La promotion 63 franchit une étape de montagne

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La promotion 63 franchit une étape de montagne
La promotion 63 franchit une étape de montagne
Tempes grisonnantes ou clairsemées, minces ou légèrement enrobés, la majorité d’entre
eux a passé les 50 dernières années ne conservant de son voisin que le souvenir des bancs
de l’école. Il a fallu l’idée et la persévérance de Jean MAINÇON et de Jacques DRIJARD
pour retrouver toute la promo 63, à l’exception de cinq « perdus de vue », pour un weekend à ANNECY début Octobre!
Annecy, ce n’était pas le fruit du hasard, mais celui de l’attachement de Jacques et de son
épouse Geneviève pour leur berceau de famille qui nous a valu un week-end qui avait du
sens : celui des retrouvailles des mineurs près de l’école des Mines du Mont-blanc, de la
découverte de leurs épouses et de leurs parcours de vie. C’est à la sortie de la gare que les
premiers sourcils froncés ont interrogé leur mémoire : « Est-ce bien lui en face de moi ? Et
légèrement à droite, mais oui, à coup sûr ! Je peux me lancer, c’est Bernard » !
Une heure plus tard, à l’hôtel Splendid situé face au lac, tous les ingrédients étaient là pour
que le mélange prenne : la curiosité, l’a priori favorable, l’écoute, l’esprit de fête et de
camaraderie! Et la mayonnaise a pris aussi rapidement pour les épouses ! L’oreille
attentive et le sourire parfois tendrement narquois, après un dîner animé qui racontait
déjà les parcours des uns et des autres, elles ont écouté des anecdotes de potaches autour
d’une séance de photos d’époque du 60 boulevard Saint Michel et aussi l’évocation de la
mémoire des 9 amis qui avaient malheureusement déjà quitté notre terre.
Le lendemain, départ à la découverte de la région avec quelques bons moments de car,
évidemment sans écharpe qui traîne sur les sièges pour réserver sa place car l’envie était
là de découvrir l’autre ! La traversée du Massif des Bauges et celle du Viaduc de l’Abîme
construit par Gustave EIFFEL, pour des ingénieurs, cela s’impose ! Déjeuner dégustation de
vins au château féodal de Miollans, magnifiquement situé, accueillis de façon charmante
par une guide haute en couleurs et un maire passionné, puis halte à l’église de Cléry, pur
joyau de l’art roman en Savoie ; dîner cosy enfin dans un restaurant typique au cœur du
vieux quartier d’Annecy. Le lendemain une promenade déjeuner en bateau nous a permis
de découvrir le charme des rives du lac avant de se quitter avec forces promesses de
retrouvailles rapides.
Et que sont-ils devenus ?
Un seul d’entre eux, Pierre Schroeter, a choisi de fouiller les entrailles de la terre à la
recherche de minerais : en fait toute une carrière « dans les mines » derrière son
ordinateur en conduisant les chariots à 1000 mètres de profondeur comme on dirige sa
petite voiture téléguidée, avec une précision de chirurgien. Un second, Dominique Ferry,
lui, a fouillé les méandres des Cieux en choisissant le diaconat et La communauté du
Chemin Neuf après avoir été un patron de presse. Un troisième, Jean Louis Bianco, a choisi
la politique et est devenu ministre. Les autres ont couvert la palette des métiers de
dirigeants : finance, industrie, marketing, conseil, en France et à l’étranger dans des
sociétés, petites, grosses, moyennes….bref un échantillon représentatif de notre pays, à
haut niveau !
Et pourtant, bien des points les unissent : une forte reconnaissance pour ces années
passées dans cette belle école après de dures années de prépa ; un formidable accueil les
uns envers les autres, signe de tolérance et de curiosité pour les parcours de vie différents,
un a priori positif, même plus, une confiance dans l’autre issue d’un passé commun.
D’ailleurs, ils nous ont dit…
« Aucun besoin de paraître ou d’inventer une histoire, rien que de l’accueil et de la
simplicité, de la camaraderie. Pour ce qui est de moi, mon seul désir est de nous retrouver
tous vite ».
« Nos retrouvailles se sont passées sous le signe d’une complicité très agréable ».
« Ce fut une très belle rencontre, amicale, chaleureuse et émouvante. Cinquante années
de vie retracées en quelques instants, un vrai plaisir et une vraie écoute ».
« Ce qui m’a intéressé, c’est que, après 50 ans quasiment sans se voir, nous ayons
toujours autant de centres d’intérêts communs ».
« Ce qui m’a marqué : le plaisir de redécouvrir les jeunes gens que nous étions. Cette
réunion a reformé une cohésion forte. Cherchons à garder le contact »
« Ce qui nous a le plus frappé, c’est la simplicité et la profondeur de nos échanges, et la
remarquable intégration de nos épouses que nous ne connaissions pas pour la quasitotalité et que l’on avait le sentiment d’avoir toujours connu ».
Et demain, que fait-on ?
On recommence, à coup sûr ! Dans deux ans ? Dans trois ans ? Rien n’est encore décidé,
mais on se promet de le faire !
Tatou et Patrice Hénault