Aeclectrick Records : Dessine$moi un label

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Pour conjurer cette fin d’été qui tire la
tête, rien de tel qu’une sympathique
soirée ‘couscous’ en bonne compagnie. Face à nous, Jérémy Michel,
alias ‘Jim’, Johan Serck, alias ‘Mister
Joe’ et Julien Fournier, notre hôte pour
l’occasion, trois membres éminents
de la famille « Aeclectrick », réunis
pour revenir sur les débuts du label
et, surtout, parler du petit dernier dont
on est pas peu fier ici. Quelques infos
pratiques d’abord : « Aeclectrick »,
c’est une contraction d’acoustique,
d’électronique et d’éclectisme musical, piliers de ce petit label quasi
bruxellois (s’il sévit principalement
sur la capitale, certains de ses membres sont issus de contrées wallones
- Ndlr) qui se veut ouvert et en phase
avec son époque. D’ailleurs, si leurs
derniers efforts lorgnent davantage
du côté électronique de la force, ses
instigateurs s’efforcent de produire et
promouvoir des artistes issus d’univers les plus variés.
Le premier chapitre de l’histoire
« Aeclectrick Records » s’ouvre en
2003. On peut légitimement se
demander ce qui amène ces jeunes
gens à mettre en œuvre les bases
d’un nouveau label. « Ça, il faut le
demander à Jim ! », répondent en
chœur nos deux autres interlocuteurs, du tac au tac et un sourire aux
lèvres. Alors Jérémy, on s’en remet
à toi… D’où t’es venue l’idée de te
lancer dans cette aventure ? « Peu
de temps avant les premiers pas du
label, je terminais, à l’IAD, un travail
de fin d’études consacré aux labels
indépendants. Ça m’attirait beaucoup. J’y voyais également l’opportunité de sortir quelques-uns de mes
morceaux. Alors je me suis lancé !
Cela m’a permis de faire aboutir mon
projet ‘im&Friends’, un premier album
estampillé « Aeclectrick Records »
(distribué par Hysterias - Ndlr) ». Dans
un premier temps, le projet repose
donc sur les épaules d’un mélomane
solitaire. Pourtant, aujourd’hui, c’est
toute une équipe qui œuvre à la destinée du label. Julien et Johan, ici présents, mais aussi Benjamin Tomad,
Katrin Ribant et, plus récemment,
‘BunZero’, DJ de son état et artisan
de la compilation « Substance ». Tout
ce petit monde est venu se greffer en
cours de route. « Certains d’entre nous
se connaissaient, étaient déjà amis ou
avaient eu l’occasion de se croiser au
détour d’une soirée, puisqu’on faisait
tous un truc de notre côté », explique
Julien. Et ‘Mister Joe’ d’enchaîner :
« Mon entrée s’est faite par l’intermédiaire de la « Yassa Connection », un
projet hybride drum’n’bass/afro/dub
- tendance jam session électro-car-
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veiller la distribution et garder un œil
sur les ventes (bientôt en téléchargement via Itunes, Napster). Des choses
qu’on avait peut-être négligées par
le passé », souligne encore Jim. « Et
puis, on peaufine un projet de soirée,
prévue fin automne, avec quelques
artistes de la compilation ‘Substance’
à l’affiche », ajoute Johan. C’est ce
qui s’appelle avoir de la suite dans les
idées ! En tous cas, on ne ratera pas
cette petite fête dont l’ambiance promet d’être des plus Aeclectrick…
Propos recueillis
par Nicolas Capart
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navalesque (!!!!) – auquel j’avais pris
part à l’époque et dont j’avais soumis
la démo à Jim ». « Pour ma part, je
bossais sur Radio Campus où j’animais une émission », poursuit Julien.
« J’ai mixé pour eux une fois ou deux
à Recyclart. Puis, il y a eu les soirées
‘Homegrown’ (dont une nuit épique
au Dirty Dancing avec DJ Food, Luke
Vibert, Girl Talk et DJ Orgasmic - Ndlr)
via lesquelles j’ai rencontré plusieurs
de mes futurs collègues. C’est aussi
grâce aux soirées ‘Homegrown’ que
j’ai fait la connaissance de ‘Slemper’,
un DJ hollandais croisé sur le forum
du label ‘Ninja Tune’, dont on produira
ensuite le premier opus, ‘Mismatch’,
avec Aeclectrick ». Il s’agit là de la
deuxième véritable sortie du label.
Mais peut-on parler de réussite ?
Jim fait la moue : « Disons que ça a
été laborieux… Cela s’est soldé par
quelques soucis avec le distributeur
et des ventes pas extraordinaires,
même si, artistiquement, on était plutôt satisfait. Mais entre mon album
et celui de ‘Slemper’ en 2005, on a
participé à pas mal d’autres chantiers
et bossé avec des artistes comme
Jupiter & Massive5 (lauréats du
concours « Wanted » de Couleur Café
en 2006 - Ndlr), Rue des Pêcheries
(en référence au nom de la rue où
répète ce collectif carolo jazz/rap très
prometteur - Ndlr), J.A.H.N.O. (producteur dub français), The Uppers ou
encore Nanni-K (DJ luxembourgeois
rattaché à la scène hip hop ayant,
notamment, travaillé sur le projet de
Veence Hanao - Ndlr). »
Ce qui nous mène tout doucement
au petit dernier : la compilation
« Substance », une sélection de mor-
ceaux d’un genre nouveau, le ‘dubstep’, un style musical fort différent de
ce que le label proposait pour l’instant. Julien nous éclaire à ce propos.
« Je me souviens d’une soirée complètement dingue l’an dernier. On y
était tous. Les enceintes crachaient
ces basses lancinantes, ce son dubstep qu’on commençait à entendre de
plus en plus et qu’on appréciait tous
(…) Cette nuit-là, l’idée de réalise
cette compilation a germé ». Johan
connaissait l’allié parfait pour ce job :
‘BunZero’. « Je travaillais à ses côtés
par l’entremise du collectif d’artistes
‘FWF Crew ‘ qui organise des soirées.
On peut y entendre des musiques
urbaines et électroniques », précise
Johan. « ‘BunZero’ avait des contacts,
il recevait les ‘dubplates’ (les disques
de ‘dubstep’ - Ndlr) avant tout le
monde… C’était l’homme de la situation ». Un an plus tard, la compilation
« Substance » voit le jour. La sortie
jouit d’une distribution internationale
et donne lieu à des critiques très
positives dans la presse spécialisée
(Rif Raf, XLR8R et surtout MixMag).
Les retours sont très encourageants
et les ventes pas mauvaises, après
seulement quelques semaines. Les
efforts commencent donc à payer…
« On est content, c’est vrai », reconnaît
Jim. « Quand un gars comme Skream
(qui est au ‘dubstep’ ce que Michael
Jackson est à la pop - Ndlr) place
un morceau de ta compilation dans
son ‘Essential Mix’ (célèbre émission
radio de la BBC - Ndlr), tu ne peux
être que satisfait. Même s’il se plante
en écrivant le nom du label (rires) !
Maintenant, il faut assurer le suivi : solliciter la presse, soigner la promotion,
mener une campagne Myspace, sur-
> Compilation
« Substance »
(Aeclectrick Records/Lowlands)
Éprouvée pour la
première fois au
détour d’un sous
bassement londonien résonnant
de styles musicaux aussi variés
que le ‘grime’, le
‘dub’, et le ‘two-step’, cette musique
que l’on nomme aujourd’hui ‘dubstep’
a su, en à peine une année d’existence
(ou du moins d’exposition médiatique),
mettre d’accord des milliers de disciples de par le monde. À la fois brutes et
complexes, sombres et envoûtantes,
cérébrales et festives, ses nappes
mélodiques suscitèrent progressivement l’engouement du public européen
et trouvèrent en Skream (dans tous les
bons coups cet été : du Dour festival au
Pukkelpop) le meilleur des prophètes.
Chez nous aussi, la scène ‘dubstep’
s’est trouvée des ambassadeurs zélés
en la personne de BunZero et des
membres du jeune label bruxellois
‘Aeclectrick Records’. Fruit de cette
collaboration : une impressionnante
sélection de 13 artistes et des morceaux puissants, à s’en décapsuler les
tympans (on y retrouve ainsi des artistes belges et anglais mais aussi des
Américains, des Allemands, des
Danois, et même un Roumain). On
tirera du lot le morceau ‘Hungarian
Skank’, du très bon Ramadanman,
ainsi que Marlow et son ‘Tremor’ dont
la trame évoque discrètement le ‘Organ
Doner’ de Dj Shadow, le titre de
Connecticut (le pseudo ‘dubstep’ de
Jim, le parrain d’Aeclectrick Records)
ou encore l’éternel BunZero qui laisse
ici à ses potes de Grimelock le soin de
remixer ‘Sneeze’. Enregistrement d’une
redoutable cohérence, cette excellente
compilation demeure la pierre angulaire
d’un petit label belge très prometteur.
(N.C.)
17/09/2007 11:39:25