illi magazine - D.tox with love

Transcription

illi magazine - D.tox with love
2 5 D H - MAR S 2 0 16
N° 48
BEAUTÉ
NOS 10
MEILLEURS
ENNEMIS
8 MARS
LE FÉMINISME
EXPLIQUÉ
AUX NULS
SÉRIE CRÉATEUR
ELLESD
LONDON :
LES DOMPTEUSES
DE CUIR
TENDANCES
LES LOOKS
À ADOPTER
CETTE SAISON
www.illionweb.com
Femmes,
nos droits
en otage
Sommaire
MARS 2016 - N°48
6
8
10
12
ÉDITO
COURRIER
LE MEILLEUR DU WEB
ILLI DU MOIS
Najat El Jebari
16 L'ÉLU D'ILLI
Mehdi Lamrini
18 C'EST DANS L'AIR
Magazine
22 Dossier
FEMMES :
12 34
NOS DROITS EN OTAGE
30
32
34
38
40
43
44
46
48
QUESTION 10 RÉPONSES
INTERVIEW FÉMINISTE Anass Yakine,
YES WE CAN Kawtar Johrati
L'ŒIL DE SOUMAYA
CULTURE Kamal Hachkar LIVRES
LES CHOIX D'ILLI
NEWS CULTURE
BOOKS BOX Salwa Tazi
40
EN COUVERTURE
Tenue Meryem Semlali
pour ELLESD London
6
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Mode beauté
52 Mode
52 CRÉATEUR DU MOIS
ELLESD London
62 HISTOIRE DE MODE
64 CRÉATEUR DU MOIS
Zahra & Meriem Bennani
76 MUST HAVE
78 INTERVIEW Hakim Ghorab
80 TENDANCES MODE
Les tendances qui nous
habilleront cette saison !
88 DOSSIER BEAUTÉ
Nos 10 meilleurs ennemis
92 TENDANCES BEAUTÉ
Strike the pose
96 ORDONNANCE
Lendemains de bringue
98 ME, MYSELF & I
je suis petite et alors ?
100 NEWS MODE - BEAUTÉ - SORTIES
52
Dans ma vie
64
104 PARENTS Trop d'enfants chez le psy ?
106 EGO Avis de tempête émotionnelle…
tous à l’abri ?
108 HKAYTI HKAYA Mes enfants
autistes, mon combat
110 TRAVAILLER Un bon Manager en 10 étapes
112 PARTIE DE PLAISIR
114
118
120
122
124
126
128
130
Addiction : le sexe hors contrôle
DÉCO : FRIDA, un regard en couleur
J'AI TESTÉ
QUESTION DE GOÛT
AUTO
ILLI CONNECTÉE
PÊLE-MÊLE
HUMEUR
CARNET D'ADRESSES
7
ÉDITO
Rêvons
d’un jour…
L
oin d’être doux et bourgeonnant, le printemps de nos droits s’annonce à l’image de la météo :
instable et frileux. Ce mois de mars souffle un vent de lassitude dû à la lenteur de l’avancement
des chantiers en cours. En effet, les projets de loi contre les violences à l’encontre des femmes,
sur l’avortement ainsi que les débats stériles sur l’égalité successorale et les libertés individuelles
s’enlisent dans les méandres du conservatisme ambiant. Le fossé se creuse continuellement entre
les femmes et leurs droits, dans une société qui les infantilise et qui les considère comme des
citoyennes de seconde zone. Equation insolite où nous mûrissons et devenons actrices principales dans
le Maroc d’aujourd’hui, tout en assistant à l’érosion de nos droits. N’est-il pas inconcevable que dans un
Maroc contemporain, « progressiste », doté d’une Constitution qui prône et défend l’égalité et la parité
entre les hommes et les femmes, des petites filles soient mariées à 12 ans, des femmes subissent viols,
violences et multiples injustices ?
Ce même Maroc signataire de plusieurs conventions internationales sur les Droits de l’Homme, dont
certaines ratifiées récemment, se complaît dans une hypocrisie ostentatoire. Les atteintes aux libertés
individuelles témoignent d’un réel malaise et d’une crise identitaire, fragilisée par des idéologies
obscurantistes d’importation. Mais puisque l’humeur est à l’espoir, rêvons comme Martin Luther King
d’un jour, un 8 mars, où nous aurons le cœur à célébrer l’égalité homme-femme, la vraie. Un jour où
nous pourrons investir l’espace public sans avoir à craindre pour nos vies, un jour où nous pourrons
léguer notre héritage culturel sans le voir tronqué. Un jour…
La rédaction
8
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
COURRIER DES LECTEURS
LOVE & CO
Le dernier dossier que vous avez
consacré à l’amour m’a permis de
découvrir ce sentiment sous ses
différents angles. J’ai adoré chaque
ligne et chaque paragraphe de vos
différents articles sur ce thème. Je
trouve que la manière avec laquelle
le sujet a été traité est des plus intelligentes. Réunir des hommes
dans vos locaux et les interpeller sur leurs conceptions de
l’amour, quelle bonne idée ! J’aurais bien aimé être des vôtres,
car j’ai énormément de choses à dire sur ce sujet. Mille mercis à
toute l’équipe et keep on working ladies ! Entrez avec votre magazine
dans la RÉALITÉ AUGMENTÉE
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Ahmed, 36 ans.
SEXY SPY
Je remarque que nombreuses sont les femmes autour de moi qui ont peur
de montrer leurs corps ou même d’en parler ouvertement. J’ai toujours pensé
que le rôle des médias féminins était de briser ce tabou autour du corps de la
femme, afin que celle-ci réalise qu’elle n’a plus à en avoir honte. Donc merci,
vos articles, autant que vos séries modes, témoignent d’une audace qu’on ne
retrouve pas forcément ailleurs. Votre dernière série « Sexy Spy » est tout
simplement magnifique ! Ce jeu d’ombres et de lumières qui berce ce corps,
sans le voiler, recèle toute l’intelligence que j’aime et que j’encourage.
Maria, 32 ans.
Le Diass,
ce macho
J’ai tout simplement
détesté les réponses
de ce monsieur imbu
de sa personne. Il est
sexiste, misogyne
et affreusement
rétrograde. Il faut
baillonner ce genre
d’hommes et
leur interdire vos
colonnes, à jamais.
Sanaa, 29 ans
LOON-BLADI,
JE L'ADORE ! Merci de m’avoir permis
de découvrir une jeune
artiste sacrément douée. Il
s’agit de jihane Bougrine.
J’adore cette jeune femme,
ses lectures auxquelles
je m’identifie, mais aussi
sa musique. J’ai écouté
avec beaucoup de plaisir
son album « Loon Bladi »
qui m’a tout simplement
transportée vers un
monde magique.
Leila, 33 ans.
Envoyez vos coups de cœur et coups de gueule à [email protected]
10
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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WEB
Le meilleur
d'illi sur
le WEB
PAR SALMA ZEID I
CE QUE VOUS
AVEZ AIMÉ SUR
ILLIONWEB.COM
Amoureux de la bonne musique
arabe … Accrochez-vous, le festival
Mawazine accueille une grosse
pointure : Kadim Al Sahir !
Pour les lendemains de fête, en prise
quotidienne ou en cure détox, le citrongingembre chaud est un mariage
miraculeux qui offre une multitude de
bienfaits pour votre santé !
Aida Benzakour a parfaitement
réussi son projet. Son « Secret
Gourmet » propose des lunch-box et
des plateaux-repas équilibrés pour
manger sain tout en se faisant plaisir !
12
CE QUE
VOUS AVEZ
LOUPÉ
La générosité de l’équipe D.tox
With Love n’a pas de limite, et la
rencontre du « Happy Juicing »
n’a vraiment pas de prix.
Une première aux Pays-Bas. La
Marocaine « Khadija Arib » a été
élue présidente de la chambre
basse du parlement.
Un an après le drame de
Charlie Hebdo à Paris, l’institut
français de Casablanca rend
hommage aux dessins de
presse.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
AILLEURS
SUR LE WEB
L’ONG HarassMap milite sur la toile 2.0
pour lutter contre le harcèlement sexuel,
un calvaire vécu au quotidien par les
Égyptiennes.
Nude_YogaGirl est un compte instagram
qui brise les tabous, à travers des clichés en
noir et blanc d’une jeune praticienne nue du
Yoga… La nudité sur les réseaux sociaux ne
rime pas forcément avec sexualité !
Une photo de Mark Zuckerberg, guest star
lors du Mobile Word Congress de Barcelone,
suscite la polémique chez les internautes.
ILLI DU MOIS
NAJAT EL JEBARI
UN PARCOURS
SANS FAUTE
PREMIÈRE FEMME DGA DU
GROUPE INTELCIA. NAJAT
EL JEBARI A AUSSI ÉTÉ
LA PREMIÈRE FEMME À
TRAVAILLER DANS LES MINES
SOUTERRAINES À L’OCP. AVEC
UN PARCOURS PROFESSIONNEL
SANS FAUTE, NAJAT EL JEBARI A
RÉUSSI À RELEVER BEAUCOUP
DE DÉFIS AU COURS DE SA
CARRIÈRE.
PAR K. A. - PHOTO : DR
Tout au long de votre parcours professionnel,
vous avez cumulé les premières fois. Quel est
votre secret ?
Il faut bien une première fois pour tout… Plus sérieusement, je
ne pense pas avoir cherché à être la première femme à occuper
tel ou tel poste mais il est vrai que je n’ai jamais eu peur non
plus de saisir des opportunités qui m’ont été offertes.
Intrinsèquement, le goût du challenge et la valeur travail
m’ont toujours guidées. En 1991, quand on m’a proposé
de travailler dans les mines souterraines dans un monde
exclusivement masculin j’avais certes des inquiétudes mais je
me suis dit que c’était une expérience qui ne pouvait aboutir
qu’à du positif. Il était hors de question que le fait d’être une
femme soit alors un frein. Au départ oui, c’était compliqué
parce qu’il y avait encore cette opposition « Hommesfemmes » surtout dans ce domaine. L’environnement de
travail était également difficile. Mais, en même temps,
c’est là que j’ai vraiment réalisé toute l’importance de la
valeur travail avec laquelle j’ai été élevée. Je démarrais ma
carrière et j’ai découvert aussi deux aspects critiques dans
toute organisation : le premier concerne l’importance de
la dimension humaine et du relationnel et le second c’est
qu’en étant alignés sur un objectif commun, les différences
ou oppositions potentielles disparaissent au profit du projet
commun. Maintenant, je dois avouer que les premiers jours
étaient plutôt cocasses quand je voyais les visages de mes
collègues et collaborateurs qui réalisaient que j’étais bien une
femme avec eux dans la mine.
On parle de plafond de verre lorsqu’il s’agit de
hautes fonctions. En avez-vous souffert ?
J’ai eu la chance de travailler sur des chantiers très divers.
Je suis passée de la mine à la finance puis à l’immobilier
écologique au sein de l’OCP, donc je n’ai jamais ressenti
cela, puisque j’étais focalisée sur la richesse de l’expérience
que je vivais et les challenges plutôt que la fonction. Plus
globalement, je pense que les mentalités ont évolué. Nous
avons plusieurs femmes à des hauts postes que ce soit dans
le privé ou le public… à la tête du patronat ou encore dans des
fonctions diplomatiques.
La légitimité des femmes n’est plus à prouver. Est-ce qu’il faut
faire de la discrimination positive dans une logique égalitaire ?
Je ne pense pas que ce soit opportun, car ce sont les
compétences qui priment. En revanche, donner les chances
de manière égale aux femmes et aux hommes oui.
Mais cela doit émaner d’un travail de fond qui démarre dans
les foyers et dans l’environnement social et éducatif. 14
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
L'ÉLU D'ILLI
ACTEUR ET GAME
DESIGNER, MEHDI
LAMRINI A RÉUSSI À
FAIRE DE SES DEUX
PASSIONS SON PROJET
DE VIE. PORTRAIT D’UN
ARTISTE À LA DOUBLE
CASQUETTE.
PAR SALMA SAID - PHOTO : RACHID BOURHIM
M
,
La vie rêvée
de MEHDI LAMRINI
ehdi Lamrini débarque à la rédaction d’Illi, cette
fois-ci sans son bonnet d’hipster ! Impossible de ne
pas repérer cette lueur passionnée qui brille dans
ses yeux, ou de sentir l’énergie positive qui émane
de lui. Mehdi est heureux, serein, et cela se voit.
Mais il aurait pu passer à côté de tout cela s’il
s’était contenté, après ses études post-bac entre
l’Angleterre, la France et l’Allemagne, de travailler dans
une banque. Mais, il imaginait mal sa vie se déroulant sur
un rythme routinier. Sa passion pour le cinéma l’incite à
abandonner cette carrière bien tranquille. « Je ne me suis
rendu compte que je vivais de mes passions que lorsque
j’étais dedans », dit-il. Tout s’enchaîne alors. Il s’inscrit au
cours Florent d’art dramatique, et commence par camper
des petits rôles dans certaines séries, comme « Locked Up
Abroad » sur la chaîne National Geographic.
Au fil du temps et des expériences, le jeu face à la caméra
n’a plus aucun secret pour Mehdi. Son rêve inavoué
devient très vite réalité. Il joue dans la série américaine
« Tyrant » et dans la web série « Surf Therapy ». Il obtient
même un rôle dans la célèbre série française « Kaboul
Kitchen » nous confie-t-il fièrement. Perfectionniste,
Mehdi cherche toujours à peaufiner encore son jeu. Sa
quête de la performance le pousse même à suivre des
cours de mise en scène auprès d’un professeur émérite au
« Daniele Suissa Studio » à Casablanca.
La deuxième passion de Mehdi n’est autre que les
jeux électroniques ou de société. Il ne se contente
pas seulement d’y jouer, il a aussi mis au point le jeu
des 7 familles marocaines, en collaboration avec Alex
Caro. « Le jeu met en avant les richesses culturelles et
régionales du Maroc » explique-t-il, «L’illustration des
personnages de ce jeu a été faite sous forme de caricatures
pour amuser les joueurs et faire baisser les tensions entre
les plus compétitifs » confirme-t-il. « Nous avons été
chaleureusement accueilli par le public marocain, ce qui
nous a insufflé beaucoup de courage et de confiance »,
assure Mehdi.
Le jeune homme est intimement convaincu que la
réussite est le fruit d’un travail acharné. Il compte
d’ailleurs redoubler d’efforts pour réaliser d’autres
conceptions dans lesquelles les Marocains pourront
s’identifier.
EN OFF
C’est la seconde fois que Mehdi nous rend visite à illi. Très
à l’aise, enthousiaste, il nous parle de ses passions, de
ses rêves déjà réalisés et de ses projets en cours. « Je suis
heureux », dit-il. Et c’est ce bonheur qu’il veut partager
avec nous en nous invitant à assister à son training au
« Daniele Suissa Studio ».
16
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
C'EST DANS L'AIR
La cité
de la peur
NOTRE ÈRE FABRIQUE DE LA PEUR À 100% TOXIQUE. ON
LA PERÇOIT COMME UNE ÉPÉE DE DAMOCLÈS SUSPENDUE
SUR NOS TÊTES. ACTES TERRORISTES, ATTENTATS, MENACES,
BOMBARDEMENTS, ATTAQUES, PERTE D’IDENTITÉ SOCIOCULTURELLE… AUTANT DE MAUX QUI NOUS FONT PERDRE NOS
MOTS. RÉSULTAT : UNE SOCIÉTÉ AUSSI ANGOISSÉE QUE BLASÉE.
PAR ZORA ELHAJJI- PHOTO : DR
18
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
on chuchote de peur de nous faire entendre. Mais par qui ?
Par n’importe qui, celui qui pourrait nous faire du mal.
Le mal est invisible et omniprésent. On hésite à sortir. A
danser. A chanter. A rire. A badiner. Comme en temps de
guerre, le bonheur simple est en couvre-feu.
LA FUREUR DE MOURIR
L’horreur a pris le dessus. Elle est en direct sur nos
écrans de smartphones, de télévisions écran plat, sur flux
RSS, dans nos mails…Le progrès n’arrête pas l’horreur,
mieux encore, il la diffuse. L’horreur récidiviste suscite
l’indifférence. Les courageux s’indignent en prônant le
devoir de continuer à vivre, malgré une blessure béante.
Ils occupent l’espace public, fêtent la vie et refoulent leur
envie de hurler de rage. Le courage n’est-il, donc, pas la
peur d’avoir peur ?
La majorité se recroqueville et développe une sorte
d’angoisse. Un cancer qui range tout membre courageux.
Cette angoisse donne naissance à une lassitude, un
détachement que les images insoutenables de maisons
brûlées, de victimes mortes criblées de balles, de
bombardements incessants sur des civils innocents, de
petits corps échoués sur les rives étrangères, ne défont pas.
Mais qui est fautif ? Tout le monde et personne.
La proximité de la menace détruit toute cellule de
résistance. L’exceptionnel devient ordinaire et quotidien.
Ici et ailleurs. On met, alors, de la distance, on ferme les
yeux sur l’insurmontable. Pourquoi ? Comment serait-il
possible de vivre dans un sentiment d’impuissance ?
La vie serait-elle plus supportable en étant témoin de sa
déchéance ?
THÉORIE DU COMPLOT
«
Tu as lu l’actu ? Des actes terroristes allaient avoir
lieu près de chez nous… je ne veux plus sortir, j’ai trop
peur… on va finir en pâté pour chien, à cause de ces
lascars. Je ne veux plus regarder les infos… » Voici des
propos entendus de la bouche de votre entourage. La
peur a remplacé l’insouciance et la foi en un monde sans
malveillance. Les images insupportables, véhiculées
par les médias, se gravent dans nos mémoires et se
traduisent par une angoisse grandissante. Nous avons
pourtant grandi dans un monde de melting-pot, où le
voisin n’était pas une nationalité ou une religion mais
tout simplement un voisin. L’époque, où les portes
étaient ouvertes à tout visiteur en quête d’un gîte, où le
plat se partageait avec des inconnus, où l’on respectait
la différence. Aujourd’hui on murmure, on marmonne,
Nouveau terme en vogue « anti-absurde » : complot!
Guerres, bombardements, attaques… tous synonymes de
complot. Silence ! Big brother is watching you.
Pour remédier à l’inertie ambiante, monsieur et madame
lambda s’improvisent experts en géopolitique. Ainsi, selon
ces « théoristes » du complot- ou de comptoir-, la terreur
règne car elle a été programmée par les dirigeants. Nous
sommes donc manipulés par des forces obscures qui se
jouent de nous. Tout ceci n’est qu’une vaste plaisanterie.
« On ne nous dit pas tout », comme dirait Roumanoff.
Les morts, les massacres et les violences quotidiennes
dont nous sommes la cible en tant que citoyens du monde
sont donc une duperie. Ainsi la terreur serait voulue. Elle
serait un jeu dont nous ne connaissons pas les règles.
N’est-elle pas une manière de camoufler une lâche
passivité. Le complot n’est-il pas un accessoire qui décore
d’une indifférence taylorisée ?
L’UNION FAIT LA FORCE
Il est certain que « l’attitude blasée » n’est pas une solution.
Elle nous déshumanise, nous rend plus vulnérable qu’on
ne le croit. L’insensibilité est une menace encore plus
grave. Comment y remédier alors ? Resserrer les rangs, les
liens et vivre ensemble. Si la peur éloigne, il est vital d’y
remédier par l’union. N’oublions pas que ce ne sont pas les
bourreaux qui font les victimes, mais bien le contraire. Les
actes d’humanisme sont le remède à l’horreur. Revenons
à l’essentiel et ouvrons-nous sur l’autre. C’est peut être là
que réside le salut. « Le monde ne sera pas détruit par ceux
qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien
faire », disait Albert Einstein.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
19
illi
magazine
Mars, mois de la femme par excellence, déploie
ses ailes libératrices pour donner vie à nos
revendications et aspirations. On s’inspire aussi
du parcours de femmes battantes et on rêve,
naturellement, à une égalité parfaite, même
dans l’héritage. On s’interroge aussi sur les
raisons profondes qui poussent ces mères à
abandonner leurs enfants au père, et on aspire,
avec le réalisateur Kamal Hachkar à un monde
meilleur. En mars, tous les espoirs sont permis.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
21
DOSSIER
22
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
FEMMES,
NOS DROITS
EN OTAGE
LE DERNIER RAPPORT
DU FORUM MONDIAL
SUR L’ÉGALITÉ DES
GENRES CLASSE LE
MAROC PARMI LES
MAUVAIS ÉLÈVES,
AVEC UN RECUL DE 6
PLACES PAR RAPPORT À
L’ÉDITION PRÉCÉDENTE.
UNE NOTE QUI REFLÈTE
ASSEZ FIDÈLEMENT
LES RÉGRESSIONS
ENREGISTRÉES DANS
PLUSIEURS DOMAINES.
PAR KHADIJA ALAOUI -Photos : DR
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
23
DOSSIER
L
’état des lieux des droits humains des femmes
au Maroc révèle toujours des écarts flagrants
entre les décisions politiques des plus hautes
instances de l’Etat et la réalité. Les résistances
et la culture patriarcale dominante se dressent
toujours devant la mise en œuvre d’une
citoyenneté pleine et entière des femmes. Ce n’est
donc pas étonnant si les ONG féminines montent,
de façon constante et continue, au créneau pour
dénoncer ce statu quo de la situation des femmes.
Ainsi, ni la loi concernant la lutte contre la violence
faite aux femmes, ni l’Autorité pour la Parité et la
lutte contre toutes les formes de discrimination à
l’encontre des femmes, et encore moins un texte
régissant l’avortement n’ont vu le jour. Le tableau des
inégalités et des discriminations englobe également
les iniquités successorales, le mariage des mineurs,
le projet du code pénal, etc. En définitive, l’égalité
inscrite dans la Constitution de 2011 demeure un vœu
pieu. « Il est vrai que l’idée généralement partagée
après la promulgation de la nouvelle Constitution est
que celle-ci va contribuer à accélérer le mouvement et
favoriser l’introduction de nouvelles orientations plus
stratégiques et plus cohérentes du cadre législatif et des
politiques publiques. La déception actuelle est due au
fait que c’est loin d’être le cas comme le montrent les
différents axes du dernier rapport du Conseil national
des droits de l’homme (CNDH) ayant trait aux droits
civils, économiques et sociaux », souligne Rabéa Naciri,
auteur de ce fameux rapport sur l’égalité et la parité
présenté le 20 octobre de l’année dernière à Rabat.
L’AUTORITÉ DE LA PARITÉ VIDÉE
DE SA COQUILLE Les nombreux chantiers des réformes ouverts depuis
2011 voient leurs exécutions retardées de façon
inexpliquée et inexplicable. C’est le cas du projet de
loi pour la mise en place de l’Autorité pour la parité
et la lutte contre toutes les formes de discriminations
(APALD), actuellement en discussion à la première
chambre des Représentants. Celui-là, précise Rabéa
Naciri est « une atteinte aux objectifs constitutionnels
relatifs aux principes de l’égalité et de la parité ». La
militante des droits des femmes souligne que le
projet de loi ne mentionne pas le mandat de l’APALD
et n’explique pas non plus ce qu’il entend par
discrimination. « Le projet de loi fait de l’Autorité une
instance de promotion. On ne peut pas lutter contre la
discrimination juste en organisant des séminaires et des
journées d’étude », précise encore Rabéa Naciri. Cette
autorité doit, en outre, être indépendante et établie
sur la base de l’expertise et du professionnalisme et
non pas sur celle de la représentativité des courants
politiques et idéologiques. «A mon avis, compte tenu
de l’importance des effets et des impacts attendus
de cette institution en matière de lutte contre les
discriminations à l’égard des femmes et de promotion
de la parité, elle a cristallisé, dés le départ et avant
même de voir le jour, l’intérêt et le positionnement
des principaux courants de pensée dans notre
pays.» Autant dire que les espoirs placés dans cette
institution pourraient déboucher sur du vent...
24
INIQUITÉS ET INJUSTICES
En 2016, les femmes ont franchi d'importantes
étapes. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Des femmes
continuent toujours la lutte pour une vie plus digne.
Une vie où la représentativité électorale, l'égalité
économique et l'accés aux postes à responsabilités
seront un acquis pour toutes.
En fait, pour libérer les femmes de toutes les
injustices et iniquités qui pèsent sur elles, il
faudra, comme le résume si bien Rabéa Naciri
«vouloir réellement affranchir les femmes. Une fois
ce préalable incontournable et primordial rempli,
les deux autres conditions peuvent être accomplies
plus facilement. Ensuite se donner les moyens de la
connaissance et de l'innovation pour le faire, et enfin
pouvoir le réaliser ; celà renvoie aux moyens humains
et financiers qui seront accordés ».
Une fois tous ces paradigmes satisfaits, la question
des femmes pourrait trouver un semblant de
solution. Autrement, l'avenir restera bien sombre.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Violence contre
les femmes :
c’est pire au quotidien
“
Les nombreux
chantiers ouverts
depuis 2011 voient leurs
exécutions retardées de
façon inexpliquée et
inexplicable. ”
La violence fondée sur le genre, phénomène récurrent
dans toutes les sociétés, revêt une dimension alarmante
au Maroc. Le projet de loi 103-13, dont la teneur a été
dénoncée en son temps par les associations féminines,
s’enlise dans les méandres bureaucratiques.
Les droits des femmes pourraient-ils connaître des
avancées notables quand les relents du conservatisme
semblent être la marque de fabrique du gouvernement
en place ? Il est permis d’en douter. Le projet de loi
contre les violences à l’encontre des femmes en est
l’illustration parfaite. La mouture présentée en novembre
2013 par la ministre de la Solidarité, de la Famille et du
Développement social, et vigoureusement dénoncée par
toutes les composantes des ONG féminines a finalement
été retirée. Deux ans et demi plus tard, aucune loi n’a été
promulguée pour protéger les femmes. Et ce n’est pas
tout : le projet du code pénal ne traite ni de la violence
fondée sur le genre ni du viol conjugal, et encore moins
du harcèlement sexuel en tant que violence sexuelle
fondée sur le genre.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
25
DOSSIER
AVORTEMENT
Deux pas
en arrière,
un pas
en avant
26
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
PRÈS D’UN AN APRÈS
L’INITIATIVE ROYALE
SUR LE DOSSIER DE
L’AVORTEMENT, LE
TEXTE DE LOI SE FAIT
TOUJOURS ATTENDRE.
UNE LENTEUR INEXPLICABLE POUR UNE
RÉFORME INSUFFISANTE AUX YEUX DES
MILITANTES.
L
e débat sur l’avortement avait été stoppé net
au lendemain des recommandations royales
aux ministres de la Justice et des Habous. Mais
si la décision d’autoriser l’avortement dans
certains cas (malformation fœtale, grossesse
incestueuse ou résultant d’un viol et mise en
danger de la vie de la mère) avait été accueillie avec
une certaine réserve par les ONG qui luttent pour
les droits humains, il n’en demeure pas moins qu’un
grand pas avait été franchi. Sauf que rien n’a été fait
depuis lors. Le texte de loi, soumis aux procédures
administratives et bureaucratiques, tarde à voir le jour.
Et en l’absence d’un cadre juridique, les avortements
clandestins (médicalisés ou traditionnels) continuent
à sévir, provoquant en moyenne près de 6% des décès,
selon un rapport datant de 2010. Les cas concernés
par le cadre légal de l’interruption volontaire de
grossesse ne concernent que 5 à 10% des cas. Mais
il existe de multiples cas qui nécessitent d’être
pris en considération. « La nouvelle loi mettra fin à
l’avortement clandestin uniquement dans des cas précis,
mais il existe un grand nombre de situation, ( femmes
aux alentours de la cinquantaine ne désirant plus
avoir d’autres enfants, jeune fille non mariée, mineure,
handicapée mentale) qui exigent un élargissement
de la loi », souligne Pr Chafik Chraïbi, président de
l’Association marocaine de lutte contre l’avortement
clandestin (Amlac). Inquiet devant le silence qui a
suivi l’initiative royale, le Pr Chraïbi relève que la
solution se trouve déjà dans le code pénal qui stipule
dans son article 453 que « l’avortement n’est pas puni
quand il vise à sauvegarder la vie de la mère ( …). Il
suffit simplement de prendre le sens « santé » dans son
sens large, tel que défini par l’OMS, à savoir le bien-être
psychique, physique et social. »
Les associations féminines, qui appellent à la
dépénalisation de l’avortement, estiment que cet
acte relève du droit de la femme à disposer de son
corps dans la dignité. La Fédération de la Ligue
démocratique des droits des femmes a d’ailleurs
réitéré cet appel, lors de son dernier congrès, tenu
les 19 et 20 février dernier à Rabat, en exigeant : « le
droit pour toutes les femmes majeures, avant trois
mois à l’avortement médical gratuit dans le service
public, ou dans le secteur privé selon des tarifs
réglementés et accessibles, et pour les femmes mariées
sans autorisation du mari en respect de la santé
de la femme ». L’avortement demeurant le recours
extrême, il s’avère nécessaire de mettre en place
des plans de prévention contre les grossesses non
désirées notamment par la diffusion et la promotion
de l’éducation sexuelle, la sensibilisation, l’accès à
l’information et aux moyens de contraception. Un
vaste programme à déployer rapidement et qui va de
paire avec une dépénalisation des relations sexuelles
en dehors du mariage.
L’avis de l’expert
Pr Chafik Chraïbi, Président de l’association marocaine
de lutte contre l’avortement clandestin (Amlac).
Pensez-vous que la légalisation de l’avortement pourrait
mettre fin à l’avortement
clandestin ?
Cela mettra fin à l’avortement
clandestin pour les trois indications retenues. Mais il existera
un grand nombre de cas où le
Chafik Chraïbi,
recours à l’avortement clandestin continuera. L’article 453, déjà
présent dans le code pénal autorise l’avortement
quand il est question de sauvegarder la vie ou la
santé de la mère. Et santé, selon la définition de
l’OMS, signifie l’état physique, psychique et social.
Quand l’une de ces composantes est menacé, le
droit doit être automatiquement octroyé de procéder à un avortement dans la légalité et la sécurité.
Il faudra considérer comme clandestin un avortement qui intervient après 12 semaines d’aménorrhée, par exemple. La loi que nous attendons depuis
près d’une année doit tenir compte du rapport
que j’ai soumis au ministre de la santé. Dans le cas
contraire, il faudra continuer à militer car la bataille
n’est pas gagnée.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
27
DOSSIER
3 questions à Rabéa Naciri, militante des droits des femmes.
‘‘ Tolérer les situations
actuelles hypothéquera
tous les progrès ’’
La régression de la condition de la femme aurait-elle, à votre
avis, un rapport direct avec l’arrivée au gouvernement d’un
parti de mouvance islamique ?
En fait, je ne peux pas imputer la responsabilité des inégalités
et discriminations actuelles à une seule partie prenante.
D’abord, il y a un héritage et des discriminations qui relèvent
de la responsabilité des gouvernements successifs du
Maroc depuis l‘Indépendance. Il est vrai
que l’idée généralement partagée après la
promulgation de la nouvelle constitution
est que celle-ci va contribuer à accélérer le
mouvement et à favoriser l’introduction de
nouvelles orientations plus stratégiques et
plus cohérentes du cadre législatif et des
politiques publiques. La déception actuelle
est que c’est loin d’être le cas comme le
montrent les différents axes du rapport
du CNDH ayant trait aux droits civils,
économiques et sociaux.
Que reste-t-il alors à faire pour atteindre
cette parité et cette égalité tant espérées ?
Beaucoup de choses : D’abord garantir
d’une manière effective le droit à une éducation de qualité
et égalitaire pour tous les Marocains et Marocaines. Ensuite,
élargir aux couches les plus vulnérables l’accès à la santé, à la
sécurité sociale et à un travail décent,
Enfin, promouvoir la participation publique et politique
des femmes ; activer et mobiliser tous les moyens requis
pour lutter contre les violences à l’égard des femmes
et contre les stéréotypes de genre qui participent à
reproduire et consacrer les discriminations.
Il s’agit également d’accélérer la mise en place de projets
de lois actuellement en attente : celui sur l’Autorité
pour la parité et la lutte contre toutes les formes de
discriminations (APALD), le Conseil de la famille et la
loi sur les violences. Le chantier d’évaluation de la mise
en œuvre du code de la famille est particulièrement
difficile compte tenu des controverses idéologiques qu’il
suscite. Ce chantier en particulier donne des indices
très forts sur le quotidien des femmes et leur accès à
la justice. L’évaluation ne doit laisser de côté aucune
composante de ce code y compris la partie successorale
28
qui doit faire l’objet d’un débat public et fécond, visant à
trouver des solutions concertées sur les meilleurs moyens
et mesures à mobiliser et à mettre en œuvre pour pallier
à des situations de détresse et d’injustices flagrantes. Il
est évident que le changement est difficile mais il faut se
doter d’un cap, en termes de :
- vision politique claire de ce que nous devons faire à partir
des dispositions de la constitution et des conventions
internationales auxquelles le Maroc adhère ;
- ce nous voulons et de ce que nous pouvons
faire ;
Puis, en termes de méthodes et de moyens à
mobiliser, cibler les catégories de femmes les
plus pauvres dans tous les pré programmes et
projets actuellement en cours et ceux à venir
pour leur conférer la priorité.
Enfin, mobiliser les différents acteurs et les
moyens humains et budgétaires pour y parvenir.
C’est un véritable chantier de mise à niveau.
Tolérer ou fermer les yeux sur les situations
actuelles contribue, à mon avis, à
hypothéquer le progrès économique, social
et démocratique du Maroc dans sa globalité.
La loi contre toutes les violences faites aux femmes
a été à maintes reprises annoncée puis enterrée. Quelles lectures
en faites-vous ?
Je peux en faire une lecture tout en soulignant que je ne
connais pas les raisons précises (politiques et techniques) de
ces reports incessants. Mais en tout état de cause, on aurait pu
penser que la lutte contre les violences à l’égard des femmes
constitue un objectif qui peut être largement partagé au delà
des courants idéologiques et politiques. Or, il s’avère qu’il n’en
est rien. Ce que je ne comprends pas, c’est comment peut-on
justifier et légitimer les violences au non de la religion, de la
tradition ou de la culture ? Légitimer, accepter et banaliser les
violences à l’égard des femmes, c’est accepter et les légitimer
dans l’ensemble des relations sociales et sociététales.
En réalité, de tout temps, à partir du moment où une réforme
ou un projet touche aux droits des femmes et à la lutte contre
les violences, des résistances et des obstacles surgissent et
prennent des formes multiples, parfois, des plus incongrues.
C’est ce que j’appelle le labyrinthe des résistances.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Le Féminisme
expliqué aux nuls
FÉMINISTE ? VADE RETRO SATANAS. AVANT DE SOMBRER
DANS LES CLICHÉS PATHÉTICO-NAUSÉABONDS ET
DE JETER LE FÉMINISME DANS LA FOSSE AUX LIONS,
TENTONS DE COMPRENDRE DE QUOI ON PARLE. QU’EST
QUE LE FÉMINISME ? EXPLICATIONS POUR LES NULS.
PAR ZORA ELHAJJI - PHOTOS : DR
Le féminisme, un concept New Age pour les
femmes qui n’aiment pas les hommes ?
Archi faux. Le féminisme n’est pas
anti-testostérones, il ne cible pas les
chromosomes Y pour les décimer et créer
une nouvelle ère d’amazones où seules
les femmes régneraient en maitres… Vous
imaginez la bêtise ?
Si le féminisme consiste à prôner une égalité de
droit, à dénoncer les discriminations basées sur le
genre et ce à travers le monde, à placer la femme en
égale dans les sphères politiques, économiques
et sociales pour le salut d’une humanité entière,
l’homme ne peut, donc, être que féministe.
Mieux encore, l’homme est partie prenante de
l’avenir du féminisme.
Le féminisme n’est pas arabo-musulman
Il est zoulou. Ou Inca. Peut être même originaire des
profondeurs aquatiques d'Arielle, la petite sirène. Certains
auraient découvert des traces du féminisme sur Krypton. Les
historiens continuent les recherches. Le féminisme n’a pas de
frontières, il vise à abolir les inégalités homme-femme.
L’Inégalité devant l’héritage, le mariage des mineurs, la
criminalisation de l’avortement, la violence conjugale,
l’infériorité des témoignages des femmes devant la loi - qui
concernent d'avantage notre contexte arabo-musulman et
qui stigmatisent la femme, donc toute une société, - sont des
batailles que les féministes (hommes et femmes, vous l’aurez
compris) mènent sans relâche.
Le féminisme est-il hystérique et moche ?
L’imaginaire collectif a construit le prototype du féminisme
sous la forme d’une furie aigrie, insolente, cynique aux
sourcils broussailleux, aux aisselles non épilées et peu
gâtée par la nature. Un monstre tapageur. En gros, un
laidron hystérique. Si les esprits étriqués, voire ignares, se
contentent de donner un visage ingrat au féminisme, ils ont
très certainement omis de le remercier pour ses avancées
et pour ses prouesses à travers le temps : droit à
l’éducation, au travail, à l’espace public, au vote,
à la liberté de disposer de son corps… Et si le
féminisme est encore, et à tort, assimilé à un
manque de féminité, il est alors vital de se
plonger dans les écrits poétiques d’une Judith
Butler, dans l’univers fragile et vaillant d’une
Nina Simone, dans le travail transcendant d’une
Camille Claudel, dans l’univers bouleversant de
vérités d’une Simone de Beauvoir, dans les écrits
touchants d’une Fatema Mernissi…
Et si cela paraît trop ambitieux, il suffit d’admirer le
talent et le courage de nos contemporaines. De
la superbe Golshifteh Farhani, actrice iranienne
bannie de son pays, à l’audacieuse Abnousse
Shalmani, en passant par l’imperturbable
Joumana Haddad. Ces belles gueules, l’ouvrent
aussi quand il s’agit de droit à l’égalité.
Le féminisme est-il un mouvement de mode ?
Si l’on considère qu’il ne se démode jamais… Le féminisme est
peut être une jupe courte qui accompagne nos aspirations à
disposer de notre corps ? Des talons aiguilles vertigineux pour
prendre de la hauteur ? Un rouge à lèvres, rouge passion ? Un
smoking sensuellement moqueur ? Un gant de velours pour
toucher de près les dures réalités sans se souiller ? Une crinière
libre ? Le féminisme habille nos convictions d’un monde où la
femme est actrice à part entière. Tout comme l’homme.
Le féminisme est-il le contraire de machisme ?
La bonne blague. Le machisme selon le Larousse, est une
« idéologie fondée sur l’idée que l’homme domine socialement
la femme et que, à ce titre, il a droit à des privilèges de maître ;
comportement conforme à cette idéologie. » Le féminisme rejette
toute idée de suprématie ou domination. Quand l’un use de
violences contre les femmes pour exister, l’autre puise dans la
force de l’égalité pour progresser. Lorsque l’un puise dans le
harcèlement physique et moral pour perdurer, l’autre construit
les fondations d’une société égalitaire et paritaire. Lorsque l’un est
lâche, l’autre l’éduque à devenir courageux.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
29
UNE QUESTION DIX RÉPONSES
PAR KHOULOUD KEBALI SAJID - PHOTO : D.R.
Héritage : Êtes-vous pour
la religion ou le Droit ?
YOUSSEF CHEHBI, Avocat
Je suis pour l’égalité en matière d’héritage et cela doit
s’inscrire dans une refonte de l’ensemble des règles de
l’héritage, afin d’assurer une transmission équitable du
patrimoine. Cela permettrait de régler bien des problèmes
dans la société, notamment mettre fin à toutes les
acrobaties juridiques auxquelles les gens ont recours pour
assurer la transmission de leur patrimoine et permettre des
relations plus sereines au sein des familles.
KARIM BOUKHARI,
OUSSAMA
BENJELLOUN,
Journaliste, écrivain,
réalisateur
Animateur télé.
Au moment de leur
apparition, les textes
religieux étaient
progressistes et
« modernistes » eu égard à
la société arabique du VIIe
siècle. Pour retrouver ce
progressisme, et réparer
les nombreuses injustices
liées aujourd’hui à la
question de l’héritage et à
la situation de la femme,
ce n’est pas vers la religion
mais vers le droit qu’il faut
se tourner. Le droit a un
grand avantage : on peut le
changer et l’améliorer, il est
en perpétuel chantier. La femme n’est pas un soushumain. Au contraire, je trouve
qu’elle fait plus d’efforts que
l’homme et qu’elle mérite l’égalité
dans plusieurs domaines. Mais
le monde est mal fait et la loi qui
régit notre quotidien n’est pas
un scénario parfait… Pour mes
enfants, j’opterais pour les textes
religieux du fait de leur caractère
sacré. L’Ijtihad n’est pas toujours
du goût de tout le monde. RÉDA DALIL,
Journaliste / écrivain
GHALI BENSOUDA,
Etudiant à l'Escp Europe, lauréat du Prix Tizi Espoir 2014
Naturellement, j’opte pour une égalité dans l’héritage pour
mes enfants en espérant que la législation le permettera
d’ici là. Si ce n’est pas le cas, je ferai des donations de mon
vivant, comme la loi le permet, pour être en phase avec
mes convictions et mon interprétation de l’essence du
texte coranique. 30
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Mon fils héritera autant que
ma fille. Il s’agit pour moi
d’une question qui ne souffre
d’aucun doute. Mon rejet
viscéral du code de l’héritage
tel qu’il est appliqué
aujourd’hui sur nos terres
ne s’embarrasse d’aucune
préciosité intellectuelle, je
considère ce débat tellement
embarrassant, qu’il me
semble dérisoire d’y apporter
un début d’argument. Le
discuter, c’est, au fond,
accorder du crédit, ou un
début de bienfondé, à la
thèse adverse. Je m’y refuse.
KAMAL HACHKAR,
Réalisateur
Je suis pour l’égalité totale
entre les femmes et les hommes
concernant l’héritage. Je
souhaite que notre pays fasse
valoir le Droit plutôt que des
préceptes religieux élaborés
il y a des siècles. Nous devons
vivre avec notre époque. Nous
devons traduire dans les faits
cette égalité inscrite dans
la Constitution. N’oublions
pas, comme le disait Louis
Aragon, que la femme est
l’avenir de l’homme.
MOHAMED SALIM,
Animateur télé.
MOSTAFA KANDER,
Entrepreneur
Sans hésitation, je dirais le Droit dans la mesure
où il garantit l’équité totale entre filles et garçons.
Pour mes enfants et pour mes sœurs. Les femmes
sont aussi responsables de familles de nos jours, les
textes religieux qui prônent l’inégalité sont issus d’un
contexte familial différent de ce que nous vivons
actuellement. Les femmes ont très fréquemment la
charge de la famille, et quand bien même elles ne
l’auraient pas, c’est injuste de considérer qu’une femme
au foyer ne mérite pas d’être l’égale de son frère.
MEHDI LAMRINI,
Comédien et Game designer
Personnellement, je ne
possède qu’un appartement.
Je l’ai mis au nom de mon
fils, non pas au nom d’un
quelconque droit ou d'une
quelconque religion, mais
pour qu’il puisse avoir au
moins un appartement, car je
ne sais pas ce que l’avenir lui
réserve. Sinon, tous ces trucs
d’héritage sont pourris. Ils
ont détruit de nombreuses
familles, à tel point que le
fait d’y penser me donne la
nausée. SAAD EL MENJRA.
Haut cadre de banque. Fondateur
du groupe « parlons élections
parlons avenir»
Je suis musulman, croyant
et pratiquant, et je n’ai
pas le droit de discuter les
ordres divins, surtout ceux
concernant l’héritage. Par
ailleurs, si j'avais la possibilité
d’émettre un avis subjectif
fondé sur une logique d'équité
du sexe et des enfants dans
une conjoncture économique
aussi difficile que celle que
nous vivons aujourd’hui,
j’aurais certainement plaidé
pour une égalité dans les parts
d’héritage de tous mes enfants
quelque soit leur sexe.
Je suis pour une
réinterprétation positive
et holistique de la source
coranique afin de moderniser
la charia, pour se baser
sur un droit d’inspiration
islamique ayant pour doctrine
la justice universelle. À cours
terme, l’héritage serait ainsi
équitablement partagé entre
tous les concernés. À long
terme, la notion d’héritage
financier perdrait tout son sens
dans une société réellement
égalitaire et démocratique. illi magazine - numéro 48 - mars 2016
31
INTERVIEW FÉMINISTE
ANASS YAKINE,
LE GLOBE-TROTTER
APRÈS AVOIR PARCOURU
LE MAROC EN SOLO ET À
PIEDS PENDANT DEUX ANS,
ANASS YAKINE S’APPRÊTE À
ENTAMER UN AUTRE VOYAGE,
MAIS CETTE FOIS-CI AVEC
SON ÉPOUSE. FÉMINISTE
CONVAINCU, IL PRÔNE UNE
SOCIÉTÉ ÉGALITAIRE.
PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO : ESSAOUIS.
32
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Au cours de ton voyage, quelles sont les images concernant la
femme qui t’ont le plus marquées ?
Pendant les trois premières semaines de mon parcours, je n’ai
rencontré aucune femme et aucun enfant. C’était irréel… La
présence de la femme dans l’espace public est essentielle.
Le fait de marcher a suscité de l’empathie auprès des
villageois. Les femmes qui m’ont ouvert leurs portes
estimaient que j’étais moins bien loti qu’elles, elles qui avaient
tout au long de leur vie subi le joug d’un père, d’un mari, d’un
oncle, parfois même d'un fils… C'est le cas de cette dame très
âgée qui m’a accueilli en insistant pour me préparer à dîner.
Quand elle s’est assise à mes côtés, je lui ai dit que sans elle,
je serais mort. Cela avait surtout pour but de la valoriser, de
lui permettre d’en parler avec ses amies, sa famille ou ses
petits-enfants… C’est grâce à elle et à toutes les femmes que
j’ai réussi à mener à bien mon rêve. J’ai aussi constaté la force
physique, cette fois, de la femme dans plusieurs régions. Elles
transportaient d’énormes fagots de bois sans ployer l’échine…
“
Si on change le regard
réducteur de l'homme
envers la femme, on
pourra transformer la
société. ”
Si on t’en avait donné la possibilité, qu’aurais-tu pu faire pour
changer la condition de la femme marocaine ?
Il y a tellement de choses à changer… D’abord, peut-être
ce regard réducteur de l’homme envers la femme. Si on
arrive à transformer cela, on pourra changer tellement de
choses dans la société. Pendant mon voyage, 180 filles m’ont
accompagnées. Cela ne signifie qu’une chose, c’est que ces
jeunes filles avaient besoin d’une bouffée d’oxygène, de
liberté. Elles qui étaient harcelées quotidiennement dans
l’espace public vivaient une expérience unique, car elles
pouvaient dormir à la belle étoile, de marcher la nuit, dans un
respect total.
Quelle est ta conception du couple ?
Quand j’ai démarré mon voyage, je ne pensais pas du tout au
mariage. Il me semblait qu’aucune fille ne voudrait de moi, car
au Maroc, ce ne sont pas deux individus qui se marient mais
deux familles. Mais j’ai fait à Aglou une rencontre extraordinaire
avec un couple de touristes français, et cela a complètement
bouleversé mes convictions. Elle avait 56 ans, lui 62, ils étaient
mariés depuis trente ans et venaient d’entamer un voyage
autour du monde de 10 ans. Ils avaient fait des dizaines d’autres
voyages, et pensaient en faire des centaines d’autres encore. J’ai
été émerveillé par leur façon de vivre leur couple, par le respect
dont faisait preuve le mari à l’égard de sa femme, par leur joie de
vivre, par l’amour qu’ils cultivaient l’un pour l’autre… Cela m’a
montré ce que ma vie pourrait être dans une trentaine d’années.
Le couple doit avoir la même conception de la vie, les mêmes
rêves, même avec des visions différentes.
Quelle serait la place de la femme dans un couple ?
J’avais écrit un jour que je ne voulais pas me marier avec
une femme et la cacher entre quatre murs. Cela n’a pas
plu à de nombreuses jeunes filles qui ont répondu qu’elles
préféraient rester à la maison. Il me semble que ceux et celles
qui pensent ainsi ont une idée faussée de la religion. Notre
prophète ne cachait pas ses épouses… Nous allons faire
ensemble notre prochain voyage. Amal ne va pas uniquement
m’accompagner, car c’est elle qui prépare toutes les étapes de
notre nouveau périple !
Te considères-tu comme féministe ?
Chacun a une conception différente du féminisme. La mienne
intègre le respect de la femme, en sa qualité d’être humain. La
femme ne doit pas se contenter de revendiquer l’égalité avec
l’homme qui est, dans certains cas, dans une bien mauvaise
posture, mais exiger tous les droits inscrits dans la convention
internationale des Droits de l’Homme.
LA NOTE DE LA RÉDAC’ 8,5/1O
Anass Yakine séduit par sa spontanéité, sa
philosophie et sa conception du couple. Pour lui,
l’égalité est un concept qui doit être dépassé, car la
femme doit revendiquer plus, et ne pas se contenter
de vivre les mêmes conditions que l’homme.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
33
YES WE CAN
KAWTAR JOHRATI,
La réussite
tranquille
PUR PRODUIT DE L’ÉCOLE PUBLIQUE
MAROCAINE, KAWTAR JOHRATI A UN
PARCOURS SANS FAUTE. SA CARRIÈRE,
MENÉE TAMBOUR BATTANT,
L’A PROPULSÉE À DES POSTES
STRATÉGIQUES, CONFIRMANT QUE
LES PLAFONDS DE VERRE PEUVENT
ÊTRE POUSSÉS À L’EXTRÊME.
PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTOS : D.R.
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
35
YES WE CAN
Q
uoique l’on dise, l’école publique marocaine a donné
naissance à des éléments brillants, à une élite qui
occupe des postes à responsabilité dans différents
établissements publics ou privés. Kawtar Johrati
en fait partie. Matheuse douée, elle est pourtant
adroitement dirigée par son père pour faire des
études de commerce. « Son argument majeur étant
que les débouchés sont meilleurs et surtout plus adaptés à
une fille », se rappelle-t-elle. Mais si son rêve d’intégrer
une école d’ingénieur et de construire des bâtiments a
été stoppé net, Kawtar Johrati a néanmoins déployé une
belle énergie pour réussir ses études à l’Institut supérieur
de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE).
Un pari payant qui lui permet, dès la fin de ses études,
d’être recrutée par une société de gestion de portefeuilles.
Cinq ans plus tard, la jeune femme intègre la CNIA Saada,
rebaptisée depuis Saham Assurances. « Ma mission
consistait à créer de la performance et à gérer le portefeuille
de la compagnie jusqu’au jour où on m’a également confié la
gestion du patrimoine immobilier. C’était pour moi à la fois
un honneur et une lourde responsabilité. J’ai commencé par
prendre en charge la gestion locative, puis à faire le suivi
de quelques opérations de promotion immobilière de petite
envergure », explique-t-elle. La carrière de Kawtar Johrati
connaît, dès lors, une véritable envolée ; la jeune femme
réussissant le challenge de mener à la perfection toutes les
missions dont elle a la charge tant et si bien qu’au bout de
quelques années, elle se retrouve propulsée à la Direction
Générale de Saham Immobilier. « Quand j'ai démarré
au sein du groupe Saham, j'ai été chef de département
responsable de 3 personnes. Nous sommes maintenant une
filiale à part entière avec une équipe de 30 personnes, avec
pour mot d’ordre la mobilisation de chacun dans l’intérêt de
tous », assure cette super woman.
“
Je continuerai à m'investir
professionnellement sans
être à la recherche d'un
hurricane ou autre.
”
LE PLAFOND DE VERRE, UN MYTHE ?
Kawtar Johrati trace son chemin avec cet esprit de
combativité et d’endurance qui est le sien depuis
toujours. Le fait d’être femme et d’occuper un poste
aussi stratégique n’a d’ailleurs jamais constituer un
handicap ou si peu. « Déjà, sur les bancs de l’école, j’avais
beaucoup d’amis garçons, et au lycée, nous étions deux
filles en classe, donc entourées de garçons. C’est aussi le cas
dans le milieu professionnel. A vrai dire, les femmes sont
encore peu représentées aux postes de cadres dirigeants.
Personnellement, me retrouver dans des meetings où je suis
la seule femme ne m’effraye pas et je ne le sens même pas.
Peut-être que cela s'explique par le fait que j’ai eu la chance
d’avoir des patrons ouverts et sans préjugés, qui m’ont
poussées à aller de l’avant tout au long de ma carrière »,
précise-t-elle. Ce parcours sans faute a aussi été possible
grâce, dit-elle, à « la reconnaissance de mes pairs et de
mes supérieurs », mais aussi de sa famille. « Mon père m’a
beaucoup soutenue au début de ma carrière professionnelle
et aujourd’hui mon mari en fait de même. Ils font preuve de
QUESTIONS ÉCLAIR
UN PAYS
Je ne pourrai jamais
vivre ailleurs qu’au
Maroc mais j’aime bien
voyager à l’étranger,
surtout en Europe.
36
UN FILM
J’adore les comédies
françaises, comme
par exemple « Le
prénom » ou « le
dîner de cons ».
UN PLAT
Une bonne paella.
UN CHANTEUR
Pablo Alboran. Pour
moi c’est le nouveau
Julio Iglesias.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
UNE HÉROÏNE
Ma mère, pour le courage
et l’abnégation dont elle
a fait preuve pour élever
5 enfants sans femme de
ménage, ni nounou, ni
chauffeur, ni livraison de
repas à domicile.
compréhension et m'accordent une totale confiance pour gérer
mes déplacements, mes voyages, mes déjeuners d’affaires. »
Pour Kawtar Johrati, le rêve a rejoint la réalité. Elle qui se rêvait
construire des bâtiments est au cœur de projets immobiliers
d’envergure. Sur le terrain une fois par semaine au minimum,
elle supervise, inspecte, surveille l’état d’avancement des
chantiers. Cette partie de son activité professionnelle est
cruciale, et elle y consacre une belle énergie. La DG de Saham
Immobilier est bien consciente que sa réussite est aussi celle
de toute son équipe. « Les postes que j’occupe, je les ai créés
avec et grâce à mon équipe, et nous avons pu donner du poids
et de la valeur à nos périmètres tout simplement en créant de la
valeur ajoutée dans tout ce que nous entreprenons », insiste-telle. Proche de son équipe, mais également exigeante, Kawtar
a horreur de la paresse et de la mauvaise foi. Elle montre
d’ailleurs l’exemple. Première à arriver sur les lieux de son
travail, et généralement la dernière à partir, elle a instauré une
organisation sans faille pour mener à bien ses missions.
MA FAMILLE D’ABORD
Généralement, une femme qui réussit le fait au détriment
de sa famille. Kawtar en est profondément consciente et se
préserve des plages horaires de qualité avec ses deux enfants.
« C’est clair que je ne suis pas là tous les jours pour faire les
devoirs avec eux. Mais je le fais au moins une fois par semaine.
Je les accompagne tous les matins à l’école et je fais au moins une
sortie d’école par an avec chacun d’eux. Du lundi au vendredi,
je suis à 100% dédiée au bureau, de 8h30 à 20h. Le week-end,
je me rattrape », assure-t-elle. Chaque matin, c’est d'ailleurs
elle qui les prépare à l’école, partage le petit-déjeuner avec eux
“
J'aspire à profiter
pleinement de ma famille.
je pense que la qualité du
temps que je passe avec mes
enfants est convenable.
”
et les y dépose. Le soir, elle vérifie systématiquement leurs
devoirs et affaires, dîne avec eux et les borde avant de plancher
de nouveau sur ses dossiers. « Je suis globalement satisfaite
de mes réalisations. J’aspire à profiter pleinement de ma petite
famille, à voir mes enfants grandir. Je continuerai à m’investir
professionnellement, sans pour autant être à la recherche d’un
hurricane ou autre. Je pense que la qualité du temps que je passe
avec mes enfants est convenable, mais la responsabilité pèse sur
le moral. Je suis très souvent stressée, angoissée pour réaliser
les objectifs et c’est sur quoi je travaille pour améliorer mon
bien-être », avoue-t-elle, déjà pressée de reprendre un dossier
en instance, de peaufiner une présentation ou de valider
un projet. Battante dans l’âme, Kawtar Johrati continue son
bonhomme de chemin, pleinement consciente que toutes les
voies peuvent s’ouvrir aux femmes, encore faut-il qu’elles le
veuillent.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
37
L'ŒIL DE SOUMAYA
CES PÈRES
qui obtiennent
la garde
de leurs
enfants
SELON LE CODE DE LA FAMILLE, LA GARDE DES
ENFANTS REVIENT D’ABORD À LA MÈRE, PUIS AU
PÈRE ET ENFIN À LA GRAND-MÈRE MATERNELLE.
QUAND LE COUPLE A DES ENFANTS, LE DIVORCE EST
UN DÉCHIREMENT PROVOQUANT DES DÉGÂTS. TRÈS
PEU DE PÈRES DÉSIRENT EN AVOIR LA GARDE ET
SOUVENT, ILS LES ABANDONNENT À LEUR MÈRE.
PAR SOUMAYA NAÂMANE GUESSOUS - PHOTO : 123RF
38
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
I
l est rare qu’une mère laisse ses enfants au père, sinon elle
est diabolisée : « Willi ! Elle n’a pas de cœur ! » Les jugements
sont cruels et sans tolérance pour les motivations de la mère.
Pourtant, il arrive qu'une mère abandonne ses enfants pour
s’en débarrasser. Il s’agit rarement d’un choix. Aziza : « Mon
mari était violent. Je me suis enfuie chez mes parents. Mon père
m’a dit : « Tu es partie seule, tu reviendras seule. Je ne nourrirais
pas les enfants d’un étranger ! » Je suis restée chez mes parents, en
abandonnant mes 4 enfants ! Je ne les ai pas revus pendant 6 ans ! »
La séparation est douloureuse, mais l’intérêt des enfants prime.
La charge financière pousse souvent des femmes à se résigner
à faire un douloureux choix. Marwa, 42 ans, cadre supérieur :
« Divorcée à 29 ans, je n’avais pas de moyens pour loger et scolariser
mes trois enfants. La maison appartient à mon mari. Je vis chez
mes parents. Le juge a fixé la pension alimentaire à 3 000 DH, une
somme inférieure aux frais de scolarité ! J’ai laissé mes enfants à leur
père pour assurer leur stabilité financière. » Le travail de la mère
constitue également un obstacle. Yasmine, 35 ans, ingénieur : « Avec
mon travail, impossible de m’occuper seule des enfants. Je ne peux
payer une femme de ménage pour s’en occuper après l’école. Je ne
peux quitter mon travail. C’est mon seul moyen de subsistance. J’ai
dû les laisser à leur père qui est plus aisé. J’en souffre terriblement,
mais ils vivent mieux avec leur père. » Il y a aussi le cas des mères
poussées par le désir de vengeance. Myriam, 39 ans : « Mon ex-mari
est alcoolique. Ma belle-famille, riche, ne me soutenait pas. Je suis
partie en lui laissant mes trois enfants. J’ai bataillé 4 ans pour les
revoir. » Parfois, de guère lasse pour obtenir la pension alimentaire,
la mère s’en décharge : « Je mendiais pour nourrir mes enfants. Je
n’ai pas d’argent pour porter plainte. Je lui ai jeté ses enfants. »
Parfois, la mère agit par rancœur : « J’ai travaillé dur. Quand mon
mari a eu un peu d’aisance financière, il s’est mis à me tromper et à
me maltraiter. Il a divorcé pour épouser sa maîtresse. J’ai refusé la
garde des enfants pour lui gâcher son bonheur et celui de sa femme.
La loi donne aux mères la garde et jamais la tutelle. Le père est tuteur,
qu’il assume. »
Une mère peut aussi favoriser son bien-être. Lamia, 25 ans : « J’ai
divorcé à 23 ans. Ma mère m’a poussée à laisser mon fils à son père
pour que je refasse ma vie. Difficile pour une femme de refaire sa
vie avec un enfant à charge !» Elle peut aussi vouloir saisir une
opportunité : « Je voulais vivre au Canada. Mon mari a refusé de
m’accorder l’autorisation pour emmener ma fille. Je la lui ai laissé. A
15 ans, elle choisira de vivre avec moi. »
Le père peut être attaché à son enfant et vouloir le garder. Hasna,
27 ans : « Mon mari pleurait quand il voyait son fils. Je le lui ai cédé.
C’est un bon père. Nous avons une bonne relation tous les trois. » Ou
lorsqu’il est convaincu que la mère est irresponsable : « Ma femme
ne n’est jamais occupé de notre fille. C’est normal que je la prenne. »
QUAND LA MÈRE EST DÉPOSSÉDÉE
DE LA GARDE DE SES ENFANTS
Dans la majorité des cas, la mère subit cette situation. Les mères
pauvres et surtout rurales sont les plus touchées. Beaucoup
d’épouses rurales fuient une vie conjugale pénible. Récupérer les
enfants est quasi impossible. La belle-famille les garde pour punir
la rebelle. Elles ne peuvent se défendre : éloignement des tribunaux,
manque de moyens pour les déplacements et pour s’offrir les
services d’un avocat, méconnaissance des procédures… Si l’épouse
demande le divorce, le mari peut lui pourrir la vie en la privant des
enfants. La mère perd la garde si le mari prouve son incapacité.
Myriam, 36 ans : « Après le décès de ma mère, j’ai déprimé. J’étais sous
traitement pendant 6 mois. Mon mari s’est présenté chez le juge pour
divorcer, muni d’un dossier comportant les photocopies des certificats
médicaux et de vidéos de moi, prises à mon insu, quand j’étais malade.
Il a obtenu la garde, malgré tous mes efforts pour l’annuler. » Si le
mari prouve que la mère est de mœurs légères, il obtient également
la garde. Parfois, le père fait pression sur la mère en la privant de
“
La Loi considère que la
mère remariée ne peut
se consacrer aux enfants
du premier
mariage. ”
sa pension. Elle peut se désister de la garde pour se venger ou
parce qu’elle n’a pas les moyens pour porter plainte.
Le droit de la mère de recevoir ses enfants lors des weekends et
vacances n’est pas toujours respecté par le père. Atika, 26 ans,
trois enfants : « Mariée à 15 ans à la campagne, j’ai été violentée
par mon mari et sa famille. Cela fait 5 ans que j’ai fui. Mon mari
m’empêche de voir mes enfants. » « Ma belle-famille monte
les enfants contre moi. Ils refusent de me voir. Je les vois à la
porte de l’école. » Parfois les parents se partagent les enfants :
« J’ai pris la fille et lui, le garçon car je n’ai pas les moyens pour
subvenir aux besoins des deux. Je le regrette. Mes enfants ont
une éducation différente et ils ne se connaissent pas assez. »
L’enfant gardé par le père est souvent confié à sa grand-mère
paternelle. Amina, 29 ans : « J’ai divorcé à 21 ans en lui laissant
mon fils. Il l’a donné à sa mère, vieille, analphabète, qui l’éduque
mal. Je me bats pour le récupérer, sans succès. » Une grande
injustice : si la mère se remarie, le père peut lui retirer la garde
si l’enfant a plus de 7 ans. L’enfant n’a la possibilité de choisir
qu’à 15 ans. La loi considère que la mère, remariée, ne peut se
consacrer aux enfants du premier mariage ! Mais si le père est
remarié, cela n’a aucune répercussion sur l’enfant ! Pourtant,
une mère ne fait pas de distinction entre ses enfants. Mais si
le père veut faire vivre ses enfants avec une seconde femme,
elle ne peut les aimer comme leur mère et fera toujours une
différence entre ses propres enfants et eux. Yousra, 28 ans :
« Divorcée à 24 ans, j’ai la garde de mes deux fils. Je dois me
remarier mais mon ex-mari me menace. Remarié, ayant un
autre enfant, il veut me priver du bonheur. La belle-mère vat-elle aimer mes enfants comme moi ? » Souvent, la menace
n’est qu’un moyen de gâcher la vie de l’ex-épouse, le père
n’ayant aucune envie de prendre les enfants. La loi attribue
au père ce pouvoir ! La mère remariée peut garder son enfant
si elle prouve que la séparation cause un préjudice à l’enfant :
expertise médicale, avocat, tribunaux, audiences, aller-retour…
Mission impossible et coûteuse…
Que de jeunes femmes divorcées sacrifient leur bonheur
conjugal pour leurs enfants ! Sinon, elles rusent. Le père a un
délai d’un an après le mariage de son ex-épouse pour réclamer
la garde des enfants. De nombreuses femmes se remarient
en secret et ne l’annoncent qu’un an après. Le mariage de la
mère ayant la garde dispense le père des frais de logement
de l’enfant et de la rémunération au titre de sa garde, mais il
doit continuer à verser la pension alimentaire due à l’enfant.
Enfin, si la mère est condamnée pour adultère, le père est en
droit de garder les enfants. Un enfant est conçu par le père et
la mère. Un divorce est toujours une déchirure pour les trois
parties. Quand l’un des parents utilise l’enfant comme otage,
il le met en danger et affecte son équilibre psychoaffectif. Les
enfants ont également besoin de vivre dans un cadre où la paix
et l’harmonie règnent entre leurs parents. Lorsque les parents
favorisent le dialogue à la violence, ils arrivent à trouver des
solutions pour atténuer les dégâts du divorce, à se protéger
mutuellement tout en protégeant leurs enfants.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
39
CULTURE
KAMAL HACHKAR :
“Je n’ai jamais
eu peur ”
APRÈS SON FILM SUR LES JUIFS QUI ONT
QUITTÉ LE MAROC POUR ISRAËL, KAMAL
HACHKAR FINALISE UN SECOND FILM
SUR LE RETOUR DE JEUNES ISRALIENS AU
PAYS. RENCONTRE AVEC UN RÉALISATEUR
BIEN DÉCIDÉ À TRANSMETTRE LA VRAIE
HISTOIRE DU MAROC.
PAR KHOULOUD KEBALI SAJID - PHOTO : D.R.
40
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
La sortie de « Tinghir Jérusalem, les échos du Mellah » a
déclenché différentes réactions. Comment avez-vous vécu tout
cela ?
Bizarrement, je ne me rendais compte de rien au moment
des faits. J’enseignais encore à l’époque l’histoire
en France, dans le 93. Je n'ai connu ce déferlement
médiatique que longtemps après et j’ai eu un petit coup
de blues. Cela n’a pas duré. J’avais le sentiment que mes
détracteurs étaient dans le faux et parallèlement à ces
réactions, j’ai aussi reçu beaucoup de soutien. C’était
incroyable. Un jour, j’écrirais autour de toute cette
expérience…
Pour résumer, il y a eu trois grandes phases importantes
dans cette polémique : tout d’abord, deux jours après la
diffusion de Tinghir Jérusalem le 8 avril 2012 en prime
time sur 2M, un obscur collectif d’associations rédige
un mémorandum au chef du gouvernement demandant
qu’une enquête soit diligentée sur le film, le réalisateur,
2M, etc. Je tiens à saluer ici le courage et la perspicacité
du directeur des programmes, Reda Benjelloun qui a cru
dans mon projet dès les premiers instants et 2M qui m‘a
toujours défendu (Samira Sitaïl et Salim Cheikh en tête).
Ensuite, ce fut un député PJD qui pose une question
au parlement marocain à Mustapha Khalfi, ministre de
la communication. Même rengaine, même critiques :
j’attaquais, soi-disant, les valeurs des Marocains.
Mon film est un témoignage d’amour à mon pays natal, à
son histoire avec ses hauts et ses bas. Il suffit d’entendre
ces petites gens dans le film qui ont su exprimer avec
poésie leurs rapports au pays. Je me sens beaucoup plus
patriote que ces gens qui ont fustigé mon film. Enfin, le
paroxysme de la polémique fut le festival national du
film de Tanger où une coalition de partis politiques a
demandé au CCM de le censurer. Ils étaient une centaine
de manifestants, pour la plupart des islamistes qui
n’avaient pas vu le film. Et je me souviens avec émotion
des militants amazighs venus m’apporter leur soutien
après la projection. Et au final, je reçois le prix de la
meilleure première œuvre. Quand vous êtes animé par
un vrai désir de partage, de transmission par le biais de
la musique, du cinéma, du livre, rien ne vous fait peur. Je
suis serein de ce côté-là et je me battrai encore et encore
contre ces dogmatismes, cette vision d’une société
conservatrice, repliée sur elle-même. Nous avons tant à
faire ici et maintenant.
Pensiez-vous que ce film allait carrément changer votre vie ?
Non, pas du tout, c’est tellement difficile de faire un film.
4 années de travail, de recherches, de belles rencontres...
Personne n’imaginait un instant que j’irai jusqu’au bout.
Pour tout vous dire, c’était vital de faire ce film et même
quand j’étais totalement désespéré, angoissé à l’idée
de ne pas réussir, de ne pas être à la hauteur, je tenais
bon. Quand je suis dans le processus créatif, c’est toute
mon âme, ma vie et tout mon corps qui sont mobilisées
pour faire aboutir un film. Cela donne un sens à mon
existence. Je suis toujours le même, je doute toujours
autant et je ne cesse de me remettre en question mais j’ai
l’intime conviction que ce que je fais est essentiel et c’est
ce qui me donne la force de continuer. Depuis l’année
2012 où mon film est sorti, j’ai montré ce film dans le
monde entier et j’ai rencontré des gens formidables (juifs,
musulmans et autres) fascinés par ce petit bout de notre
grande Histoire. Certains me disent « vous êtes nés pour
cette mission », je ne sais pas mais je le fais avec passion
et amour. Il me serait impossible de faire un film sur
l’environnement et pourtant je me sens écolo. J’ai besoin
de vibrer, d’être amoureux de mes personnages, de les
aimer dans leur complexité. Oui, ça a changé ma vie dans
la mesure ou après avoir fait un film sur l’exil, les départs,
l’arrachement à la terre, paradoxalement, je décide de
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
41
CULTURE
réaliser mon rêve, venir habiter au Maroc dans tous
les sens du terme, m’engager pour des causes qui me
tiennent à cœur et conscientiser modestement, par
mon travail, sur l’apport de nos différentes identités.
Parlez-nous de votre second long métrage ?
Le titre provisoire est Retour au Pays Natal. Je
continue d’explorer cette mémoire mais, cette fois-ci,
à travers le regard de la jeune génération juive et
musulmane qui s’inspire dans son art (notamment la
musique) de notre héritage pluriel. Le fil conducteur de
ce prochain film sont les artistes Neta Elkayam et Amît
Haï Cohen, ils chantent et jouent notre musique judéomarocaine avec beaucoup de passion. Ils sont jeunes
et se sentent marocains. Nous avons déjà commencé
le tournage à Gibraltar et au Maroc l’été dernier où j’ai
organisé un road-movie avec eux à la rencontre de ce
Maroc ouvert et divers. Mon film est également une
réflexion sur le lieu et je m’intéresse toujours à cette
dialectique de l’universel et du particulier. Comment
être fidèle à son groupe, à sa communauté, aux lieux
dont on vient, tout en s’émancipant. J’explore et
j’approfondis ces thématiques qui me sont chères, le
rapport à la tribu, au clan, aux identités hybrides et
plurielles. C’est un travail hautement politique au
sens noble du terme, faire lien, retisser des relations.
Notre pays doit être fier de ces apports multiples et
le vrai combat d'aujourd’hui, c’est de transmettre ces
histoires à l’école aux jeunes générations. C’est notre
vaccin contre les obscurantistes et les extrémistes.
Comment s’est faite la rencontre avec Neta, l’héroïne du film ?
C’est le destin. Il faut savoir que toute la famille de
Neta, du côté de son père, est originaire de Tinghir.
C‘est incroyable, la grande Histoire nous a séparée
mais me voilà en train d‘essayer de recoller les
morceaux d’un puzzle dispersé et de reconstruire
42
quelque chose de nouveau, un pont entre nous. La
musique est un langage universel. Quand j’ai vu pour la
première fois un clip où elle chante Ya Oummi de Line
Monty, j’ai voulu la rencontrer immédiatement et cela s’est
fait. Depuis, on en se quitte plus. Je l’ai ensuite présenté
à André Azoulay qui a créé ce formidable festival des
Andalousies Atlantiques à Essaouira, unique et singulier.
Vous n’avez eu d’autorisation pour le tournage au Maroc qu’une
fois le film presque fini, comment avez-vous traduit ce retard
d’autorisation ?
La frilosité sans doute, le manque de courage…
Honnêtement, je ne sais pas. Mais dans tous les cas,
j’ai envie de dire un grand merci à tous ceux qui m’ont
soutenu ou qui vont le faire. Mon second film est déjà
soutenu par la Fondation Hassan II, la province de Tinghir,
l’Institut Culturel Français du Maroc, les Centrales
Automobiles Chérifiennes, Al Maquam, Renault, Jacques
Tolédano et tous ceux qui ont contribué à notre campagne
de Crowdfunding. Nous cherchons encore des sponsors.
Produire et faire un film coûte cher…
Est-ce le début d’une série de films portant sur l’histoire du
Maroc ?
Je m’intéresse aussi à la question amazigh. Dans mes
films, il y aura toujours un lien avec l’histoire mais mes
films ont toujours quelque chose de personnel. Je ne peux
pas faire un film classique historique, cela ne m’intéresse
pas. Récemment, je me suis intéressé à ces musiciens
noirs américains fuyant la ségrégation raciale aux Etats
Unis et qui venaient se produire à Tanger quand celle-ci
était encore une ville internationale et à Essaouira. Là,
je trouve qu’il y a un prisme intéressant dans lequel j’ai
envie de créer quelque chose. J’aime quand les petites
histoires s’inscrivent dans la grande Histoire. J’aime
mêler l’histoire personnelle et l’histoire collective. J’ai
également envie d‘écrire…
LIVRES
« LE TEMPS DE LIRE, COMME LE
TEMPS D'AIMER DILATE LE TEMPS
DE VIVRE », ÉCRIT DANIEL PENNAC.
NOTRE SÉLECTION VOUS AIDERA À
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Coup
de cœur
LA SULTANE
DU CAIRE
L’IMMEUBLE
DES FEMMES
QUI ONT
RENONCÉ AUX
HOMMES
de Dima Droubi
« Quelle est cette femme,
belle et sensuelle qui, en
1250, prend la tête de l’armée
égyptienne et défait le roi
français Saint-Louis, lors de
la 7e croisade ? Quelle est cette
même jeune femme aux yeux
d’émeraude, enlevée dans les
steppes caucasiennes, vendue
comme esclave au harem
du prince héritier du califat de Bagdad, avant de devenir
Sultane d’Égypte et de Syrie ?» Dima Droubi plonge dans
l’histoire pour partager avec nous la vie, les méandres, les
blessures et les secrets d’une femme hors du commun. Nous
aimons cette immersion dans une histoire aussi documentée
qu’émouvante, d’une femme puissante et attachante à la fois.
La sultane Chajarat Ed-Or nous transporte et nous fait vivre
des instants de bonheur, de victoires mais également de
terreur. Cette femme donne au pouvoir un goût de courage
et de bravoure. Ce roman est un voyage au cœur d’un Orient
où l’ordre préétabli est voué à être bouleversé par la ténacité
d’une grande dame.
Editeur, Zellige, 280 DH.
de Karine Lambert
Cinq femmes aux vécus et aux
âges différents se retrouvent
dans le même immeuble pour
la même raison : renoncer
aux hommes. Et pourtant, les
hommes sont très présents dans
leurs histoires, blessures et
passés. L’arrivée d’une nouvelle locataire chamboule ce confort
craintif. Elle ouvre le cœur de ces femmes en deuil d’amour
et redore le blason de la passion. Une histoire qui aurait pu
séduire si le rythme n’était lent et le ton plat. Les personnages
demeurent sans parfum particulier. On tente de s’y attacher
mais sans succès. Inodores et quelque peu inutiles, ces femmes
demeurent peu touchantes.
Les dialogues sombrent dans du déjà-vu et lu, sans réelle innovation. Un roman qui nous laisse sur notre faim, mieux encore,
qui nous affame davantage !
Editeur : Le livre de poche, 90 DH.
LES ASSASSINS
2084 : LA FIN
DU MONDE
de R.J. Ellory
Le serial killer le plus dangereux de
tous les temps est parmi vous mais
seule une personne le sait... Sur
dix-huit mille assassinats par an aux
États-Unis, seulement deux cents
sont le fait de tueurs en série. Aussi
les forces de police ne privilégientelles que rarement la piste du serial
killer. Lorsque quatre homicides
sont commis en quinze jours à New
York, selon des modes opératoires complètement différents,
personne ne songe à faire un lien entre eux. Personne, sauf
John Costello. Documentaliste au City Herald, et obsédé par
les serial killers, celui-ci découvre en effet que ces meurtres ont
été commis à la date anniversaire d’un meurtre ancien, œuvre
à chaque fois d’un tueur en série célèbre, selon des procédures
rigoureusement identiques jusque dans les moindres détails.
Un thriller mené tambour battant. On retient son souffle, et on
se laisse surprendre là on s’y attend le moins.
Editeur : Sonatine, 280 DH.
de Boualem Sensalem
Boualem Sansal s’est imposé
comme une des voix majeures de
la littérature contemporaine. Au
fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il
s’inscrit dans la filiation d’Orwell
pour brocarder les dérives et
l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties. On retient de ce livre l’humour ravageur et le propos glaçant. 2084 est non seulement une fable puissante,
mais aussi un livre hors du commun, une mise en garde
adressée par l’auteur à ceux qui, selon lui, sous-estiment le
danger islamiste. « Dormez tranquilles, bonnes gens », écrit
Boualem Sansal dans un « avertissement » placé en tête du
roman. Ceci est « une oeuvre de pure invention. (...) Tout est
parfaitement faux et le reste est sous contrôle ».
Editeur : Gallimard, 160 DH.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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À VOIR ET À ENTENDRE
LES CHOIX D'ILLI
TOUS LES MOIS, ILLI SÉLECTIONNE POUR VOUS
SES COUPS DE CŒUR : MUSIQUE, CINÉMA, SÉRIES,
SPECTACLES... EN TOUTE SUBJECTIVITÉ.
PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO : D.R.
ZE MOVIE
LA DAME À LA CAMIONNETTE
Inspiré d’une histoire vraie, The Lady in the van évoque la
rencontre entre une septuagénaire aussi difficile qu’asociale
et le dramaturge Alan Bennett. Figure atypique dans le
quartier, Miss Shepard réside dans sa camionnette décatie
peinte en jaune, stationnée dans l’allée du dramaturge. Entre
ce dernier et cette femme excentrique, des liens d’amitié
se nouent. La comédienne Maggie Smith apporte toute sa
fantaisie et son jeu inspiré au personnage de la dame à la
camionnette dans un film aussi drôle que poignant.
The Lady The Van, de Nicolas Hytner, avec Maggie Smith,
Dominic Cooper, James Corden, Jim Broadbent, Frances
De La Tour. Au cinéma Mégarama, à partir du 16 mars.
ZE SERIE
SECRETS DE FAMILLE
Disparu depuis 10 ans et présumé mort, le fils cadet de
la famille Warren refait surface. Mais est-il réellement
celui qu’il prétend être ? La série annoncée sur la chaîne
américaine ABC promet, dès le 6 mars, de plonger
le téléspectateur dans un thriller haletant. Pouvoir,
culpabilité, adultère, doute habitent cette série et mettent
à nu l’équilibre fragile de la famille Warren. La candidature
de la mère de famille au poste de gouverneur sert de
prétexte pour dévoiler bien des secrets. Une véritable
bombe à retardement qui risque de tout ravager sur son
passage.
The Family de Jenna Bans, avec Allison Pill, Margot
Bingham, Zach Gilford, Liam James, Floriana Lima,
Madeline Arthur, Rarmian Newton, Rupert Graves et
Andrew McCarthy.
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
ZI EXPO
ART DE VIVRE
Les arts transsahariens se dévoilent à travers cette
exposition organisée à l’espace d’art Actua en
partenariat avec le Musée Tiskiwin de Marrakech. Sous
une tente saharienne, les visiteurs-voyageurs pourrent
admirer les arts traditionnes de l’habitat nomade et
sédentaire qui prend sa source au Sud du Maroc et
s'étend jusqu'aux rives du Niger. En filigrane de cette
exposition, la découverte de la symbiose entre les objets
de la vie quotidienne et festive, les ressources locales et
le milieu naturel. Une belle promenade en perspective.
Jusqu’au 28 mai, Espace d’art Actua, 60 rue d’Alger,
Casablanca.
ZE BOOK
UN BON CRU
Après Le Job, un premier roman réussi, Réda Dalil réitère son
exploit et réalise un second roman tout aussi abouti. Best-Seller
nous plonge, en effet, dans l’univers d’un écrivain en manque
d’inspiration, mais qui persiste à vouloir écrire un chef-d’œuvre.
Mais si le premier roman de l’héros du roman de Réda Dalil a
été bien accueilli, le second fut un bide total. Acculé à produire
un best-seller, la vie de l’écrivain tourne au cauchemar. Il y perd
tout, sa femme, son fils, sa maison et même sa réputation.
Best-Seller de Réda Dalil, Ed. Le Fennec, 300 pages, 98 DH.
ZI ALBUM
99 CENTS
Dans les bacs depuis fin février, le dernier album de
Santigold promet de nous emporter dans un tourbillon
de sons et de rythmes tribaux. Les premiers extraits en
téléchargements libres sont prometteurs de mélodies
audacieuses et de sons mutants. Enregistré entre New
York, Los Angeles et la Jamaïque, 99 Cents explore la
nature mercantile de notre univers et analyse de manière
fun et cynique les comportements sociaux qui en
découlent. La pochette de l’album est, en elle-même, un
condensé de cet univers. On y voit Santigold sous blister
aux côtés d’une multitude d’objets plus ou moins futiles.
99 Cents de Santigold, Atlantic Records UK.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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NEWS CULTURE
PAR LA RÉDACTION PHOTOS : D.R.
CARAMBOLAGE
CORPS ORNÉS
Après « Orientalismes » en 2010, « Luxe, désordre et
volupté » en 2013, Majida Khattari poursuit son exploration
passionnée de l’Histoire de l’Art occidental et présente
sa nouvelle série photographique « Corps ornés ». En
reconstituant des décors inspirés de célèbres compositions
orientalistes, Majida Khattari « contemporanise » ses
personnages en les dotant d’un statut incertain qui tient
à la fois du fantasme et de la réalité photographique. On y
retrouve la liberté et la sensualité qu’avaient fait découvrir
à l’Occident les peintres orientalistes, mais les codes
et les expressions visuelles de la représentation y sont
imperceptiblement déplacés et détournés.
La première édition de
Carambolage invite à découvrir
à travers le travail de six artistes
la richesse des écritures
d’aujourd’hui. Cette manifestation,
organisée par l’Espace Darja,
provoque également la rencontre
entre trois auteurs (Claro, Céline
Minard, Mathieu Riboulet) et trois
chorégraphes (Marta Izquierdo,
Meryem Jazouli, Bernardo
Montet). Deux langages du corps,
autonomes et poreux à la fois,
qui se croisent et se télescopent.
En clôture de cette édition, le
spectacle « El diptico » de Marta
Izquierdo Muñoz sera présenté au
Cinéma Ritz.
Du mercredi 2 au 5 mars, à l’Institut
français à 19h 30 et au cinéma Ritz
à 20h. Casablanca.
Du 15 mars au 12 avril 2016
à la galerie d’art L’Atelier 21,
Casablanca
CINÉMA D’ANIMATION
Meknès se prépare à accueillir la 15e édition de son célèbre
Festival International de Cinéma d’Animation (FICAM). Au
programme, un focus documentaire animé à travers une
rétrospective dédiée à la réalisatrice roumaine Anca Damian
et une exposition Portraits de voyages de Bastien Dubois.
L’ouverture du festival se fera avec Le prophète, film réalisé par
l’américain Roger Allers d’après l’œuvre de Gibran Khalil Gibran.
Les compétitions internationales du court et du long métrage
d’animation présenteront par ailleurs le meilleur du cinéma
d’animation actuel.
Du vendredi 25 au mercredi 30 mars 2016 à Meknès.
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
CASABLANCA
WORSHIP
ON MARCHE À MARRAKECH
Comme à l’accoutumée, le Festival de Danse
Contemporaine de Marrakech « On marche » revient
avec une programmation qui met à l’honneur les artistes
marocains et internationaux, des performances dans
l’espace public, des débats et des installations vidéos
dans la ville. La manifestation, conçue comme une
plateforme de rencontre entre le public et des artistes
connus ou à découvrir, donnera lieu à un forum qui réunira
artistes et opérateurs culturels. Le but étant la mise au
point d’une charte pour structurer le milieu de la danse
contemporaine.
Les œuvres réunies pour cette exposition de
Youssef Ouchra sont le fruit de 5 années de
questionnements sur la condition humaine. L’artiste
a une démarche artistique protéiforme, il médite le
monde contemporain et nous le donne à voir sous
forme de perpétuelles dualités.
Du 3 au 27 mars, Galerie Venise Cadre à
Casablanca
TAROUDANT
BEAT BOX
Les quatre activistes de Under Kontrol nous
invitent à plonger dans la grande illusion sonore
du Human Beatbox. En perspective, un show
ourlé d’ambiances diablement organiques et
furieusement ludiques.
Vendredi 18 mars à 21 h, place du 6
novembre à Taroudant.
Du 1er au 12 mars à Marrakech.
LA FÊTE DE LA
FRANCOPHONIE
La Fête de la Francophonie
déploie, cette année encore
une riche programmation en
partenariat avec différentes
institutions à Rabat (Théâtre
Mohammed V, cinéma Renaissance, BNRM). De nombreuses activités culturelles
et festives ponctueront cette
édition, comme le Festival
du cinéma de la francophonie, le 4ème forum des arts
sur le nombre d’or, une exposition de photographies, «
Paroles de filles : Ensemble contre le mariage d’enfants »,
des concerts (jazz, slam...), des tables-rondes, des
concours et un concert de clôture.
MARRAKECH
RÉSIDENCE D’ARTISTES
Pendant une semaine, une vingtaine de femmes
venues de différents pays se donnent rendez-vous
à Marrakech pour une résidence d’artistes. La
manifestation s’inscrit dans le cadre de la 8ème
édition du Women’s Art World (WAW).
Du 01 au 09 Mars, au Musée de Marrakech
Du 11 au 31 mars à Rabat
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
47
BOOKS BOX
LA BIBLIOTHÈQUE
de Salwa Tazi
LA GAGNANTE DU PRIX LITTÉRAIRE SOFITEL TOUR
BLANCHE 2015 AVEC SON ROMAN « JOURNAL D’UNE
MÈRE EN DEUIL » ADORE LIRE, UNE PASSION
TRANSMISE PAR SON PÈRE, FEU ABDELHADI TAZI.
SALWA TAZI NOUS DÉVOILE SES LIVRES-FÉTICHES,
SES LIVRES PILIERS ET SES LIVRES COMPAGNONS
DE ROUTE.
PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO : DR
LE JOURNAL D’ANNE FRANK
NOUVELLE TERRE d’Ecktart Tolle
S’il me faut citer un livre
qui m’a ému et captivé,
c’est bien Le Journal d’Anne
Frank, l’histoire d’une jeune
adolescente juive, forcée de
se cacher, afin d’échapper
à la Shoah, qui raconte son
quotidien. Elle a écrit cette
juste phrase : « le papier a
de la patience, il peut tout
écouter. » Anne Frank et les
membres de sa famille sont
arrêtés sur dénonciation, ils
sont transportés à Auschwitz
(Pologne) où Anne et sa sœur
meurent du typhus. Je l’avais
lu lorsque j’avais le même
âge qu’elle, 14 ans. Je me suis
identifiée à elle, à sa cause,
à ses angoisses, à ses peurs et à ses rêves. Anne rêvait de
respirer l’air frais, de faire du vélo, de sortir, de danser. Elle
réfléchit à l’horreur de la guerre et dit : « Il y a chez les hommes
un besoin de ravage, un besoin de frapper à mort, d’assassiner
et de s’enivrer de violence, et tant que l’humanité entière n’aura
pas subi une grande métamorphose, la guerre fera rage. »
Elle espérait devenir journaliste mais le sort en a décidé
autrement. Ce journal est le symbole de la persécution et de
l’extermination des juifs lors de la montée de l’antisémitisme.
* Avec 25 millions d’exemplaires vendus et traduit en plus
de 45 langues, Le Journal d’Anne Frank vient de paraître en
bande dessinée. Ozanam et Nadji, Éditions Soleil. (2016).
De retour au Maroc, après six
ans passés à Montréal, j’ai
vécu cette tragédie qui est la
perte accidentelle de mon fils
aîné de 25 ans. Depuis, je suis
devenue addict à la spiritualité
sous toutes ses formes et aux
livres ésotériques. Je crois aux
doctrines fondées sur la croyance
en l’existence des Esprits et à leur
communication avec les hommes,
qu’on appelle spiritisme, mais
également aux sagesses d’orient,
religions, philosophies, soufisme…
Fort du succès de son ouvrage
Le pouvoir du moment présent,
Eckhart Tolle a écrit A New Earth,
(Nouvelle Terre), un livre dans lequel il jette un regard honnête sur
l’état actuel de l’humanité. Il nous
implore de constater et d’accepter
que cet état, fondé sur une identification erronée de l’ego et du
mental, frôle la folie dangereuse. L’auteur affirme qu’il y a aussi
de bonnes nouvelles, sinon même une solution à cette situation
potentiellement désastreuse. Aujourd’hui, plus qu’à tout autre
moment de l’histoire, l’humanité doit saisir l’occasion qui lui
est offerte de créer un monde plus sain et plus aimant. Cela nécessitera la transformation intérieure radicale d’une conscience
propre à l’ego vers une conscience totalement nouvelle. En jetant d’abord la lumière sur la nature de ce changement radical
de conscience. Au fil des pages, l’auteur nous amène vers cette
nouvelle conscience afin que nous puissions faire l’expérience
de qui nous sommes vraiment, chose infiniment plus grande
que tout ce que nous pensons être actuellement.
48
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
LE PARFUM
(HISTOIRE D’UN
MEURTRIER)
de Patrick
Süskind
Ce qui m’a
fasciné, ce
sont les
descriptions
des odeurs.
Bernard Pivot
a écrit sur ce
livre : « Chaque
page sent mille
odeurs. » JeanBaptiste Grenouille est né à Paris le 17
juillet 1738. Il n’a pas d’odorat, mais il
est capable de décrire et de reproduire
toutes les odeurs de la terre. Ma phrase
culte : « Il savait l’alphabet des odeurs,
les suivait à la trace, en s’y agrippant
comme si un ruban d’odeurs se déballait
devant son nez. » Quand il se promène
dans Paris, il y recherche les odeurs
les plus extraordinaires : « Il avait à sa
disposition la plus grande réserve d’odeur
du monde. » L’histoire est certes macabre,
mais j’étais fascinée par les descriptions
incroyables de l’auteur. L’histoire était
vivante sous ma lecture et je comprenais
le besoin de Grenouille de vouloir
s’imprégner du parfum des autres pour
exister et donner un sens à sa vie. « Il
fallait qu’il soit un créateur de parfums.
Et pas n’importe lequel. Le plus grand
parfumeur de tous les temps. » J’ai par
ailleurs lu tous les livres de cet auteur !
JE MANGE DONC
JE MAIGRIS !
De Michel
Montignac
Quand je me
suis lancée dans
la diététique, je
me suis intéressée à toutes
sortes de livres
sur la nutrition
et le bien-être.
Je pratiquais
le Yoga, j’étais
bio, Vegan, avant l’heure, macrobiotique, végétarienne.
J’ai découvert le livre Je mange donc je
maigris ! de Michel Montignac. Avec ce
livre, l'auteur s’est imposé comme l’un
des grands artisans qui ont révolutionné la diététique. Comment perdre du
poids, grâce aux associations alimentaires, sans renoncer aux plaisirs de la
gastronomie. Pour l’auteur, l’embonpoint est avant tout provoqué par nos
mauvaises habitudes alimentaires. À
cette époque, j’ai écrit : Maigrir avec
Appétit ou le régime des combinaisons
alimentaires. Livre qui a reçu un
accueil chaleureux. Une deuxième édition du livre revue et mise à jour vient
d’ailleurs de paraître.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
CHAMAN DES TEMPS
MODERNES, d’Alberto Villoldo
Lorsque j’ai immigré
au Canada avec ma
famille, les livres sur
le développement
personnel m’ont
interpellés.
Dans Chaman des
temps modernes,
l’anthropologue,
développe un
programme
révolutionnaire
pratique basé sur les
méthodes curatives qu’utilisent depuis
toujours ces chamans. L'auteur explique
que la guérison chamaniste s’appuie sur le
concept d’un champ d’énergie lumineux
entourant notre corps matériel. Dans
ce livre, nous apprenons à percevoir
l’empreinte que laisse la maladie sur
ce champ et à agir sur elle. Ainsi, nous
devenons capables de nous guérir
nous-mêmes, de soigner les autres et
de prévenir la maladie. Ce livre regorge
de sagesse séculaire et de techniques
contemporaines que nous pouvons
utiliser pour nous aider nous-mêmes et
assister les autres.
49
illi
apparences
Vivre la première brise printanière qui souffle sur
nos libertés. Le mois de mars célèbre gaiement
la femme. Il sera coloré, radieux et joyeusement
militant. Ce printemps est féminin jusqu’au
bout des ongles, vernis en mille couleurs
florales. Il fait bourgeonner notre sensualité et
nous offre un bouquet d’évasions dans le temps
et dans l’espace. Oui, ce printemps est complexe.
Aussi complexe et abouti qu’une femme.
La seule règle à suivre est la suivante : ne
résistez surtout pas à la tentation d’être
heureuse.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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CRÉATEUR DU MOIS
ELLESD LONDON
Une seconde
peau !
SPÉCIALISÉE DANS LE CUIR, ELLESD LONDON A ÉTÉ
CRÉÉE EN 2014 PAR DEUX AMIES PASSIONNÉES DE MODE :
MERIEM SEMLALI-BROBY ET FLORA MASCOLO. DES
VÊTEMENTS CHIC ET PRÈS DU CORPS À DÉCOUVRIR LORS
DU CASA FASHION SHOW AU SOFITEL TOUR BLANCHE !
PAR HASNA CHAÂBI
PHOTOGRAPHE : ROBERTO AGUILAR
Ellesd est signée Meriem et Flora. Avez-vous eu le même
parcours ?
Plus ou moins car, toutes les deux, nous avons été inspirées
par les univers de nos époux. Apres avoir obtenu mon
baccalauréat au lycée Victor Hugo de Marrakech, je me suis
installée à Toulouse puis à Paris où j’ai obtenu un Master
II en Entreprenariat. J’ai intégré, par la suite, une société
d’investissement immobilier basée sur les Champs Elysées.
Quelques années plus tard, le groupe m’a muté à Londres.
C’est la ville où j’ai rencontré mon mari, l’architecte et designer
danois, Max Broby. Influencée par son esprit imaginatif, j’ai
voulu créer quelque chose de distinctif dédié aux femmes. Flora,
quant à elle, a grandi à Paris où elle a toujours été fascinée par
le monde de la mode. Après avoir rencontré son époux Guy
Mascolo (fondateur de Tony&Guy), elle a emménagé aux EtatsUnis puis à Londres. Inspirée par l’atmosphère extrêmement
artistique de Tony & Guy, elle a décidé de poursuivre son rêve
d’enfance en se lançant dans la mode.
Comment vous êtes-vous rencontrées ?
La rencontre s’est d’abord faite via mon époux qui était
l’architecte de sa maison. Il nous a présenté en 2011. Cette
rencontre fusionnelle a donné naissance à Ellesd. Depuis, nous
travaillons en binôme sur tout l’aspect créatif de notre marque.
Vous travaillez essentiellement avec du cuir. Pourquoi le choix
de cette matière en particulier ?
Nous avons décidé de nous spécialiser dans le cuir en offrant
une marque qui s’adresse à une clientèle féminine de tout
âge, optant pour un look classique avec une touche rock,
légèrement provocatrice. Les collections Ellesd proposent une
ligne de vêtements variés avec notamment l’introduction du
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daim depuis la mi-2015. Chaque saison, la marque propose
de nouveaux modèles et de nouvelles couleurs adaptés aux
tendances du moment. Le best-seller d’Ellesd est le pantalon en
cuir stretch. Cette matière est le résultat de l’assemblage d’une
peau d’une extrême finesse et d’un textile élastique à base de
coton. Ainsi transformé, le cuir d’agneau épouse les formes du
corps et se comporte comme une seconde peau. Nous sommes
fascinées par cette matière, d’où le choix de cette spécialité.
Les articles Ellesd sont fabriqués dans des ateliers spécialisés
utilisant un cuir de très haute qualité. Chaque détail et chaque
finition reçoivent une attention particulière pour créer des
pièces uniques. Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Il est essentiel pour nous de rester à l’affût des dernières
tendances. Pour cela, nous participons régulièrement à
d’importants évènements comme dernièrement le Pure London,
plus grand salon britannique de la mode accueillant 800
marques internationales de vêtements ou encore le Casa Fashion
Show organisé par Kenza Cheddadi.
Comment envisagez-vous l’évolution de votre marque ?
Depuis sa création en 2014, Ellesd est déjà présente dans 5
boutiques à Paris et à Londres. La marque envisage d’être
présente au Liban et en Italie d’ici la fin de l’année. Nous
étudions également l’option d’être présentes sur le marché
marocain en 2017.
Qu’attendez-vous de votre participation au Casa Fashion Show ?
Du fun, de l’inspiration et des rencontres ! Comme chaque
année, le Casa Fashion Show a convié plusieurs médias majeurs
locaux et internationaux afin de couvrir l’événement, ce qui est
très important pour l’image de notre marque.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
POINTS DE VENTE ELLESD :
WWW.ELLESD.COM
LONDRES
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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T-shirt en cuir,
Ellesd
PHOTOGRAPHES : MICHELE TURRIANI ET SEBASTIAN NEVOLS
MAQUILLAGE ET COIFFURE : CHANEL MURRAY
COORDINATRICE SHOOTING : ANGELA MOSLEY MANNEQUINS : LAURA, EMMANUELLA, NINA ET NICKY
Chemise en cuir et
pantalon en cuir
Stretch, Ellesd.
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Débardeur en cuir
et pantalon en cuir
Stretch, Ellesd
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Leggings en cuir
Stretch, Ellesd.
Débardeur
en soie, Chloé
Top en cuir, Ellesd
Pantalon en cuir Stretch,
Ellesd. Débardeur en
soie, Chloé
Robe en cuir Ellesd.
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Mini jupe en cuir,
Ellesd. Top transparent,
Yves Saint Laurent
HISTOIRE DE MODE
CAP
le cape
sur
LA CAPE EST, GRÂCE À SON HISTOIRE, LA PIÈCE DU DRESSING
LA PLUS EMPREINTE DE POUVOIR ET CONFÈRE AINSI, À
QUICONQUE LA PORTE, UN SUPPLÉMENT DE CLASSE.
PAR MOUNA BELGRINI - PHOTO : D.R.
CAP SUR LES TISSUS
La cape est un vêtement sans manches, porté
sur les épaules, parfois avec une capuche ou un
passe-bras. Sa forme, sa longueur et sa matière
varient d’un modèle à l’autre. Son objectif
premier était d’offrir une protection contre
les intempéries. D’ailleurs, les tous premiers
modèles, qui remontent à l’Empire Romain, ne
laissaient apparaître que le visage. Plus tard, la
cape a connu un joli destin, particulièrement
au Moyen-Age et entre le XVème et le XVIIIème
siècle, d’où la fameuse appellation des romans et
des films de cape et d’épée.
CHANGEMENT DE CAP
À la Renaissance, la cape voit sa
coupe s’ajuster et ses amateurs
s’embourgeoiser. Elle rétrécit et n’est
plus portée que par une élite jusque
dans les années 20. Dans les années
30, elle est courte et en fourrure.
Aux Etats-Unis, elle gagne le statut
de must have fashion. Petit à petit,
les femmes la délaissent, jusqu’à
ce qu’elle tombe en disgrâce à la
faveur des manteaux. Elle restera
cependant présente dans le collectif imaginaire, en tant qu’apparat des
magiciens, des vampires, des personnages tels que le Chaperon rouge ou
Harry Potter ou encore des justiciers, de Zorro à Batman en passant par
Wonder Woman.
CAPE DE
CHEZ NOUS
Au Maroc, la cape
s’appelle selham et
remonte à l’arrivée des
Arabes au Maghreb.
D’abord réservée aux hommes et fortement liée à l’identité nationale,
elle fut pendant le protectorat un moyen de revendiquer son identité,
voire de se rebeller. Le retour du monarque de l’exil en selham est
imprimé dans l’inconscient collectif du Maroc.
Aujourd’hui, remplacée par l’habit « occidental », la cape version beldi
reste un bon atout de style dans les grandes cérémonies traditionnelles
ou festives et est portée par les hommes et les femmes.
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
LA CAPE FASHION
SUR LES PODIUMS, IL FAUT ATTENDRE 2010 POUR QUE LA
CAPE SIGNE SON GRAND RETOUR. APERCU DU MUST DO
DE LA CAPE EN 2016. ETHNIQUE CHIC
COMME CHEZ
ETRO
LA CAPE
STRUCTUREE
COMME CHEZ
GARETH PUGH
Cette saison, le plaid
version ethnique
porté en cape fait
des ravages. On la
choisit rayée ou
à motifs tribaux
dans une matière
rugueuse de type
artisanal. On la
porte avec de belles
bottes en cuir pour
le supplément chic.
DAME DES
NEIGES
COMME CHEZ
BARBARA BUI
On la choisit en laine
ou en maille, de
préférence torsadée,
et dans des couleurs
claires pour une allure
cosy et chaleureuse.
Attention, elle épaissit.
On ne la porte que si
on est grande de taille
ou perchée sur de
hauts talons.
On la choisit en matière
suffisamment rigide
pour permettre à ses
formes futuristes
ou architecturales
de s’épanouir. Pour
équilibrer votre
silhouette, plus elle
sera volumineuse, plus
votre bas devra être
près du corps. Veillez
à porter vos cheveux
hauts en chignon ou en
queue de cheval pour
allonger le corps.
LA CAPE
ÉLÉGANTE
COMME CHEZ
SPORTMAX
Avec un col ou une
couleur particulière,
elle est adaptée aux
grandes occasions.
Pour éviter tout faux
pas, on se contente
d’une version unie,
noire ou blanche
pour minimiser
les risques. Seule
exigence, porter de
très belles chaussures.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
LA CAPE SAGE
COMME CHEZ
RALPH LAUREN
La plus simple et
certainement la plus
chic de toutes, elle va
à tout le monde et on
peut même la porter
avec un pull et un jean.
Si on est grande, on
peut la choisir longue.
Si on est petite, on
en choisit une qui
ne dépasse pas les
coudes.
63
CRÉATEUR DU MOIS
Jnoun,
RABAT PARIS NEW YORK
UNE MARQUE DE GÉNIE
QUAND DEUX SŒURS MAROCAINES SYNERGIQUES ET
PASSIONNÉES PAR L’ART ET LA MODE FUSIONNENT LEUR
TALENT, CELA DONNE VIE À DES COLLECTIONS UNIQUES.
MERIEM ET ZAHRA BENNANI NOUS FONT VOYAGER DANS
UNE MODE SANS FRONTIÈRES SPATIO-TEMPORELLES.
ZAHRA NOUS RACONTE CETTE BELLE AVENTURE .
PAR DANIA MAIMOUNI - PHOTOS : SUNNY SHOKRAE
D’où vous est venue l’idée de lancer Jnoun ?
Zahra : On a toujours nourri le projet de travailler ensemble.
Notre collaboration professionnelle a commencé très tôt, lorsque
enfants, nous présentions des spectacles improvisés devant une
audience constituée par nos parents. Le temps a confirmé cette
synergie. Nous avons, donc, décidé de monter un projet créatif,
ensemble en nous focalisant sur notre intérêt commun : la mode !
Pourquoi avoir choisi ce nom de label « JNOUN » ?
Nous avons toujours été fascinées par cette culture des Jnoun
(les esprits oniriques). Mais au-delà de cette croyance, nous
étions à la recherche d’une empreinte représentant une culture
populaire collective, purement marocaine. Par ailleurs, la
duplicité de ces Jnoun se manifestant sous différentes formes,
rejoignant quelque part notre identité. Nous avons l’intention
d’être là où on nous attend le moins.
Qu’est ce qui vous inspire dans votre quotidien ?
Les références cinématographiques, musicales et littéraires
de notre quotidien nous inspirent fortement. Cependant, les
rues de New York ainsi que celles de Paris ou encore celles
de Rabat font également partie de ce puits d’inspiration. Des
podiums à la rue, les idées sont partout. Le véritable cachet de
Jnoun réside dans notre propre fabrication des tissus. Notre
première collection a été entièrement dessinée, conçue et
imprimée par une technique d’impression digitale sur des
matières naturelles de lin et de coton. Nous y avons proposé un
voyage de l’Atlantique au Désert du Sahara, nous nous sommes
réappropriées des fragments typiques du panorama marocain
on y injectant une identité contemporaine et digitale.
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Quelle a été votre inspiration pour la collection « JOTEYA
PROJECT 2 » ?
Joteya est inspirée par Blade Runner, un film rétro futuriste,
et par l’énergie de la joteya de Rabat, dans laquelle nous avons
passé beaucoup de temps. Nous avons aimé cette ébullition
entre les magasins d’artisanat ou de contrefaçon d’un côté,
les réparateurs d’Iphone et les scribes à l’ancienne de l’autre.
C’est ce qui a porté ce projet et a donné vie à une Joteya
futuriste. De la même manière que notre première collection,
nous y avions mis plusieurs techniques d’impression mais
également d’avantage de customisation.
En effet, ce qui nous intéresse, c’est le Maroc du futur, le
Maroc de demain. Notre collection jean, entièrement en rouge
blanc et noir, avec les imprimés de Tajine wi-fi ou encore de
babouche technologique, joue avec tout cet univers graphique
qui déconstruit tous les codes que nous pouvons trouver dans
la joteya. Nous y mêlons traditionnel et contemporain dans
une lancée rétro-futuriste. Ce projet nous inspire tous les jours
et nous persévérons dans son développement
Ces techniques de fabrication New Age posent-elles des
problèmes quant à la mise en application réelle?
Tout est fabriqué au Maroc, entre Rabat et Casablanca, où la
production était nettement plus fluide lors de la deuxième
collection. Pour commencer, il était quasi impossible
d’imprimer sur du tissu naturel, mais nous avons eu de la
chance d’avoir des partenaires qui nous ont suivi dans notre
folie. Cela a permis de produire quelque chose d’extrêmement
qualitatif. Au final, nous restons très raisonnables, car nous
sommes deux jeunes entrepreneures ultra motivées.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
CRÉATRICES : ZAHRA & MERIEM BENNANI
Pablo Tapia Pla et
Dace Burkevica
portent Le SWEAT LETTRES
urbain et technologique.
Robe en tulle
entièrement perlé,
SOUAD CHRAÏBI pour
RENATA COUTURE.
Sandales en satin perlé,
RENÉ CAOVILLA chez
BELLA PELLE. Boucles
d’oreilles en métal
argenté perlé, QUIZ.
Veste J
Noire
Dace Burkevica
porte une veste matelassée
Tissu : 100% lin ciré
Doublure : 100% acetate.
Edition limitée
PHOTOGRAPHE : SUNNY SHOKRAE.
MANNEQUINS: SAMUEL FARRIER, DACE BURKEVICA, PABLO TAPIA PLA, ARPANA RAYAMAJHI.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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Veste J
Argent
Dace Burkevica porte
une veste matelassée
Tissu : 100% lin ciré
Doublure : 100% acétate.
Fabriqué à Casablanca
Edition limitée
Veste J
Noire
Pablo Tapia Pla
porte une veste matelassée
Tissu : 100% lin ciré
Doublure : 100% acétate.
Edition limitée
Arpana Rayamajhi.
Denim Jacket & pantalon
100% coton
Edition limitée
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Samuel Farrier
Denim Jacket
100% coton
Edition limitée
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
73
74
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
MUST HAVE
PAR : HASNA CHAÂBI - PHOTOS : D.R
The black
heels !
On en a toutes, au moins,
une paire dans nos
placards ! En cuir, en
daim ou en satin... c'est
notre indispensable à
nous, les wonder women !
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Escarpins en cuir satiné, 6 400 DH,
DIOR.
Escarpins en cuir et
transparence, 1 499 DH,
CINTI.
Escarpins en cuir façon
croco, 549 DH,
MANGO.
Escarpins en cuir vernis,
5 950 DH, Salvatore
Ferragamo chez
BELLA PELLE.
Escarpins en cuir,
1 295 DH
UTERQÜE.
Escarpins en cuir,
849 DH,
H&M.
Escarpins en cuir bimatières, 599 DH,
ZARA.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
77
INTERVIEW
HAKIM,
le rythme
dans la peau
HAKIM GHORAB, LE DANSEUR AU TALENT
INTERNATIONAL VIENT ENFLAMMER LE
CASA FASHION SHOW. LE CHORÉGRAPHE
DE RENOM ENVOIE VALSER LES PLUS
CONSERVATEURS, ET FAIT FUSIONNER LE
MONDE DE LA DANSE ET DE LA MODE.
PAR DANIA MAIMOUNI - PHOTO : DR.
Comment avez-vous adapté la danse à la mode et donc
au CatWalk ?
Qu’est ce qui vous a poussé à chorégraphier le
Casa fashion show ?
J’ai toujours eu de l’admiration pour les designers
et j’adore la mode. Elle fait partie intégrante de
ma vision quand je dois travailler sur de gros
projets artistiques. C’est pourquoi j’ai accepté
de travailler sur ce projet du « Casa Fashion
Show ». L’idée était de mêler la danse et la mode,
deux univers qui sont très importants pour moi.
Avoir l’opportunité de travailler avec plusieurs
créateurs, mannequins et danseurs pour produire
un show hors du commun est très inspirant pour
moi ! Quelle a été votre source d’inspiration pour cette
nouvelle édition ?
Pour cette saison, nous avons décidé, avec Kenza
Cheddadi, de rendre hommage à la ville des
Lumières : Paris. Il y aura 6 danseuses cette foisci pour obtenir un show encore plus marquant.
Nous allons aussi mêler les deux cultures afin
d’avoir quelque chose de singulier. Il y aura de
belles surprises !
78
Avec Kenza Cheddadi, nous essayons de mêler
le côté mode et fun durant le défilé ! Je coache
les filles pendant les répétitions plateaux afin
d’améliorer leur catwalk et surtout réaliser pour
chacune quelque chose d’UNIQUE ! Nous voulons que le show soit dynamique et
percutant. Les mannequins adorent se prêter
à ce jeu qu'est le « Casa fashion show » car
elles peuvent s’exprimer différemment... C’est
l’occasion pour elles de prendre du plaisir et de
partager en live avec le public marocain.
Votre parcours est assez impressionnant. Quels conseils
pourriez-vous donner aux jeunes qui ont pour ambition de
percer dans le domaine de la danse ?
La première chose, c’est de prendre beaucoup de
cours de danse dans différents styles. Ensuite, il
faut rapidement essayer de prendre des cours
un peu partout en Europe, là où les grands
chorégraphes se déplacent pour enseigner et
souvent repérer les talents ! Je préconise aussi
de regarder les vidéos de danse sur les réseaux
sociaux et de ne pas hésiter à envoyer aux
chorégraphes des démo... Il m’arrive, parfois, de
recruter sur vidéo ! illi magazine - numéro 48 - mars 2016
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
79
MODE
PAR : HASNA CHAÂBI - PHOTOS : D.R
DIADÈMES & CO
Façon guerrière ou petite princesse, les
bijoux de tête mettront en valeurs nos
coiffures comme chez Louis Vuitton, Saint
Laurent ou Chanel.
Les tendances
qui nous habilleront cette saison !
COLLIERS XXL
En plusieurs rangées ou en grands
formats, les colliers habillent nos cous
d’une façon spectaculaire ! La preuve
chez Chanel, Dior et Valentino.
80
illi
illimagazine
magazine--numéro
numéro47
48--fevrier
mars 2016
2016
MINI-SACS
Les sacs de cette saison sont bien mini
mais loin d’être minimalistes. Petits et
mignons, on les a repéré chez Fendi,
Louis Vuitton et Valentino.
SOLAIRES
VENUS DU
FUTUR !
Toujours plus
visionnaires, les
créateurs nous
donnent un regard
futuriste. Des solaires
qui jouent de formes,
de couleurs et de
motifs chez Chanel,
Dior et Fendi.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
81
MODE
ARGENT
Sur du cuir verni ou en
application avec plaques
métallisées et paillettes,
l’argenté éclaire les podiums
de Chanel, Loewe et Paul & Joe.
KAKI
Un kaki mais pas
n’importe lequel. C’est
celui que porte les
militaires en version
très foncée comme chez
Anthony Vaccarello,
Dior et Versace.
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LAMÉ
Pour ne voir que lui, on
retrouve le lamé en total
look chez Vanessa Seward
et Saint Laurent. Isabel
Marant, quant à elle, en a
fait un atout pour ses vestes
et sarouals.
ROUGE
Vu chez Fendi,
Lanvin et Nina
Ricci, le rouge se
fait passion. Il
teinte nos cuirs
et nos cotons
pour une saison
enflammée !
83
CARREAUX
Des petits aux gros carreaux,
les imprimés écossais défilent
sur les podiums de Dior,
Chanel et Victoria Beckham.
ÉTHNIQUE
Des imprimés
d’autrefois dans les
couleurs chaudes
de la terre… Voilà ce
que nous proposent
Alberta Ferretti,
Etro et Valentino
pour nos journées
ensoleillées.
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
LÉOPARD
Les créateurs dévoilent, encore et toujours, le
meilleur des imprimés animaliers. Du léopard,
un peu, beaucoup, énormément… Vu chez
Bottega Veneta, Ole Yde et Versace.
RAYURES
Mais que de couleurs
cette saison ! En
saroual ou en robe,
on a adoré celles
d’Isabel Marant, de
Prada et de Salvatore
Ferragamo.
85
MODE
PAILLETTES
On scintille des pieds à la tête
façon Lanvin, Nina Ricci et Vera
Wang. Des strass, des paillettes
et des sequins pour enflammer
les pistes de danse.
LA RÉSILLE
Façon punk ou tribale, la résille
jette son filet sur notre garderobe. Vue chez Chanel, Louis
Vuitton et Valentino, elle nous
habille en toute transparence.
SATIN PYJAMA
Comme chez Saint Laurent,
Céline ou Etro, faites de votre
pyjama une belle tenue de
sortie. Toujours en satin
avec peut-être une touche de
dentelle ou de broderie, c’est
relookable à l’envi !
VOILE
TRANSPARENT
Cet été, on se
dévoile sans
vraiment tout
dévoiler comme
le suggère les
tendances chez
Dior, Maison
Martin Margiela et
Miu Miu.
87
DOSSIER BEAUTÉ
10
NOS
MEILLEURS
ENNEMIS
ACHTUNG ! NOTRE BEAUTÉ EST MISE EN PÉRIL, CHAQUE
JOUR QUE DIEU FAIT. ELLE EST VICTIME COLLATÉRALE
DE NOS MAUVAISES HABITUDES ET DES AGRESSIONS
EXTÉRIEURES. RÉDUISONS EN MIETTES CES ENNEMIS
QUI TENTENT DE NOUS FAIRE LA PEAU.
PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : D.R.
88
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
1 LE ROI SOLEIL
4 JE SUIS UNE JUNKIE
Rayons de soleil, chaleur, farniente, bronzage, dolce vita… vieillissement de la peau et tâches. Oui, notre meilleur ennemi n’est
autre que le soleil. Notre joie d’avoir un très joli teint nous fait
oublier l’essentiel : nous protéger de ces méfaits en été comme en
hiver. Si vous souhaitez défier les lois de la nature. Bingo ! Vous
sonnez à la grande porte des rides et autres douceurs irréversibles.
Sans oublier ce fameux capital soleil dont on vous baratine. Non,
ce n’est pas une légende urbaine mais bien une réalité.
Dès lors que la peau peine à se défendre contre les
rayons nocifs du soleil, elle est en danger et vous
promet une ressemblance avec les charpey, chien
connu pour sa peau super fripée.
Fan invétérée du Junk Food ? Fastfoodiste confirmée ? Bravo,
vous êtes les heureuses gagnantes d’une peau délabrée ! Une
malnutrition est un aller-simple vers une perte de souplesse,
de jeunesse et de fermeté. Sans parler des dégâts sur les organes. Si un bon cheese cake accompagné d’un coca vous met
du baume au cœur, leur excès est toxique et embaume votre
corps de toxines difficiles à évacuer. Le plaisir peut passer par
des aliments sains et « beauty friendly ».
Astuces : stop aux dégâts ! On se prend en main et sans tarder.
L'hygiène alimentaire est au menu du jour.
5 ZEN SOYONS ZEN
Astuces : hydratation et protection sont les
mots magiques. On n’hésite pas à s’enduire de
produits « vade retro » rayons de soleil nocifs. Par
ailleurs, l’heure est à la préparation au bronzage
optimal. Une cure de compléments alimentaire et
une bonne hydratation peuvent aider à une exposition progressive et saine.
Ceci n’est pas un scoop. Tout le monde sait que le
stress flanque une raclée à la beauté. Problèmes
cutanés, ride du lion, plis d’amertume, rougeurs,
excès de sébum, démangeaison du cuir chevelu… les compagnons de l’anxiété sont divers
et variés. Alors, on se calme et on
adopte les bons gestes.
Suncare expert solaire, lait protecteur SPF 50 de Shiseido,
100ml, 427 DH.
2 A BAS LE TABAC !
Astuces : plus facile à dire qu’a
faire, mais il faut savoir rester
zen, et ce pour le bien de votre
peau. Pour pallier aux méfaits du
stress, il est vital d’opter pour des
produits s’adaptant aux peaux
sensibles, voire irritées.
Un secret de polichinelle, certes mais qui n’a pas
l’air de décourager les téméraires : le tabagisme
nuit à votre santé ! On clope gaiement au
détriment de notre beauté. Actif ou passif, le
tabagisme est ennemi juré de notre peau. Teint
terne, réduction de l’élastine et du collagène,
cernes, grise mine, lèvres bleues, jaunissement
des dents, vieillissement de la peau… Voici ce
qu’apporte le plaisir d’avoir une clope au bec.
Dissuasif ? Si la réponse est non, votre peau se
1
vengera !
Astuces : arrêtez, un point c’est tout. Et vite ! En attendant : hydratation et soins sont de mise.
de caméline, baume lavant de L’oréal 400 ml 150 DH.
5 LA MAGIE DE MORPHÉE
2
Ah, Insomnie quand tu nous tiens. Si la nuit nourrit notre
âme romantique, elle épuise nos réserves immunitaires.
Les nuits blanches noircissent nos espoirs d’être belles. En
effet, ce fameux sommeil réparateur porte bien son nom. Il
permet à la peau de se reposer et de s’immuniser contre les
agressions extérieures, lorsque le cycle du sommeil est mauvais, notre beauté est fragilisée. Cheveux ternes, ongles cassants, grise mine, poches, cernes, voilà un léger petit aperçu
des joies de l’insomnie.
3 POLLUTION IN THE AIR
Absolu Pureté de Sampar 200 DH.
Astuces : si les berceuses n’ont pas marché, il est important
de consulter un spécialiste pour retrouver un cycle normal.
L’insomnie n’est pas à prendre à la légère.
Pour votre beauté, rien ne sert de camoufler les cernes et
poches sous une tonne de maquillage, il s’agit de les traiter.
La vitamine C est votre alliée anti visage bouffi et terne.
N’hésitez, surtout, pas à choisir des produits décongestionnants.
1. Ibuki, masque de nuit
1
1. Futur Solution LX, universal défense, soin défense optimal de
Shiseido 50 ml 1068DH 2. Pigmentclar, sérum correcteur réuniformisant, anti-pollution de La Roche-Posay, 40 ml 355 DH.
2
1. Eau de beauté, lissante et éclat du teint 30ml 289 DH+
bougie divine de Caudalie 260 DH 2. Pure riche à l’huile
1. Idealia life sérum, idéalisateur de peau de Vichy, 30ml 389
DH 2. Peeling Equilibre Moussant, 50 ml 651 DH et Sytlo
Scoop, pour celles qui ne le savent pas : nous n’habitons
pas au Costa Rica, cela veut dire que la pollution est
une dure réalité quotidienne à laquelle notre peau
est confrontée, souvent sans protection. Son impact
direct est ca-ta-stro-phique. Perte d’éclat et de vitalité,
déshydratation… Par ailleurs pour les partisanes de
l’eau de pluie en guise de soin : nous vous le rappelons, il n’ y a rien de pire qu’une bonne gorgée d’eau
polluée pour la peau.
Astuces : Une bonne hygiène de nettoyage s’impose. Optez pour des produits nourrissant en profondeur votre peau et permettant de la revitaliser.
Les soins de nuit sont un véritable salut !
1
2
peau reposée de Shiseido
80ml 534 DH 2. SkinAbsolute soin anti-âge,
ultime nuit de Filorga 50
ml 1360 DH.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
1
2
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DOSSIER BEAUTÉ
7 LA BELLE AUX ABOIS
DORMANTS
Une super soirée en vue ? On s’habille comme une
diva, on se maquille comme une star hollywoodienne,
on se perche sur nos talons aiguilles et on enflamme
le dance floor jusqu’au petit matin. On rentre à la
maison pour se blottir dans les bras de Morphée sans
passer par la case démaquillage. Grave erreur !
Les résidus du maquillage entravent la « respiration »
de la peau. Boutons, vieillissement, irrégularité du
teint et départ groupé des cils vous souhaitent la
bienvenue en enfer. Si vous avez eu l’énergie de faire
la fête toute la nuit, gardez-en un petit chouya pour
vous démaquiller. Une étape incontournable pour
une bonne hygiène de peau.
Astuces : arrêtez de faire votre faignasse et munissez-vous
d’une émulsion, huile, crème démaquillante et basta !
10 PRINCESSE
FAIGNASSE
Faire du sport est un vrai fardeau pour beaucoup
d'entre nous. Rares sont celles qui aiment souffrir et
suer pour lutter contre les poignées d’amour.
Mais dites-vous, cependant, que c’est l’une des seules
clés qui ouvre la porte de la jeunesse et de la santé. Qui
dit santé dit beauté. Capito ?
Le sport agit en véritable baume anti-âge, tout en assurant une bonne condition physique, un corps ferme
et un mental d’acier.
Alors on quitte ses charentaises et on s’ y (re)met.
Astuces : Aucun soin ne vous permettra d’avoir les
abdos de Madonna. Faites en sorte de vous bouger le
popotin et de vous dorloter la peau avec de la crème
raffermissante. Combo Gagnant.
1
1. Mousse nettoyante, fleur de vigne de Caudalie 150 ml 139 DH
8 VOUS N’ÊTES
PAS HIGHLANDER
Si l’âge apporte, parfois, la maturité, il apporte,
certainement, celle de la peau. Aucun remède
ne permet de revenir en arrière pour retrouver sa
peau de jouvencelle. Aucune machine n’a été créée
pour arrêter le temps. Et tant mieux ! Si la maturité
s’exprime par des sillons et un affaissement de la
peau, de nombreux amis peuvent aider à la raffermir et à « ralentir » le processus de vieillissement.
Astuces : regardez Benjamin Button pour le
moral, pour les plus rêveuses. Pour être plus réalistes, choisissez des soins anti-âge qui agissent
en profondeur et sont adaptés à votre type de
peau. Une bonne séance chez votre dermato pour
un coup de fouet vitaminé n’est pas du luxe.
Ennemis camouflés
1
LINGE DE LIT SALE : acariens et microbes
ne sont pas les amis d’une peau saine, ni
d’une bonne hygiène. Changez votre linge très
régulièrement.
CAFÉ : eh oui, ce coup de fouet matinal vous
déshydrate, dites-vous que pour chaque
tasse de café, deux grands verres d’eau sont
nécessaires.
TÉLÉPHONE : incroyable mais vrai, l’écran du
téléphone est infesté de saleté qui nous colle
à la peau. Solution : nettoyer l’écran, utiliser
des oreillettes ou tout simplement éviter
d’être une esclave moderne.
LE LAIT ANIMAL : le meilleur moyen
d’accélérer la sécrétion de sébum et d’avoir
une jolie floraison acnéique. Vous êtes
prévenues.
On aime aller à la pistoche ? Alors continuons
mais tout en sachant que le chlore agresse la
peau. Le meilleur moyen est de rééquilibrer à
l’aide de produit hydratant et pH neutre.
2
1. Pro collagen super sérum Elixir, soin anti âge
D’Elemis, 15 ml, 790 DH 2. Hand Absolute, soin
réjuvénation mains et ongles de Filorga 50ml 228 DH.
9 CHAUD CHAUD
On aime se prélasser dans un bain bien chaud, entourée
de bougies sur une note suave d’Otis Redding. On aime
l’effet relaxant sur le corps et l’esprit. Malheureusement,
notre peau n’aime pas beaucoup cette parenthèse
enchantée, encore moins lorsqu’elle est récurrente. L’eau
chaude, voire très chaude, assèche la peau et fragilise
l’épiderme. Résultat : peau molle et parsemée de rougeurs.
Astuces : Douche froide après les bains est une habitude
à prendre. Ne soyez pas frileuse ! Bienfaits garantis.
1. Lipikar, gel lavant pour peaux sèches et sensibles
de la Roche Posay, 200 ml ,99 DH, 400 ml, 139 DH 2.
Abeille Royale Lotion Nectar de miel, fermeté, lissant
de Guerlain 150 ml, 621 DH.
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1
2
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TENDANCES BEAUTÉ
Strike
the pose
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
C’EST DISCRET, C’EST OSÉ, C’EST RÉTRO, C’EST
AVANT-GARDISTE. LES TENDANCES PRINTEMPSÉTÉ 2016 RÉPONDENT À TOUS LES CAPRICES. SI
VOUS NE L’ÊTES PAS DÉJÀ, IL EST TEMPS DE VOUS
TRANSFORMER EN STAR DU PODIUM.
PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : D.R.
So smoky
Vous êtes habituées au Dark Smoky ? Versace relance le smoky coloré façon 70’s.
C’est gai et chic. Les couleurs choisies se
veulent très printanières pour célébrer le
retour du beau temps et pour faire ressortir vos beaux yeux.
Regard
de biche
C’est minimaliste, rétro et tellement
envoûtant. Clin d’œil tout en longueur et en charme. Les cils sont
longs et disparates. Inattendu mais
à tenter si l’on souhaite adopter le
regard de la grande Twiggy.
La bouche
en cœur
Non, la bouche rouge n’est pas réservée qu’aux tendances hivernales. Le
rouge regorge de soleil et de brise
légère. Rouge groseille, framboise,
cerise… ce fruit de la passion flatte
le teint et vous donne la sensualité
d’une vraie vedette. Et on dit oui à la
bouche Rouge Dark, sous le soleil.
Le regard
brillant
Un peu de sequin pour les yeux.
Giambattista Valli habille les
yeux de paillettes de couleurs
fraîches et vives. Le regard se
paillette et fait son entrée de
diva sur le podium. Audacieux,
brillant et singulier.
Homofeminus
C’est un retour vers les années 80, Céline s’inspire
de Sade pour un look un peu plus masculin avec
une queue de cheval tressée et fixée par un spray
brillant pour l’effet mouillé.
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TENDANCES BEAUTÉ
Golden Lips
Oui, oui les lèvres sont bien dorées.
Ne soyez pas récalcitrantes, cette tendance un peu osée, voire avant-gardiste, fait son retour sur les podiums
et elle est à tester. Des lèvres en or sur
un teint doré par le soleil peuvent
constituer un combo gagnant, cette
saison.
Coup de cœur,
coup de bleu.
Chez Miyake, le bleu se porte sur la
tempe pour un effet super héroïne.
Décalée et joueuse, la mise en beauté
défie les conventions. On dit bravo !
Naturellement
vôtre
C’est so chanel. Le regard est entouré
d’un halo bleu. Certes difficilement
transposable au quotidien, sauf pour
les téméraires. On applaudit, toutefois, le génie de la grande maison.
La discrétion est de mise. Si l’audace de
Balmain se fait ressentir dans ses lignes de
vêtements, sa beauté se veut très nude et sans
brillance. Teint parfait, légèrement hâlé pour
célébrer la venue des beaux jours. Blush et
gloss nudes. Le tout pour un effet 100% bonne
mine naturelle. Pour les cheveux longs et
mi-longs, cette queue de cheval haute est à
adopter sans tarder !
2
Le regard
1
3
4
5
6
1. Tissé Beverly Hills, les 4 ombres à paupières et le stylo Yeux waterproof , fervent bleu de Chanel ,
respectivement 577 DH et 283 DH 2. Diorskin Nude Air Glowing Gardens, poudre illuminatrice, et
Diorshow Colour and contour, duo fard à paupières et liner de Dior, respectivement 651 DH et 368
DH. 3. Color Riche, Rouge à levres Blake de L’oréal 116DH 4. Météorites Perles, base perfectrice anti
terne de Guerlain 701 DH 5. Ombre Hypnose stylo, or inoubliable, de Lancôme, 295 DH 6. Gypsy
Green, Mascara Tie and Dye Effect, et Couture palette Collector Indie Jaspe ombre à paupieres
d’Yves Saint Laurent respectivement 359 DH et 640 DH.
94
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
brillant
Un peu de sequin pour les yeux.
Giambattista Valli habille les yeux
de paillettes de couleurs fraiches et
vives. Le regard se paillette et fait son
entrée de diva sur le podium. Audacieux, brillant et singulier.
Abonnez-vous à
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❏ Chèque à l’ordre de Dalia Médias
❏ Virement bancaire sur le compte :
Date et signature obligatoires :
BMCE BANK - Agence Rabat centrale particuliers & professionnels
011 810 0000 19 210 00 17196 76
À retourner à Dalia Médias 83, Bd Al Massira Al Khadra - Casablanca
Tél.: 05 22 98 18 00
Service
abonnement
ORDONNANCE
Lendemains
de bringue
QUI A PASSÉ LA SOIRÉE À SE DÉHANCHER SUR LES
HITS DES ANNÉES 80 ? A FESTOYER JUSQU’AUX
PREMIERS CHANTS DES OISEAUX ? C’EST LA
FÊTARDE QUE VOUS ÊTES ? CELLE QUI REGRETTE LE
LENDEMAIN D’AVOIR FAIT AUTANT DE FOLIE, À LA
MINUTE OÙ ELLE S’EST REGARDÉE DANS LE MIROIR !
L’OPÉRATION RAVALEMENT DE FAÇADE COMMENCE !
PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : 123RF
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illi magazine - numéro 48 - mars 2016
DE L’EAU S’IL VOUS PLAIT
Après avoir crié en admirant votre
minois dans la glace et avoir pris
votre énième doliprane, nous
pouvons démarrer la première étape
des grands travaux.
Hydratation. Il s’agit de boire
beaucoup d’eau pour éliminer les
toxines scorées la veille. La danse
endiablée et les bulles déshydratent
l’organisme, il est impératif de le
remettre à niveau. Mettez dans votre
eau des rondelles de concombres
aux bienfaits désoxydants et du
jus de citron. Les moins actives se
contenteront d’un thé vert, recette
miracle des top models pour une peau
parfaite. Evitez les viennoiseries
malgré votre faim de loup. Un bon bol
de fruits fera l’affaire.
OPÉRATION
DÉCONGESTION
Des poches XXL sous les yeux ?
Bienvenue dans le monde de l’after
bringue. Le protocole démarre avec
une bonne poignée de glaçons sur
les zones congestionnées si vous
ne souhaitez pas ressembler à un
tableau de Bacon. Des roll-on spéciaux
permettent de « dégonfler » les poches
et donnent un effet bonne mine. On
file sous la douche et on se fouette
avec une douche froide pour remettre
les idées et les membres en place,
un bon gel de gommage permet de
se défaire de sa peau de furie. Les
cheveux demandent également un
traitement de faveur après avoir passé
la soirée dans un cendrier géant.
L’idée n’est pas de passer des heures
à se reconstruire mais d’éviter de
rencontrer ses collègues dans un état
de délabrement avancé.
« POST BRINGUM »
On continue dans la journée de
s’hydrater. 30 cafés ne feront que
vous déshydrater encore plus. Le
mal est fait, les fêtardes, on assume.
On se fait, donc, des tisanes à base
de menthe ou de camomille.
Embarquez dans votre sac un
brumisateur d’eau thermale qui
rafraichit et réveille, sans ruiner le
maquillage.
CE QU’IL FAUT ÉVITER
■ L’excès de jus acide et caféine
qui vous retourneront l’estomac.
■ La nourriture trop grasse
déglingue l’appareil digestif.
Une bonne salade ou une soupe
feront amplement l’affaire.
■ Le concept de combattre « le
mal par le mal ». Si vous en
comprenez la nuance, c’est une
excellente mauvaise idée.
■ Remettre le couvert le soir
même. Vous n’êtes plus une ado,
juste ciel !
“
Un bon sérum,
suivi d'une crème
vous permettront
de retrouver votre
fraicheur.
”
LIGHT MY FACE
Il faut retrouver l’éclat de la peau
perdu sur la piste de danse. Un
bon sérum suivi d’une crème, vous
permettront de retrouver votre
fraicheur. Qui se doutera de vos
frasques de la veille ?
MAQUILLAGE DU CARNAGE
Grise mine ? On opte pour une crème
teintée qui permet de camoufler en
légèreté les dégâts. Le projet consiste
à rafraichir la mine, sans abuser.
L’effet nacré des poudres peut vous
aider à lutter contre le teint terne.
Un coup de blush, un baume pour
les lèvres et vous êtes prête à aller
retrouver votre bureau et les milliers
de dossiers qui attendent d’être
traités.
1
2
3
4
5
6
1. Advance techniques, shampoing sec d’Avon 150ml, 85 DH 2. City Radiance,
Fond de teint protecteur, anti-grise mine, SPF 30, 160DH+ Radiance Reveal , anti
cernes de Bourgeois 135 DH 3. Ibuki, Quick first mist, brume retouche minute de
Shiseido 50ml, 332 DH 4. Liftactiv yeux, soin anti-rides re-tenseur intégral De
Vichy 15 ml 291 DH 5. Vinexperte Riche, crème bonne mine, de Caudalie 30ml
400 DH 6. Hydra Végétal, gel frais Anti-poches d’Yves Rocher 15ml 79 DH
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ME, MYSELF & I
je suis
petite
et alors ?
UNE TAILLE DE MANNEQUIN, DES
JAMBES À N’EN PLUS FINIR… C’EST
LE RÊVE DE NOMBREUSES FEMMES.
MAIS AVANT DE VOUS PERCHER SUR
DES TALONS DE 15 CM À LA VICTORIA
BECKHAM, VOICI QUELQUES ASTUCES
POUR ÉLANCER VOTRE SILHOUETTE
ET GAGNER QUELQUES CENTIMÈTRES !
PAR SOUAD ATTARI - PHOTO : 123RF
98
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Exit
les formes loose
A bannir définitivement de votre garde-robe, les pulls
trop amples, trop longs ! Ils tassent la silhouette et créent
un effet difforme, sauf si vous avez un physique de
brindille façon Kate Moss et que l’on vous paie pour… Côté
pantalons, évitez les modèles trop larges, trop fluides,
trop courts ou avec des revers. Préférez les formes slim ou
carotte, dans une version 7/8. Cela dévoilera votre cheville
et vous allongera la jambe. Autre option, le pantalon droit
long à plicentral. Côté jupe, fuyez les jupes boule et celles
arrivant mi-mollet. Elles cassent la silhouette ! Votre
meilleure longueur est au-dessus du genou.
Exit
le look contrasté Le look contrasté a cette fâcheuse tendance de couper la
silhouette en deux ! Préférez le look monochrome (une
même couleur portée dans des matières et des formes
harmonieuses) et le look camaïeu (une même couleur
déclinée en différentes nuances). Leurs atouts ? Ils donnent
de l’unité et élancent la silhouette.
Imprimés
et accessoires XS
Evitez les imprimés XXL, au risque de devenir une XXS !
Préférez les liberty, petits carreaux, les petits pois, les
faux-unis, les rayures fines verticales. Côté sacs, évitez
les cabas XL, au risque de disparaître. N’hésitez pas à
accessoiriser vos tenues afin d’attirer l’attention vers
le haut : un sautoir, un foulard long pour jouer sur la
verticalité, des boucles d’oreilles stylisées, un accessoire
cheveux original … Sans oublier, l’incontournable ceinture
pour structurer votre silhouette et marquer votre taille !
Idées de coiffure
ou coiffures idéales
Prenez de la hauteur en optant pour des coiffures qui
dégagent les épaules ! Du chignon romantique au chignon
bun… A chacune son style ! Profitez des tutoriels sur le web
faciles à réaliser ! Et pour les autres, osez le court ! Un petit
carré laissant apparaitre la nuque ou une coupe garçonne
qui mettra l’accent sur les traits de votre visage !
De la hauteur
Des talons, des talons et des talons ! Choisissez la
hauteur de talon qui vous permettra d’avoir une
démarche naturelle en toutes circonstances. Pensez
aux chaussures à talons avec un petit patin ou une
plateforme à l’avant pour alléger la cambrure. Les
compensées sont également à l’honneur à condition
de ne pas être trop rondes et épaisses, contrairement
aux idées reçues. Plus votre chaussure sera compensée,
ronde, plus vous alourdirez votre silhouette ! Et pour
celles qui ne veulent pas être perchées toute la journée,
optez pour des ballerines fines à bout pointu.
La fausse bonne idée
Porter des pantalons taille basse. Ils rallongent le buste
et raccourcissent les jambes ! Préférez les pantalons
à la taille ou taille haute à condition d’éviter le look
contrasté, surtout si vous avez un petit buste !
“
Avec les années, j’ai
appris que l’important
dans une robe, c'est la
femme qui la porte Yves Saint Laurent ”
BIO
Consultante en image
et communication non
verbale, diplômée de l’Institut JAELYS Paris, Souad Attari
s’est aussi formée aux techniques
d’efficacité personnelle au sein de
Capgemini Institut Paris et aux
techniques de PNL. Elle s’inspire
dans sa pratique d’une expérience
de plus de 15 ans dans les milieux de la mode et de
l’audiovisuel. En 2010, elle s’installe à Casablanca et
créé l’Agence Figure & Style Consulting. Sa devise :
« Vous emmener là ou l’image rime avec confiance et
affirmation de soi. »
Facebook : figureetstyle – [email protected]
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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NEWS MODE-BEAUTÉ-SORTIES
PAR ZORA EL HAJJI & DANIA MAIMOUNI
Afterwork
time !
Le Jefferson (L’ancien 25)
un spot trendy qui promet
une ambiance conviviale
et décontractée. On aime
l’immense bar au centre de
la salle, la déco originale et
la carte alléchante, aussi
bien en bouche qu’en poche.
Leur slogan « Sortir tout
simplement » résume bien vos
afterworks en quête de détente
sans chichi.
Ouverture : 7j/7
de 17h à 1h du matin.
Adresse : Rue Ali Ibn Abi
Taleb, 20000 Casablanca
Je suis une
personne
équilibrée…
TOUCH ME
FRENCHLY!
On craque pour cette huile sèche
prodigieuse aux ingrédients
naturels, aux senteurs exquises et
qui ne colle pas à la peau. L’Huile
Prodigieuse de Nuxe, édition limitée
à la touche parisienne, apporte
douceur et hydratation en ce
printemps. Embaumez-vous
de la tête aux pieds.
Disponible aussi chez Marionnaud
Prix : 530 DH
Pour déguster vos pauses déjeuner
sur le pouce et avec goût, on vous
conseille de faire appel à Secret
Gourmet pour des lunch-box et
des plateaux-repas équilibrés et
plutôt copieux. Nous avons craqué
et croquons sans modération pour
la salade lentille betterave et le
sandwich à la tomate, mozzarelle
et figues. Résistez à tout sauf à
cette tentation !
Lunch-box : 90DH
Plateau-repas : 140 DH
Uniquement sur livraison du
lundi au vendredi de 11h à 14h30
Tél 05229-86550
LE LOOK
DU MOIS
de mars
La tendance est au
chic ! On privilégie la
simplicité et la sobriété.
On aime les chemises
à col larges et à nœud
preppy. La jupe taille
haute en dentelle
ajourée apporte un
côté sexy à la tenue.
Ce look, à la sauce
parisienne, nous séduit
totalement.
100
Ô BEAUTY
C’est Marocain, c’est bio est c’est 100 % bienêtre. La nouvelle gamme Bio-cosmétique
O’Nature à base d’huiles essentielles, de plantes
aromatiques et d’argiles minérales, offre un
large panel de produits de soins. O’ Nature tient
la promesse d’allier les plaisirs sensoriels aux
bienfaits du naturel. On adopte !
Disponible en pharmacie et parapharmacie
Prix : entre 60 DH et 200 DH
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
100% MAROCAIN
100% NATUREL
Une gamme de produits de cosmétique et
d’alimentation qui séduit les Bio-girls. Sels
de bains, infusions de plantes, shampooing,
miels, huiles de beauté et de cuisine… La
marque « L’authenticité » propose un
large panel de produits aussi savoureux
qu’efficaces. Prix Huiles d’argan 100% pure
aux différents arômes naturels de rose,
citron verveine, Ylang Ylan: 50 ml - 75 DH,
100 ml - 130 DH
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Tel : 0537 68 64 71 / 0661 35 45 13
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TÂCHES
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Marre des problèmes de
pigmentation et des tâches
dus aux effets secondaires du
soleil et de la pollution sur votre
peau ? Bonne nouvelle Vichy
lance sa gamme Ideal white
au Maroc, celle-ci vous promet
une peau douce, lisse et plus
claire en seulement quelques
semaines suite à l’application
quotidienne et rigoureuse du gel
éclaircissent et du sérum à la
texture légère.
Ideal White, gel nettoyant,
éclaircissant intense de
Vichy, 100 ml, 200 DH
So
Diorissime
La senteur en vogue est signée
Dior. Poison Girl : un sillon
d’audace et de sensualité.
La nouvelle fragrance,
aussi irrévérencieuse
qu’envoûtante, est à l’image
de son égérie Camille Row. Les
senteurs si contemporaines
sont gourmandes, douces
et amères à la fois. Une
complexité de notes,
absolument exquise, élaborée
par le grand nez François
Demachy. La saison s’annonce
envoûtante. #iampoison.
RENCONTRE COUSUE
DE FIL D’OR
Quand le pays du Soleil Levant et celui du soleil Couchant se
croisent, cela donne un instant de pure magie. C’est au restaurant
gastronomique japonais Iloli, que l’iconique Jyubei Sawaya, de
la maison Sawaya, maître artisan du Obi (ceinture) de kimono, a
présenté ses chefs d’œuvres. Des étoffes d’exception, un travail
de précision, des fils d’or tissant des pièces uniques. Des motifs
ancestraux sur une soierie qui suspend le temps. Le grand maître
nous évoque son Japon natal et ses mille splendeurs. Splendeurs
qu’il retrouve dans notre travail de caftans « Je trouve beaucoup
de similitudes entre nos deux artisanats. Tant dans les broderies
que dans l’esprit ancestral qui les habitent », nous confie-t-il près
d’un caftan signé Berrada ceint par un Obi, avant de nous montrer
une pièce d’une rare beauté brodée en fils de platine. Un mariage
inattendu qui pourtant se révèle comme évident, entre deux
univers que l’amour de l’artisanat réuni. « Créer le simple est le
travail le plus difficile », nous rappelle le maitre artisan.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
101
LA SELECTION
IMMOBILIÈRE
by
PRESTIGE MALAK
Racine - Casablanca
183 à 295 m2
Située sur la célèbre rue Ali Abderrazak au cœur du quartier Racine, l’un
des plus chics de Casablanca, Prestige Malak vous propose une large
sélection d’appartements d’exception avec des superficies allant de 183
à 295 m2. Ses finitions haut-de-gamme et la qualité de la construction
vous permettent de bénéficier d’un confort maximal au quotidien
dans votre futur appartement. Ce projet qui sera livré au cours du 3ème
trimestre est une signature de l’architecte de renom Chakib Jaïdi.
| Contact : 06 73 71 26 44
Retrouvez encore plus de projets sur votre magazine
illi
dans ma
vie
Ce mois-ci, on poursuit sur ses bonnes
résolutions. On se donne tous les moyes pour être
un bon manager, aussi juste que performante.
On apprend aussi à gérer ses émotion, et pour être
toujours au top, on s’offre une cure détox originale au
plus près de la nature. On s’inspire aussi de l’univers
de Frida Kaholo pour se créer un chez soi aussi
coloré qu’audacieux. Notre mois de mars se termine
sur une note culinaire venue d'Extrême-Orient.
On se fait plaisir, parce que mars, bien évidemment,
est entièrement nôtre !
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
103
PARENTS
?
Trop d’enfants
chez le psy SOUMIS À UNE PRESSION TROP FORTE, DE PLUS EN
PLUS EXIGEANTS ENVERS LEUR PROGÉNITURE, LES
PARENTS D’AUJOURD’HUI RÊVENT DE L’ENFANT PARFAIT.
AU MOINDRE COUAC, ILS SE PRÉCIPITENT CHEZ LE PSY.
PARFOIS À TORT.
PAR KHADIJA ALAOUI PHOTO : DR
104
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
C
onsulter un psy est devenu presque tendance pour les
adultes. Pour les enfants aussi, ce n’est plus un tabou.
On consulte pour tout et rien, pour le moindre trouble
du comportement ou tout ce qui nous semble, en tant
que parents hyper inquiets, sortir de la normalité. Un
enfant turbulent, hyperactif, surdoué, timide, réservé,
violent… toutes les raisons sont bonnes pour aller chercher
une aide extérieure. On n’hésite même plus à emmener son
enfant chez le psy en cas de mauvaises notes, de troubles du
sommeil et de tracas souvent minimes. « Les motifs de consultation sont divers. Il peut s’agir de difficultés scolaires, de
problèmes de sommeil, d’alimentation, d’énurésie, d’anxiété
excessive, de phobie, d’agressivité... », explique Kenza Kadiri
Jouahri, psychologue clinicienne. En fait, si la consultation
d’un spécialiste s’impose lorsqu’il s’agit de véritables souffrances ou de troubles du comportement handicapants, la
raison voudrait que les parents trouvent eux-mêmes des solutions aux difficultés de leurs enfants.
DES PARENTS INQUIETS,
DES ENFANTS QUI SOUFFRENT
Malheureusement, à l’heure actuelle, les parents n’hésitent
pas à remettre en question leurs méthodes éducatives et à
rechercher, à tout prix, l’enfant épanoui et heureux à 100 %.
Ils ont pourtant des ressources insoupçonnées pour venir en
aide à leur bout de chou, surtout s’ils se réfèrent à la théorie
du holding, chère au pédiatre et psychanalyste Donald Woods
Winnicott. Celle-ci est toute simple : les parents peuvent
aider l’enfant en le portant physiquement et psychiquement,
en l’entourant de leurs bras et en le soutenant. Mais cela
ne marche que s’ils ont résolu leurs difficultés. Ils peuvent
ainsi frapper à la porte du psy pour mettre des mots sur leurs
propres impressions concernant le mal-être de leur enfant
avant de l’y conduire, au cas où un suivi thérapeutique
s’impose. Mais attention, à trop vouloir résoudre seuls les problèmes de leur progéniture, les parents peuvent, d’une part,
aboutir à un échec et d’autre part, trop tarder à consulter et
contribuer ainsi à l’aggravation du problème de l’enfant. Mais
ne généralisons pas. Le mal-être supposé de ce dernier peut
ne pas en être, car il arrive que ce soit les parents qui souffrent
et projettent leur malaise sur leur descendance. Il arrive aussi
que l’enfant soit réellement dans le désarroi. Il pourra alors
s’agir d’un manque de repères éducatifs, d’une absence d’autorité, de problèmes relationnels avec les parents. Dans ce cas,
un simple accompagnement de ces derniers pourrait remettre
les choses dans l’ordre.
QUAND LA CONSULTATION S’IMPOSE
Plus concrètement, il faudra consulter « lorsqu’un enfant
montre un changement brutal et inexpliqué dans son comportement. Par ailleurs, il est important d’être attentif à des manifestations moins bruyantes telles que le retrait, l’isolement, le
repli sur soi, une difficulté à se concentrer à l’école ou encore
un état de mal-être ou d’angoisse qui dure, des difficultés à
la socialisation, des manies qui s’installent, etc. Certaines
manifestations somatiques sans cause organique, telles qu’un
eczéma persistant ou des douleurs abdominales répétées,
peuvent aussi constituer un motif de consultation. », rappelle
Kenza Kadiri Jouahri. Le rôle du psychologue s’avère également déterminant dans certains cas complexes exigeant une
prise en charge pluridisciplinaire. « Le recours au psychologue
est nécessaire car il va avoir un rôle de coordinateur et assurer
ainsi une meilleure cohérence dans le suivi de l’enfant », précise la psychologue. Aussi, si le psy est incontournable en cas
de réelles difficultés de l’enfant, la banalisation des consultations à tout-va devrait se faire à bon escient. Dès lors, et en
l’absence de toute pathologie lourde, l’écoute de son enfant
demeure la meilleure des thérapies.
Les signaux d’alerte
■ ENTRE 3 ET 6 ANS : l’entrée à l’école permet de
mettre à jour certaines difficultés de socialisation
de l’enfant. Si celui-ci fait montre d’une violence
extrême à l’égard de l’enseignant et de ses petits
camarades, s’il laisse à voir une grande inhibition
l’empêchant de prendre part aux activités de la
classe, il convient de s’en préoccuper.
■ AVANT 11 ANS : on commence à s’interroger si
l’enfant ne maîtrise pas certaines choses qu’il est
censé faire ou savoir à son âge. Cela concerne les retards scolaires importants ou encore des problèmes
d’énurésie.
■ À PARTIR DE 12 ANS : n’hésitez pas à consulter si
votre ado vit isolé et replié sur lui-même, s’enferme
dans sa chambre pour broyer du noir, sèche ses
cours, s’il a de mauvaises fréquentations, s’il se
préoccupe trop de son poids, développe un discours
sombre sur la vie et l’existence ou encore si on a
des doutes sur une éventuelle consommation de
substances illicites.
L’AVIS DE L’EXPERT
Kenza Kadiri Jouahri, psychologue clinicienne, vice-présidente du
Collectif des Psychologues Praticiens du Maroc*
Pensez-vous que les parents ont recours aux psys plus que de
raison ?
Je dirais plutôt qu’aujourd’hui, les parents ont plus de
facilité à consulter un psychologue pour leurs enfants.
C’est une démarche qui devient moins taboue et qui
semble de mieux en mieux assumée et c’est tant mieux.
Dans le doute, il vaut mieux consulter car on limite ainsi
le risque de passer à côté d’une réelle souffrance de l’enfant. Il faut se dire que, de toutes les façons, tout psychologue qui respecte les règles de la profession jugera de la
pertinence du suivi et dira clairement aux parents si leur
fils ou fille en a besoin ou pas. D’autre part, on constate
que les parents remettent plus facilement en question
leurs méthodes éducatives (peut être trop facilement
parfois). Ils demandent alors plus volontiers un accompagnement dans cette lourde tâche. On commencera
d’abord par les rassurer sur leurs compétences, pour les
guider ensuite si besoin.
* Le Collectif des Psychologues Praticien du Maroc a été créé
pour informer le grand public sur les spécificités du métier
de psychologue mais aussi et surtout pour promouvoir une
éthique et une bonne pratique de la profession à une époque
ou les dérives sont nombreuses.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
105
EGO
AVIS DE TEMPÊTE
ÉMOTIONNELLE…
tous à l’abri ?
COLÈRE, ABATTEMENT, DÉCEPTION, MALAISE…
ON A PARFOIS DU MAL À GÉRER NOS TROP-PLEIN
D’ÉMOTIONS. ENTRE IMPLOSION OU EXPLOSION,
GARE À L’EFFET COCOTTE MINUTE ! QUE FAIRE,
ALORS, QUAND ON SENT QUE LA PRESSION MONTE ?
VALÉRIE JOURNOIS - PHOTO : D.R.
106
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
«
Depuis 2 jours ça ne va pas, mais alors pas du tout. Le jour,
je me sens mal, avec une grosse boule dans le ventre et des
bouffées de chaleur ou des pleurs incontrôlables. La nuit
je ne dors pas, je ressasse les mêmes idées négatives. Je passe de
la colère à la déprime… Hier, j’ai piqué une crise, juste parce que
mon collègue a critiqué mon boulot. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive,
C’est grave, tu crois ? » C’est comme ça que tout peut commencer.
Tempête émotionnelle. Tsunami intérieur. On perd le contrôle
de ses émotions. Comment en arrivons-nous là ? La contrariété
vécue au boulot est-elle l’unique cause de l’ouragan? La cause
réelle est certainement liée à quelque chose de plus profond, de
plus ancré et de bien caché. Impossible à détecter. Tel un iceberg
: partie immergée et émergée…
On ne se comprend pas. Notre entourage non plus. Et pour
cause : se transformer en Cruella en deux secondes parce que
la lampe n’est pas posée là où il faut sur le meuble, s’effondrer,
en sanglots, parce qu’une telle se fiance, ou encore avaler le
maxi pot de Nutella, à la petite cuillère en 5 minutes chrono en
rentrant du boulot alors qu’on est miss macrobio… Pas facile à
comprendre pour les autres. D’ailleurs, souvent, face à ce genre
de crise émotionnelle, les proches pensent qu’on est fatiguée,
irritée, lassée, sur le nerfs, qu’un fusible a sauté... « Hbelti oulla
malek, tu es devenue folle ou quoi ? ». Se sentir d’un seul coup
dévastée, cassée comme une brindille, ça déboussole. Une
tempête émotionnelle, c’est très violent. On se fait du mal et on
peut en faire aux autres. Alors que faire, comment détourner la
tempête ?
OSONS PARLER DE NOS ANGOISSES
Il est certain que s’isoler avec ce poids sur le cœur et sur le
corps, c’est risquer l’implosion. Il est difficile d’extérioriser
cette tempête dans un univers paradoxalement mutique, où
on discute sans jamais laisser transparaitre ses tracas. Elevée à
ne pas trop s’épancher, on doit se montrer parfaite. En toutes
circonstances. Alors on sourit, on sauve les apparences, car
« koulchi labass »… Mais la bombe à retardement a démarré
son countdown. Car garder les choses en soi, ça nous remplit
d’émotions négatives qui explosent généralement tout à coup.
C’est le fameux effet cocotte-minute. Ça finit en grosse colère,
crise d’angoisse ou burn-out. Alors, oui, osons parler de nos
angoisses, parce que se sentir paumée, ce n’est pas Hchouma. Le
jour où Salma l’a compris, elle s’est déjà sentie mieux :
« Franchement, je n’allais pas bien, je me repliais sur moi-même
pour éviter les questions, car je ne savais pas trop quoi répondre.
Ça n’allait pas. Voilà. Et puis ma sœur a débarqué un jour chez
moi avec des pâtisseries, et en buvant le thé, je lui ai parlé, c’est
venu tout seul. Cela m’a libérée d’un énorme poids. Depuis, je n’ai
presque plus cette grosse boule dans le ventre qui m’oppressait ».
Pourtant, en parler aux proches, à la famille, à la matriarche, aux
sœurs, c’est mettre le doigt dans un engrenage complexe. Toute
la famille se mobilise, envahit l’espace vital. On avait besoin
d’air… c’est l’effet contraire : on ne respire plus ! Et là, bienvenue
à Tchernobyl !
CONNAIS-TOI TOI MÊME
Parallèlement, les hommes - conjoints, maris, lovers - ont la
fâcheuse tendance à prendre le large. Ils ne comprennent rien
et sont lassés de répéter en boucle : « Malki ?...Oua Malki daba?
Bon sang mais qu’est ce que tu as ? ». Pas de réponse, car difficile
de mettre des mots sur ce qu’on ne comprend pas soi-même. Ils
filent au café retrouver leurs potes, moins « prise-de-tête ».
Reste alors les copines. Mais comment une bonne copine,
peut-elle réagir face au mutisme, aux pleurs, aux cris ? « Bedli
saâ bwahdakhra, allez, vas prendre l’air, ça ira mieux … Ça
passera, ne t’inquiète pas… C’et partout pareil, tu sais ! », sont
les réponses automatiques après le bip explosif. Scoop : La
solution, elle est en nous. Il faut remonter à la source du
problème. «Je prends super mal les critiques. Je me sens jugée,
comme au tribunal. Je ne m’en rendais pas compte et puis, un
jour j’ai piqué une grosse colère au bureau. Je suis partie en
claquant la porte au nez de mon boss. Evidemment, j’ai perdu
mon job. Mais j’ai enfin réalisé que j’avais un problème, que
je devais contrôler mes émotions. J’ai fini par comprendre
que je manquais de confiance en moi, que mes parents ne
m’avaient jamais valorisée, que je perdais mes moyens si on me
critiquait : je me sentais déjà tellement nulle toute seule que je
ne supportais pas qu’on puisse en rajouter une couche », confie
Fatim-Zahra.
Nos émotions nous révèlent qu’un de nos besoins n’est pas
assouvi. Et nos réactions, de quels besoins il s’agit. Il faut,
donc, déchiffrer le message. Des exemples ?
Réaction par la fuite : «écoute, non, ce soir, euh, je ne suis pas
libre, demain non plus…». Dire que vous n’êtes pas libre à un
mec qui vous drague, alors qu’il vous plaît et que vous crevez
d’envie de dire oui, c’est avoir peur de s’engager, de perdre
sa liberté. Par le repli sur soi : « non, franchement ce dossier,
prends-le, je ne suis pas capable de le gérer ». Ça sent la peur de
l’échec, à plein nez ! Et si vous tentiez le coup ? Vous pourriez
vous épater. Les exemples sont pléthores. Les vécus le sont
tout autant. « Notre crocodile » comme le définit le médecin
homéopathe et psychologue, Catherine Aimelet-Périssol,
dans son livre « Comment apprivoiser son crocodile », fait
cette partie de notre cerveau qui nous dicte nos émotions et
qui a un réel besoin d’être apaisé.
Pour affronter la tempête et sortir vite d’une crise
émotionnelle, de ces orages que la vie nous envoie de temps
à autre, il suffit parfois de peu de choses. Les grecs disaient
« connais-toi toi-même ». En 2016, c'est toujours vrai.
PETITS CONSEILS
ENTRE AMIES
On assume : pas question de faire l’autruche ! Ça va
mal, on se l’avoue et on l’avoue. Pas de « Non, non tout va
bien ». Pas question non plus de baisser les bras, façon
« Je ne m’en sortirai jamais » ou de s’autoflageller (« T’es
vraiment trop faible ») ou encore de minimiser (« Bah, ce
n’est pas si grave que ça »).
On s’apaise, et on lâche prise… Ok, c’est un peu le sujet à
la mode en ce moment, mais essayer la méditation, c’est
l’adopter. Vous verrez !
On se raccroche à des choses qui rassurent, on se projette
dans un lieu sécurisant, on regarde des photos et on se
reconnecte physiquement, en s’étirant par exemple. Il
s’agit de trouver les outils qui font place au positif et ouvrir
une porte vers la sortie de crise. Et ça marche !
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
107
HKAYTI HKAYA
MES ENFANTS
AUTISTES,
mon
combat
TOUT LE MONDE
CONNAÎT MON
HISTOIRE. VOUS TOUS,
À UN MOMENT OU
À UN AUTRE, VOUS
M’AVEZ ENTENDUE EN
PARLER, LA RACONTER,
MÊME SI CERTAINS,
SURTOUT LES PLUS
« CONCERNÉS » FONT
SEMBLANT DE NE PAS
LA CONNAÎTRE.
PAR KHOULOUD KEBBALI SAJID - PHOTO : 123 RF
108
J
e m’appelle Sofia. Je suis maman de Reda et d’Anas, 20 ans, autistes.
Mes deux garçons sont mon univers, ma fierté et mon combat. Ils se
battent eux aussi, à leur manière, avec leurs propres mots et leurs
propres moyens. Je les observe grandir dans un environnement
hostile, indifférent aux personnes « différentes ». Car mes deux
garçons, désormais jeunes hommes de 20 ans, ne font pas partie de
« la masse »… Mes deux anges sont autistes, éloignés du monde tel que
nous, nous pouvons le percevoir.
REDA ET ANAS, MES ANGES
Reda a le regard qui vous traverse sans rencontrer vos yeux, vit sans vous
donner le droit de comprendre. Il peut souffrir en souriant et s’amuser
en gémissant. Son visage n’exprime pas ses sentiments. Reda vit des
angoisses insurmontables. Il vous les fait partager en se mutilant, en
cassant, en agressant... Mon fils ne vous imite pas, car il ne peut imaginer.
Il ne se fait pas d’amis, mais il est si attachant. Il peut ne jamais parler et
s’il mime, il continue à mal vous comprendre et à communiquer, si peu.
Reda peut se balancer, se cogner ou tourner des heures et des heures, se
réfugier dans des rituels qui se répètent et se compliquent sans cesse.
Reda peut passer sa vie à manipuler le même bout de ficelle, le même
chiffon. Il reste dans son monde et n’ouvre la porte que quelques instants,
à ceux auxquels il accorde une confiance totale…
Mon fils Anas, autiste du syndrome d’Asperger, m’a appris une chose
essentielle : celle d’écouter, de l’écouter. Il faut dire qu’il y a un peu plus de
dix ans maintenant, lorsqu’il n’était encore qu’un jeune enfant, ce n’est pas
lui qu’on m’invitait à écouter, mais plutôt tous les autres, plus grands, plus
solennels, plus savants, dont je n’oublierai jamais ni le nom, ni le visage, ni
les mots. Des mots vides de sens. Anas m’a appris une chose essentielle :
celle de mettre du sens sur ce que les autres prétendaient à tort, être du
non-sens. C’est en écoutant mon fils que j’ai appris. J’ai écouté son regard,
ses gestes, aussi bizarres semblaient-ils. J’ai écouté ses tournoiements
incessants, sa manière de ranger, encore et encore et tout le temps.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
“
Je continue à me
battre pour que mes
enfants autistes
puissent avoir un
”
quotidien normal.
mon cas, c’est uniquement pour vous montrer que parfois, ça
peut marcher car pour moi, ça a marché !
UNE CAUSE NATIONALE
N'importe quoi. Ranger n’importe quoi. J’ai écouté son cœur. Et
un jour, j’ai pu écouter des mots pleins de sens. C’est en écoutant
son regard, ses gestes, ses tournoiements, ses rangements, et
peut-être aussi ses mots que j’ai appris. Pour apprendre, il faut
se taire et écouter. Je me suis battue et je continue à me battre
pour que Reda et Anas aient un quotidien « normal », qu’ils
puissent évoluer dans un environnement sain. Les choses
ressemblent un peu au quotidien que j’ai imaginé pour eux,
mais ce combat n’est pas fini.
Pour tout vous dire, j’ai fait le deuil de l’enfant parfait. Je suis
dans l’acceptation car je suis d’un genre optimiste. J’ai la rage
d’avoir perdu du temps mais Dieu en a voulu ainsi. À présent,
je veux rendre mes enfants autonomes, et leur donner la
possibilité de vivre et je ne veux pas avoir de regrets. Les enfants
autistes ont des choses à nous dire. Ils nous font grandir, nous
les parents, et nous enchantent par leurs trouvailles singulières.
Avec mes enfants, nous ne craignons jamais de nous répéter, ils
oublient tout. Avec eux, jamais de lassitude, ni d’habitude, ni
d’ennui. Rien ne se démode, tout est nouveau.
S’EN SORTIR, C’EST POSSIBLE
J’ai mis du temps à partager mes secrets, parce qu’il m’était
difficile de retourner dans les moments lourds de ma vie. Je me
demande comment il m’a été possible de traverser finalement
sans encombre les situations précaires et d’en arriver au résultat
d’aujourd’hui. Mes fils vont bien (pas comme je veux, mais
hamdoullah…).
Il faut beaucoup de patience et de persévérance pour arriver
à déjouer les problèmes administratifs, naviguer entre les
interlocuteurs plus ou moins ouverts, déceler la moindre
velléité de bonne volonté chez les professionnels. Si je parle de
L’autisme est reconnu, au niveau international, comme une
pathologie neurologique d’origine génétique qui constitue un
handicap cognitif sévère. Mais la prise en charge dans notre
pays est actuellement très insuffisante, et les parents vivent un
véritable calvaire du fait de l’absence de structures adaptées à
la prise en charge scolaire, éducative, sociale et thérapeutique
de leurs enfants.
Il faut savoir que les meilleurs résultats sont obtenus
lorsque l’enfant bénéficie d’une prise en charge éducative
et comportementale dès ses 2 ans. C'est le cas aussi pour
les enfants qui présentent un autisme moyen à léger qui
pourraient bénéficier d’une scolarisation, comme les enfants
non-autistes. Aujourd’hui, je me bats pour que l’autisme soit
enfin reconnu conformément aux critères de l’O.M.S. Il est
temps de faire de cette cause, une cause nationale, et que
2016 soit l’année de la lutte active contre l’autisme avec la
mobilisation du ministère de la santé, de la solidarité et de
l’éducation nationale, ainsi que la sensibilisation de la société
civile. Mais il est indispensable d’effectuer des formations
pour l’ensemble des spécialistes de l’équipe pluridisciplinaire
(psychologues, orthophonistes, pédiatres, éducateurs,
psychomotriciens, ergothérapeutes…). Il est hors de question
que nos responsables laissent les personnes autistes et leurs
proches dans cette situation intolérable. Il faudrait qu’il y ait
des budgets permettant une prise en charge adaptée pour les
personnes atteintes d’autisme, car un autiste qu’on n’éduque
pas, qu’on ne stimule pas, régresse et devient violent. Refuser
les soins ou l’éducation aux autistes est une maltraitance. Cela
équivaut à refuser l’insuline à un diabétique.
LE COMBAT CONTINUE
Mon combat pour la reconnaissance de l’autisme se poursuit.
La journée que nous organisons le 2 avril 2016 aura pour
but de mettre en lumière les difficultés rencontrées par les
parents pour faire reconnaitre ce handicap, souvent méconnu
tant de la part des autres que de la part des psychiatres,
pédopsychiatres, psychologues et médecins. Que cette journée puisse mobiliser les pouvoirs publics et
faire en sorte qu’il soit plus facile d’établir des diagnostics, de
bénéficier d’aides et de structures éducatives conséquentes
et que la recherche puisse se focaliser sur les traitements,
notamment dans le domaine des neurosciences. Mon
expérience en tant que maman de 2 enfants autistes pourrait
bénéficier à d’autres. Que cette journée soit donc l’occasion
pour tous, de comprendre ce qu’est l’autisme et de trouver des
solutions pour accueillir, former, insérer ces enfants qui ne
demandent intérieurement qu’à rejoindre les autres mais qui
ne savent pas comment communiquer avec eux.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
109
TRAVAILLER
UN BON
MANAGER
en
10 étapes
POUR CRITIQUER MR
BIG BOSS, NOUS SOMMES
TOUTES DES CHAMPIONNES,
MAIS QUAND TOUT À COUP
« LE CHEF », C'EST NOUS, ON
SE SENT UN PEU PERDUE…
SUIVEZ NOS CONSEILS ET
VOUS POURREZ ENDOSSER
CE RÔLE COMME UNE PRO !
PAR VALÉRIE JOURNOIS - PHOTO : 123RF
1
Etre positif Arriver le matin avec une triste mine, soupirer en réunion
ou avoir trop souvent l’humeur d’un bouledogue ne va pas
encourager vos collaborateurs à venir vous parler pour expliquer
leurs problèmes ou partager une idée. Faites le tour des bureaux,
dites bonjour, placez un compliment, souriez ! Le sourire appelle
le sourire, et la joie de vivre, en l’occurrence... au bureau !
2
Ecouter Votre porte doit être ouverte et vous vous devez d’être disponible,
à l’écoute de vos collaborateurs. Parce que c’est en les écoutant
que vous pourrez les aider à avancer sur leurs dossiers et que s’ils
sont bloqués, vous l'êtes aussi ! Mais aussi parce qu’écouter vous
permettra d’apprendre. Les étapes dans leur raisonnement, les
problèmes rencontrés peuvent être une source d’inspiration et
vous aider à mettre en place des processus plus efficaces.
110
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
3
Guider Vous êtes la Boss. C’est vous qui savez où
vous devez aller, quels sont les enjeux,
les perspectives. Vous êtes la visionnaire,
celle qui voit deux ou cinq ans plus loin.
Vos collaborateurs sont votre équipage,
comme sur un navire avec le capitaine
et ses matelots. Ils vous suivent, vous
obéissent. Ils ne peuvent pas sentir de
flottement ou d’indécision, sinon le doute
s’installe en eux aussi et avec le doute
l’inefficacité, voire le naufrage !
4
Déléguer L’une des erreurs classiques de
management est l’incapacité à déléguer.
On ne peut pas tout faire, tout seul. A agir
pour les autres, vous risquez de crouler
sous une charge énorme de travail, de
perdre votre temps et de frustrer vos
collaborateurs. Ils pourraient en effet
légitimement ressentir un manque de
confiance en eux. Laissez-les avancer,
intervenez si vous sentez qu’ils s’égarent
ou n’avancent pas. Mais ne faites pas
à leur place. Si on vous a doté d’une
équipe, c’est que certaines tâches doivent
être accomplies par les personnes qui
la composent, pour vous permettre de
travailler à autre chose. De la stratégie
par exemple. Du développement. Du
management…
5
Organiser Pour que chacun se sente bien dans
l’équipe, il faut que les tâches soient
claires. Les objectifs et les délais aussi.
Vous êtes responsable de l’organisation
du travail de tous. Du fait que chacun
sache ce qu’il a à faire, pour quand, et
comment. Il est fondamental pour le
bien-être de tous et pour l’efficacité de
votre équipe que chacun sache que son
travail est utile et que les rôles sont bien
définis. Vous y gagnerez du temps, de
l’énergie et un travail bien fait !
6
Informer En tant que manager, vous disposez
d’informations que votre équipe ne
connaît pas. Notamment les informations
sur l’entreprise, les enjeux stratégiques,
les projets phares, les bons ou les
mauvais résultats, les besoins de
restructuration, les départs volontaires,
etc. N’attendez pas que les bruits de
couloir ou les « radio pause café » fassent
le travail à votre place. Ce n’est pas la
tâche la plus aisée, surtout lorsque les
nouvelles ne sont pas bonnes et qu’elles
vont générer stress ou démotivation.
Mais vous désamorcerez les bombes
en en parlant ouvertement. Soyez
courageuse !
7
Encourager Sachez reconnaître les efforts
accomplis et les résultats obtenus. La
reconnaissance est un des paramètres
les plus importants du mécanisme
satisfaction / motivation au travail. Un
compliment, une bonne appréciation,
une prime… En fonction des moyens
et des outils dont vous disposez, sachez
encourager et féliciter. Pensez à ce que
vous ressentez lorsque vous entendez un
compliment, lorsque vous encaissez le
chèque de votre prime exceptionnelle à
l’annonce d’une promotion en interne….
Vous le savez : Joie et gratitude entrainent
la motivation.
8
Challenger Votre équipe, comme vous, doit pouvoir
progresser. Il est impératif que vous
sachiez la mettre au défi de faire mieux
et de se dépasser. Les membres de
votre équipe seront gagnants : fiers
d’eux, forts de votre reconnaissance
et éventuellement aussi de nouvelles
compétences. Vous y serez gagnante
vous aussi, car sortir de la routine, se
mettre en situation de risque est un
formidable booster. Pour ceux qui savent
le gérer. Ayez en tête les limites de
chacun pour bien doser le challenge en
fonction de leurs capacités.
9
Fédérer Vous êtes le coach. Et si vous regardez
bien les exemples autour de vous, pour
continuer avec cette image sportive, vous
constaterez qu'une équipe victorieuse
se doit d’être soudée. Partager la même
ambition et avancer dans la même
direction.
En tant que chef d’équipe, vous
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
seule pouvez donner cette cohésion,
créer ce lien vital. Faites en sorte que
vos collaborateurs se découvrent,
apprennent à se connaître, autrement
que par la tâche qu’ils accomplissent.
Organisez des déjeuners d’équipe. Fêtez
les anniversaires. Autorisez la touche
personnelle sur le bureau. Vous y
gagnerez au minimum une atmosphère
de travail agréable et certainement un
dynamisme renforcé.
10
Respecter
N’oubliez jamais que vous avez devant
vous des hommes et des femmes, avec
leurs compétences, leur potentiel, tout ce
qui, techniquement, les rend légitimes
dans votre équipe. Mais ils ont aussi
leur fragilité et leur sensibilité. Et tous
avec un équilibre de forces et faiblesses
différent. Vous ne pouvez pas gérer tous
vos collaborateurs comme des automates,
et vous ne pouvez pas vous adresser à
eux de la même façon. Respectez leur
personnalité. Respectez-les en tant
qu’êtres humains et adressez-vous à eux
toujours comme vous souhaiteriez que
l’on s’adresse à vous. Car ils ne sont ni des
numéros, ni des esclaves !
Les faux pas à éviter
■ Hurler comme un hystérique
pour se faire entendre. Dans la
rhétorique, plus on crie et plus on
camoufle son incompétence. Ok ?
■ Se faire haïr, n’est pas synonyme
de se faire respecter. Bien au
contraire, un collaborateur qui vous
hait, ne ratera pas une occasion de
vous faire du mal.
■ Diviser pour mieux régner.
N’était-ce pas la devise d’Attila, roi
des huns ? La même fin tragicostupide vous attend.
■ La reconnaissance n’est pas
optionnelle. Elle est indispensable
pour motiver son équipe. On se
replonge dans son enfance, et l’on
se remémore sa douce maman
nous apprenant la politesse avec ce
simple mot : « MERCI ».
■ Le harcèlement sexuel est puni
par la loi. Le harcèlement moral- au
Maroc- est puni par le karma.
■ Dénigrer pour paraître à la
hauteur est l’arme des faiblards. Un
peu de courage, que diable !
■ On n’ordonne pas, on demande, et
de manière courtoise. L’esclavage
est aboli !
111
PARTIE DE PLAISIR
ADDICTION
Sexe hors contrôle
QUAND L’ACTE SEXUEL NE PROCURE PLUS DE
PLAISIR, DEVIENT UN BESOIN INCONTRÔLABLE ET
UNE OBSESSION, C’EST LA DÉPENDANCE SEXUELLE,
UNE PATHOLOGIE QUI PLONGE LE SEX ADDICT
DANS UNE GRANDE SOUFFRANCE.
PAR KHADIJA ALAOUI - PHOTO :D.R.
A
ccros ou drogués au sexe, obsédés sexuels. sex-addicts,..
Tous ces termes désignent, en fait, une même pathologie : l’addiction sexuelle. Cette maladie, jadis taboue, est
évoquée lorsqu’un individu présente certains signes de
dépendance sexuelle (partenaires multiples, masturbation compulsive, fréquence excessive et croissante des
rapports sexuels, expériences sexuelles variées, dépendance à
la pornographie, etc.) contre lesquels il n’a aucun contrôle. Le
sexe devient omniprésent pour cet addict particulier qui déploie
toute son énergie pour satisfaire ses impulsions au péril de sa
vie personnelle, affective, psychique, sociale et professionnelle.
112
Paradoxalement, cet excès de sexe ne procure ni plaisir ni
extase, mais plutôt de la souffrance.
En fait, l’addict sexuel ne maîtrise pas sa sexualité. Constamment à la recherche du « shoot » libérateur, celui-là même qui
l’aidera à calmer ses angoisses et ses tensions, l’addict sexuel
s’engouffre dans un véritable cercle vicieux. Son appétit est
constamment en éveil, aussi vorace que boulimique. Mais rien
n’arrive à le calmer, sauf cette quête insatiable de jouissances
multiples. A cet égard, l’addiction sexuelle est assimilée à un
trouble mental, au même titre que certaines dépendances
pathologiques.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
BESOINS IRRÉPRESSIBLES
L’aliénation au sexe, phénomène dont on parle depuis les
années 70 aux Etats-Unis et plus récemment en Europe et
dans le monde, trouverait ses origines dans l’histoire personnelle de l’individu, dans certains épisodes traumatisants
en lien avec le sexe pendant l’enfance ou l’adolescence. Mais
pas seulement. Souvent, les sex-addicts sont de grands
anxieux et des angoissés qui cherchent, à travers leurs compulsions, à combler un vide, à combattre une dépression, à
se décharger d’une trop forte tension intérieure ou encore à
compenser un stress excessif. Un cycle de quatre phases installe l’addiction sexuelle. D’abord, la phase obsessionnelle
au cours de laquelle l’individu ne pense qu’à « ça », ensuite
la ritualisation, une phase connue pour des actes routiniers,
préludes à l’acte en lui-même. Le troisième stade est celui
du comportement sexuel compulsif. Enfin, la phase dite
de désespoir au cours de laquelle l’addict sexuel ressent du
remord et de la culpabilité face à son comportement. Dans
les faits, l’addiction sexuelle se traduit par un besoin irrépressible et incontrôlable de passer à l’acte, sans en mesurer
les conséquences, parfois dramatiques, sur sa vie conjugale,
familiale, sociale ou professionnelle
LES FEMMES AUSSI
L’addiction sexuelle se conjugue souvent au masculin, mais
les femmes ne sont pas épargnées. « J’ai déjà reçu au sein
de mon cabinet des femmes addictes au sexe. Elles souffrent
énormément car elles n’arrivent pas à se contrôler et mettent
en danger leur santé et leur équilibre émotionnel », confirme
le Dr Amal Chabach, car au poids de l’addiction sexuelle
se greffe le poids des normes sociales. En effet, une femme
portée sur la chose, quelque soit la société à laquelle elle
appartient, est jugée facile et amorale. Avouer une sexualité débridée pour une femme demeure taboue, tandis que
l’hypersexualité masculine est toujours signe de virilité.
Et quand l’homme est qualifié de Don Juan, la femme est,
pour sa part, taxée de nymphomane. Autrement dit, de
malade ou pire encore de vicieuse et dépravée. « Souvent, les
femmes addictes au sexe ont subi des abus sexuels pendant
leur enfance… », rappelle la sexologue. Synonyme d’un mal
être profond, l’addiction sexuelle des femmes se révèle à
l’occasion de moments difficiles dans la vie, et s’exacerbe
face à une faible estime de soi, un manque d’amour ou un
vide. Le recours à la masturbation compulsive et répétitive
permettrait alors à la femme d’assouvir son besoin, sans
pour autant parvenir la jouissance…
Se soigner demeure alors l’ultime recours pour retrouver
une vie normale. Mais, « la conduite thérapeutique est spécifique pour chaque patient car elle est liée majoritairement à
l’origine de cette addiction sexuelle », souligne le Dr Chabach.
Thérapies comportementale, cognitive ou de couple, selon
les situations, sont alors prescrites, souvent accompagnées
d’une médication à base d’antidépresseurs. La guérison est
toutefois possible, mais la personne demeure fragilisée…
“
Se soigner demeure
l'ultime recours pour
retrouver une vie
”
normale.
MIKE JAGGER
Connu pour ses excès en tout genre, Mick Jagger est
également célèbre pour son gros appétit sexuel. On lui
compte une aventure par soir. Au total, la star du rock
aurait eu 4000 conquêtes. Parmi ses amantes les plus
célèbres, on compte Carla Bruni, Angelina Jolie, Uma
Thurman, Amy Winehouse, Brian Jones..
TIGER WOODS
L’image lisse de Tiger Woods, considéré comme le
meilleur golfeur de tous les temps, a été écornée après
la découverte de ses infidélités conjugales. Son addiction au sexe, révélée au grand jour en 2010, avait sonné
le glas de son couple, le retrait de ses principaux sponsors et l’a délesté de plusieurs millions de dollars. En 6
ans de mariage avec le mannequin suédois Elin Nordregen, Woods aurait eu 18 maîtresses, dont notamment
Rachel Uchitel, Kalika Moquin et Jaimee Grubbs.
CHARLIE SHEEN
L’acteur américain qui se vante d’avoir honoré plus de
5000 maîtresses, continue à défrayer la chronique par
ses frasques et ses aventures avec des actrices pornos,
comme Ginger Lynn, Heather Hunter, Capri Anderson
ou Bree Olson.
LINDSAY LOHAN
La lolita trash est une adepte de tous les excès. En 2007,
Riley Giles, un ex-petit ami vend la mèche : Lindsay
Lohan aurait remplacé sa dépendance à la drogue par
la dépendance au sexe. Lindsay nuance ces révélations : elle aime plutôt multiplier les relations.
L’AVIS DE L’EXPERT Dr Amal Chabach, sexologue
« Les addicts sexuels sont
contrôlés par le sexe, ils ne
choisissent pas forcément leurs
partenaires et beaucoup d’entre
eux ne ressentent même pas de
plaisir. Ils le font pour diminuer
une tension interne, une
grande anxiété ou une angoisse
destructrice. Cela engendre un déséquilibre total
dans la vie de celui qui en souffre. La personne
n’arrive pas à se concentrer sur son travail, car ses
pensées sont envahies par le sexe et elle n’arrive pas
à construire une relation à deux basée sur l’amour
et la confiance mutuelle… »
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
113
DÉCO
Palette de photos choisies par Itaf
Benjelloun : le monde de Frida Kahlo, celui
de sa casa azul à Mexico.
114
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Frida : un regard
en couleur
DE PASSION ET DE LIBERTÉ, FRIDA COMPOSAIT SON
UNIVERS. SES PEINTURES, SON INTÉRIEUR ET MÊME
SA VIE SE PROJETAIENT LES UNS DANS LES AUTRES
COMME L’ÉCHO DE SON FABULEUX CHAOS. SUIVONS
SON EXEMPLE AVEC LES MOTS D’ORDRE : COULEUR,
COHÉRENCE ET SURTOUT LIBERTE
PAR ITAF BENJELLOUN - PAGES COORDONNÉES PAR DANIA MAIMOUNI - PHOTO : D.R.
E
n metteur en scène de votre intérieur, décidez de la tendance, des couleurs, des styles
qui vous transcendent, et dont le mélange
est permis. Il suffit de garder en tête deux
concepts importants : cohérence et harmonie. Les choix ne doivent refléter que votre
personnalité et votre mode de vie, car c’est de
votre intérieur qu’il s’agit. Ainsi, pour votre salon,
optez pour un sofa qui symbolise la détente et
le bien-être. Cela passe par sa taille, sa forme, la
matière qui le recouvre ainsi que sa couleur. Vos
meubles, utiles et décoratifs à la fois, doivent s’intégrer dans votre univers comme les pièces d’un
puzzle. Coups de cœurs chinés, achats impulsifs
ou héritage sentimental, ces objets racontent
votre histoire et font la singularité de votre intérieur. Entourez-vous de pièces que vous aimez et
qui continuent à vous surprendre à chaque fois
que vous les regardez. Touche infaillible pour
apporter douceur, chaleur et une âme à votre petit
monde : les fleurs ou encore les chefs-d’œuvre de
votre progéniture, que vous pouvez disposez fièrement en objets de décoration. Rappelez-vous que
tous les enfants sont des artistes innés. Si tous vos
choix sont assumés, ils ne peuvent qu’être cohérents car ils seront votre propre reflet. L’esthétique
est une quête d’ équilibre.
Conseils : Si vous optez pour des tons clairs pour
les murs, il vous est possible d’introduire une
couleur vive en petite proportion dans les objets
et éléments décoratifs, pour égayer votre atmos-
phère et mettre en valeur les volumes. Le blanc,
sur les murs, rend mieux dans de grands espaces
que dans les petites pièces, surtout celles qui
disposent de peu de lumière naturelle. Avec des
couleurs vives sur les murs, vous pourrez en oser
d’autres pour vos tapisseries ou objets tant que
vous les mariez correctement, ou alors optez pour
des tons pastel pour ces derniers, le mélange des
deux est souvent heureux. Choisissez des tissus
dont les textures apportent plus de matière à votre
intérieur (velours, toiles, etc.). Pour vos encadrements, préférez des matériaux comme le bois ou
le métal brut. Cela donnera plus de caractère à vos
photos ou dessins. Enfin, utilisez les miroirs pour
donner de la profondeur aux espaces.
Portrait de Frida Kahlo.
Bio express
Itaf Benjelloun est une artiste
marocaine originaire de Ksar el
Kébir. Sculpteure, designer et
architecte d’intérieur, elle vit à
Tanger. C’est là qu’elle a réalisé
divers travaux d’aménagement
d’intérieurs, de restauration et
de décoration, ainsi que dans
d’autres villes du Maroc. Elle a réalisé également plusieurs décors de
cinéma et de théâtre. illi magazine - numéro 48 - mars 2016
115
DÉCO
Armoire Altdeutsche peinte
à la main : www.madeindesign.com
Miroir Gio Ponti chez Fenêtre sur Cour.
Bougie Fornasseti
chez Fenêtre sur Cour.
Vase
399 DHS à shopper chez Zara home.
Coussin 299-359 DHS à shopper
chez Zara home.
Boite en bois peint
Zara Home
399 MAD.
116
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
Canapé STOCKHOLM 3 places :
17495 dh IKEA
Fauteuil Lady Marco
chez Fenêtre sur Cour.
Lampe céramique
499 dh, Zara Home.
Cadre 249 dh, Zara home
PIP HOME serviteur 3 étages
Fenêtre sur Cour.
Nappe Inbiudande : 299 dh
IKEA.
Coussins : 199 dh l'unité IKEA.
illi magazine - numéro 48- mars 2016
117
J'AI TESTÉ
laquicure
éveille les sens
D.tox With Love,
FINIS LES RESTOS, LES APÉROS ET LES HARIBOS ! MARIEZ
L’INTUITION À LA CONSCIENCE, SAUPOUDREZ LE TOUT
D’AMOUR ET D’ALIMENTS BIOLOGIQUEMENT FRAIS ET
PUIS SAVOUREZ … À VOUS LES DÉLICES DE LA HAPPY
DÉTOX ET DE LA CRUSINE GOURMET.
PAR SELMA ZEID - PHOTOS : MEHDI DREYEF.
U
ne expérience hors du commun. C’est ce que l’équipe
D.tox With Love nous a fait découvrir pour la deuxième
fois en moins d’une année. Après l’énergie de « l’ermitage
d’Akchour », un lieu en totale osmose avec la féerie de la
nature, la dernière pause cocooning a eu lieu à quelques
kilomètres de la plus grande forêt de cèdres du Maroc, loin,
très loin du bruit de la ville. Sabine Chaloupy et sa partenaire
et associée Selwa Benabdallah ont planté le décor de leur
concept au sein du Palais des Cerisiers à Azrou. Elles ont aussi
pensé à tout, de la masseuse au coach de pilates et de yoga, en
passant par la chef Raw Gourmet sans oublier tout le matériel
indispensable pour une nourriture saine… En somme, tout ce
qu’il faut pour faire le bonheur d’un peu plus de 20 participants
de tous âges et de différentes cultures.
UNE MATINÉE PAS COMME LES AUTRES !
Arrivée la veille du début de la cure, j’en profite pour me reposer.
Le lendemain, réveil aux aurores, je respire à pleins poumons
l’air frais. La journée, qui promet d’être riche, démarre avec
une infusion détox à base de citron et de gingembre, suivie
d’une séance de méditation guidée pour mieux assimiler la
réconciliation avec mon propre être. Un moment de silence et
d’écoute de soi qui me convient à merveille. D’ailleurs, le silence
a toujours été important pour mon accomplissement personnel.
À priori, cette cure est faite pour moi. Après avoir médité et
prié, je me lève sans dire un mot, évitant regards et sourires de
toutes ces personnes assoiffées de paroles… On nous sert tout
de suite après un green-shot énergisant, fort en goût, en vertu
et en composants, idéal pour puiser l’énergie nécessaire pour la
séance de yoga-détox. Ces exercices aident à respirer
profondément grâce à différentes postures du yoga. Sous
l’ombre d’un arbre, les yeux fermés, laissant les fins rayons du
soleil du mois de février caresser ma peau, j’inspire et j’expire.
Les exercices sont en harmonie avec cette sensation bizarre
que ressent mon corps, ils stimulent le métabolisme, aident
à l’action d’élimination et fluidifient le nettoyage du système
digestif. La séance terminée, un smoothie gourmand aux mille
et une saveurs m’attend dans le lobby à la déco authentique du
Palais Des Cerisiers.
118
L’ESSENCE DE L’EXISTENCE
Le programme de mon expérience D.tox With Love se poursuit.
Délaissant une séance de hammam ou de massage pour laquelle
de nombreux participants avaient opté, j’ai préféré avoir un
entretien avec Sabine, la créatrice du concept. C’est en alliant une
alimentation vegan et crue à des activités holistiques que Sabine a
pu relever son défi : prouver que l’essence de l’existence se trouve
dans notre réflexe à la guérison et se nourrit de notre force vitale.
Mon échange fructueux avec Sabine m’a donné une sensation de
faim. A peine ressentie, la « Pumpkin Fun Soup » nous est servie,
onctueuse, savoureuse et surtout crue, mais assez chaude pour me
réchauffer. Mais quel est le secret de ce délice ? Sabine m’explique
que la crusine (cuisine à base d’aliments crus, frais et 100% bio,
réchauffés à 40°, température idéale pour garder les enzymes crus)
est un mélange de saveurs et de textures mixés au blender comme
pour les soupes. La crusine-intuitive « soul-food » est la spécialité
du chef écossais Raw Gourmet Aisha Redpath Treppo qui collabore
exclusivement avec D.tox With Love. Aisha met tout son cœur, son
amour, la pureté de son âme et la spiritualité de ses prières dans des
plats intuitivement élaborés avec grâce et finesse. Elle donne aussi le
meilleur d’elle-même pour le service de l’autre en contribuant à son
bien-être physique, moral et spirituel. Chaque recette est différente
et particulièrement savoureuse. C’est le cas de la « Red Blush
Beetroot Soup », de la « Magic Garden Soup » ou encore de la « Sexy
Curried Avocado Soup ». L’heure est au plaisir crulinaire.
À VOS TABLIERS
Tout au long du séjour détox, des ateliers jus et soupes sont
organisés (recettes à découvrir sur notre illionweb.com), permettant
une initiation à l’usage des extracteurs de jus, blenders et des superaliments (baies de goji, lucuma, baies d’acaï, mûres blanches, maca,
baobab, graines de chia, cacao cru, sucre de coco, klamath). On y
apprend aussi à optimiser l’équilibre entre les fruits et les légumes
dans les jus tout en préservant leurs qualités nutritionnelles, en
les mariant à des super-aliments variés. Cela permet d’assurer la
réussite de la régénération cellulaire tout en éliminant les métaux
lourds et en donnant de l’énergie au corps et de la vitalité à l’esprit.
Préparer mon smoothie, mon jus revitalisant ou ma soupe crue est
devenu un rituel auquel j’ai pris goût dés le premier atelier.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
MARCHER POUR ÉVEILLER LES SENS
Le deuxième jour, j’ai délaissé le cours de pilates au profit
de la marche jusqu’à la forêt de cèdres, un moment fort
en émotion et en défis : marcher, respirer ou répondre à
mon voisin qui voulait à tout prix comprendre les raisons
de mon silence. J’ai choisi la combinaison « Marcherrespirer et écouter ». Le troisième jour, j’ai opté, encore
une fois, pour la ballade en forêt. La montée était aussi
difficile que la veille, l’effort a été couronné par un cercle
de partage à côté d’un des plus beaux cèdres de la région.
Ici et nulle part ailleurs, mon esprit s’est exprimé et mes
sens se sont éveillés pour dire merci à « Mère Nature »
pour ce qu’elle nous donne, ce qu’elle nous cache
précieusement et ce qui nous entoure sans qu’on s’en
rende compte jusqu’à ce qu’on accepte de le voir de notre
plein gré.
Les soirées étaient encore plus envoûtantes, grâce aux
cercles de partage autour d’un feu de cheminée et d’une
tisane chaude. Nous partagons ressentis et impressions.
J'ai préféré, pour ma part, j'ai préféré y prendre part,
sans parler. j’étais convaincue que cette expérience était
définitivement faite pour moi. Plus les jours passent,
plus les sensations se renforcent. Mon corps est au repos,
mon esprit est zen et je sens que je suis à l’intérieur d’une
bulle protectrice. Les échanges avec chaque membre de
l’équipe m’ont permis d’avoir une idée réelle de l’univers
infini de la « Happy Détox », j’ai réussi en moins de 3
jours à réduire les sensations de manque de café et de
junk food en adoptant cette hygiène de vie en conscience.
La détox par le « juicing » a permis à mon corps d'en
tirer profit au maximum, sans le moindre effort. Mon
système digestif ainsi que mon esprit sont au repos. Les
activités de relaxation, comme la marche consciente,
la méditation et le yoga-détox associés au silence
contribuent à éveiller les sens.
J’ai appris à manger mon jus de manière instinctive, à
le mâcher, à rassasier mes petites et grandes faims de
manière saine. Grâce à ce programme détox, j’ai compris
le secret de la réussite de tous ces healthy-receipts qu’on
échange sans modération sur les réseaux sociaux. La
cuisine crue bio et élaborée ne peut être que le noyau
d’une bonne santé.
LES RÈGLES MAGIQUES
D’UNE DÉTOX RÉUSSIE
■ Une cure est préconisée au moins une à deux
fois par an pendant les équinoxes, durant un cycle
lunaire de 28 jours : à partir du 21 mars et à partir du
21 septembre.
■ La règle d’or pour préparer un bon jus est : un
pouce de gingembre, un citron entier dans la paume
de la main et un auriculaire de curcuma.
Seule l’huile de coco est de qualité crue.
■ La régénération d’un corps ne peut être assurée
dans un esprit de privation ou de régime.
■ En faisant appel à son intuition, on peut puiser
dans ses ressources naturelles et vitales pour
réveiller sa force de guérison.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
119
QUESTION DE GOÛT
PAR LA RÉDACTION - PHOTOS : DR
A l’heure
japonaise
L’ASIAN BAY, LE NOUVEAU RESTAURANT AU
CŒUR DE PALMERAIE RESORT, DÉVOILE UNE
CARTE INSPIRÉE DES PLAISIRS DE LA TABLE
D’EXTRÊME-ORIENT. AU MENU, METS RAFFINÉS
ET SAVEURS EXOTIQUES, AUSSI DÉLICATES QUE
PARFUMÉES… ON EN RAFFOLE.
HASSAN AGOUZOULE
Chef exécutif du Palmeraie Resort
120
SAUMON MARINÉ AU SOJA ET YUZU
Ingrédients pour 1 personne
120 g de filet de saumon frais
20 cl de sauce soja
4 cl d’huile de sésame
Le jus d’un citron vert
100 g d’asperge
50 g de betterave
20 g de radis
Fleurs comestibles pour la décoration
Préparation
Faire mariner le saumon dans le soja, le citron et l’huile de sésame
pendant 15 min.
A l’aide d’une mandoline, couper de fines tranches d’asperge et de
betterave et les mettre dans de l’eau glacée.
Saisir rapidement le saumon dans une poêle chaude pendant 15
secondes de chaque côté. Procéder au dressage.
TATAKI DE THON ROUGE AU MISO
Ingrédients pour 1 personne
180 g de filet de thon rouge
20 g de sésame blanc et noir
1 citron vert
1 cuillerée à café de mayonnaise
japonaise
4 g de miso brun
1 cuillerée de vinaigre de riz
Préparation
Saisir rapidement le filet de thon dans une poêle chaude, le tourner sur l'autre
côté au bout de 10 secondes.
Enrober le filet avec les deux sésames et le laisser reposer.
Préparer la sauce en mélangeant les autres ingrédients dans un bol afin
d’obtenir une sauce onctueuse.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
121
AUTO
NISSAN JUKE
Un sacré caractère
AVEC SON STYLE INIMITABLE ET SON POSITIONNEMENT
« DJEUN’S », LA NISSAN JUKE EST UNE VALEUR SÛRE,
AUSSI BONNE SUR LES ROUTES QU’EN VILLE.
PAR MEHDI DRYEF - PHOTO : D.R.
U
n look sportif mais sexy, une conception innovante
et de nombreuses améliorations… la nouvelle Juke
de Nissan est un condensé de nouvelles technologies
et de fonctionnalités intéressantes et novatrices. Des
changements importants ont été introduits dans cette
nouvelle version afin d’en améliorer le style tout en
conservant l’ADN de la célèbre crossover de la marque. Ainsi,
à l’avant, les phares supérieurs ont été redessinés pour
adopter la signature de Nissan avec la forme « boomerang »–
et introduire les phares LED diurnes. Les boucliers, avant
comme arrière, sont redessinés et arborent de petites
moustaches personnalisables. À l’avant, les entrées d’air
rondes si typiques deviennent hexagonales. Les ailes et les
rétroviseurs ont également eu droit à quelques retouches.
EXCELLENTE TENUE DE ROUTE
En matière de tenue de route, la Juke s’avère être un excellent
élève. Son empattement court et son châssis réactif en font
un outil idéal pour la ville. La voiture se laisse également
conduire sur autoroute avec une facilité déroutante. La
direction est suffisamment consistante pour mener la
Juke au millimètre, Le silence de fonctionnement est
impressionnant, même en pleine accélération.
La boîte manuelle à 6 rapports est précise et son maniement
122
agréable. Trois modes de conduite sont disponibles pour ce
crossover. Un mode normal, un mode sport qui favorise la
réponse à l’accélérateur pour plus de performance et un mode
économie et de réduction d’émission de gaz, ce qui en fait
l’un des champions du respect de l’environnement. La Juke
est également équipeé d'un moteur diesel perfectionné d’une
nouvelle génération offrant 1 500 CC et 110 HP.
Connu pour sa grande performance et sa fiabilité, cette
dernière version offre un meilleur rendement de carburant
et un meilleur couple à basse et moyenne vitesse. Avec sa
conception unique, la Juke a réussi à s’offrir un amalgame de
ténacité des crossovers et d’attractivité sportive la rendant
une icône de la conception.
LA JUKE QUI VOUS CORRESPOND
La Juke propose d’incroyables possibilités de
personnalisation avec le choix dans la couleur de
certains inserts (tours de phares, moustache de
bouclier, rayons des jantes, coques de rétroviseur…).
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
HAUTEMENT
PERFORMANTE
Maserati lève le voile sur la forme extérieure du Levante,
le premier SUV de la marque qui a vu le jour il y a plus
d’un siècle. Le design du Levante affiche des associations
évidentes avec la marque Maserati et son cachet italien
caractéristique. Le design propre à la Maison est clairement
visible sur les côtés. L’arrière est dominé par une fenêtre
arrière particulièrement fuselée et aérodynamique, deux
caractéristiques souvent présentes dans les voitures de sport
hautement performantes. Le nouveau SUV affiche une grande
richesse d’équipements en série. L’ensemble des versions
présente une suspension électronique sophistiquée avec un
amortissement contrôlé et des ressorts pneumatiques, qui
peuvent être réglés sur plusieurs niveaux, une transmission
intégrale « Q4 » et une boîte automatique à huit vitesses
spécialement calibrée pour ce tout nouveau SUV.
SUV INNOVANT
Innovant de par ses proportions qui allient le
meilleur des mondes du SUV et du Crossover,
Hyundai Creta, le nouveau SUV compact de la
marque se distingue par son design remarquable,
arborant fièrement son appartenance à la grande
lignée des SUV Hyundai. Enfin, sa construction
robuste, utilisant des techniques avancées
d’ingénierie et des matériaux de grande qualité
comme l’acier ultra-haute tension, couplée à une
pléthore d’équipements de sécurité et de confort, lui
confère assurance et stature sur la route.
Quatre versions équipées de moteurs diesel sont
commercialisées au Maroc : Odyssée (209 000Dhs),
Athena (219 000Dhs), Apollon (229 000Dhs) et
Olymp (239 000Dhs).
UN STYLE HORS DU COMMUN
Avec son design élancé et sa ligne de toit allongée, le nouveau Mini Clubman allie tradition et modernité, sportivité et
fonctionnalité. Le nouvel arrivant (4253 mm de longueur et 1800 mm de largeur), se démarque aussi par des proportions
affirmées et uniques dans les modèles de la marque Mini mais aussi dans le segment des compacts premium. Avec ses
nombreuses possibilités de personnalisation offerte tant au niveau extérieur qu’intérieur, le véhicule garantit de nets
progrès en matière de confort, de suspension, de tenue de route et de nouvelles technologies.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
123
ILLI CONNECTÉ
LE SMARTPHONE
QU’IL VOUS FAUT
LES MEILLEURS SMARTPHONES NE SONT PAS
FORCÉMENT LES PLUS CHERS. LES DERNIERS
APPAREILS DE MILIEU DE GAMME JOUENT PRESQUE
DANS LA CATÉGORIE DES GRANDS. DÉTAILS.
PAR RÉDACTION - PHOTO : 123RF
Qu’ils soient de haute ou de moyenne gammes, les
Smartphones ont des avantages et des inconvénients,
car il n’existe pas d’appareils qui puissent se vanter
de combler tous les besoins. Chaque utilisateur a ses
propres attentes. Pourtant, en se référant à ce guide
des critères à privilégier au moment de l’achat de son
Smartphone, il est certain que vous trouverez votre
bonheur.
1. Le système d’exploitation
iOS d’Apple, Android de Google, BlackBerry OS de
RIM ou Windows Phone de Microsoft sont les plus
célèbres systèmes d’exploitation qui existent sur le
marché. Selon l’OS choisi, votre expérience d’utilisateur sera différente. Réfléchissez donc bien avant tout
achat.
2. Le prix
Oui, depuis l’annonce du lancement de ce petit bijou,
vous en rêvez toute éveillée. Mais attention, si tout
votre salaire doit y passer, réfléchissez-y à deux fois.
3. La batterie
Nous sommes nombreuses à nous trouver coupées au
beau milieu d’une conversation hyper importante. Ne
négligez pas ce point important.
4. La mémoire vive
A privilégier si vous ne voulez pas vous encombrer
d’un appareil d’une lenteur exaspérante.
5. L’espace de stockage
La taille ici est très importante. C’est ce qui vous permettra de stocker vos photos, vos vidéos, vos applications, etc. A vérifier donc de près.
6. L’appareil photo
A l’ère des selfies, la qualité du capteur est essentielle,
car c’est ce qui vous permettra d’immortaliser vos
moments les plus précieux. Vous voilà bien outillée
pour trouver votre Smartphone sans risque de vous
tromper.
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HAUTE TECHNOLOGIE
Les derniers nés de la famille Galaxy, Samsung Galaxy
S7 et le Galaxy S7 edge ont été conçus pour répondre aux
modes de vie des consommateurs d’aujourd’hui. Dotés
des dernières technologies, de fonctionnalités rationalisées et d’un design raffiné, les deux appareils promettent
une expérience unique.
illi magazine - numéro 34 - mars 2016
LE PARFAIT SELFIE
L’OPPO F1, premier produit
de la F Series, fait son entrée
simultanée dans 20 pays, dont
le Maroc, en version 3G ou 4G.
Surnommé « l’expert en selfie »
ce Smartphone dispose d’une
caméra frontale de 8MP, d’une
plate-forme photo sophistiquée et
d’un puissant logiciel spécialement
conçu pour faciliter la prise de
selfies. L’ensemble bénéficie de la
désormais célèbre et irréprochable
qualité de fabrication d’OPPO.
UN PC PORTABLE
CATÉGORIE CHAMPION
C’est le plus léger, le plus fin, le plus élégant, le plus
endurant et le plus résistant… Les superlatifs ne
manquent pas lorsqu’il s’agit de parler du dernier
portable, le Gram 15. Répondant au nom de code
15Z960, ce nouvel ordinateur pèse à peine 980
grammes tout en embarquant une configuration
matérielle à la pointe, avec un processeur Intel Skylake. Une performance inédite signée LG.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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PÊLE-MÊLE
PAR HASNA CHAÂBI
Habillez votre
maison !
LE RENDEZ-VOUS
DES GOURMETS
Pour la deuxième année consécutive, Goût de
France / Good France rassemblera le 21 mars
2016, plus de 1000 chefs issus de 5 continents
pour célébrer la gastronomie française. Ce
jour-là, pour déjeuner ou pour dîner (650 DH),
les chefs du Royal Mansour Marrakech, sous
la houlette du chef triplement étoilé, Yannick
Alléno, vous proposent un menu alliant le
savoir-faire de la cuisine française aux produits
du terroir marocain. Tél. : 0529 80 82 82.
L'ART DU BIJOU
KB Jewellery, créée par Kenza Berrada,
présente sa nouvelle collection
inspirée de l’authenticité des matières
et de la diversité des couleurs. Raffinée
et entièrement réalisée à la main,
elle propose des colliers, sautoirs et
bracelets tendances pour rehausser
toutes les tenues !
Tél. : 0671 21 61 27.
Découvrez ce nouveau leader
dans le tapis et le revêtement de
sol et de mur ! Darkyn signature
propose des tapis standard ou
sur-mesure ainsi que différents
revêtements de sol. De nouvelles
collections de papiers peints sont
aussi à découvrir dans différentes
textures et motifs très tendance.
Une collection internationale qui
répond aux normes de qualité,
facile d’entretien aussi bien pour
les particuliers que pour les
professionnels.
PÂQUES
CAFÉ GOURMAND
NEW PETIT ROCHER
Le Petit Rocher change de direction et de déco.
L'endroit, convivial à souhait, est désormais
dédié aux rencontres et autres moments de
partage. Le midi, une carte gastronomique ou
une formule express avec 2 ambiances sont
proposées. Le Tea Time sera le rendez-vous
incontournable entre copines ou en famille avec
au menu des tartes, des douceurs gourmets sans
oublier les goûters enfants. L'After Work sera
l'occasion pour des rencontres professionnelles
ou amicales autour de thématiques Business
dans un cadre décontracté et convivial. Le
soir, la maison est bercée par les rythmes
des mélodies du live band qui joue du mardi
au samedi à partir de 22h00. Enfin, le RDV
à « l'appart » dès 22h, ambiance clubbing
avec musique généraliste des années 80 et
contemporaine... Tout a été repensé pour faire
de vos soirées des moments inoubliables !
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Pour accompagner ses grands crus,
Nespresso dévoile ses savoureux
biscuits « Bites » aux accords
surprenants réinterprétés par la Maison
pour émoustiller les papilles. Cette
gamme de douceurs et gourmandises
se décline sous les noms de
« Cantuccini », « Amaretti » et « Dolcetti
fleur d’oranger », chacun possédant
une recette évocatrice d’instants
dégustation. La boite de 12 est proposée
à 105 DH.
Tél. : 0801 00 77 02/03.
www.buynespresso.com.
UN HÔTEL GAGNANT !
Pour la 14ème année consécutive,
TripAdvisor met en vedette les meilleurs
établissements au monde selon les millions
d'avis et d'opinions recueillis en un an
auprès de voyageurs du monde. Le Sofitel
Agadir Thalassa Sea & Spa a été sélectionné
comme gagnant du Prix Travellers Choice
TripAdvisor 2016 dans la catégorie hôtels.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
EN FAMILLE
Pour les vacances de pâques, le
Palais Namaskar lance son offre
« Vacances en
famille » : une nuit
en Junior Suite comprenant un lit
supplémentaire pour enfant, un
petit déjeuner américain, un cours
de fitness personnalisé pour vous
et vos enfants, une balade familiale
en quad au sein de la splendeur
enchanteresse de la palmeraie, en
plus d’un transfert aller-retour à
partir de l’aéroport de Marrakech.
Cette offre est proposée à partir de
8668 MAD par nuitée, sur la base
de 3 nuits ou plus et à partir de 3
personnes ou plus.
LA JOURNÉE DES CADEAUX
Anfaplace Shopping Center célèbre la femme dans toute sa
splendeur. Ainsi, le 8 mars prochain, des cartes postales seront
distribuées à toutes les clientes. En grattant simplement la surface
de la carte postale offerte, elles peuvent se voir offrir un cadeau.
De plus, le grand jeu « Crack the code » est toujours d’actualité et se
poursuit jusqu’au 15 mars 2016. Bonne chance !
UNE ÉDITION
TRÈS LIMITÉE
L’élégance, l’authenticité et le goût du voyage sont mis à
l’honneur à travers la nouvelle édition limitée « Made for
Gentlemen » de Chivas, destinée aux plus curieux et aux
plus aguerris. Cette marque emblématique de l’univers des
Scotch Whiskies propose un coffret, fruit d’une collaboration
avec le célèbre fabricant de maroquinerie de luxe GlobeTrotter. Une véritable invitation au voyage, disponible en
grande distribution et magasins agréés.
QUE LA FORCE
SOIT AVEC VOUS !
Havaianas lance une gamme très
spéciale inspirée par la saga la plus
célèbre de l’histoire du cinéma : Star
Wars.
Comportant trois modèles pour
adulte et deux pour enfant, la gamme
met en scène plusieurs personnages
incontournables de la saga : un Jedi,
les Stormtroopers, Yoda, Z6-PO, R-2D2,
Skywalker et le plus méchant des
méchants, Dark Vador.
EBLOUISSEMENT
DES SENS
A l’occasion du 8 Mars, le Spa de luxe « Maison d’Asa »
rend hommage aux femmes à travers une sélection de
cadeaux porteurs d’énergie positive et d’éblouissement
des sens. Au choix : bougies parfumées, parfums
d’intérieur, parfums d’ambiance… Toute une gamme
d’aromathérapie noble à la touche olfactive raffinée qui
varie du boisé, au fruité ou encore fleuri…
18, Rue Ibrahim Ennakhai, Maârif, Casablanca. Tél :
05 22 99 66 07/09.
UN CADEAU BIEN-ÊTRE
Pour célébrer les femmes,
Concept Institut propose
différents coffrets cadeaux
à partir de 600 DH pour se
faire plaisir ou faire plaisir
à toutes les femmes qui
sont chères à nos yeux.
A l’achat, 2 poses vernis
sont offertes pour vous
mesdames !
Tél : 0522 36 64 99.
NOUVEAUX MILLÉSIMES
GLAM & BEAUTY
En plein cœur de Racine, une nouvelle adresse de beauté et
bien-être a ouvert ses portes. On y propose des prestations
variées telles que la coiffure, l'onglerie, le hammam et
l'esthétique. Le tout dans une ambiance chaleureuse et cosy,
portée par une équipe de professionnels. Glam On a aussi
ouvert son salon pour homme, et y propose une carte de
prestations variées.
8, rue la Fontaine, Casablanca. Tél. : 0522 36 63 79.
Issue du terroir
authentique de l’AOG
Guerrouane et élaborée
avec le plus grand soin
sur la propriété des Deux
Domaines, la gamme
Eclipse ne s’offre au public
que dans ses années les
plus qualitatives. Elle
dévoile aujourd’hui
ses nouvelles créations
millésimées : 2014 pour
le Rouge et 2015 pour le
Blanc, le Rosé et le Gris.
illi magazine - numéro 48 - mars 2016
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HUMEUR
CETTE PAGE, NOUS AVONS CHOISI DE
LA DÉDIER AUX HUMEURS, COUPS
DE GUEULE OU COUPS DE CŒUR EN
TOUT GENRE DES JOURNALISTES DE
LA RÉDACTION. CE MOI-CI, ZORA EL
HAJJI REMET LES PENDULES À L'HEURE
CONCERNANT LE 8 MARS, NOTRE
FAMEUSE (FUMEUSE) JOURNÉE .
PAR ZORA EL HAJJI - PHOTO : D.R.
LA JOURNÉE DE LA FEMME
quelle duperie !
appy 8 mars les copines. C’est notre journée. Youpi. On
sort le grand jeu où on nous dame le pion. On célèbre,
durant 24 heures, des années de combat continuel.
Applaudissement général pour cette super… chérie !
Françoise Giroud disait, «La femme serait vraiment
l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on
désignerait une femme incompétente.» Dans cet élan
de logique, la femme serait l’égale de l’homme, le jour où la
journée de la femme ne serait plus. Le 8 mars, treize jours
avant la journée de la marionnette et dix neuf jours avant
la journée du fromage, nous fêtons donc la journée de la
femme. On case dans une parenthèse de quelques heures,
des vies, des batailles, des revendications, des douleurs,
des corps et des âmes mutilés, des victoires, des larmes, du
courage, des différences…
H
UNE JOURNÉE DE VACUUM
Ne soyons pas ingrates, mesdames, cette belle journée
tiède, annonçant le printemps, souffle une légère brise
d’œstrogènes et rappelle aux personnes, qui ne le savent
peut-être pas, les inégalités homme-femme tenaces et
persistantes. Elle claironne fièrement la lutte contre la
discrimination. Tables rondes, débats houleux, conférences
et discours sont sortis du placard et exposés pendant 24
h. Un peu comme la durée de vie d’une ovule prête à être
fécondée. Mais alors, que fait-on durant les 364 autres
jours de l’année ? On tricote ? On prépare des méchouis
pour accompagner cette célébration ? On s’organise des
soirées pyjamas sous le thème « le rose c’est girly» ? Arrêtons
le massacre ! Cette journée est une aberration. Si le but
est de rappeler à l’opinion la nécessité d’une mobilisation
continuelle pour lutter contre l’inégalité homme-femme,
cette journée l’étaye et la confirme. Le 8 mars dessert la cause
des femmes en leur accordant un laps de temps de 24 h pour
prendre la parole, pour les plonger, ensuite, dans le mutisme.
« On va les faire causer pendant une journée pour les faire
taire après… Ça va calmer les hystériques…Donnez-leur une
petite sauterie de quelques heures pour les défouler… on va
les occuper pour qu’elles nous lâchent la grappe », pourraient
être les propos des sexistes ravis de cette célébration
antiféministe, à souhait !
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UNE SAINT VALENTIN, VERSION FEMME
La journée de la femme est aussi l’occasion d’avoir des prix
préférentiels pour une épilation maillot, une remise sur
les poses vernis, une promotion canapé- au sens propre ou
au figuré-, un cours de pilates gratuit, des boules de geisha
phosphorescentes. Un set de table avec une cocotte gratuite sur
le mièvre refrain de Julio Iglesias. Bienvenue dans la vie en rose
de la femme ! Un maquillage qui s’estompe le reste de l’année.
Où sont les âmes « sensibles » lorsqu’il s’agit de lutter contre
“
On case dans une
parenthèse des batailles,
des revendications, des
douleurs, des victoires, des
larmes, des différences... ”
la violence faites aux femmes, de dénoncer les mariages, les
travaux forcés des petites filles mineures, les avortements aussi
clandestins que mortels ? Où est donc le courage lorsqu’il s’agit
de mettre sur la table l’inégalité devant l’héritage ? C’est donc
ceci la journée de la femme ? Un joli fond de teint qui masque
les imperfections non traitées en profondeur? Un petit coup de
blush qui tente de gommer des coups de poing ? Le 8 mars n’est
autre qu’un joli tableau de misogynie et d’auto-discrimination
brandi pour nous rappeler que le combat est plus compliqué
et vicieux qu’on ne le pense. Un petit somnifère addictif qui
endort notre volonté de progrès. Si l’on ne peut pas rayer
cette date funèbre du calendrier, pensez-vous alors possible,
d’instaurer la journée de l’homme pour lui offrir un joli parfum,
aux notes hypnotiques ?
illi magazine - numéro 48 - mars 2016