BROCHURE AUDIGNONAIS
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BROCHURE AUDIGNONAIS
AUDIGNON EGLISE NOTRE-DAME de l’ASSOMPTION Fondée fin XIe siècle - début du XIIe, ce e petite église paroissiale, également nommée Sainte-Marie d’Audignon, se situe dans une boucle du Laudon et sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle. Elle associe des éléments d’époques différentes avec un décor sculpté roman, des chapiteaux historiés, ainsi que des retables et du mobilier liturgique. Au XIe siècle, l’église précédente peut-être en bois fut incendiée. On suppose qu’une communauté de moines bénédictins de St Sever installée à l’Abadie (derrière le donjon, maison ou monastère aujourd’hui disparue) aurait fait édifier l’église actuelle. Au XIIe siècle, ce e église orientée à l’est est composée d’une nef unique ouvrant sur un chevet semi-circulaire en pierre douce de Audignon. Le massif occidental est formé par un donjon. Au XVIe siècle, le donjon est transformé en clocher. L’accroissement de la population conduit à construire un bas-côté au sud et le chœur s’orne d’un retable gothique . Au XVIIIe siècle, ajout d’un bas-côté au nord. Un nouveau retable baroque masque le précédent. Ces travaux d’agrandissement et d’embellissement des XVIe et XVIIIe siècles ont fait disparaître les éléments anciens de la nef centrale dont ne subsiste plus, de l’époque romane, que l’abside. Le village d’Audignon a connu un véritable essor à partir du XIIIe siècle lorsqu’il devint une étape incontournable pour les pèlerins «les Jacquaires». Plusieurs hospices furent construits. Les carrières de pierre prospérité du village. participeront également au développement et à la CHEVET ou ABSIDE Construit en moyen appareil bien régulier et épaulé par deux contre-fortscolonnes, ce chevet est couronné à l’extérieur par une corniche ornée de perles, qui s’appuie sur les chapiteaux des colonnes et sur des modillons dont 23 sont bien conservés. Les thèmes mis en œuvre sur les éléments sculptés sont très divers : les chapiteau de gauche montre une file d’oiseaux disposés très verticalement et dont les serres étreignent des perles ; sur celui de gauche, des lions fièrement dressés saisissent de leurs griffes des petits quadrupèdes rampant sur l’astragale. Des modillons portent des thèmes décoratifs qui sont soient géométriques, bille es, moulures ou volutes, soient végétaux, feuilles découpées que termine une perle. Ces thèmes sont figurés ou historiés : des oiseaux représentés seuls ou par deux, des têtes de fauves et de personnages monstrueux, un «penseur» assis sa tête reposant sur sa main , un joueur de viole, un chevalier protégé de son écu et sonnant du cor ( Roland ?) - 2ème à gauche de la colonne de droite. Colonne de gauche Lions fièrement dressés… Penseur Joueur de viole Sur le mur à gauche de la colonne ci-dessus, le charme de cet ensemble est encore souligné de quelques éléments plus humbles mais de qualité : des marques de tâcherons (1) très développées et surtout quelques graffiti sans doute tracés par des pèlerins et qui représentent en particulier une harpie, une tête d’homme (2) et plusieurs nœuds de Salomon (3). 1 2 3 LE CHOEUR Alors que les chapiteaux et les modillons historiés de l’extérieur évoquaient les forces du mal et leur châtiment, c’est tout naturellement un programme beaucoup plus serein et plus optimiste qui est illustré par les sculptures historiées de l’intérieur. Les chapiteaux de l’arc d’entrée du chœur illustrent ce e sérénité : Dieu recevant les Vierge de l’Adoration offrandes de Caïn et Abel Le style de ces sculptures se retrouvent dans le Sud-Ouest et en particulier en Chalosse à Hagetmau (crypte), St-Sever (abbatiale) mais aussi plus au sud à Lucq de Béarn et plus au nord au Masd ’Agenais, ce qui conduit à dater les sculptures et donc le chevet qu’elles ornent du Les collatéraux Sud et Nord Ces bas-côtés flanquent l’édifice primitif et sont plus récents : celui du côté sud a été construit un siècle après la fin de la Guerre de Cent Ans, pour répondre à la croissance démographique entraînée par le retour de la paix : deux clés de voûte portent la date de 1550, et c’est certainement à la même époque que furent complétées la tour et la tourelle occidentales par un étage coiffé d’un cône de maçonnerie pour la tourelle, d’une pyramide ornée de fleurons sur les angles, pour la tour. Enfin un nouvel accroissement de la population a entraîné au XVII-XVIIIe siècle la construction du second collatéral au nord au cours d’une importante campagne de travaux qui a également permis de couvrir la nef centrale d’une voûte en berceau brisé. RETABLE GOTHIQUE ANGLAIS XV- XVIème siècle style DECORATED (XIVe) influence du Lincolnshire Classé Monument Historique le 13 mars 1963 Il faudra a endre 1962 pour que ce retable, oublié par les générations successives, soit retrouvé et «libéré» de l’imposant retable en bois doré du XVIIIe qui le cachait dans le chœur. Les Guerres de Religion, 236 années d’obscurité et 28 années sans altérer restauration, son aujourd’hui n’ont intérêt. nous pu Si nous émerveillons devant la beauté de ce retable gothique, il n’en était pas de même au XVIIIe siècle. En 1990, la restauration de ses peintures en a fait une pièce exceptionnelle. Hâtivement taillé et ciselé dans la pierre douce d’une carrière de Audignon, notre étonnant retable, posé vers 1550, est une copie de celui taillé dans l’albâtre de la cathédrale de Lincoln (XIIème siècle). Il est composé d’une double arcature avec gâbles et fleurons. Le registre supérieur, comporte 10 niches (ou gâbles) consacrées aux apôtres, saints et prophètes. Le registre inférieur présente la vie du Christ : Nativité, Présentation au temple, Adoration des mages. L’iconographie des scènes peintes, antérieure ou contemporaine de Henri II (15191559), célèbre la venue du Messie recevant les rois mages. Ce retable a été inspiré par le nom de notre église qui s’appelait Notre-Dame de l’Epiphanie. RETABLE DE LA VIERGE 1726 de style Baroque espagnol XVIIIème ANCIEN AUTEL MAJEUR Classé Monument Historique le 23 février 1970 En 1724, la prospérité du siècle s’accompagne du désir de renouveler le cadre liturgique de la paroisse. Le curé Mathieu de Marsan passe commande d’un nouveau retable consacré à la Vierge Marie. Sculptures sur bois, dorures, menuiseries seront réalisées par des artisans de St-Sever. Livré en 1726 et placé dans l’abside romane, le retable baroque dissimula totalement l’ancien en pierre qu’on oublia. Pour l’éclairer, on fit percer deux vastes ouvertures de chaque côté de l’abside. Ce retable actuellement baroque est dans le collatéral sud. Ce e composition ambitieuse de style tardif Louis XIV forme un arc de triomphe d’ordonnance classico- baroque en trois panneaux, fronton à monogrammes avec pu i (bébés joufflus), colonnes torses, chapiteaux corinthiens, cartouches, motifs champêtres. Décorant l’autel, un antependium, en cuir repoussé de Cordoue interrompu par une toile peinte qui représente Marie et Joseph. La statuaire est de facture artisanale locale. Au centre, une toile représente l’Assomption. En 1637, le roi Louis XIII désirant un héritier consacre la France à la Vierge et demande à ses sujets de fêter l’Assomption le 15 Août. Louis XIV naît un an après ! Notre église devint Notre-Dame de l’Assomption. BAS-COTE-NORD SACRISTIE 2 6 7 1 CHOEUR NEF BAS-COTE-SUD 4 3 5 1 – Retable Gothique Anglais XV-XVIe siècle 5 – Tableau « L’Assomption » de Ed. Sain 2 - Autel Saint Michel 6 – Chaire style Louis XIII – XVIIIe siècle 3 – Autel Ste Catherine d’Alexandrie 7 – Clocher porche 4 – Retable baroque doré XVIIIe siècle Mini-lexique Abside:(chevet)extré mité d’uneé glisederriè relechœur Astragale:moulurerondequisé parelefû td’unecolonneduchapiteau Billettes:ornementcomposé depetitstronçons de tore espacé s Chasse:coffreoù l’ongardelesreliquesd’unsaint Modillon:é lé mentd’architecturesouventsculpté servantà soutenirunecorniche. Moyenappareil:tailleetdispositiondespierres Retable:meubleverticaldeboisoudepierreplacé derriè rel’autel Tâcheron:ouvrierpayé à latâ che Tore:moulureronde,demi-cylindrique,quientourelabased’unecolonneoud’unpilier Bibliographie : - Abbé Francis Rousseau « Les retables de Notre-Dame en Audignon », Bulletin de la Société de Borda, 1966, 29p. - Bruno Mo'in – Dossier d’œuvre – Restauration du retable 1990 - Archives Communales d’Audignon de la Mairie - Abbé Jean Cabanot - Gascogne romane. Coll. La nuit des temps 2ème ed. 1992 -site « eglises-landes.cef,.fr/eglises/monographies/audignon/audignon.htm