bulletin 36 - Les Amis de Juçaral

Transcription

bulletin 36 - Les Amis de Juçaral
Lebulletin
Les
Amis
Juçaral
de
N°36
Bulletin d’information des adhérents de l’association “Les
Amis de2005
Juçaral”
Janvier
octobre 2005
ÉDITORIAL
L
’été
2005 aura été riche
en voyages ! Jugez plutôt :
Christian
et
Jacqueline
Roger (et leurs enfants), Alain et
Marie-Anne Martel (et Ricardo),
Roger Guilloux et enfin Clarisse
Bellamy ont rendu visite à Juçaral. Ils nous livrent chacun leurs
impressions de voyage, Roger
s’attardant plus sur des aspects
plus formels concernant notre
partenariat avec le centre social.
Mais la vie de l’association, ce n’est
pas seulement les voyages sous le
soleil des Tropiques ! Nous reviendrons en photos sur les différentes
tâches nécessaires au bon déroulement de notre activité. Enfin,
la traditionnelle revue de presse
vous permettra de vous tenir au
courant de l’actualité brésilienne.
Bonne lecture !
l
SOMMAIRE
Carnets de voyage ............. p.1-3
Rencontres .......................... p. 4
L’autre Brésil ......................... p.6
Brèves .................................. p.7
CARNETS DE
VOYAGE
Les monitrices sont un maillon essentiel dans
l’activité du Centre Social. Alain et MarieAnne sont allés à la rencontre de deux d’entre elles. Leur témoignage nous permet de
mieux connaître la réalité de Juçaral.
Danieli Gomes (à gauche)
et Maria José Baretto (à droite)
PORTRAIT DE
FEMMES
Alain et Marie-Anne Martel
Maria José Baretto et Danieli Gomes. travaillent toutes les deux au centre social. Le temps d’un
interview, elles ont accepté très gentiment de retracer le chemin qui les a conduites à ce travail.
Maria José a 22 ans, elle habite à l’entrée de Juçaral avec sa maman. Elle a fini son 1er degré ici,
puis elle a pris des cours d’horticulture et jardinait dans le potager du Centre Social. Branca lui a
demandé si elle aimerait travailler avec les enfants. Elle lui a aussi expliqué le fonctionnement de
la crèche et le salaire équivalent à sa fonction. Maria José a accepté et voici maintenant quatre
ans qu’elle est ici. Elle gagne actuellement 219 réais (80 g environ). Elle a terminé l’Ecole Normale
l’année dernière et a suivi une formation sur la petite enfance. Elle a envoyé son rapport de stage
mais n’a pas encore son diplôme. Elle sait que le fait de rester ici n’assure pas son avenir, car le
salaire est insuffisant mais bien qu’elle ait eu d’autres propositions équivalentes, elle préfère encore
travailler à la crèche.
(suite p.2)
Agenda ................................ p. 8
Association soutenant le village de Juçaral - Brésil
15, rue Sophie-Michel - 35700 RENNES - Tél : 02 99 36 55 55
[email protected] -
www.lesamisdejucaral.org
Echos de Juçaral
CARNET DE VOYAGE
La trajectoire de Danieli est similaire. Elle
est venue travailler ici par l’intermédiaire de
Branca : elle adore ce qu’elle fait. Elle considère ce travail très important pour elle. Elle
est très amie avec Maria José et elle va à
Vittoria pour passer le diplôme de l’Ecole
Normale.
Toutes deux considèrent un peu ce travail
comme du bénévolat. Elles ont conscience
de l’importance du centre social dans leur
village. Elles aimeraient aller à la faculté pour
devenir professeur de portugais. Mais la
faculté est payante et elles n’ont pour l’instant
pas suffisamment d’argent pour y entrer.
DOUZE ANS
APRÈS
Christian et Jacqueline ROGER
1993 – 2005 : 12 ans se sont écoulés
entre nos deux séjours à Juçaral. L’occasion de faire le point sur l’évolution
constatée.
La pluie a précédé notre arrivée à Juçaral.
Les 7 km de piste étaient plutôt bien glissants
avec des ornières. Mais rien comparé au
mois d’août 2000. Puis ce sont les premiers
(SUITE)
regards sur le village, les premières impressions. Beaucoup de maisons se sont construites dans la même architecture, maisons
basses en terre, petites ouvertures et toit de
tuiles. La place centrale est restée la même,
avec la télévision au centre. En 1993, elle
était presque l’unique télévision à Juçaral. À
notre descente de voiture, odeurs, bruits et
paysages s’emparent de nous et participent
à notre réintégration dans ce milieu devenu
quelque part familier. Huit jours où se mêlent
une affection profonde et sensible.
Hier Colette, maintenant Branca
Colette n’a guère changé, toujours aussi
dynamique et vive, poursuivant son action
d’aide aux jeunes en difficulté, au travers de
la communauté de «l’Arche de Noë». Colette
a toujours voulu être au plus près des pauvres
et surtout vivre comme eux. Ses yeux étincellent tant elle est dans son élément quand
elle en parle. Réaliser pleinement ses idéaux
c’est bien ce que Colette a fait en quittant
la congrégation à laquelle elle appartenait,
depuis déjà de nombreuses années. Avec
Padre Carlos, Colette est à l’origine de la
crèche et de l’école maternelle de Juçaral.
Aujourd’hui Branca a pris le relais soulageant
ainsi Colette et poursuivant son œuvre.
Branca est une fonceuse qui connaît bien son
pays, « le Brésil », ses lois et ses règlements.
Elle apporte un dynamisme, une fougue
consacrant beaucoup
de temps et n’hésitant
pas à se déplacer
quand il le faut., alliant
ainsi sa vie familiale et
professionnelle, ce qui
ne doit pas être facile
tous les jours, car elle
est seule avec ses 4
enfants.
Crèche et école maternelle continuent de
bien fonctionner. Lors
d’une réunion hebdomadaire avec Branca,
les monitrices font le point et définissent les
actions à mener : hygiène, santé, éveil, préparation à l’entrée à l’école municipale dès l’âge
de 6 ans, cours de soutien scolaire pour
les plus grands font toujours partie de leur
travail. Aujourd’hui entre la crèche et l’école
maternelle ce sont plus de 250 enfants qui
y sont scolarisés. À l’école municipale, il y a
presque 1000 élèves. Juçaral s’est beaucoup
peuplé en enfants. Beaucoup de filles âgées
de 16 – 17 ans sont enceintes et il y a encore
beaucoup de familles nombreuses. Malgré la
présence de la contraception, il y a encore
beaucoup à faire du côté de l’information,
notamment dans les écoles et auprès des
mères de famille pour qu’elles puissent en
parler avec leurs enfants sereinement et sans
tabous.
Le sitio et... chaîne hifi
Actuellement le sitio de la crèche est entretenu par 3 familles sur les 27 qui ont des
enfants à la crèche. C’est trop peu. Branca
s‘efforce de faire prendre conscience aux
familles de l’importance de participer à cette
action. Les mentalités évoluent toujours très
lentement. Et c’est tellement plus facile de
profiter sans participer, ni adhérer au fonctionnement. La société de consommation
brésilienne n’a pas oublié Juçaral. C’est
ainsi que des petites maisons d’apparence
pauvres sont équipées d’une télévision,
souvent d’une chaîne hi-fi, d’un téléphone
fixe voire d’un portable. Quand au confort
ménager il reste encore très précaire. Sans
doute, n’est ce pas une priorité ?
Juçaral en plein changement
Ruropolis, quartier très pauvre de Juçaral, a
bien évolué grâce aux aides de la Préfecture
et à la présence de l’ADJAC. Les petites
maisons se sont embellies, certaines rues
ont été cimentées, l’électricité est présente
partout. De la pauvreté à la misère il n’y a
qu’un pas. Le processus bien établi devient
banal dans notre monde. La survie alimentaire est aussi bien présente dans certaines
familles de Juçaral. Cette réalité concrète
et vivante nous interpelle toujours, car les
Juçaral est situé dans une région très vallonnée
Bulletin N°36
OCTOBRE 2005
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Les Amis de Juçaral
Echos de Juçaral
enjeux concernent chaque être humain.
Le programme « FOME ZERO» du Président
LULA est fondamental. La redistribution des
terres également, malgré l’opposition des
grands propriétaires terriens. La terre rouge
de Juçaral peut nourrir toutes les familles du
village. Il suffirait que les grands producteurs
de canne à sucre laissent quelques hectares.
Cela permettrait aux familles de produire
leurs légumes, élever quelques animaux sans
avoir à les acheter, consacrant ainsi plus d’argent à l’éducation des enfants qui devient
très coûteuse lorsqu’ils quittent l’école municipale. L’histoire est encore trop récente,
pour présager du résultat du gouvernement
brésilien en ce domaine.
La crèche et l’école maternelle ont un impact
considérable. Les habitants y tiennent beaucoup. L’accueil, la chaleur des contacts dans
la rue, les sourires font que pour Juçaral notre
action depuis plus de 20 ans est devenue
leur quotidien. À leur façon ils s’investissent
dans le fonctionnement de ces 2 structures.
Ils savent en parler et défendre « leur et
notre » action auprès des autorités locales,
ainsi qu’auprès de la municipalité de Cabo.
La solidarité dénuée de tout enjeu financier
n’a que très peu de place dans notre monde
capitaliste. La richesse des contacts humains
et l’échange ne se chiffrent pas en argent.
Merci Colette et merci Padre Carlos d’avoir
eu cette idée avant nous et d’avoir su la
partager avec nous.
BEAUCOUP
D’ENFANTS !
Clarisse Bellamy
Clarisse Bellamy a passé dix jours
à Juçaral, l’été dernier ; voici ses
impressions.
Un accueil festif
Il y a beaucoup d’enfants ! Voila presque
une décennie que je prévoyais ce voyage
à Juçaral. À l’origine, pour y apporter mon
Les Amis de Juçaral
aide, mais cette idée ne s’est jamais concrétisée. J’ai décidé d’entreprendre un voyage
au Brésil, de presque six semaines comme
« touriste « ; c’est avec Lénice que je voulais
me rendre pour la première fois à Juçaral.
L’arrivée en terre brésilienne a été festive : un
comité d’accueil composé de Colette, Tony,
Branca et Damiaõ nous attendait. Sur fond de
crainte d’être attaqué en chemin, nous avons
rejoint Juçaral sur les neuf kilomètres de piste,
parmi les champs de canne à sucre. C’était
incroyable ! Je ne réalisais pas encore que
j’étais au Brésil !
Un cruel manque de moyens...
Durant ces dix jours à Juçaral, j’ai été hébergée chez Dorinha. Je crois que jamais quelqu’un depuis ma maman n’a été autant à
mes petits soins ! Et Dorinha aime raconter et
parler du Brésil et de Juçaral. Puis j’ai découvert le village, les gens. Comme dans la
plupart des pays « du Sud », les gens vivent
dehors ; à mon avis, pour deux raisons ; la
première, il fait beau ; la deuxième, beaucoup de personnes n’ont pas grand chose
chez eux, alors ils vivent à l’extérieur. Juçaral
est un village pauvre. Il m’arrivait souvent
d’entr’apercevoir l’intérieur des maisons
ou même d’y entrer : à part une table et
quelques chaises, il n’y a rien d’autre. Mais
à la différence des favelas de grandes villes
comme Récife, les gens ont malgré tout de
quoi manger ; et il n’y a pas à Juçaral cette
violence omniprésente. J’aimais me balader
dans le village et passer du temps avec les
enfants. C’est l’un des aspects qui m’a le
plus marqué : il y a beaucoup d’enfants.
Malheureusement, il y aussi de très jeunes
mères, qui, au lieu d’être scolarisées, élèvent
des enfants…Sans entrer dans un débat de
société, à ce niveau il faudrait faire changer
les choses… J’ai pu aller avec Dorinha
visiter le collège et intervenir en classe. Le
manque de moyens dans cette école est
assez ahurissant : les murs tombent en ruine,
il pleut en classe les jours de pluie à cause
des tuiles manquantes sur le toit ; mais cela
ne semble déranger ni les élèves ni les profs
habitués à ces scènes. Peu de livres, et
peut-être une seule photocopieuse, et je
n’en suis pas sûre…La priorité n’est de toute
évidence pas donnée à l’enseignement…
Pour la crèche et la petite école, c’est tout
autre : un cadre très agréable et une réelle
atmosphère de « scolarisation «. J’avais pu
imaginer les lieux grâce à des photos. La
réalité est surprenante, cela exige du travail
pour garder propres ces endroits tellement
humides. On peut féliciter Branca qui ne
lésine pas à la tâche !
Un superbe séjour
Colette, c’est un mythe. Hébergeant des
jeunes, elle leur permet de suivre une
scolarité et d’avoir un regard différent sur
la société. J’ai un immense respect pour
ce qu’elle fait. Elle est encore plus que
touchante quand elle s’exprime dans sa
propre langue : mélange constant de français
et de portugais . Par exemple : “ tu percebe,
il faut vraiment l’ajuder ce petit ”. Traduction :
“ tu comprends, il faut vraiment l’aider ce
petit ”… J’ai passé dix jours superbes à
Juçaral. On rencontre toujours quelqu’un
avec qui on peut discuter, les enfants viennent spontanément nous voir.
On se sent bien à Juçaral !
Clarisse et un futur moniteur de crèche, qui sait ?
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Bulletin N°36
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Echos de Juçaral
RENCONTRES
Roger Guilloux a profité de ses vacances au
Brésil pour rencontrer les différents interlocuteurs de notre association. Voici quelques
extraits du compte rendu de sa visite, en deux
parties : le Centre Social, que notre association
soutient, et l’ADJAC, à qui nous apportons une
aide ponctuelle.
le Centre Social est animé par une association
et des réunions de bureau ont lieu régulièrement
LE CENTRE
SOCIAL
La convention
avec la municipalité
être signée avant la fin de l’année. Le texte
de cette convention sera publié dans notre
prochain bulletin et mis sur notre site Internet
dès qu’il aura été signé.
La convention entre le Centre et la municipalité a été signée le 1er février 2005. La
contribution de la municipalité est exclusivement destinée à faire face aux besoins
de la crèche et de la petite école. Le Centre
recevra la somme de 90.000 reais qui seront
versés en 11 mensualités de 8.190 reais. En
fait, la première mensualité est arrivée en juin,
les deux suivantes ont été versées en juillet.
Le travail des monitrices avec
les parents
Le projet de convention
avec le Centre Social
Quant aux autres actions, les monitrices
éducatrices constatent le peu d’intérêt
qu’elles suscitent. Aussi vont-elles changer
de stratégie : au lieu de s’adresser au plus
grand nombre - ce qui ne veut pas dire
grand chose - elles vont essayer de repérer
les parents les plus motivés et les plus dynamiques pour monter des actions avec eux
en espérant que ces actions – qui doivent
aboutir puisque choisies par ces parents
– pourront avoir un effet d’entraînement visà-vis des autres.
Lors de notre assemblée générale de 2003,
nous avions défini une nouvelle conception
de notre action qui avait pour objectif de
sortir d’un rapport d’assistanat pour aller
vers une relation de partenariat. Dans le
texte que nous avions mis en annexe à nos
statuts, nous indiquions que cette nouvelle
conception de notre action nous rendait
coresponsables de l’usage qui était fait des
moyens que nous mettons à la disposition du
Centre Social. Ceci nous a conduit à faire une
proposition de convention visant à formaliser
notre relation au Centre Social. J’ai présenté
ce projet aux membres de la direction qui
l’ont trouvé tout à fait satisfaisant. Branca s’est
proposée de donner une forme plus précise
à la clause concernant le renouvellement de
cette convention. Il semble donc raisonnable
de penser que cette convention pourra
Bulletin N°36
OCTOBRE 2005
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Ce travail semble avoir produit des résultats
tangibles au niveau de l’hygiène et de l’alimentation des enfants, dans la mesure où les
monitrices constatent que les enfants qu’elles
récupèrent le lundi matin sont beaucoup plus
rarement sujets à des diarrhées et à d’autres
problèmes de ce type.
Le procès concernant les
travaux d’installation de lignes
de haute tension
Des travaux d’installation de lignes de haute et
basse tension avaient été effectués en 2003
avec l’aide d’un apport financier de notre
association d’un montant de 1500 euros,
autant de la section parisienne et de Domi-
nique Mercier (soit 4500 i). L’une des entreprises sous-traitantes a poursuivi le Centre en
justice pour un soi-disant non paiement des
travaux réalisés. Les pièces réunies pour le
procès en première instance, et auxquelles
j’ai eu accès, montrent clairement que cette
demande n’est pas fondée. L’avocat qui
représente le Centre social estime que cette
entreprise devrait être déboutée lors du jugement en deuxième instance.
ADJAC
L’ADJAC est une association qui s’est créée
à Juçaral en 2001. Elle a mené à bien des
projets dans le domaine du logement et de
l’assistance aux futures mamans. Christophe
Marquer avait eu l’occasion de rencontrer
la présidente, Presciliana, à plusieurs reprises.
Elle nous avait sollicité pour une aide ponctuelle qui servirait à la construction d’une salle
informatique.
Cette salle serait une extension du siège où
se déroulent actuellement les autres activités
de cette association. L’Université Fédérale
Rurale du Pernambouc, où travaille Presciliana,
a réalisé les plans et a fait une évaluation du
coût. Celui-ci est estimé à 17.000 reais soit
environ 6.000 euros au taux de change de
septembre 05. La présidente est en contact
avec d’éventuels partenaires susceptibles
d’apporter leur concours au financement de
cette construction (le “ Tribunal solidario ”
a déjà donné une réponse positive) et elle
Les Amis de Juçaral
Echos de Juçaral
espère également une aide de la part de
l’UFRPe et elle compte également sur notre
association. J’ai confirmé à Presciliana notre
intention de participer à ce projet à hauteur
de 500 euros. Comme je l’ai indiqué à Presciliana et aux personnes qui seront chargées
de ces cours, si le projet de construction
avance, le contenu du projet mérite d’être
approfondi. L’apprentissage ne doit pas
seulement porter sur le maniement d’un
ordinateur, il doit aussi incorporer l’usage
d’Internet, ce qui n’est pas encore le cas.
D’autre part, le projet doit également
inclure, la création dans un espace plus
central, d’une sorte de cyber-café comme
il en existe un peu partout et notamment à
Vittoria (ville voisine où les jeunes de Juçaral
vont au lycée) comme j’ai pu le constater. En
effet à quoi servirait la mise en place d’une
compétence en informatique si personne
n’avait, par la suite, la possibilité de la réutiliser faute d’avoir accès à un ordinateur !
Ce cyber-café serait autofinancé. Comme
j’ai pu le constater à Vittoria, la demande,
notamment de la part des jeunes collégiens
et lycéens est grande et le prix très attractif
(un real / heure). Ce public existe à Juçaral
comme me l’ont confirmé les moniteurs : il
y avait 80 inscrits pour les cours du premier
semestre 2005 et la liste d’attente pour le
second est déjà grande. Ma proposition a
été bien reçue par les moniteurs qui estiment
que les lycéens qui suivent actuellement des
cours à Vitoria seront très demandeurs de ce
type de service.
COLETTE
J’ai rencontré Colette à plusieurs reprises et
nous avons eu une longue discussion sur ce
secteur du Centre qu’elle dirige, l’Arche de
Noé. Elle est préoccupée par l’avenir de sa
petite communauté, qui, reconnaît-elle, ne
pourra sans doute pas continuer à fonctionner quand elle ne sera plus en mesure de la
PETITES MAINS ?
Ou quand chacun met la main à la pâte...
C’est ça l’esprit associatif !
Et dire qu’il y en a qui pensent que ça se fait tout seul tout ça ! Le dernier bulletin
a été envoyé grâce aux petites mains de Luana et de sa cousine Maud : sortie des
étiquettes et collage sur les bandes, pliage des bulletins, collage des bandes postales
et zou, c’est posté ! Un autre exemple : mi-septembre, une bien joyeuse troupe de
retraités s’est retrouvée à la Haute Fosse pour préparer les bouteilles qui seront bientôt
remplies de jus de pomme. Et, croyez-nous, ce n’est pas un boulot facile celui qui
consiste à enlever toutes ces saletés d’étiquettes et autres collerettes à champagne
qui collent de partout et qui ne font rien qu’à pas vouloir se détacher ! À la fin de la
journée, 6000 bouteilles au tableau ! Total respect !
Comme quoi, petites mains, grand coup de main !
Luana (à gauche) et Maud ont assuré l’envoi
du dernier bulletin
Les Amis de Juçaral
Visiblement, gratter rend le retraité heureux !
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Bulletin N°36
OCTOBRE 2005
Vie de l’association
CHANTIERS
D’OCTOBRE
C’est un peu comme pour les «petites
mains»... La vie de l’association est rythmée
par de multiples activités. La plus connue
est bien sûr le jus de pomme, mais, ce n’est
pas la seule... La preuve !
Le samedi 8 octobre à La Haute Fosse, la journée n’a pas
suffi pour faire 1800 pots de gelée : il faut dire que la
mise en route du chantier a pris plus de temps que prévu...
Le samedi 15 plus de vingt personnes ont lavé 13000 bouteilles aux
Celliers de La Rance à Pleudihen (Côtes d’Armor). La coopérative met
gracieusement son atelier de lavage à notre disposition et trois salariés
travaillent aussi pour l’association : Renée, Robert et Jean-Paul. Sympa,
quoi, très sympa, même ! Après le travail, les participants ont bénéficié
d’une visite commentée de l’usine : nous avons suivi le circuit des pommes
depuis le tas jusqu’au jus et au marc. La fejoada a été appréciée : notre
photo en dit plus qu’un long discours. D’ailleurs, il paraît qu’il y en a qui ne
viennent que pour cela !!!
À la fin, c’est comme dans Astérix :
ça se termine toujours par un banquet !
L’AUTRE BRÉSIL
Quelques extraits...
CURITIBA,
VILLE ÉCOLO DU FUTUR
Espaces verts, recyclage des déchets, enseignement
gratuit pour les plus pauvres… Curitiba, la capitale
du Parana est devenue une référence internationale
en matière d’urbanisme. Curitiba dispose de 52 m2
d’espaces verts par habitant. Le taux de chômage
ne dépasse pas 8% de la population active, l’un
des taux les plus faibles du Brésil (France 10%). La
ville est devenue une destination touristique, parce
qu’elle a été pensée pour ses habitants. L’Université
de l’environnement est une véritable « usine » de
projets d’économie durable et de protection de
l’environnement.
Bulletin N°36
OCTOBRE 2005
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U NE
MARE
À
CANARDS, UN POTAGER
« Le potager nous fournit
toute la nourriture dont
nous avons besoin. Ma
femme se rend en ville
toutes les semaines pour
vendre ses légumes et
ses fruits. Nous gagnons jusqu’à 350 réais (125 g)
L’AUTRE BRÉSIL : « Courrier International » reproduit, en français des articles parus dans la presse
étrangère ; le 7 juillet, il a publié un dossier sur des
initiatives solidaires au Brésil.
La vérification des bouteilles à la sortie de la
machine exige une grande attention
par semaine », raconte José Cardoso da Silva. Cet
agriculteur et son épouse vivent à Cruz de Espirito
Santo, à 40 km de Joao Pessoa, la capitale du
Paraiba. Sur dix hectares, il cultive salade, coriandre,
choux, quiabo, maïs, haricots noirs… Dans un réservoir d’eau, au centre du potager, il élève canards
et poissons. Cette production a été mise en place
grâce à l’Agencia Mandala de Desenvolvimento
(agence de développement), ONG implantée à
Joao Pessoa. Un système d’irrigation peu coûteux
facilite les cultures vivrières.
LES COOPÉRATIVES
LE FORUM SOCIAL
ONT TRAVAILLÉ POUR
À Porto Alegre, en janvier 2005, les 155000 participants du Forum Social mondial ont reçu un sac en
coton. Il a été confectionné par plus de 500 ouvriers
de 35 entreprises coopératives des Etats du Parana,
Santa Catarina et Rio Grande do Sul. Le fil de coton a
été fabriqué par une coopérative de Nova Odessa
(Sao Paulo). Puis la Copertextil l’a transformé en
15000 mètres de tissus. Les couturières et sérigra-
Les Amis de Juçaral
Mieux connaître le Brésil
phes du Sud en ont fait des sacs.
Outre la confection des sacs, plusieurs coopératives
ont été chargées du ravitaillement, du nettoyage, de
la construction des cabines pour les interprètes. Ces
groupes ont utilisé plus de deux millions de réais
(659 000 g) sur un budget global de 14 millions de
réais (4,6 millions d’euros). Le mouvement coopératif
existe depuis longtemps au Brésil et il a gagné en
crédibilité grâce au Forum Social.
VEJA,
LES BASKETS ÉQUITABLES
Inspirée d’un modèle brésilien des années 70, la
basket Veja est unique: c’est la première basket
issue du commerce équitable. Veja travaille avec
quatre coopératives au Brésil et paye ses matières
premières 30 à 65% de plus que le prix du marché,
l’argent supplémentaire permettant de financer des
projets d’éducation et de santé au sein de ces
coopératives. Le processus complet de fabrication
de ses baskets respecte la dignité des travailleurs.
De plus, Veja s’investit à 100% dans l’amélioration
des conditions sociales et environnementales de
fabrication de ses produits. Conçue et fabriquée
au Brésil en coton bio et caoutchouc naturel, ses
matières sont respectueuses de l’environnement.
La toile de coton est entièrement biologique : elle
n’utilise ni engrais, ni pesticide, ni OGM, quand la
culture du coton utilise 25% des pesticides vendus
dans le monde pour 2.5% des terres cultivées ! La
semelle, quant à elle, est en caoutchouc sauvage
d’Amazonie, seul endroit au monde où l’hévéa
pousse à l’état sauvage. Ces matières sont souples
et nobles, une garantie de qualité pour vous !
Les baskets Veja, et d’autres produits sont commercialisés par voiCE-tm, une SARL au capital de
20 000 euros ; elle vend par Internet une sélection
« tendance » d’objets issus du Commerce Equitable. voiCE-tm ne produit pas, mais sélectionne
les produits et les distribue. Cette société a été
créée par trois femmes, issues d’horizons différents,
qui souhaitent participer à la démonstration que
l’économie solidaire, et plus particulièrement le
Commerce équitable, sont
viables économiquement.
L’un des quatre modèles
femme est vendu 73 g
BRÈVES
et s’efforce de payer un
prix d’achat juste pour
les produits. « Ce qui est
important c’est de les
C’est devenu une (bonne) habitude : des lecteurs
aider à développer un
de l’ombre feuillettent la presse et nous livrent
accès au marché . Payer
des nouvelles du Brésil glanées dans les journaux
un prix juste ne suffit pas,
nationaux.
il faut les accompagner »
Aujourd’hui Natura classée
comme l’une des meilleuCOMMERCE ÉQUITABLE DEPUIS 17 ANS
res 50 entreprises au monde en matière de déveCela fait 17 ans que l’entreprise brésilienne loppement durable par le programme environnede cosmétique Natura a lié des relations avec une mental des Nations Unies assure 30,9% du marché
dizaine de communautés indiennes du nord du des cosmétiques au Brésil. Elle arrive en Europe
pays qui lui fournissent des ingrédients pour les M. Léal, son coprésident, qui est aussi l’un des
produits de beauté (huile d’andiroba, noix de Parà , hommes les plus riches du Brésil assure « qu’il n’est
piprooca…)
pas contre le profit mais contre certaines manières
Sous le contrôle d’ONG locales, cette entreprise de le faire ».
cofinance des projets coopératifs pour aider ces ( Le Monde - 13 mai 2005)
communautés à se structurer. Elle travaille avec l’université d’Amazonie à la diversification des cultures
afin de les rendre autonomes économiquement DES MAGAZINES SUR LE BRÉSIL
L’année du Brésil en France donne lieu à la publication de dossiers dans de nombreux magazines.
Nous avons remarqué, en particulier, Paris-Match,
Photo, Sport : c’est une occasion de s’informer sur
le Brésil avec des regards très divers.
Voir photo ci-contre
LULA,
DE PLUS EN PLUS ISOLÉ
Les accusations de corruption à l’encontre des
proches du président Brésilien le touchent indi-
Les Amis de Juçaral
rectement. « Il a la conscience tranquille », mais
semble très isolé. Les actions du gouvernement
ont des effets sur le terrain : alphabétisation des
adultes, aides à l’agriculture familiale, redistribution
des revenus grâce à la bourse versée à 7 millions
de familles (35 millions de personnes). Malheureusement, la politique économique empêche de
traiter les causes profondes des inégalités sociales.
Pour l’un des responsables du Mouvement des Sans
Terre, « Ce n’est pas un magicien ; la réforme agraire
dépend de notre mobilisation. Nous lui demandons
de changer de politique économique »
(Le Monde - 23 août 2005)
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Bulletin N°36
OCTOBRE 2005
Vie de l’association
ADHÉSION
Depuis 20 ans, avec vous, nous unissons nos efforts
de soutien aux différentes activités du Centre Social
de Juçaral qui accueille quotidiennement plus de 240
enfants à la crèche et à la petite école. Par votre adhésion, vous contribuez à pérenniser notre action.
ADHÉSION* INDIVIDUELLE :
25 EUROS
220 ADHÉRENTS
Le cap des 200 adhérents a été franchi au 15 juin dernier ! Le 30 septembre, les
Amis de Juçaral comptent 220 adhérents. À signaler : de jeunes adultes, enfants
des premiers adhérents cotisent à l’association et participent aux activités. En 2006, nous
devrions pouvoir confirmer ce doublement du nombre d’adhérents par rapport à 2004.
ADHÉSION* FAMILIALE :
40 EUROS
Vous pouvez également effectuer un don de
soutien du montant que vous souhaitez.
Je soussigné(e)
Nom
Prénom
Adresse
Téléphone
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l’association «les Amis de Juçaral»
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/
/ 2005
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L’association des Amis de Juçaral est
habilitée à recevoir des dons. C’est
ainsi que 60% de la somme versée
aux Amis de Juçaral sont déductibles de vos impôts à concurrence
de 20% de votre revenu imposable.
Ainsi un don de 40 g vous revient en
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Règlement à adresser à :
LES AMIS DE JUCARAL
Chez Marie-Thérèse MARQUER
15, rue Sophie Michel 35700 Rennes
ou
Chez Marie-Hélène COSTA
15, rue Gracieuse
75005 Paris
Bulletin N°36
OCTOBRE 2005
8
ANNÉE DU BRÉSIL EN
FRANCE
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Beaux Arts
Plusieurs expositions sont organisées par Brasil no feminino en partenariat avec la Ville de Rennes, la Maison
Internationale de Rennes et la MJC La Paillette.
>24 octobre au 30 novembre 2005 : exposition d’artistes brésiliens
de Rio réunis dans le collectif «Chave Mestra» : sculptures, photos et peintures.
Lieu : Maison de quartier La Paillette. >31 octobre au 17 novembre 2005 : Cristina
Collier : peinture «Les trois racines culturelles» Theda Mara : travaux à partir de tissus «Tissus à
fleur de peau». Lieu : Maison Internationale de Rennes (7, quai Chateaubriand) >14 novembre au 04 décembre 2005 : exposition des artistes du Collectif Chave Mestra : peintures
et sculptures. Lieu : Orangerie du Thabor >05 au 10 décembre 2005 : Cristina Collier et
Theda Mara «Deux artistes brésiliennes à Rennes» : peintures et tissus. Lieu : Orangerie du
Thabor
Regards Nordestins
L’exposition de photos « Regards nordestins » et un reportage avec des témoignages d’habitants des bidonvilles de Natal-Brésil, « Que vida é essa », seront
présentés à partir du vendredi 28 octobre jusqu’au dimanche 6 novembre
à la MJC Bréquigny ( Rennes).
Le dimanche 6 novembre à 17h, vous êtes invités au vernissage, lors duquel aura lieu une
projection du reportage « Que
vida é essa » ...et à 18h vous
pourrez continuer la soirée dans
une ambiance brésilienne avec
un spectacle “Samba, Sambas”
dans le cadre de «Jazz à
l’Ouest».
Photographies et réalisation du reportage : Sandrine
Landais. Proposé par l’association
VIAJANDO (membre du collectif
«Brésil»)
Les Amis de Juçaral
BULLETIN DES AMIS DE JUÇARAL - Responsable de la publication : Christophe Marquer
Mise en page : Manu Guillemont - Impression : Imprimerie Reuzé