Le Monde.fr : Imprimez un élément

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Le groupe Pinault s'apprête à vendre Le Printemps pour près de
un milliard d'euros
LE MONDE | 14.06.06 | 11h07 • Mis à jour le 14.06.06 | 11h14
PR est (enfin) sur le point de céder Le Printemps. Après plusieurs mois de rumeurs récurrentes sur la
vente du grand magasin du boulevard Haussmann, l'opération est dans la dernière ligne droite. Selon nos
informations, le groupe de François-Henri Pinault a lancé un appel d'offres la semaine dernière. Celui-ci
devait se clore mercredi 14 juin. "Le choix de l'acquéreur pourrait être annoncé en fin de semaine", affirme
une source bien informée. "Nous ne commentons pas les rumeurs", se contente-t-on de déclarer chez PPR.
Malgré les démentis répétés, le fait que PPR veuille se
séparer du Printemps n'est un secret pour personne. Le
groupe a été pendant plusieurs mois en négociations de gré à
gré avec la société foncière, gestionnaire de centres
commerciaux, Unibail. Bien qu'elles aient échoué, ces
discussions ont permis à PPR de trouver des"astuces" en
terme de valorisation immobilière lui permettant de tirer un
meilleur prix de son actif. Alors que, jusqu'à présent, le
chiffre de 600 millions d'euros avait circulé, la transaction se
ferait plutôt sur une base de 800 millions à 1 milliard
d'euros. Ce prix s'explique parce qu'il comprend à la fois
l'exploitation commerciale des magasins situés à Paris et en
province, ainsi qu'un patrimoine immobilier évalué à 75 %
du montant total. "C'est un 'deal' qui excite beaucoup les
sociétés foncières, qui croulent sous les liquidités d'où les montants exorbitants qui circulent", commente un
expert du secteur.
Depuis plusieurs semaines, les consultations de données confidentielles ("data rooms") se sont enchaînées.
Dans un premier temps, Rothschild, la banque conseil de PPR avait fixé l'appel d'offres au mardi 13, mais un
délai de tolérance a été accordé aux candidats jusqu'au mercredi 20. Mardi, la direction de la communication
des Galeries Lafayette affirmait : "A ce jour le groupe n'a pas déposé d'offre." Mais, selon nos informations, le
directeur financier du groupe, Ugo Supino, travaille sur le dossier. Le grand concurrent du Printemps pourrait
s'allier à un fonds immobilier au sein d'un consortium. Les Galeries Lafayette avaient utilisé le même montage
financier en 2005 lorsqu'elles s'étaient penchées sur le dossier Rinascente. L'enseigne de grands magasins
avait proposé de reprendre l'exploitation du groupe italien, tandis que la société foncière Redevco aurait mis la
main sur l'immobilier. L'affaire, finalement, avait échappé aux Galeries.
Celles-ci pourtant n'ont pas abandonné tout espoir de procéder à une opération de croissance externe. Lors de
la présentation des résultats annuels, le 7 avril, le président du groupe, Philippe Houzé, avait avoué que si Le
Printemps était à vendre, il regarderait le dossier, tout en admettant que "la concurrence qui existe sur le
boulevard Haussmann entre le Printemps et les Galeries Lafayette est salutaire".
14/06/2006 11:57
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Cette prudence se justifie car l'offre des Galeries n'est pas sans poser un certain nombre de problèmes. La
difficulté n'est pas forcément sur le plan financier. Malgré l'endettement élevé du groupe, suite à la prise de
contrôle par la famille Moulin avec l'aide de BNP Paribas, Le Printemps est à la portée des Galeries. Le groupe
ne reprendrait en effet que les actifs commerciaux, laissant le foncier au fonds immobilier avec lequel il est
associé.
En revanche, sur le plan social et concurrentiel, le sujet se révèle plus délicat. La fusion créerait une situation
quasi monopolistique sur le boulevard Haussmann. Par ailleurs, sur les 17 magasins du Printemps, beaucoup
doublonnent avec ceux des Galeries, notamment en province. L'opération est en tout cas de nature à susciter
l'inquiétude des 5 287 salariés du Printemps.
Rien ne dit toutefois que les Galeries remporteront l'affaire. PPR pourrait faire son choix entre différentes
offres émanant de fonds immobiliers et d'acteurs étrangers de la distribution. Le néerlandais Rodamco est très
présent sur le dossier, ce qui a ravivé les appétits de son rival Unibail, à nouveau dans la course. Les noms de
la Rinascente et de l'espagnol El Corte Inglès circulent aussi.
La vente du Printemps s'inscrit dans la stratégie de PPR qui a décidé de se concentrer sur le luxe, notamment
au travers de sa filiale Gucci. La branche grands magasins de PPR, avec un chiffre d'affaires de 752 millions
d'euros, ne pèse plus que 4,2 % du groupe.
Par ailleurs, au sein du pôle distribution, Le Printemps, avec un résultat opérationnel de 26 millions, est
l'activité qui dégage les plus faibles marges. Le Bon Marché, propriété du groupe LVMH affiche ainsi une
rentabilité deux fois supérieure à celle du Printemps.
Si le groupe de François-Henri Pinault n'a pas encore totalement tiré un trait sur la distribution, la décision
prise en 2005 de ne plus s'appeler Pinault Printemps Redoute, mais simplement PPR était sans doute un
préambule à un changement d'époque sinon de périmètre.
Stéphane Lauer
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