Fra Diavolo - Opéra Royal de Wallonie
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Fra Diavolo - Opéra Royal de Wallonie
fiche pédagogique Fra Diavolo Auber Le XIXe siècle aime les bandits. La Bourgeoisie se délecte de retrouver ces héros dans des aventures trucculentes au Théâtre et, parallèlement, elle redoute de les rencontrer en vrai, de peur de se faire détrousser. Selon le metteur en scène, Jérôme Deschamps, le brigand réunit l’humour, l’élégance, la gaieté et permet à une société pleine de conventions d’imaginer, le temps d’une soirée, un monde différent, nourri de fantaisie et de liberté. Influencé par Rossini, Auber signe Fra Diavolo en 1830, opéra buffa à succès dont le récit est inspiré de celui de Michele Pezza,un célèbre brigand dit Fra Diavolo (Frère Diable). Personnage historique, il s’engagea aux côtés des insurgés napolitains, fut arrêté et pendu par les troupes napoléoniennes. Cet opéra connut son heure de gloire et fit l’objet entre 1830 et 1906 de plus de 900 représentations rien qu’en France; il fut consacré par The Devil’s Brother, une adaptation cinématographique de Laurel et Hardy. Peu joué actuellement, cet opéra dynamique mérite le détour. Le Compositeur Daniel-François-Esprit Auber L a C r é at i o n Créé le 28 janvier 1830 à Paris, à l’Opéra-Comique. Né en 1782 à Caen, Daniel-François-Esprit Auber est l’auteur du divertissement Fra Diavolo et aussi d’un opéra qui marqua de manière indélébile l’histoire de la Belgique: La Muette de Portici. Cet opera seria qu’il signe en 1828 fut joué à Bruxelles en 1830 et donna le signal du soulèvement belge contre les Pays-Bas. Rien que pour cette raison, le nom de ce compositeur est un incontournable de notre culture. Il étudie très tôt le violon et le piano et sera pendant trois ans l’élève de Cherubini. Parallèlement, il entame une carrière commerciale qu’il interrompt sept ans plus tard à la mort de son père pour se consacrer complètement à la composition. Auber signe près d’une cinquantaine d’opéras dont une grande partie sont écrits en collaboration avec le librettiste Eugène Scribe. A deux, ils donneront leurs lettres de noblesse tant au genre de l’opéra-comique qu’à celui du grand opéra historique français. Pour le premier, ils s’inspirent du vaudeville, du théâtre populaire et de la chanson et travaillent avec un style léger et virtuose. Pour le second, ils mettent en scène des sujets historiques en cinq actes qui glorifient la marche vers la liberté et la civilisation moderne et ils signent des oeuvres chargées d’effets visuels et musicaux dont le public est friand. Ainsi dans les deux domaines les plus spécifiques de l’opéra français du XIXe siècle, Auber et Scribe ont scellé leur empreinte. Après avoir cumulé les honneurs officiels, Auber décède le 12 mai 1871 à Paris. En raison du contexte historique de la Commune, ses funérailles se déroulent sans faste. Fra Diavolo fut joué pour la première fois à Paris, le 28 janvier 1830 à l’Opéra-comique. Les genres musicaux, au début du XIXe siècle, sont fortement liés aux lieux sur lesquels ils sont représentés, qui en déterminent les codes. Dès sa création, il devint une des compositions lyriques les plus populaires du siècle, représenté 909 fois à l’Opéra-Comique, jusqu’en 1906. Il fera le tour du monde jusque dans les années 1920. Les Personnages et l’Histoire Fra Diavolo brigand déguisé sous le nom de Marquis de San Marco - ténor Zerline fille de l’aubergiste Mathéo, promise à Francesco mais amoureuse de Lorenzo - soprano lady Pamela touriste anglaise et épouse volage de Lord Cockburn depuis un an - mezzo-soprano Lord COCKBURN époux de Lady Pamela, proie de Fra Diavolo - baryton Lorenzo carabinier en chef et amoureux de Zerline - ténor Matheo aubergiste et père de Zerline - basse Giamoco basse, Beppo ténor - complices de Fra Diavolo déguisés en pèlerins FranCesco riche fermier et fiancé de Zerlina - basse Chœur de soldats et de villageois ACTE I: une auberge près de Terracina en Italie Des carabiniers et leur chef, Lorenzo, prennent un verre à l’auberge de Mathéo. Lorenzo est désemparé car Zerline, la fille de Mathéo qu’il aime secrètement, va épouser le garçon que lui destine son père, Francesco, riche fermier et excellent parti. Deux touristes anglais, Lady Pamela et son époux Lord Cockburn, arrivent catastrophés. Leur voyage se passe dans de très mauvaises conditions. Des brigands, certainement la bande de Fra Diavolo, leur ont dérobé une cassette remplie de diamants. Lord Cockburn reproche à sa femme d’avoir accepté les avances du bandit et de s’être fait piéger. A ce moment, débarque Fra Diavolo. Il cache sa véritable identité sous les traits de Marquis de San Marco. Sa venue trouble la touriste anglaise qui voit à nouveau un divertsissement possible en sa compagnie. Suivent les deux complices du chef de bande, Beppo et Giacomo. Avec perfidie, ils se présentent comme deux pèlerins sans le sous qui cherchent refuge. Grâce à la générosité du Marquis, ils sont permis de séjour pour la nuit. Commence une scène de séduction entre Pamela et Fra Diavolo. Fra Diavolo compte bien en connaître d’avantage sur les ressources financières du couple et apprend que Lord Cockburn a caché son argent dans les coutures de ses habits. Par un subtile stratagème, il obtient de Milady le médaillon qu’elle porte au cou et qu’elle a reçu de son mari comme gage d’amour. Lorenzo se charge de la mission de retrouver les voleurs. Il ne peut cependant cacher sa tristesse. Son courage et son dessaroi lui valent le soutien de Lady Pamela qui lui offre une somme d’argent conséquente qui pourra lui servir de dot afin d’épouser sa bien-aimée. Cette bonne nouvelle soulage les amoureux et pousse Fra Diavolo à subtiliser aussi cet argent. ACTE II: une chambre de l’auberge Le soir-même, Zerline sert les clients et rêve de la vie qu’elle va pouvoir mener avec celui qu’elle aime. Elle s’étonne de la situation de crise que vit le couple anglais après une année de mariage et se jure de vivre son amour autrement. Milord est fatigué et aimerait aller se coucher mais Milady préfère profiter de la soirée et de l’ambiance festive qui règne dans l’auberge à la veille des noces. Pendant leur discusion, le mari interroge sa femme sur la disparition du médaillon. Elle lui donne une fausse excuse. Pendant ce temps, Fra Diavolo et ses complices mettent au point un plan pour entrer dans la chambre et dérober l’argent. Tout le monde va dormir. Débarquent les carabiniers qui surprennent Fra Diavolo dans la chambre de Zerline. Profitant de sa fausse identité, le bandit ment et dit à Lorenzo qu’il avait un rendez-vous galant avec Zerline. Lorenzo, très en colère, convoque un duel. Fra Diavolo se délecte de la situation. Lorenzo rejette sa bien-aimée, Lord Cockburn est décu par sa femme et les deux dames ne comprennent rien à la situation. ACTE III: devant l’auberge, au pied de la montagne Fra Diavolo chante une louange au vol et projette de dérober le butin pendant le mariage. Ils envoient ses deux acolytes au duel et leur glisse des instructions dans un arbre. Il leur demande de l’avertir quand la voie est libre. La fête se prépare. Déçu Lorenzo est prêt à mourir. Zeline ne comprend pas son hostilité. Tout s’arrange lorsque les deux complices se font prendre et que l’on découvre le billet avec les consignes du complot. A la suite de cet événement, Fra Diavolo est La Musique Dix huit numéros musicaux très variés entrecoupent le dialogue parlé. La musique laisse place à la caractérisation des personnages (les rôles de Zerline et de Fra Diavolo font appel à des chanteurs possédant un aigu très agile) et se révèle très théâtrale. Le recours aux cuivres pour illustrer le contexte militaire dans lequel se passe l’action est un bel exemple. Ainsi, Auber choisit-il délibérement de ne pas écrire une ouverture qui résume l’action par un pot-pourri d’airs développés dans l’opéra mais compose une entrée qui évoque l’arrivée d’un régiment de soldats et plante l’action dans son contexte. Le comique de situation est illustré musicalement par un principe d’intrusion des protagonistes qui détourne l’histoire de son fil conducteur. La Mise en scène durée: 3h15’ avec deux entractes Décalage et humour sont les marques de fabrique du metteur en scène Jérôme Deschamps. Il n’est pas facile de réhabiliter une oeuvre tant jouée au XIXe siècle et mise de côté ces dernières années. Le dépouillement volontaire des décors, pimentés par des éléments à consonnance kitsch mais utilisés par petites touches mesurées, est soutenu par les couleurs chatoyantes des costumes. Ce dispositif permet aux chanteurs de mettre en avant leur talent d’acteur et de faire sonner la partition avec rythme et dynamisme. C o n ta c t : S e r v i c e J e u n e s s e - O p é r a R o y a l d e W a ll o n i e - F lorence D e M e y er 1, rue des Dominicains 4000 Liège - 04 232 42 18 - [email protected] - www.orw.be
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