Cahier d`accompagnement
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Cahier d`accompagnement
Texte Suzanne Lebeau Mise en scène Gervais Gaugreault Document d’accompagnement à l’intention des enseignants et des enfants spectateurs Contes d’enfants réels est un spectacle pour tout public dès 8 ans document d’accompagnement 2 TABLE DES MATIÈRES Présentation 1. Préparer la sortie au théâtre Quelques consignes de base Résumé de la pièce 2. Prolonger la rencontre Suzanne Lebeau, conteuse Le Monstre Album de famille Se que je ne feut pas vair : laferselle Les chapeaux de Camomille Celui qui aimait trop la science Conteurs d’hier et d’aujourd’hui Le Goûter L’enfant blond qui ne voulait pas jouer du violon L’équipe Le Carrousel p. 2 p. 3 p. 3 p. 3 p. 4 p. 4 p. 5 p. 5 p. 6 p. 6 p. 7 p. 7 p. 8 p. 8 p. 9 p. 9 CONCEPTION : GABRIEL LEMELIN, AVEC LA COLLABORATION DE SUZANNE LEBEAU RECHERCHE ET RÉDACTION : GABRIEL LEMELIN, MARIE-EVE HUOT POUR LES CHAPEAUX DE CAMOMILLE INFOGRAPHIE : GABRIEL LEMELIN, D’APRÈS UN CONCEPT DE MANON ANDRÉ © Le Carrousel. Toute reproduction interdite sans autorisation de la compagnie. PRÉSENTATION Dans ce document d’accompagnement, nous proposons un ensemble d’activités, de pistes de réflexion et de sujets de discussion permettant aux enseignants et à leurs élèves : de préparer leur sortie au théâtre; d’en apprendre davantage sur le processus de création des Contes d’enfants réels; d’explorer les thématiques qu’ils abordent et les enjeux qu’ils soulèvent. Le tout dans le but d’enrichir la rencontre avec le spectacle. Nous encourageons les enseignants à adapter les activités en fonction de l’âge, des connaissances et des intérêts de leur groupe. document d’accompagnement 3 avant le spectacle 1. Préparer la sortie au théâtre QUELQUES CONSIGNES DE BASE Aller au théâtre, ce n’est pas aller à l’école… Il importe d’associer cette sortie toute spéciale à un moment de découverte et de plaisir, à une rencontre privilégiée avec une œuvre et des artistes. Nous suggérons donc, en guise de préparation au spectacle, une simple discussion autour des points de vue suivants : Le langage théâtral dépasse le texte et le jeu des acteurs : il s’inscrit aussi dans le décor, la vidéo, les costumes, l’organisation de l’espace, bref dans toutes les composantes de la mise en scène, afin de faire surgir le sens. De la même manière, la lumière ne sert pas qu’à éclairer et la bande sonore, qu’à peupler les silences et les transitions entre les scènes; lumière et bande sonore ont leur langage propre, porteur de sens et d’émotion. Il est permis de ne pas tout comprendre : un spectacle est souvent plus intéressant par les questions qu’il soulève que par les réponses qu’il donne. Un spectacle est un voyage dans l’univers d’un auteur et une rencontre en direct entre des artistes et un public : les spectateurs font partie du spectacle parce que leur écoute et leurs réactions influencent le jeu des acteurs. Pendant une représentation théâtrale, tous les spectateurs, enfants et adultes, sont égaux : chacun vit ce moment précieux de manière intime et personnelle, avec son propre bagage, et partage ses opinions d’égal à égal… car il n'y a pas de bonne ou de mauvaise façon de sentir et de comprendre un spectacle. Résumé L'enfant qu'on a, qu'on a été, qu'on est encore. L'enfance, l'âge tendre de la vie traversé par des adultes qui s'opposent, cèdent, s'objectent, absolvent. Être adulte et avoir des enfants, être enfant et avoir des adultes, c'est connaître la joie, la peine, la tendresse, la colère, le compromis... Suzanne Lebeau et Gervais Gaudreault Contes d'enfants réels, ce sont des enfants et des adultes, face à face, dos à dos, dans des situations qui oscillent entre le ludique et le dramatique, l'insolite et le quotidien, le rêve et la réalité, la poésie et le théâtre... Pour en savoir plus sur le spectacle, son histoire, ses artistes, consultez la section qui lui est consacrée sur le site du Carrousel (http://www.lecarrousel.net). Benoît Vermeulen et Sophie Vajda, acteurs-conteurs document d’accompagnement 4 après le spectacle 2. Prolonger la rencontre Dans un premier temps, il importe que les enfants puissent partager en toute liberté leurs commentaires, exprimer spontanément après la représentation ce qu’ils ont senti, compris, aimé, moins aimé. Pour leur permettre de réfléchir plus longuement sur les questions soulevées par le spectacle et les thématiques qu’il aborde, d’en parler avec leurs collègues de classe, leurs amis ou leurs parents, il est souhaitable de prévoir une deuxième discussion un peu plus tard. Les enseignants qui le désirent trouveront dans les pages qui suivent un ensemble de textes, de pistes de réflexion et de recherche, d’activités qui leur permettront de pousser plus loin l’exploration de l’univers des Contes d’enfants réels. SUZANNE LEBEAU, CONTEUSE Contes d’enfants réels est un texte charnière dans l’œuvre de Suzanne Lebeau. L’auteure avait entrepris un cycle d’exploration du conte traditionnel avec Comment vivre avec les hommes quand on est un géant (1989) et sa version pour les tout-petits, Conte du jour et de la nuit (1991). Dans ces deux textes, elle exploitait avec son style bien personnel plusieurs procédés propres au conte (personnages de légendes, fable où surgit le merveilleux, le fantastique); pas de morale soulignée à gros traits toutefois, ni de happy end… Elle aborde de nouveau ce genre littéraire, mais d’une manière beaucoup plus libre et moderne, avec les Contes d’enfants réels (1993). Pourtant, son approche, et elle a été endossée en tout point par le metteur en scène, colle encore plus à la définition originale du conte : un récit de faits vécus, livré oralement par un conteur. Car les six contes qui composent le spectacle sont tous inspirés d’histoires ou de personnes bien réelles, enfants et adultes de la famille et de l’entourage de l’auteure : « Ces situations ont toutes été vécues avant d'être contées et s'il y a parfois une légère caricature, elle n'est imputable qu'au plaisir du conteur qui se laisse emporter. Grossir les traits, allonger les nez, froncer d'épais sourcils, avoir un quadruple menton et manger la chenille, c'est le moteur du conte. » (Suzanne Lebeau) Au-delà de la dimension quasi biographique, le lien entre ces contes, c’est la vie, la vie jamais sans heurts entre le monde des enfants et celui des adultes. Et en cela, ils sont universels. Le spectacle connaît d’ailleurs un extraordinaire parcours international. Autre point commun entre les contes, autre dimension centrale du spectacle, le jeu : le jeu de l'enfant pour découvrir et apprendre, le jeu de mots qui donne la saveur et le rythme, le jeu de rôles que nous jouons tous dans nos vies d'enfants et d'adultes. Après les Contes d’enfants réels, Suzanne Lebeau écrira trois textes qu’on pourrait presque qualifier de contes-fleuves : Salvador (1994), où un écrivain sud-américain raconte son enfance, L’Ogrelet (1997), où l’auteure revisite le mythe de l’ogre, et Petit Pierre (2002), où deux actrices narrent l’histoire bien réelle de Pierre Avezard, un artiste affligé d’un grave handicap. Avant même d’être dramaturge, Suzanne Lebeau serait-elle conteuse ? document d’accompagnement 5 Le Monstre Les années passent et il porte fièrement maintenant l'automne l'hiver et le printemps ses oreilles d'âne fièrement dressées sur sa tête de cochon par-dessus son front de bœuf entre sa crinière de lion comme un trophée. À travers l’histoire de ce « petit homme » aux « oreilles d’âne » et au « front de bœuf », l’auteure semble s’émerveiller devant l’enfance en mouvement, devant l’énergie neuve des enfants, qui met parfois à rude épreuve la patience des adultes. Le conte évoque aussi le mouvement de la vie, les premières grandes étapes de l’existence humaine. Le texte déboule littéralement, épousant le rythme des courses folles de l’enfance, avec leurs chutes, leurs arrêts brusques entre deux souffles, leurs points dans les côtés… L’enfant de ce conte traverse les premiers âges, les premières périodes de la vie : petite enfance, enfance, pré-adolescence et adolescence. Demander aux enfants d’identifier tous les âges de la vie, de la naissance à la mort; leur demander ensuite à quel âge de la vie ils pensent être arrivés; terminer l’activité en les invitant à se projeter dans l’avenir. Inviter les enfants à écrire un court texte au « je » relatant leur naissance et comprenant deux souvenirs personnels, dont un pourrait être une épreuve, une mésaventure; on peut suggérer aux élèves plus âgés d’ajouter à leur récit une autre dimension appartenant à l’univers du conte, par exemple un élément de merveilleux, de mystère; chacun se fait ensuite conteur… ALBUM DE FAMILLE Pour le metteur en scène, Gervais Gaudreault, les contes, considérés collectivement, formaient en quelque sorte un album de famille : des petits morceaux de vie fixés dans le temps par des photographies polaroïdes. De là l’idée du dispositif scénique : un grand cadre où sont incrustés des visages, qui devient lieu de l’action, espace commun à tous les contes, écran ou accessoire – banc, balançoire, fenêtre ouverte sur l’imaginaire ou le souvenir. Conçu par le scénographe Richard Morin, ce dispositif en apparence fort simple, qui tourne sur lui-même verticalement et horizontalement, est un petit bijou d’ingéniosité. De leur côté, les acteurs doivent faire vivre sur scène la pléiade de personnages qui composent cet album de famille. Tantôt conteurs, tantôt acteurs, tantôt enfants, tantôt adultes, passant en un tourne-main de la narration à l’action, ils font preuve d’une virtuosité peu commune, verbalement comme physiquement... tout en manipulant avec agilité le dispositif scénique ! document d’accompagnement 6 Se que je ne feut pas vair : laferselle Mais comme on lui dit chaque jour Plusieurs fois par jour A tort et à travers Envers et contre tout : Toi et ton petit caractère ! Avec ton petit caractère ! Celui-là a tout un petit caractère ! Quel petit caractère ! Lolo est bien convaincu qu'il a un petit caractère. Les métaphores et les expressions imagées peuvent parfois être prises au pied de la lettre… Surtout quand on a 8 ans, qu’on débute à peine à explorer le langage et qu’on a une imagination débordante. Lolo s’invente un double encore plus résolu que lui à ne pas faire la vaisselle, la plus banale des occupations. Bonne idée, non ? Ode à l’imaginaire comme antidote à la plate réalité, ode au caractère et à ceux qui en ont, petits et grands. On sent dans ce conte le plaisir évident de l’auteure à jouer avec les mots, avec le langage, comme si elle les découvrait… Ce plaisir est aussi palpable dans la mise en scène et le jeu des acteurs. Avoir du caractère, ça veut dire quoi au juste ? L’homme de théâtre Jean-Pierre Ronfard a déjà dit : « Quand on a du caractère, on l’a souvent mauvais ». Qu’en pensez-vous ? Est-ce qu’avoir du caractère est une qualité ou un défaut ? Les enfants sont-ils tous des anges ? Les chapeaux de Camomille D’un seul coup toute seule et tête nue Camomille découvre la beauté du matin un matin de printemps au printemps de la vie. Qui prend les décisions, à la maison? Qui fixe les limites? Les interdits? Les parents? Les enfants? À deux ans, Camomille détourne l’ordre familial établi et découvre le printemps, armée de son envie de vivre sa vie. Et tant pis pour le chapeau qu’elle aurait dû porter « pour couper le vent et le froid et tenir compagnie à ses oreilles » ! Ode à la liberté, ce conte interroge les mœurs parentales et les contraintes imposées aux enfants… Il salue surtout la persévérance de l’enfance à s’inscrire réellement dans le monde, dans le monde réel ! La déclaration des droits des enfants, ça existe vraiment ? Le philosophe humaniste Michel de Montaigne a écrit : « Un enfant n’est pas un vase qu’on remplit, mais un feu qu’on allume ». Qu’en pensez-vous ? Que voulait-il dire ? Les règles et les règlements, ça sert à quoi ? document d’accompagnement 7 Celui qui aimait trop la science A six ans j'ai décidé de prendre tous les moyens pour comprendre où commence et où finit la souffrance. Jusqu’où peut-on aller pour arriver à comprendre, à savoir, à agir sur la nature ? Voilà la question fondamentale que pose ce conte. Paradoxalement, alors que la plupart des enfants apprécient qu’on les croit capables de saisir les enjeux qu’il soulève quant à l’éthique scientifique, plusieurs adultes trouvent son propos un peu dur pour les enfants… Pourtant, les expériences de ce jeune surdoué passionné des sciences nous paraissent bien inoffensives lorsqu’on les compare à celles qui sont menées quotidiennement dans les laboratoires des quatre coins du monde. DÉBAT : pour ou contre les expériences scientifiques sur des animaux. L’enseignant nomme un animateur (il peut choisir de jouer ce rôle), sépare la classe arbitrairement en trois groupes, les « pour », les « contre » et les observateurs. Après concertation, les « pour » font valoir leur point de vue, puis c’est au tour des « contre »; une discussion libre suit. Les observateurs peuvent ensuite poser des questions avant de se concerter pour déterminer les vainqueurs du débat. CONTEURS D’HIER ET D’AUJOURD’HUI Les contes sont profondément ancrés dans la culture québécoise d’hier et d’aujourd’hui : sorcières, fées, lutins, feux-follets, luneux, quêteux, Bonhommes 7 heures (du terme anglais bone setter, c’est-à-dire le ramancheux, sorte de guérisseur de campagne dont la spécialité était de replacer les os disloqués) et autres personnages ou récits plus grands que nature font le bonheur des jeunes et moins jeunes depuis la nuit des temps. Issus de la tradition orale, pendant longtemps colportés de cuisine en cuisine et de camp de bûcherons en camp de bûcherons, les contes ont peu à peu quitté l’espace intime et rural pour investir l’espace collectif et urbain, délaissant le champ de la légende au profit de celui du réel et s’inscrivant ainsi dans la modernité. Les petits Poucet d’aujourd’hui ne sont plus abandonnés en forêt… Et quand ils ont grandi, la ville est leur terrain de jeu. Depuis une douzaine d’années, au Québec, les conteurs (Michel Faubert, Fred Pellerin, Renée Robitaille) jouissent d’une nouvelle popularité, tout comme les spectacles de contes : Contes urbains du Théâtre Urbi et Orbi (20e édition en 2014), soirées de contes du bar Le Sergent recruteur (depuis 1998), Contes pour tous du cinéaste et producteur Rock Demers (plus de 20 films depuis 1980), festivals de contes, etc. En 1998, le Théâtre le Clou, qui travaille en direction du public adolescent, a repris la formule des contes urbains (un texte, un acteur-conteur) et l’a assortie d’un concours d’écriture lancé dans les écoles secondaires du Québec. Les auteurs en herbe qui y participent courent la chance de voir leur conte présenté sur scène par des professionnels et d’être associés de près au processus de création. On trouvera toute l’information au sujet du concours sur le site du Théâtre le Clou (http://www.leclou.qc.ca/). document d’accompagnement 8 Le Goûter Tu n'aurais pas dû la manger. Tu dis qu'il faut respecter les petites bêtes que tout le monde a sa place sur la terre que même les maringouins sont utiles… Dans toute famille, il y a des anecdotes cocasses, inusitées, qu’on se raconte mille et une fois avec bonheur ou nostalgie. Ce conte est d’abord et avant tout une délicieuse tranche de vie, tout de même un peu difficile à avaler pour papa; pas de drame, pas de tragédie, une méprise loufoque qui le livre pieds et poings liés aux caprices de sa petite… Pourquoi l'adulte aime-t-il tant la solitude et le silence alors que l'enfant préfère la compagnie ? Adultes et enfants s’écoutent-ils suffisamment ? Inviter les enfants à raconter une anecdote cocasse vécue ou entendue. L’enfant blond qui ne voulait pas jouer du violon Le petit prince blond joue... Joue le concerto de Vivaldi? Non! Joue à celui qui pisse le plus loin le plus longtemps. Pisse pisse si bien si haut si loin si dru… Le poète français Jacques Prévert a lui aussi écrit des contes pour la jeunesse. Réunis sous le titre Contes pour enfants pas sages, ils sont plus proches du conte traditionnel que ceux de Suzanne Lebeau : chez Prévert, tout comme chez Andersen et Perrault, les animaux sont humanisés et le fantastique est davantage présent. Les deux œuvres ont quand même de nombreux points en commun, tant au niveau de la forme (jeux de mots, recherche de musicalité et de rythme, rimes) que du propos. Le jeune dromadaire qui s’ennuie à une conférence sur la différence entre les dromadaires et les chameaux (Le Dromadaire mécontent), par exemple, n’est pas sans nous rappeler l’enfant blond qui ne voulait pas jouer du violon : Et puis le conférencier recommençait: « Ce qui différencie les deux animaux c'est que le dromadaire n’a qu'une bosse, tandis que, chose étrange et utile à savoir, le chameau en a deux ». A la fin le jeune dromadaire en eut assez et, se précipitant sur l'estrade, il mordit le conférencier : « Chameau ! » dit le conférencier furieux. Et tout le monde dans la salle criait : « Chameau, sale chameau, sale chameau ! » Pourtant c’était un dromadaire, et il était très propre. Dans les contes de Prévert et de Suzanne Lebeau, les enfants ne sont vraiment pas sages… et s’ils ne sont pas toujours réels, ils ont des réactions qui le sont… Pour lire Le Dromadaire mécontent http://feeclochette.chez.com/prevert.htm Une nouvelle édition de l’œuvre, illustrée par Elsa Henriquez, a été publiée chez Gallimard Jeunesse en 2002. et d’autres Contes pour enfants pas sages : document d’accompagnement 9 L’équipe Texte Suzanne Lebeau Mise en scène Gervais Gaudreault Assistance à la mise en scène Marie-Eve Huot Distribution Sophie Vajda et Benoît Vermeulen Scénographie Richard Morin Lumière Dominique Gagnon Costumes Lise Bédard Accessoires Richard Morin et Francine Martin Environnement sonore Diane Leboeuf Assistée de Chantal Benoît Maquillage Pierre Lafontaine Direction de production Dominique Gagnon Revendiquant la nécessité d’une véritable rencontre artistique, le Carrousel met au cœur de sa démarche de création la question du « Quoi dire aux enfants? » et poursuit une profonde réflexion sur l’autocensure de l’artiste face au jeune public. Soutenus par un travail de recherche qui repousse les limites et les frontières, les directeurs artistiques Suzanne Lebeau et Gervais Gaudreault déploient leur passion à la mise en place d’un répertoire d’œuvres originales, considérées, au Québec et à l’étranger, comme des repères majeurs dans l’histoire du théâtre jeune public. Cette vision singulière de l’enfance et de l’art, portée par la charge émotive et l’acuité des textes de Suzanne Lebeau et par la sensibilité des mises en scène inventives de Gervais Gaudreault, fait la renommée de la compagnie sur les scènes nationales et internationales. Depuis 40 ans, le Carrousel cherche à décloisonner les publics et les pratiques, avec la conviction qu’un théâtre qui s’adresse aux enfants se doit d’interpeller et d’ébranler aussi les adultes.