Les droits de l`homme dans la coopération allemande au
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Les droits de l`homme dans la coopération allemande au
1 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Les droits de l’homme dans la coopération allemande au développement Stratégie Document de stratégie du BMZ 4 | 2011f 2 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Sommaire 1. 1.1 1.2 2. 2.1 2.2 2.3 2.4 Synthèse 3 Introduction Fonction de la stratégie Définitions et fondements 4 4 4 Importance des droits de l’homme pour la politique allemande de développement L’approche fondée sur les droits de l’homme dans la politique de développement Les droits de l’homme et le modèle du développement durable Les droits de l’homme et les Objectifs du Millénaire pour le développement Cadre de référence Réduction de la pauvreté, développement économique durable, construction de la paix 7 7 8 9 11 3. 3.1 3.2 3.3 Expériences avec l’approche fondée sur les droits de l’homme La coopération bilatérale allemande réalisée jusqu’à présent Conflits entre les objectifs La coopération au développement d’autres bailleurs de fonds et d’organisations multilatérales 13 13 13 14 4. 4.1 4.2 4.3 4.4 4.5 Approches et stratégies d’action pour les futures activités de la coopération en matière des droits de l’homme Intégration systématique de l’approche fondée sur les droits de l’homme Extension de projets spécifiques des droits de l’homme Actions sur plusieurs niveaux Encourager le développement inclusif Continuer à développer les instruments de la coopération au développement 16 Annexe Index des Abréviations 26 31 16 18 19 21 23 3 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Synthèse Les droits de l’homme sont un principe directeur de la coopération allemande au développement. Ils jouent un rôle déterminant pour les objectifs, les programmes et le fonctionnement de la poli tique allemande de développement dans sa coopéra tion avec les pays partenaires et à l’échelon interna tional. Les droits de l’homme constituent un fondement universel d’une vie dans la dignité, l’égalité de droits et la liberté. Ils s’appliquent à tous de la même manière et garantissent d’être « libérés de la terreur et de la misère » comme l’énonce la Décla ration universelle des droits de l’homme de 1948. Toutefois, les droits de l’homme garantissent aussi de choisir librement son mode de vie, sa culture et sa religion, ainsi que de participer à la vie économique et sociale. Ainsi, les droits de l’homme constituent pour la politique de développement la référence permettant de promouvoir de manière stratégique les droits des femmes, des jeunes, des personnes handicapées, des peuples autochtones et des autres groupes discriminés. C’est seulement ainsi que la politique de développement peut apporter sa contri bution à un développement durable. L’Allemagne et la majorité de ses pays partenaires en matière de développement ont ratifié les traités internationaux relatifs aux droits de l’homme et ont ainsi reconnu leur mise en œuvre comme étant contraignante, ce qui engage également la coopération au développe ment de l’Allemagne avec ses pays partenaires. La stratégie du Ministère fédéral allemand de la Co opération économique et du Développement (BMZ) repose sur la promotion tant des projets spécifiques des droits de l’homme que sur l’intégration transversale de l’approche fondée sur les droits de l’homme dans tous les secteurs et pôles priori taires d’intervention de la coopération (approche duale). Le Gouvernement fédéral allemand souscrit à l’universalité des droits de l’homme, à l’Etat de droit et à la primauté du droit dans les relations internationales. Il considère la politique des droits de l’homme comme une mission transversale présente dans tous les aspects de la politique. (extrait du : Plan d’action Droits de l’homme du Gou vernement fédéral allemand 2010 – 2012; traduction non officielle) 4 Document de stratégie du BMZ 04/2011f 1. Introduction 1.1 FONCTION DE LA STRATEGIE La présente stratégie suprasectorielle illustre le rôle clé des droits de l’homme pour la politique allemande de développement et met en œuvre le « Plan d’action Droits de l’homme du Gouvernement fédéral allemand 2010 – 2012 » pour la politique de développement. Il s’agit de l’orientation en matière de développement pour le Ministère fé déral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) en vue d’élaborer la coo pération publique allemande au développement. Cette stratégie se substitue aux Plans d’action pour les droits de l’homme dans la politique de dévelop pement de 2004 et de 2008. Elle sert de repère plus systématique à la politique allemande de dévelop pement en matière de droits de l’homme, dans le but de soutenir les pays partenaires avec efficacité dans leur mise en œuvre. Cette stratégie contient des orientations contrai gnantes et pertinentes pour la prise de décisions dans l’aménagement de la politique allemande de développement. Elles concernent l’élaboration de stratégies régionales, de stratégies-pays et de documents de stratégie pour le pôle prioritaire d’in tervention de la coopération bilatérale au dévelop pement. Elles concernent également le positionne ment de la politique allemande de développement dans les débats internationaux et l’élaboration de nos contributions à la coopération multilatérale et européenne au développement. Cette stratégie représente, en outre, une aide pour prendre des décisions pour l’identification, l’examen, la pla nification, l’exécution, le pilotage et l’évaluation de projets de coopération ayant trait aux droits de l’homme. Elle affecte aussi la coopération avec l’opi nion publique en Allemagne, avec le Bundestag et les autres ministères fédéraux. Cette stratégie est contraignante pour les institu tions de la coopération publique. Elle sert d’orien tation aux activités menées à ses propres risques par la KfW Entwicklungsbank et sa filiale la Société allemande d’investissements et de développement (DEG), ou par la Deutsche Gesellschaft für Interna tionale Zusammenarbeit (GIZ) et sa branche Inter national Services. Le Ministère vérifiera régulière ment que la stratégie est respectée. Elle représente un repère pour les organisations de la société civile (Eglises, fondations politiques, promoteurs privés, promoteurs de structures sociales) et le secteur privé. 1.2 DEFINITIONS ET FONDEMENTS Les droits de l’homme représentent le fondement universel d’une vie dans la dignité, l’égalité de droits et la liberté. Il s’appliquent à tous de la même manière et garantissent d’être libérés de la terreur et de la misère. Les droits de l’homme englobent les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels et sont universels, indivisibles, interdépendants et inaliénables. Les droits de l’homme sont inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1948 et font l’objet d’une formulation juridique ment contraignante dans un ensemble de traités internationaux et régionaux. Il existe deux pactes principaux : le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) et le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC, 1966). Ils sont complétés par un ensemble de traités spécifiques relatifs aux dif férents droits de l’homme ou à ceux de groupes de personnes spécifiques particulièrement affectés par des discriminations ou d’autres violations de ces droits (cf. l’aperçu ci-dessous). 5 Document de stratégie du BMZ 04/2011f APERÇU DES PRINCIPAUX TRAITES RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME Pactes principaux > Pacte international relatif aux droits civils et politiques (1966) > Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC, 1966) Formulation et systématisation des différents droits de l’homme > Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (1965) > Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (1984) > Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées (2006) Formulation des droits de l’homme pour les groupes de personnes particulièrement affectés par les discriminations > Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (1979) > Convention relative aux droits de l’enfant (1989) > Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille (1990) (non ratifiée par l’Allemagne) > Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006) En outre, les normes fondamentales du travail de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ont une pertinence pour les droits de l’homme à côté d’autres conventions et documents de référence in ternationaux d’importance en la matière, ainsi que des traités régionaux relatifs aux droits de l’homme. Les droits de l’homme sont une obligation pour les Etats, non seulement sur leur territoire, mais égale ment dans le cadre de leur action au sein des organi sations internationales et à l’étranger. Le type et l’am pleur des obligations extraterritoriales en vue de la mise en œuvre des droits de l’homme font actuelle ment l’objet de débats intenses au niveau du droit in ternational. La Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées est le premier traité relatif aux droits de l’homme à énoncer, dans son article 32, des attentes explicites envers l’aména gement de la coopération au développement en ma tière de droits de l’homme. Elle établit que la mise en œuvre des droits de l’homme compte au nombre des missions de la politique de développement. L’Allemagne et la majorité des pays partenaires de sa coopération au développement ont ratifié les traités internationaux en matière de droits de l’homme et ont ainsi reconnu le caractère contraignant de leur mise en œuvre. Les droits de l’homme réglementent en première ligne les relations entre l’Etat et ses agents (« débiteurs d’obligations ») et les habitants de cet Etat (« détenteurs de droits »). Ils exigent des débiteurs d’obligations de réunir les conditions préalables à l’exercice des droits de ces personnes. Par consé quent, les droits de l’homme n’ont pas pour objectif d’assister totalement des bénéficiaires passifs d’al locations, mais de permettre à des sujets de droits égaux de s’épanouir librement. Les droits de l’homme imposent aux organes pu blics, tels que les gouvernements nationaux et leurs administrations, y compris l’armée et la police, les municipalités, les parlements et la justice, de res pecter certaines règles de procédures et de fournir 6 Document de stratégie du BMZ 04/2011f des prestations. Ceci comprend autant de réunir les conditions juridiques et réelles préalables à des procédures judiciaires équitables que d’assurer p.ex. un approvisionnement durable de l’ensemble de la population en eau et assainissement. Des ac teurs tels que des entreprises privées ou des banques qui influencent l’exercice des droits de l’homme ont également une responsabilité de respecter ces droits même si celle-ci ne découle pas directement des traités relatifs aux droits de l’homme. Au travers des traités relatifs aux droits de l’homme, les Etats s’engagent à respecter, protéger et mettre en œuvre ces droits. La façon dont les Etats mettent en œuvre leurs obligations en la matière relève de leur politique nationale. Néanmoins, tous les droits de l’homme contiennent des obligations fondamentales limitant la marge de décision poli tique des Etats. Les organes de traités des Nations unies ont concrétisé différents droits de l’homme et les obligations correspondantes des Etats dans les « Observations générales » relatives aux droits de l’homme et formulent sur cette base des recomman dations aux Etats pour leur politique nationale. Les organes de traités ont également élaboré des principes des droits de l’homme censés guider les Etats dans la mise en œuvre de leurs obligations : > la mise en œuvre ne doit pas se faire en humi liant les personnes ou en excluant dans les faits certains groupes de personnes (non-discrimination et égalité des chances). > Chaque personne doit avoir la possibilité d’ex primer ses préoccupations librement et avec efficacité dans l’espace politique et de partici per aux processus politiques et économiques, notamment les groupes qui ne sont pas aptes à revendiquer ou faire valoir eux-mêmes leurs droits de l’homme (participation et autonomisation). > A cet égard, l’action de l’Etat doit être trans parente et soumise à la reddition de compte (transparence et obligation de rendre compte). RESPECT, PROTECTION ET MISE EN ŒUVRE DES DROITS DE L’HOMME Obligation vis-à-vis DescriptionRespect Exemple de non-réalisation Respect L’Etat et ses agents ne doivent pas violer les droits de l’homme. Exclusion de groupes de population (p.ex. les filles et les femmes) des institutions éducatives Protection L’Etat doit prendre des mesures empêchant les tiers (p.ex. des entreprises du secteur privé) de violer directement ou indirectement les droits de l’homme. Surveillance insuffisante de la pollution industrielle par les entreprises privées Mise en œuvre L’Etat doit adopter des mesures ad- Accès à la justice ou aux soins de aptées et ciblées ayant pour objec- santé uniquement pour les populatif la réalisation complète des droits tions aisées des zones urbaines de l’homme. 7 Document de stratégie du BMZ 04/2011f 2.Importance des droits de l’homme pour la politique allemande de développement L’objectif de la politique allemande de développement est de contribuer à la réduction de la pauvreté et au développement durable en améliorant la mise en œuvre des obligations de l’Allemagne et des pays en développement en matière de droits de l’homme. A cet égard, la politique al lemande de développement soutient, au cas par cas pour chaque pays, la capacité tant des organismes publics de reconnaître et de mettre en œuvre les obligations en matière de droits de l’homme, que celle de la société civile de revendiquer les droits de l’homme et d’en réaliser un suivi. Là où un travail constructif avec des débiteurs publics d’obligations n’est pas possible, la politique de développement poursuit son objectif principalement à travers un travail stratégique avec les organisations des droits de l’homme et la protection des défenseurs de ces droits. Le respect des droits de l’homme est employé comme un préalable à la coopération publique au développement lorsque des acteurs publics dans les pays partenaires commettent des violations graves et systématiques de ces droits. 2.1 L’APPROCHE FONDEE SUR LES DROITS DE L’HOMME DANS LA POLITIQUE DE DÉVELOPPEMENT Pour la politique de développement, le terme d’« approche fondée sur les droits de l’homme » décrit l’orientation systématique vers les obligations, les normes, les interprétations et les principes des droits de l’homme. Elle implique un changement de perspective dans l’orientation stratégique des projets de coopération : les partenaires publics sont des débiteurs d’obligations qu’il convient d’habiliter à remplir leurs obligations en matière de droits de l’homme. Des groupes-cibles dans le besoin deviennent des détenteurs de droits qu’il convient d’habiliter à revendiquer leurs droits de manière efficace. L’approche fondée sur les droits de l’homme se focalise sur les causes structurelles de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Elle contri bue à aménager de manière plus juste les rapports de force dans la société et à réduire durablement la pauvreté. Un soutien est accordé à l’ensemble des mesures contribuant à la mise en œuvre des droits ins crits aux traités relatifs aux droits de l’homme. Il comprend le soutien des organes publics comme débiteurs d’obligations ainsi que l’habilitation des détenteurs de droits et de la société civile à l’échelon local et régional. Il comprend également des contri butions à la promotion des institutions et à la sensi bilisation. Par ailleurs, les activités vont dans le sens d’un aménagement cohérent des conditions-cadre internationales qui est propice au développement et axé sur les droits de l’homme. Outre des mesures au sein du champ d’action autonome des droits de l’homme, les activités de promotion comprennent également un grand nombre d’activités dans l’en semble des secteurs du développement pertinents pour le respect, la protection et la mise en œuvre des droits de l’homme. De nombreuses stratégies sectorielles du Ministère, telles que celles relatives à l’eau, la santé, la pro tection sociale et l’économie sociale et écologique de marché, disposent déjà d’une approche fondée sur les droits de l’homme. La présente stratégie complète les stratégies transsectorielles suivantes (disponibles en anglais) : « Promotion of Good Go vernance in German Development Policy » (2009), « Development-Oriented Transformation in Condi tions of Fragile Statehood and Poor Government Performance » (2007) et « Crisis Prevention, Conflict Transformation and Peace-Building in German Development Cooperation » (2005), ainsi que la stratégie de réduction de la pauvreté (actuellement en cours d’élaboration) « Creating Opportunities, Reducing Poverty! » et la nouvelle stratégie pour 8 Document de stratégie du BMZ 04/2011f l’éducation « Ten Objectives for Education: BMZ Education Strategy 2010-2013 ». Par ailleurs, il existe aussi un lien étroit avec la stratégie « Development Cooperation with Indigenous Peoples in Latin America and the Caribbean » (2006). Des lignes directrices complétant la présente stratégie sont élaborées pour la mise en œuvre opérationnelle des droits des différents détenteurs de droits, tels que les jeunes, les peuples autochtones et les personnes handicapées. 2.2 LES DROITS DE L’HOMME ET LE MODELE DU DEVELOPPEMENT DURABLE et sociale inadaptée. Bien que la plupart des pays en développement et émergents aient désormais rati fié les traités relatifs aux droits de l’homme, la mise en œuvre concrète des obligations en la matière continue de représenter un défi considérable pour les Etats et la communauté internationale. Les causes des violations des droits de l’homme dans les pays en développement résultent de diffé rents échelons et ont des origines au sein de la socié té et internationales. Dans le contexte du dévelop pement, les causes suivantes sont particulièrement pertinentes : La politique allemande de développement suit le modèle du développement durable mondial qui garantit les opportunités d’épanouissement de la génération actuelle sans pour autant limiter les opportunités des générations futures. Créer des conditions de vie dignes sur le long terme dans les pays partenaires est une contribution décisive pour garantir un avenir prometteur de par le monde. Le respect, la protection et la mise en œuvre des droits de l’homme sont des caractéristiques cruciales de la bonne gouvernance et, par conséquent, des pré alables importants à l’efficacité de la réduction de la pauvreté, la promotion de la paix et au dévelop pement durable. A l’inverse, l’entrave et la violation des droits de l’homme empêchent un bon dévelop pement. Les droits de l’homme sont un instrument de la politique de développement et leur réalisation l’un de ses objectifs. > Des déficits dans la gouvernance, tant à l’échelon national, régional ou local, ont pour conséquence que les autorités n’assument pas suffisamment leurs obligations publiques en matière de droits de l’homme. A l’échelon po litique, les déficits en matière de gouvernance sont dus, entre autres, à un manque de struc tures démocratiques, à des conflits violents, à des opportunités limitées de participation politique, à un manque de reddition de compte ou de mécanismes de contrôle, à la corruption et à des libertés d’association et d’expression insuffisantes. Des institutions publiques peu performantes et / ou une mauvaise orientation dans le développement sont souvent à l’origine d’une application insuffisante des droits éco nomiques, sociaux et culturels, ainsi que d’un manque de réglementation ou de contrôle des acteurs économiques. La situation des droits de l’homme dans un grand nombre de pays montre clairement qu’il est encore utopique pour nombre de personnes d’être libérées de la terreur et de la misère et que les droits des personnes sont gravement entravés ou violés de manière quotidienne par la répression d’Etat, les guerres et les conflits ou une politique économique > La discrimination des individus et des groupes a lieu, en première ligne, au niveau familial ou communal, bien qu’elle soit toutefois aussi insti tutionnalisée dans un grand nombre de pays et qu’elle entrave la participation des discriminés sur un pied d’égalité. Dans nombre de pays, cela concerne, par exemple, les personnes vivant 9 Document de stratégie du BMZ 04/2011f dans la pauvreté et les minorités ethniques ou religieuses. Il est fréquent que la discrimina tion soit justifiée par des normes, traditions ou pratiques sociétales. Ceci concerne en première ligne les filles et les femmes, mais également un grand nombre d’autres groupes de la société. Certains groupes de personnes sont aussi tou chés par plusieurs discriminations, comme c’est le cas des femmes handicapées. l’attention sur les populations défavorisées et leur inclusion efficace. Le respect des principes des droits de l’homme améliore les processus de développe ment axés sur les OMD au travers de l’information, de l’autonomisation et de la participation de la so ciété civile. En outre, les droits de l’homme offrent, à travers leur caractère juridique contraignant, une légitimation supplémentaire et un levier politique. OMD n°1 > Les évolutions mondiales entravent fréquem ment le respect, la protection et la mise en œuvre des droits de l’homme. De nouveaux défis exacerbent la situation : des conflits violents, le changement climatique, la mondialisation des échanges économiques et financiers, la des tructions des ressources naturelles et les crises alimentaires privent des fondements pour vivre et, ainsi, de la base permettant la réalisation des droits de l’homme. 2.3 LES DROITS DE L’HOMME ET LES OBJECTIFS DU MILLENAIRE POUR LE DEVELOPPEMENT Le cadre général de référence de cette stratégie sont les traités des droits de l’homme ratifiés par l’Allemagne et ses pays partenaires, ainsi que la Déclaration du Millénaire adoptée en l’an 2000 par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du Sommet du Millénaire des Nations unies et les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui en dé coulent. Même sans les nommer de manière expli cite, les OMD reprennent des aspects essentiels des droits de l’homme économiques et sociaux ; néan moins, il est impératif que les droits de l’homme et les principes en la matière marquent plus fortement la mise en œuvre des OMD. Puisque les droits de l’homme visent la suppression des discriminations, leur mise en œuvre est indispensable à l’atteinte de l’ensemble des OMD. Les droits de l’homme attirent > Cet OMD a pour objectif la suppression de l’ex trême pauvreté et de la faim. Pour atteindre cet objectif, le droit à un niveau de vie suffisant (art. 11 du PIDESC), dont le droit à l’alimentation, est déterminant. De nombreuses populations les plus démunies dépendent de manière directe ou in directe de l’agriculture : il est nécessaire qu’elles aient la possibilité de produire des denrées ali mentaires avec fiabilité et une garantie juridique ou de générer des revenus dans d’autres secteurs en vue d’acquérir les denrées alimentaires né cessaires. Ainsi, les stratégies de développement du milieu rural axées sur les droits de l’homme peuvent apporter une contribution efficace à la réduction de la pauvreté et, par conséquent, entre autres, à la lutte contre la faim. OMD n°2 > Cet OMD visant à assurer l’éducation primaire pour tous est étroitement lié au droit à l’éducation inscrit dans les articles 13 et 14 du PIDESC, ainsi que dans les articles 28 et 29 de la Conven tion des droits de l’enfant. Refuser ou ne pas permettre l’accès à l’éducation est synonyme de les priver d’un droit de l’homme élémentaire. Ainsi, le droit à l’éducation revêt une impor tance particulière pour l’atteinte de l’OMD n°2. Il justifie la revendication concernant un accès gratuit à l’éducation primaire pour tous et à une meilleure qualité d’éducation. 10 Document de stratégie du BMZ 04/2011f OMD n°3, 4 et 5 > Ces OMD sont étroitement liés à l’interdiction de discrimination énoncée, entre autres, dans l’art. 2 du PIDESC. L’OMD n°3 comprend la promotion de l’égalité des genres et le ren forcement du rôle des femmes. On évalue que près de 70 % des populations les plus démunies dans le monde et deux tiers des analphabètes sont des femmes ; de même, les femmes sont fortement sous-représentées dans la vie poli tique et économique. Chaque année, ce sont près de 350 000 femmes dans les pays en dé veloppement qui décèdent des complications survenues lors d’une grossesse ou d’un accou chement. Alors que des progrès ont été réalisés dans certains domaines, ce n’est pas le cas pour l’amélioration de la santé maternelle (OMD n°5). Ceci est dû, entre autres, aux discrimi nations dont les femmes sont victimes dans le monde entier qui entravent gravement leur ac cès aux soins de santé. Il n’est pas possible d’at teindre les OMD n°5 et n°4 (réduction de la mor talité infantile) sans une égalité des genres en substance et pas uniquement formelle. La poli tique allemande de développement s’inspire de l’interdiction de discrimination inscrite dans l’ensemble des traités des droits de l’homme et de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. OMD n° 4, 5 et 6 > Ces OMD liés à la santé sont étroitement liés au droit à la santé énoncé, entre autres, dans l’art. 12 du PIDESC et la Convention sur les droits des femmes : par ailleurs, le droit à la santé est caractérisé par des interactions marquées avec d’autres droits de l’homme. Le taux élevé de ma ladies et de mortalité dans les pays en dévelop pement est avant tout dû à la malnutrition et la sous-alimentation, à un accès insuffisant à l’eau potable et l’assainissement (cf. plus loin OMD n°7), à des conditions de vie et de travail dange reuses pour la santé, à des connaissances insuf fisantes et à l’exclusion d’un grand nombre de pauvres et de personnes défavorisées des soins de santé essentiels. Ces dysfonctionnements sont en partie dus au non-remplissement des obligations en matière de droits de l’homme de la part des Etats. La réalisation des droits de l’homme respectifs contribue à améliorer l’état de santé d’une société, notamment des popula tions défavorisées. En même temps, la santé est une condition fondamentale pour pouvoir jouir d’autres droits de l’homme et participer à la vie sociale, politique et économique. OMD n°7 > Il vise entre autres l’amélioration de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi que des conditions de vie des habitants des bidonvilles. Les droits qui y sont étroitement liés sont ceux relatifs à l’eau et l’assainissement inscrits dans l’art. 11 du PIDESC et l’art. 24 (2) c de la Convention des droits de l’enfant. Sans accès à l’eau potable et l’assainissement, il n’est pas possible d’atteindre les OMD n°4, 5 et 6 liés à la santé. A l’heure actuelle, près de 880 millions de personnes n’ont pas d’accès à l’eau potable. La pénurie d’eau et sa mauvaise qualité comp tent parmi les principales causes de mortalité infantile, de la pauvreté, des maladies et des dégradations de l’environnement. Cette situa tion n’est pas principalement due à la pénurie en eau : les responsables politiques d’un grand nombre de pays ne s’occupent pas de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour les populations pauvres ou vivant dans des zones rurales re culées. Les droits à l’eau et à l’assainissement n’impliquent pas un droit à de l’eau gratuite pour tous, mais bien à ce que l’eau potable soit abordable pour toutes les couches de la popula tion et prioritaire face à d’autres utilisations de 11 Document de stratégie du BMZ 04/2011f l’eau. En outre, le droit à un logement convenable (art. 11 du PIDESC) représente la base d’un accès au logement garanti juridiquement qui va ainsi de pair avec les services communaux. OMD n°8 > Il concerne la mise en place d’un partenariat mondial pour le développement. A côté de la Charte des Nations unies (art. 1, 55 et 56), les traités des droits de l’homme (entre autres les art. 2 alinéa 1 du PIDESC, art. 4 de la Convention des droits de l’enfant et l’art. 32 de la Conven tion relative aux droits des personnes handi capées) énoncent des attentes contraignantes envers l’aménagement de la coopération internationale visant la réalisation des droits de l’homme. Ainsi, les pays en dévelop pement sont contraints à mettre l’ensemble des ressources disponibles, y compris les fonds de la coopération internationale, au service de la mise en œuvre des obligations en termes de droits de l’homme et ainsi de l’atteinte des OMD. Des objectifs mentionnés dans l’OMD n°8 découlent aussi pour les pays donateurs des obligations en matière de droits de l’homme. Ceci comprend p.ex. leur participation au développement d’un système commercial et financier ouvert, prévisible, reposant sur des règles et non discriminant, ainsi qu’à la ma nière de rendre disponibles des médicaments indispensables à des prix abordables dans les pays en développement. Ceci correspond aussi aux obligations communes du Programme d’action d’Accra (paragraphe 13 c) qui consis tent à intégrer de manière systématique dans la coopération les questions relevant des droits de l’homme. 2.4 CADRE DE REFERENCE REDUCTION DE LA PAUVRETE, DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DURABLE, CONSTRUCTION DE LA PAIX Une réduction de la pauvreté couronnée de succès requiert la réalisation des droits de l’homme civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Car la pauvreté résulte du refus d’accorder les droits de l’homme : cela se traduit dans les faits par l’exclu sion de l’accès aux ressources élémentaires et aux services sociaux tels que l’approvisionnement en eau et l’assainissement, aux soins de santé, aux ser vices d’approvisionnement en énergie, à l’éducation primaire, à la justice et à la participation politique. La pauvreté provoque d’autres atteintes des droits de l’homme : les pauvres sont chassés de leurs loge ments informels ou de leurs terres, les femmes et les filles sont soumises à une insécurité physique et à la violence ; un grand nombre d’usines ou de plan tations emploient des travailleurs, généralement jeunes, sans aucune protection sociale à des condi tions inhumaines. Le développement économique durable et la pro tection ou la mise en œuvre des droits de l’homme vont de pair. C’est la mission de l’Etat de veiller à ce que les droits de l’homme soient aussi respectés dans les échanges économiques et que les mesures de promotion de l’économie n’entravent pas les droits de l’homme. La possibilité d’acquérir des biens et le droit d’accéder, sans subir de discrimina tions, à un travail décent permettant de garantir l’existence et de générer des revenus sont des condi tions fondamentales à tout développement écono mique et toute réduction de la pauvreté. L’interdic tion de discrimination et le principe de l’égalité des chances encouragent la réduction des inefficacités freinant le développement dans l’accès aux marchés et aux ressources. Les normes fondamentales du tra vail de l’OIT (droits syndicaux fondamentaux, inter diction des discriminations et du travail des enfants 12 Document de stratégie du BMZ 04/2011f et du travail forcé) et le concept de « travail décent » sont censés réunir des conditions équitables sur le marché du travail. Garantir la paix et prévenir la violence ne sont pas pensables sans le respect, la protection et la mise en œuvre des droits de l’homme. Les violations des droits de l’homme, notamment l’oppression sys tématique et les discriminations structurelles des populations, ainsi que les conflits d’utilisation des ressources rares non réglés contribuent souvent à l’apparition de crises violentes et sont parfois même l’élément déclencheur. De leur côté, les conflits violents et les guerres entraînent des violations massives des droits de l’homme, tant à travers une action directe de l’Etat qu’à travers la violation de son devoir de protection. Sont au cœur de l’aide humanitaire nécessaire dans de telles situations les personnes dont l’accès aux droits de l’homme est rendu particulièrement difficile telles que les réfu giés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays. 13 Document de stratégie du BMZ 04/2011f 3.Expériences avec l’approche fondée sur les droits de l’homme 3.1 LA COOPERATION BILATERALE ALLEMANDE REALISEE JUSQU’A PRESENT La coopération bilatérale allemande en matière de droits de l’homme repose sur la reconnaissance de l’obligation juridique de participer de manière active à la réalisation des droits de l’homme. En conséquence, les mesures de protection des droits de l’homme ont leur place depuis longtemps dans la coopération allemande. On en compte des projets et programmes contribuant de manière ciblée au renforcement des droits des populations défavorisées, comme les femmes, les jeunes et les peuples autochtones, ou bien encourageant les institutions nationales et régionales des droits de l’homme. Afin de tenir compte de l’importance croissante des mécanismes régionaux de protection des droits de l’homme, le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement ap porte p.ex. son soutien à la Cour Africaine de Droits de l’Homme et des Peuples. La situation des droits de l’homme peut être problé matique dans les pays partenaires ou se détériorer soudainement. La coopération a dû être suspendue dans certains cas. Même si cela peut s’avérer utile dans des cas individuels, l’engagement pour le dé veloppement est poursuivi si possible avec d’autres moyens, p.ex. à travers l’aide d’urgence et de transi tion pour le développement, la promotion ciblée des organisations de la société civile ou la protection, également corporelle, des défenseurs des droits de l’homme. Outre des projets et programmes spécifiques de ren forcement des droits de l’homme, un nombre accru de programmes pays de la coopération allemande et de programmes sectoriels (p.ex. dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’eau) suivent l’ap proche fondée sur les droits de l’homme. S’inspirer des normes et des principes des droits de l’homme entraîne une orientation accrue du travail sur les groupes marginalisés, tels que les personnes han dicapées, les minorités ethniques ou les personnes vivant dans l’extrême pauvreté. L’ensemble des ins truments des droits de l’homme n’est pas seulement employé avec succès dans les stratégies sectorielles et pays, mais aussi dans le conseil politique. C’est le cas dans le programme pour l’eau au Kenya qui a permis d’améliorer l’accès à de l’eau à un prix abordable en première ligne pour les habitants des quartiers pauvres urbains. L’approche fondée sur les droits de l’homme attire particulièrement l’at tention sur l’amélioration des structures de gouvernance dans les secteurs, ainsi que sur la façon de donner aux détenteurs de droits les moyens d’exercer un contrôle (p.ex. au travers de l’informa tion de la population sur les mécanismes de plainte). Elle encourage ainsi une meilleure interaction entre les structures de la société civile et publiques et permet d’obtenir de meilleurs résultats au niveau du développement dans ces secteurs. 3.2 CONFLITS ENTRE LES OBJECTIFS La réalisation des droits de l’homme n’est souvent pas prise en compte comme il se doit dans les poli tiques nationales et internationales. Il est fréquent que dominent d’autres intérêts qui font voir le jour à d’autres politiques pouvant aller à l’encontre des obligations des Etats en matière de droits de l’homme et violer ces droits. Les exemples de domaines politiques qui ont connu ou connaissent encore de tels conflits sont les politiques commerciale, agricole, de la pêche, économique, de sécurité, celle relative aux matières premières, aux réfugiés et les politiques migratoire ou d’intégration. Faire valoir de manière cohérente les droits de l’homme est souvent un défi tant à l’échelon international que national et pour 14 Document de stratégie du BMZ 04/2011f les bailleurs de fonds comme pour les partenaires. Dans les pays partenaires, les contradictions de la politique internationale sont susceptibles d’entra ver le développement. Ceci est aussi valable pour les politiques nationales qui ne sont pas compa tibles avec les obligations en matière de droits de l’homme, comme p.ex. le déplacement forcé de personnes dans le cadre de projets d’infrastructures créateurs de croissance ou la répression brutale de protestations pacifiques légitimes. Les violations des droits de l’homme doivent être thématisées dans le dialogue politique. Ceci exige néanmoins toujours extrêmement de sensibilité : certains pays partenaires refusent d’aborder la si tuation des droits de l’homme ; d’autres se servent des principes d’appropriation des processus de dé veloppement convenus dans la Déclaration de Paris contre leurs obligations en matière de droits de l’homme. Chez les bailleurs de fonds dominent sou vent, en dépit de la violation des droits de l’homme dans les pays partenaires, d’autres intérêts très dif férents si bien que la façon de procéder est rarement coordonnée et ciblée. Par ailleurs, les bailleurs de fonds s’entendent rarement sur les mesures les plus à même de mettre un terme aux violations criti quées et sur les éventuelles conséquences pour la population de la poursuite ou de la suspension de la coopération. Ces questions demeurent des défis qui ne peuvent être relevés par une orientation ex plicite de la politique allemande de développement vers les droits de l’homme. L’intégration de l’orien tation vers les droits de l’homme dans la stratégie d’aide-pays ou les stratégies d’assistance conjointe, le recours offensif au dialogue politique et la pour suite de son développement, ainsi que l’échange avec les organisations des droits de l’homme sur place et dans les entretiens relatifs aux pays peuvent toutefois, au moins, contribuer à la discussion sur les stratégies adaptées. 3.3 LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT D’AUTRES BAILLEURS DE FONDS ET D’ORGANISATIONS MULTILATERALES De nombreux bailleurs de fonds et organisations de développement bilatéraux et multilatéraux pren nent désormais davantage les droits de l’homme comme repère dans leur travail. Au nombre des bailleurs de fonds bilatéraux, l’Allemagne compte parmi les Etats faisant particulièrement preuve d’engagement à côté d’autres pays européens. Le Document d’orientation du CAD sur l’action à me ner dans le domaine des droits de l’homme et du développement (2007) adopté par le CAD de l’OCDE représente une base importante avec laquelle ont souscrit, pour la première fois, l’ensemble des Etats membres du CAD à une intégration systématique des droits de l’homme dans la coopération au dé veloppement et à leur renforcement. Les organisa tions des Nations unies avaient opté, dès 2003, pour une conception basée sur les droits de l’homme dans leurs programmes de développement en vue de soutenir avec plus d’efficacité les pays en déve loppement à remplir leurs obligations en matière de droits de l’homme et leurs aspirations vers le développement. A l’échelon multilatéral, le PNUD, UNICEF, ONU Femmes (auparavant UNIFEM) et l’UNFPA sont considérés comme des pionniers du travail axé sur les droits de l’homme. La Banque mondiale, le FMI et les banques régionales de dé veloppement sont d’avis qu’il est problématique de prendre explicitement les droits de l’homme comme repère. Pourtant, ces institutions elles-aussi se penchent de plus en plus sur la prise en compte des droits de l’homme. C’est d’ailleurs ce que le Mi nistère préconise, encourage et exige. La prise en compte explicite des droits de l’homme par la coopération au développement de l’Union européenne découle directement du Traité de Lis bonne et du Consensus européen pour le dévelop 15 Document de stratégie du BMZ 04/2011f pement. Elle est inscrite dans les accords fondamen taux de la coopération au développement de l’UE (p.ex. l’Accord de Cotonou). L’UE fait, par ailleurs, la promotion des droits de l’homme directement à travers différents instruments et des contributions financières considérables. L’UE s’attèle de plus en plus à améliorer l’opérationnalisation de l’intégra tion transversale des droits de l’homme dans les différents secteurs de sa coopération. 16 Document de stratégie du BMZ 04/2011f 4.Approches et stratégies d’action pour les futures activités de la coopération en matière des droits de l’homme Les droits de l’homme convenus au niveau inter national sont décisifs pour le développement du rable. Avec la ratification des traités sur les droits de l’homme, les pays donateurs et bénéficiaires de la coopération au développement se sont en gagés à respecter, protéger et mettre en œuvre les droits de l’homme. La politique allemande de développement encourage à l’avenir davantage la mise en œuvre des droits de l’homme tant par leur intégration systématique et leur prise en compte dans tous les secteurs et les pôles prioritaires qu’à travers des projets spécifiques en matière de droits de l’homme (approche duale). C’est uniquement de cette manière qu’il est possible de mettre en place et de soutenir des institutions et structures efficaces et durables de protection des droits de l’homme dans les pays partenaires. 4.1 INTEGRATION SYSTEMATIQUE DE L’APPROCHE FONDEE SUR LES DROITS DE L’HOMME Les stratégies suivantes qui découlent des expé riences passées servent à accroître, dans les pays partenaires, la prise de conscience et la disposition à mettre en œuvre les obligations en matière de droits de l’homme et doivent être prises en compte dans la conception de mesures de développement et dans le dialogue politique. > La cohérence politique dans l’intérêt du déve loppement durable est un facteur décisif de la réalisation des droits de l’homme en Allemagne et dans les pays partenaires. C’est uniquement si les droits de l’homme sont pris en compte par l’ensemble des secteurs (p.ex. dans les politiques commerciale, agricole, éducative et économique extérieure, stratégies de ré duction de la pauvreté) au niveau national et international qu’il est possible de remplir les obligations en matière de droits de l’homme et de les mettre en œuvre sur le long terme. Dans les pays partenaires et lors de l’organisation de mesures de soutien pour le développement, il faut aller vers une plus forte prise en compte des droits de l’homme dans l’ensemble des politiques, plans et programmes, comme par exemple dans les Documents de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP) liés aux OMD et les stratégies de réformes pour les différents secteurs (notamment l’eau et l’assainissement, l’éducation, la protection sociale, le développe ment rural et la santé). Ceci doit s’accompagner, avant tout pour des raisons de crédibilité, d’une nette amélioration de la cohérence en matière de droits de l’homme dans les politiques alle mande, européenne et internationale perti nentes pour les pays en développement (p.ex. les politiques économique, commerciale, agri cole et de la pêche, sécuritaire et migratoire, mais aussi celles des bailleurs de fonds). > La politique allemande de développement s’investira dans les organes concernés en faveur d’une nette amélioration de la cohérence en matière de droits de l’homme en ce qui concerne l’ensemble des mesures ayant des impacts sur les pays en développement. > La mise en œuvre des droits de l’homme re quiert l’action de l’Etat et de la société. Les conditions préalables doivent être réunies dans le cadre des processus généraux de réformes (promotion de la démocratie et de l’Etat de droit, décentralisation, développement de structures sociales et de l’économie de marché) et en donnant à la société civile les moyens né cessaires. Il est ainsi possible de permettre une participation substantielle de la société civile dans les processus de planification, de décision et de mise en œuvre. En fonction de la situa 17 Document de stratégie du BMZ 04/2011f tion spécifique du pays partenaire, il convient d’identifier des mesures et des instruments adaptés en vue d’approfondir les connaissances sur les droits de l’homme et de renforcer la per ception des rôles des débiteurs d’obligations et des détenteurs de droits, ainsi que d’encourager les institutions. > La politique allemande de développement soutient l’éducation aux droits de l’homme et les activités d’information et de lobbying relatives aux normes et aux principes en matière de droits de l’homme, tant dans l’optique des acteurs publics que des groupes de la société civile défendant les droits de l’homme. > Les droits de l’homme requiert des structures dans la justice et l’administration qu’ils renfor cent et qui permettent la transparence et la reddition de compte. Les mesures de coopéra tion axée sur les droits de l’homme doivent être entendues comme étant soumises à la reddition de compte et doivent faire l’objet d’une coopéra tion avec les institutions concernées ou soutenir leur mise en place et leur développement. On compte du côté des débiteurs d’obligations par exemple les parlements, la justice, les représen tants des communes et les cours des comptes ; du côté de la société civile surtout les organisa tions non gouvernementales et les institutions nationales des droits de l’homme, mais aussi les médias indépendants. La publication des recettes publiques et leur contrôle par la société civile locale contribuent à ce que les recettes parviennent de manière compréhensible dans les budgets nationaux et qu’elles puissent y être mises au service de la réduction de la pauvreté. > La politique allemande de développement soutiendra de plus en plus des organisations, institutions et défenseurs des droits de l’homme qui encouragent la transparence et la reddition de compte. > En préparation de tous les projets et programmes de la coopération bilatérale, no tamment pour les projets d’infrastructures, les risques et impacts en matière de droits de l’homme doivent être examinés, p.ex. en ce qui concerne les déplacements de population et les expropriations nécessaires, l’implication de la population locale ou l’accessibilité pour les personnes handicapées. Il est prévu que cela s’applique également aux projets d’infrastruc tures dans lesquels la KfW Entwicklungsbank et sa filiale, la DEG, mènent des activités qui relèvent de leur responsabilité propre. Le Mi nistère exercera son influence sur ces organisa tions dans ce sens. Les impacts sur les droits de l’homme doivent être observés dans la mise en œuvre par les agences d’exécution et faire l’ob jet de rapports. En cas de décisions concernant d’importants projets de développement, les populations concernées sont impliquées active ment dans l’examen, à côté du dialogue avec le partenaire, et les résultats sont mis à leur dispo sition. Les guides pertinents seront complétés ou élaborés. > La politique allemande de développement garantira que les projets bilatéraux de développement sont compatibles avec les normes en matière de droits de l’homme et elle continuera à développer les instruments nécessaires à cet effet, comme p.ex. des procédures adaptées à l’évaluation des risques pour les droits de l’homme. Elle œuvrera dans les organes compétents à ce que la KfW Entwicklungsbank et la DEG prennent un engagement volontaire en matière de droits de l’homme. 18 Document de stratégie du BMZ 04/2011f > Les investissements et les activités des entreprises sont importantes pour une croissance à grande échelle et le développement durable. Ils peuvent contribuer à mettre en œuvre de nombreux droits de l’homme, tels que le droit à exercer une activité génératrice de revenus ou les droits à la santé, à l’eau et à la protection so ciale. D’autre part, les entreprises peuvent aussi violer les droits de l’homme, p.ex. au travers de conditions de travail indignes, l’oppression des syndicats, la discrimination de certains groupes de personnes, des émissions nocives pour la santé ou des évacuations forcées. C’est pourquoi il est important de renforcer le devoir de protection de l’Etat dans l’optique du respect des traités internationaux des droits de l’homme et les normes fondamentales du travail de l’OIT, à travers l’amélioration de la législation, des réglementations et de l’appli cation du droit. Les structures de l’Etat de droit sont déterminantes pour les entreprises afin qu’elles puissent faire valoir leur potentiel dans le développement des pays partenaires. > La politique allemande de développement encouragera davantage l’environnement juridique et institutionnel pour une réglementation et surveillance publique efficace des activités des entreprises axée sur le respect des droits de l’homme. > L’objectif poursuivi dans la coopération au développement avec le secteur privé est le ren forcement de la prise de responsabilités par les entreprises en faveur des droits de l’homme (responsabilité des entreprises vis-à-vis des droits de l’homme). La stratégie du rapporteur spécial de l’ONU, John Ruggie, adoptée au ni veau international sert de guide aux activités relatives à la responsabilité des entreprises en matière de droits de l’homme. Cela comprend, entre autres, l’obligation des Etats-nations d’ap porter une protection vis-à-vis des violations des droits de l’homme par les tiers, la respon sabilité des entreprises de respecter les droits de l’homme et d’observer les impacts de leurs activités sur les droits de l’homme (« diligence raisonnable »), ainsi que d’introduire des méca nismes efficaces de plainte judiciaire et extraju diciaire en cas de violations et de dédommager les personnes concernées (réparer). En coopéra tion avec le secteur privé et d’autres parties pre nantes, il est impératif de mener un dialogue sur les rôles et responsabilités complémentaires de l’Etat, du marché et de la société civile. > La politique allemande de développement soutient la poursuite du développement du cadre juridique international pour une action entrepreunariale responsable et au-delà, des normes, lignes directrices et initiatives volontaires des entreprises et des secteurs économiques (responsabilité sociale des entreprises). 4.2 EXTENSION DE PROJETS SPECIFIQUES DES DROITS DE L’HOMME La prise en compte insuffisante des droits de l’homme dans les politiques sectorielles des pays avec lesquels nous coopérons est souvent due à un manque de volonté de dialoguer avec la société ci vile et à une faible capacité des institutions respon sables à savoir s’imposer. C’est pourquoi les mesures de la coopération allemande ont pour objectif le renforcement structurel de la société civile et des structures publiques prépondérantes en matière de droits de l’homme, ainsi que la promotion de la capacité à mener un dialogue p.ex. à travers l’édu cation aux droits de l’homme. C’est la raison pour laquelle le Ministère encouragera davantage des projets spécifiques des droits de l’homme dans les 19 Document de stratégie du BMZ 04/2011f champs d’action suivants, à côté de l’intégration de l’approche fondée sur les droits de l’homme en tant que thème transversal : > Les défenseurs de droits de l’homme sont poursuivis dans de nombreux pays en déve loppement en raison de leur engagement en faveur des droits politiques, économiques, so ciaux et culturels. C’est particulièrement le cas quand ils s’investissent en faveur des droits des minorités subissant des discriminations, telles que les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI). Les défenseurs des droits de l’homme agissent souvent en tant qu’indi vidus, ce qui les rend particulièrement vulné rables. Toutefois, des organisations s’avèrent elles aussi touchées : de nombreux pays posent des limites à la société civile à travers une légis lation restrictive quant aux associations, orga nisations non gouvernementales (ONG), syndi cats ou médias. Dans des projets spécifiques de droits de l’homme, la coopération allemande soutiendra l’amélioration des conditions-cadre juridiques pour la société civile et les mesures de protection des défenseurs des droits de l’homme. Des mesures ciblées soutiennent des ONG de droits de l’homme, ainsi que des structures nationales et régionales de réseaux au travers d’organisations allemandes de la société civile. Ceci comprend également la pro motion du travail de lobbying et le développe ment des capacités qui y est lié pour les groupes particulièrement marginalisés tels que les organisations d’handicapés se représentant elles-mêmes. Une implication systématique des défenseurs des droits de l’homme dans les pro grammes de la coopération montre clairement aux gouvernements et aux populations des pays partenaires que l’engagement en faveur des droits de l’homme ne peut être dissocié du développement. > La promotion de l’Etat de droit englobe la fonction d’équilibre et de paix du droit, le ren force en tant qu’instrument de pilotage dans la société et protège les individus. A cet égard, il convient non seulement d’améliorer l’organisa tion de la justice et la professionnalisation des acteurs pertinents dans ce secteur, mais aussi de soutenir les parlements et l’administration dans l’élaboration, la mise en œuvre et l’appli cation des lois en tenant compte des droits de l’homme. De même, une séparation des pou voirs efficaces et le contrôle mutuel des acteurs publics qui en résulte est d’une importance capitale pour le respect des droits de l’homme et la protection juridique contre les violations des droits de l’homme. Par ailleurs, l’accès au droit doit être encouragé pour l’ensemble de la population. 4.3 ACTIONS SUR PLUSIEURS NIVEAUX L’approche poursuivie dans la politique allemande de développement qui consiste à œuvrer vers la protection des droits de l’homme à plusieurs niveaux s’est avérée être couronnée de succès et continue d’être appliquée. > Dans les pays partenaires, les acteurs publics de tous les niveaux de l’administration reçoi vent un soutien afin de réunir les conditionscadre nécessaires, ainsi que lors d’activités sectorielles concrètes concernant la mise en œuvre des traités internationaux en matière de droits de l’homme. L’élément crucial est la promotion simultanée du développement de compétences chez les débiteurs d’obligations et les détenteurs de droits, ainsi que les activités à l’échelon décentralisé (approche multi-ni veaux). C’est là qu’il s’avère le plus facile d’ob tenir la transparence et la reddition de compte 20 Document de stratégie du BMZ 04/2011f et c’est également là qu’existe le contact le plus étroit entre les structures/services publics et la population. Les priorités seront accordées au renforcement de la prise en compte des droits de l’homme dans les secteurs sociaux cruciaux (eau, santé, éducation, agriculture, etc.), à des contributions systématiques en vue de la pro motion des droits des jeunes, et au développe ment de mesures de réalisation du droit à un logement convenable. En outre sont renforcées les organisations qui défendent la suppression des préjugés et des discriminations vis-à-vis des LGBTI et s’engagent contre leur criminalisa tion. Les structures auto-représentant les per sonnes handicapées sont elles-aussi renforcées. Dans l’optique des droits des femmes, la priorité est accordée à l’autonomisation économique des femmes, leur protection dans les conflits armés, leur renforcement en tant qu’acteurs de paix dans le règlement des conflits et les proces sus de paix, les défis et les réponses au change ment climatique qui sont spécifiques au genre, ainsi que la santé et les droits sexuels, y compris la lutte efficace contre les mutilations génitales féminines. > Etant donné l’importance croissante de l’intégration régionale, la politique allemande de développement encourage les systèmes régionaux de protection des droits de l’homme qui sont complémentaires du système inter national de protection. La priorité est accordée à la poursuite de l’élaboration des normes des droits de l’homme en Afrique et à l’accessibilité à la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. De plus, il est prévu de soutenir davan tage les réseaux régionaux innovants d’organi sations et d’institutions de droits de l’homme à travers des projets spécifiques des droits de l’homme. > Chez les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et les banques régionales de développement, le Ministère s’investit en faveur de la prise en compte accrue des droits de l’homme dans leur travail opérationnel et leurs lignes direc trices. Outre la poursuite de l’échange avec la Banque mondiale (p.ex. dans les secteurs de la santé et de l’eau ou au sujet du handicap), les expériences avec le Nordic Trust Fund pour les droits de l’homme sont mises en œuvre dans des modules de formation internes à la Banque mondiale. A l’échelon du CAD de l’OCDE, le Ministère s’investit en faveur de l’adaptation conforme aux droits de l’homme des lignes directrices pertinentes et de l’amélioration de leur application. > Dans le cadre de l’UE, l’Allemagne s’engage en faveur de l’amélioration de la mise en œuvre des lignes directrices des droits de l’homme du Conseil européen et soutient la poursuite de l’opérationnalisation systématique de la prise en compte des droits de l’homme par la coopé ration de l’UE. Le Ministère s’investira afin de continuer à développer l’Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme (IEDDH), un instrument qui permet d’encoura ger des organisations de la société civile dans les domaines de la démocratie et des droits de l’homme. Sur le plan politique, l’Allemagne s’investit avec d’autres Etats membres pour que le respect des normes politiques minimales (y compris celles concernant le respect des droits de l’homme) devienne le préalable de l’octroi d’aide budgétaire de l’UE, l’harmonisation des conditions à l’octroi dans l’ensemble de l’UE et pour faire régulièrement des droits de l’homme le sujet du dialogue politique de l’UE dans le contexte de l’aide budgétaire. 21 Document de stratégie du BMZ 04/2011f > Dans le système des Nations unies, le Minis tère continue de soutenir la concrétisation du droit au développement et sa mise en œuvre pratique, ainsi que le travail des rapporteurs spéciaux. Le Ministère participera également à des négociations relatives à une déclaration des Nations unies sur l’éducation aux droits de l’homme et à la deuxième phase du Pro gramme mondial pour l’éducation aux droits de l’homme. 4.4 ENCOURAGER LE DEVELOPPEMENT INCLUSIF Les pactes des droits de l’homme protègent notam ment les droits des groupes et des individus particulièrement touchés par les discriminations, tout en visant leur inclusion. Les pauvres, les femmes, les peuples autochtones, les minorités religieuses ou ethniques, les personnes handicapées ou les mino rités sexuelles sont confrontées à des barrières qui, soit, leur nient ou leur rendent impossible la par ticipation sur un pied d’égalité dans la société. Ce point de vue mène à se focaliser également sur les jeunes qui sont marginalisés dans un grand nombre de sociétés et n’ont pas de possibilités de partici pation. Les solutions en termes de développement sont uniquement durables si elles tiennent compte des cultures et spécificités locales. C’est pourquoi leur mission est d’aller dans le sens d’une réduc tion des discriminations subies par les minorités ethniques ou religieuses à travers une sensibilité culturelle. Contrairement à une coopération au développement axée sur les groupes-cibles qui mise sur des identités de groupes (supposées), les droits de l’homme visent les barrières dans la société qui excluent des individus ou des groupes d’une participation sur un pied d’égalité. Si plusieurs des caractéristiques de groupes décrites ci-dessus vien nent s’ajouter les unes aux autres, on assiste souvent à une multiplication des barrières. La coopération au développement axée sur les droits de l’homme requiert une orientation plus ciblée sur l’élimination des barrières d’accès et la réalisation ciblée des droits des groupes discriminés ou défavorisés : > L’égalité des genres est un droit de l’homme crucial et la clé du développement durable. Néanmoins, le respect, la protection et la mise en œuvre des droits des femmes sont souvent limités par des répartitions des rôles entre les genres déterminées par des normes sociales et culturelles et des structures sociétales patriar cales. Le déséquilibre entre les genres est per pétué en privant les filles et les femmes du droit à l’éducation. Dans certains pays, les femmes occupant des postes politiques sont victimes d’intimidation, voire parfois contraintes de démissionner. Leur implication dans les négo ciations pour la paix est insuffisante. En vue de modifier cet état de fait, le Ministère soutient la mise en œuvre de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies en concertation étroite avec les autres ministères compétents. Les femmes se voient souvent privées d’ac cès aux services financiers car il est fréquent qu’elles n’aient pas le droit de posséder de la terre ou des biens, ce qui les empêche de four nir des garanties pour obtenir un crédit. Les femmes continuent d’être les principales vic times de violences domestiques et sexuelles. Les violences faites aux femmes (cela inclut égale ment les mutilations génitales féminines) conti nuent d’être considérées dans de nombreux pays comme relevant de la sphère privée et non comme un problème de droits de l’homme. > Les droits des jeunes revêtent une importance particulière. Constituant jusqu’à 70 % de la po pulation des pays en développement, les jeunes auront, dans quelques années à l’âge adulte, la 22 Document de stratégie du BMZ 04/2011f responsabilité déterminante dans les décisions politiques et les évolutions sociétales de leur pays. C’est pourquoi il est d’une importance cruciale pour une politique de développement tournée vers l’avenir de les encourager. Au jourd’hui encore, un grand nombre de jeunes vivent dans la pauvreté absolue, sans pers pectives, sans reconnaissance de leurs droits, sans l’accès nécessaire aux services adaptés ou la participation aux processus de décisions dans la société. Traduire dans les faits les droits des jeunes signifie, par exemple, de réduire la mortalité infantile et la sous-alimentation en donnant accès aux systèmes de santé, de tenir compte de « l’intérêt supérieur de l’enfant » dans les politiques concernées, de garantir l’éducation des jeunes et de les impliquer de manière systématique dans les processus de décision quand leurs intérêts sont touchés. Il est également nécessaire d’améliorer les conditions-cadre afin que les mesures dans les secteurs de coopération permettent d’obtenir des effets positifs sur les droits de la jeune géné ration. Dans le cas contraire, les potentiels des jeunes ne sont pas valorisés et leur exclusion peut mener à de la frustration et du désespoir, voire à de la violence. > La protection des droits de l’homme des peuples autochtones sur l’ensemble des continents demeure un défi pour l’avenir. Les peuples autochtones sont largement exclus de la vie politique, économique et culturelle dans la majorité des Etats. Leur exclusion continue ne limite pas uniquement leurs opportunités de développement, mais renferme également un potentiel de conflits avec des répercussions sur la stabilité politique. La participation active des peuples autochtones est un droit inscrit à la Convention 169 de l’OIT indispensable à la réali sation des droits de l’homme. C’est uniquement lorsque les peuples autochtones sont impliqués directement dans les décisions qui les concer nent qu’il est possible de résoudre des conflits à propos de ressources naturelles et d’atteindre un développement durable. La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autoch tones définit des normes relatives à la protec tion des droits individuels et collectifs. En vue d’éviter des impacts négatifs des projets et pro grammes sur les peuples autochtones (principe de ne pas nuire - do no harm) et d’améliorer leurs conditions de vie, il est nécessaire que les peuples autochtones et les communautés locales donnent leur accord librement aupara vant après avoir été informés (consentement préalable libre et en connaissance de cause) lorsqu’il s’agit de projets qui les concernent. > Les personnes handicapées sont longtemps restées inaperçues dans la coopération au dé veloppement ou seuls leurs besoins médicaux ont été pris en compte. Désormais, la compré hension du handicap qui a vu le jour est axée sur un modèle social du handicap. Elle inclut les barrières comportementales et environnemen tales dans le terme de handicap. La Convention des Nations unies relative aux droits des per sonnes handicapées engage, dans son article 32, l’ensemble des Etats contractants à faire de la politique de développement de manière inclusive de façon à permettre également aux personnes handicapées de pouvoir accéder aux prestations et programmes et ainsi de mieux faire valoir leurs droits. L’accessibilité revêt dans tous les secteurs une importance particu lière, ainsi que la participation des personnes handicapées à l’ensemble des décisions qui les concernent. Afin de contribuer de manière du rable à la réduction du risque de sombrer dans la pauvreté pour les personnes handicapées, des approches inclusives sont encouragées de 23 Document de stratégie du BMZ 04/2011f manière transsectorielle (entre autres dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la pro tection sociale et sur le marché du travail). > Une orientation homosexuelle ou une identité de genre qui ne correspond pas aux normes de la majorité de la population (LGBTI) sont taboues dans un grand nombre de sociétés. Des relations entre adultes du même sexe consenties continuent d’être considérées comme un délit dans de nombreux Etats et peuvent être réprimées par de dures peines. Même dans des pays ne disposant pas d’une lé gislation spécifique, les LGBTI sont souvent vic times d’abus massifs des institutions publiques ou de la haîne des groupes paramilitaires. Les formes que prend la violence vont jusqu’à des meurtres brutaux, les auteurs ne sont souvent pas poursuivis. Ceci explique qu’il est prévu, à l’avenir, de soutenir de manière plus ciblée les LGBTI à travers des mesures dans les secteurs de la santé, de la protection des droits de l’homme et le travail de lobbying, notamment à travers des organisations de la société civile. En outre, la sensibilisation des experts et des collabora teurs de la coopération au développement et l’échange avec les autres bailleurs de fonds à ce sujet sont intensifiés. 4.5 CONTINUER A DEVELOPPER LES INSTRUMENTS DE LA COOPERATION AU DÉVELOPPEMENT > Le dialogue politique est un instrument cru cial pour le pilotage et l’aménagement de la coopération au développement avec les pays partenaires. Du point de vue des droits de l’homme, il est crucial d’aborder le thème des droits de l’homme en tant qu’obligation juri dique commune et de thématiser de manière ciblée notamment les droits économiques, sociaux et culturels, outre les droits politiques et civils. Les recommandations actuelles du système de protection des droits de l’homme (p.ex. des organes de traités des Nations unies, les résultats de l’Examen Périodique Universel du Conseil des droits de l’homme des Nations unies) peuvent permettre d’apporter de l’ob jectivité au dialogue politique avec certains pays. Une évaluation régulière du dialogue politique suivant des critères relevant des droits de l’homme permet un meilleur emploi de cet instrument, notamment dans l’optique de par tenaires difficiles. > A l’aide du catalogue de critères de développe ment, la situation de la gouvernance et des droits de l’homme dans les pays partenaires est éva luée chaque année grâce à cinq critères, entre autres sur la base d’informations provenant du système de protection des droits de l’homme des Nations unies. Le critère « droits de l’homme » évalue la mise en œuvre des conventions des droits de l’homme dans le droit national, la créa tion des institutions et procédures nécessaires, ainsi que les résultats de la mise en œuvre des droits de l’homme cruciaux en matière civile et politique, ainsi qu’économique et sociale. Les résultats du catalogue de critères sont la base de la manière de faire la coopération au développe ment et doivent être pris en compte dans la pla nification et l’exécution des programmes-pays et des projets. Ils représentent ainsi un repère contraignant en matière de droits de l’homme. > Les analyses des conflits incluant la dimension des droits de l’homme (Peace and Conflict As sessments) sont des instruments d’importance afin de donner une vision approfondie des causes structurelles des conflits, c’est-à-dire souvent des discriminations et des violations des droits de l’homme. Les résultats tiennent 24 Document de stratégie du BMZ 04/2011f compte de tous les droits de l’homme qui peu vent s’intégrer dans la conception des straté gies de prévention et les projets et programmes. > L’instrument de l’aide budgétaire ouvre des opportunités permettant de promouvoir les structures et les droits de l’homme dans les pays partenaires. Il n’y a recours à l’aide budgé taire que dans les Etats affichant un niveau de gouvernance suffisant et une prise en compte positive du développement dans l’évaluation du catalogue de critères. En outre, un environne ment macroéconomique stable et des finances publiques suffisamment transparentes sont des conditions importantes. Les questions des droits de l’homme sont abordées avec les par tenaires dans le cadre du dialogue politique au sujet de l’aide budgétaire. Des violations graves des droits de l’homme sont sanctionnées par la réduction, voire la suspension des aides budgé taires jusqu’à l’amélioration de la situation. Les moyens qui se trouvent dégagés de cette ma nière continuent d’être mis au service de l’aide à des programmes afin d’éviter des répercussions négatives pour la population pouvant découler de la suppression de l’aide budgétaire. > Une société civile forte qui peut agir librement est indispensable pour la mise en œuvre des droits de l’homme dans les pays parte naires. Il est prévu que la coopération au déve loppement soutienne davantage tant le travail de lobbying que la promotion structurelle du travail de la société civile relatif aux droits de l’homme, y compris les institutions nationales des droits de l’homme. Les coopérations avec les groupes de la société civile dédiés aux droits de l’homme permettent d’améliorer dans l’en semble tant le dialogue avec les structures pu bliques que l’orientation de la prise en compte des droits de l’homme dans la coopération au développement. > Font partie de la mise en œuvre des droits de l’homme les mécanismes de reddition de compte auxquels les individus ou les groupes peuvent s’adresser lorsqu’il considèrent que leurs droits de l’homme ont été violés. Ceci est également valable pour la coopération au dé veloppement dans les pays partenaires et en Al lemagne. C’est pourquoi le Ministère examine la possibilité de mettre en place un mécanisme de plainte relatif aux droits de l’homme en te nant aussi compte des expériences des autres bailleurs de fonds. Cet examen se focalisera sur le renforcement de l’appropriation des pays partenaires et l’accessibilité pour les organisa tions de la société civile. > Les agences d’exécution de la coopération allemande au développement doivent élaborer et améliorer des stratégies et instruments, afin de tenir compte systématiquement des droits de l’homme en tant que thème transversal dans le cadre de la gestion de projets pour la prépa ration, l’exécution et l’évaluation du succès des programmes et projets et des rapports à fournir au Ministère. Ceci comprend des formations ci blées pour les experts des agences d’exécution et le personnel du Ministère. Tous les acteurs de la coopération mènent une réflexion sur les ex périences positives et les rendent disponibles. > A l’avenir, la mise en œuvre de l’approche fon dée sur les droits de l’homme dans la coopé ration au développement, l’augmentation du nombre de projets et programmes spécifiques dans le domaine des droits de l’homme, la pro motion accrue des mesures de la société civile dans les pays partenaires et les contributions 25 Document de stratégie du BMZ 04/2011f au sein du Gouvernement fédéral allemand et à l’échelon international pour plus de cohérence politique axée sur les droits de l’homme seront surveillées et évaluées de manière plus sys- tématique par le Ministère et, lorsque cela est possible, conjointement avec les partenaires. Un système de suivi en fonction sera élaboré. 26 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Annexe RECAPITULATIF DES DROITS DE L’HOMME (Version abrégée inofficielle) Pacte international relatif aux droits civils et politiques Ce Pacte est entré en vigueur en 1976 et est contraignant pour les Etats contractants. Le Comité des droits de l’homme instauré par l’article 28 veille à sa mise en œuvre. Les droits garantis par ce Pacte sont entre autres les suivants : Article 2: Article 3: Article 6: Article 7: Article 8: Article 9: Article 12: Article 14: Article 17: Article 18: Article 19: Article 20: Article 21: Article 22: Article 23: Article 24: Article 25: Article 26: Article 27: Droit à un recours juridique quant aux droits garantis dans le Pacte Droit à l’égalité entre les hommes et les femmes Droit à la vie Interdiction de la torture ou des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants Interdiction de l’esclavage et de la servitude ; interdiction du travail forcé Droit à la liberté et à la sécurité de sa personne, protection vis-à-vis d’une arrestation ou détention arbitraires Droit à la libre circulation et au libre choix de sa résidence Droit à l’égalité devant la justice, garantie de la présomption d’innocence et droit à une procédure juste devant un tribunal indépendant Droit à la vie privée et à la protection par la loi Droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion Droit à la liberté d’opinion et d’expression Interdiction de la propagande en faveur de la guerre et de l’appel à la haine nationale, « raciale » ou religieuse Droit de réunion Droit d’association Droit de se marier et de fonder une famille Droit des enfants à la protection de l’Etat sans discrimination Droit de prendre part aux affaires publiques, droit de voter et d’être élu Droit à l’égalité devant la loi et à une égale protection de la loi Droits des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels – PIDESC Ce Pacte est entré en vigueur en 1976 et est contraignant pour tous les Etats contractants. Le Comité des Droits économiques, sociaux et culturels, fondé sur la résolution 1985/17 du Conseil économique et social des Nations unies en 1985, veille à son respect. Les droits garantis par ce Pacte sont entre autres les suivants : Article 1: Article 2: Article 3: Droit des peuples à disposer d’eux-mêmes Droit à la garantie sans discrimination des droits énoncés dans le PIDESC et à leur réalisation progressive Droit à l’égalité entre les hommes et les femmes 27 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Article 6: Article 7: Article 8: Article 9: Article 10: Article 11: Article 12: Article 13: Article 14: Article 15: Droit au travail Droit à des conditions de travail justes et décentes Droit à former des syndicats ou à s’y affilier, droit de grève Droit à la sécurité sociale Droit à la famille et au mariage, protection des enfants et des jeunes Droit à un niveau de vie suffisant, y compris une nourriture, un vêtement et un logement suffisants Droit à la santé physique et mentale Droit à l’éducation Principe de la gratuité de l’enseignement primaire Droit de participer à la vie culturelle et au progrès scientifique Adaptation de : Kompass – Handbuch Menschenrechtsbildung www.kompass.humanrights.ch AUTRES TRAITÉS SUR LES DROITS DE L’HOMME ET DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE AU NIVEAU DES NATIONS UNIES : tion contre la torture et à la Convention relative aux droits des personnes handicapées établissent, entre autres, un mécanisme national de prévention. Protocoles facultatifs : Les protocoles facultatifs complètent les pactes des droits de l’homme des Nations unies. Certains pro tocoles facultatifs établissent un droit individuel à la plainte (c’est le cas du Pacte international relatif aux Observations générales des organes de traités des Nations unies : Dans les observations générales, les organes de trai tés des Nations unies formulent des interprétations relatives aux pactes des droits de l’homme. Les ob droits civils et politiques, du Pacte international re latif aux droits économiques, sociaux et culturels, de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées et de la Convention sur les droits des femmes). D’autres protocoles faculta tifs garantissent des droits additionnels à ceux des conventions. Le Deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques abolit la peine de mort et les Pro tocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant règlementent les droits des enfants dans les conflits armés et interdisent le trafic d’enfants, leur prostitution et la pornographie les mettant en scène. Enfin, les Protocoles facultatifs à la Conven servations générales sont les lignes directrices visant la mise en œuvre des obligations de l’Etat en matière de droits de l’homme. Il existe des observations gé nérales pour tous les principaux traités des Nations unies relatifs aux droits de l’homme. Rapports des rapporteurs spéciaux des Nations unies : Les rapporteurs spéciaux sont des experts indépen dants nommés par le Conseil des droits de l’homme pour examiner un thème spécifique des droits de l’homme ou la situation dans un pays. Beaucoup d’entre eux reçoivent également des plaintes indivi duelles. 28 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Recommandations du Conseil des droits de l’homme dans le cadre du mécanisme d’Examen Périodique Universel : L’Examen Périodique Universel (EPU) du Conseil des droits de l’homme des Nations unies consiste à passer en revue la situation des droits de l’homme dans l’ensemble des Etats membres. Cet examen se base également sur des rapports de la société civile. A la fin de cet examen, les Etats prennent position par rapport à l’adoption ou au refus des recomman dations faites dans l’optique d’améliorer la situation des droits de l’homme. Résolution 1325 (S/RES/1325) : Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, en octobre 2000, la résolution 1325. Elle tient compte du rôle d’importance joué par les femmes dans la prévention et la solution des conflits et dans la consolidation de la paix. Cette résolution en appelle à toutes les parties à des conflits armés à prendre des mesures spécifiques afin de protéger les filles et les femmes d’actes de violence spécifique au genre. Mandat du Représentant spécial du Secrétaire général chargé de la question des droits de l’homme et des sociétés transnationales et autres entreprises (A/HRC/RES/8/7) : La Commission des droits de l’homme des Nations unies a créé ce mandat en 2005 ; les principes di recteurs élaborés par le Rapporteur spécial, John Ruggie, relatifs à la responsabilité des entreprises en matière de droits de l’homme ont été débattus au Conseil des droits de l’homme en juin 2011. Déclaration des Nations unies sur les défenseurs des droits de l’homme (A/RES/53/144) : Cette déclaration de 1998 réaffirme que toute per sonne, seule ou en communauté avec d’autres, a le droit d’encourager la protection et la réalisation des droits de l’homme et d’agir en ce sens. Déclaration des Nations unies relative aux droits des peuples autochtones (2007) : L’Assemblée générale des Nations unies a adopté la résolution 61/295 en septembre 2007 avec 143 ouis qui est la base de cette déclaration. Droit de l’homme à l’eau et l’assainissement (A/RES/64/292) : L’Assemblée générale des Nations unies a reconnu explicitement le droit à l’eau et l’assainissement dans une résolution en juillet 2010. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies a réaffirmé cette décision dans une résolution en septembre 2010. Déclaration des Nations unies relative au droit à un logement convenable (A/RES/41/146) : L’Assemblée générale des Nations unies a adopté en 1986 la résolution relative au droit à un logement convenable. En 1996, lors du 2e sommet consacré à ce sujet, les Etats membres des Nations unies ont adopté la « Déclaration d’Istanbul » et l’« Agenda Habitat ». En 2001, le programme des Nations unies pour les établissements humains (UN-HABITAT) est devenu un programme indépendant. TRAITES REGIONAUX SUR LES DROITS DE L’HOMME (SELECTION) : Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (1981) : La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (Charte de Banjul) a été adoptée à l’una nimité par les Etats membres de l’Union africaine. Elle est entrée en vigueur en 1986 et est souscrite à l’heure actuelle par 51 Etats. 29 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Convention américaine relative aux droits de l’homme (Pacte de San José) (1969) : La Convention américaine relative aux droits de l’homme de l’Organisation des Etats américains (OEA) est entrée en vigueur en 1978 et a été ratifiée à ce jour par 24 Etats membres. La Commission inte raméricaine des droits de l’homme et la Cour intera méricaine des droits de l’homme surveillent sa mise en œuvre. AUTRES DOCUMENTS INTERNATIONAUX DE REFERENCE RELATIFS AUX DROITS DE L’HOMME : Déclaration de l’OIT relative aux principes et droits fondamentaux au travail et son suivi (1998) : Dans cette déclaration, les Etats membres souscri vent aux normes fondamentales du travail (liberté et droit à l’association ; éradication du travail forcé, rémunération égale, absence de discrimination et interdiction du travail des enfants). Convention de l’OIT relatives aux peuples indigènes et tribaux dans les pays indépendants (1989) : La Convention 169 de l’OIT est un instrument inter national contraignant sur le plan juridique ayant trait aux peuples autochtones et tribaux. Cette convention n’a pas été ratifiée par l’Allemagne. Les Principes de Jogjakarta – Principes sur l’application des droits de l’homme quant à l’orientation sexuelle et l’identité de genre (2006) : Ces principes ont été élaborés en Indonésie à Jog jakarta par des experts des droits de l’homme de renommée internationale. Ils interprètent et com plètent les normes et mécanismes de protection des droits de l’homme existants pour les lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués. DOCUMENTS EUROPEENS DE REFERENCE : Le Traité de Lisbonne du 13 décembre 2007, notamment le Traité sur l’Union européenne (TUE), art. 21 : Cet article définit les principes et mesures régissant l’action extérieure de l’Union européenne, comme par exemple de manière explicite l’universalité et l’indivisibilité des droits de l’homme et le respect de la dignité humaine. Selon l’art. 21, l’Union euro péenne s’investit en faveur d’une collaboration in tense dans les relations internationales en vue de la promotion, entre autres, de la démocratie, de l’Etat de droit et des droits de l’homme. Orientations concernant les défenseurs des droits de l’homme (2004 / 2008) : Ces orientations représentent un guide pour renfor cer l’action de l’Union européenne dans la protec tion des défenseurs de droits de l’homme en dialo gue avec les pays tiers et les forums internationaux. Par ailleurs, elles servent d’orientations pour les collaborateurs des représentations de l’Union euro péenne dans les pays tiers quant aux questions liées aux défenseurs des droits de l’homme sur le terrain. Lignes directrices pour la promotion et la protection des droits de l’enfant (2007) : Ces lignes directrices définissent les principes et les objectifs de la politique européenne de protection des enfants, notamment vis-à-vis d’actes violents. Actualisation des orientations sur les enfants face aux conflits armés (2003 / 2006 / 2008) : Ces orientations servent de guide et d’outils afin de protéger les enfants dans les conflits armés. 30 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Lignes directrices sur les violences faites aux femmes et la lutte contre toute forme de discrimination à leur encontre (2008) : Ces lignes directrices servent de base à l’élaboration de stratégies coordonnées pour la promotion de l’égalité entre les genres et la lutte contre les discri minations faites aux femmes et l’impunité des vio lences à leur encontre. Lignes directrices de l’Union européenne sur les dialogues en matière de droits de l’homme avec les pays tiers - Actualisation (2001 / 2009) : Ces lignes directrices ont pour objectif une dé marche homogène de l’ensemble des Etats de l’UE en matière de dialogue sur les droits de l’homme avec les pays tiers. Elles contiennent à cet effet des principes et objectifs de l’Union européenne. Elles représentent en outre un guide en ce qui concerne les démarches, la concertation des pays de l’Union européenne et l’évaluation des résultats du dialo gue. Déclaration conjointe du Conseil et des représentants des gouvernements des Etats membres réunis au sein du Conseil, du Parlement européen et de la Commission sur la politique de développement de l’Union européenne (2006) : Le consensus européen sur la politique de dévelop pement : ce consensus définit pour la première fois des principes communs dans l’Union européenne en matière de coopération au développement qui sont la base de la mise en œuvre de la politique de développement de l’Union européenne et de ses Etats membres dans l’esprit de la complémentarité, coopération, coordination et cohérence. L’objectif primordial est la lutte contre la pauvreté, complété par les objectifs de promotion d’une gestion respon sable de l’Etat et du respect des droits de l’homme. Boîte à outils visant à promouvoir et à défendre l’exercice des droits de l’homme des personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles (2010) : Cette boîte à outils fournit à la coopération au déve loppement des outils pouvant être mis au service de la protection et de la promotion des droits des LGBT. Note d’orientation sur le handicap et le développement (2004) : Cette note d’orientation a pour objectif de servir de repère à l’Union européenne afin d’intégrer avec succès dans la coopération au développement la thématique des personnes handicapées. 31 Document de stratégie du BMZ 04/2011f INDEX DES ABREVIATIONS BMZ Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement CAD de l’OCDE Comité de l’aide au développement de l’Organisa tion de coopération et de développement écono miques DEG Société allemande d’investissements et de développement DSRP Document de stratégie de réduction de la pauvreté IEDDH Instrument européen pour la démocratie et les droits de l’homme OIT Organisation Internationale du Travail OMD Objectif du Millénaire pour le développement ONG Organisation non gouvernementale ONU Organisation des Nations unies ONU Femmes Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes PIDESC Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels FMI Fonds monétaire international PNUD Programme des Nations unies pour le développement FNUAP Fonds des Nations unies pour la population UE Union européenne GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH UNICEF Fonds des Nations unies pour l’enfance HABITAT Programme des Nations unies pour les établissements humains LGBTI Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués UNIFEM Fonds des Nations unies pour la femme 32 Document de stratégie du BMZ 04/2011f Publié par Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), Relations publiques, activités d’information et d’éducation Rédaction BMZ, Division « Droits humains, égalité des genres, culture et développement » Conception BLOCK DESIGN Kommunikation & Werbung, Berlin Mise à jour Mai 2011 Adresses postales des deux sièges du Ministère Bonn Office Berlin Office Dahlmannstraße 4Stresemannstraße 94 53113 Bonn 10963 Berlin Allemagne Allemagne Tel.+ 49 (0) 228 99 535 - 0Tel. + 49 (0) 30 18 535 - 0 Fax + 49 (0) 228 99 535 - 3500 [email protected] www.bmz.de Fax + 49 (0) 30 18 535 - 2501