La sécurité des données mobiles Les promesses du best of breed
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La sécurité des données mobiles Les promesses du best of breed
PAGE 20. Indices | | Avril 2015 | Technologies bancaires Les promesses du best of breed seront-elles tenues? Choisir un système intégré ou une sélection des meilleures applications du marché devient un vrai dilemme pour les banques dans l’environnement actuel. Jean-Claude Favre Directeur de Crédit Agricole Private Banking Services (CA-PBS) A ujourd’hui, les évolutions réglementaires et les nouvelles exigences en matière de fiscalité et de conformité imposent aux systèmes d’information un rythme de changements très soutenu. Le nombre de données à utiliser a également augmenté de manière exponentielle, rendant beaucoup plus complexe leur gestion, leur stockage et leur interopérabilité. En outre, le niveau de sécurité exigé à l’égard des informations traitées se veut toujours plus élevé, pour assurer une protection maximale des systèmes et se prémunir contre les vols et les attaques extérieures. Au vu de ces éléments, on mesure combien les problématiques techniques en termes d’intégration, de développement et de maintenance se compliquent. On comprend également que, dans un tel contexte, une approche dite best of breed – qui recherche les meilleurs outils du marché et nécessite le développement d’interfaces pour permettre la communication entre les différents logiciels sélectionnés – devient plus difficile à mettre en œuvre et coûteuse à maintenir. Cette solution, qui promettait beaucoup il y a encore quelques années, passe désormais plus difficilement l’examen de sa capacité à suivre les évolutions de l’environnement et à couvrir les besoins en matière de sécurité. MiFID, FATCA, et bientôt l’échange automatique d’informations, les nouvelles réglementations touchent en effet à des domaines toujours plus variés au sein des systèmes d’information. Pour s’en convaincre, il suffit de citer comme exemple le traitement de la suitability qui exige une gestion de données à plusieurs niveaux: clients, produits financiers mais aussi règles des différents pays où opère la banque. Dans ce genre de cas, si les données en question sont traitées par des outils différents, il peut devenir extrêmement complexe de gérer leur mise à niveau globale lors d’un changement de réglementation. Sans oublier que la prise en compte de ces évolutions dans les différents outils doit être réalisée dans des temps impartis souvent très courts sur lesquels les banques n’ont aucune prise. Dans un tel cadre, les interfaces mises en place pour faire cohabiter les différents systèmes d’une approche best of breed impliquent des charges d’intégration et de maintenance croissantes qui peuvent impacter négativement la capacité à financer de nouveaux développements. En effet, quand il faut faire communiquer entre eux des systèmes basés sur des approches, des philosophies et des logiques différentes, il est souvent nécessaire de recourir à des techniques coûteuses de traduction des données dans un langage intelligible par tous les systèmes utilisés. La valeur réelle créée pour les clients par ces dépenses d’interfaçage est à l’heure actuelle impossible à démontrer. En période d’optimisation et de rationalisation des coûts, la plupart des établissements qui ont fait le choix d’une approche best of breed, constatent que les dépenses induites pour maintenir cette stratégie augmentent fortement année après année. Ils comprennent également qu’il ne suffit pas d’avoir la meilleure solution du marché si son adaptation au système d’information existant reste onéreuse en termes de temps et de budget. Il est parfois bien plus avantageux d’opter pour une solution bancaire intégrée. Celle-ci permettant de mener une réflexion de changement au niveau global et d’envisager une évolution comme un tout, incluant une implémentation transversale à tous les niveaux. Un système intégré s’appuie sur un modèle de données unique qui peut s’adapter plus facilement en fonction des évolutions réglementaires ou des contraintes liées à la sécurité. Dans une telle configuration, la protection des données se trouve par ailleurs facilitée par le fait que les informations sont stockées dans une seule base. Dans une approche best of breed, le niveau de sécurité est quant à lui affaibli puisque les données sensibles sont réparties dans différentes applications. Une telle solution nécessite la création de passerelles entre plusieurs référentiels comprenant des données redondantes. Une situation qui génère non seulement des risques d’erreur à la saisie mais aussi de transformation et d’intégrité des données, ce qui peut générer un nombre plus Il ne suffit élevé d’erreurs, d’importantes failles opérationnelpas d’avoir les et des risques augmenla meilleure tés de fuite de données. Les difficultés éprouvées solution si son par ce genre de systèmes adaptation à garantir une protection et une sécurité optimales au système sont encore redoublées par existant reste la multiplicité des fouronéreuse en nisseurs impliqués, dont les niveaux de sécurité termes de temps peuvent varier fortement. et de budget. Dans ce genre de situation, nous savons bien que c’est toujours le fournisseur proposant le degré de sécurité le plus bas qui fixe aux autres ses limites. Ajoutons encore que, si l’un de ces fournisseurs venait à disparaître, le système d’information dans son ensemble souffrirait de l’arrêt de maintenance d’une de ses parties. Aujourd’hui, il peut donc s’avérer plus judicieux de faire le choix d’un fournisseur unique et fiable, qui offre des solutions pérennes tout en engageant un vrai partenariat sur le long terme avec son client. Au regard de ces éléments, force est de constater que la comparaison entre l’approche best of breed et le système intégré penche aujourd’hui clairement en faveur de ce dernier. L’agrégation de l’information au sein d’un système informatique unique est un élément déterminant pour la qualité du service offert. En marge d’une sécurité accrue et d’une maîtrise plus importante des risques, elle facilite la consolidation des données clients, le pilotage des gestionnaires et l’intégration de nouveaux paramètres fiscaux et réglementaires. Construire une solution soi-même nécessite des efforts importants en matière de temps, de finance et d’expertise. Peu d’acteurs ont une taille et l’expérience suffisantes pour se le permettre. En optant pour une solution intégrée couvrant l’entier de ses besoins, on augmente sa maîtrise des coûts tout en assurant une sécurité optimale des données ainsi qu’une adaptation rapide aux évolutions en cours et à venir. Private banking La sécurité des données mobiles Céline Dangelser, Responsable Communication, AiM Services Eric Pascal, Directeur Innovation & Mobilité, AiM Services P lusieurs études estiment à environ 1,75 milliard le nombre de smartphones dans le monde à la fin de l’année 2014. De surcroît, le nombre d’utilisateurs d’Internet sur un terminal mobile, passera de 33 millions en 2012 à près de 800 millions en 2015. Bien que le smartphone reste en tête avec un taux de pénétration du marché de 50%, une préférence globale pour les tablettes tactiles est à relever sur le marché du conseil financier. D’autre part, selon l’étude MyPrivateBanking1, 96% des conseillers financiers utilisent une unité mobile dans leur travail. Avec la généralisation des supports mobiles, le marché du conseil financier a pu relever un important changement du profil de l’investisseur et de ses habitudes de communication. Le nombre d’investisseurs utilisant un terminal mobile dans le cadre de la gestion de leur(s) portefeuilles(s) a augmenté de manière exponentielle. Qui plus est, les banques privées sont confrontées, au même titre que les autres organisations, aux phénomènes du BYOD (Bring Your Own Device) et du CYOD (Choose Your Own Device), et donc à de nouvelles problématiques en termes de sécurité mobile. Dans un contexte où la sécurité des données et la discrétion sont une priorité pour les investisseurs, les banques privées doivent évoluer tout en rassurant leurs clients quant à la sécurisation de leurs informations financières. A cet effet, les institutions bancaires peuvent se tourner vers la famille de normes ISO 27000, qui «aide les organisations à assurer la sécurité de leurs informations, notamment concernant les données financières, les documents soumis à la propriété intellectuelle, les informations relatives au personnel ou les données qui sont confiées par des tiers». Dans cette famille, la norme ISO/IEC 27001 expose les exigences relatives aux Systèmes de Management de la Sécurité des Informations (SMSI). Ses règles permettent de garantir: la confidentialité, l’intégrité et la disponibilité des données. Bien que n’étant pas une obligation légale, le respect de cette norme permettra aux banques privées de garantir à leurs clients la sécurité de leurs données financières. Dans un contexte où les investisseurs attendent davantage de solutions mobiles, quelles sont les réponses qui existent sur le marché pour être conforme avec la norme ISO 27001? La première solution, est de mettre à disposition des investisseurs, une application mobile de gestion de portefeuille sécurisée; pour cela, les banques privées peuvent faire le choix d’une application existante et nativement sécurisée telle que Mobius Wealth. Le cas échéant, il est possible de développer une application «in-house» en utilisant un SDK (Software Development Kit) tel que celui d’AirWatch ou de Sysmosoft pour garantir la sécurité de l’application et des données qu’elle doit traiter. Cette solution s’adresse principalement à des petites structures bancaires ne faisant pas le choix de s’engager dans une importante stratégie de mobilité. Si au contraire l’organisation est confrontée au phénomène du BYOD ou du CYOD, il sera davantage conseillé de s’orienter vers une seconde solution, plus globale: l’Enterprise Mobility Management qui permettra de formaliser la politique de sécurité de l’information de l’entreprise. Cette notion d’EMM est appliquée par un certain nombre de banques privées, assurant ainsi au travers d’outils performants, une mise en place de politiques de sécurité et de compliance. Cela permet, entre autres, à l’organisation de garantir à ses clients, que les gestionnaires qui adoptent la technologie mobile, puissent échanger en toute sécurité et confidentialité de l’information et des documents. Il existe également un outil complémentaire que les institutions financières peuvent adopter: le téléphone sécurisé de type Kaymera, permettant de sécuriser les communications téléphoniques et sms. S’il existe différentes solutions sur le marché, toutes permettent de répondre à un unique besoin: garantir aux investisseurs la sécurité de leurs données financières. La Suisse ayant connu ces derniers temps une recrudescence d’attaques cybercriminelles et d’espionnage industriel, notamment dans le secteur de la finance, il est aujourd’hui primordial pour une institution bancaire de garantir à ses clients, une complète sécurité de leurs données. (1) Mobile Apps For Financial Advisors 2014 - MyPrivateBanking Report, 2nd edition.