21-47mag11-novembre2010 - Conseil Général de Lot-et

CLOWNENROUTE
Les différences entre parenthèses
Sur la scène, Clémence et Samuel, nez
rouge au milieu de la figure, terminent
leur improvisation et sont chaleureusement applaudis. Comme un grand
nombre de ceux qui les félicitent, ils
sont handicapés mentaux et pratiquent le
clown-théâtre dans les ateliers proposés
Une vingtaine
de bénévoles
Clownenroute s’appuie sur un réseau
d’une vingtaine de bénévoles et emploie
quatre salariés en contrats aidés. Elle a
été la première association à bénéficier
en 2010€d’un poste Savs (Service
d’accompagnement à la vie sociale) à
vocation départementale qui lui permet
de pérenniser le poste de son directeur.
Une première au niveau national.
Dans ce cadre-là, le Conseil général
lui accorde une aide de 55€000€€ cette
année.
Alexandre Mouaci
Jamais sans mon clown
Demandez le
programme !
Tout au long de l’année, l’association
organise des manifestations avec les
différentes compagnies de clowns
qu’elle anime. Le 7€décembre à la salle
des fêtes de Moirax, Rémy Boiron de
la Cie Humaine viendra présenter La
danse des Petits Mythes, spectacle suivi
d’improvisations clown. Toujours à
Moirax, le 14€décembre, à la salle des
associations, les jeunes clowns de la
Cie Moiracailles accueilleront la Cie
Des Décalés de l’Esad (Établissement
et service d’aide par le travail) La
Sauvegarde d’Agen.
Dans la douzaine d’établissements spécialisés où elle intervient, Clownenroute a créé des « compagnies » de
clowns. Pour Pauline, une des permanentes de l’association, cette appellation colle bien au but poursuivi, « aider
les handicapés à se forger une identité
dans un groupe, autour d’un véritable
projet artistique qui les sorte d’euxmême ». Pour Christophe, Manu et son
amie Françoise de la Cie Increvables
du Foyer La Poussonie de Frespech,
le clown, c’est sacrément important.
« Sans mon clown, je ne pourrai rien
faire », affirme Manu. D’autres, avec
une lucidité désarmante confient : « le
clown, ça nous soigne, on pense moins
à notre maladie. » Certains clowns
handicapés, comme Stéphane, arrivent à participer à l’animation lors de
rassemblements, et se produisent parfois même à l’occasion de colloques.
L’équipe de Clownenroute s’appuie sur
des animateurs référents dans chaque
établissement partenaire. Lydie est
AMP, Aide médico-psycologique, au
foyer La Couronne à Boé et se forme à
l’animation clown. « Cela crée une complicité avec les handicapés sans qu’ils
oublient cependant notre rôle auprès
d’eux. » Dans un but délibéré de mixité
et d’échange, Clownenroute a créé des
compagnies en milieu scolaire défavorisé ou avec des jeunes dans les villages, comme à Moirax où sévit la Cie
Moiracailles. Régulièrement, des ateliers rassemblent tous ces clowns d’horizons différents. Ce fut le cas en septembre quand Alexandre et Sandrine,
deux clowns professionnels de l’association Hôpiclown de Genève sont venus à
Moirax partager des animations et présenter leur spectacle.
CONTACT
Association Clownenroute
14, rue Louis-Brocq
47550 Boé
05 53 96 46 65
N° 11 NOVEMBRE 2010
ter une attitude d’écoute, poser un regard
étonné sur soi et ce qui nous entoure, et
restituer ses émotions avec la simplicité de l’enfant, en prenant les choses
au premier degré. À ce jeu, les handicapés révèlent souvent de surprenantes
capacités et « ils ouvrent à ceux qui veulent bien les rejoindre dans cette attitude
un espace de rencontre, d’humanité et
de plaisir partagé », affirme de son côté
Claire, une des bénévoles de l’association.
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LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL
Clownenroute : un nom qui est en soi
tout un programme. Créée en septembre
1999, l’association s’emploie par la pratique du clown-théâtre à sortir les handicapés de leur isolement, à jeter des
passerelles entre eux et le monde qui
les entoure comme l’explique Guilhem
Julien, son responsable. « La démarche
clown met les différences entre parenthèses, c’est en cela qu’elle est intéressante. » Être clown, c’est en effet adop-
Alexandre Mouaci
par l’association Clowenroute.