Données sur les prairies et pâturages secs en Suisse
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Données sur les prairies et pâturages secs en Suisse
Fiche d‘information 1 Données sur les prairies et pâturages secs en Suisse Les prairies et pâturages secs (PPS) sont des hauts lieux de la biodiversité : ces surfaces hébergent 40 pour cent des espèces végétales et 50 pour cent des espèces animales présentes en Suisse, dont de nombreuses espèces en danger (inscrites sur Liste rouge). Outre leur importance écologique, les PPS présentent une très grande valeur paysagère et touristique, puisque ces prairies à fleurs constituent un élément caractéristique du paysage rural helvétique. © Pro Natura La protection légale des PPS n’a été réalisée qu’en 2010. Le dernier inventaire relatif aux quatre autres types de biotopes d’importance nationale, les hauts-marais, les bas-marais, les zones alluviales et les sites de reproduction des batraciens, ainsi que l’ordonnance sur la protection, sont enfin entrés en vigueur : • 1994 : la Confédération lance le projet « PPS d’importance nationale ». • 1994–2004 : les PPS sont répertoriés et cartographiés dans tous les cantons ; un inventaire en est dressé, couvrant 22‘941 hectares de PPS (environ 3’000 objets). • 2004 : le Conseil fédéral promet de mettre en vigueur l’ordonnance sur la protection des prairies et pâturages secs. • 2007 : l’ordonnance sur les PPS est envoyée en consultation. • 2009 : le Conseil fédéral n’a toujours pas mis en vigueur l’inventaire et l’ordonnance. Pro Natura a donc décidé de lancer, conjointement avec l’Association Suisse pour la Protection des Oiseaux ASPO/BirdLife Suisse, une pétition destinée à sauver les dernières prairies à fleurs. • Plus de 38‘000 personnes ont signé la pétition pour la sauvegarde des dernières prairies sèches et ont demandé au Conseil fédéral et au Parlement de mettre en vigueur sans délai l‘ordonnance et l‘inventaire sur les prairies et pâturages secs (PPS) et que les moyens financiers nécessaires à leur appplication soient mis à disposition. Au cours des 60 dernières années, environ 90 pour cent des PPS de Suisse ont disparu. Rien que depuis le début du travail d’inventaire de ces surfaces, en 1994, on estime que 15 à 20 pour cent des PPS ont disparu. L’inventaire doit être rapidement mis en œuvre sous danger de devenir obsolète et de voir disparaître entre-temps de nombreuses surfaces précieuses. La • • • La protection des PPS doit devenir réalité à l’échelle nationale, parce que : les cantons ont protégé de manière différente, parfois même insuffisamment, ces surfaces ; les cantons dépendent du soutien financier de la Confédération ; un monitoring national est nécessaire. solution quant au financement de la protection des PPS n’est pas encore satisfaisante. Données sur les prairies et pâturages secs en Suisse 2 La mise en œuvre de l’inventaire ne doit pas échouer pour pareille raison, car des milliards de francs sont dépensés chaque année en Suisse pour les routes, l’agriculture ou l’armée. Selon une étude du WSL, du Forum Biodiversité Suisse et de Pro Natura (2009), le coût annuel total de la protection des biotopes, telle qu’elle est prescrite par la loi, s’élèverait à environ 60 millions de francs. Les raisons principales de la disparition progressive des PPS sont liées à un entretien inadapté : ces surfaces doivent être entretenues, car il s’agit de milieux créés par l’homme. En zone de montagne, là où le terrain est très pentu et où l’agriculture se retire à cause de perspectives de rendement insuffisantes, les PPS s’embroussaillent par défaut d’exploitation. En plaine, c’est l’inverse : les PPS y sont victimes de l’agriculture intensive. A ce jour, seulement 28 pour cent des surfaces inventoriées sont préservées par contrat. Certains cantons sont parvenus à placer sous protection jusqu’à 95 pour cent de leurs surfaces de PPS par des contrats d’exploitation ; d’autres n’ont quasiment rien entrepris jusqu’à présent, alors qu’une grande partie des surfaces de PPS sont situées sur leur territoire, impliquant pour eux une grande responsabilité dans la préservation de ces précieuses prairies à fleurs. Contacts Mirjam Ballmer Cheffe de projet politique de la nature chez Pro Natura 061 317 92 08 [email protected] Mai 2010 Pro Natura Dornacherstrasse 192, case postale, 4018 Bâle Tél. 061 317 91 91, Fax 061 317 92 66 www.pronatura.ch E-Mail: [email protected] CP 40-331-0 Pro Natura — agir pour la nature, partout ! Pro Natura est avec plus de 100’000 membres la principale organisation de protection de la nature en Suisse. Elle défend les intérêts de la nature avec conviction et compétence. Pro Natura s’engage résolument pour la conservation à long terme des habitats et des espèces animales et végétales du pays.