cheneau Resume_Introsem

Transcription

cheneau Resume_Introsem
 Introduction à la sémantique Cours du 4 avril 2012 Méronymie­Holonymie : une relation entre la partie et le tout Du grec Méros: la partie Du grec Holos : le tout •
•
Un tout A, se compose d’éléments B. B est l’élément constitutif de A Exemple : La relation Bois ‐ Arbre 1er cas : le bois est le tout : un bois est constitué d’arbres 2ème cas : on fabrique du bois à partir d’arbres, ici l’arbre est le tout De même on a : Méronyme Holonyme doigt / main clavier / piano pages / livre pétales / fleur poignée / porte roues / voiture Ce qui caractérise un holonyme est que l’on pourra le définir sans pour autant définir son méronyme. En effet, il sera plus facile de définir main sans son élément constitutif doigt, qu’il ne le sera de définir doigt sans définir main. L’holonyme est donc plus autonome que le méronyme. Ici, l’holonyme main est encapsulé dans le méronyme doigt. doigt main •
Mais il existe un autre cas de figure dans lequel c’est le méronyme qui sera encapsulé dans l’holonyme. On aura ainsi : Holonyme Méronyme Armée soldat Orchestre musicien Forêt arbres Conseil Conseiller Parlement Député Dans ce cas, il est plus simple de définir musicien (méronyme) sans définir pour autant orchestre (holonyme) que de définir orchestre sans définir musicien. En effet, un orchestre est un ensemble de musiciens alors que tous les musiciens ne font pas partie d’un orchestre. Orchestre et tous les autres méronymes de ce type sont alors appelés noms collectifs. Ils désignent des touts qui sont composés de parties. Corrigé SEM1.EXE3 Cherchez le (ou les) “contraires“ des termes suivants. Déterminez par la suite le type de rapport qui existe entre les couples ainsi obtenus (c‐à‐d. si ce sont des complémentaires, des antonymes, des converses ou des inverses) en utilisant les critères pertinents. Priver ‐ autoriser => Complémentaires : Jean autorise Paul à sortir = J. ne prive pas P. de sortie. ‐ permettre => Idem ‐ donner => Relation inverse : Karim donne à Amida de l’argent = l’argent change d’état, il passe d’être à Karim à être à Amida. ‐ offrir => Idem Abîmer – réparer => Relation inverse : Il y a bien un changement d’état. Mais nuance puisque réparer implique abîmer. On dit alors que ce sont des inverses restitutifs. Abondant – rare => Antonymes : L’eau est abondante. L’eau est rare. Les deux propositions peuvent être vraies. Insuffisant => Idem Célibataire – en couple => Complémentaires a R b = b R’ a Emprunter‐prêter => Converses : Jean a prêté ce livre à Paul. Paul a emprunté ce livre à J. Restituer => Inverses Laid – Beau => Antonymes Se rappeler ‐ oublier => Complémentaires Honnête – Malhonnête => Complémentaires mais gradables Plus honnête que, moins malhonnête que… 2. Le comparatif (plus…que, moins…que, aussi…que) joue un rôle important dans la définition des antonymes, ainsi que la combinaison avec des adverbes de degré (très ADJ, peu ADJ etc.). Essayez de construire des phrases en utilisant ces formes pour les adjectifs : Cher, jeune, vivant, rouge, provincial Commentez les différences d’interprétations que vous pouvez constater. Cher. Ex : L’ordinateur est moins cher que la télévision. L’ordinateur est peu cher. Jeune. Ex : L’homme est très jeune/ plus jeune que la femme. Vivant. Ex : Tu es moins vivant/ plus vivant que moi. Dans ce cas, on peut envisager une interprétation de vivant dans son sens figuré : énergique, qui a/n’a pas une grande force, énergie vitale… Rouge : Ex : Le livre est très rouge/ Le pull de Marie est plus rouge que celui de Jeanne. Dans ce cas, on comprend que le comparatif et les adverbes de degré dénotent que tel rouge se rapprochera plus ou moins de la norme du rouge que l’on a. Il s’agira d’un rouge plus formel accepté par tout le monde. On parlera aussi de foyer chromatique. Il s’agit d’une utilisation métalinguistique du comparatif. Métalinguistique : utilisation du langage qui porte sur le langage, dans le cas présent sur l’adéquation des mots aux choses (Le mot « rouge » décrit mieux la couleur du pull de Marie que celle du pull de Jeanne, car le premier est plus proche du « prototype » de rouge). On peut avoir aussi des utilisations métalinguistiques de la négation, lorsqu’on dit par exemple : « La soupe n’est pas chaude, elle est brûlante ». Etant donné que ce qui est brûlant est aussi chaud, cette phrase peut sembler paradoxale. Mais la négation porte ici sur l’adéquation du mot à la chose (le mot « chaud » ne décrit pas bien la température de la soupe). A noter qu’il serait bizarre de dire : « La soupe est brûlante, mais elle n’est pas chaude ». Provincial. Ex : Marie est plus provinciale que Jeanne. Là, on peut comprendre que Marie aura, par exemple, des habitudes plus provinciales que Jeanne. « Provincial » est interprété dans cet exemple non pas comme « appartenant ou relatif à une province, qui habite dans une province » (puisque on ne peu pas « habiter plus que qqun d’autre dans une province »), mais plutôt comme « ayant les qualités stéréotypiques qui caractérisent les habitants de la province ». Le même type d’effet de sens se réproduit dans des cas comme « Il est très français » (= « il a les habitudes/le comportement/ l’apparence qui caractérisent le stéréotype du français à un très haut degré) RELATIONS TAXINOMIQUES Hyponymie/ Hyperonymie Co­ Hyponymie Synonymie Relation classificatoire, d’inclusion : Ex : Meubles Table Chaise Armoire Lit {Table, Chaise…} ⊂ {meuble} Table, Chaise, armoire et lit sont des hyponymes de meubles. Meubles est un hyperonyme de table, chaise, armoire, et lit. Hyponymes du même hyperonyme Ex : Fleurs tulipe rose Fleurs est l’hyperonyme de tulipe et rose, qui sont donc co‐hyponymes. L1 et L2 sont synonymes si en remplaçant L1 par L2 dans une phrase, on obtient une phrase quasiment équivalente. On distingue 2 types de synonymie : ‐Absolue deux lexies qui ont le même sens Elle est très rare : Automobile­voiture Vélo­bicyclette ‐Approximative deux lexies dont les sens sont très proches cannibale­anthropophage dominer­maîtriser haine­aversion SENS CONTRAIRES/ OPPOSES Complémentarité L’affirmation de l’un entraine nécessairement la négation de l’autre ­ Le lapin est mort = le lapin n’est pas vivant. ­ La porte est ouverte = la porte n’est pas fermée. Antonymie scalaire Ne peuvent pas être vrais en même temps MAIS peuvent être faux en même temps ­ Cet homme est grand. ­ Cet homme est petit. Converses Inverses Pour que la relation de R et de R’ soit converse, il faut que a R b = b R’ a Jean est plus bête que Paul. a R b = P. est plus intelligent que J. b R’ a On a bien une équivalence : aRb= bR’a C’est aussi le cas avec devant­derrière : Le chien est devant la maison. La maison est derrière le chien. Converses indirectes Il s ‘agit de verbes qui exigent une permutation du Sujet avec le COI pour arriver à une équivalence : ‐ Sam. (sujet) a prêté le livre à Paul.( COI) = Paul (sujet) a emprunté le livre à Sam (COI). Pseudo­ Converses Un terme est relationnel, l’autre classificatoire : Client­ banque Client : relationnel Banque : classificatoire Le client est le client de quelqu’un, d’une banque, d’un magasin, d’un restaurant, d’un avocat... On parle d’inverses dans le cas de verbes qui dénotent des changements d’état de sens opposé. On passe de A à non A. entrer-sortir
entrer --->DEDANS--> sortir
priver-donner
priver-->non AVOIR-->
donner
decendre-monter
descendre-->EN BAS->monter
Entre chaque changement
d’état, on a un repère (dedans,
avoir, en bas…)