Conférence de Jean-Michel DACLIN, Adjoint au Maire
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Conférence de Jean-Michel DACLIN, Adjoint au Maire
Conférence de Jean-Michel DACLIN, Adjoint au Maire de Lyon, chargé du Rayonnement International, du Tourisme et de la Coopération Décentralisée devant les membres de la SEPL le 16 avril 2007 : « Quelle place pour Lyon sur le marché du tourisme d’affaires ? » 1) Introduction La conférence se tient dans le Salon d’Honneur de l’Hôtel de Ville, à l’initiative de la Société d’Economie Politique et d’Economie Sociale de Lyon, dont le thème de travail pour l’année 2007-2008 est le tourisme d’affaires à Lyon et dans sa région. Régis NEYRET, ancien Président de l’Association pour la Renaissance du Vieux Lyon, introduit le conférencier, qui a rejoint la politique en 2001 après une vie professionnelle très active, où il a notamment dirigé l’agence du publicité DDB Nouveau monde. M. DACLIN a quitté les affaires à la demande de M. Gérard COLLOMB pour prendre en charge la fonction d’adjoint au maire de Lyon chargé du rayonnement International, du Tourisme et de la Coopération décentralisée. Il salue également la présence des « Jeunes Ambassadeurs de Lyon », qui sont des étudiants parrainés par des membres du monde économique et qui seront des prescripteurs de Lyon à l’avenir, quand ils seront aux affaires dans leur pays d’origine. 2) Exposé de Jean Michel DACLIN J.M. DACLIN présente son rôle en tant qu’Adjoint au Maire de Lyon et responsable au Grand Lyon du Rayonnement international et du Tourisme. La stratégie dans le domaine du tourisme à Lyon a été organisée autour de quatre axes : - rendre Lyon désirable mettre en scène l’attractivité savoir susciter l’émotion mettre en place une communication cohérente avec la signature « OnlyLyon ». Le tourisme est une activité économique importante à Lyon, avec environ 20 000 emplois générés et un milliard d’Euros de chiffres d’affaires, dont plus d’un quart pour la seule activité de rencontres d’affaires. La croissance de l’activité de congrès est forte, avec par exemple une augmentation de 30 % en 2006 par rapport à 2005. Cette activité va continuer à prendre de l’importance, car le développement de l’Internet ne supprime pas les besoins de que l’on peut appeler « l’épaisseur humaine des rencontres d’affaires ». Par ailleurs, Lyon dispose d’atouts qui ont été jusqu’à maintenant sous-estimés : quand on amène des visiteurs à Lyon, ils découvrent une richesse qu’ils n’imaginaient pas. Le profil de la ville est en outre bien adapté à la demande pour le tourisme d’affaires, car l’image de la ville est bien adaptée pour une rencontre d’affaires sérieuse, ce qui n’est pas forcément le cas pour un congrès d’affaires qui aurait lieu sur la Côte d’Azur. Au plan politique, il a fallu beaucoup d’énergie pour convaincre les gens et faire bouger les choses, mais on peut constater que de nombreux dossiers ont bien avancé : - l’une des premières décisions qu’il a fallu prendre a été celle de l’ Amphithéâtre, avec un investissement de 150 millions d’Euros. Cela a donné l’image d’une ville qui fait un pari ambitieux et qui croit en son avenir. Ne pas le faire aurait entraîné une régression de l’activité de congrès. - une deuxième action a consisté à regrouper les forces commerciales de l’Office du Tourisme, d’Eurexpo et de l’Office du tourisme et des Congrès de Lyon. Il y a maintenant un budget commun. En outre, une personne a été dédiée au Grand Lyon pour s’occuper du dossier du tourisme. - une troisième initiative a été de commencer à fédérer les acteurs, en créant une reconnaissance institutionnelle de ce métier du tourisme d’affaires. Les premiers ateliers du tourisme qui ont eu lieu en 2006 y ont contribué, en permettant aux gens de se connaître. Pour la première fois, les acteurs se sont rendu compte que leur activité avait du poids. Cette rencontre est renouvelée en 2007. - un travail a été mené avec l’Office du tourisme et des Congrès pour renforcer encore la promotion de la destination de Lyon et pour mieux faire jouer la complémentarité entre tourisme d’agrément et tourisme d’affaires. En particulier, le tourisme d’agrément est essentiel pour remplir les hôtels et les restaurants le week-end. Cela passe notamment par des initiatives événementielles comme les Nuits Sonores ou des initiatives thématiques, comme celle du réseau des Villes Gourmandes. Cela commence à porter ses fruits puisque près de 15% des congressistes des dernières rencontres d’affaires ont prolongé leur séjour pendant un week-end. Au fur et à mesure que l’activité de tourisme d’affaires se développe, on se rend compte que Lyon est rentré dans une spirale vertueuse de développement du tourisme d’affaires, mais qu’il y a encore plusieurs chantiers à entreprendre : - l’hôtellerie est déséquilibrée, avec un manque d’hôtels de 3 ou 4 étoiles pour les grands événements, et on a besoin d’un hôtel gros porteur pour que les organisateurs d’une manifestation d’affaires puissent s’y rassembler. - il y a aussi un déficit de capacité lors de grandes manifestations comme Lyon Mode City, avec des gens à loger loin de Lyon et des prix d’ hôtels qui augmentent de façon déraisonnable. - la signalétique est aussi à améliorer - il faut encore mieux promouvoir notre ville auprès des tour-opérateurs - il faut aussi faire passer l’aéroport à une étape nouvelle de développement. - les liaisons avec Eurexpo sont à revoir. 3) Réponses aux questions posées par l’assistance -Pourquoi ne pas utiliser le site de l’Hôtel Dieu qui va être prochainement libéré par les HCL pour le réhabiliter en hôtel gros porteur ? Réponse de J.M. DACLIN : "le site n’est pas facilement adaptable pour un grand hôtel, mais on peut le réutiliser partiellement pour un 5 étoiles. Par ailleurs, il y a des projets de création d’hôtels à la Part-Dieu et à la Confluence. Il y a même une idée de construire un grand hôtel sur pilotis sur le Rhône. Pour ces projets, il faut trouver des investisseurs ayant une stratégie patrimoniale." -Comment mettre l’Aéroport au niveau vraiment international ? Réponse de J.M. DACLIN : "il y a déjà des actions en cours, comme la création de LESLY pour rejoindre le centre ville. Par ailleurs, il faut sans doute profiter de la libéralisation du transport aérien et développer les vols low cost qui peuvent attirer des flux de tourisme sur Lyon. On a une compagnie nationale très présente, mais Lyon n’est pas sa première préoccupation et certaines compagnies veulent prendre une place plus importante comme British Airways. On peut aussi jouer une autre stratégie que celle d’un très grand hub, car l’augmentation de la taille des aéroports entraîne souvent des pertes de temps dans les transferts". -Comment accroître la visibilité de Lyon par des grands événements ? Réponse de J.M. DACLIN : "on a l’exemple de l’OL, qui donne à Lyon une image de ville ambitieuse sérieuse. On peut également citer le réseau des « Villes Lumière » ou encore une braderie de la soie, susceptible de faire venir les parisiens. On est aussi dans la course pour la capitale européenne de la culture 2013. Il faut enfin souligner que les premiers apporteurs de congrès sont les organisations dans lesquelles il y a des lyonnais dans les instances dirigeantes. Les premiers promoteurs de Lyon sont les lyonnais eux-mêmes." -Comment créer une synergie entre l’action du Grand Lyon, le Département du Rhône et la Région ? Réponse de J.M. DACLIN : "les choses avancent malgré les difficultés institutionnelles. Lyon doit s’appuyer sur le Beaujolais et son arrière-pays. Au niveau régional, on s’aperçoit qu’il y a un potentiel à développer dans le domaine du tourisme urbain." -Y a t’il un potentiel de développement du tourisme d’affaires avec les chinois ? Réponse de J.M. DACLIN : "le tourisme en France vu par les chinois, c’est Paris et Nice. On a toutefois une carte à jouer, car il y a un passé très ancien de relations entre la Chine et Lyon, en particulier avec l’Institut Franco-Chinois créé par Edouard Herriot et la formidable bibliothèque chinoise présente dans notre ville. Ces liens historiques sont à retravailler et nous mettons en place une exposition permanente, à leur honneur. Nous avons aussi développé une partie du site web de Lyon en chinois." -Remarque d' Annie NEYRET "le classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité apporte à Lyon une touche magique. Sur 500 hectares, on a 2000 ans d’histoire. En outre, on a réussi à conserver à la fois la qualité du site et une population variée dans le Vieux Lyon." -Remarque du Président de l’Office du Tourisme et des Congrès "la progression du tourisme d’affaires de 37 % depuis un an est déjà un résultat, même si on ne peut pas se comparer à San Diego. En ce qui concerne les dysfonctionnements à résoudre, on a mis en place des réunions de débriefing après les congrès pour essayer de résoudre les problèmes un par un." -Remarque de Régis NEYRET : "en observant attentivement les programmes des congrès qui sont organisés à l’Amphithéâtre, on peut remarquer que les congrès les plus importants de 2007 sont liés au thème de la santé. En ce qui concerne l’Hôtel-Dieu, pourquoi ne pas le transformer en lieu central et symbole de la santé à Lyon ?"