La malade mental violent
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La malade mental violent
Le malade mental violent données Le malade mental violent données contextuelles, sociales et cliniques , q Pr Jean Louis Senon Avril 2007 DU expertise Martinique Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers L excellence de la psychiatrie médicolégale L’excellence de la psychiatrie médicolégale française ouverte à la criminologie Pinel, Esquirol, Chaslin, Falret, Legrand du Saule Régis Rogues de Fursac Legrand du Saule, Régis, Rogues de Fursac Blanche, 1878, L’homicide des aliénés Marc, 1840 : De la folie, rapport médicolégal Simon, 1886: Crimes et délits dans la folie , Tardieu, 1886: Étude médicolégale de la folie Joly 1888 Le crime Joly, 1888, Le crime Maudsley, 1888 : Crime et folie Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers De psychiatrie en criminologie Lecture transdisciplinaire Lieux d’élaboration du phénomène criminel d’él b d hé è l dans toutes ses occurrences Importances des données contextuelles Dé l i Décloisonnement des pratiques: td ti Police Justice Psychiatrie Psychiatrie Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Un contexte très actuel Recrudescence des peurs sociales générant une politique pénale sécuritaire politique pénale sécuritaire Peur du crime Peur du malade mental Peur du malade mental Prise de distance avec les données de la clinique classique notamment des psychoses chroniques et classique, notamment des psychoses chroniques et absence de transmission de savoirs d’équipes Désinstitutionnalisation Dé i i i li i Thérapeutiques efficaces Judiciarisation de malades mentaux d d l d Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Peurs et obligation de penser pour les Peurs et obligation de penser pour les soignants Irrationalité des peurs Accéder à une information valide pour éd à f ld pouvoir penser Exemple de l’homicide I id Incidence des peurs sur les politiques pénales d l liti é l Incidence des politiques pénales sur les soins p q p au malade mental Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers La psychiatrie, le crime et la société La France et le sentiment d’insécurité Le développement de la politique pénale de Le développement de la politique pénale de tolérance zéro Controverses sur l’avalanche Controverses sur l avalanche de chiffres comme de chiffres comme alibis La médiatisation des affaires criminelles La médiatisation des affaires criminelles Crimes des malades mentaux et stigmatisation LL’homicide homicide comme modèle de réflexion comme modèle de réflexion M Mesures de la peur du crime d l d i Roberts, Criminologie, Ottawa, 2001 Sentiment d Sentiment d’insécurité insécurité et et scènes de la violence ordinaire Médiatisation de la violence « ordinaire » ou l’exceptionnel est généralisé dans les représentations Judiciarisation de la violence « privée » Fossé qui s’accroît entre aspiration au bonheur des citoyens et incompréhension de « crimes de la vie quotidienne » ti éh i d i d l i tidi vécus comme menace dans la représentation protectrice du y foyer Comment ce crime horrible commis par quelqu’un à mon image pourrait‐il être autre chose qu’un accès de folie ? Hypothèses psychodynamiques Plus le crime se rapproche de la vie quotidienne p plus il suscite une crainte de contamination et plus p est grande l’exigence de punition Plus la médiatisation généralise et rend universel, g , plus s’estompe en nous la capacité à prendre en compte une information objective et pondérée Tous, saisis par l’émotion, nous oublions de penser Médiatisation du crime et Médiatisation du crime et surpénalisation « La focalisation des médias sur les affaires criminelles amène l’opinion amène l opinion publique à surestimer la fréquence publique à surestimer la fréquence des actes violents, cette distorsion perceptive facilitant l’émergence facilitant l émergence d d’émotions émotions négatives telles négatives telles que la peur et le sentiment d’insécurité, ce qui conduit inévitablement à une sévérité accrue chez conduit inévitablement à une sévérité accrue chez les individus »… Nathalie Przygodzki Lionet Nathalie Przygodzki‐Lionet Irrationalité des peurs Nécessité d’une analyse critique des chiffres de la criminalité de la criminalité Exemple de l’homicide Exemple des derniers chiffres publiés Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Histoire ancienne F. Cusson Contrairement à la croyance populaire populaire, recul évident et énorme des homicides et, par extension, des crimes de violence. violence Pourquoi une telle baisse ? Pourquoi une telle baisse ? Fabienne Cusson ; ; ; ; ; ; Meilleure justice Interdépendance économique dé d é Abandon du port d’arme p Les délits contre la propriété sont moins violents i l t Marginalisation de l’homicide g Gravité relative de l’homicide Histoire récente Histoire récente F Cusson F. Cusson Évolution des homicides depuis un siècle Taux d'homicides au Canada et au Québec, par 100 000 habitants 4 00 4,00 3,50 2,50 2,00 1 50 1,50 1,00 0,50 0,00 19 01 19 04 19 07 19 10 19 13 19 16 19 19 19 22 19 25 19 28 19 31 19 34 19 37 19 40 19 43 19 46 19 49 19 52 19 55 19 58 19 61 19 64 19 67 19 70 19 73 19 76 19 79 19 82 19 85 19 88 19 91 19 94 19 97 20 00 Taux par 100 000 habitants s 3,00 Canada Québec C Comparaison géographique i é hi ISC Montréal Homicides France, L Mucchielli Les chiffres du crime en France Les chiffres clés de la Justice octobre 2005 Réponse pénale : Classements pour inopportunité des poursuites 31,8% en 2002 27 9% 2003 27,9% en 2003 25,2% en 2004 Condamnations: 68,2% en 2002 72,1% en 2003 74,8% en 2004 Crimes : 3 264 (3174 en 2004) Crimes : 3 264 (3174 en 2004) Délits : 485 847 (411 373 en 2004) Atteintes aux personnes : Homicides volontaires : 492 (504 en 2004) Viols : 1744 (1 687 en 2004) CBV : 57 278 (45 250 en 2004) Homicide involontaire : 15 062 (18 219 en 2004) Atteintes volontaires à intégrité physique 2005 Le Monde 6 XII 2006 Délinquance 1997-2005 Le Monde 6 XII 2006 Délinquance police gendarmerie 1997 – 2005 Le Monde 6 XII 2006 Baisse des crimes et délits entre 2001 et 2005 Le Monde 6 XII 2006 Taux de récidivistes 2003 Nb condamnés Récidive toute Infraction % Récidive à identique % Tout crime 2 903 2,5 1,8 Viols 1564 1,1 0,9 Vols l 515 8,2 6,4 Homicides volontaires 441 2,0 0,9 Tous délits 320 451 31,5 15,3 Vols 67 458 41,7 30,9 CEA 90 480 25,9 16,3 Violences volontaires l t i 30 253 33,8 11,1 7 695 13,2 4,8 Mœurs Surpénalisation et exigences de soins Confusion rechute et récidive Soigner à tout prix Soigner à tout prix Soigner sinon punir pour durablement mettre à l’ b i l’abri Demandes multiples de soins : Toxicomanes, alcooliques Agresseurs sexuels Délinquance juvénile Séralité… Réponses politiques : la politique Réponses politiques : la politique pénale de tolérance zéro Charles Murray : 1984 : Losing Ground : Influence de la sur‐assistance sur la criminalité Influence de la sur assistance sur la criminalité Nécessité d’une répression inflexible de la petite criminalité acquisitive en bande ou de trafic de drogue criminalité acquisitive, en bande ou de trafic de drogue ou d’alcool G Kelling, C Colles : répression de tout délit et G Kelling C Colles : répression de tout délit et incivilité William Bratton : application au métro de New York William Bratton : application au métro de New‐York Malades mentaux victimes de cette Malades mentaux victimes de cette politique pénale : Rôle asilaire de la prison dans l’État de New York : 6000 personnes suivies en York : 6000 personnes suivies en établissement pénitentiaire, seulement 5800 dans les hôpitaux publics 15 000 personnes détenues souffrant de 15 000 personnes détenues souffrant de troubles psychiatriques ont transité durant ll’année année 2002 dans le système carcéral 2002 dans le système carcéral municipal. Empilages de lois répressives 1. 2. 30 aout 2002 : loi d’orientation pour la sécurité intérieure 9 septembre 2002 : loi d’orientation et de programmation pour la justice (loi Perben 1) : 1. 2. 3. 4. 5. Usage massif de la procédure de comparution immédiate Réforme de l’ordonnance de 1945 Loi du 18 mars 2003 : Loi pour la sécurité intérieure Loi du 12 juin 2003 : loi sur la violence routière Loi du 27 novembre 2003 : loi sur la maîtrise de l’immigration Empilages de lois répressives Loi du 9 mars 2004 : loi Perben 2 adaptant la justice aux évolutions de la criminalité: 6. • • • • • • • • • Renforcement des pouvoirs de la police du parquet Renforcement des pouvoirs de la police du parquet Allongement de la garde à vue jusqu’à 96 heures y compris pour les mineurs de 16 à 18 ans Allongement de l’enquête de flagrance de huit à 15 jours Perquisitions de nuit Création de huit juridictions interrégionales spécialisées dans la grande criminalité Création de nouvelles infractions divulgation d’éléments d’enquête ou Création de nouvelles infractions : divulgation d’éléments d’enquête ou actes zoophiles Mise en place du plaider coupable à la française Fichier et judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions Fichier et judiciaire national automatisé des auteurs d infractions sexuelles sexuelles Extension du fichier des empreintes génétiques Travaux franco‐canadiens Dr Jean Luc Dubreucq, professeur adjoint de clinique Université de Montréal clinique, Université de Montréal Dr Frédéric Millaud, professeur adjoint de clinique, Université de Montréal Institut Philippe Pinel Université de Montréal, Institut Philippe Pinel C C Joyal Professeur adjoint , département de psychologie, Université de Québec à Trois Rivières h l i U i i é d Q éb à i i iè Pr Bruno Gravier, Lausanne Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Une prise de position initiale Histoire de nos sociétés : assimilation de dangerosité et maladie mentale dangerosité et maladie mentale 1987 : National Mental Health Association : « Les personnes atteintes d’une personnes atteintes d une maladie mentale ne sont maladie mentale ne sont pas plus à risque de réaliser un crime que les autres membres de la population générale » membres de la population générale Si les problèmes de prise d’alcool et de drogues sont exclus le risque est sensiblement le même l l i ibl l ê Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers F. R. Cousin « La majorité des crimes sont commis par des délinquants ne présentant par des délinquants ne présentant pas de pathologie mentale, peu de criminels présentent des troubles » Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Pourtant… Pourtant… l’opinion publique et la justice… Aux USA : 61 % des américains pensent encore qu’un encore qu un schizophrène agressera une schizophrène agressera une autre personne très probablement ou vraisemblablement En France, dans les enquêtes d’opinion En France, dans les enquêtes d opinion schizophrénie est associée à danger ou passage à l’acte passage à l acte Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Image de la schizophrénie auprès du Image de la schizophrénie auprès du grand public (mai 2001, IPSOS 2002) Représentation spontanée : Maladie et folie : 69% (folie, démence, cinglé, M l di f li 69% (f li dé i lé barjot) Violence : 16% (crainte, peur, danger, agressivité, crime, serial) Soins : 14% Souffrance : 12% Souffrance : 12% Troubles du comportement : 6% E f Enfermement : 5% t 5% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Enquête grand public (suite) Score de connaissance : 86% : maladie mentale 86% : maladie mentale 5% : maladie physique 66% : maladie qui peut se soigner 66% : maladie qui peut se soigner 22% : maladie qu’on ne peut soigner S Score de stigmatisation : d ti ti ti 65% : peuvent mener des activités normales 48% : sont dangereux pour les autres 68% : sont dangereux pour eux Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Quatre catégories d’études 1. 2. 3. 4. Échantillons de la population générale S i id Suivi de patients ti t à lla sortie ti d de l’ hôpital p Devenir de cohortes de nouveaux nés Ét d d’ Étude d’une p population p l ti d’homicides d’h mi id s Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Swanson et al 1990 8066 Hommes et Femmes Sans trouble mental : 2,1% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Swanson et al 1990 114 hommes et femmes Schizophrènes Violence avouée envers autrui l’année passée l é l’ é é Schizophrénie et troubles schizophréniformes p p Moyenne : 12,7% S Sans abus alcool ou drogues : 8,4% b l l d 8 4% Avec abus A ou D : 30,3% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Swanson et al 1990 282 Hommes et Femmes : EDM Violence avouée envers autrui dans l’année l é d l’ é EDM EDM moyenne : 11,7% EDM EDM sans abus: 3,5% b 3 5% EDM avec abus : 29,2% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Swanson et al 1990 Troubles affectifs : 620 H et F % sujets violents : 11,1% % j i l 11 1% Sans abus : 3,5% Avec Abus : 29,2% Troubles anxieux : 1687 H et F Troubles anxieux : 1687 H et F % sujets violents : 9,1% Sans abus : 2,4% Avec Abus : 2,3 Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Swanson Swanson commentaire J L Dubreucq Les individus recevant un diagnostic de schizophrénie ont mentionné des actes violents dans des proportions 4 fois plus grandes que ceux sans diagnostic psychiatrique. Sans abus de substance, il n’existe pas de lien significativement élevés entre la violence et les troubles significativement élevés entre la violence et les troubles affectifs ou les troubles anxieux. L’abus de substance est fortement associé à la violence mais même sans abus d’alcool/drogues, Les personnes ayant un trouble mental grave ont 3 à 4 fois plus de chances de commettre un acte violent. l d h d tt t i l t Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Lindqvist, Allebeck, 1990 644 schizophrènes hommes et femmes versus population générale versus population générale Dossier criminel pour acte violent envers autrui Résultats : Résultats : Schizophrènes : 8,5% Population générale : 3,3% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Lindqvist, Allebeck, 1990 Commentaire de JL Dubreucq: Après leur sortie de l’hôpital, le taux de violences A è l i d l’hô i l l d i l de personnes atteintes de schizophrénie est quatre fois plus grand que celui de la population t f i l d l id l l ti générale Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Hodgins, 1992, 1993 82 hommes 4 fois plus de risques chez les schizophrènes f l d h l h hè 8,4 fois plus de risque chez les schizophrènes , p q p abusant de drogues ou d’alcool Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Link et al, 1992 Violence : avoir frappé une autre personne au cours de la dernière année au cours de la dernière année 365 schizophrènes H et F : 12,3% 385 personnes du voisinage : 5,2% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Hodgins, 1992 Dossier criminel pour actes violents sur autrui Trouble mental sévère : 14,6% (risque occurrence : 4,2%) Trouble mental sévère : 14 6% (risque occurrence : 4 2%) Trouble mental sévère sans abus d’alcool drogue : NS (RO : 1 7) : 1,7) TMS avec abus alcool drogue : NS (RO : 8,4) Abus alcool et drogue : 49 4% (RO : 15 4% Abus alcool et drogue : 49,4% (RO : 15,4% Sans trouble mental : 5,7% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Hodgins, 1996 3130 H TMS 5 7% (RO 3 5) TMS : 5,7% (RO : 3,5) 1731 : Sans abus alcool : NS Avec abus : NS Abus dépendance alcool : 9,1% (RO : 5,4%) 155 580 155 580 : Sans hospitalisation psychiatrique : 1,7% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Eronen 1996 86 hommes schizophrènes, 38 sans abus Sb, 28 avec abus Homicides Conclusion J L Dubreucq : Conclusion J L Dubreucq : Chez les hommes, le double diagnostic de schizophrénie p q et de dépendance à l’alcool est associé à un risque 17 fois plus grand de faire un homicide comparativement à la population générale. L La schizophrénie à elle seule a un ratio de cote de 7.3, ce hi h é i à ll l ti d t d 73 qui est hautement significatif Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Tiihonen 1997 51 hommes schizophrènes , 38 sans abus, 15 avec, versus 5285 témoins Ré l Résultats : Schizophrènes : 7 S sans abus : 3,6 S avec abus : 25,2 Conclusion J L Dubreucq : La schizophrénie est associée à une élévation marquée des risques La schizophrénie est associée à une élévation marquée des risques de violence lorsqu’un trouble d’abus de substance est présent. L’élévation demeure très significative même sans abus de substance . Cependant, seulement 7 patients ont ici un dossier criminel pour violence Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Volavka et al 1997 531 schizophrènes hommes et femmes Conclusion J. L. Senon : importance des données p socioéconomiques : Environ 10% des patients atteints de schizophrénie vivant dans un pays développé rapportent avoir déjà agressé physiquement une pays développé rapportent avoir déjà agressé physiquement une autre personne au cours de leur vie. Les risques d’agression sont significativement associés àà l’âge (jeune), l’â (j ) au statut socio‐économique (faible), niveau de scolarité (bas) à la consommation d’alcool (forte). ( ) Dans les pays en voie de développement, le taux est de 30% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Stueve et al 1997 Tous troubles de l’adulte jeune Conclusion J L Dubreucq : Conclusion J L Dubreucq : La dépression majeure et les troubles anxieux ne sont p pas associés à une élévation significative du risque g q d’actes violents chez les jeunes adultes sans trouble d’abus d’alcool/drogue. P Par contre, les troubles psychotiques et le trouble t l t bl h ti t l t bl bipolaire sans abus de substance demeurent significativement associés à la violence. g L’abus de substance est fortement liée à elle seule aux actes violents dans la communauté Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Belfrage 1998 1056 H et F : trouble psychotique 659 S 324 psychoses affectives 93 paranoïa Conclusion J L Senon: 13% des individus atteints d’un trouble psychotique ont été violents envers autrui durant les 10 années suivant leur sortie de l’hôpital envers autrui durant les 10 années suivant leur sortie de l hôpital. La proportion associée à la schizophrénie, aux hommes et à l’abus d’alcool n’est pas spécifiée cependant. L’ L’auteur ne fournit pas de données concernant la population f i d d é l l i générale correspondante Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Wallace, 1998, Australie Schizophrènes : 91H SS : 4,4% 4 4% S sans abus :2,4% S avec abus : 18,8% Troubles affectifs : 64 H Troubles affectifs : 64 H TA : 4,1% TA sans abus : 2,9% TA avec abus : 19,0% Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Steadman et al., 1998 Steadman et al., 1998 Monahan et al., 2001 Les schizophrènes sont moins responsables de violence que les bipolaires ou les déprimés. Les schizophrènes sans antécédent d’arrestation Les schizophrènes sans antécédent d arrestation pour violence physique, pour violence physique sans pensée ou scénario imaginaire à saveur violente, ayant été traités à l’hôpital l’année précédente et ayant accepté de poursuivre l’étude pendant un an ont néanmoins été violents dans 7% des cas au cours des 20 20 semaines suivant leur sortie d’hôpital. i i l i d’hô i l L’abus d’alcool ou de drogue rend compte d’une large part de la violence des patients vivant dans la société. L’étude démontre que la majorité des patients fidèles à leur traitement ne sont pas violents à la sortie de patients fidèles à leur traitement ne sont pas violents à la sortie de l’hôpital. Ceux qui sont violents le sont majoritairement dès les 20 premières semaines après la sortie. semaines après la sortie. Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Mullen, 2000 Schizophrènes sur la vie entière Versus groupe témoin apparié é é Dossier criminel pour acte violent envers p autrui C Commentaires F Millaud : t i F Mill d Schizophrénie : majoration du risque dans un facteur 7 L’abus augmente ce lien g Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Arseneault, 2000 39 H et F Schizophrènes 172 EDM 170 Troubles anxieux 94 abus sb versus 172 EDM, 170 Troubles anxieux, 94 abus sb, versus 572 sans trouble mental Dossier criminel pour acte violent 12 mois avt i i i l i l i Conclusion : les jeunes de 21 ans souffrant de symptômes positifs de schizophrénie risquent 2,5 fois plus un PA violent Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Milton, 2001 166 premier épisode psychotique Dossier criminel Dossier criminel La nature des symptômes au moment de l’ d i i l’admission n’a pas d’influence sur des risques de ’ d’i fl d i d violences Sont seuls significatifs : Ne pas avoir d’emploi Être agité à l’admission Abuser des drogues et non d’alcool Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Hodgins, 2003 112 S et trouble schizoaffectif Conclusions JL Dubreucq, JL Senon : l b Environ 10% des patients ont été violents durant p les 12 mois après la sortie de l’hôpital Mais 69% avaient déjà eu des violences envers Mais 69% avaient déjà eu des violences envers autrui Et 62% un abus d’alcool Et 62% un abus d alcool Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Wallace, 2004 2861 S H et F Conclusion JL Dubreucq : q Le diagnostic de S est associé à un risque plus élevé de violence L h Le hommes S sans abus alcool ou de drogues risquent 2,7 S b l l d d i t27 fois plus que les hommes de la population générale de faire un PA violent Entre 6 et 11% des actes criminels violents commis en Australie sont dus à la S LL’augmentation augmentation de la violence des malades mentaux sur de la violence des malades mentaux sur 25 ans est proportionnelle à la violence augmentant en population générale Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Qu en est Qu’en est‐ilil pour le TB et les psychoses pour le TB et les psychoses affectives? Le risque de violence est: Pour les hommes deux fois plus élevé que la PG P l h d f i l él é l PG Pour les femmes quatre fois plus élevé Sans abus de substance Pour les hommes NS Pour les hommes NS Pour les femmes risque significatif Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Risque d Risque d’homicide homicide et troubles et troubles mentaux Dans les pays industrialisés le taux d’homicides est compris entre 1 et 5 pour 100.000 habitants Les troubles mentaux graves seraient responsables de 0,16 cas d’homicides pour 100.000 habitants Les hommes atteints de S présentent 8 à 10 fois h d é à f plus de risques de commettre un homicide. S et alcool : risque multiplié par 16 pour les S et alcool : risque multiplié par 16 pour les hommes et par 84 chez les femmes Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Caractéristiques des patients violents , Caractéristiques des patients violents , mais… Ce sont les mêmes risques de violence que la population générale : population générale : Age ( jeunes) Se e (homme) Sexe (homme) Statut socio‐économique : pauvreté, chômage, milieu défavorisé milieu défavorisé Quartier de résidence Abus alcool ou drogues ATCD de violences Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Mais surtout un problème de société… Wallace 2004 : Une étude sur 25 ans U é d 25 la violence des malades mentaux connait une croissance proportionnelle à la croissance de la violence dans la population générale Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Mais quatre facteurs spécifiques… 1. 2. 3. 4. Atteinte cérébrale Présence de symptômes psychotiques é d ô h spécifiques Personnalité psychopathique associée Ab Abus alcool ou drogues l l d Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Atteinte cérébrale Travaux récents : Tardiff, Volavka, Krakowski… Atteinte frontale Signes neurologiques ou neuropsychologiques surtout frontaux Schizophrénie indifférenciée plus que paranoïde Schizophrénie indifférenciée plus que paranoïde Violence non planifiée et non dirigée , répétée Violence institutionnelle favorisée par facteurs p environnementaux Dépistage : questionnaire COGNISTAT et impulsivité Tt l Tt : clozapine, CBZ, Depamide, propanolol i CBZ D id l l Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Signes psychotiques spécifiques Symptomatologie positive au premier plan Pas de violence précédant la psychose p py Délire de persécution avec persécuteur habituel nommé Syndrome d’influence Hallucinations auditives impérieuses Acte violent planifié et dirigé vers le persécuteur : le contenu délirant permet de prévoir le PA t déli t td é i l PA Acte dans un lieu privé : le domicile familial Les risques de violence augmentent lors de l’arrêt Les risques de violence augmentent lors de l arrêt ou des ou des switches du traitement Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Autres signes spécifiques Délire grandiose Rêveries diurnes d’agresser autrui ê d d’ Idéation et pratiques perverses p q p Fascination par les armes Menaces écrites ou verbales évoquant un scénario en cours de constitution Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Personnalité psychopathique associée Seilagh Hodgins : certains patients S récidivent non pas à cause de leur psychoses mais du fait de l’ l’association à un TPA sous‐jacent à Putkonen et Joyal : 47% des meurtriers atteints de S présentent un TPA associé et un abus d’alcool présentent un TPA associé et un abus d alcool. Dans Dans ces cas, l’histoire de violences précède la psychose. Dans ce cas le PA n’est Dans ce cas, le PA n est pas en rapport avec le délire pas en rapport avec le délire ou les idées de persécution, la victime n’est pas un membre de la famille Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Temps, victimes et lieux Etude MacArthur, 1998 La plupart des agressions ont lieu dans les 20 semaines suivant la sortie de l’hôpital i l i d l’hô i l Victimes : Famille (51%) Famille (51%) Conjoint, amis : (35%) Inconnu (14%) Lieux : résidence privée Lieux : résidence privée Agressions lors des activités de la vie quotidienne ou une rencontre au hasard La précarité et la marginalisation ont un rôle fondamental Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Trois sous groupes, J L Dubreucq 1. S et TPA avec alcool : 1. 2. 2. S chronique avec signes neurologiques et neuropsychologiques d’anomalies neuropsychologiques d anomalies structurales structurales 1. 2. 3. Victime : copain ou ami consommant avec Violence non planifiée Frustration Violence verbale ou contre les objets, récidivante S paranoïde 1. 2. 3. Persécution, influence ou grandeur G t l ifié à l’ Geste planifié à l’encontre de la famille, mère ou père t d l f ill è è Récidive faible Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Rupture des soins Rapport avec la désinstitutionalisation « Plus on psychiatrise, moins on criminalise Plus on psychiatrise, moins on criminalise » » « Moins on psychiatrise, plus on criminalise » Rapport avec la difficulté des hospitalisations sous contrainte Rapport avec la difficulté des hospitalisations sous contrainte MacArthur : le nombre d’événements violents est inversement proportionnel à l’intensité du suivi p p psychiatrique Le groupe « suivi toutes 4 semaines » a 4 fois plus de risque de violences que le groupe hebdomadaire Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Rupture de soins et Rupture de soins et Désinstitutionnalisation psychiatrique Rapport étroit entre rupture de soins et désinstitutionalisation psychiatrique désinstitutionalisation psychiatrique quelqu’en soient les motifs : Idéologiques et philosophiques Liberté individuelle et courants « anti‐internements » Economiques face aux coûts de l’hospitalisation et des traitements Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Que retenir pour les soins ? 1. Nécessité d’une clinique précise et évaluée longitudinalement dans sa dimension de longitudinalement dans sa dimension de dangerosité : 1 1. 2 2. 3 3. Clinique paranoïde : persécution, influence ou Clinique paranoïde : persécution influence ou grandeur, risques pour la famille Clinique S sur TPA avec alcool : violence Clinique S sur TPA avec alcool : violence clastique touchant le compagnon Clinique « neurologique » : dimension Clinique « » : dimension institutionnelle de la violence Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Que retenir pour les soins ? 2 2. 3. Prendre en compte spécifiquement la consommation d’alcool consommation d alcool, de shit et toute de shit et toute autre drogue Quand il y a eu violence avant une hospitalisation ou à l’admission, hospitalisation ou à l admission, connaître et connaître et évaluer les risques de récidive Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Que retenir pour les soins ? 3 4. 5. 6 6. Planifier la prise en charge ambulatoire rapprochée sur 20 semaines rapprochée sur 20 semaines Utiliser des outils d’évaluation de la dangerosité Devant un schizophrène difficile élargir Devant un schizophrène difficile élargir l’évaluation à un groupe de pairs avec travail d’é i d’équipe Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Propositions 1. Redonner valeur à la clinique psychiatrique dans sa dimension médicolégale dimension médicolégale 1. 2 2. 3 3. Ne pas dénier les risques de PA et savoir les prévoir Évaluer les risques de PA groupes de pairs et travail Évaluer les risques de PA, groupes de pairs et travail d’équipe, centres régionaux de référence Restaurer la contenance de quelques services fermés de Restaurer la contenance de quelques services fermés de psychiatrie Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Propositions (2) 2. Créer un enseignement et une pratique criminologique décloisonnée criminologique décloisonnée 1. Enseignements de criminologie associant 1. 1 2. 3. 4. Psychiatrie Psychologie Sociologie Droit 2. Pratiques décloisonnées dans les mêmes champs 3. Centres ressources et références inter‐régionaux Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Propositions (3) 3. Travailler la disjonction psychiatrie Justice : Articulation CP et loi 1990 1. Soins sous contrainte plus qu’hospitalisation sous contrainte (cf Rapport IGAS IGS Lopez et al) 1 1. 2. 2. Malades irresponsables 122‐1 CP 1. 2. 3. Juge administratif ? Juge administratif ? Juge pénal comme contrôle à postériori JJugement d’imputabilité ? d’i bili é ? Judiciarisation des soins?? Cas d’altération du discernement 122‐1 al 2 1. 2. Réalité de l’atténuation des peines Organisation des soins: peine réduite suivie d’obligation de soins ? Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Propositions (4) 4. Renforcer la formation initiale et permanente en psychiatrie médicolégale psychiatrie médicolégale 1. DESC de psychiatrie médicolégale 2 Formations 3 2. Formations 3ème cycle à l cycle à l’expertise expertise 1. 2. DU en médecine Masters Pro en psychologie py g 3. Formations spécifiques : loi de 1998 5 Elaborer 5. Elaborer des Recommandations sur la prise en des Recommandations sur la prise en charge du malade mental violent Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Propositions (5) 6. Limiter la Désinstitutionnalisation et maintenir des lits de crise maintenir des lits de crise 7. Prendre en charge des addictions 8. Réfléchir avec le champ socio‐éducatif aux psychopathies psychopathies Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Pondération et vigilance Pondération : Si la violence des malades mentaux est plus grande que Si la violence des malades mentaux est plus grande que celle de la population générale, la proportion d’actes p criminels commis par les des malades mentaux est très faible Vigilance g Combattre vieux démons de assimilation violence, dangerosité et maladie mentale Préserver des institutions de soins contenantes Transmettre une clinique psychocriminologique q py gq Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers Collectif Recherche Information Multidisciplinaire Criminologie Université Poitiers