illi magazine - D.tox with love
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2 5 D H - MAR S 2 0 16 N° 48 BEAUTÉ NOS 10 MEILLEURS ENNEMIS 8 MARS LE FÉMINISME EXPLIQUÉ AUX NULS SÉRIE CRÉATEUR ELLESD LONDON : LES DOMPTEUSES DE CUIR TENDANCES LES LOOKS À ADOPTER CETTE SAISON www.illionweb.com Femmes, nos droits en otage Sommaire MARS 2016 - N°48 6 8 10 12 ÉDITO COURRIER LE MEILLEUR DU WEB ILLI DU MOIS Najat El Jebari 16 L'ÉLU D'ILLI Mehdi Lamrini 18 C'EST DANS L'AIR Magazine 22 Dossier FEMMES : 12 34 NOS DROITS EN OTAGE 30 32 34 38 40 43 44 46 48 QUESTION 10 RÉPONSES INTERVIEW FÉMINISTE Anass Yakine, YES WE CAN Kawtar Johrati L'ŒIL DE SOUMAYA CULTURE Kamal Hachkar LIVRES LES CHOIX D'ILLI NEWS CULTURE BOOKS BOX Salwa Tazi 40 EN COUVERTURE Tenue Meryem Semlali pour ELLESD London 6 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Mode beauté 52 Mode 52 CRÉATEUR DU MOIS ELLESD London 62 HISTOIRE DE MODE 64 CRÉATEUR DU MOIS Zahra & Meriem Bennani 76 MUST HAVE 78 INTERVIEW Hakim Ghorab 80 TENDANCES MODE Les tendances qui nous habilleront cette saison ! 88 DOSSIER BEAUTÉ Nos 10 meilleurs ennemis 92 TENDANCES BEAUTÉ Strike the pose 96 ORDONNANCE Lendemains de bringue 98 ME, MYSELF & I je suis petite et alors ? 100 NEWS MODE - BEAUTÉ - SORTIES 52 Dans ma vie 64 104 PARENTS Trop d'enfants chez le psy ? 106 EGO Avis de tempête émotionnelle… tous à l’abri ? 108 HKAYTI HKAYA Mes enfants autistes, mon combat 110 TRAVAILLER Un bon Manager en 10 étapes 112 PARTIE DE PLAISIR 114 118 120 122 124 126 128 130 Addiction : le sexe hors contrôle DÉCO : FRIDA, un regard en couleur J'AI TESTÉ QUESTION DE GOÛT AUTO ILLI CONNECTÉE PÊLE-MÊLE HUMEUR CARNET D'ADRESSES 7 ÉDITO Rêvons d’un jour… L oin d’être doux et bourgeonnant, le printemps de nos droits s’annonce à l’image de la météo : instable et frileux. Ce mois de mars souffle un vent de lassitude dû à la lenteur de l’avancement des chantiers en cours. En effet, les projets de loi contre les violences à l’encontre des femmes, sur l’avortement ainsi que les débats stériles sur l’égalité successorale et les libertés individuelles s’enlisent dans les méandres du conservatisme ambiant. Le fossé se creuse continuellement entre les femmes et leurs droits, dans une société qui les infantilise et qui les considère comme des citoyennes de seconde zone. Equation insolite où nous mûrissons et devenons actrices principales dans le Maroc d’aujourd’hui, tout en assistant à l’érosion de nos droits. N’est-il pas inconcevable que dans un Maroc contemporain, « progressiste », doté d’une Constitution qui prône et défend l’égalité et la parité entre les hommes et les femmes, des petites filles soient mariées à 12 ans, des femmes subissent viols, violences et multiples injustices ? Ce même Maroc signataire de plusieurs conventions internationales sur les Droits de l’Homme, dont certaines ratifiées récemment, se complaît dans une hypocrisie ostentatoire. Les atteintes aux libertés individuelles témoignent d’un réel malaise et d’une crise identitaire, fragilisée par des idéologies obscurantistes d’importation. Mais puisque l’humeur est à l’espoir, rêvons comme Martin Luther King d’un jour, un 8 mars, où nous aurons le cœur à célébrer l’égalité homme-femme, la vraie. Un jour où nous pourrons investir l’espace public sans avoir à craindre pour nos vies, un jour où nous pourrons léguer notre héritage culturel sans le voir tronqué. Un jour… La rédaction 8 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 COURRIER DES LECTEURS LOVE & CO Le dernier dossier que vous avez consacré à l’amour m’a permis de découvrir ce sentiment sous ses différents angles. J’ai adoré chaque ligne et chaque paragraphe de vos différents articles sur ce thème. Je trouve que la manière avec laquelle le sujet a été traité est des plus intelligentes. Réunir des hommes dans vos locaux et les interpeller sur leurs conceptions de l’amour, quelle bonne idée ! J’aurais bien aimé être des vôtres, car j’ai énormément de choses à dire sur ce sujet. Mille mercis à toute l’équipe et keep on working ladies ! Entrez avec votre magazine dans la RÉALITÉ AUGMENTÉE 1 Téléchargez gratuitement l’appli illionweb sur Google Play ou 2 Lancez l’application et activez la fonction Réalité Augmentée. 3 Sur votre magazine illi, visez les pages sur lesquelles figure le picto. l’App Store (ou faites la mise à jour incluant la fonctionnalité Réalité Augmentée). Ahmed, 36 ans. SEXY SPY Je remarque que nombreuses sont les femmes autour de moi qui ont peur de montrer leurs corps ou même d’en parler ouvertement. J’ai toujours pensé que le rôle des médias féminins était de briser ce tabou autour du corps de la femme, afin que celle-ci réalise qu’elle n’a plus à en avoir honte. Donc merci, vos articles, autant que vos séries modes, témoignent d’une audace qu’on ne retrouve pas forcément ailleurs. Votre dernière série « Sexy Spy » est tout simplement magnifique ! Ce jeu d’ombres et de lumières qui berce ce corps, sans le voiler, recèle toute l’intelligence que j’aime et que j’encourage. Maria, 32 ans. Le Diass, ce macho J’ai tout simplement détesté les réponses de ce monsieur imbu de sa personne. Il est sexiste, misogyne et affreusement rétrograde. Il faut baillonner ce genre d’hommes et leur interdire vos colonnes, à jamais. Sanaa, 29 ans LOON-BLADI, JE L'ADORE ! Merci de m’avoir permis de découvrir une jeune artiste sacrément douée. Il s’agit de jihane Bougrine. J’adore cette jeune femme, ses lectures auxquelles je m’identifie, mais aussi sa musique. J’ai écouté avec beaucoup de plaisir son album « Loon Bladi » qui m’a tout simplement transportée vers un monde magique. Leila, 33 ans. Envoyez vos coups de cœur et coups de gueule à [email protected] 10 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Il signifie qu’un contenu supplémentaire existe pour les smartphones. Flashez la page entière et pas seulement le picto. REALITE AUGMENTEE 4 Sans rien faire d’autre, votre magazine s’animera automatiquement et vous découvrirez la réalité augmentée illi. À découvrir dans ce magazine en Réalité Augmentée : WEB Le meilleur d'illi sur le WEB PAR SALMA ZEID I CE QUE VOUS AVEZ AIMÉ SUR ILLIONWEB.COM Amoureux de la bonne musique arabe … Accrochez-vous, le festival Mawazine accueille une grosse pointure : Kadim Al Sahir ! Pour les lendemains de fête, en prise quotidienne ou en cure détox, le citrongingembre chaud est un mariage miraculeux qui offre une multitude de bienfaits pour votre santé ! Aida Benzakour a parfaitement réussi son projet. Son « Secret Gourmet » propose des lunch-box et des plateaux-repas équilibrés pour manger sain tout en se faisant plaisir ! 12 CE QUE VOUS AVEZ LOUPÉ La générosité de l’équipe D.tox With Love n’a pas de limite, et la rencontre du « Happy Juicing » n’a vraiment pas de prix. Une première aux Pays-Bas. La Marocaine « Khadija Arib » a été élue présidente de la chambre basse du parlement. Un an après le drame de Charlie Hebdo à Paris, l’institut français de Casablanca rend hommage aux dessins de presse. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 AILLEURS SUR LE WEB L’ONG HarassMap milite sur la toile 2.0 pour lutter contre le harcèlement sexuel, un calvaire vécu au quotidien par les Égyptiennes. Nude_YogaGirl est un compte instagram qui brise les tabous, à travers des clichés en noir et blanc d’une jeune praticienne nue du Yoga… La nudité sur les réseaux sociaux ne rime pas forcément avec sexualité ! Une photo de Mark Zuckerberg, guest star lors du Mobile Word Congress de Barcelone, suscite la polémique chez les internautes. ILLI DU MOIS NAJAT EL JEBARI UN PARCOURS SANS FAUTE PREMIÈRE FEMME DGA DU GROUPE INTELCIA. NAJAT EL JEBARI A AUSSI ÉTÉ LA PREMIÈRE FEMME À TRAVAILLER DANS LES MINES SOUTERRAINES À L’OCP. AVEC UN PARCOURS PROFESSIONNEL SANS FAUTE, NAJAT EL JEBARI A RÉUSSI À RELEVER BEAUCOUP DE DÉFIS AU COURS DE SA CARRIÈRE. PAR K. A. - PHOTO : DR Tout au long de votre parcours professionnel, vous avez cumulé les premières fois. Quel est votre secret ? Il faut bien une première fois pour tout… Plus sérieusement, je ne pense pas avoir cherché à être la première femme à occuper tel ou tel poste mais il est vrai que je n’ai jamais eu peur non plus de saisir des opportunités qui m’ont été offertes. Intrinsèquement, le goût du challenge et la valeur travail m’ont toujours guidées. En 1991, quand on m’a proposé de travailler dans les mines souterraines dans un monde exclusivement masculin j’avais certes des inquiétudes mais je me suis dit que c’était une expérience qui ne pouvait aboutir qu’à du positif. Il était hors de question que le fait d’être une femme soit alors un frein. Au départ oui, c’était compliqué parce qu’il y avait encore cette opposition « Hommesfemmes » surtout dans ce domaine. L’environnement de travail était également difficile. Mais, en même temps, c’est là que j’ai vraiment réalisé toute l’importance de la valeur travail avec laquelle j’ai été élevée. Je démarrais ma carrière et j’ai découvert aussi deux aspects critiques dans toute organisation : le premier concerne l’importance de la dimension humaine et du relationnel et le second c’est qu’en étant alignés sur un objectif commun, les différences ou oppositions potentielles disparaissent au profit du projet commun. Maintenant, je dois avouer que les premiers jours étaient plutôt cocasses quand je voyais les visages de mes collègues et collaborateurs qui réalisaient que j’étais bien une femme avec eux dans la mine. On parle de plafond de verre lorsqu’il s’agit de hautes fonctions. En avez-vous souffert ? J’ai eu la chance de travailler sur des chantiers très divers. Je suis passée de la mine à la finance puis à l’immobilier écologique au sein de l’OCP, donc je n’ai jamais ressenti cela, puisque j’étais focalisée sur la richesse de l’expérience que je vivais et les challenges plutôt que la fonction. Plus globalement, je pense que les mentalités ont évolué. Nous avons plusieurs femmes à des hauts postes que ce soit dans le privé ou le public… à la tête du patronat ou encore dans des fonctions diplomatiques. La légitimité des femmes n’est plus à prouver. Est-ce qu’il faut faire de la discrimination positive dans une logique égalitaire ? Je ne pense pas que ce soit opportun, car ce sont les compétences qui priment. En revanche, donner les chances de manière égale aux femmes et aux hommes oui. Mais cela doit émaner d’un travail de fond qui démarre dans les foyers et dans l’environnement social et éducatif. 14 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 L'ÉLU D'ILLI ACTEUR ET GAME DESIGNER, MEHDI LAMRINI A RÉUSSI À FAIRE DE SES DEUX PASSIONS SON PROJET DE VIE. PORTRAIT D’UN ARTISTE À LA DOUBLE CASQUETTE. PAR SALMA SAID - PHOTO : RACHID BOURHIM M , La vie rêvée de MEHDI LAMRINI ehdi Lamrini débarque à la rédaction d’Illi, cette fois-ci sans son bonnet d’hipster ! Impossible de ne pas repérer cette lueur passionnée qui brille dans ses yeux, ou de sentir l’énergie positive qui émane de lui. Mehdi est heureux, serein, et cela se voit. Mais il aurait pu passer à côté de tout cela s’il s’était contenté, après ses études post-bac entre l’Angleterre, la France et l’Allemagne, de travailler dans une banque. Mais, il imaginait mal sa vie se déroulant sur un rythme routinier. Sa passion pour le cinéma l’incite à abandonner cette carrière bien tranquille. « Je ne me suis rendu compte que je vivais de mes passions que lorsque j’étais dedans », dit-il. Tout s’enchaîne alors. Il s’inscrit au cours Florent d’art dramatique, et commence par camper des petits rôles dans certaines séries, comme « Locked Up Abroad » sur la chaîne National Geographic. Au fil du temps et des expériences, le jeu face à la caméra n’a plus aucun secret pour Mehdi. Son rêve inavoué devient très vite réalité. Il joue dans la série américaine « Tyrant » et dans la web série « Surf Therapy ». Il obtient même un rôle dans la célèbre série française « Kaboul Kitchen » nous confie-t-il fièrement. Perfectionniste, Mehdi cherche toujours à peaufiner encore son jeu. Sa quête de la performance le pousse même à suivre des cours de mise en scène auprès d’un professeur émérite au « Daniele Suissa Studio » à Casablanca. La deuxième passion de Mehdi n’est autre que les jeux électroniques ou de société. Il ne se contente pas seulement d’y jouer, il a aussi mis au point le jeu des 7 familles marocaines, en collaboration avec Alex Caro. « Le jeu met en avant les richesses culturelles et régionales du Maroc » explique-t-il, «L’illustration des personnages de ce jeu a été faite sous forme de caricatures pour amuser les joueurs et faire baisser les tensions entre les plus compétitifs » confirme-t-il. « Nous avons été chaleureusement accueilli par le public marocain, ce qui nous a insufflé beaucoup de courage et de confiance », assure Mehdi. Le jeune homme est intimement convaincu que la réussite est le fruit d’un travail acharné. Il compte d’ailleurs redoubler d’efforts pour réaliser d’autres conceptions dans lesquelles les Marocains pourront s’identifier. EN OFF C’est la seconde fois que Mehdi nous rend visite à illi. Très à l’aise, enthousiaste, il nous parle de ses passions, de ses rêves déjà réalisés et de ses projets en cours. « Je suis heureux », dit-il. Et c’est ce bonheur qu’il veut partager avec nous en nous invitant à assister à son training au « Daniele Suissa Studio ». 16 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 C'EST DANS L'AIR La cité de la peur NOTRE ÈRE FABRIQUE DE LA PEUR À 100% TOXIQUE. ON LA PERÇOIT COMME UNE ÉPÉE DE DAMOCLÈS SUSPENDUE SUR NOS TÊTES. ACTES TERRORISTES, ATTENTATS, MENACES, BOMBARDEMENTS, ATTAQUES, PERTE D’IDENTITÉ SOCIOCULTURELLE… AUTANT DE MAUX QUI NOUS FONT PERDRE NOS MOTS. RÉSULTAT : UNE SOCIÉTÉ AUSSI ANGOISSÉE QUE BLASÉE. PAR ZORA ELHAJJI- PHOTO : DR 18 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 on chuchote de peur de nous faire entendre. Mais par qui ? Par n’importe qui, celui qui pourrait nous faire du mal. Le mal est invisible et omniprésent. On hésite à sortir. A danser. A chanter. A rire. A badiner. Comme en temps de guerre, le bonheur simple est en couvre-feu. LA FUREUR DE MOURIR L’horreur a pris le dessus. Elle est en direct sur nos écrans de smartphones, de télévisions écran plat, sur flux RSS, dans nos mails…Le progrès n’arrête pas l’horreur, mieux encore, il la diffuse. L’horreur récidiviste suscite l’indifférence. Les courageux s’indignent en prônant le devoir de continuer à vivre, malgré une blessure béante. Ils occupent l’espace public, fêtent la vie et refoulent leur envie de hurler de rage. Le courage n’est-il, donc, pas la peur d’avoir peur ? La majorité se recroqueville et développe une sorte d’angoisse. Un cancer qui range tout membre courageux. Cette angoisse donne naissance à une lassitude, un détachement que les images insoutenables de maisons brûlées, de victimes mortes criblées de balles, de bombardements incessants sur des civils innocents, de petits corps échoués sur les rives étrangères, ne défont pas. Mais qui est fautif ? Tout le monde et personne. La proximité de la menace détruit toute cellule de résistance. L’exceptionnel devient ordinaire et quotidien. Ici et ailleurs. On met, alors, de la distance, on ferme les yeux sur l’insurmontable. Pourquoi ? Comment serait-il possible de vivre dans un sentiment d’impuissance ? La vie serait-elle plus supportable en étant témoin de sa déchéance ? THÉORIE DU COMPLOT « Tu as lu l’actu ? Des actes terroristes allaient avoir lieu près de chez nous… je ne veux plus sortir, j’ai trop peur… on va finir en pâté pour chien, à cause de ces lascars. Je ne veux plus regarder les infos… » Voici des propos entendus de la bouche de votre entourage. La peur a remplacé l’insouciance et la foi en un monde sans malveillance. Les images insupportables, véhiculées par les médias, se gravent dans nos mémoires et se traduisent par une angoisse grandissante. Nous avons pourtant grandi dans un monde de melting-pot, où le voisin n’était pas une nationalité ou une religion mais tout simplement un voisin. L’époque, où les portes étaient ouvertes à tout visiteur en quête d’un gîte, où le plat se partageait avec des inconnus, où l’on respectait la différence. Aujourd’hui on murmure, on marmonne, Nouveau terme en vogue « anti-absurde » : complot! Guerres, bombardements, attaques… tous synonymes de complot. Silence ! Big brother is watching you. Pour remédier à l’inertie ambiante, monsieur et madame lambda s’improvisent experts en géopolitique. Ainsi, selon ces « théoristes » du complot- ou de comptoir-, la terreur règne car elle a été programmée par les dirigeants. Nous sommes donc manipulés par des forces obscures qui se jouent de nous. Tout ceci n’est qu’une vaste plaisanterie. « On ne nous dit pas tout », comme dirait Roumanoff. Les morts, les massacres et les violences quotidiennes dont nous sommes la cible en tant que citoyens du monde sont donc une duperie. Ainsi la terreur serait voulue. Elle serait un jeu dont nous ne connaissons pas les règles. N’est-elle pas une manière de camoufler une lâche passivité. Le complot n’est-il pas un accessoire qui décore d’une indifférence taylorisée ? L’UNION FAIT LA FORCE Il est certain que « l’attitude blasée » n’est pas une solution. Elle nous déshumanise, nous rend plus vulnérable qu’on ne le croit. L’insensibilité est une menace encore plus grave. Comment y remédier alors ? Resserrer les rangs, les liens et vivre ensemble. Si la peur éloigne, il est vital d’y remédier par l’union. N’oublions pas que ce ne sont pas les bourreaux qui font les victimes, mais bien le contraire. Les actes d’humanisme sont le remède à l’horreur. Revenons à l’essentiel et ouvrons-nous sur l’autre. C’est peut être là que réside le salut. « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », disait Albert Einstein. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 19 illi magazine Mars, mois de la femme par excellence, déploie ses ailes libératrices pour donner vie à nos revendications et aspirations. On s’inspire aussi du parcours de femmes battantes et on rêve, naturellement, à une égalité parfaite, même dans l’héritage. On s’interroge aussi sur les raisons profondes qui poussent ces mères à abandonner leurs enfants au père, et on aspire, avec le réalisateur Kamal Hachkar à un monde meilleur. En mars, tous les espoirs sont permis. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 21 DOSSIER 22 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 FEMMES, NOS DROITS EN OTAGE LE DERNIER RAPPORT DU FORUM MONDIAL SUR L’ÉGALITÉ DES GENRES CLASSE LE MAROC PARMI LES MAUVAIS ÉLÈVES, AVEC UN RECUL DE 6 PLACES PAR RAPPORT À L’ÉDITION PRÉCÉDENTE. UNE NOTE QUI REFLÈTE ASSEZ FIDÈLEMENT LES RÉGRESSIONS ENREGISTRÉES DANS PLUSIEURS DOMAINES. PAR KHADIJA ALAOUI -Photos : DR illi magazine - numéro 48 - mars 2016 23 DOSSIER L ’état des lieux des droits humains des femmes au Maroc révèle toujours des écarts flagrants entre les décisions politiques des plus hautes instances de l’Etat et la réalité. Les résistances et la culture patriarcale dominante se dressent toujours devant la mise en œuvre d’une citoyenneté pleine et entière des femmes. Ce n’est donc pas étonnant si les ONG féminines montent, de façon constante et continue, au créneau pour dénoncer ce statu quo de la situation des femmes. Ainsi, ni la loi concernant la lutte contre la violence faite aux femmes, ni l’Autorité pour la Parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination à l’encontre des femmes, et encore moins un texte régissant l’avortement n’ont vu le jour. Le tableau des inégalités et des discriminations englobe également les iniquités successorales, le mariage des mineurs, le projet du code pénal, etc. En définitive, l’égalité inscrite dans la Constitution de 2011 demeure un vœu pieu. « Il est vrai que l’idée généralement partagée après la promulgation de la nouvelle Constitution est que celle-ci va contribuer à accélérer le mouvement et favoriser l’introduction de nouvelles orientations plus stratégiques et plus cohérentes du cadre législatif et des politiques publiques. La déception actuelle est due au fait que c’est loin d’être le cas comme le montrent les différents axes du dernier rapport du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) ayant trait aux droits civils, économiques et sociaux », souligne Rabéa Naciri, auteur de ce fameux rapport sur l’égalité et la parité présenté le 20 octobre de l’année dernière à Rabat. L’AUTORITÉ DE LA PARITÉ VIDÉE DE SA COQUILLE Les nombreux chantiers des réformes ouverts depuis 2011 voient leurs exécutions retardées de façon inexpliquée et inexplicable. C’est le cas du projet de loi pour la mise en place de l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discriminations (APALD), actuellement en discussion à la première chambre des Représentants. Celui-là, précise Rabéa Naciri est « une atteinte aux objectifs constitutionnels relatifs aux principes de l’égalité et de la parité ». La militante des droits des femmes souligne que le projet de loi ne mentionne pas le mandat de l’APALD et n’explique pas non plus ce qu’il entend par discrimination. « Le projet de loi fait de l’Autorité une instance de promotion. On ne peut pas lutter contre la discrimination juste en organisant des séminaires et des journées d’étude », précise encore Rabéa Naciri. Cette autorité doit, en outre, être indépendante et établie sur la base de l’expertise et du professionnalisme et non pas sur celle de la représentativité des courants politiques et idéologiques. «A mon avis, compte tenu de l’importance des effets et des impacts attendus de cette institution en matière de lutte contre les discriminations à l’égard des femmes et de promotion de la parité, elle a cristallisé, dés le départ et avant même de voir le jour, l’intérêt et le positionnement des principaux courants de pensée dans notre pays.» Autant dire que les espoirs placés dans cette institution pourraient déboucher sur du vent... 24 INIQUITÉS ET INJUSTICES En 2016, les femmes ont franchi d'importantes étapes. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Des femmes continuent toujours la lutte pour une vie plus digne. Une vie où la représentativité électorale, l'égalité économique et l'accés aux postes à responsabilités seront un acquis pour toutes. En fait, pour libérer les femmes de toutes les injustices et iniquités qui pèsent sur elles, il faudra, comme le résume si bien Rabéa Naciri «vouloir réellement affranchir les femmes. Une fois ce préalable incontournable et primordial rempli, les deux autres conditions peuvent être accomplies plus facilement. Ensuite se donner les moyens de la connaissance et de l'innovation pour le faire, et enfin pouvoir le réaliser ; celà renvoie aux moyens humains et financiers qui seront accordés ». Une fois tous ces paradigmes satisfaits, la question des femmes pourrait trouver un semblant de solution. Autrement, l'avenir restera bien sombre. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Violence contre les femmes : c’est pire au quotidien “ Les nombreux chantiers ouverts depuis 2011 voient leurs exécutions retardées de façon inexpliquée et inexplicable. ” La violence fondée sur le genre, phénomène récurrent dans toutes les sociétés, revêt une dimension alarmante au Maroc. Le projet de loi 103-13, dont la teneur a été dénoncée en son temps par les associations féminines, s’enlise dans les méandres bureaucratiques. Les droits des femmes pourraient-ils connaître des avancées notables quand les relents du conservatisme semblent être la marque de fabrique du gouvernement en place ? Il est permis d’en douter. Le projet de loi contre les violences à l’encontre des femmes en est l’illustration parfaite. La mouture présentée en novembre 2013 par la ministre de la Solidarité, de la Famille et du Développement social, et vigoureusement dénoncée par toutes les composantes des ONG féminines a finalement été retirée. Deux ans et demi plus tard, aucune loi n’a été promulguée pour protéger les femmes. Et ce n’est pas tout : le projet du code pénal ne traite ni de la violence fondée sur le genre ni du viol conjugal, et encore moins du harcèlement sexuel en tant que violence sexuelle fondée sur le genre. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 25 DOSSIER AVORTEMENT Deux pas en arrière, un pas en avant 26 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 PRÈS D’UN AN APRÈS L’INITIATIVE ROYALE SUR LE DOSSIER DE L’AVORTEMENT, LE TEXTE DE LOI SE FAIT TOUJOURS ATTENDRE. UNE LENTEUR INEXPLICABLE POUR UNE RÉFORME INSUFFISANTE AUX YEUX DES MILITANTES. L e débat sur l’avortement avait été stoppé net au lendemain des recommandations royales aux ministres de la Justice et des Habous. Mais si la décision d’autoriser l’avortement dans certains cas (malformation fœtale, grossesse incestueuse ou résultant d’un viol et mise en danger de la vie de la mère) avait été accueillie avec une certaine réserve par les ONG qui luttent pour les droits humains, il n’en demeure pas moins qu’un grand pas avait été franchi. Sauf que rien n’a été fait depuis lors. Le texte de loi, soumis aux procédures administratives et bureaucratiques, tarde à voir le jour. Et en l’absence d’un cadre juridique, les avortements clandestins (médicalisés ou traditionnels) continuent à sévir, provoquant en moyenne près de 6% des décès, selon un rapport datant de 2010. Les cas concernés par le cadre légal de l’interruption volontaire de grossesse ne concernent que 5 à 10% des cas. Mais il existe de multiples cas qui nécessitent d’être pris en considération. « La nouvelle loi mettra fin à l’avortement clandestin uniquement dans des cas précis, mais il existe un grand nombre de situation, ( femmes aux alentours de la cinquantaine ne désirant plus avoir d’autres enfants, jeune fille non mariée, mineure, handicapée mentale) qui exigent un élargissement de la loi », souligne Pr Chafik Chraïbi, président de l’Association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac). Inquiet devant le silence qui a suivi l’initiative royale, le Pr Chraïbi relève que la solution se trouve déjà dans le code pénal qui stipule dans son article 453 que « l’avortement n’est pas puni quand il vise à sauvegarder la vie de la mère ( …). Il suffit simplement de prendre le sens « santé » dans son sens large, tel que défini par l’OMS, à savoir le bien-être psychique, physique et social. » Les associations féminines, qui appellent à la dépénalisation de l’avortement, estiment que cet acte relève du droit de la femme à disposer de son corps dans la dignité. La Fédération de la Ligue démocratique des droits des femmes a d’ailleurs réitéré cet appel, lors de son dernier congrès, tenu les 19 et 20 février dernier à Rabat, en exigeant : « le droit pour toutes les femmes majeures, avant trois mois à l’avortement médical gratuit dans le service public, ou dans le secteur privé selon des tarifs réglementés et accessibles, et pour les femmes mariées sans autorisation du mari en respect de la santé de la femme ». L’avortement demeurant le recours extrême, il s’avère nécessaire de mettre en place des plans de prévention contre les grossesses non désirées notamment par la diffusion et la promotion de l’éducation sexuelle, la sensibilisation, l’accès à l’information et aux moyens de contraception. Un vaste programme à déployer rapidement et qui va de paire avec une dépénalisation des relations sexuelles en dehors du mariage. L’avis de l’expert Pr Chafik Chraïbi, Président de l’association marocaine de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac). Pensez-vous que la légalisation de l’avortement pourrait mettre fin à l’avortement clandestin ? Cela mettra fin à l’avortement clandestin pour les trois indications retenues. Mais il existera un grand nombre de cas où le Chafik Chraïbi, recours à l’avortement clandestin continuera. L’article 453, déjà présent dans le code pénal autorise l’avortement quand il est question de sauvegarder la vie ou la santé de la mère. Et santé, selon la définition de l’OMS, signifie l’état physique, psychique et social. Quand l’une de ces composantes est menacé, le droit doit être automatiquement octroyé de procéder à un avortement dans la légalité et la sécurité. Il faudra considérer comme clandestin un avortement qui intervient après 12 semaines d’aménorrhée, par exemple. La loi que nous attendons depuis près d’une année doit tenir compte du rapport que j’ai soumis au ministre de la santé. Dans le cas contraire, il faudra continuer à militer car la bataille n’est pas gagnée. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 27 DOSSIER 3 questions à Rabéa Naciri, militante des droits des femmes. ‘‘ Tolérer les situations actuelles hypothéquera tous les progrès ’’ La régression de la condition de la femme aurait-elle, à votre avis, un rapport direct avec l’arrivée au gouvernement d’un parti de mouvance islamique ? En fait, je ne peux pas imputer la responsabilité des inégalités et discriminations actuelles à une seule partie prenante. D’abord, il y a un héritage et des discriminations qui relèvent de la responsabilité des gouvernements successifs du Maroc depuis l‘Indépendance. Il est vrai que l’idée généralement partagée après la promulgation de la nouvelle constitution est que celle-ci va contribuer à accélérer le mouvement et à favoriser l’introduction de nouvelles orientations plus stratégiques et plus cohérentes du cadre législatif et des politiques publiques. La déception actuelle est que c’est loin d’être le cas comme le montrent les différents axes du rapport du CNDH ayant trait aux droits civils, économiques et sociaux. Que reste-t-il alors à faire pour atteindre cette parité et cette égalité tant espérées ? Beaucoup de choses : D’abord garantir d’une manière effective le droit à une éducation de qualité et égalitaire pour tous les Marocains et Marocaines. Ensuite, élargir aux couches les plus vulnérables l’accès à la santé, à la sécurité sociale et à un travail décent, Enfin, promouvoir la participation publique et politique des femmes ; activer et mobiliser tous les moyens requis pour lutter contre les violences à l’égard des femmes et contre les stéréotypes de genre qui participent à reproduire et consacrer les discriminations. Il s’agit également d’accélérer la mise en place de projets de lois actuellement en attente : celui sur l’Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discriminations (APALD), le Conseil de la famille et la loi sur les violences. Le chantier d’évaluation de la mise en œuvre du code de la famille est particulièrement difficile compte tenu des controverses idéologiques qu’il suscite. Ce chantier en particulier donne des indices très forts sur le quotidien des femmes et leur accès à la justice. L’évaluation ne doit laisser de côté aucune composante de ce code y compris la partie successorale 28 qui doit faire l’objet d’un débat public et fécond, visant à trouver des solutions concertées sur les meilleurs moyens et mesures à mobiliser et à mettre en œuvre pour pallier à des situations de détresse et d’injustices flagrantes. Il est évident que le changement est difficile mais il faut se doter d’un cap, en termes de : - vision politique claire de ce que nous devons faire à partir des dispositions de la constitution et des conventions internationales auxquelles le Maroc adhère ; - ce nous voulons et de ce que nous pouvons faire ; Puis, en termes de méthodes et de moyens à mobiliser, cibler les catégories de femmes les plus pauvres dans tous les pré programmes et projets actuellement en cours et ceux à venir pour leur conférer la priorité. Enfin, mobiliser les différents acteurs et les moyens humains et budgétaires pour y parvenir. C’est un véritable chantier de mise à niveau. Tolérer ou fermer les yeux sur les situations actuelles contribue, à mon avis, à hypothéquer le progrès économique, social et démocratique du Maroc dans sa globalité. La loi contre toutes les violences faites aux femmes a été à maintes reprises annoncée puis enterrée. Quelles lectures en faites-vous ? Je peux en faire une lecture tout en soulignant que je ne connais pas les raisons précises (politiques et techniques) de ces reports incessants. Mais en tout état de cause, on aurait pu penser que la lutte contre les violences à l’égard des femmes constitue un objectif qui peut être largement partagé au delà des courants idéologiques et politiques. Or, il s’avère qu’il n’en est rien. Ce que je ne comprends pas, c’est comment peut-on justifier et légitimer les violences au non de la religion, de la tradition ou de la culture ? Légitimer, accepter et banaliser les violences à l’égard des femmes, c’est accepter et les légitimer dans l’ensemble des relations sociales et sociététales. En réalité, de tout temps, à partir du moment où une réforme ou un projet touche aux droits des femmes et à la lutte contre les violences, des résistances et des obstacles surgissent et prennent des formes multiples, parfois, des plus incongrues. C’est ce que j’appelle le labyrinthe des résistances. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Le Féminisme expliqué aux nuls FÉMINISTE ? VADE RETRO SATANAS. AVANT DE SOMBRER DANS LES CLICHÉS PATHÉTICO-NAUSÉABONDS ET DE JETER LE FÉMINISME DANS LA FOSSE AUX LIONS, TENTONS DE COMPRENDRE DE QUOI ON PARLE. QU’EST QUE LE FÉMINISME ? EXPLICATIONS POUR LES NULS. PAR ZORA ELHAJJI - PHOTOS : DR Le féminisme, un concept New Age pour les femmes qui n’aiment pas les hommes ? Archi faux. Le féminisme n’est pas anti-testostérones, il ne cible pas les chromosomes Y pour les décimer et créer une nouvelle ère d’amazones où seules les femmes régneraient en maitres… Vous imaginez la bêtise ? Si le féminisme consiste à prôner une égalité de droit, à dénoncer les discriminations basées sur le genre et ce à travers le monde, à placer la femme en égale dans les sphères politiques, économiques et sociales pour le salut d’une humanité entière, l’homme ne peut, donc, être que féministe. Mieux encore, l’homme est partie prenante de l’avenir du féminisme. Le féminisme n’est pas arabo-musulman Il est zoulou. Ou Inca. Peut être même originaire des profondeurs aquatiques d'Arielle, la petite sirène. Certains auraient découvert des traces du féminisme sur Krypton. Les historiens continuent les recherches. Le féminisme n’a pas de frontières, il vise à abolir les inégalités homme-femme. L’Inégalité devant l’héritage, le mariage des mineurs, la criminalisation de l’avortement, la violence conjugale, l’infériorité des témoignages des femmes devant la loi - qui concernent d'avantage notre contexte arabo-musulman et qui stigmatisent la femme, donc toute une société, - sont des batailles que les féministes (hommes et femmes, vous l’aurez compris) mènent sans relâche. Le féminisme est-il hystérique et moche ? L’imaginaire collectif a construit le prototype du féminisme sous la forme d’une furie aigrie, insolente, cynique aux sourcils broussailleux, aux aisselles non épilées et peu gâtée par la nature. Un monstre tapageur. En gros, un laidron hystérique. Si les esprits étriqués, voire ignares, se contentent de donner un visage ingrat au féminisme, ils ont très certainement omis de le remercier pour ses avancées et pour ses prouesses à travers le temps : droit à l’éducation, au travail, à l’espace public, au vote, à la liberté de disposer de son corps… Et si le féminisme est encore, et à tort, assimilé à un manque de féminité, il est alors vital de se plonger dans les écrits poétiques d’une Judith Butler, dans l’univers fragile et vaillant d’une Nina Simone, dans le travail transcendant d’une Camille Claudel, dans l’univers bouleversant de vérités d’une Simone de Beauvoir, dans les écrits touchants d’une Fatema Mernissi… Et si cela paraît trop ambitieux, il suffit d’admirer le talent et le courage de nos contemporaines. De la superbe Golshifteh Farhani, actrice iranienne bannie de son pays, à l’audacieuse Abnousse Shalmani, en passant par l’imperturbable Joumana Haddad. Ces belles gueules, l’ouvrent aussi quand il s’agit de droit à l’égalité. Le féminisme est-il un mouvement de mode ? Si l’on considère qu’il ne se démode jamais… Le féminisme est peut être une jupe courte qui accompagne nos aspirations à disposer de notre corps ? Des talons aiguilles vertigineux pour prendre de la hauteur ? Un rouge à lèvres, rouge passion ? Un smoking sensuellement moqueur ? Un gant de velours pour toucher de près les dures réalités sans se souiller ? Une crinière libre ? Le féminisme habille nos convictions d’un monde où la femme est actrice à part entière. Tout comme l’homme. Le féminisme est-il le contraire de machisme ? La bonne blague. Le machisme selon le Larousse, est une « idéologie fondée sur l’idée que l’homme domine socialement la femme et que, à ce titre, il a droit à des privilèges de maître ; comportement conforme à cette idéologie. » Le féminisme rejette toute idée de suprématie ou domination. Quand l’un use de violences contre les femmes pour exister, l’autre puise dans la force de l’égalité pour progresser. Lorsque l’un puise dans le harcèlement physique et moral pour perdurer, l’autre construit les fondations d’une société égalitaire et paritaire. Lorsque l’un est lâche, l’autre l’éduque à devenir courageux. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 29 UNE QUESTION DIX RÉPONSES PAR KHOULOUD KEBALI SAJID - PHOTO : D.R. Héritage : Êtes-vous pour la religion ou le Droit ? YOUSSEF CHEHBI, Avocat Je suis pour l’égalité en matière d’héritage et cela doit s’inscrire dans une refonte de l’ensemble des règles de l’héritage, afin d’assurer une transmission équitable du patrimoine. Cela permettrait de régler bien des problèmes dans la société, notamment mettre fin à toutes les acrobaties juridiques auxquelles les gens ont recours pour assurer la transmission de leur patrimoine et permettre des relations plus sereines au sein des familles. KARIM BOUKHARI, OUSSAMA BENJELLOUN, Journaliste, écrivain, réalisateur Animateur télé. Au moment de leur apparition, les textes religieux étaient progressistes et « modernistes » eu égard à la société arabique du VIIe siècle. Pour retrouver ce progressisme, et réparer les nombreuses injustices liées aujourd’hui à la question de l’héritage et à la situation de la femme, ce n’est pas vers la religion mais vers le droit qu’il faut se tourner. Le droit a un grand avantage : on peut le changer et l’améliorer, il est en perpétuel chantier. La femme n’est pas un soushumain. Au contraire, je trouve qu’elle fait plus d’efforts que l’homme et qu’elle mérite l’égalité dans plusieurs domaines. Mais le monde est mal fait et la loi qui régit notre quotidien n’est pas un scénario parfait… Pour mes enfants, j’opterais pour les textes religieux du fait de leur caractère sacré. L’Ijtihad n’est pas toujours du goût de tout le monde. RÉDA DALIL, Journaliste / écrivain GHALI BENSOUDA, Etudiant à l'Escp Europe, lauréat du Prix Tizi Espoir 2014 Naturellement, j’opte pour une égalité dans l’héritage pour mes enfants en espérant que la législation le permettera d’ici là. Si ce n’est pas le cas, je ferai des donations de mon vivant, comme la loi le permet, pour être en phase avec mes convictions et mon interprétation de l’essence du texte coranique. 30 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Mon fils héritera autant que ma fille. Il s’agit pour moi d’une question qui ne souffre d’aucun doute. Mon rejet viscéral du code de l’héritage tel qu’il est appliqué aujourd’hui sur nos terres ne s’embarrasse d’aucune préciosité intellectuelle, je considère ce débat tellement embarrassant, qu’il me semble dérisoire d’y apporter un début d’argument. Le discuter, c’est, au fond, accorder du crédit, ou un début de bienfondé, à la thèse adverse. Je m’y refuse. KAMAL HACHKAR, Réalisateur Je suis pour l’égalité totale entre les femmes et les hommes concernant l’héritage. Je souhaite que notre pays fasse valoir le Droit plutôt que des préceptes religieux élaborés il y a des siècles. Nous devons vivre avec notre époque. Nous devons traduire dans les faits cette égalité inscrite dans la Constitution. N’oublions pas, comme le disait Louis Aragon, que la femme est l’avenir de l’homme. MOHAMED SALIM, Animateur télé. MOSTAFA KANDER, Entrepreneur Sans hésitation, je dirais le Droit dans la mesure où il garantit l’équité totale entre filles et garçons. Pour mes enfants et pour mes sœurs. Les femmes sont aussi responsables de familles de nos jours, les textes religieux qui prônent l’inégalité sont issus d’un contexte familial différent de ce que nous vivons actuellement. Les femmes ont très fréquemment la charge de la famille, et quand bien même elles ne l’auraient pas, c’est injuste de considérer qu’une femme au foyer ne mérite pas d’être l’égale de son frère. MEHDI LAMRINI, Comédien et Game designer Personnellement, je ne possède qu’un appartement. Je l’ai mis au nom de mon fils, non pas au nom d’un quelconque droit ou d'une quelconque religion, mais pour qu’il puisse avoir au moins un appartement, car je ne sais pas ce que l’avenir lui réserve. Sinon, tous ces trucs d’héritage sont pourris. Ils ont détruit de nombreuses familles, à tel point que le fait d’y penser me donne la nausée. SAAD EL MENJRA. Haut cadre de banque. Fondateur du groupe « parlons élections parlons avenir» Je suis musulman, croyant et pratiquant, et je n’ai pas le droit de discuter les ordres divins, surtout ceux concernant l’héritage. Par ailleurs, si j'avais la possibilité d’émettre un avis subjectif fondé sur une logique d'équité du sexe et des enfants dans une conjoncture économique aussi difficile que celle que nous vivons aujourd’hui, j’aurais certainement plaidé pour une égalité dans les parts d’héritage de tous mes enfants quelque soit leur sexe. Je suis pour une réinterprétation positive et holistique de la source coranique afin de moderniser la charia, pour se baser sur un droit d’inspiration islamique ayant pour doctrine la justice universelle. À cours terme, l’héritage serait ainsi équitablement partagé entre tous les concernés. À long terme, la notion d’héritage financier perdrait tout son sens dans une société réellement égalitaire et démocratique. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 31 INTERVIEW FÉMINISTE ANASS YAKINE, LE GLOBE-TROTTER APRÈS AVOIR PARCOURU LE MAROC EN SOLO ET À PIEDS PENDANT DEUX ANS, ANASS YAKINE S’APPRÊTE À ENTAMER UN AUTRE VOYAGE, MAIS CETTE FOIS-CI AVEC SON ÉPOUSE. FÉMINISTE CONVAINCU, IL PRÔNE UNE SOCIÉTÉ ÉGALITAIRE. PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO : ESSAOUIS. 32 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Au cours de ton voyage, quelles sont les images concernant la femme qui t’ont le plus marquées ? Pendant les trois premières semaines de mon parcours, je n’ai rencontré aucune femme et aucun enfant. C’était irréel… La présence de la femme dans l’espace public est essentielle. Le fait de marcher a suscité de l’empathie auprès des villageois. Les femmes qui m’ont ouvert leurs portes estimaient que j’étais moins bien loti qu’elles, elles qui avaient tout au long de leur vie subi le joug d’un père, d’un mari, d’un oncle, parfois même d'un fils… C'est le cas de cette dame très âgée qui m’a accueilli en insistant pour me préparer à dîner. Quand elle s’est assise à mes côtés, je lui ai dit que sans elle, je serais mort. Cela avait surtout pour but de la valoriser, de lui permettre d’en parler avec ses amies, sa famille ou ses petits-enfants… C’est grâce à elle et à toutes les femmes que j’ai réussi à mener à bien mon rêve. J’ai aussi constaté la force physique, cette fois, de la femme dans plusieurs régions. Elles transportaient d’énormes fagots de bois sans ployer l’échine… “ Si on change le regard réducteur de l'homme envers la femme, on pourra transformer la société. ” Si on t’en avait donné la possibilité, qu’aurais-tu pu faire pour changer la condition de la femme marocaine ? Il y a tellement de choses à changer… D’abord, peut-être ce regard réducteur de l’homme envers la femme. Si on arrive à transformer cela, on pourra changer tellement de choses dans la société. Pendant mon voyage, 180 filles m’ont accompagnées. Cela ne signifie qu’une chose, c’est que ces jeunes filles avaient besoin d’une bouffée d’oxygène, de liberté. Elles qui étaient harcelées quotidiennement dans l’espace public vivaient une expérience unique, car elles pouvaient dormir à la belle étoile, de marcher la nuit, dans un respect total. Quelle est ta conception du couple ? Quand j’ai démarré mon voyage, je ne pensais pas du tout au mariage. Il me semblait qu’aucune fille ne voudrait de moi, car au Maroc, ce ne sont pas deux individus qui se marient mais deux familles. Mais j’ai fait à Aglou une rencontre extraordinaire avec un couple de touristes français, et cela a complètement bouleversé mes convictions. Elle avait 56 ans, lui 62, ils étaient mariés depuis trente ans et venaient d’entamer un voyage autour du monde de 10 ans. Ils avaient fait des dizaines d’autres voyages, et pensaient en faire des centaines d’autres encore. J’ai été émerveillé par leur façon de vivre leur couple, par le respect dont faisait preuve le mari à l’égard de sa femme, par leur joie de vivre, par l’amour qu’ils cultivaient l’un pour l’autre… Cela m’a montré ce que ma vie pourrait être dans une trentaine d’années. Le couple doit avoir la même conception de la vie, les mêmes rêves, même avec des visions différentes. Quelle serait la place de la femme dans un couple ? J’avais écrit un jour que je ne voulais pas me marier avec une femme et la cacher entre quatre murs. Cela n’a pas plu à de nombreuses jeunes filles qui ont répondu qu’elles préféraient rester à la maison. Il me semble que ceux et celles qui pensent ainsi ont une idée faussée de la religion. Notre prophète ne cachait pas ses épouses… Nous allons faire ensemble notre prochain voyage. Amal ne va pas uniquement m’accompagner, car c’est elle qui prépare toutes les étapes de notre nouveau périple ! Te considères-tu comme féministe ? Chacun a une conception différente du féminisme. La mienne intègre le respect de la femme, en sa qualité d’être humain. La femme ne doit pas se contenter de revendiquer l’égalité avec l’homme qui est, dans certains cas, dans une bien mauvaise posture, mais exiger tous les droits inscrits dans la convention internationale des Droits de l’Homme. LA NOTE DE LA RÉDAC’ 8,5/1O Anass Yakine séduit par sa spontanéité, sa philosophie et sa conception du couple. Pour lui, l’égalité est un concept qui doit être dépassé, car la femme doit revendiquer plus, et ne pas se contenter de vivre les mêmes conditions que l’homme. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 33 YES WE CAN KAWTAR JOHRATI, La réussite tranquille PUR PRODUIT DE L’ÉCOLE PUBLIQUE MAROCAINE, KAWTAR JOHRATI A UN PARCOURS SANS FAUTE. SA CARRIÈRE, MENÉE TAMBOUR BATTANT, L’A PROPULSÉE À DES POSTES STRATÉGIQUES, CONFIRMANT QUE LES PLAFONDS DE VERRE PEUVENT ÊTRE POUSSÉS À L’EXTRÊME. PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTOS : D.R. 34 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 35 YES WE CAN Q uoique l’on dise, l’école publique marocaine a donné naissance à des éléments brillants, à une élite qui occupe des postes à responsabilité dans différents établissements publics ou privés. Kawtar Johrati en fait partie. Matheuse douée, elle est pourtant adroitement dirigée par son père pour faire des études de commerce. « Son argument majeur étant que les débouchés sont meilleurs et surtout plus adaptés à une fille », se rappelle-t-elle. Mais si son rêve d’intégrer une école d’ingénieur et de construire des bâtiments a été stoppé net, Kawtar Johrati a néanmoins déployé une belle énergie pour réussir ses études à l’Institut supérieur de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE). Un pari payant qui lui permet, dès la fin de ses études, d’être recrutée par une société de gestion de portefeuilles. Cinq ans plus tard, la jeune femme intègre la CNIA Saada, rebaptisée depuis Saham Assurances. « Ma mission consistait à créer de la performance et à gérer le portefeuille de la compagnie jusqu’au jour où on m’a également confié la gestion du patrimoine immobilier. C’était pour moi à la fois un honneur et une lourde responsabilité. J’ai commencé par prendre en charge la gestion locative, puis à faire le suivi de quelques opérations de promotion immobilière de petite envergure », explique-t-elle. La carrière de Kawtar Johrati connaît, dès lors, une véritable envolée ; la jeune femme réussissant le challenge de mener à la perfection toutes les missions dont elle a la charge tant et si bien qu’au bout de quelques années, elle se retrouve propulsée à la Direction Générale de Saham Immobilier. « Quand j'ai démarré au sein du groupe Saham, j'ai été chef de département responsable de 3 personnes. Nous sommes maintenant une filiale à part entière avec une équipe de 30 personnes, avec pour mot d’ordre la mobilisation de chacun dans l’intérêt de tous », assure cette super woman. “ Je continuerai à m'investir professionnellement sans être à la recherche d'un hurricane ou autre. ” LE PLAFOND DE VERRE, UN MYTHE ? Kawtar Johrati trace son chemin avec cet esprit de combativité et d’endurance qui est le sien depuis toujours. Le fait d’être femme et d’occuper un poste aussi stratégique n’a d’ailleurs jamais constituer un handicap ou si peu. « Déjà, sur les bancs de l’école, j’avais beaucoup d’amis garçons, et au lycée, nous étions deux filles en classe, donc entourées de garçons. C’est aussi le cas dans le milieu professionnel. A vrai dire, les femmes sont encore peu représentées aux postes de cadres dirigeants. Personnellement, me retrouver dans des meetings où je suis la seule femme ne m’effraye pas et je ne le sens même pas. Peut-être que cela s'explique par le fait que j’ai eu la chance d’avoir des patrons ouverts et sans préjugés, qui m’ont poussées à aller de l’avant tout au long de ma carrière », précise-t-elle. Ce parcours sans faute a aussi été possible grâce, dit-elle, à « la reconnaissance de mes pairs et de mes supérieurs », mais aussi de sa famille. « Mon père m’a beaucoup soutenue au début de ma carrière professionnelle et aujourd’hui mon mari en fait de même. Ils font preuve de QUESTIONS ÉCLAIR UN PAYS Je ne pourrai jamais vivre ailleurs qu’au Maroc mais j’aime bien voyager à l’étranger, surtout en Europe. 36 UN FILM J’adore les comédies françaises, comme par exemple « Le prénom » ou « le dîner de cons ». UN PLAT Une bonne paella. UN CHANTEUR Pablo Alboran. Pour moi c’est le nouveau Julio Iglesias. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 UNE HÉROÏNE Ma mère, pour le courage et l’abnégation dont elle a fait preuve pour élever 5 enfants sans femme de ménage, ni nounou, ni chauffeur, ni livraison de repas à domicile. compréhension et m'accordent une totale confiance pour gérer mes déplacements, mes voyages, mes déjeuners d’affaires. » Pour Kawtar Johrati, le rêve a rejoint la réalité. Elle qui se rêvait construire des bâtiments est au cœur de projets immobiliers d’envergure. Sur le terrain une fois par semaine au minimum, elle supervise, inspecte, surveille l’état d’avancement des chantiers. Cette partie de son activité professionnelle est cruciale, et elle y consacre une belle énergie. La DG de Saham Immobilier est bien consciente que sa réussite est aussi celle de toute son équipe. « Les postes que j’occupe, je les ai créés avec et grâce à mon équipe, et nous avons pu donner du poids et de la valeur à nos périmètres tout simplement en créant de la valeur ajoutée dans tout ce que nous entreprenons », insiste-telle. Proche de son équipe, mais également exigeante, Kawtar a horreur de la paresse et de la mauvaise foi. Elle montre d’ailleurs l’exemple. Première à arriver sur les lieux de son travail, et généralement la dernière à partir, elle a instauré une organisation sans faille pour mener à bien ses missions. MA FAMILLE D’ABORD Généralement, une femme qui réussit le fait au détriment de sa famille. Kawtar en est profondément consciente et se préserve des plages horaires de qualité avec ses deux enfants. « C’est clair que je ne suis pas là tous les jours pour faire les devoirs avec eux. Mais je le fais au moins une fois par semaine. Je les accompagne tous les matins à l’école et je fais au moins une sortie d’école par an avec chacun d’eux. Du lundi au vendredi, je suis à 100% dédiée au bureau, de 8h30 à 20h. Le week-end, je me rattrape », assure-t-elle. Chaque matin, c’est d'ailleurs elle qui les prépare à l’école, partage le petit-déjeuner avec eux “ J'aspire à profiter pleinement de ma famille. je pense que la qualité du temps que je passe avec mes enfants est convenable. ” et les y dépose. Le soir, elle vérifie systématiquement leurs devoirs et affaires, dîne avec eux et les borde avant de plancher de nouveau sur ses dossiers. « Je suis globalement satisfaite de mes réalisations. J’aspire à profiter pleinement de ma petite famille, à voir mes enfants grandir. Je continuerai à m’investir professionnellement, sans pour autant être à la recherche d’un hurricane ou autre. Je pense que la qualité du temps que je passe avec mes enfants est convenable, mais la responsabilité pèse sur le moral. Je suis très souvent stressée, angoissée pour réaliser les objectifs et c’est sur quoi je travaille pour améliorer mon bien-être », avoue-t-elle, déjà pressée de reprendre un dossier en instance, de peaufiner une présentation ou de valider un projet. Battante dans l’âme, Kawtar Johrati continue son bonhomme de chemin, pleinement consciente que toutes les voies peuvent s’ouvrir aux femmes, encore faut-il qu’elles le veuillent. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 37 L'ŒIL DE SOUMAYA CES PÈRES qui obtiennent la garde de leurs enfants SELON LE CODE DE LA FAMILLE, LA GARDE DES ENFANTS REVIENT D’ABORD À LA MÈRE, PUIS AU PÈRE ET ENFIN À LA GRAND-MÈRE MATERNELLE. QUAND LE COUPLE A DES ENFANTS, LE DIVORCE EST UN DÉCHIREMENT PROVOQUANT DES DÉGÂTS. TRÈS PEU DE PÈRES DÉSIRENT EN AVOIR LA GARDE ET SOUVENT, ILS LES ABANDONNENT À LEUR MÈRE. PAR SOUMAYA NAÂMANE GUESSOUS - PHOTO : 123RF 38 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 I l est rare qu’une mère laisse ses enfants au père, sinon elle est diabolisée : « Willi ! Elle n’a pas de cœur ! » Les jugements sont cruels et sans tolérance pour les motivations de la mère. Pourtant, il arrive qu'une mère abandonne ses enfants pour s’en débarrasser. Il s’agit rarement d’un choix. Aziza : « Mon mari était violent. Je me suis enfuie chez mes parents. Mon père m’a dit : « Tu es partie seule, tu reviendras seule. Je ne nourrirais pas les enfants d’un étranger ! » Je suis restée chez mes parents, en abandonnant mes 4 enfants ! Je ne les ai pas revus pendant 6 ans ! » La séparation est douloureuse, mais l’intérêt des enfants prime. La charge financière pousse souvent des femmes à se résigner à faire un douloureux choix. Marwa, 42 ans, cadre supérieur : « Divorcée à 29 ans, je n’avais pas de moyens pour loger et scolariser mes trois enfants. La maison appartient à mon mari. Je vis chez mes parents. Le juge a fixé la pension alimentaire à 3 000 DH, une somme inférieure aux frais de scolarité ! J’ai laissé mes enfants à leur père pour assurer leur stabilité financière. » Le travail de la mère constitue également un obstacle. Yasmine, 35 ans, ingénieur : « Avec mon travail, impossible de m’occuper seule des enfants. Je ne peux payer une femme de ménage pour s’en occuper après l’école. Je ne peux quitter mon travail. C’est mon seul moyen de subsistance. J’ai dû les laisser à leur père qui est plus aisé. J’en souffre terriblement, mais ils vivent mieux avec leur père. » Il y a aussi le cas des mères poussées par le désir de vengeance. Myriam, 39 ans : « Mon ex-mari est alcoolique. Ma belle-famille, riche, ne me soutenait pas. Je suis partie en lui laissant mes trois enfants. J’ai bataillé 4 ans pour les revoir. » Parfois, de guère lasse pour obtenir la pension alimentaire, la mère s’en décharge : « Je mendiais pour nourrir mes enfants. Je n’ai pas d’argent pour porter plainte. Je lui ai jeté ses enfants. » Parfois, la mère agit par rancœur : « J’ai travaillé dur. Quand mon mari a eu un peu d’aisance financière, il s’est mis à me tromper et à me maltraiter. Il a divorcé pour épouser sa maîtresse. J’ai refusé la garde des enfants pour lui gâcher son bonheur et celui de sa femme. La loi donne aux mères la garde et jamais la tutelle. Le père est tuteur, qu’il assume. » Une mère peut aussi favoriser son bien-être. Lamia, 25 ans : « J’ai divorcé à 23 ans. Ma mère m’a poussée à laisser mon fils à son père pour que je refasse ma vie. Difficile pour une femme de refaire sa vie avec un enfant à charge !» Elle peut aussi vouloir saisir une opportunité : « Je voulais vivre au Canada. Mon mari a refusé de m’accorder l’autorisation pour emmener ma fille. Je la lui ai laissé. A 15 ans, elle choisira de vivre avec moi. » Le père peut être attaché à son enfant et vouloir le garder. Hasna, 27 ans : « Mon mari pleurait quand il voyait son fils. Je le lui ai cédé. C’est un bon père. Nous avons une bonne relation tous les trois. » Ou lorsqu’il est convaincu que la mère est irresponsable : « Ma femme ne n’est jamais occupé de notre fille. C’est normal que je la prenne. » QUAND LA MÈRE EST DÉPOSSÉDÉE DE LA GARDE DE SES ENFANTS Dans la majorité des cas, la mère subit cette situation. Les mères pauvres et surtout rurales sont les plus touchées. Beaucoup d’épouses rurales fuient une vie conjugale pénible. Récupérer les enfants est quasi impossible. La belle-famille les garde pour punir la rebelle. Elles ne peuvent se défendre : éloignement des tribunaux, manque de moyens pour les déplacements et pour s’offrir les services d’un avocat, méconnaissance des procédures… Si l’épouse demande le divorce, le mari peut lui pourrir la vie en la privant des enfants. La mère perd la garde si le mari prouve son incapacité. Myriam, 36 ans : « Après le décès de ma mère, j’ai déprimé. J’étais sous traitement pendant 6 mois. Mon mari s’est présenté chez le juge pour divorcer, muni d’un dossier comportant les photocopies des certificats médicaux et de vidéos de moi, prises à mon insu, quand j’étais malade. Il a obtenu la garde, malgré tous mes efforts pour l’annuler. » Si le mari prouve que la mère est de mœurs légères, il obtient également la garde. Parfois, le père fait pression sur la mère en la privant de “ La Loi considère que la mère remariée ne peut se consacrer aux enfants du premier mariage. ” sa pension. Elle peut se désister de la garde pour se venger ou parce qu’elle n’a pas les moyens pour porter plainte. Le droit de la mère de recevoir ses enfants lors des weekends et vacances n’est pas toujours respecté par le père. Atika, 26 ans, trois enfants : « Mariée à 15 ans à la campagne, j’ai été violentée par mon mari et sa famille. Cela fait 5 ans que j’ai fui. Mon mari m’empêche de voir mes enfants. » « Ma belle-famille monte les enfants contre moi. Ils refusent de me voir. Je les vois à la porte de l’école. » Parfois les parents se partagent les enfants : « J’ai pris la fille et lui, le garçon car je n’ai pas les moyens pour subvenir aux besoins des deux. Je le regrette. Mes enfants ont une éducation différente et ils ne se connaissent pas assez. » L’enfant gardé par le père est souvent confié à sa grand-mère paternelle. Amina, 29 ans : « J’ai divorcé à 21 ans en lui laissant mon fils. Il l’a donné à sa mère, vieille, analphabète, qui l’éduque mal. Je me bats pour le récupérer, sans succès. » Une grande injustice : si la mère se remarie, le père peut lui retirer la garde si l’enfant a plus de 7 ans. L’enfant n’a la possibilité de choisir qu’à 15 ans. La loi considère que la mère, remariée, ne peut se consacrer aux enfants du premier mariage ! Mais si le père est remarié, cela n’a aucune répercussion sur l’enfant ! Pourtant, une mère ne fait pas de distinction entre ses enfants. Mais si le père veut faire vivre ses enfants avec une seconde femme, elle ne peut les aimer comme leur mère et fera toujours une différence entre ses propres enfants et eux. Yousra, 28 ans : « Divorcée à 24 ans, j’ai la garde de mes deux fils. Je dois me remarier mais mon ex-mari me menace. Remarié, ayant un autre enfant, il veut me priver du bonheur. La belle-mère vat-elle aimer mes enfants comme moi ? » Souvent, la menace n’est qu’un moyen de gâcher la vie de l’ex-épouse, le père n’ayant aucune envie de prendre les enfants. La loi attribue au père ce pouvoir ! La mère remariée peut garder son enfant si elle prouve que la séparation cause un préjudice à l’enfant : expertise médicale, avocat, tribunaux, audiences, aller-retour… Mission impossible et coûteuse… Que de jeunes femmes divorcées sacrifient leur bonheur conjugal pour leurs enfants ! Sinon, elles rusent. Le père a un délai d’un an après le mariage de son ex-épouse pour réclamer la garde des enfants. De nombreuses femmes se remarient en secret et ne l’annoncent qu’un an après. Le mariage de la mère ayant la garde dispense le père des frais de logement de l’enfant et de la rémunération au titre de sa garde, mais il doit continuer à verser la pension alimentaire due à l’enfant. Enfin, si la mère est condamnée pour adultère, le père est en droit de garder les enfants. Un enfant est conçu par le père et la mère. Un divorce est toujours une déchirure pour les trois parties. Quand l’un des parents utilise l’enfant comme otage, il le met en danger et affecte son équilibre psychoaffectif. Les enfants ont également besoin de vivre dans un cadre où la paix et l’harmonie règnent entre leurs parents. Lorsque les parents favorisent le dialogue à la violence, ils arrivent à trouver des solutions pour atténuer les dégâts du divorce, à se protéger mutuellement tout en protégeant leurs enfants. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 39 CULTURE KAMAL HACHKAR : “Je n’ai jamais eu peur ” APRÈS SON FILM SUR LES JUIFS QUI ONT QUITTÉ LE MAROC POUR ISRAËL, KAMAL HACHKAR FINALISE UN SECOND FILM SUR LE RETOUR DE JEUNES ISRALIENS AU PAYS. RENCONTRE AVEC UN RÉALISATEUR BIEN DÉCIDÉ À TRANSMETTRE LA VRAIE HISTOIRE DU MAROC. PAR KHOULOUD KEBALI SAJID - PHOTO : D.R. 40 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 La sortie de « Tinghir Jérusalem, les échos du Mellah » a déclenché différentes réactions. Comment avez-vous vécu tout cela ? Bizarrement, je ne me rendais compte de rien au moment des faits. J’enseignais encore à l’époque l’histoire en France, dans le 93. Je n'ai connu ce déferlement médiatique que longtemps après et j’ai eu un petit coup de blues. Cela n’a pas duré. J’avais le sentiment que mes détracteurs étaient dans le faux et parallèlement à ces réactions, j’ai aussi reçu beaucoup de soutien. C’était incroyable. Un jour, j’écrirais autour de toute cette expérience… Pour résumer, il y a eu trois grandes phases importantes dans cette polémique : tout d’abord, deux jours après la diffusion de Tinghir Jérusalem le 8 avril 2012 en prime time sur 2M, un obscur collectif d’associations rédige un mémorandum au chef du gouvernement demandant qu’une enquête soit diligentée sur le film, le réalisateur, 2M, etc. Je tiens à saluer ici le courage et la perspicacité du directeur des programmes, Reda Benjelloun qui a cru dans mon projet dès les premiers instants et 2M qui m‘a toujours défendu (Samira Sitaïl et Salim Cheikh en tête). Ensuite, ce fut un député PJD qui pose une question au parlement marocain à Mustapha Khalfi, ministre de la communication. Même rengaine, même critiques : j’attaquais, soi-disant, les valeurs des Marocains. Mon film est un témoignage d’amour à mon pays natal, à son histoire avec ses hauts et ses bas. Il suffit d’entendre ces petites gens dans le film qui ont su exprimer avec poésie leurs rapports au pays. Je me sens beaucoup plus patriote que ces gens qui ont fustigé mon film. Enfin, le paroxysme de la polémique fut le festival national du film de Tanger où une coalition de partis politiques a demandé au CCM de le censurer. Ils étaient une centaine de manifestants, pour la plupart des islamistes qui n’avaient pas vu le film. Et je me souviens avec émotion des militants amazighs venus m’apporter leur soutien après la projection. Et au final, je reçois le prix de la meilleure première œuvre. Quand vous êtes animé par un vrai désir de partage, de transmission par le biais de la musique, du cinéma, du livre, rien ne vous fait peur. Je suis serein de ce côté-là et je me battrai encore et encore contre ces dogmatismes, cette vision d’une société conservatrice, repliée sur elle-même. Nous avons tant à faire ici et maintenant. Pensiez-vous que ce film allait carrément changer votre vie ? Non, pas du tout, c’est tellement difficile de faire un film. 4 années de travail, de recherches, de belles rencontres... Personne n’imaginait un instant que j’irai jusqu’au bout. Pour tout vous dire, c’était vital de faire ce film et même quand j’étais totalement désespéré, angoissé à l’idée de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur, je tenais bon. Quand je suis dans le processus créatif, c’est toute mon âme, ma vie et tout mon corps qui sont mobilisées pour faire aboutir un film. Cela donne un sens à mon existence. Je suis toujours le même, je doute toujours autant et je ne cesse de me remettre en question mais j’ai l’intime conviction que ce que je fais est essentiel et c’est ce qui me donne la force de continuer. Depuis l’année 2012 où mon film est sorti, j’ai montré ce film dans le monde entier et j’ai rencontré des gens formidables (juifs, musulmans et autres) fascinés par ce petit bout de notre grande Histoire. Certains me disent « vous êtes nés pour cette mission », je ne sais pas mais je le fais avec passion et amour. Il me serait impossible de faire un film sur l’environnement et pourtant je me sens écolo. J’ai besoin de vibrer, d’être amoureux de mes personnages, de les aimer dans leur complexité. Oui, ça a changé ma vie dans la mesure ou après avoir fait un film sur l’exil, les départs, l’arrachement à la terre, paradoxalement, je décide de illi magazine - numéro 48 - mars 2016 41 CULTURE réaliser mon rêve, venir habiter au Maroc dans tous les sens du terme, m’engager pour des causes qui me tiennent à cœur et conscientiser modestement, par mon travail, sur l’apport de nos différentes identités. Parlez-nous de votre second long métrage ? Le titre provisoire est Retour au Pays Natal. Je continue d’explorer cette mémoire mais, cette fois-ci, à travers le regard de la jeune génération juive et musulmane qui s’inspire dans son art (notamment la musique) de notre héritage pluriel. Le fil conducteur de ce prochain film sont les artistes Neta Elkayam et Amît Haï Cohen, ils chantent et jouent notre musique judéomarocaine avec beaucoup de passion. Ils sont jeunes et se sentent marocains. Nous avons déjà commencé le tournage à Gibraltar et au Maroc l’été dernier où j’ai organisé un road-movie avec eux à la rencontre de ce Maroc ouvert et divers. Mon film est également une réflexion sur le lieu et je m’intéresse toujours à cette dialectique de l’universel et du particulier. Comment être fidèle à son groupe, à sa communauté, aux lieux dont on vient, tout en s’émancipant. J’explore et j’approfondis ces thématiques qui me sont chères, le rapport à la tribu, au clan, aux identités hybrides et plurielles. C’est un travail hautement politique au sens noble du terme, faire lien, retisser des relations. Notre pays doit être fier de ces apports multiples et le vrai combat d'aujourd’hui, c’est de transmettre ces histoires à l’école aux jeunes générations. C’est notre vaccin contre les obscurantistes et les extrémistes. Comment s’est faite la rencontre avec Neta, l’héroïne du film ? C’est le destin. Il faut savoir que toute la famille de Neta, du côté de son père, est originaire de Tinghir. C‘est incroyable, la grande Histoire nous a séparée mais me voilà en train d‘essayer de recoller les morceaux d’un puzzle dispersé et de reconstruire 42 quelque chose de nouveau, un pont entre nous. La musique est un langage universel. Quand j’ai vu pour la première fois un clip où elle chante Ya Oummi de Line Monty, j’ai voulu la rencontrer immédiatement et cela s’est fait. Depuis, on en se quitte plus. Je l’ai ensuite présenté à André Azoulay qui a créé ce formidable festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira, unique et singulier. Vous n’avez eu d’autorisation pour le tournage au Maroc qu’une fois le film presque fini, comment avez-vous traduit ce retard d’autorisation ? La frilosité sans doute, le manque de courage… Honnêtement, je ne sais pas. Mais dans tous les cas, j’ai envie de dire un grand merci à tous ceux qui m’ont soutenu ou qui vont le faire. Mon second film est déjà soutenu par la Fondation Hassan II, la province de Tinghir, l’Institut Culturel Français du Maroc, les Centrales Automobiles Chérifiennes, Al Maquam, Renault, Jacques Tolédano et tous ceux qui ont contribué à notre campagne de Crowdfunding. Nous cherchons encore des sponsors. Produire et faire un film coûte cher… Est-ce le début d’une série de films portant sur l’histoire du Maroc ? Je m’intéresse aussi à la question amazigh. Dans mes films, il y aura toujours un lien avec l’histoire mais mes films ont toujours quelque chose de personnel. Je ne peux pas faire un film classique historique, cela ne m’intéresse pas. Récemment, je me suis intéressé à ces musiciens noirs américains fuyant la ségrégation raciale aux Etats Unis et qui venaient se produire à Tanger quand celle-ci était encore une ville internationale et à Essaouira. Là, je trouve qu’il y a un prisme intéressant dans lequel j’ai envie de créer quelque chose. J’aime quand les petites histoires s’inscrivent dans la grande Histoire. J’aime mêler l’histoire personnelle et l’histoire collective. J’ai également envie d‘écrire… LIVRES « LE TEMPS DE LIRE, COMME LE TEMPS D'AIMER DILATE LE TEMPS DE VIVRE », ÉCRIT DANIEL PENNAC. NOTRE SÉLECTION VOUS AIDERA À PROFITER PLEINEMENT DE LA VIE ! Page réalisée en partenariat avec la librairie et librairie en ligne 6, rue Abderrahmane Kawakibi, Gauthier, Casablanca. Coup de cœur LA SULTANE DU CAIRE L’IMMEUBLE DES FEMMES QUI ONT RENONCÉ AUX HOMMES de Dima Droubi « Quelle est cette femme, belle et sensuelle qui, en 1250, prend la tête de l’armée égyptienne et défait le roi français Saint-Louis, lors de la 7e croisade ? Quelle est cette même jeune femme aux yeux d’émeraude, enlevée dans les steppes caucasiennes, vendue comme esclave au harem du prince héritier du califat de Bagdad, avant de devenir Sultane d’Égypte et de Syrie ?» Dima Droubi plonge dans l’histoire pour partager avec nous la vie, les méandres, les blessures et les secrets d’une femme hors du commun. Nous aimons cette immersion dans une histoire aussi documentée qu’émouvante, d’une femme puissante et attachante à la fois. La sultane Chajarat Ed-Or nous transporte et nous fait vivre des instants de bonheur, de victoires mais également de terreur. Cette femme donne au pouvoir un goût de courage et de bravoure. Ce roman est un voyage au cœur d’un Orient où l’ordre préétabli est voué à être bouleversé par la ténacité d’une grande dame. Editeur, Zellige, 280 DH. de Karine Lambert Cinq femmes aux vécus et aux âges différents se retrouvent dans le même immeuble pour la même raison : renoncer aux hommes. Et pourtant, les hommes sont très présents dans leurs histoires, blessures et passés. L’arrivée d’une nouvelle locataire chamboule ce confort craintif. Elle ouvre le cœur de ces femmes en deuil d’amour et redore le blason de la passion. Une histoire qui aurait pu séduire si le rythme n’était lent et le ton plat. Les personnages demeurent sans parfum particulier. On tente de s’y attacher mais sans succès. Inodores et quelque peu inutiles, ces femmes demeurent peu touchantes. Les dialogues sombrent dans du déjà-vu et lu, sans réelle innovation. Un roman qui nous laisse sur notre faim, mieux encore, qui nous affame davantage ! Editeur : Le livre de poche, 90 DH. LES ASSASSINS 2084 : LA FIN DU MONDE de R.J. Ellory Le serial killer le plus dangereux de tous les temps est parmi vous mais seule une personne le sait... Sur dix-huit mille assassinats par an aux États-Unis, seulement deux cents sont le fait de tueurs en série. Aussi les forces de police ne privilégientelles que rarement la piste du serial killer. Lorsque quatre homicides sont commis en quinze jours à New York, selon des modes opératoires complètement différents, personne ne songe à faire un lien entre eux. Personne, sauf John Costello. Documentaliste au City Herald, et obsédé par les serial killers, celui-ci découvre en effet que ces meurtres ont été commis à la date anniversaire d’un meurtre ancien, œuvre à chaque fois d’un tueur en série célèbre, selon des procédures rigoureusement identiques jusque dans les moindres détails. Un thriller mené tambour battant. On retient son souffle, et on se laisse surprendre là on s’y attend le moins. Editeur : Sonatine, 280 DH. de Boualem Sensalem Boualem Sansal s’est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties. On retient de ce livre l’humour ravageur et le propos glaçant. 2084 est non seulement une fable puissante, mais aussi un livre hors du commun, une mise en garde adressée par l’auteur à ceux qui, selon lui, sous-estiment le danger islamiste. « Dormez tranquilles, bonnes gens », écrit Boualem Sansal dans un « avertissement » placé en tête du roman. Ceci est « une oeuvre de pure invention. (...) Tout est parfaitement faux et le reste est sous contrôle ». Editeur : Gallimard, 160 DH. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 43 À VOIR ET À ENTENDRE LES CHOIX D'ILLI TOUS LES MOIS, ILLI SÉLECTIONNE POUR VOUS SES COUPS DE CŒUR : MUSIQUE, CINÉMA, SÉRIES, SPECTACLES... EN TOUTE SUBJECTIVITÉ. PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO : D.R. ZE MOVIE LA DAME À LA CAMIONNETTE Inspiré d’une histoire vraie, The Lady in the van évoque la rencontre entre une septuagénaire aussi difficile qu’asociale et le dramaturge Alan Bennett. Figure atypique dans le quartier, Miss Shepard réside dans sa camionnette décatie peinte en jaune, stationnée dans l’allée du dramaturge. Entre ce dernier et cette femme excentrique, des liens d’amitié se nouent. La comédienne Maggie Smith apporte toute sa fantaisie et son jeu inspiré au personnage de la dame à la camionnette dans un film aussi drôle que poignant. The Lady The Van, de Nicolas Hytner, avec Maggie Smith, Dominic Cooper, James Corden, Jim Broadbent, Frances De La Tour. Au cinéma Mégarama, à partir du 16 mars. ZE SERIE SECRETS DE FAMILLE Disparu depuis 10 ans et présumé mort, le fils cadet de la famille Warren refait surface. Mais est-il réellement celui qu’il prétend être ? La série annoncée sur la chaîne américaine ABC promet, dès le 6 mars, de plonger le téléspectateur dans un thriller haletant. Pouvoir, culpabilité, adultère, doute habitent cette série et mettent à nu l’équilibre fragile de la famille Warren. La candidature de la mère de famille au poste de gouverneur sert de prétexte pour dévoiler bien des secrets. Une véritable bombe à retardement qui risque de tout ravager sur son passage. The Family de Jenna Bans, avec Allison Pill, Margot Bingham, Zach Gilford, Liam James, Floriana Lima, Madeline Arthur, Rarmian Newton, Rupert Graves et Andrew McCarthy. 44 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 ZI EXPO ART DE VIVRE Les arts transsahariens se dévoilent à travers cette exposition organisée à l’espace d’art Actua en partenariat avec le Musée Tiskiwin de Marrakech. Sous une tente saharienne, les visiteurs-voyageurs pourrent admirer les arts traditionnes de l’habitat nomade et sédentaire qui prend sa source au Sud du Maroc et s'étend jusqu'aux rives du Niger. En filigrane de cette exposition, la découverte de la symbiose entre les objets de la vie quotidienne et festive, les ressources locales et le milieu naturel. Une belle promenade en perspective. Jusqu’au 28 mai, Espace d’art Actua, 60 rue d’Alger, Casablanca. ZE BOOK UN BON CRU Après Le Job, un premier roman réussi, Réda Dalil réitère son exploit et réalise un second roman tout aussi abouti. Best-Seller nous plonge, en effet, dans l’univers d’un écrivain en manque d’inspiration, mais qui persiste à vouloir écrire un chef-d’œuvre. Mais si le premier roman de l’héros du roman de Réda Dalil a été bien accueilli, le second fut un bide total. Acculé à produire un best-seller, la vie de l’écrivain tourne au cauchemar. Il y perd tout, sa femme, son fils, sa maison et même sa réputation. Best-Seller de Réda Dalil, Ed. Le Fennec, 300 pages, 98 DH. ZI ALBUM 99 CENTS Dans les bacs depuis fin février, le dernier album de Santigold promet de nous emporter dans un tourbillon de sons et de rythmes tribaux. Les premiers extraits en téléchargements libres sont prometteurs de mélodies audacieuses et de sons mutants. Enregistré entre New York, Los Angeles et la Jamaïque, 99 Cents explore la nature mercantile de notre univers et analyse de manière fun et cynique les comportements sociaux qui en découlent. La pochette de l’album est, en elle-même, un condensé de cet univers. On y voit Santigold sous blister aux côtés d’une multitude d’objets plus ou moins futiles. 99 Cents de Santigold, Atlantic Records UK. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 45 NEWS CULTURE PAR LA RÉDACTION PHOTOS : D.R. CARAMBOLAGE CORPS ORNÉS Après « Orientalismes » en 2010, « Luxe, désordre et volupté » en 2013, Majida Khattari poursuit son exploration passionnée de l’Histoire de l’Art occidental et présente sa nouvelle série photographique « Corps ornés ». En reconstituant des décors inspirés de célèbres compositions orientalistes, Majida Khattari « contemporanise » ses personnages en les dotant d’un statut incertain qui tient à la fois du fantasme et de la réalité photographique. On y retrouve la liberté et la sensualité qu’avaient fait découvrir à l’Occident les peintres orientalistes, mais les codes et les expressions visuelles de la représentation y sont imperceptiblement déplacés et détournés. La première édition de Carambolage invite à découvrir à travers le travail de six artistes la richesse des écritures d’aujourd’hui. Cette manifestation, organisée par l’Espace Darja, provoque également la rencontre entre trois auteurs (Claro, Céline Minard, Mathieu Riboulet) et trois chorégraphes (Marta Izquierdo, Meryem Jazouli, Bernardo Montet). Deux langages du corps, autonomes et poreux à la fois, qui se croisent et se télescopent. En clôture de cette édition, le spectacle « El diptico » de Marta Izquierdo Muñoz sera présenté au Cinéma Ritz. Du mercredi 2 au 5 mars, à l’Institut français à 19h 30 et au cinéma Ritz à 20h. Casablanca. Du 15 mars au 12 avril 2016 à la galerie d’art L’Atelier 21, Casablanca CINÉMA D’ANIMATION Meknès se prépare à accueillir la 15e édition de son célèbre Festival International de Cinéma d’Animation (FICAM). Au programme, un focus documentaire animé à travers une rétrospective dédiée à la réalisatrice roumaine Anca Damian et une exposition Portraits de voyages de Bastien Dubois. L’ouverture du festival se fera avec Le prophète, film réalisé par l’américain Roger Allers d’après l’œuvre de Gibran Khalil Gibran. Les compétitions internationales du court et du long métrage d’animation présenteront par ailleurs le meilleur du cinéma d’animation actuel. Du vendredi 25 au mercredi 30 mars 2016 à Meknès. 46 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 CASABLANCA WORSHIP ON MARCHE À MARRAKECH Comme à l’accoutumée, le Festival de Danse Contemporaine de Marrakech « On marche » revient avec une programmation qui met à l’honneur les artistes marocains et internationaux, des performances dans l’espace public, des débats et des installations vidéos dans la ville. La manifestation, conçue comme une plateforme de rencontre entre le public et des artistes connus ou à découvrir, donnera lieu à un forum qui réunira artistes et opérateurs culturels. Le but étant la mise au point d’une charte pour structurer le milieu de la danse contemporaine. Les œuvres réunies pour cette exposition de Youssef Ouchra sont le fruit de 5 années de questionnements sur la condition humaine. L’artiste a une démarche artistique protéiforme, il médite le monde contemporain et nous le donne à voir sous forme de perpétuelles dualités. Du 3 au 27 mars, Galerie Venise Cadre à Casablanca TAROUDANT BEAT BOX Les quatre activistes de Under Kontrol nous invitent à plonger dans la grande illusion sonore du Human Beatbox. En perspective, un show ourlé d’ambiances diablement organiques et furieusement ludiques. Vendredi 18 mars à 21 h, place du 6 novembre à Taroudant. Du 1er au 12 mars à Marrakech. LA FÊTE DE LA FRANCOPHONIE La Fête de la Francophonie déploie, cette année encore une riche programmation en partenariat avec différentes institutions à Rabat (Théâtre Mohammed V, cinéma Renaissance, BNRM). De nombreuses activités culturelles et festives ponctueront cette édition, comme le Festival du cinéma de la francophonie, le 4ème forum des arts sur le nombre d’or, une exposition de photographies, « Paroles de filles : Ensemble contre le mariage d’enfants », des concerts (jazz, slam...), des tables-rondes, des concours et un concert de clôture. MARRAKECH RÉSIDENCE D’ARTISTES Pendant une semaine, une vingtaine de femmes venues de différents pays se donnent rendez-vous à Marrakech pour une résidence d’artistes. La manifestation s’inscrit dans le cadre de la 8ème édition du Women’s Art World (WAW). Du 01 au 09 Mars, au Musée de Marrakech Du 11 au 31 mars à Rabat illi magazine - numéro 48 - mars 2016 47 BOOKS BOX LA BIBLIOTHÈQUE de Salwa Tazi LA GAGNANTE DU PRIX LITTÉRAIRE SOFITEL TOUR BLANCHE 2015 AVEC SON ROMAN « JOURNAL D’UNE MÈRE EN DEUIL » ADORE LIRE, UNE PASSION TRANSMISE PAR SON PÈRE, FEU ABDELHADI TAZI. SALWA TAZI NOUS DÉVOILE SES LIVRES-FÉTICHES, SES LIVRES PILIERS ET SES LIVRES COMPAGNONS DE ROUTE. PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO : DR LE JOURNAL D’ANNE FRANK NOUVELLE TERRE d’Ecktart Tolle S’il me faut citer un livre qui m’a ému et captivé, c’est bien Le Journal d’Anne Frank, l’histoire d’une jeune adolescente juive, forcée de se cacher, afin d’échapper à la Shoah, qui raconte son quotidien. Elle a écrit cette juste phrase : « le papier a de la patience, il peut tout écouter. » Anne Frank et les membres de sa famille sont arrêtés sur dénonciation, ils sont transportés à Auschwitz (Pologne) où Anne et sa sœur meurent du typhus. Je l’avais lu lorsque j’avais le même âge qu’elle, 14 ans. Je me suis identifiée à elle, à sa cause, à ses angoisses, à ses peurs et à ses rêves. Anne rêvait de respirer l’air frais, de faire du vélo, de sortir, de danser. Elle réfléchit à l’horreur de la guerre et dit : « Il y a chez les hommes un besoin de ravage, un besoin de frapper à mort, d’assassiner et de s’enivrer de violence, et tant que l’humanité entière n’aura pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage. » Elle espérait devenir journaliste mais le sort en a décidé autrement. Ce journal est le symbole de la persécution et de l’extermination des juifs lors de la montée de l’antisémitisme. * Avec 25 millions d’exemplaires vendus et traduit en plus de 45 langues, Le Journal d’Anne Frank vient de paraître en bande dessinée. Ozanam et Nadji, Éditions Soleil. (2016). De retour au Maroc, après six ans passés à Montréal, j’ai vécu cette tragédie qui est la perte accidentelle de mon fils aîné de 25 ans. Depuis, je suis devenue addict à la spiritualité sous toutes ses formes et aux livres ésotériques. Je crois aux doctrines fondées sur la croyance en l’existence des Esprits et à leur communication avec les hommes, qu’on appelle spiritisme, mais également aux sagesses d’orient, religions, philosophies, soufisme… Fort du succès de son ouvrage Le pouvoir du moment présent, Eckhart Tolle a écrit A New Earth, (Nouvelle Terre), un livre dans lequel il jette un regard honnête sur l’état actuel de l’humanité. Il nous implore de constater et d’accepter que cet état, fondé sur une identification erronée de l’ego et du mental, frôle la folie dangereuse. L’auteur affirme qu’il y a aussi de bonnes nouvelles, sinon même une solution à cette situation potentiellement désastreuse. Aujourd’hui, plus qu’à tout autre moment de l’histoire, l’humanité doit saisir l’occasion qui lui est offerte de créer un monde plus sain et plus aimant. Cela nécessitera la transformation intérieure radicale d’une conscience propre à l’ego vers une conscience totalement nouvelle. En jetant d’abord la lumière sur la nature de ce changement radical de conscience. Au fil des pages, l’auteur nous amène vers cette nouvelle conscience afin que nous puissions faire l’expérience de qui nous sommes vraiment, chose infiniment plus grande que tout ce que nous pensons être actuellement. 48 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 LE PARFUM (HISTOIRE D’UN MEURTRIER) de Patrick Süskind Ce qui m’a fasciné, ce sont les descriptions des odeurs. Bernard Pivot a écrit sur ce livre : « Chaque page sent mille odeurs. » JeanBaptiste Grenouille est né à Paris le 17 juillet 1738. Il n’a pas d’odorat, mais il est capable de décrire et de reproduire toutes les odeurs de la terre. Ma phrase culte : « Il savait l’alphabet des odeurs, les suivait à la trace, en s’y agrippant comme si un ruban d’odeurs se déballait devant son nez. » Quand il se promène dans Paris, il y recherche les odeurs les plus extraordinaires : « Il avait à sa disposition la plus grande réserve d’odeur du monde. » L’histoire est certes macabre, mais j’étais fascinée par les descriptions incroyables de l’auteur. L’histoire était vivante sous ma lecture et je comprenais le besoin de Grenouille de vouloir s’imprégner du parfum des autres pour exister et donner un sens à sa vie. « Il fallait qu’il soit un créateur de parfums. Et pas n’importe lequel. Le plus grand parfumeur de tous les temps. » J’ai par ailleurs lu tous les livres de cet auteur ! JE MANGE DONC JE MAIGRIS ! De Michel Montignac Quand je me suis lancée dans la diététique, je me suis intéressée à toutes sortes de livres sur la nutrition et le bien-être. Je pratiquais le Yoga, j’étais bio, Vegan, avant l’heure, macrobiotique, végétarienne. J’ai découvert le livre Je mange donc je maigris ! de Michel Montignac. Avec ce livre, l'auteur s’est imposé comme l’un des grands artisans qui ont révolutionné la diététique. Comment perdre du poids, grâce aux associations alimentaires, sans renoncer aux plaisirs de la gastronomie. Pour l’auteur, l’embonpoint est avant tout provoqué par nos mauvaises habitudes alimentaires. À cette époque, j’ai écrit : Maigrir avec Appétit ou le régime des combinaisons alimentaires. Livre qui a reçu un accueil chaleureux. Une deuxième édition du livre revue et mise à jour vient d’ailleurs de paraître. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 CHAMAN DES TEMPS MODERNES, d’Alberto Villoldo Lorsque j’ai immigré au Canada avec ma famille, les livres sur le développement personnel m’ont interpellés. Dans Chaman des temps modernes, l’anthropologue, développe un programme révolutionnaire pratique basé sur les méthodes curatives qu’utilisent depuis toujours ces chamans. L'auteur explique que la guérison chamaniste s’appuie sur le concept d’un champ d’énergie lumineux entourant notre corps matériel. Dans ce livre, nous apprenons à percevoir l’empreinte que laisse la maladie sur ce champ et à agir sur elle. Ainsi, nous devenons capables de nous guérir nous-mêmes, de soigner les autres et de prévenir la maladie. Ce livre regorge de sagesse séculaire et de techniques contemporaines que nous pouvons utiliser pour nous aider nous-mêmes et assister les autres. 49 illi apparences Vivre la première brise printanière qui souffle sur nos libertés. Le mois de mars célèbre gaiement la femme. Il sera coloré, radieux et joyeusement militant. Ce printemps est féminin jusqu’au bout des ongles, vernis en mille couleurs florales. Il fait bourgeonner notre sensualité et nous offre un bouquet d’évasions dans le temps et dans l’espace. Oui, ce printemps est complexe. Aussi complexe et abouti qu’une femme. La seule règle à suivre est la suivante : ne résistez surtout pas à la tentation d’être heureuse. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 51 CRÉATEUR DU MOIS ELLESD LONDON Une seconde peau ! SPÉCIALISÉE DANS LE CUIR, ELLESD LONDON A ÉTÉ CRÉÉE EN 2014 PAR DEUX AMIES PASSIONNÉES DE MODE : MERIEM SEMLALI-BROBY ET FLORA MASCOLO. DES VÊTEMENTS CHIC ET PRÈS DU CORPS À DÉCOUVRIR LORS DU CASA FASHION SHOW AU SOFITEL TOUR BLANCHE ! PAR HASNA CHAÂBI PHOTOGRAPHE : ROBERTO AGUILAR Ellesd est signée Meriem et Flora. Avez-vous eu le même parcours ? Plus ou moins car, toutes les deux, nous avons été inspirées par les univers de nos époux. Apres avoir obtenu mon baccalauréat au lycée Victor Hugo de Marrakech, je me suis installée à Toulouse puis à Paris où j’ai obtenu un Master II en Entreprenariat. J’ai intégré, par la suite, une société d’investissement immobilier basée sur les Champs Elysées. Quelques années plus tard, le groupe m’a muté à Londres. C’est la ville où j’ai rencontré mon mari, l’architecte et designer danois, Max Broby. Influencée par son esprit imaginatif, j’ai voulu créer quelque chose de distinctif dédié aux femmes. Flora, quant à elle, a grandi à Paris où elle a toujours été fascinée par le monde de la mode. Après avoir rencontré son époux Guy Mascolo (fondateur de Tony&Guy), elle a emménagé aux EtatsUnis puis à Londres. Inspirée par l’atmosphère extrêmement artistique de Tony & Guy, elle a décidé de poursuivre son rêve d’enfance en se lançant dans la mode. Comment vous êtes-vous rencontrées ? La rencontre s’est d’abord faite via mon époux qui était l’architecte de sa maison. Il nous a présenté en 2011. Cette rencontre fusionnelle a donné naissance à Ellesd. Depuis, nous travaillons en binôme sur tout l’aspect créatif de notre marque. Vous travaillez essentiellement avec du cuir. Pourquoi le choix de cette matière en particulier ? Nous avons décidé de nous spécialiser dans le cuir en offrant une marque qui s’adresse à une clientèle féminine de tout âge, optant pour un look classique avec une touche rock, légèrement provocatrice. Les collections Ellesd proposent une ligne de vêtements variés avec notamment l’introduction du 52 daim depuis la mi-2015. Chaque saison, la marque propose de nouveaux modèles et de nouvelles couleurs adaptés aux tendances du moment. Le best-seller d’Ellesd est le pantalon en cuir stretch. Cette matière est le résultat de l’assemblage d’une peau d’une extrême finesse et d’un textile élastique à base de coton. Ainsi transformé, le cuir d’agneau épouse les formes du corps et se comporte comme une seconde peau. Nous sommes fascinées par cette matière, d’où le choix de cette spécialité. Les articles Ellesd sont fabriqués dans des ateliers spécialisés utilisant un cuir de très haute qualité. Chaque détail et chaque finition reçoivent une attention particulière pour créer des pièces uniques. Quelles sont vos sources d’inspiration ? Il est essentiel pour nous de rester à l’affût des dernières tendances. Pour cela, nous participons régulièrement à d’importants évènements comme dernièrement le Pure London, plus grand salon britannique de la mode accueillant 800 marques internationales de vêtements ou encore le Casa Fashion Show organisé par Kenza Cheddadi. Comment envisagez-vous l’évolution de votre marque ? Depuis sa création en 2014, Ellesd est déjà présente dans 5 boutiques à Paris et à Londres. La marque envisage d’être présente au Liban et en Italie d’ici la fin de l’année. Nous étudions également l’option d’être présentes sur le marché marocain en 2017. Qu’attendez-vous de votre participation au Casa Fashion Show ? Du fun, de l’inspiration et des rencontres ! Comme chaque année, le Casa Fashion Show a convié plusieurs médias majeurs locaux et internationaux afin de couvrir l’événement, ce qui est très important pour l’image de notre marque. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 POINTS DE VENTE ELLESD : WWW.ELLESD.COM LONDRES illi magazine - numéro 48 - mars 2016 53 T-shirt en cuir, Ellesd PHOTOGRAPHES : MICHELE TURRIANI ET SEBASTIAN NEVOLS MAQUILLAGE ET COIFFURE : CHANEL MURRAY COORDINATRICE SHOOTING : ANGELA MOSLEY MANNEQUINS : LAURA, EMMANUELLA, NINA ET NICKY Chemise en cuir et pantalon en cuir Stretch, Ellesd. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 55 Débardeur en cuir et pantalon en cuir Stretch, Ellesd 56 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Leggings en cuir Stretch, Ellesd. Débardeur en soie, Chloé Top en cuir, Ellesd Pantalon en cuir Stretch, Ellesd. Débardeur en soie, Chloé Robe en cuir Ellesd. 60 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Mini jupe en cuir, Ellesd. Top transparent, Yves Saint Laurent HISTOIRE DE MODE CAP le cape sur LA CAPE EST, GRÂCE À SON HISTOIRE, LA PIÈCE DU DRESSING LA PLUS EMPREINTE DE POUVOIR ET CONFÈRE AINSI, À QUICONQUE LA PORTE, UN SUPPLÉMENT DE CLASSE. PAR MOUNA BELGRINI - PHOTO : D.R. CAP SUR LES TISSUS La cape est un vêtement sans manches, porté sur les épaules, parfois avec une capuche ou un passe-bras. Sa forme, sa longueur et sa matière varient d’un modèle à l’autre. Son objectif premier était d’offrir une protection contre les intempéries. D’ailleurs, les tous premiers modèles, qui remontent à l’Empire Romain, ne laissaient apparaître que le visage. Plus tard, la cape a connu un joli destin, particulièrement au Moyen-Age et entre le XVème et le XVIIIème siècle, d’où la fameuse appellation des romans et des films de cape et d’épée. CHANGEMENT DE CAP À la Renaissance, la cape voit sa coupe s’ajuster et ses amateurs s’embourgeoiser. Elle rétrécit et n’est plus portée que par une élite jusque dans les années 20. Dans les années 30, elle est courte et en fourrure. Aux Etats-Unis, elle gagne le statut de must have fashion. Petit à petit, les femmes la délaissent, jusqu’à ce qu’elle tombe en disgrâce à la faveur des manteaux. Elle restera cependant présente dans le collectif imaginaire, en tant qu’apparat des magiciens, des vampires, des personnages tels que le Chaperon rouge ou Harry Potter ou encore des justiciers, de Zorro à Batman en passant par Wonder Woman. CAPE DE CHEZ NOUS Au Maroc, la cape s’appelle selham et remonte à l’arrivée des Arabes au Maghreb. D’abord réservée aux hommes et fortement liée à l’identité nationale, elle fut pendant le protectorat un moyen de revendiquer son identité, voire de se rebeller. Le retour du monarque de l’exil en selham est imprimé dans l’inconscient collectif du Maroc. Aujourd’hui, remplacée par l’habit « occidental », la cape version beldi reste un bon atout de style dans les grandes cérémonies traditionnelles ou festives et est portée par les hommes et les femmes. 62 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 LA CAPE FASHION SUR LES PODIUMS, IL FAUT ATTENDRE 2010 POUR QUE LA CAPE SIGNE SON GRAND RETOUR. APERCU DU MUST DO DE LA CAPE EN 2016. ETHNIQUE CHIC COMME CHEZ ETRO LA CAPE STRUCTUREE COMME CHEZ GARETH PUGH Cette saison, le plaid version ethnique porté en cape fait des ravages. On la choisit rayée ou à motifs tribaux dans une matière rugueuse de type artisanal. On la porte avec de belles bottes en cuir pour le supplément chic. DAME DES NEIGES COMME CHEZ BARBARA BUI On la choisit en laine ou en maille, de préférence torsadée, et dans des couleurs claires pour une allure cosy et chaleureuse. Attention, elle épaissit. On ne la porte que si on est grande de taille ou perchée sur de hauts talons. On la choisit en matière suffisamment rigide pour permettre à ses formes futuristes ou architecturales de s’épanouir. Pour équilibrer votre silhouette, plus elle sera volumineuse, plus votre bas devra être près du corps. Veillez à porter vos cheveux hauts en chignon ou en queue de cheval pour allonger le corps. LA CAPE ÉLÉGANTE COMME CHEZ SPORTMAX Avec un col ou une couleur particulière, elle est adaptée aux grandes occasions. Pour éviter tout faux pas, on se contente d’une version unie, noire ou blanche pour minimiser les risques. Seule exigence, porter de très belles chaussures. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 LA CAPE SAGE COMME CHEZ RALPH LAUREN La plus simple et certainement la plus chic de toutes, elle va à tout le monde et on peut même la porter avec un pull et un jean. Si on est grande, on peut la choisir longue. Si on est petite, on en choisit une qui ne dépasse pas les coudes. 63 CRÉATEUR DU MOIS Jnoun, RABAT PARIS NEW YORK UNE MARQUE DE GÉNIE QUAND DEUX SŒURS MAROCAINES SYNERGIQUES ET PASSIONNÉES PAR L’ART ET LA MODE FUSIONNENT LEUR TALENT, CELA DONNE VIE À DES COLLECTIONS UNIQUES. MERIEM ET ZAHRA BENNANI NOUS FONT VOYAGER DANS UNE MODE SANS FRONTIÈRES SPATIO-TEMPORELLES. ZAHRA NOUS RACONTE CETTE BELLE AVENTURE . PAR DANIA MAIMOUNI - PHOTOS : SUNNY SHOKRAE D’où vous est venue l’idée de lancer Jnoun ? Zahra : On a toujours nourri le projet de travailler ensemble. Notre collaboration professionnelle a commencé très tôt, lorsque enfants, nous présentions des spectacles improvisés devant une audience constituée par nos parents. Le temps a confirmé cette synergie. Nous avons, donc, décidé de monter un projet créatif, ensemble en nous focalisant sur notre intérêt commun : la mode ! Pourquoi avoir choisi ce nom de label « JNOUN » ? Nous avons toujours été fascinées par cette culture des Jnoun (les esprits oniriques). Mais au-delà de cette croyance, nous étions à la recherche d’une empreinte représentant une culture populaire collective, purement marocaine. Par ailleurs, la duplicité de ces Jnoun se manifestant sous différentes formes, rejoignant quelque part notre identité. Nous avons l’intention d’être là où on nous attend le moins. Qu’est ce qui vous inspire dans votre quotidien ? Les références cinématographiques, musicales et littéraires de notre quotidien nous inspirent fortement. Cependant, les rues de New York ainsi que celles de Paris ou encore celles de Rabat font également partie de ce puits d’inspiration. Des podiums à la rue, les idées sont partout. Le véritable cachet de Jnoun réside dans notre propre fabrication des tissus. Notre première collection a été entièrement dessinée, conçue et imprimée par une technique d’impression digitale sur des matières naturelles de lin et de coton. Nous y avons proposé un voyage de l’Atlantique au Désert du Sahara, nous nous sommes réappropriées des fragments typiques du panorama marocain on y injectant une identité contemporaine et digitale. 64 Quelle a été votre inspiration pour la collection « JOTEYA PROJECT 2 » ? Joteya est inspirée par Blade Runner, un film rétro futuriste, et par l’énergie de la joteya de Rabat, dans laquelle nous avons passé beaucoup de temps. Nous avons aimé cette ébullition entre les magasins d’artisanat ou de contrefaçon d’un côté, les réparateurs d’Iphone et les scribes à l’ancienne de l’autre. C’est ce qui a porté ce projet et a donné vie à une Joteya futuriste. De la même manière que notre première collection, nous y avions mis plusieurs techniques d’impression mais également d’avantage de customisation. En effet, ce qui nous intéresse, c’est le Maroc du futur, le Maroc de demain. Notre collection jean, entièrement en rouge blanc et noir, avec les imprimés de Tajine wi-fi ou encore de babouche technologique, joue avec tout cet univers graphique qui déconstruit tous les codes que nous pouvons trouver dans la joteya. Nous y mêlons traditionnel et contemporain dans une lancée rétro-futuriste. Ce projet nous inspire tous les jours et nous persévérons dans son développement Ces techniques de fabrication New Age posent-elles des problèmes quant à la mise en application réelle? Tout est fabriqué au Maroc, entre Rabat et Casablanca, où la production était nettement plus fluide lors de la deuxième collection. Pour commencer, il était quasi impossible d’imprimer sur du tissu naturel, mais nous avons eu de la chance d’avoir des partenaires qui nous ont suivi dans notre folie. Cela a permis de produire quelque chose d’extrêmement qualitatif. Au final, nous restons très raisonnables, car nous sommes deux jeunes entrepreneures ultra motivées. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 CRÉATRICES : ZAHRA & MERIEM BENNANI Pablo Tapia Pla et Dace Burkevica portent Le SWEAT LETTRES urbain et technologique. Robe en tulle entièrement perlé, SOUAD CHRAÏBI pour RENATA COUTURE. Sandales en satin perlé, RENÉ CAOVILLA chez BELLA PELLE. Boucles d’oreilles en métal argenté perlé, QUIZ. Veste J Noire Dace Burkevica porte une veste matelassée Tissu : 100% lin ciré Doublure : 100% acetate. Edition limitée PHOTOGRAPHE : SUNNY SHOKRAE. MANNEQUINS: SAMUEL FARRIER, DACE BURKEVICA, PABLO TAPIA PLA, ARPANA RAYAMAJHI. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 67 Veste J Argent Dace Burkevica porte une veste matelassée Tissu : 100% lin ciré Doublure : 100% acétate. Fabriqué à Casablanca Edition limitée Veste J Noire Pablo Tapia Pla porte une veste matelassée Tissu : 100% lin ciré Doublure : 100% acétate. Edition limitée Arpana Rayamajhi. Denim Jacket & pantalon 100% coton Edition limitée 70 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Samuel Farrier Denim Jacket 100% coton Edition limitée illi magazine - numéro 48 - mars 2016 71 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 73 74 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 MUST HAVE PAR : HASNA CHAÂBI - PHOTOS : D.R The black heels ! On en a toutes, au moins, une paire dans nos placards ! En cuir, en daim ou en satin... c'est notre indispensable à nous, les wonder women ! 76 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Escarpins en cuir satiné, 6 400 DH, DIOR. Escarpins en cuir et transparence, 1 499 DH, CINTI. Escarpins en cuir façon croco, 549 DH, MANGO. Escarpins en cuir vernis, 5 950 DH, Salvatore Ferragamo chez BELLA PELLE. Escarpins en cuir, 1 295 DH UTERQÜE. Escarpins en cuir, 849 DH, H&M. Escarpins en cuir bimatières, 599 DH, ZARA. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 77 INTERVIEW HAKIM, le rythme dans la peau HAKIM GHORAB, LE DANSEUR AU TALENT INTERNATIONAL VIENT ENFLAMMER LE CASA FASHION SHOW. LE CHORÉGRAPHE DE RENOM ENVOIE VALSER LES PLUS CONSERVATEURS, ET FAIT FUSIONNER LE MONDE DE LA DANSE ET DE LA MODE. PAR DANIA MAIMOUNI - PHOTO : DR. Comment avez-vous adapté la danse à la mode et donc au CatWalk ? Qu’est ce qui vous a poussé à chorégraphier le Casa fashion show ? J’ai toujours eu de l’admiration pour les designers et j’adore la mode. Elle fait partie intégrante de ma vision quand je dois travailler sur de gros projets artistiques. C’est pourquoi j’ai accepté de travailler sur ce projet du « Casa Fashion Show ». L’idée était de mêler la danse et la mode, deux univers qui sont très importants pour moi. Avoir l’opportunité de travailler avec plusieurs créateurs, mannequins et danseurs pour produire un show hors du commun est très inspirant pour moi ! Quelle a été votre source d’inspiration pour cette nouvelle édition ? Pour cette saison, nous avons décidé, avec Kenza Cheddadi, de rendre hommage à la ville des Lumières : Paris. Il y aura 6 danseuses cette foisci pour obtenir un show encore plus marquant. Nous allons aussi mêler les deux cultures afin d’avoir quelque chose de singulier. Il y aura de belles surprises ! 78 Avec Kenza Cheddadi, nous essayons de mêler le côté mode et fun durant le défilé ! Je coache les filles pendant les répétitions plateaux afin d’améliorer leur catwalk et surtout réaliser pour chacune quelque chose d’UNIQUE ! Nous voulons que le show soit dynamique et percutant. Les mannequins adorent se prêter à ce jeu qu'est le « Casa fashion show » car elles peuvent s’exprimer différemment... C’est l’occasion pour elles de prendre du plaisir et de partager en live avec le public marocain. Votre parcours est assez impressionnant. Quels conseils pourriez-vous donner aux jeunes qui ont pour ambition de percer dans le domaine de la danse ? La première chose, c’est de prendre beaucoup de cours de danse dans différents styles. Ensuite, il faut rapidement essayer de prendre des cours un peu partout en Europe, là où les grands chorégraphes se déplacent pour enseigner et souvent repérer les talents ! Je préconise aussi de regarder les vidéos de danse sur les réseaux sociaux et de ne pas hésiter à envoyer aux chorégraphes des démo... Il m’arrive, parfois, de recruter sur vidéo ! illi magazine - numéro 48 - mars 2016 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 79 MODE PAR : HASNA CHAÂBI - PHOTOS : D.R DIADÈMES & CO Façon guerrière ou petite princesse, les bijoux de tête mettront en valeurs nos coiffures comme chez Louis Vuitton, Saint Laurent ou Chanel. Les tendances qui nous habilleront cette saison ! COLLIERS XXL En plusieurs rangées ou en grands formats, les colliers habillent nos cous d’une façon spectaculaire ! La preuve chez Chanel, Dior et Valentino. 80 illi illimagazine magazine--numéro numéro47 48--fevrier mars 2016 2016 MINI-SACS Les sacs de cette saison sont bien mini mais loin d’être minimalistes. Petits et mignons, on les a repéré chez Fendi, Louis Vuitton et Valentino. SOLAIRES VENUS DU FUTUR ! Toujours plus visionnaires, les créateurs nous donnent un regard futuriste. Des solaires qui jouent de formes, de couleurs et de motifs chez Chanel, Dior et Fendi. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 81 MODE ARGENT Sur du cuir verni ou en application avec plaques métallisées et paillettes, l’argenté éclaire les podiums de Chanel, Loewe et Paul & Joe. KAKI Un kaki mais pas n’importe lequel. C’est celui que porte les militaires en version très foncée comme chez Anthony Vaccarello, Dior et Versace. 82 LAMÉ Pour ne voir que lui, on retrouve le lamé en total look chez Vanessa Seward et Saint Laurent. Isabel Marant, quant à elle, en a fait un atout pour ses vestes et sarouals. ROUGE Vu chez Fendi, Lanvin et Nina Ricci, le rouge se fait passion. Il teinte nos cuirs et nos cotons pour une saison enflammée ! 83 CARREAUX Des petits aux gros carreaux, les imprimés écossais défilent sur les podiums de Dior, Chanel et Victoria Beckham. ÉTHNIQUE Des imprimés d’autrefois dans les couleurs chaudes de la terre… Voilà ce que nous proposent Alberta Ferretti, Etro et Valentino pour nos journées ensoleillées. 84 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 LÉOPARD Les créateurs dévoilent, encore et toujours, le meilleur des imprimés animaliers. Du léopard, un peu, beaucoup, énormément… Vu chez Bottega Veneta, Ole Yde et Versace. RAYURES Mais que de couleurs cette saison ! En saroual ou en robe, on a adoré celles d’Isabel Marant, de Prada et de Salvatore Ferragamo. 85 MODE PAILLETTES On scintille des pieds à la tête façon Lanvin, Nina Ricci et Vera Wang. Des strass, des paillettes et des sequins pour enflammer les pistes de danse. LA RÉSILLE Façon punk ou tribale, la résille jette son filet sur notre garderobe. Vue chez Chanel, Louis Vuitton et Valentino, elle nous habille en toute transparence. SATIN PYJAMA Comme chez Saint Laurent, Céline ou Etro, faites de votre pyjama une belle tenue de sortie. Toujours en satin avec peut-être une touche de dentelle ou de broderie, c’est relookable à l’envi ! VOILE TRANSPARENT Cet été, on se dévoile sans vraiment tout dévoiler comme le suggère les tendances chez Dior, Maison Martin Margiela et Miu Miu. 87 DOSSIER BEAUTÉ 10 NOS MEILLEURS ENNEMIS ACHTUNG ! NOTRE BEAUTÉ EST MISE EN PÉRIL, CHAQUE JOUR QUE DIEU FAIT. ELLE EST VICTIME COLLATÉRALE DE NOS MAUVAISES HABITUDES ET DES AGRESSIONS EXTÉRIEURES. RÉDUISONS EN MIETTES CES ENNEMIS QUI TENTENT DE NOUS FAIRE LA PEAU. PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : D.R. 88 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 1 LE ROI SOLEIL 4 JE SUIS UNE JUNKIE Rayons de soleil, chaleur, farniente, bronzage, dolce vita… vieillissement de la peau et tâches. Oui, notre meilleur ennemi n’est autre que le soleil. Notre joie d’avoir un très joli teint nous fait oublier l’essentiel : nous protéger de ces méfaits en été comme en hiver. Si vous souhaitez défier les lois de la nature. Bingo ! Vous sonnez à la grande porte des rides et autres douceurs irréversibles. Sans oublier ce fameux capital soleil dont on vous baratine. Non, ce n’est pas une légende urbaine mais bien une réalité. Dès lors que la peau peine à se défendre contre les rayons nocifs du soleil, elle est en danger et vous promet une ressemblance avec les charpey, chien connu pour sa peau super fripée. Fan invétérée du Junk Food ? Fastfoodiste confirmée ? Bravo, vous êtes les heureuses gagnantes d’une peau délabrée ! Une malnutrition est un aller-simple vers une perte de souplesse, de jeunesse et de fermeté. Sans parler des dégâts sur les organes. Si un bon cheese cake accompagné d’un coca vous met du baume au cœur, leur excès est toxique et embaume votre corps de toxines difficiles à évacuer. Le plaisir peut passer par des aliments sains et « beauty friendly ». Astuces : stop aux dégâts ! On se prend en main et sans tarder. L'hygiène alimentaire est au menu du jour. 5 ZEN SOYONS ZEN Astuces : hydratation et protection sont les mots magiques. On n’hésite pas à s’enduire de produits « vade retro » rayons de soleil nocifs. Par ailleurs, l’heure est à la préparation au bronzage optimal. Une cure de compléments alimentaire et une bonne hydratation peuvent aider à une exposition progressive et saine. Ceci n’est pas un scoop. Tout le monde sait que le stress flanque une raclée à la beauté. Problèmes cutanés, ride du lion, plis d’amertume, rougeurs, excès de sébum, démangeaison du cuir chevelu… les compagnons de l’anxiété sont divers et variés. Alors, on se calme et on adopte les bons gestes. Suncare expert solaire, lait protecteur SPF 50 de Shiseido, 100ml, 427 DH. 2 A BAS LE TABAC ! Astuces : plus facile à dire qu’a faire, mais il faut savoir rester zen, et ce pour le bien de votre peau. Pour pallier aux méfaits du stress, il est vital d’opter pour des produits s’adaptant aux peaux sensibles, voire irritées. Un secret de polichinelle, certes mais qui n’a pas l’air de décourager les téméraires : le tabagisme nuit à votre santé ! On clope gaiement au détriment de notre beauté. Actif ou passif, le tabagisme est ennemi juré de notre peau. Teint terne, réduction de l’élastine et du collagène, cernes, grise mine, lèvres bleues, jaunissement des dents, vieillissement de la peau… Voici ce qu’apporte le plaisir d’avoir une clope au bec. Dissuasif ? Si la réponse est non, votre peau se 1 vengera ! Astuces : arrêtez, un point c’est tout. Et vite ! En attendant : hydratation et soins sont de mise. de caméline, baume lavant de L’oréal 400 ml 150 DH. 5 LA MAGIE DE MORPHÉE 2 Ah, Insomnie quand tu nous tiens. Si la nuit nourrit notre âme romantique, elle épuise nos réserves immunitaires. Les nuits blanches noircissent nos espoirs d’être belles. En effet, ce fameux sommeil réparateur porte bien son nom. Il permet à la peau de se reposer et de s’immuniser contre les agressions extérieures, lorsque le cycle du sommeil est mauvais, notre beauté est fragilisée. Cheveux ternes, ongles cassants, grise mine, poches, cernes, voilà un léger petit aperçu des joies de l’insomnie. 3 POLLUTION IN THE AIR Absolu Pureté de Sampar 200 DH. Astuces : si les berceuses n’ont pas marché, il est important de consulter un spécialiste pour retrouver un cycle normal. L’insomnie n’est pas à prendre à la légère. Pour votre beauté, rien ne sert de camoufler les cernes et poches sous une tonne de maquillage, il s’agit de les traiter. La vitamine C est votre alliée anti visage bouffi et terne. N’hésitez, surtout, pas à choisir des produits décongestionnants. 1. Ibuki, masque de nuit 1 1. Futur Solution LX, universal défense, soin défense optimal de Shiseido 50 ml 1068DH 2. Pigmentclar, sérum correcteur réuniformisant, anti-pollution de La Roche-Posay, 40 ml 355 DH. 2 1. Eau de beauté, lissante et éclat du teint 30ml 289 DH+ bougie divine de Caudalie 260 DH 2. Pure riche à l’huile 1. Idealia life sérum, idéalisateur de peau de Vichy, 30ml 389 DH 2. Peeling Equilibre Moussant, 50 ml 651 DH et Sytlo Scoop, pour celles qui ne le savent pas : nous n’habitons pas au Costa Rica, cela veut dire que la pollution est une dure réalité quotidienne à laquelle notre peau est confrontée, souvent sans protection. Son impact direct est ca-ta-stro-phique. Perte d’éclat et de vitalité, déshydratation… Par ailleurs pour les partisanes de l’eau de pluie en guise de soin : nous vous le rappelons, il n’ y a rien de pire qu’une bonne gorgée d’eau polluée pour la peau. Astuces : Une bonne hygiène de nettoyage s’impose. Optez pour des produits nourrissant en profondeur votre peau et permettant de la revitaliser. Les soins de nuit sont un véritable salut ! 1 2 peau reposée de Shiseido 80ml 534 DH 2. SkinAbsolute soin anti-âge, ultime nuit de Filorga 50 ml 1360 DH. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 1 2 89 DOSSIER BEAUTÉ 7 LA BELLE AUX ABOIS DORMANTS Une super soirée en vue ? On s’habille comme une diva, on se maquille comme une star hollywoodienne, on se perche sur nos talons aiguilles et on enflamme le dance floor jusqu’au petit matin. On rentre à la maison pour se blottir dans les bras de Morphée sans passer par la case démaquillage. Grave erreur ! Les résidus du maquillage entravent la « respiration » de la peau. Boutons, vieillissement, irrégularité du teint et départ groupé des cils vous souhaitent la bienvenue en enfer. Si vous avez eu l’énergie de faire la fête toute la nuit, gardez-en un petit chouya pour vous démaquiller. Une étape incontournable pour une bonne hygiène de peau. Astuces : arrêtez de faire votre faignasse et munissez-vous d’une émulsion, huile, crème démaquillante et basta ! 10 PRINCESSE FAIGNASSE Faire du sport est un vrai fardeau pour beaucoup d'entre nous. Rares sont celles qui aiment souffrir et suer pour lutter contre les poignées d’amour. Mais dites-vous, cependant, que c’est l’une des seules clés qui ouvre la porte de la jeunesse et de la santé. Qui dit santé dit beauté. Capito ? Le sport agit en véritable baume anti-âge, tout en assurant une bonne condition physique, un corps ferme et un mental d’acier. Alors on quitte ses charentaises et on s’ y (re)met. Astuces : Aucun soin ne vous permettra d’avoir les abdos de Madonna. Faites en sorte de vous bouger le popotin et de vous dorloter la peau avec de la crème raffermissante. Combo Gagnant. 1 1. Mousse nettoyante, fleur de vigne de Caudalie 150 ml 139 DH 8 VOUS N’ÊTES PAS HIGHLANDER Si l’âge apporte, parfois, la maturité, il apporte, certainement, celle de la peau. Aucun remède ne permet de revenir en arrière pour retrouver sa peau de jouvencelle. Aucune machine n’a été créée pour arrêter le temps. Et tant mieux ! Si la maturité s’exprime par des sillons et un affaissement de la peau, de nombreux amis peuvent aider à la raffermir et à « ralentir » le processus de vieillissement. Astuces : regardez Benjamin Button pour le moral, pour les plus rêveuses. Pour être plus réalistes, choisissez des soins anti-âge qui agissent en profondeur et sont adaptés à votre type de peau. Une bonne séance chez votre dermato pour un coup de fouet vitaminé n’est pas du luxe. Ennemis camouflés 1 LINGE DE LIT SALE : acariens et microbes ne sont pas les amis d’une peau saine, ni d’une bonne hygiène. Changez votre linge très régulièrement. CAFÉ : eh oui, ce coup de fouet matinal vous déshydrate, dites-vous que pour chaque tasse de café, deux grands verres d’eau sont nécessaires. TÉLÉPHONE : incroyable mais vrai, l’écran du téléphone est infesté de saleté qui nous colle à la peau. Solution : nettoyer l’écran, utiliser des oreillettes ou tout simplement éviter d’être une esclave moderne. LE LAIT ANIMAL : le meilleur moyen d’accélérer la sécrétion de sébum et d’avoir une jolie floraison acnéique. Vous êtes prévenues. On aime aller à la pistoche ? Alors continuons mais tout en sachant que le chlore agresse la peau. Le meilleur moyen est de rééquilibrer à l’aide de produit hydratant et pH neutre. 2 1. Pro collagen super sérum Elixir, soin anti âge D’Elemis, 15 ml, 790 DH 2. Hand Absolute, soin réjuvénation mains et ongles de Filorga 50ml 228 DH. 9 CHAUD CHAUD On aime se prélasser dans un bain bien chaud, entourée de bougies sur une note suave d’Otis Redding. On aime l’effet relaxant sur le corps et l’esprit. Malheureusement, notre peau n’aime pas beaucoup cette parenthèse enchantée, encore moins lorsqu’elle est récurrente. L’eau chaude, voire très chaude, assèche la peau et fragilise l’épiderme. Résultat : peau molle et parsemée de rougeurs. Astuces : Douche froide après les bains est une habitude à prendre. Ne soyez pas frileuse ! Bienfaits garantis. 1. Lipikar, gel lavant pour peaux sèches et sensibles de la Roche Posay, 200 ml ,99 DH, 400 ml, 139 DH 2. Abeille Royale Lotion Nectar de miel, fermeté, lissant de Guerlain 150 ml, 621 DH. 90 1 2 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 TENDANCES BEAUTÉ Strike the pose 92 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 C’EST DISCRET, C’EST OSÉ, C’EST RÉTRO, C’EST AVANT-GARDISTE. LES TENDANCES PRINTEMPSÉTÉ 2016 RÉPONDENT À TOUS LES CAPRICES. SI VOUS NE L’ÊTES PAS DÉJÀ, IL EST TEMPS DE VOUS TRANSFORMER EN STAR DU PODIUM. PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : D.R. So smoky Vous êtes habituées au Dark Smoky ? Versace relance le smoky coloré façon 70’s. C’est gai et chic. Les couleurs choisies se veulent très printanières pour célébrer le retour du beau temps et pour faire ressortir vos beaux yeux. Regard de biche C’est minimaliste, rétro et tellement envoûtant. Clin d’œil tout en longueur et en charme. Les cils sont longs et disparates. Inattendu mais à tenter si l’on souhaite adopter le regard de la grande Twiggy. La bouche en cœur Non, la bouche rouge n’est pas réservée qu’aux tendances hivernales. Le rouge regorge de soleil et de brise légère. Rouge groseille, framboise, cerise… ce fruit de la passion flatte le teint et vous donne la sensualité d’une vraie vedette. Et on dit oui à la bouche Rouge Dark, sous le soleil. Le regard brillant Un peu de sequin pour les yeux. Giambattista Valli habille les yeux de paillettes de couleurs fraîches et vives. Le regard se paillette et fait son entrée de diva sur le podium. Audacieux, brillant et singulier. Homofeminus C’est un retour vers les années 80, Céline s’inspire de Sade pour un look un peu plus masculin avec une queue de cheval tressée et fixée par un spray brillant pour l’effet mouillé. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 93 TENDANCES BEAUTÉ Golden Lips Oui, oui les lèvres sont bien dorées. Ne soyez pas récalcitrantes, cette tendance un peu osée, voire avant-gardiste, fait son retour sur les podiums et elle est à tester. Des lèvres en or sur un teint doré par le soleil peuvent constituer un combo gagnant, cette saison. Coup de cœur, coup de bleu. Chez Miyake, le bleu se porte sur la tempe pour un effet super héroïne. Décalée et joueuse, la mise en beauté défie les conventions. On dit bravo ! Naturellement vôtre C’est so chanel. Le regard est entouré d’un halo bleu. Certes difficilement transposable au quotidien, sauf pour les téméraires. On applaudit, toutefois, le génie de la grande maison. La discrétion est de mise. Si l’audace de Balmain se fait ressentir dans ses lignes de vêtements, sa beauté se veut très nude et sans brillance. Teint parfait, légèrement hâlé pour célébrer la venue des beaux jours. Blush et gloss nudes. Le tout pour un effet 100% bonne mine naturelle. Pour les cheveux longs et mi-longs, cette queue de cheval haute est à adopter sans tarder ! 2 Le regard 1 3 4 5 6 1. Tissé Beverly Hills, les 4 ombres à paupières et le stylo Yeux waterproof , fervent bleu de Chanel , respectivement 577 DH et 283 DH 2. Diorskin Nude Air Glowing Gardens, poudre illuminatrice, et Diorshow Colour and contour, duo fard à paupières et liner de Dior, respectivement 651 DH et 368 DH. 3. Color Riche, Rouge à levres Blake de L’oréal 116DH 4. Météorites Perles, base perfectrice anti terne de Guerlain 701 DH 5. Ombre Hypnose stylo, or inoubliable, de Lancôme, 295 DH 6. Gypsy Green, Mascara Tie and Dye Effect, et Couture palette Collector Indie Jaspe ombre à paupieres d’Yves Saint Laurent respectivement 359 DH et 640 DH. 94 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 brillant Un peu de sequin pour les yeux. Giambattista Valli habille les yeux de paillettes de couleurs fraiches et vives. Le regard se paillette et fait son entrée de diva sur le podium. Audacieux, brillant et singulier. Abonnez-vous à 1 an d’abonnement à illi (11 n°) Pour le prix exceptionnel de 220 Dh * ❏ OUI, je m’abonne à l’offre promotionnelle d’illi pour 1 an au prix de 220 Dh* Nom : Prénom : Adresse : Ville : Tél : E-mail : Mon règlement : ❏ Espèces ❏ Chèque à l’ordre de Dalia Médias ❏ Virement bancaire sur le compte : Date et signature obligatoires : BMCE BANK - Agence Rabat centrale particuliers & professionnels 011 810 0000 19 210 00 17196 76 À retourner à Dalia Médias 83, Bd Al Massira Al Khadra - Casablanca Tél.: 05 22 98 18 00 Service abonnement ORDONNANCE Lendemains de bringue QUI A PASSÉ LA SOIRÉE À SE DÉHANCHER SUR LES HITS DES ANNÉES 80 ? A FESTOYER JUSQU’AUX PREMIERS CHANTS DES OISEAUX ? C’EST LA FÊTARDE QUE VOUS ÊTES ? CELLE QUI REGRETTE LE LENDEMAIN D’AVOIR FAIT AUTANT DE FOLIE, À LA MINUTE OÙ ELLE S’EST REGARDÉE DANS LE MIROIR ! L’OPÉRATION RAVALEMENT DE FAÇADE COMMENCE ! PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : 123RF 96 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 DE L’EAU S’IL VOUS PLAIT Après avoir crié en admirant votre minois dans la glace et avoir pris votre énième doliprane, nous pouvons démarrer la première étape des grands travaux. Hydratation. Il s’agit de boire beaucoup d’eau pour éliminer les toxines scorées la veille. La danse endiablée et les bulles déshydratent l’organisme, il est impératif de le remettre à niveau. Mettez dans votre eau des rondelles de concombres aux bienfaits désoxydants et du jus de citron. Les moins actives se contenteront d’un thé vert, recette miracle des top models pour une peau parfaite. Evitez les viennoiseries malgré votre faim de loup. Un bon bol de fruits fera l’affaire. OPÉRATION DÉCONGESTION Des poches XXL sous les yeux ? Bienvenue dans le monde de l’after bringue. Le protocole démarre avec une bonne poignée de glaçons sur les zones congestionnées si vous ne souhaitez pas ressembler à un tableau de Bacon. Des roll-on spéciaux permettent de « dégonfler » les poches et donnent un effet bonne mine. On file sous la douche et on se fouette avec une douche froide pour remettre les idées et les membres en place, un bon gel de gommage permet de se défaire de sa peau de furie. Les cheveux demandent également un traitement de faveur après avoir passé la soirée dans un cendrier géant. L’idée n’est pas de passer des heures à se reconstruire mais d’éviter de rencontrer ses collègues dans un état de délabrement avancé. « POST BRINGUM » On continue dans la journée de s’hydrater. 30 cafés ne feront que vous déshydrater encore plus. Le mal est fait, les fêtardes, on assume. On se fait, donc, des tisanes à base de menthe ou de camomille. Embarquez dans votre sac un brumisateur d’eau thermale qui rafraichit et réveille, sans ruiner le maquillage. CE QU’IL FAUT ÉVITER ■ L’excès de jus acide et caféine qui vous retourneront l’estomac. ■ La nourriture trop grasse déglingue l’appareil digestif. Une bonne salade ou une soupe feront amplement l’affaire. ■ Le concept de combattre « le mal par le mal ». Si vous en comprenez la nuance, c’est une excellente mauvaise idée. ■ Remettre le couvert le soir même. Vous n’êtes plus une ado, juste ciel ! “ Un bon sérum, suivi d'une crème vous permettront de retrouver votre fraicheur. ” LIGHT MY FACE Il faut retrouver l’éclat de la peau perdu sur la piste de danse. Un bon sérum suivi d’une crème, vous permettront de retrouver votre fraicheur. Qui se doutera de vos frasques de la veille ? MAQUILLAGE DU CARNAGE Grise mine ? On opte pour une crème teintée qui permet de camoufler en légèreté les dégâts. Le projet consiste à rafraichir la mine, sans abuser. L’effet nacré des poudres peut vous aider à lutter contre le teint terne. Un coup de blush, un baume pour les lèvres et vous êtes prête à aller retrouver votre bureau et les milliers de dossiers qui attendent d’être traités. 1 2 3 4 5 6 1. Advance techniques, shampoing sec d’Avon 150ml, 85 DH 2. City Radiance, Fond de teint protecteur, anti-grise mine, SPF 30, 160DH+ Radiance Reveal , anti cernes de Bourgeois 135 DH 3. Ibuki, Quick first mist, brume retouche minute de Shiseido 50ml, 332 DH 4. Liftactiv yeux, soin anti-rides re-tenseur intégral De Vichy 15 ml 291 DH 5. Vinexperte Riche, crème bonne mine, de Caudalie 30ml 400 DH 6. Hydra Végétal, gel frais Anti-poches d’Yves Rocher 15ml 79 DH illi magazine - numéro 48 - mars 2016 97 ME, MYSELF & I je suis petite et alors ? UNE TAILLE DE MANNEQUIN, DES JAMBES À N’EN PLUS FINIR… C’EST LE RÊVE DE NOMBREUSES FEMMES. MAIS AVANT DE VOUS PERCHER SUR DES TALONS DE 15 CM À LA VICTORIA BECKHAM, VOICI QUELQUES ASTUCES POUR ÉLANCER VOTRE SILHOUETTE ET GAGNER QUELQUES CENTIMÈTRES ! PAR SOUAD ATTARI - PHOTO : 123RF 98 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Exit les formes loose A bannir définitivement de votre garde-robe, les pulls trop amples, trop longs ! Ils tassent la silhouette et créent un effet difforme, sauf si vous avez un physique de brindille façon Kate Moss et que l’on vous paie pour… Côté pantalons, évitez les modèles trop larges, trop fluides, trop courts ou avec des revers. Préférez les formes slim ou carotte, dans une version 7/8. Cela dévoilera votre cheville et vous allongera la jambe. Autre option, le pantalon droit long à plicentral. Côté jupe, fuyez les jupes boule et celles arrivant mi-mollet. Elles cassent la silhouette ! Votre meilleure longueur est au-dessus du genou. Exit le look contrasté Le look contrasté a cette fâcheuse tendance de couper la silhouette en deux ! Préférez le look monochrome (une même couleur portée dans des matières et des formes harmonieuses) et le look camaïeu (une même couleur déclinée en différentes nuances). Leurs atouts ? Ils donnent de l’unité et élancent la silhouette. Imprimés et accessoires XS Evitez les imprimés XXL, au risque de devenir une XXS ! Préférez les liberty, petits carreaux, les petits pois, les faux-unis, les rayures fines verticales. Côté sacs, évitez les cabas XL, au risque de disparaître. N’hésitez pas à accessoiriser vos tenues afin d’attirer l’attention vers le haut : un sautoir, un foulard long pour jouer sur la verticalité, des boucles d’oreilles stylisées, un accessoire cheveux original … Sans oublier, l’incontournable ceinture pour structurer votre silhouette et marquer votre taille ! Idées de coiffure ou coiffures idéales Prenez de la hauteur en optant pour des coiffures qui dégagent les épaules ! Du chignon romantique au chignon bun… A chacune son style ! Profitez des tutoriels sur le web faciles à réaliser ! Et pour les autres, osez le court ! Un petit carré laissant apparaitre la nuque ou une coupe garçonne qui mettra l’accent sur les traits de votre visage ! De la hauteur Des talons, des talons et des talons ! Choisissez la hauteur de talon qui vous permettra d’avoir une démarche naturelle en toutes circonstances. Pensez aux chaussures à talons avec un petit patin ou une plateforme à l’avant pour alléger la cambrure. Les compensées sont également à l’honneur à condition de ne pas être trop rondes et épaisses, contrairement aux idées reçues. Plus votre chaussure sera compensée, ronde, plus vous alourdirez votre silhouette ! Et pour celles qui ne veulent pas être perchées toute la journée, optez pour des ballerines fines à bout pointu. La fausse bonne idée Porter des pantalons taille basse. Ils rallongent le buste et raccourcissent les jambes ! Préférez les pantalons à la taille ou taille haute à condition d’éviter le look contrasté, surtout si vous avez un petit buste ! “ Avec les années, j’ai appris que l’important dans une robe, c'est la femme qui la porte Yves Saint Laurent ” BIO Consultante en image et communication non verbale, diplômée de l’Institut JAELYS Paris, Souad Attari s’est aussi formée aux techniques d’efficacité personnelle au sein de Capgemini Institut Paris et aux techniques de PNL. Elle s’inspire dans sa pratique d’une expérience de plus de 15 ans dans les milieux de la mode et de l’audiovisuel. En 2010, elle s’installe à Casablanca et créé l’Agence Figure & Style Consulting. Sa devise : « Vous emmener là ou l’image rime avec confiance et affirmation de soi. » Facebook : figureetstyle – [email protected] illi magazine - numéro 48 - mars 2016 99 NEWS MODE-BEAUTÉ-SORTIES PAR ZORA EL HAJJI & DANIA MAIMOUNI Afterwork time ! Le Jefferson (L’ancien 25) un spot trendy qui promet une ambiance conviviale et décontractée. On aime l’immense bar au centre de la salle, la déco originale et la carte alléchante, aussi bien en bouche qu’en poche. Leur slogan « Sortir tout simplement » résume bien vos afterworks en quête de détente sans chichi. Ouverture : 7j/7 de 17h à 1h du matin. Adresse : Rue Ali Ibn Abi Taleb, 20000 Casablanca Je suis une personne équilibrée… TOUCH ME FRENCHLY! On craque pour cette huile sèche prodigieuse aux ingrédients naturels, aux senteurs exquises et qui ne colle pas à la peau. L’Huile Prodigieuse de Nuxe, édition limitée à la touche parisienne, apporte douceur et hydratation en ce printemps. Embaumez-vous de la tête aux pieds. Disponible aussi chez Marionnaud Prix : 530 DH Pour déguster vos pauses déjeuner sur le pouce et avec goût, on vous conseille de faire appel à Secret Gourmet pour des lunch-box et des plateaux-repas équilibrés et plutôt copieux. Nous avons craqué et croquons sans modération pour la salade lentille betterave et le sandwich à la tomate, mozzarelle et figues. Résistez à tout sauf à cette tentation ! Lunch-box : 90DH Plateau-repas : 140 DH Uniquement sur livraison du lundi au vendredi de 11h à 14h30 Tél 05229-86550 LE LOOK DU MOIS de mars La tendance est au chic ! On privilégie la simplicité et la sobriété. On aime les chemises à col larges et à nœud preppy. La jupe taille haute en dentelle ajourée apporte un côté sexy à la tenue. Ce look, à la sauce parisienne, nous séduit totalement. 100 Ô BEAUTY C’est Marocain, c’est bio est c’est 100 % bienêtre. La nouvelle gamme Bio-cosmétique O’Nature à base d’huiles essentielles, de plantes aromatiques et d’argiles minérales, offre un large panel de produits de soins. O’ Nature tient la promesse d’allier les plaisirs sensoriels aux bienfaits du naturel. On adopte ! Disponible en pharmacie et parapharmacie Prix : entre 60 DH et 200 DH illi magazine - numéro 48 - mars 2016 100% MAROCAIN 100% NATUREL Une gamme de produits de cosmétique et d’alimentation qui séduit les Bio-girls. Sels de bains, infusions de plantes, shampooing, miels, huiles de beauté et de cuisine… La marque « L’authenticité » propose un large panel de produits aussi savoureux qu’efficaces. Prix Huiles d’argan 100% pure aux différents arômes naturels de rose, citron verveine, Ylang Ylan: 50 ml - 75 DH, 100 ml - 130 DH email : [email protected] Tel : 0537 68 64 71 / 0661 35 45 13 STOP AUX TÂCHES BRUNES Marre des problèmes de pigmentation et des tâches dus aux effets secondaires du soleil et de la pollution sur votre peau ? Bonne nouvelle Vichy lance sa gamme Ideal white au Maroc, celle-ci vous promet une peau douce, lisse et plus claire en seulement quelques semaines suite à l’application quotidienne et rigoureuse du gel éclaircissent et du sérum à la texture légère. Ideal White, gel nettoyant, éclaircissant intense de Vichy, 100 ml, 200 DH So Diorissime La senteur en vogue est signée Dior. Poison Girl : un sillon d’audace et de sensualité. La nouvelle fragrance, aussi irrévérencieuse qu’envoûtante, est à l’image de son égérie Camille Row. Les senteurs si contemporaines sont gourmandes, douces et amères à la fois. Une complexité de notes, absolument exquise, élaborée par le grand nez François Demachy. La saison s’annonce envoûtante. #iampoison. RENCONTRE COUSUE DE FIL D’OR Quand le pays du Soleil Levant et celui du soleil Couchant se croisent, cela donne un instant de pure magie. C’est au restaurant gastronomique japonais Iloli, que l’iconique Jyubei Sawaya, de la maison Sawaya, maître artisan du Obi (ceinture) de kimono, a présenté ses chefs d’œuvres. Des étoffes d’exception, un travail de précision, des fils d’or tissant des pièces uniques. Des motifs ancestraux sur une soierie qui suspend le temps. Le grand maître nous évoque son Japon natal et ses mille splendeurs. Splendeurs qu’il retrouve dans notre travail de caftans « Je trouve beaucoup de similitudes entre nos deux artisanats. Tant dans les broderies que dans l’esprit ancestral qui les habitent », nous confie-t-il près d’un caftan signé Berrada ceint par un Obi, avant de nous montrer une pièce d’une rare beauté brodée en fils de platine. Un mariage inattendu qui pourtant se révèle comme évident, entre deux univers que l’amour de l’artisanat réuni. « Créer le simple est le travail le plus difficile », nous rappelle le maitre artisan. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 101 LA SELECTION IMMOBILIÈRE by PRESTIGE MALAK Racine - Casablanca 183 à 295 m2 Située sur la célèbre rue Ali Abderrazak au cœur du quartier Racine, l’un des plus chics de Casablanca, Prestige Malak vous propose une large sélection d’appartements d’exception avec des superficies allant de 183 à 295 m2. Ses finitions haut-de-gamme et la qualité de la construction vous permettent de bénéficier d’un confort maximal au quotidien dans votre futur appartement. Ce projet qui sera livré au cours du 3ème trimestre est une signature de l’architecte de renom Chakib Jaïdi. | Contact : 06 73 71 26 44 Retrouvez encore plus de projets sur votre magazine illi dans ma vie Ce mois-ci, on poursuit sur ses bonnes résolutions. On se donne tous les moyes pour être un bon manager, aussi juste que performante. On apprend aussi à gérer ses émotion, et pour être toujours au top, on s’offre une cure détox originale au plus près de la nature. On s’inspire aussi de l’univers de Frida Kaholo pour se créer un chez soi aussi coloré qu’audacieux. Notre mois de mars se termine sur une note culinaire venue d'Extrême-Orient. On se fait plaisir, parce que mars, bien évidemment, est entièrement nôtre ! illi magazine - numéro 48 - mars 2016 103 PARENTS ? Trop d’enfants chez le psy SOUMIS À UNE PRESSION TROP FORTE, DE PLUS EN PLUS EXIGEANTS ENVERS LEUR PROGÉNITURE, LES PARENTS D’AUJOURD’HUI RÊVENT DE L’ENFANT PARFAIT. AU MOINDRE COUAC, ILS SE PRÉCIPITENT CHEZ LE PSY. PARFOIS À TORT. PAR KHADIJA ALAOUI PHOTO : DR 104 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 C onsulter un psy est devenu presque tendance pour les adultes. Pour les enfants aussi, ce n’est plus un tabou. On consulte pour tout et rien, pour le moindre trouble du comportement ou tout ce qui nous semble, en tant que parents hyper inquiets, sortir de la normalité. Un enfant turbulent, hyperactif, surdoué, timide, réservé, violent… toutes les raisons sont bonnes pour aller chercher une aide extérieure. On n’hésite même plus à emmener son enfant chez le psy en cas de mauvaises notes, de troubles du sommeil et de tracas souvent minimes. « Les motifs de consultation sont divers. Il peut s’agir de difficultés scolaires, de problèmes de sommeil, d’alimentation, d’énurésie, d’anxiété excessive, de phobie, d’agressivité... », explique Kenza Kadiri Jouahri, psychologue clinicienne. En fait, si la consultation d’un spécialiste s’impose lorsqu’il s’agit de véritables souffrances ou de troubles du comportement handicapants, la raison voudrait que les parents trouvent eux-mêmes des solutions aux difficultés de leurs enfants. DES PARENTS INQUIETS, DES ENFANTS QUI SOUFFRENT Malheureusement, à l’heure actuelle, les parents n’hésitent pas à remettre en question leurs méthodes éducatives et à rechercher, à tout prix, l’enfant épanoui et heureux à 100 %. Ils ont pourtant des ressources insoupçonnées pour venir en aide à leur bout de chou, surtout s’ils se réfèrent à la théorie du holding, chère au pédiatre et psychanalyste Donald Woods Winnicott. Celle-ci est toute simple : les parents peuvent aider l’enfant en le portant physiquement et psychiquement, en l’entourant de leurs bras et en le soutenant. Mais cela ne marche que s’ils ont résolu leurs difficultés. Ils peuvent ainsi frapper à la porte du psy pour mettre des mots sur leurs propres impressions concernant le mal-être de leur enfant avant de l’y conduire, au cas où un suivi thérapeutique s’impose. Mais attention, à trop vouloir résoudre seuls les problèmes de leur progéniture, les parents peuvent, d’une part, aboutir à un échec et d’autre part, trop tarder à consulter et contribuer ainsi à l’aggravation du problème de l’enfant. Mais ne généralisons pas. Le mal-être supposé de ce dernier peut ne pas en être, car il arrive que ce soit les parents qui souffrent et projettent leur malaise sur leur descendance. Il arrive aussi que l’enfant soit réellement dans le désarroi. Il pourra alors s’agir d’un manque de repères éducatifs, d’une absence d’autorité, de problèmes relationnels avec les parents. Dans ce cas, un simple accompagnement de ces derniers pourrait remettre les choses dans l’ordre. QUAND LA CONSULTATION S’IMPOSE Plus concrètement, il faudra consulter « lorsqu’un enfant montre un changement brutal et inexpliqué dans son comportement. Par ailleurs, il est important d’être attentif à des manifestations moins bruyantes telles que le retrait, l’isolement, le repli sur soi, une difficulté à se concentrer à l’école ou encore un état de mal-être ou d’angoisse qui dure, des difficultés à la socialisation, des manies qui s’installent, etc. Certaines manifestations somatiques sans cause organique, telles qu’un eczéma persistant ou des douleurs abdominales répétées, peuvent aussi constituer un motif de consultation. », rappelle Kenza Kadiri Jouahri. Le rôle du psychologue s’avère également déterminant dans certains cas complexes exigeant une prise en charge pluridisciplinaire. « Le recours au psychologue est nécessaire car il va avoir un rôle de coordinateur et assurer ainsi une meilleure cohérence dans le suivi de l’enfant », précise la psychologue. Aussi, si le psy est incontournable en cas de réelles difficultés de l’enfant, la banalisation des consultations à tout-va devrait se faire à bon escient. Dès lors, et en l’absence de toute pathologie lourde, l’écoute de son enfant demeure la meilleure des thérapies. Les signaux d’alerte ■ ENTRE 3 ET 6 ANS : l’entrée à l’école permet de mettre à jour certaines difficultés de socialisation de l’enfant. Si celui-ci fait montre d’une violence extrême à l’égard de l’enseignant et de ses petits camarades, s’il laisse à voir une grande inhibition l’empêchant de prendre part aux activités de la classe, il convient de s’en préoccuper. ■ AVANT 11 ANS : on commence à s’interroger si l’enfant ne maîtrise pas certaines choses qu’il est censé faire ou savoir à son âge. Cela concerne les retards scolaires importants ou encore des problèmes d’énurésie. ■ À PARTIR DE 12 ANS : n’hésitez pas à consulter si votre ado vit isolé et replié sur lui-même, s’enferme dans sa chambre pour broyer du noir, sèche ses cours, s’il a de mauvaises fréquentations, s’il se préoccupe trop de son poids, développe un discours sombre sur la vie et l’existence ou encore si on a des doutes sur une éventuelle consommation de substances illicites. L’AVIS DE L’EXPERT Kenza Kadiri Jouahri, psychologue clinicienne, vice-présidente du Collectif des Psychologues Praticiens du Maroc* Pensez-vous que les parents ont recours aux psys plus que de raison ? Je dirais plutôt qu’aujourd’hui, les parents ont plus de facilité à consulter un psychologue pour leurs enfants. C’est une démarche qui devient moins taboue et qui semble de mieux en mieux assumée et c’est tant mieux. Dans le doute, il vaut mieux consulter car on limite ainsi le risque de passer à côté d’une réelle souffrance de l’enfant. Il faut se dire que, de toutes les façons, tout psychologue qui respecte les règles de la profession jugera de la pertinence du suivi et dira clairement aux parents si leur fils ou fille en a besoin ou pas. D’autre part, on constate que les parents remettent plus facilement en question leurs méthodes éducatives (peut être trop facilement parfois). Ils demandent alors plus volontiers un accompagnement dans cette lourde tâche. On commencera d’abord par les rassurer sur leurs compétences, pour les guider ensuite si besoin. * Le Collectif des Psychologues Praticien du Maroc a été créé pour informer le grand public sur les spécificités du métier de psychologue mais aussi et surtout pour promouvoir une éthique et une bonne pratique de la profession à une époque ou les dérives sont nombreuses. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 105 EGO AVIS DE TEMPÊTE ÉMOTIONNELLE… tous à l’abri ? COLÈRE, ABATTEMENT, DÉCEPTION, MALAISE… ON A PARFOIS DU MAL À GÉRER NOS TROP-PLEIN D’ÉMOTIONS. ENTRE IMPLOSION OU EXPLOSION, GARE À L’EFFET COCOTTE MINUTE ! QUE FAIRE, ALORS, QUAND ON SENT QUE LA PRESSION MONTE ? VALÉRIE JOURNOIS - PHOTO : D.R. 106 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 « Depuis 2 jours ça ne va pas, mais alors pas du tout. Le jour, je me sens mal, avec une grosse boule dans le ventre et des bouffées de chaleur ou des pleurs incontrôlables. La nuit je ne dors pas, je ressasse les mêmes idées négatives. Je passe de la colère à la déprime… Hier, j’ai piqué une crise, juste parce que mon collègue a critiqué mon boulot. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive, C’est grave, tu crois ? » C’est comme ça que tout peut commencer. Tempête émotionnelle. Tsunami intérieur. On perd le contrôle de ses émotions. Comment en arrivons-nous là ? La contrariété vécue au boulot est-elle l’unique cause de l’ouragan? La cause réelle est certainement liée à quelque chose de plus profond, de plus ancré et de bien caché. Impossible à détecter. Tel un iceberg : partie immergée et émergée… On ne se comprend pas. Notre entourage non plus. Et pour cause : se transformer en Cruella en deux secondes parce que la lampe n’est pas posée là où il faut sur le meuble, s’effondrer, en sanglots, parce qu’une telle se fiance, ou encore avaler le maxi pot de Nutella, à la petite cuillère en 5 minutes chrono en rentrant du boulot alors qu’on est miss macrobio… Pas facile à comprendre pour les autres. D’ailleurs, souvent, face à ce genre de crise émotionnelle, les proches pensent qu’on est fatiguée, irritée, lassée, sur le nerfs, qu’un fusible a sauté... « Hbelti oulla malek, tu es devenue folle ou quoi ? ». Se sentir d’un seul coup dévastée, cassée comme une brindille, ça déboussole. Une tempête émotionnelle, c’est très violent. On se fait du mal et on peut en faire aux autres. Alors que faire, comment détourner la tempête ? OSONS PARLER DE NOS ANGOISSES Il est certain que s’isoler avec ce poids sur le cœur et sur le corps, c’est risquer l’implosion. Il est difficile d’extérioriser cette tempête dans un univers paradoxalement mutique, où on discute sans jamais laisser transparaitre ses tracas. Elevée à ne pas trop s’épancher, on doit se montrer parfaite. En toutes circonstances. Alors on sourit, on sauve les apparences, car « koulchi labass »… Mais la bombe à retardement a démarré son countdown. Car garder les choses en soi, ça nous remplit d’émotions négatives qui explosent généralement tout à coup. C’est le fameux effet cocotte-minute. Ça finit en grosse colère, crise d’angoisse ou burn-out. Alors, oui, osons parler de nos angoisses, parce que se sentir paumée, ce n’est pas Hchouma. Le jour où Salma l’a compris, elle s’est déjà sentie mieux : « Franchement, je n’allais pas bien, je me repliais sur moi-même pour éviter les questions, car je ne savais pas trop quoi répondre. Ça n’allait pas. Voilà. Et puis ma sœur a débarqué un jour chez moi avec des pâtisseries, et en buvant le thé, je lui ai parlé, c’est venu tout seul. Cela m’a libérée d’un énorme poids. Depuis, je n’ai presque plus cette grosse boule dans le ventre qui m’oppressait ». Pourtant, en parler aux proches, à la famille, à la matriarche, aux sœurs, c’est mettre le doigt dans un engrenage complexe. Toute la famille se mobilise, envahit l’espace vital. On avait besoin d’air… c’est l’effet contraire : on ne respire plus ! Et là, bienvenue à Tchernobyl ! CONNAIS-TOI TOI MÊME Parallèlement, les hommes - conjoints, maris, lovers - ont la fâcheuse tendance à prendre le large. Ils ne comprennent rien et sont lassés de répéter en boucle : « Malki ?...Oua Malki daba? Bon sang mais qu’est ce que tu as ? ». Pas de réponse, car difficile de mettre des mots sur ce qu’on ne comprend pas soi-même. Ils filent au café retrouver leurs potes, moins « prise-de-tête ». Reste alors les copines. Mais comment une bonne copine, peut-elle réagir face au mutisme, aux pleurs, aux cris ? « Bedli saâ bwahdakhra, allez, vas prendre l’air, ça ira mieux … Ça passera, ne t’inquiète pas… C’et partout pareil, tu sais ! », sont les réponses automatiques après le bip explosif. Scoop : La solution, elle est en nous. Il faut remonter à la source du problème. «Je prends super mal les critiques. Je me sens jugée, comme au tribunal. Je ne m’en rendais pas compte et puis, un jour j’ai piqué une grosse colère au bureau. Je suis partie en claquant la porte au nez de mon boss. Evidemment, j’ai perdu mon job. Mais j’ai enfin réalisé que j’avais un problème, que je devais contrôler mes émotions. J’ai fini par comprendre que je manquais de confiance en moi, que mes parents ne m’avaient jamais valorisée, que je perdais mes moyens si on me critiquait : je me sentais déjà tellement nulle toute seule que je ne supportais pas qu’on puisse en rajouter une couche », confie Fatim-Zahra. Nos émotions nous révèlent qu’un de nos besoins n’est pas assouvi. Et nos réactions, de quels besoins il s’agit. Il faut, donc, déchiffrer le message. Des exemples ? Réaction par la fuite : «écoute, non, ce soir, euh, je ne suis pas libre, demain non plus…». Dire que vous n’êtes pas libre à un mec qui vous drague, alors qu’il vous plaît et que vous crevez d’envie de dire oui, c’est avoir peur de s’engager, de perdre sa liberté. Par le repli sur soi : « non, franchement ce dossier, prends-le, je ne suis pas capable de le gérer ». Ça sent la peur de l’échec, à plein nez ! Et si vous tentiez le coup ? Vous pourriez vous épater. Les exemples sont pléthores. Les vécus le sont tout autant. « Notre crocodile » comme le définit le médecin homéopathe et psychologue, Catherine Aimelet-Périssol, dans son livre « Comment apprivoiser son crocodile », fait cette partie de notre cerveau qui nous dicte nos émotions et qui a un réel besoin d’être apaisé. Pour affronter la tempête et sortir vite d’une crise émotionnelle, de ces orages que la vie nous envoie de temps à autre, il suffit parfois de peu de choses. Les grecs disaient « connais-toi toi-même ». En 2016, c'est toujours vrai. PETITS CONSEILS ENTRE AMIES On assume : pas question de faire l’autruche ! Ça va mal, on se l’avoue et on l’avoue. Pas de « Non, non tout va bien ». Pas question non plus de baisser les bras, façon « Je ne m’en sortirai jamais » ou de s’autoflageller (« T’es vraiment trop faible ») ou encore de minimiser (« Bah, ce n’est pas si grave que ça »). On s’apaise, et on lâche prise… Ok, c’est un peu le sujet à la mode en ce moment, mais essayer la méditation, c’est l’adopter. Vous verrez ! On se raccroche à des choses qui rassurent, on se projette dans un lieu sécurisant, on regarde des photos et on se reconnecte physiquement, en s’étirant par exemple. Il s’agit de trouver les outils qui font place au positif et ouvrir une porte vers la sortie de crise. Et ça marche ! illi magazine - numéro 48 - mars 2016 107 HKAYTI HKAYA MES ENFANTS AUTISTES, mon combat TOUT LE MONDE CONNAÎT MON HISTOIRE. VOUS TOUS, À UN MOMENT OU À UN AUTRE, VOUS M’AVEZ ENTENDUE EN PARLER, LA RACONTER, MÊME SI CERTAINS, SURTOUT LES PLUS « CONCERNÉS » FONT SEMBLANT DE NE PAS LA CONNAÎTRE. PAR KHOULOUD KEBBALI SAJID - PHOTO : 123 RF 108 J e m’appelle Sofia. Je suis maman de Reda et d’Anas, 20 ans, autistes. Mes deux garçons sont mon univers, ma fierté et mon combat. Ils se battent eux aussi, à leur manière, avec leurs propres mots et leurs propres moyens. Je les observe grandir dans un environnement hostile, indifférent aux personnes « différentes ». Car mes deux garçons, désormais jeunes hommes de 20 ans, ne font pas partie de « la masse »… Mes deux anges sont autistes, éloignés du monde tel que nous, nous pouvons le percevoir. REDA ET ANAS, MES ANGES Reda a le regard qui vous traverse sans rencontrer vos yeux, vit sans vous donner le droit de comprendre. Il peut souffrir en souriant et s’amuser en gémissant. Son visage n’exprime pas ses sentiments. Reda vit des angoisses insurmontables. Il vous les fait partager en se mutilant, en cassant, en agressant... Mon fils ne vous imite pas, car il ne peut imaginer. Il ne se fait pas d’amis, mais il est si attachant. Il peut ne jamais parler et s’il mime, il continue à mal vous comprendre et à communiquer, si peu. Reda peut se balancer, se cogner ou tourner des heures et des heures, se réfugier dans des rituels qui se répètent et se compliquent sans cesse. Reda peut passer sa vie à manipuler le même bout de ficelle, le même chiffon. Il reste dans son monde et n’ouvre la porte que quelques instants, à ceux auxquels il accorde une confiance totale… Mon fils Anas, autiste du syndrome d’Asperger, m’a appris une chose essentielle : celle d’écouter, de l’écouter. Il faut dire qu’il y a un peu plus de dix ans maintenant, lorsqu’il n’était encore qu’un jeune enfant, ce n’est pas lui qu’on m’invitait à écouter, mais plutôt tous les autres, plus grands, plus solennels, plus savants, dont je n’oublierai jamais ni le nom, ni le visage, ni les mots. Des mots vides de sens. Anas m’a appris une chose essentielle : celle de mettre du sens sur ce que les autres prétendaient à tort, être du non-sens. C’est en écoutant mon fils que j’ai appris. J’ai écouté son regard, ses gestes, aussi bizarres semblaient-ils. J’ai écouté ses tournoiements incessants, sa manière de ranger, encore et encore et tout le temps. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 “ Je continue à me battre pour que mes enfants autistes puissent avoir un ” quotidien normal. mon cas, c’est uniquement pour vous montrer que parfois, ça peut marcher car pour moi, ça a marché ! UNE CAUSE NATIONALE N'importe quoi. Ranger n’importe quoi. J’ai écouté son cœur. Et un jour, j’ai pu écouter des mots pleins de sens. C’est en écoutant son regard, ses gestes, ses tournoiements, ses rangements, et peut-être aussi ses mots que j’ai appris. Pour apprendre, il faut se taire et écouter. Je me suis battue et je continue à me battre pour que Reda et Anas aient un quotidien « normal », qu’ils puissent évoluer dans un environnement sain. Les choses ressemblent un peu au quotidien que j’ai imaginé pour eux, mais ce combat n’est pas fini. Pour tout vous dire, j’ai fait le deuil de l’enfant parfait. Je suis dans l’acceptation car je suis d’un genre optimiste. J’ai la rage d’avoir perdu du temps mais Dieu en a voulu ainsi. À présent, je veux rendre mes enfants autonomes, et leur donner la possibilité de vivre et je ne veux pas avoir de regrets. Les enfants autistes ont des choses à nous dire. Ils nous font grandir, nous les parents, et nous enchantent par leurs trouvailles singulières. Avec mes enfants, nous ne craignons jamais de nous répéter, ils oublient tout. Avec eux, jamais de lassitude, ni d’habitude, ni d’ennui. Rien ne se démode, tout est nouveau. S’EN SORTIR, C’EST POSSIBLE J’ai mis du temps à partager mes secrets, parce qu’il m’était difficile de retourner dans les moments lourds de ma vie. Je me demande comment il m’a été possible de traverser finalement sans encombre les situations précaires et d’en arriver au résultat d’aujourd’hui. Mes fils vont bien (pas comme je veux, mais hamdoullah…). Il faut beaucoup de patience et de persévérance pour arriver à déjouer les problèmes administratifs, naviguer entre les interlocuteurs plus ou moins ouverts, déceler la moindre velléité de bonne volonté chez les professionnels. Si je parle de L’autisme est reconnu, au niveau international, comme une pathologie neurologique d’origine génétique qui constitue un handicap cognitif sévère. Mais la prise en charge dans notre pays est actuellement très insuffisante, et les parents vivent un véritable calvaire du fait de l’absence de structures adaptées à la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique de leurs enfants. Il faut savoir que les meilleurs résultats sont obtenus lorsque l’enfant bénéficie d’une prise en charge éducative et comportementale dès ses 2 ans. C'est le cas aussi pour les enfants qui présentent un autisme moyen à léger qui pourraient bénéficier d’une scolarisation, comme les enfants non-autistes. Aujourd’hui, je me bats pour que l’autisme soit enfin reconnu conformément aux critères de l’O.M.S. Il est temps de faire de cette cause, une cause nationale, et que 2016 soit l’année de la lutte active contre l’autisme avec la mobilisation du ministère de la santé, de la solidarité et de l’éducation nationale, ainsi que la sensibilisation de la société civile. Mais il est indispensable d’effectuer des formations pour l’ensemble des spécialistes de l’équipe pluridisciplinaire (psychologues, orthophonistes, pédiatres, éducateurs, psychomotriciens, ergothérapeutes…). Il est hors de question que nos responsables laissent les personnes autistes et leurs proches dans cette situation intolérable. Il faudrait qu’il y ait des budgets permettant une prise en charge adaptée pour les personnes atteintes d’autisme, car un autiste qu’on n’éduque pas, qu’on ne stimule pas, régresse et devient violent. Refuser les soins ou l’éducation aux autistes est une maltraitance. Cela équivaut à refuser l’insuline à un diabétique. LE COMBAT CONTINUE Mon combat pour la reconnaissance de l’autisme se poursuit. La journée que nous organisons le 2 avril 2016 aura pour but de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les parents pour faire reconnaitre ce handicap, souvent méconnu tant de la part des autres que de la part des psychiatres, pédopsychiatres, psychologues et médecins. Que cette journée puisse mobiliser les pouvoirs publics et faire en sorte qu’il soit plus facile d’établir des diagnostics, de bénéficier d’aides et de structures éducatives conséquentes et que la recherche puisse se focaliser sur les traitements, notamment dans le domaine des neurosciences. Mon expérience en tant que maman de 2 enfants autistes pourrait bénéficier à d’autres. Que cette journée soit donc l’occasion pour tous, de comprendre ce qu’est l’autisme et de trouver des solutions pour accueillir, former, insérer ces enfants qui ne demandent intérieurement qu’à rejoindre les autres mais qui ne savent pas comment communiquer avec eux. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 109 TRAVAILLER UN BON MANAGER en 10 étapes POUR CRITIQUER MR BIG BOSS, NOUS SOMMES TOUTES DES CHAMPIONNES, MAIS QUAND TOUT À COUP « LE CHEF », C'EST NOUS, ON SE SENT UN PEU PERDUE… SUIVEZ NOS CONSEILS ET VOUS POURREZ ENDOSSER CE RÔLE COMME UNE PRO ! PAR VALÉRIE JOURNOIS - PHOTO : 123RF 1 Etre positif Arriver le matin avec une triste mine, soupirer en réunion ou avoir trop souvent l’humeur d’un bouledogue ne va pas encourager vos collaborateurs à venir vous parler pour expliquer leurs problèmes ou partager une idée. Faites le tour des bureaux, dites bonjour, placez un compliment, souriez ! Le sourire appelle le sourire, et la joie de vivre, en l’occurrence... au bureau ! 2 Ecouter Votre porte doit être ouverte et vous vous devez d’être disponible, à l’écoute de vos collaborateurs. Parce que c’est en les écoutant que vous pourrez les aider à avancer sur leurs dossiers et que s’ils sont bloqués, vous l'êtes aussi ! Mais aussi parce qu’écouter vous permettra d’apprendre. Les étapes dans leur raisonnement, les problèmes rencontrés peuvent être une source d’inspiration et vous aider à mettre en place des processus plus efficaces. 110 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 3 Guider Vous êtes la Boss. C’est vous qui savez où vous devez aller, quels sont les enjeux, les perspectives. Vous êtes la visionnaire, celle qui voit deux ou cinq ans plus loin. Vos collaborateurs sont votre équipage, comme sur un navire avec le capitaine et ses matelots. Ils vous suivent, vous obéissent. Ils ne peuvent pas sentir de flottement ou d’indécision, sinon le doute s’installe en eux aussi et avec le doute l’inefficacité, voire le naufrage ! 4 Déléguer L’une des erreurs classiques de management est l’incapacité à déléguer. On ne peut pas tout faire, tout seul. A agir pour les autres, vous risquez de crouler sous une charge énorme de travail, de perdre votre temps et de frustrer vos collaborateurs. Ils pourraient en effet légitimement ressentir un manque de confiance en eux. Laissez-les avancer, intervenez si vous sentez qu’ils s’égarent ou n’avancent pas. Mais ne faites pas à leur place. Si on vous a doté d’une équipe, c’est que certaines tâches doivent être accomplies par les personnes qui la composent, pour vous permettre de travailler à autre chose. De la stratégie par exemple. Du développement. Du management… 5 Organiser Pour que chacun se sente bien dans l’équipe, il faut que les tâches soient claires. Les objectifs et les délais aussi. Vous êtes responsable de l’organisation du travail de tous. Du fait que chacun sache ce qu’il a à faire, pour quand, et comment. Il est fondamental pour le bien-être de tous et pour l’efficacité de votre équipe que chacun sache que son travail est utile et que les rôles sont bien définis. Vous y gagnerez du temps, de l’énergie et un travail bien fait ! 6 Informer En tant que manager, vous disposez d’informations que votre équipe ne connaît pas. Notamment les informations sur l’entreprise, les enjeux stratégiques, les projets phares, les bons ou les mauvais résultats, les besoins de restructuration, les départs volontaires, etc. N’attendez pas que les bruits de couloir ou les « radio pause café » fassent le travail à votre place. Ce n’est pas la tâche la plus aisée, surtout lorsque les nouvelles ne sont pas bonnes et qu’elles vont générer stress ou démotivation. Mais vous désamorcerez les bombes en en parlant ouvertement. Soyez courageuse ! 7 Encourager Sachez reconnaître les efforts accomplis et les résultats obtenus. La reconnaissance est un des paramètres les plus importants du mécanisme satisfaction / motivation au travail. Un compliment, une bonne appréciation, une prime… En fonction des moyens et des outils dont vous disposez, sachez encourager et féliciter. Pensez à ce que vous ressentez lorsque vous entendez un compliment, lorsque vous encaissez le chèque de votre prime exceptionnelle à l’annonce d’une promotion en interne…. Vous le savez : Joie et gratitude entrainent la motivation. 8 Challenger Votre équipe, comme vous, doit pouvoir progresser. Il est impératif que vous sachiez la mettre au défi de faire mieux et de se dépasser. Les membres de votre équipe seront gagnants : fiers d’eux, forts de votre reconnaissance et éventuellement aussi de nouvelles compétences. Vous y serez gagnante vous aussi, car sortir de la routine, se mettre en situation de risque est un formidable booster. Pour ceux qui savent le gérer. Ayez en tête les limites de chacun pour bien doser le challenge en fonction de leurs capacités. 9 Fédérer Vous êtes le coach. Et si vous regardez bien les exemples autour de vous, pour continuer avec cette image sportive, vous constaterez qu'une équipe victorieuse se doit d’être soudée. Partager la même ambition et avancer dans la même direction. En tant que chef d’équipe, vous illi magazine - numéro 48 - mars 2016 seule pouvez donner cette cohésion, créer ce lien vital. Faites en sorte que vos collaborateurs se découvrent, apprennent à se connaître, autrement que par la tâche qu’ils accomplissent. Organisez des déjeuners d’équipe. Fêtez les anniversaires. Autorisez la touche personnelle sur le bureau. Vous y gagnerez au minimum une atmosphère de travail agréable et certainement un dynamisme renforcé. 10 Respecter N’oubliez jamais que vous avez devant vous des hommes et des femmes, avec leurs compétences, leur potentiel, tout ce qui, techniquement, les rend légitimes dans votre équipe. Mais ils ont aussi leur fragilité et leur sensibilité. Et tous avec un équilibre de forces et faiblesses différent. Vous ne pouvez pas gérer tous vos collaborateurs comme des automates, et vous ne pouvez pas vous adresser à eux de la même façon. Respectez leur personnalité. Respectez-les en tant qu’êtres humains et adressez-vous à eux toujours comme vous souhaiteriez que l’on s’adresse à vous. Car ils ne sont ni des numéros, ni des esclaves ! Les faux pas à éviter ■ Hurler comme un hystérique pour se faire entendre. Dans la rhétorique, plus on crie et plus on camoufle son incompétence. Ok ? ■ Se faire haïr, n’est pas synonyme de se faire respecter. Bien au contraire, un collaborateur qui vous hait, ne ratera pas une occasion de vous faire du mal. ■ Diviser pour mieux régner. N’était-ce pas la devise d’Attila, roi des huns ? La même fin tragicostupide vous attend. ■ La reconnaissance n’est pas optionnelle. Elle est indispensable pour motiver son équipe. On se replonge dans son enfance, et l’on se remémore sa douce maman nous apprenant la politesse avec ce simple mot : « MERCI ». ■ Le harcèlement sexuel est puni par la loi. Le harcèlement moral- au Maroc- est puni par le karma. ■ Dénigrer pour paraître à la hauteur est l’arme des faiblards. Un peu de courage, que diable ! ■ On n’ordonne pas, on demande, et de manière courtoise. L’esclavage est aboli ! 111 PARTIE DE PLAISIR ADDICTION Sexe hors contrôle QUAND L’ACTE SEXUEL NE PROCURE PLUS DE PLAISIR, DEVIENT UN BESOIN INCONTRÔLABLE ET UNE OBSESSION, C’EST LA DÉPENDANCE SEXUELLE, UNE PATHOLOGIE QUI PLONGE LE SEX ADDICT DANS UNE GRANDE SOUFFRANCE. PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO :D.R. A ccros ou drogués au sexe, obsédés sexuels. sex-addicts,.. Tous ces termes désignent, en fait, une même pathologie : l’addiction sexuelle. Cette maladie, jadis taboue, est évoquée lorsqu’un individu présente certains signes de dépendance sexuelle (partenaires multiples, masturbation compulsive, fréquence excessive et croissante des rapports sexuels, expériences sexuelles variées, dépendance à la pornographie, etc.) contre lesquels il n’a aucun contrôle. Le sexe devient omniprésent pour cet addict particulier qui déploie toute son énergie pour satisfaire ses impulsions au péril de sa vie personnelle, affective, psychique, sociale et professionnelle. 112 Paradoxalement, cet excès de sexe ne procure ni plaisir ni extase, mais plutôt de la souffrance. En fait, l’addict sexuel ne maîtrise pas sa sexualité. Constamment à la recherche du « shoot » libérateur, celui-là même qui l’aidera à calmer ses angoisses et ses tensions, l’addict sexuel s’engouffre dans un véritable cercle vicieux. Son appétit est constamment en éveil, aussi vorace que boulimique. Mais rien n’arrive à le calmer, sauf cette quête insatiable de jouissances multiples. A cet égard, l’addiction sexuelle est assimilée à un trouble mental, au même titre que certaines dépendances pathologiques. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 BESOINS IRRÉPRESSIBLES L’aliénation au sexe, phénomène dont on parle depuis les années 70 aux Etats-Unis et plus récemment en Europe et dans le monde, trouverait ses origines dans l’histoire personnelle de l’individu, dans certains épisodes traumatisants en lien avec le sexe pendant l’enfance ou l’adolescence. Mais pas seulement. Souvent, les sex-addicts sont de grands anxieux et des angoissés qui cherchent, à travers leurs compulsions, à combler un vide, à combattre une dépression, à se décharger d’une trop forte tension intérieure ou encore à compenser un stress excessif. Un cycle de quatre phases installe l’addiction sexuelle. D’abord, la phase obsessionnelle au cours de laquelle l’individu ne pense qu’à « ça », ensuite la ritualisation, une phase connue pour des actes routiniers, préludes à l’acte en lui-même. Le troisième stade est celui du comportement sexuel compulsif. Enfin, la phase dite de désespoir au cours de laquelle l’addict sexuel ressent du remord et de la culpabilité face à son comportement. Dans les faits, l’addiction sexuelle se traduit par un besoin irrépressible et incontrôlable de passer à l’acte, sans en mesurer les conséquences, parfois dramatiques, sur sa vie conjugale, familiale, sociale ou professionnelle LES FEMMES AUSSI L’addiction sexuelle se conjugue souvent au masculin, mais les femmes ne sont pas épargnées. « J’ai déjà reçu au sein de mon cabinet des femmes addictes au sexe. Elles souffrent énormément car elles n’arrivent pas à se contrôler et mettent en danger leur santé et leur équilibre émotionnel », confirme le Dr Amal Chabach, car au poids de l’addiction sexuelle se greffe le poids des normes sociales. En effet, une femme portée sur la chose, quelque soit la société à laquelle elle appartient, est jugée facile et amorale. Avouer une sexualité débridée pour une femme demeure taboue, tandis que l’hypersexualité masculine est toujours signe de virilité. Et quand l’homme est qualifié de Don Juan, la femme est, pour sa part, taxée de nymphomane. Autrement dit, de malade ou pire encore de vicieuse et dépravée. « Souvent, les femmes addictes au sexe ont subi des abus sexuels pendant leur enfance… », rappelle la sexologue. Synonyme d’un mal être profond, l’addiction sexuelle des femmes se révèle à l’occasion de moments difficiles dans la vie, et s’exacerbe face à une faible estime de soi, un manque d’amour ou un vide. Le recours à la masturbation compulsive et répétitive permettrait alors à la femme d’assouvir son besoin, sans pour autant parvenir la jouissance… Se soigner demeure alors l’ultime recours pour retrouver une vie normale. Mais, « la conduite thérapeutique est spécifique pour chaque patient car elle est liée majoritairement à l’origine de cette addiction sexuelle », souligne le Dr Chabach. Thérapies comportementale, cognitive ou de couple, selon les situations, sont alors prescrites, souvent accompagnées d’une médication à base d’antidépresseurs. La guérison est toutefois possible, mais la personne demeure fragilisée… “ Se soigner demeure l'ultime recours pour retrouver une vie ” normale. MIKE JAGGER Connu pour ses excès en tout genre, Mick Jagger est également célèbre pour son gros appétit sexuel. On lui compte une aventure par soir. Au total, la star du rock aurait eu 4000 conquêtes. Parmi ses amantes les plus célèbres, on compte Carla Bruni, Angelina Jolie, Uma Thurman, Amy Winehouse, Brian Jones.. TIGER WOODS L’image lisse de Tiger Woods, considéré comme le meilleur golfeur de tous les temps, a été écornée après la découverte de ses infidélités conjugales. Son addiction au sexe, révélée au grand jour en 2010, avait sonné le glas de son couple, le retrait de ses principaux sponsors et l’a délesté de plusieurs millions de dollars. En 6 ans de mariage avec le mannequin suédois Elin Nordregen, Woods aurait eu 18 maîtresses, dont notamment Rachel Uchitel, Kalika Moquin et Jaimee Grubbs. CHARLIE SHEEN L’acteur américain qui se vante d’avoir honoré plus de 5000 maîtresses, continue à défrayer la chronique par ses frasques et ses aventures avec des actrices pornos, comme Ginger Lynn, Heather Hunter, Capri Anderson ou Bree Olson. LINDSAY LOHAN La lolita trash est une adepte de tous les excès. En 2007, Riley Giles, un ex-petit ami vend la mèche : Lindsay Lohan aurait remplacé sa dépendance à la drogue par la dépendance au sexe. Lindsay nuance ces révélations : elle aime plutôt multiplier les relations. L’AVIS DE L’EXPERT Dr Amal Chabach, sexologue « Les addicts sexuels sont contrôlés par le sexe, ils ne choisissent pas forcément leurs partenaires et beaucoup d’entre eux ne ressentent même pas de plaisir. Ils le font pour diminuer une tension interne, une grande anxiété ou une angoisse destructrice. Cela engendre un déséquilibre total dans la vie de celui qui en souffre. La personne n’arrive pas à se concentrer sur son travail, car ses pensées sont envahies par le sexe et elle n’arrive pas à construire une relation à deux basée sur l’amour et la confiance mutuelle… » illi magazine - numéro 48 - mars 2016 113 DÉCO Palette de photos choisies par Itaf Benjelloun : le monde de Frida Kahlo, celui de sa casa azul à Mexico. 114 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Frida : un regard en couleur DE PASSION ET DE LIBERTÉ, FRIDA COMPOSAIT SON UNIVERS. SES PEINTURES, SON INTÉRIEUR ET MÊME SA VIE SE PROJETAIENT LES UNS DANS LES AUTRES COMME L’ÉCHO DE SON FABULEUX CHAOS. SUIVONS SON EXEMPLE AVEC LES MOTS D’ORDRE : COULEUR, COHÉRENCE ET SURTOUT LIBERTE PAR ITAF BENJELLOUN - PAGES COORDONNÉES PAR DANIA MAIMOUNI - PHOTO : D.R. E n metteur en scène de votre intérieur, décidez de la tendance, des couleurs, des styles qui vous transcendent, et dont le mélange est permis. Il suffit de garder en tête deux concepts importants : cohérence et harmonie. Les choix ne doivent refléter que votre personnalité et votre mode de vie, car c’est de votre intérieur qu’il s’agit. Ainsi, pour votre salon, optez pour un sofa qui symbolise la détente et le bien-être. Cela passe par sa taille, sa forme, la matière qui le recouvre ainsi que sa couleur. Vos meubles, utiles et décoratifs à la fois, doivent s’intégrer dans votre univers comme les pièces d’un puzzle. Coups de cœurs chinés, achats impulsifs ou héritage sentimental, ces objets racontent votre histoire et font la singularité de votre intérieur. Entourez-vous de pièces que vous aimez et qui continuent à vous surprendre à chaque fois que vous les regardez. Touche infaillible pour apporter douceur, chaleur et une âme à votre petit monde : les fleurs ou encore les chefs-d’œuvre de votre progéniture, que vous pouvez disposez fièrement en objets de décoration. Rappelez-vous que tous les enfants sont des artistes innés. Si tous vos choix sont assumés, ils ne peuvent qu’être cohérents car ils seront votre propre reflet. L’esthétique est une quête d’ équilibre. Conseils : Si vous optez pour des tons clairs pour les murs, il vous est possible d’introduire une couleur vive en petite proportion dans les objets et éléments décoratifs, pour égayer votre atmos- phère et mettre en valeur les volumes. Le blanc, sur les murs, rend mieux dans de grands espaces que dans les petites pièces, surtout celles qui disposent de peu de lumière naturelle. Avec des couleurs vives sur les murs, vous pourrez en oser d’autres pour vos tapisseries ou objets tant que vous les mariez correctement, ou alors optez pour des tons pastel pour ces derniers, le mélange des deux est souvent heureux. Choisissez des tissus dont les textures apportent plus de matière à votre intérieur (velours, toiles, etc.). Pour vos encadrements, préférez des matériaux comme le bois ou le métal brut. Cela donnera plus de caractère à vos photos ou dessins. Enfin, utilisez les miroirs pour donner de la profondeur aux espaces. Portrait de Frida Kahlo. Bio express Itaf Benjelloun est une artiste marocaine originaire de Ksar el Kébir. Sculpteure, designer et architecte d’intérieur, elle vit à Tanger. C’est là qu’elle a réalisé divers travaux d’aménagement d’intérieurs, de restauration et de décoration, ainsi que dans d’autres villes du Maroc. Elle a réalisé également plusieurs décors de cinéma et de théâtre. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 115 DÉCO Armoire Altdeutsche peinte à la main : www.madeindesign.com Miroir Gio Ponti chez Fenêtre sur Cour. Bougie Fornasseti chez Fenêtre sur Cour. Vase 399 DHS à shopper chez Zara home. Coussin 299-359 DHS à shopper chez Zara home. Boite en bois peint Zara Home 399 MAD. 116 illi magazine - numéro 48 - mars 2016 Canapé STOCKHOLM 3 places : 17495 dh IKEA Fauteuil Lady Marco chez Fenêtre sur Cour. Lampe céramique 499 dh, Zara Home. Cadre 249 dh, Zara home PIP HOME serviteur 3 étages Fenêtre sur Cour. Nappe Inbiudande : 299 dh IKEA. Coussins : 199 dh l'unité IKEA. illi magazine - numéro 48- mars 2016 117 J'AI TESTÉ laquicure éveille les sens D.tox With Love, FINIS LES RESTOS, LES APÉROS ET LES HARIBOS ! MARIEZ L’INTUITION À LA CONSCIENCE, SAUPOUDREZ LE TOUT D’AMOUR ET D’ALIMENTS BIOLOGIQUEMENT FRAIS ET PUIS SAVOUREZ … À VOUS LES DÉLICES DE LA HAPPY DÉTOX ET DE LA CRUSINE GOURMET. PAR SELMA ZEID - PHOTOS : MEHDI DREYEF. U ne expérience hors du commun. C’est ce que l’équipe D.tox With Love nous a fait découvrir pour la deuxième fois en moins d’une année. Après l’énergie de « l’ermitage d’Akchour », un lieu en totale osmose avec la féerie de la nature, la dernière pause cocooning a eu lieu à quelques kilomètres de la plus grande forêt de cèdres du Maroc, loin, très loin du bruit de la ville. Sabine Chaloupy et sa partenaire et associée Selwa Benabdallah ont planté le décor de leur concept au sein du Palais des Cerisiers à Azrou. Elles ont aussi pensé à tout, de la masseuse au coach de pilates et de yoga, en passant par la chef Raw Gourmet sans oublier tout le matériel indispensable pour une nourriture saine… En somme, tout ce qu’il faut pour faire le bonheur d’un peu plus de 20 participants de tous âges et de différentes cultures. UNE MATINÉE PAS COMME LES AUTRES ! Arrivée la veille du début de la cure, j’en profite pour me reposer. Le lendemain, réveil aux aurores, je respire à pleins poumons l’air frais. La journée, qui promet d’être riche, démarre avec une infusion détox à base de citron et de gingembre, suivie d’une séance de méditation guidée pour mieux assimiler la réconciliation avec mon propre être. Un moment de silence et d’écoute de soi qui me convient à merveille. D’ailleurs, le silence a toujours été important pour mon accomplissement personnel. À priori, cette cure est faite pour moi. Après avoir médité et prié, je me lève sans dire un mot, évitant regards et sourires de toutes ces personnes assoiffées de paroles… On nous sert tout de suite après un green-shot énergisant, fort en goût, en vertu et en composants, idéal pour puiser l’énergie nécessaire pour la séance de yoga-détox. Ces exercices aident à respirer profondément grâce à différentes postures du yoga. Sous l’ombre d’un arbre, les yeux fermés, laissant les fins rayons du soleil du mois de février caresser ma peau, j’inspire et j’expire. Les exercices sont en harmonie avec cette sensation bizarre que ressent mon corps, ils stimulent le métabolisme, aident à l’action d’élimination et fluidifient le nettoyage du système digestif. La séance terminée, un smoothie gourmand aux mille et une saveurs m’attend dans le lobby à la déco authentique du Palais Des Cerisiers. 118 L’ESSENCE DE L’EXISTENCE Le programme de mon expérience D.tox With Love se poursuit. Délaissant une séance de hammam ou de massage pour laquelle de nombreux participants avaient opté, j’ai préféré avoir un entretien avec Sabine, la créatrice du concept. C’est en alliant une alimentation vegan et crue à des activités holistiques que Sabine a pu relever son défi : prouver que l’essence de l’existence se trouve dans notre réflexe à la guérison et se nourrit de notre force vitale. Mon échange fructueux avec Sabine m’a donné une sensation de faim. A peine ressentie, la « Pumpkin Fun Soup » nous est servie, onctueuse, savoureuse et surtout crue, mais assez chaude pour me réchauffer. Mais quel est le secret de ce délice ? Sabine m’explique que la crusine (cuisine à base d’aliments crus, frais et 100% bio, réchauffés à 40°, température idéale pour garder les enzymes crus) est un mélange de saveurs et de textures mixés au blender comme pour les soupes. La crusine-intuitive « soul-food » est la spécialité du chef écossais Raw Gourmet Aisha Redpath Treppo qui collabore exclusivement avec D.tox With Love. Aisha met tout son cœur, son amour, la pureté de son âme et la spiritualité de ses prières dans des plats intuitivement élaborés avec grâce et finesse. Elle donne aussi le meilleur d’elle-même pour le service de l’autre en contribuant à son bien-être physique, moral et spirituel. Chaque recette est différente et particulièrement savoureuse. C’est le cas de la « Red Blush Beetroot Soup », de la « Magic Garden Soup » ou encore de la « Sexy Curried Avocado Soup ». L’heure est au plaisir crulinaire. À VOS TABLIERS Tout au long du séjour détox, des ateliers jus et soupes sont organisés (recettes à découvrir sur notre illionweb.com), permettant une initiation à l’usage des extracteurs de jus, blenders et des superaliments (baies de goji, lucuma, baies d’acaï, mûres blanches, maca, baobab, graines de chia, cacao cru, sucre de coco, klamath). On y apprend aussi à optimiser l’équilibre entre les fruits et les légumes dans les jus tout en préservant leurs qualités nutritionnelles, en les mariant à des super-aliments variés. Cela permet d’assurer la réussite de la régénération cellulaire tout en éliminant les métaux lourds et en donnant de l’énergie au corps et de la vitalité à l’esprit. Préparer mon smoothie, mon jus revitalisant ou ma soupe crue est devenu un rituel auquel j’ai pris goût dés le premier atelier. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 MARCHER POUR ÉVEILLER LES SENS Le deuxième jour, j’ai délaissé le cours de pilates au profit de la marche jusqu’à la forêt de cèdres, un moment fort en émotion et en défis : marcher, respirer ou répondre à mon voisin qui voulait à tout prix comprendre les raisons de mon silence. J’ai choisi la combinaison « Marcherrespirer et écouter ». Le troisième jour, j’ai opté, encore une fois, pour la ballade en forêt. La montée était aussi difficile que la veille, l’effort a été couronné par un cercle de partage à côté d’un des plus beaux cèdres de la région. Ici et nulle part ailleurs, mon esprit s’est exprimé et mes sens se sont éveillés pour dire merci à « Mère Nature » pour ce qu’elle nous donne, ce qu’elle nous cache précieusement et ce qui nous entoure sans qu’on s’en rende compte jusqu’à ce qu’on accepte de le voir de notre plein gré. Les soirées étaient encore plus envoûtantes, grâce aux cercles de partage autour d’un feu de cheminée et d’une tisane chaude. Nous partagons ressentis et impressions. J'ai préféré, pour ma part, j'ai préféré y prendre part, sans parler. j’étais convaincue que cette expérience était définitivement faite pour moi. Plus les jours passent, plus les sensations se renforcent. Mon corps est au repos, mon esprit est zen et je sens que je suis à l’intérieur d’une bulle protectrice. Les échanges avec chaque membre de l’équipe m’ont permis d’avoir une idée réelle de l’univers infini de la « Happy Détox », j’ai réussi en moins de 3 jours à réduire les sensations de manque de café et de junk food en adoptant cette hygiène de vie en conscience. La détox par le « juicing » a permis à mon corps d'en tirer profit au maximum, sans le moindre effort. Mon système digestif ainsi que mon esprit sont au repos. Les activités de relaxation, comme la marche consciente, la méditation et le yoga-détox associés au silence contribuent à éveiller les sens. J’ai appris à manger mon jus de manière instinctive, à le mâcher, à rassasier mes petites et grandes faims de manière saine. Grâce à ce programme détox, j’ai compris le secret de la réussite de tous ces healthy-receipts qu’on échange sans modération sur les réseaux sociaux. La cuisine crue bio et élaborée ne peut être que le noyau d’une bonne santé. LES RÈGLES MAGIQUES D’UNE DÉTOX RÉUSSIE ■ Une cure est préconisée au moins une à deux fois par an pendant les équinoxes, durant un cycle lunaire de 28 jours : à partir du 21 mars et à partir du 21 septembre. ■ La règle d’or pour préparer un bon jus est : un pouce de gingembre, un citron entier dans la paume de la main et un auriculaire de curcuma. Seule l’huile de coco est de qualité crue. ■ La régénération d’un corps ne peut être assurée dans un esprit de privation ou de régime. ■ En faisant appel à son intuition, on peut puiser dans ses ressources naturelles et vitales pour réveiller sa force de guérison. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 119 QUESTION DE GOÛT PAR LA RÉDACTION - PHOTOS : DR A l’heure japonaise L’ASIAN BAY, LE NOUVEAU RESTAURANT AU CŒUR DE PALMERAIE RESORT, DÉVOILE UNE CARTE INSPIRÉE DES PLAISIRS DE LA TABLE D’EXTRÊME-ORIENT. AU MENU, METS RAFFINÉS ET SAVEURS EXOTIQUES, AUSSI DÉLICATES QUE PARFUMÉES… ON EN RAFFOLE. HASSAN AGOUZOULE Chef exécutif du Palmeraie Resort 120 SAUMON MARINÉ AU SOJA ET YUZU Ingrédients pour 1 personne 120 g de filet de saumon frais 20 cl de sauce soja 4 cl d’huile de sésame Le jus d’un citron vert 100 g d’asperge 50 g de betterave 20 g de radis Fleurs comestibles pour la décoration Préparation Faire mariner le saumon dans le soja, le citron et l’huile de sésame pendant 15 min. A l’aide d’une mandoline, couper de fines tranches d’asperge et de betterave et les mettre dans de l’eau glacée. Saisir rapidement le saumon dans une poêle chaude pendant 15 secondes de chaque côté. Procéder au dressage. TATAKI DE THON ROUGE AU MISO Ingrédients pour 1 personne 180 g de filet de thon rouge 20 g de sésame blanc et noir 1 citron vert 1 cuillerée à café de mayonnaise japonaise 4 g de miso brun 1 cuillerée de vinaigre de riz Préparation Saisir rapidement le filet de thon dans une poêle chaude, le tourner sur l'autre côté au bout de 10 secondes. Enrober le filet avec les deux sésames et le laisser reposer. Préparer la sauce en mélangeant les autres ingrédients dans un bol afin d’obtenir une sauce onctueuse. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 121 AUTO NISSAN JUKE Un sacré caractère AVEC SON STYLE INIMITABLE ET SON POSITIONNEMENT « DJEUN’S », LA NISSAN JUKE EST UNE VALEUR SÛRE, AUSSI BONNE SUR LES ROUTES QU’EN VILLE. PAR MEHDI DRYEF - PHOTO : D.R. U n look sportif mais sexy, une conception innovante et de nombreuses améliorations… la nouvelle Juke de Nissan est un condensé de nouvelles technologies et de fonctionnalités intéressantes et novatrices. Des changements importants ont été introduits dans cette nouvelle version afin d’en améliorer le style tout en conservant l’ADN de la célèbre crossover de la marque. Ainsi, à l’avant, les phares supérieurs ont été redessinés pour adopter la signature de Nissan avec la forme « boomerang »– et introduire les phares LED diurnes. Les boucliers, avant comme arrière, sont redessinés et arborent de petites moustaches personnalisables. À l’avant, les entrées d’air rondes si typiques deviennent hexagonales. Les ailes et les rétroviseurs ont également eu droit à quelques retouches. EXCELLENTE TENUE DE ROUTE En matière de tenue de route, la Juke s’avère être un excellent élève. Son empattement court et son châssis réactif en font un outil idéal pour la ville. La voiture se laisse également conduire sur autoroute avec une facilité déroutante. La direction est suffisamment consistante pour mener la Juke au millimètre, Le silence de fonctionnement est impressionnant, même en pleine accélération. La boîte manuelle à 6 rapports est précise et son maniement 122 agréable. Trois modes de conduite sont disponibles pour ce crossover. Un mode normal, un mode sport qui favorise la réponse à l’accélérateur pour plus de performance et un mode économie et de réduction d’émission de gaz, ce qui en fait l’un des champions du respect de l’environnement. La Juke est également équipeé d'un moteur diesel perfectionné d’une nouvelle génération offrant 1 500 CC et 110 HP. Connu pour sa grande performance et sa fiabilité, cette dernière version offre un meilleur rendement de carburant et un meilleur couple à basse et moyenne vitesse. Avec sa conception unique, la Juke a réussi à s’offrir un amalgame de ténacité des crossovers et d’attractivité sportive la rendant une icône de la conception. LA JUKE QUI VOUS CORRESPOND La Juke propose d’incroyables possibilités de personnalisation avec le choix dans la couleur de certains inserts (tours de phares, moustache de bouclier, rayons des jantes, coques de rétroviseur…). illi magazine - numéro 48 - mars 2016 HAUTEMENT PERFORMANTE Maserati lève le voile sur la forme extérieure du Levante, le premier SUV de la marque qui a vu le jour il y a plus d’un siècle. Le design du Levante affiche des associations évidentes avec la marque Maserati et son cachet italien caractéristique. Le design propre à la Maison est clairement visible sur les côtés. L’arrière est dominé par une fenêtre arrière particulièrement fuselée et aérodynamique, deux caractéristiques souvent présentes dans les voitures de sport hautement performantes. Le nouveau SUV affiche une grande richesse d’équipements en série. L’ensemble des versions présente une suspension électronique sophistiquée avec un amortissement contrôlé et des ressorts pneumatiques, qui peuvent être réglés sur plusieurs niveaux, une transmission intégrale « Q4 » et une boîte automatique à huit vitesses spécialement calibrée pour ce tout nouveau SUV. SUV INNOVANT Innovant de par ses proportions qui allient le meilleur des mondes du SUV et du Crossover, Hyundai Creta, le nouveau SUV compact de la marque se distingue par son design remarquable, arborant fièrement son appartenance à la grande lignée des SUV Hyundai. Enfin, sa construction robuste, utilisant des techniques avancées d’ingénierie et des matériaux de grande qualité comme l’acier ultra-haute tension, couplée à une pléthore d’équipements de sécurité et de confort, lui confère assurance et stature sur la route. Quatre versions équipées de moteurs diesel sont commercialisées au Maroc : Odyssée (209 000Dhs), Athena (219 000Dhs), Apollon (229 000Dhs) et Olymp (239 000Dhs). UN STYLE HORS DU COMMUN Avec son design élancé et sa ligne de toit allongée, le nouveau Mini Clubman allie tradition et modernité, sportivité et fonctionnalité. Le nouvel arrivant (4253 mm de longueur et 1800 mm de largeur), se démarque aussi par des proportions affirmées et uniques dans les modèles de la marque Mini mais aussi dans le segment des compacts premium. Avec ses nombreuses possibilités de personnalisation offerte tant au niveau extérieur qu’intérieur, le véhicule garantit de nets progrès en matière de confort, de suspension, de tenue de route et de nouvelles technologies. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 123 ILLI CONNECTÉ LE SMARTPHONE QU’IL VOUS FAUT LES MEILLEURS SMARTPHONES NE SONT PAS FORCÉMENT LES PLUS CHERS. LES DERNIERS APPAREILS DE MILIEU DE GAMME JOUENT PRESQUE DANS LA CATÉGORIE DES GRANDS. DÉTAILS. PAR RÉDACTION - PHOTO : 123RF Qu’ils soient de haute ou de moyenne gammes, les Smartphones ont des avantages et des inconvénients, car il n’existe pas d’appareils qui puissent se vanter de combler tous les besoins. Chaque utilisateur a ses propres attentes. Pourtant, en se référant à ce guide des critères à privilégier au moment de l’achat de son Smartphone, il est certain que vous trouverez votre bonheur. 1. Le système d’exploitation iOS d’Apple, Android de Google, BlackBerry OS de RIM ou Windows Phone de Microsoft sont les plus célèbres systèmes d’exploitation qui existent sur le marché. Selon l’OS choisi, votre expérience d’utilisateur sera différente. Réfléchissez donc bien avant tout achat. 2. Le prix Oui, depuis l’annonce du lancement de ce petit bijou, vous en rêvez toute éveillée. Mais attention, si tout votre salaire doit y passer, réfléchissez-y à deux fois. 3. La batterie Nous sommes nombreuses à nous trouver coupées au beau milieu d’une conversation hyper importante. Ne négligez pas ce point important. 4. La mémoire vive A privilégier si vous ne voulez pas vous encombrer d’un appareil d’une lenteur exaspérante. 5. L’espace de stockage La taille ici est très importante. C’est ce qui vous permettra de stocker vos photos, vos vidéos, vos applications, etc. A vérifier donc de près. 6. L’appareil photo A l’ère des selfies, la qualité du capteur est essentielle, car c’est ce qui vous permettra d’immortaliser vos moments les plus précieux. Vous voilà bien outillée pour trouver votre Smartphone sans risque de vous tromper. 124 HAUTE TECHNOLOGIE Les derniers nés de la famille Galaxy, Samsung Galaxy S7 et le Galaxy S7 edge ont été conçus pour répondre aux modes de vie des consommateurs d’aujourd’hui. Dotés des dernières technologies, de fonctionnalités rationalisées et d’un design raffiné, les deux appareils promettent une expérience unique. illi magazine - numéro 34 - mars 2016 LE PARFAIT SELFIE L’OPPO F1, premier produit de la F Series, fait son entrée simultanée dans 20 pays, dont le Maroc, en version 3G ou 4G. Surnommé « l’expert en selfie » ce Smartphone dispose d’une caméra frontale de 8MP, d’une plate-forme photo sophistiquée et d’un puissant logiciel spécialement conçu pour faciliter la prise de selfies. L’ensemble bénéficie de la désormais célèbre et irréprochable qualité de fabrication d’OPPO. UN PC PORTABLE CATÉGORIE CHAMPION C’est le plus léger, le plus fin, le plus élégant, le plus endurant et le plus résistant… Les superlatifs ne manquent pas lorsqu’il s’agit de parler du dernier portable, le Gram 15. Répondant au nom de code 15Z960, ce nouvel ordinateur pèse à peine 980 grammes tout en embarquant une configuration matérielle à la pointe, avec un processeur Intel Skylake. Une performance inédite signée LG. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 125 PÊLE-MÊLE PAR HASNA CHAÂBI Habillez votre maison ! LE RENDEZ-VOUS DES GOURMETS Pour la deuxième année consécutive, Goût de France / Good France rassemblera le 21 mars 2016, plus de 1000 chefs issus de 5 continents pour célébrer la gastronomie française. Ce jour-là, pour déjeuner ou pour dîner (650 DH), les chefs du Royal Mansour Marrakech, sous la houlette du chef triplement étoilé, Yannick Alléno, vous proposent un menu alliant le savoir-faire de la cuisine française aux produits du terroir marocain. Tél. : 0529 80 82 82. L'ART DU BIJOU KB Jewellery, créée par Kenza Berrada, présente sa nouvelle collection inspirée de l’authenticité des matières et de la diversité des couleurs. Raffinée et entièrement réalisée à la main, elle propose des colliers, sautoirs et bracelets tendances pour rehausser toutes les tenues ! Tél. : 0671 21 61 27. Découvrez ce nouveau leader dans le tapis et le revêtement de sol et de mur ! Darkyn signature propose des tapis standard ou sur-mesure ainsi que différents revêtements de sol. De nouvelles collections de papiers peints sont aussi à découvrir dans différentes textures et motifs très tendance. Une collection internationale qui répond aux normes de qualité, facile d’entretien aussi bien pour les particuliers que pour les professionnels. PÂQUES CAFÉ GOURMAND NEW PETIT ROCHER Le Petit Rocher change de direction et de déco. L'endroit, convivial à souhait, est désormais dédié aux rencontres et autres moments de partage. Le midi, une carte gastronomique ou une formule express avec 2 ambiances sont proposées. Le Tea Time sera le rendez-vous incontournable entre copines ou en famille avec au menu des tartes, des douceurs gourmets sans oublier les goûters enfants. L'After Work sera l'occasion pour des rencontres professionnelles ou amicales autour de thématiques Business dans un cadre décontracté et convivial. Le soir, la maison est bercée par les rythmes des mélodies du live band qui joue du mardi au samedi à partir de 22h00. Enfin, le RDV à « l'appart » dès 22h, ambiance clubbing avec musique généraliste des années 80 et contemporaine... Tout a été repensé pour faire de vos soirées des moments inoubliables ! 126 Pour accompagner ses grands crus, Nespresso dévoile ses savoureux biscuits « Bites » aux accords surprenants réinterprétés par la Maison pour émoustiller les papilles. Cette gamme de douceurs et gourmandises se décline sous les noms de « Cantuccini », « Amaretti » et « Dolcetti fleur d’oranger », chacun possédant une recette évocatrice d’instants dégustation. La boite de 12 est proposée à 105 DH. Tél. : 0801 00 77 02/03. www.buynespresso.com. UN HÔTEL GAGNANT ! Pour la 14ème année consécutive, TripAdvisor met en vedette les meilleurs établissements au monde selon les millions d'avis et d'opinions recueillis en un an auprès de voyageurs du monde. Le Sofitel Agadir Thalassa Sea & Spa a été sélectionné comme gagnant du Prix Travellers Choice TripAdvisor 2016 dans la catégorie hôtels. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 EN FAMILLE Pour les vacances de pâques, le Palais Namaskar lance son offre « Vacances en famille » : une nuit en Junior Suite comprenant un lit supplémentaire pour enfant, un petit déjeuner américain, un cours de fitness personnalisé pour vous et vos enfants, une balade familiale en quad au sein de la splendeur enchanteresse de la palmeraie, en plus d’un transfert aller-retour à partir de l’aéroport de Marrakech. Cette offre est proposée à partir de 8668 MAD par nuitée, sur la base de 3 nuits ou plus et à partir de 3 personnes ou plus. LA JOURNÉE DES CADEAUX Anfaplace Shopping Center célèbre la femme dans toute sa splendeur. Ainsi, le 8 mars prochain, des cartes postales seront distribuées à toutes les clientes. En grattant simplement la surface de la carte postale offerte, elles peuvent se voir offrir un cadeau. De plus, le grand jeu « Crack the code » est toujours d’actualité et se poursuit jusqu’au 15 mars 2016. Bonne chance ! UNE ÉDITION TRÈS LIMITÉE L’élégance, l’authenticité et le goût du voyage sont mis à l’honneur à travers la nouvelle édition limitée « Made for Gentlemen » de Chivas, destinée aux plus curieux et aux plus aguerris. Cette marque emblématique de l’univers des Scotch Whiskies propose un coffret, fruit d’une collaboration avec le célèbre fabricant de maroquinerie de luxe GlobeTrotter. Une véritable invitation au voyage, disponible en grande distribution et magasins agréés. QUE LA FORCE SOIT AVEC VOUS ! Havaianas lance une gamme très spéciale inspirée par la saga la plus célèbre de l’histoire du cinéma : Star Wars. Comportant trois modèles pour adulte et deux pour enfant, la gamme met en scène plusieurs personnages incontournables de la saga : un Jedi, les Stormtroopers, Yoda, Z6-PO, R-2D2, Skywalker et le plus méchant des méchants, Dark Vador. EBLOUISSEMENT DES SENS A l’occasion du 8 Mars, le Spa de luxe « Maison d’Asa » rend hommage aux femmes à travers une sélection de cadeaux porteurs d’énergie positive et d’éblouissement des sens. Au choix : bougies parfumées, parfums d’intérieur, parfums d’ambiance… Toute une gamme d’aromathérapie noble à la touche olfactive raffinée qui varie du boisé, au fruité ou encore fleuri… 18, Rue Ibrahim Ennakhai, Maârif, Casablanca. Tél : 05 22 99 66 07/09. UN CADEAU BIEN-ÊTRE Pour célébrer les femmes, Concept Institut propose différents coffrets cadeaux à partir de 600 DH pour se faire plaisir ou faire plaisir à toutes les femmes qui sont chères à nos yeux. A l’achat, 2 poses vernis sont offertes pour vous mesdames ! Tél : 0522 36 64 99. NOUVEAUX MILLÉSIMES GLAM & BEAUTY En plein cœur de Racine, une nouvelle adresse de beauté et bien-être a ouvert ses portes. On y propose des prestations variées telles que la coiffure, l'onglerie, le hammam et l'esthétique. Le tout dans une ambiance chaleureuse et cosy, portée par une équipe de professionnels. Glam On a aussi ouvert son salon pour homme, et y propose une carte de prestations variées. 8, rue la Fontaine, Casablanca. Tél. : 0522 36 63 79. Issue du terroir authentique de l’AOG Guerrouane et élaborée avec le plus grand soin sur la propriété des Deux Domaines, la gamme Eclipse ne s’offre au public que dans ses années les plus qualitatives. Elle dévoile aujourd’hui ses nouvelles créations millésimées : 2014 pour le Rouge et 2015 pour le Blanc, le Rosé et le Gris. illi magazine - numéro 48 - mars 2016 127 HUMEUR CETTE PAGE, NOUS AVONS CHOISI DE LA DÉDIER AUX HUMEURS, COUPS DE GUEULE OU COUPS DE CŒUR EN TOUT GENRE DES JOURNALISTES DE LA RÉDACTION. CE MOI-CI, ZORA EL HAJJI REMET LES PENDULES À L'HEURE CONCERNANT LE 8 MARS, NOTRE FAMEUSE (FUMEUSE) JOURNÉE . PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : D.R. LA JOURNÉE DE LA FEMME quelle duperie ! appy 8 mars les copines. C’est notre journée. Youpi. On sort le grand jeu où on nous dame le pion. On célèbre, durant 24 heures, des années de combat continuel. Applaudissement général pour cette super… chérie ! Françoise Giroud disait, «La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente.» Dans cet élan de logique, la femme serait l’égale de l’homme, le jour où la journée de la femme ne serait plus. Le 8 mars, treize jours avant la journée de la marionnette et dix neuf jours avant la journée du fromage, nous fêtons donc la journée de la femme. On case dans une parenthèse de quelques heures, des vies, des batailles, des revendications, des douleurs, des corps et des âmes mutilés, des victoires, des larmes, du courage, des différences… H UNE JOURNÉE DE VACUUM Ne soyons pas ingrates, mesdames, cette belle journée tiède, annonçant le printemps, souffle une légère brise d’œstrogènes et rappelle aux personnes, qui ne le savent peut-être pas, les inégalités homme-femme tenaces et persistantes. Elle claironne fièrement la lutte contre la discrimination. Tables rondes, débats houleux, conférences et discours sont sortis du placard et exposés pendant 24 h. Un peu comme la durée de vie d’une ovule prête à être fécondée. Mais alors, que fait-on durant les 364 autres jours de l’année ? On tricote ? On prépare des méchouis pour accompagner cette célébration ? On s’organise des soirées pyjamas sous le thème « le rose c’est girly» ? Arrêtons le massacre ! Cette journée est une aberration. Si le but est de rappeler à l’opinion la nécessité d’une mobilisation continuelle pour lutter contre l’inégalité homme-femme, cette journée l’étaye et la confirme. Le 8 mars dessert la cause des femmes en leur accordant un laps de temps de 24 h pour prendre la parole, pour les plonger, ensuite, dans le mutisme. « On va les faire causer pendant une journée pour les faire taire après… Ça va calmer les hystériques…Donnez-leur une petite sauterie de quelques heures pour les défouler… on va les occuper pour qu’elles nous lâchent la grappe », pourraient être les propos des sexistes ravis de cette célébration antiféministe, à souhait ! 128 UNE SAINT VALENTIN, VERSION FEMME La journée de la femme est aussi l’occasion d’avoir des prix préférentiels pour une épilation maillot, une remise sur les poses vernis, une promotion canapé- au sens propre ou au figuré-, un cours de pilates gratuit, des boules de geisha phosphorescentes. Un set de table avec une cocotte gratuite sur le mièvre refrain de Julio Iglesias. Bienvenue dans la vie en rose de la femme ! Un maquillage qui s’estompe le reste de l’année. Où sont les âmes « sensibles » lorsqu’il s’agit de lutter contre “ On case dans une parenthèse des batailles, des revendications, des douleurs, des victoires, des larmes, des différences... ” la violence faites aux femmes, de dénoncer les mariages, les travaux forcés des petites filles mineures, les avortements aussi clandestins que mortels ? Où est donc le courage lorsqu’il s’agit de mettre sur la table l’inégalité devant l’héritage ? C’est donc ceci la journée de la femme ? Un joli fond de teint qui masque les imperfections non traitées en profondeur? Un petit coup de blush qui tente de gommer des coups de poing ? Le 8 mars n’est autre qu’un joli tableau de misogynie et d’auto-discrimination brandi pour nous rappeler que le combat est plus compliqué et vicieux qu’on ne le pense. Un petit somnifère addictif qui endort notre volonté de progrès. Si l’on ne peut pas rayer cette date funèbre du calendrier, pensez-vous alors possible, d’instaurer la journée de l’homme pour lui offrir un joli parfum, aux notes hypnotiques ? illi magazine - numéro 48 - mars 2016