ambiance brésilienne avec un spectacle “Samba, Sambas” dans le cadre de «Jazz à l’Ouest». Photographies et réalisation du reportage : Sandrine Landais. Proposé par l’association VIAJANDO (membre du collectif «Brésil») Les Amis de Juçaral BULLETIN DES AMIS DE JUÇARAL - Responsable de la publication : Christophe Marquer Mise en page : Manu Guillemont - Impression : Imprimerie Reuzé