RÉÉCONTER PAR LES PÊCHEURS DE SONS Un projet de Rémi
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RÉÉCONTER PAR LES PÊCHEURS DE SONS Un projet de Rémi
RÉÉCONTER PAR LES PÊCHEURS DE SONS Un projet de Rémi Dal Negro, artiste en résidence à l’ É c o le G i l b e r t D r u Enfance, Art et Langages 2013 – 2014 Enfance Art et Langages Site des Subsistances - 8 bis quai Saint-Vincent - 69001 Lyon Rémi Dal Negro [email protected] 06 32 14 29 17 École Maternelle Gilbert Dru, 1 Rue St Michel, 69007 Lyon PRÉSENTATION DU PROJET E A L 2013 2014 Proposition artistique au début de l’année : Rééconter, par les pêcheurs de sons PRÉSENTATION Ma venue dans l’école Gilbert Dru se fait en qualité de musicien - artiste sonore résident. Or, ma pratique est plus proche de celle du plasticien. Le plasticien, à mon sens, crée sa formule de production en fonction d’un projet, en s’appropriant les possibilités qu’offrent les mediums en présence. Il peut envisager des couplages ou recoupage d’idées, suivant ses recherches en cours et ses connaissances techniques. Dans ce cadre je serai un sonosticien. Origine du projet Étymologiquement « conte » vient du latin computare qui signifie «dénombrer», «tenir une liste». Initialement le conte est un récit qui se transmet dans le temps par le biais de l’oralité. Les contes se formulent par un phénomène de transmission mais aussi de transcription. En effet, ils ne se racontent pas de la même manière, n’ont pas le même sens et la même portée suivant les époques. Leurs formes évoluent avec le temps. Le conte fait appel à l’imaginaire en racontant une histoire. Dans Rééconté par les pêcheurs de sons, le processus de création propose aux enfants non pas d’illustrer le conte suivant son récit mais de le réinventer par une recherche matiériste, auditive et visuelle afin d’aboutir à un autre objet. Cet objet peut prendre des formes variées, mais se base sur une transcription des éléments principaux de l’histoire. Cette transcription s’appuie principalement sur le son, elle propose dans son élaboration une recherche de matière et d’utilisation de l’espace, ainsi qu’une archive vidéographique pouvant être exploitée dans la réalisation finale de ce nouvel objet. Cela engendre la mise en place d’un espace scénographique : L’atelier de sono-matérialisation des contes. Cet espace naît du croisement entre le studio d’enregistrement et l’atelier du plasticien. Un espace aux perspectives scénographiques, d’autant plus fortes que les enfants n’ont pas encore expérimenté ce type de lieu. Scénographique car la transcription du conte va donner lieu à une modification formelle variable en fonction du récit. Un lieu mouvant qui se matérialise et se dématérialise suivant la transcription effectuée. Un atelier que les enfants vont expérimenter physiquement pour créer le son recherché. Un lieu qui par sa forme questionnera les enfants et que les enfants questionneront à leur tour pour le modifier et faire émerger les outils, les formes et finalement les sons recherchés. Un espace sono-sculptural. La direction principale de ce travail relève plus de la capacité de l’enfant à créer des liens variés vers d’autres mediums pour réinventer le conte, plutôt que de sa capacité à l’illustrer sonorement ou à raconter l’histoire. Ce travail développe la nécessité d’appropriation de reformulation, de transcription d’un récit. L’ensemble du travail est guidé par l’écoute du quotidien puis par les possibilités de modification de ce quotidien pour en faire émerger des sonorités particulières. Pour se faire un espace de travail fixe est nécessaire au bon déroulement du projet. 4 DÉROULEMENT DES ACTIVITÉS 1. Présentation simplifiée de mon travail aux enfants et recherche de matière. Visualisation de vidéos suivie de questions sur les matériaux et les matières sonores. En présence de matériaux, d’instruments et d’outils qui seront utilisés durant le 1er trimestre. Tout le long de l’année, cette collecte d’objets divers s’enrichira. Nous en créerons des registres : instruments, mécanismes, outils, matériaux (bois, acier, plastique, etc.) Ces objets seront utilisés afin d’extraire des sons en lien avec notre conte, ou de construire des objets pouvant extraire des sons particuliers. 2. Choix du conte Durant cette recherche, nous aborderons les langues et les musiques du monde. Nous ferons avec les sections concernées une sélection de contes du monde nous permettant d’aborder les sonorités des langues et des musiques traditionnelles. Nous observerons les différents instruments et leurs sonorités aussi. Cette recherche se fera en lien avec les enseignantes. 3. Réalisation d’un premier document extrayant les points principaux du conte (personnages, actions, atmosphère, lieu). 4. Parallèlement : Présentation de gestes personnels autour du son - Démonstration des possibilités des microphones et de l’amplification – Explication des capacités de ces outils à révéler une part sonore inaudible de notre monde. Pour développer notre recherche de transcription sonore, nous nous appliquerons d’abord à plonger dans l’univers sonore de la classe. Nous enregistrerons les sons des objets utilisés couramment, des paysages sonores de chaque partie de l’école, de la faune et de la flore de la cour de l’école. Ensuite nous commencerons à créer des assemblages d’objets ou de sons pour parvenir à la transcription de notre conte. L’ensemble des ateliers proposés ci-dessus émergera toujours d’une partie du conte choisi. Ou autrement, l’école et les activités que je proposerais pourront se faire le miroir d’une partie de l’histoire. Par ces miroirs, nous serons amenés à modifier l’espace de travail afin d’en constituer une sorte de scénographie. Cette scénographie est à entendre comme une mise en place d’outils de captation aux dimensions de l’architecture et non comme une scène de théâtre. Durant ces modifications temporaires de l’atelier, je ferais vivre aussi aux enfants une part de mes recherches autour des flux (sonores, visuels, physiques). (Voir aussi projet d’investissement de l’école.) 5. Élaboration finale du projet de transcription de notre conte qui selon les points de l’histoire à révéler modifieront notre espace de travail. Durant ces modifications temporaires, je ferais vivre aux enfants une part de mes recherches autour des flux (sonores, visuels, physiques). (Voir aussi projet d’investissement de l’école.) 5 Propositions de l’école en lien avec le projet de Rémi DANS LES CLASSES Nous pratiquerons des « mises en oreilles « : des moments d’écoute au quotidien pour développer l’écoute et une attitude de réception consciente propice aux apprentissages. Nous développerons nos répertoires de chansons et comptines, y compris dans des langues étrangères, et favoriserons les échanges entre les classes. Nous jouerons avec la langue comme matière sonore : avec les onomatopées, les voix des personnages, les jeux de mots… Nous donnerons une place importante aux contes dans les classes : raconter, écouter des contes… s’approprier la langue par l’oralité, nourrir l’imaginaire des enfants…. et participer à la recherche initiée par Rémi. Le conte choisi par les enfants pourra être le support d’autres modes d’expression , en arts visuels notamment. Nous susciterons des échanges et des retours sur les temps d’atelier pour développer le langage d’évocation. Nous favoriserons les interactions entre les enfants et les échanges entre les classes. D’autres activités se feront au fil du projet en fonction de l’intérêt des enfants. DANS L’ÉCOLE Rémi présentera son travail à toute l’équipe au début de ce premier trimestre. Nous travaillerons ensemble autour de ce projet commun pour renforcer les liens entre les acteurs de l’école et donner de la cohérence à l’équipe éducative. Les atsem participeront à des temps d’ateliers avec Rémi et au travail d’élaboration du projet. Nous développerons les liens avec les familles : avec un message initial pour présenter le projet et collecter des contes de différentes cultures. avec une information plus précise lors des réunions de classe qui vont avoir lieu la semaine où débute le projet. avec des moments partagés dans l’atelier avec Rémi Des temps forts seront pensés suivant le déroulement du projet pour le donner à voir et à entendre. 6 BILAN DE FIN D’ANNÉE E A L 2013 2014 7 BILAN DE FIN DE RÉSIDENCE À la relecture du projet initial, je remarque que j’ai tenté d’aborder un trop grand nombre d’objets différents. Ce projet s’est révélé immense pour les enfants. Nous n’avons pas abordé l’espace de l’atelier tel que je le souhaitais. Pourtant les enfants ont su déployer les capacités de l’enregistrement audio. Ils ont pris plaisir à utiliser les micros et les instruments dans toutes leurs formes et ont fait preuve de créativité dans leur utilisation. Durant cette première année de résidence, nous avons pêché plus de sons que prévu pour rééconter à notre guise les histoires, mais aussi pour pêcher avec tout ce que cette pratique engendre : l’attente, le tâtonnement, l’improvisation, les réglages, etc… En définitive, j’ai choisi de laisser les enfants s’exprimer et mener leurs dialogues de bruits, tout en conservant un fil conducteur. Ce fil a pris deux voies principales : . La production de bruit pour exprimer une histoire, un processus plus appliqué et guidé par la narration. Cette formule a plutôt été abordée avec les plus grands. . La production musicale bruitiste, plus émotionnelle et improvisée. Ici les plus petits se sont sentis plus à l’aise. Dans les deux cas, les enfants ont été chercher les sons dans l’école par les balades sonores et pour trouver les matières sonores utiles à la transcription des histoires. Ils ont bruité avec leurs bouches des actions, des paysages, des animaux, des personnages et des objets. Ils ont utilisé les instruments de musique en abordant les rythmes, les timbres, les gestes et leurs portées sonores, mais aussi en imaginant d’autres manières de jouer. À ce propos, ils ont inventé d’autres gestes, d’autres outils et d’autres utilisations. Comme taper un triangle sur un tambour pour faire sonner les deux en même temps. Ou jouer à se faire passer le tambour en le faisant rouler par terre comme une balle. Il fait un bruit de «ventilateur en bois » lorsqu’il roule. « Et on peut jouer à un jeu qu’on aime bien en jouant du tambour ». Ici l’enfant induit qu’il peut jouer d’un instrument sans savoir en jouer tout en produisant un son qui l’intéresse. Il exprime d’ailleurs que s’il joue comme ça du tambour, c’est parce qu’il aime jouer à le faire rouler pour le son qu’il produit. A l’inverse, nous avons trouvé certains objets très musicaux, qui produisent des sons agréables bien qu’ils ne soient pas des instruments. Certains font le son d’instruments comme la cloche, le tambour mais d’autres évoquent des phénomènes comme la pluie, l’orage, la neige, l’herbe, etc Les enfants ont été volontaires à chaque début d’atelier pour raconter des histoires et des chansons. Ou pour parler entre eux en se passant le micro rapidement comme dans un « battle » de hip hop. Les plus timides ont su exploiter le microphone et l’amplification pour se dépasser puis progressivement se trouver à l’aise avec ce procédé. J’ai remarqué que chacun aime produire un bruit particulier dans le micro avec la bouche ou avec un objet ; un bruit qu’il reproduit à chaque atelier. 8 Par les travaux préliminaires de bruitages, de productions de sons avec les matériaux et les micros, ils ont développé une certaine acuité à utiliser le micro et à libérer leur envie d’entendre et de jouer avec la matière environnante. Les productions sonores qui ont découlé de ce laisser-vivre l’atelier vont d’histoires bruitées au son ambiant concret en passant par les onomatopées et la torture d’instrument. La pêche devient progressivement une chasse aux sons dans laquelle les enfants s’expriment, débattent et combattent avec les bruits comme armes. On a pu remarquer qu’un grand nombre d’enfants s’est mis à écouter de lui même son environnement. Ils approchent l’oreille des choses et savent qu’il n y a pas un endroit sur terre où il n’y a pas quelque chose à écouter. L’année prochaine nous aborderons l’espace sonore par le volume. Nous partirons d’une pièce vide qui se remplira progressivement d’objets sonores de grande taille (quasi architecturale pour les enfants)que nous construirons ensemble. Cet « ovni sauvage » évoluera et grandira toute l’année au fil des classes, il sera un vaisseau instrumental à bricoler pour faire émerger le son de l’espace. 9 10 LA RÉSIDENCE ATELIERS COMMUNS A TOUTES LES CLASSES A. PREMIER CONTACT : LE MICROPHONE VOIX B. LES AUTRES MICROS, LES OBJETS, LES INSTRUMENTS C. LES BALADES SONORES ATELIERS CLASSES DE GRANDES MOYENNES SECTIONS La production de bruit pour exprimer une histoire, un processus plus appliqué et guidé par la narration. ATELIERS CLASSES DE TOUTES PETITES PETITES SECTIONS 0/3 P14 P18 P24 1/3 P35 2/3 La production musicale bruitiste, plus émotionnelle et improvisée. P43 AUTOUR DE LA RÉSIDENCE A. LES PARENTS CONTEURS B. LES SPECTACLES QUE NOUS AVONS VU C. RESTITUTION MI-PARCOURS, LES SIX PETITES STATUES 3/3 D. P50 P52 PROJET RÉALISÉ AVEC LA CLASSE DE CATHERINE P58 RESTITUTION DE FIN D’ANNÉE ET FÊTE DE l’ÉCOLE P62 E A L 2013 2014 11 12 ATELIERS COMMUNS A TOUTES LES CLASSES A. B. C. 0/3 PREMIER CONTACT : LE MICROPHONE VOIX LES AUTRES MICROS, LES OBJETS, LES INSTRUMENTS LES BALADES SONORES E A L 2013 2014 13 A. PREMIER CONTACT : LE MICROPHONE VOIX Tout le monde veux participer, mais pourtant ils ont compris qu’il faut attendre son tour Le premier contact avec les enfants se fait via le microphone voix. Il permet de nous rencontrer, de donner la prise de parole aux enfants. Il n’y a qu’un seul microphone alors pour prendre la parole il faut attendre son tour, on ne peut pas tous parler en même temps. Dans cette rencontre, les enfants ont le droit de faire ce qu’ils veulent. Ils peuvent parler d‘eux, d’une histoire qui leur est propre, d’un événement récent. Ils peuvent chanter une chanson, faire des bruits, des onomatopées ou utiliser le microphone pour montrer le bruit d’une chose. 14 Dans ces moments, l’enfant est libre de faire entendre ce qu’il veut aux autres. Ce qu’il va évoquer pour commencer va être très important et me permet un peu de comprendre leurs personnalités. A l’inverse je peux observer la personnalité des autres enfants qui n’ont pas le microphone. Sont-ils attentifs ? Impatient ? Se bouchent-il les oreilles ? Veulent-ils parler avec l’enfant qui a le microphone ? Cet outil est un indicateur de la capacité de l’enfant, de sa timidité, de ses expressions, de ses intentions. Je parle d’indicateur car au-delà du fait de faire entendre quelque chose aux autres, l’enfant va s’entendre lui-même et souvent pour la première fois. Il va rencontrer sa voix, son timbre, ses émotions et sa portée de l’extérieur. Ce phénomène est très fort. D’une part, il se rencontre, il s’essaie, mais d’autre part il va être le seul à parler, il ne peut pas se faire couper la parole par les autres. Pour les plus timides cette expérience est assez marquante. Elle peut être très difficile, mais dés que l’enfant a passé le cap il va se libérer plus aisément dans la suite. Les enfants semblent intéressés et amusés par le discours de Younes. 15 Un enfant dont le premier contact passe plutôt par des gargarismes et des balbutiements bruitistes... ...pour finir par l’imitation d’un bruit connu mais pas toujours apprécié de tous... 16 ...ce qui n’a pas échappé aux autres enfants. 17 B. LES AUTRES MICROS, LES OBJETS, LES INSTRUMENTS Après s’être familiarisé avec le microphone voix, les enfants sont mis dans un contact direct avec la matière sonore. Ils utilisent les autres micros comme le microphone super directionnel, le micro piezo ou le micro électromagnétique. Ces micros permettent des écoutes intrinsèques des objets. Le premier enregistre les sons dans un champs très réduit, le deuxième les vibrations dans les solides, tant dis que le dernier permet d’entendre l’électricité qui circule dans les objets. Durant tous les ateliers, l’écoute se fait toujours en directe, tout le monde entend et montre sa technique de révélation des bruits. Il faut faire émerger des sonorités variées d’un même élément. Il ne faut pas utiliser un objet comme il se doit. Par exemple, on peut utiliser le micro et la chaise de manière différente. La chaise peut être frottée ou frappée avec le micro. On peut aussi fixer le micro sur la chaise et la frotter ou la frapper avec notre main. Ce n’est pas pareil. On peut entendre l’assise ou les pieds indépendamment. On peut la faire tomber, ça fait beaucoup de bruit mais «avec le micro dessus ça fait comme un monstre». Au début, il est très important que les enfants comprennent que le son provient d’une matière et d’un geste. Les différents sons proviennent de la diversité des gestes et des matières. La chaise avec le micro de surface, «si on frotte son pied parterre, elle fait des gros pets.» 18 Il y a des micros pour tout enregistrer même ce que l’on ne peut pas vraiment entendre. On peut par exemple écouter le bruit de l’électricité grace au micro électromagnétique. Le bruit de l’électricité «c’est très fort, c’est du brouillage et ça fait mal au oreilles le brouillage» Le micro ne touche pas le transformateur mais pourtant on entend le son. Les enfants trouvent ça magique. J’explique que c’est une onde qui bouge dans l’air qui rentre dans le micro. «C’est trop compliqué à comprendre», mais depuis ce jour je suis le magicien. 19 On essaie d’écouter tout ce que l’on trouve. J’ai montré que l’on peut faire l’orage avec une feuille de carton de grande taille et un effet de réverbération. Les enfants ont eu peur mais ont adoré le faire à leur tour. Pour que l’effet marche bien il faut augmenter le son en même temps que l’on agite la feuille, puis le baisser brusquement. Sur l’image un enfant agite la feuille avec le micro, un autre augmente le son. Pendant que certains regardent l’action, un dernier cherche des objets à écouter. On peut bien sure aussi écouter son nez mais ça fait moins de bruit parce que le nez c’est mou et tout ce qui est mou fait moins de son que ce qui est dur. 20 Puis on aborde les percussions et leurs différentes matières. C’est les différentes matières qui font les sons On essaie d’en jouer autrement, mais parfois il deviennent des sculptures C’est un avion nous explique t’elle. 21 Les enfants (à gauche) cachés derrière les couchettes manipulent des objets ou des instruments. Un enfant preneur de son utilise le micro avec une perche, il enregistre le bruit. Les enfants (à droite) écoute le son que leurs camarades produit. Ils doivent reconnaître de quel objet provient le son. J’ai souvent réitéré ce jeu de reconnaissance des sons sous des formes différentes. Il permet aux enfants de prêter attention au son qu’il produise. Le son doit être «bien fait» pour que les autres le reconnaissent. A l’inverse les écouteurs prêtent uniquement attention à écouter et non à regarder comment les autres font 22 23 C. LES BALADES SONORES Les balades sonores consistent à écouter notre déplacement dans l’école ou dans le quartier. Le trajet est généralement guidé par les envies des enfants et suivant la diversité sonore de l’environnement. L’atelier se déroule avec un ou deux enfants. Les enfants portent chacun un casque, tous deux relier au microphone. Ils entendent la même chose. L’atelier peut comporter des conditions de mise en œuvre variables. Dans un premier cas, l’atelier est guidé par l’artiste qui porte la perche afin de rendre les enfants plus libres de produire des bruits avec ce qui se trouve sur place. Dans un second cas, ce sont les enfants qui portent le microphone et décident d’aller où ils le souhaitent. Je les interroge seulement à des moments précis pour mettre en valeur un espace, un objet, une matière ou une situation. Dans un troisième cas, l’atelier se déroule en deux temps. L’enfant porteur du microphone détermine tout le processus de la balade tant dis que l’enfant écouteur se doit de suivre le premier. Puis les rôles s’inversent. Dans cette situation, les enfants sont totalement autonomes, je les accompagne, mais interviens le moins possible. Les enfants doivent partager des intentions, se montrer des choses, développer des gestes et des manières de faire écouter les choses. Parfois nous écoutons des passages de ce que nous avons enregistré. Durant ce temps d’écoute sensible, nous abordons des notions d’espace, de mémoire et de reconnaissance des sons. Nous dégageons du vocabulaire des gestes, de la musique, de l’école et des matières. Cet atelier, contrairement aux autres permet une rencontre plus intimiste avec les enfants. Ils se trouvent entièrement engagés dans la démarche en la construisant d’eux mêmes. Avec les plus petits, je dirige le microphone mais il peuvent se l’accaparer quand il veulent pour se parler entre eux 24 Lorsqu’on allume le procédé pour la première fois, Les enfants réagissent toujours fortement. Les émotions sont apparentes. Les plus petits aiment beaucoup se parler durant les balades sonores 25 Dans la remise de la salle de motricité, il y a beaucoup de chose à écouter, Les objet sont colorés, leurs matières et leurs textures variées. Hippolyte trouve que «la tortue fait un bruit de pluie quand on la gratte» 26 «Les mouchoirs c’est du vent» 27 Le bruit du sac plastique fait l’unanimité, tous les enfants ont été surpris par ce son Les filles partagent des bruits d’animaux 28 «J’ai des vers de terre dans les oreilles» «L’eau du robinet est une cascade» mais quand elle rentre dans le siphon «elle grogne» 29 Pablo se met à taper du poing sur tout ce qui l’entoure 30 Durant les balades sonores, nous allons écouter l’activité des autres classes. Dans la petite section, Anna enregistre le bruit de la mine d’un crayon de couleur sur le papier. 31 Manipuler la perche seul... 32 ...c’est l’aventure 33 34 ATELIERS CLASSES DE GRANDES MOYENNES SECTIONS 1/3 Avec les classes de grandes sections - moyennes sections de Catherine de Sylvie et Caroline nous avons travaillé à partir d’une histoire. En atelier, nous cherchons principalement à extraire des représentations sonores des éléments principaux de la narration. Les personnages, les actions, les objets, les matières sont le ressort de nos recherches sonores. Le but de notre travail n’est pas de créer une musique concrète de nos recherches. Nous n’abordons pas la composition, nous cherchons des sons et le moyen de les enregistrer. En classe les institutrices et les atsems cherchent des représentations visuelles ou sculpturales de ces mêmes éléments. Les enfants se sont appropriés les histoires, ils les ont totalement intégrées, ce qui leur a permis de développer leurs imaginaires vers d’autres formats. Dans la classe de Catherine, nous avons travaillé sur le conte japonais des « Six Petites Statues ». Le travail en classe a été poussé jusqu’à la représentation scénique par le mime et l’enregistrement vidéo des actions principales. Nous avons ensuite choisi d’intercaler le son enregistré en atelier à cette vidéo finale. Parallèlement les enfants ont aussi produit des objets sonores représentant les moments du conte. Nous nous sommes globalement appuyé sur la diversité des matières de ce conte pour faire avancer notre projet. Support : CD Audio : Les Six Petites Statues. Histoire audio chantées par la chanteuse lyrique japonaise Keiko Imamura, tirée du CD Les petites histoires, Vol 1 Le Japon Dans la classe de Sylvie, nous sommes parties du conte « Nom d’une Pomme » pour développer notre univers sonore. En classe, les enfants ont travaillé sur les divers états de la pomme, par des ateliers culinaires mais aussi par des apprentissages « botaniques » : D’ou viennent les pommes ? Parallèlement Sylvie a aussi axé son travail sur la prise de parole des enfants dans leurs langues maternelles par des chansons. Ce travail s’est étendu à toute l’école en invitant les parents d’élèves, les ATSEMs et les institutrices à conter des histoires dans d’autres langues. Un répertoire d’histoires et de chansons a été produit dans ce cadre. ---------> Voir AUTOUR DE LA RÉSIDENCE 3/3 Support : Livre Nom d’une pomme! de Gwendoline Raisson (texte) et Ilheim Abdel-jelil (illustrations). Alice Editions, collections Histoires comme ça Dans la classe de Caroline, C’est sur le conte Boucle d’or que nous avons cherché à explorer le monde sonore de l’école. En classe Caroline a créé plusieurs représentations graphiques du conte. Elle leur a aussi demandé de se représenter dans l’atelier afin de les amener à parler du travail que nous construisons. Support : Livre de Boucle d’or et les trois ours illustré par Byron Barton E A L 2013 2014 35 Pour commencer notre travail de traduction sonore, nous lisons ensemble l’histoire plusieurs fois. Nous isolons les événements et les personnages importants. Nous en créons d’abord des dessins et des pictogrammes pour nous repérer dans notre démarche d’enregistrement. Dessins réalisés avec les enfants de la classe de moyenne-grande section de Sylvie. C’est par ces dessins que nous allons traduire en bruit le conte Nom d’une pomme! de Gwendoline Raisson (texte) et Ilheim Abdel-jelil (illustrations). Alice Editions, collections Histoires comme ça 36 En pleine réalisation du pictogramme de l’argent. Les Six Petites Statues, tirée du CD Les petites histoires, Vol 1 Le Japon Classe de moyenne-grande section de Catherine. Pictogramme de l’histoire Les Six Petites Statues. Dans l’ordre : La scie ; Le fagot de bois ; Marcher dans la neige ; La rencontre avec les Statues (reprise à droite) ; Vendre le bois ; Gagner de l’argent ; Les chapeaux de paille ; Les sacs de riz ; Les gâteaux de riz ; Les bouteilles de saké ; Marcher dans la neige 37 Enregistrement du bruit du petit bol de l’histoire de Boucle d’or et les trois ours Classe de petite-moyenne section de Caroline Enregistrement du son du moyen bol de l’histoire de Boucle d’or et les trois ours 38 Durant cet atelier nous avons abordé la notion de son grave - son aiguë. Les enfants ont eu l’idée d’utiliser des baguettes pour faire sonner les bols. J’ai proposé d’utiliser ces bols pour créer un petit set de percussion. Nous avons déjà travaillé sur les rythme au début de notre rencontre, nous tentons de synchronisé nos gestes à nouveau. 39 Enregistrement de «épousseter les têtes» des statues dans le cadre de la traduction sonore de l’histoire des Six petites statues Enregistrement du bruit «du petit lit» de l’histoire de Boucle d’or et les trois ours 40 Enregistrement du bruit des «12 coups de minuit» de l’histoire des Six petites statues 41 42 ATELIERS CLASSES DE TOUTES PETITES PETITES SECTIONS 2/3 Avec les classes d’Emilie, Martine et Sophie, nous avons privilégié l’expérimentation directe. Les ateliers n’ont pas été regroupés autour d’un but précis d’approche. J’ai choisi de prendre le partie d’une expérience différente à chaque rencontre. Les ateliers se rejoignent tous car ils proposent à chaque fois un exercice d’écoute dans lequel les enfants sont tours à tours producteurs de sons ou spectateurs/écouteurs. Parfois ils sont simultanément les deux, ils doivent écouter ensemble et s’écouter les uns les autres pour produire le jeu. Notre approche s’est tournée vers des jeux musicaux mais pas pour autant instrumentaux. Nous avons vécu des expériences d’écoutes particulières, des jeux de reconnaissance des sons, des improvisations sonores avec des objets ou des percussions. Nous avons testé tous les effets de la table de mixage avec tous les instruments. Il me semble que le plus important pour les petits, c’est de pouvoir s’essayer. Je n’interviens que pour déterminer des dispositions, des temps de jeux ou proposer des techniques ou des méthodes de réalisation. Je les amène aussi à préciser leur écoute en appuyant leur attention sur des bruits inhabituels. Cette démarche prolonge les ateliers préliminaires et communs à toutes les classes ---------> Voir ATELIERS COMMUNS A TOUTES LES CLASSES 0/3 La classe de petits - tout petits de Sophie a mis en place un projet de partage sonore : Aux mois de mars, avril et mai, deux petites valises ont circulé dans les familles. Chaque enfant a rapporté de la maison quelque chose à faire écouter aux autres : un objet sonore, un instrument, une musique, une chanson, une histoire ….. Chacun l’a choisi pour le présenter aux autres enfants de la classe et ainsi partager quelque chose avec les autres.Une belle écoute s’est installée et on a découvert et expérimenté un petit monde sonore… ---------> Voir LE DOCUMENT JOINT : A LA PÊCHE AUX SONS, Dans la valise ... Qu’est ce que j’ai apporté E A L 2013 2014 43 Avec les plus petits nous avons joué des percussions uniquement sur des objets qui font des sons graves. Ils n’ont pas vraiment compris la différence entre grave et aiguë mais après avoir énuméré des exemples les enfants on compris que ce sont «les gros sons». Des bruits qui sortes des grosses choses comme le ciel, les volcans, les trains, les avions, ... Nous avons essayé tous les instruments de l’atelier. 44 Nous avons fait des expériences d’écoute en mouvement. Les enfants agitent un objet en tournant autour de l’écouteur qui doit garder les yeux fermés durant l’exercice. Dans cette séquence photographique tous les enfants ont les mêmes grelots, et l’agite en tournant durant approximativement une minute. L’enfant exprime des émotions différentes durant ces courtes séquences. A la fin nous lui posons des questions sur ce qui s’est passé et ce qu’elle a ressenti. Elle nous a dit que «d’abord ça l’a beaucoup fait rire», puis qu’elle s’est sentie «voler dans une cloche». Mais qu’elle a «ouvert les yeux parce qu’elle ne voulait pas tomber». Elle n’a pas su expliquer d’ou elle allait tomber, la chaise ou le ciel? 45 Nous avons fait des ateliers de percussion sauvage. Nous partons avec des mailloches dans l’école ou dans le quartier. Nous tapons sur tout ce que nous trouvons pour écouter ce qui se produit. Dans cette séquence photographique, nous avons trouvez des bidons dans un tas de vieux projets de l’école. 46 Nous avons fait des mini-concert à plusieurs ... ... ou l’un après l’autre 47 48 AUTOUR DE LA RÉSIDENCE 3/3 A. LES PARENTS CONTEURS B. LES SPECTACLES QUE NOUS AVONS VU C. RESTITUTION MI-PARCOURS, LES SIX PETITES STATUES D. PROJET RÉALISÉ AVEC LA CLASSE DE CATHERINE RESTITUTION DE FIN D’ANNÉE E A L 2013 2014 49 A. LES PARENTS CONTEURS L’école Gilbert Dru est installée dans la Guillotière, un quartier riche d’une multitude de cultures que nous avons tenté de dévoiler en impliquant les parents d’élèves. Ces derniers ont bien joué le jeu en racontant des histoires ou des chansons en langues étrangères aux enfants. Le personnel de l’école s’est impliqué aussi dans notre collecte, puis les enfants ont bien voulu essayer aussi. Histoire du Petit Dragon racontée en chinois par la maman d’Issey LISTE DES HISTOIRES RACONTÉES PAR LES PARENTS D’ÉLÈVES (Presque tous ces témoignages sont enregistrés) Parents de la classe de moyenne-grande section de Catherine . LE PETIT DRAGON racontée en CHINOIS par Mme MULOT (maman d’Issey). . HISTOIRE D’ENFANTS racontée en MALGACHE par Mme HERINIRAÏNY (maman de Daniel). . LES ANIMAUX DE LA FERME racontée en PORTUGAIS par Mme FOURNIOL-BIRABEN (maman d’Oscar). . LA PRINCESSE AU PETIT POIS racontée en ITALIEN Mr CHAGNY (papa de Romane). . HISTOIRE racontée en CRÉOLE par Mr BERGENA (papa de Tamara). . LE GRUFFALO racontée en ANGLAIS par Mr CLIFFORD (papa d’Anna). . LA CHASSE A L’OURS racontée en LANGAGE DES SIGNES par Mme et Mr CLAVIER (parents de Lise). . HISTOIRE DE SOURIS racontée en ALLEMAND par Mme et Mr CLAVIER (parents de Lise). 50 Parents de la classe de moyenne-grande section de Sylvie . PIERRE ET LE LOUP version Jazz racontée en FRANÇAIS par Mme MBAYE (maman d’Anna-Codou). . LE SINGE ET LE CROCODILE racontée en SÉNÉGALAIS par Mr MBAYE papa d’Anna-Codou). . LA PETITE POULE ROUSSE racontée en ARABE par Mme ANANI (maman de Molka). . LE PETIT CHAPERON ROUGE racontée en RUSSE par Mme GUSEYNOV (maman de Magamed). . LE PETIT CHAPERON ROUGE racontée en ARABE par Mme KHOFFI (maman de Yassin). . LE PETIT CHAPERON ROUGE racontée en ESPAGNOL par Mme GIORDANO-GASCON (maman d’Enzo). Personnel de l’école Gilbert-Dru . LE POISSON, conte raconté en GREC par Mme PAPAGEORGIOUS (AVS). . J’IRAI AU MARCHÉ, chant traditionnel GREC par Mme PAPAGEORGIOUS (AVS). . ADIEU FOULARD, ADIEU MADRAS chant traditionnel CRÉOLE par Mme LÉANDRY (ATSEM) . INVECE NO! Album chanté en ITALIEN par Mme BERGOEN (enseignante). Enfants de l’ l’école Gilbert-Dru . EN MI MUNDO chantée en ESPAGNOL par LILY-ROSE (enfant de MS-GS de la classe de Sylvie). . PAPAGAIO LOIRO chantée en PORTUGAIS par LÉA. (enfant de MS-GS de la classe de Sylvie). Histoire du Singe et le Crocodile racontée en sénégalais par le papa d’Anna Codou 51 B. LES SPECTACLES QUE NOUS AVONS VU Rick le Cube par Sati Avec la classe de moyenne-grande section de Catherine Bergoen nous avons été voir Rick le Cube à l’Épicerie Moderne à Oulins. Ce spectacle est proche du travail de traduction sonore que nous avons élaboré en classe. Sauf que les musicien font la traduction en directe et sur une vidéo. Synopsis : Rick Le Cube est né d’une poule ! Imaginez le choc. Mis à la porte du poulailler, voici notre Rick parti à l’aventure dans un univers fascinant. Il va découvrir le monde, ou plutôt un monde, celui inventé et mis en musique par Sati, tour à tour inquiétante, joyeuse ou enivrante. Un road movie fabuleux qui enchantera les plus petits et les plus grands.. 52 Light shadow. Time-Passing Through-Travel de Iuan-Hau Chiang au CAUE du Rhône Avec la classe de moyenne-grande section de Caroline Lantin nous avons été voir une installation lumineuse et sonore dans le cadre de la Biennale de la musique : Musique en Scène. De retour à l’école, les enfants ont dessiné et décrit ce qu’ils ont senti. (Voir les pages suivantes). Description : L’installation interactive lumineuse et sonore de Iuan-Hau Chiang, exprime la perception par l’artiste du phénomène lumineux, avec une attention particulière accordée à la relation entre lumière, lien social et espace. Maëliss Bozon, étudiante du jeune ballet, s’inspire de ce concept pour une performance dansée dans l’espace d’exposition. Les deux artistes nous invitent ainsi à renouveler notre perception spatio-temporelle : ondes électromagnétiques, lumières infrarouges, téléphones mobiles, télévisions et ordinateurs, tous les outils de diffusion et néons urbains étant la preuve de l’influence de la lumière sur notre vie 53 54 Dessins et descriptions des enfants à propos du spectacle Light shadow. Time-Passing Through-Travel de Iuan-Hau Chiang 55 Concert de l’association Ndaje, Rythmes et Cultures. 56 La représentation alterne conte Sénégalais et danse. 57 C. RESTITUTION MI-PARCOURS : LES SIX PETITES STATUES PROJET RÉALISÉ AVEC LA CLASSE DE CATHERINE Sélection d’images de la restitution mi-parcours 58 59 TEXTE DE L’EXPOSITION / DESCRIPTION DES ACTIONS COMMUNÉMENT MENÉS EN CLASSE Les six petites statues Nous avons écouté cette histoire en début d’année scolaire. C’est une histoire traditionnelle japonaise. Nous l’avons écoutée plusieurs fois. Certains d’entre nous l’ont racontée. Nous avons fait des dessins. C’était un peu dur car nous n’avions aucune image de cette histoire. Nous avons regardé des photos sur le Japon, des paysages, des maisons... Nous avons réfléchi dans la classe et avec Rémi, aux bruits que l’on pouvait trouver dans cette histoire. Les actions des personnages sur la matière pouvaient produire des sons. Nous avons fait une liste des actions : - Couper le bois - Rassembler le bois - Marcher dans la neige (s’enfoncer) - Chasser la neige sur la tête des statues, - Toucher des pièces d’argent... Les objets pouvaient produire des sons : - La paille des chapeaux, - Les sacs de riz quand ils sont posés, - Les bouteilles - Les statues, lorsqu’elles s’animent. Dans la classe, nous avons recherché les caractéristiques du bois et du métal. Pour le bois, ce sont les Grands qui ont mené ce travail. Le bois est dur et au toucher parfois on peut avoir des échardes. Le bois fait un son bien particulier. En arts plastiques, nous avons représenté les actions : - couper le bois comme nous ne pouvions pas couper du vrai bois, nous avons utilisé des papiers, du carton et nous les avons coupés avec des ciseaux, des couteaux et nous avons frappé certains objets en carton comme si nous avions une hache. - rassembler le bois pour ce tableau nous avons utilisé des rouleaux en carton de différentes dimensions et nous les avons assemblés de différentes façons. Nous avions pensé aussi à entasser du papier ou du carton. La grande difficulté était de les coller sur le support, car tout était assez lourd. Les Moyens ont travaillé sur le métal. Atelier du toucher Nous avons décrit ce que l’on touchait. Nous avons essayé de retrouver les choses faites dans la même matière. Les caractéristiques du métal Nous avons trouvé que le métal est froid et dur, qu’il est souvent gris et qu’ il fait du bruit comme des clochettes. Représentation plastiques des pièces d’argent. Nous avons recherché des objets qu’on pouvait utiliser comme gabarits pour faire des cercles. Nous avons utilisé des peintures qui nous faisaient penser à du métal. Nous avons essayé de faire des empreintes de vraies pièces en utilisant des craies grasses qu’on frottait sur le papier avec la pièce de monnaie juste en dessous. C’était difficile. C’est la raison pour laquelle vous n’avez pas d’exemplaire à regarder. Les Grands ont réalisé le tapis de neige et la montagne. Pour le tapis, nous avons recherché tous les matériaux qui nous permettaient d’effectuer l’action de s’enfoncer. Nous avons apporté des emballages carton, des bouteilles, des pots de yaourts, des journaux... Nous les avons collés sur un grand carton et ensuite, nous les avons ensevelis sous des couches de papier mâché et pour finir nous avons collé un drap. Nous avons utilisé le relief fait par tout ça pour tracer des triangles. Pour la montagne, nous avons recherché à donner de la hauteur. Nous avons utilisé des bouteilles que nous avons collées sur le support et que nous avons ceinturées dans du papier journal puis que nous avons ficelées avec du scotch et pour finir nous avons recouvert le tout de papier mâché. C’est une vraie pièce montée ! 60 Les 6 petites statues Nous les avons réalisées en papier mâché. Les 6 bouteilles et les sacs de riz Pour avoir des sons différents, le niveau de remplissage des bouteilles est différent. Les sacs de riz sont remplis de sable. AVEC RÉMI Nous avons recherché comment produire ces sons. Après plusieurs ateliers d’expérimentation bruitiste allant de l’utilisation des microphones et de l’amplification à la production sonore à partir d’objets non musicaux. Les enfants ont su utiliser ces outils et ouvrir leur imagination sur leur quotidien. Nous avons alors cherché au sein de l’école à produire les événements sonores ou à illustrer auditivement les objets ou les personnages de l’histoire. Pour se faire nous avons sondé l’école à l’aide de microphones et de casques pour enregistrer les sonorités de ce lieu. Ce premier exercice à permis de capter une première base de données sonores, que nous avons peaufinée au fur et à mesure des idées de chacun et des objets ramenés de l’extérieur par les enfants. Voici comment nous avons interprété en bruit les principaux éléments de ce conte. Scier du bois : après avoir essayé avec des couteaux à bout rond sur un morceau de bois, il s’est avéré que deux morceaux de bois frottés l’un contre l’autre semblaient être la meilleure solution. Rassembler le bois : Là, pas de doute le geste de regrouper plusieurs morceaux de bois dans ses mains à fait l’unanimité. Pour produire le son de l’époussetage des têtes des statues nous avons frotté avec nos mains sur la tête d’un volontaire. Marcher dans la neige : Nous avons essayé de marcher sur des morceaux de carton, mais cela n’a pas fonctionné. Nous avons cherché du côté des objets : un balai que l’on tape, du sable que l’on écrase avec un seau, des objets mous de toutes sortes mais impossible de trouver la texture sonore adéquate. C’est lorsque le papa de Tom a donné des copeaux et de la sciure de bois de son atelier que j’ai proposé de chercher un objet à écraser dans cette matière. Finalement le microphone avec sa bonnette directement appuyé dans un bac de sciure est une expérience plutôt convaincante. Pour vendre le bois un simple déballage d’un petit fagot à fait l’affaire. Dans le même principe des pièces malaxées ont produit un parfait son d’argent. Le bruit des chapeaux de paille est plus compliqué à imaginer. Nous sommes passé par plusieurs balbutiements vocaux pour finir par enregistrer des manipulations de copeaux de bois enlacés. Quant au bruit du réveil des statues, ce fut le plus complexe à trouver. Une chose est sûre, dans l’imagination de la plupart des enfants c’est un craquement. Mais comme c’est aussi de la pierre… Difficile de faire craquer la pierre à l’école ? Nous avons bien essayé de frotter des pierres entre elles, de les taper, de les maltraiter de toutes les manières, cela n’a pas marché ; puis, un enfant a pensé au verre. Nous avons pris des verres puis des tasses que nous avons manipulés. Rien ne nous a totalement satisfait. Un jour dans la récréation j’ai écouté quelqu’un utiliser de petites échasses qui ressemblent plutôt à des pots en plastique renversés avec des fils que l’on tire avec les mains pour les plaquer sous les pieds. Cet objet produit un bruit assez rocailleux. Le même jour nous avons enregistré une échasse frottée lentement sur le goudron. Je l’ai capté avec le plus de proximité possible. Quand nous avons écouté le résultat, le son rocailleux et creux à la fois a touché plus largement les petits bruiteurs Le bruit des 12 coups de minuit fut une tache beaucoup plus simple a géré pour tout le monde. Le son d’une main courante située dans la montée d’escalier ressemble parfaitement a une cloche. Mais comme je l’ai montré à certain durant les balades sonores, j’ai préféré que l’on en trouve un autre. Un enfant a frappé deux accessoires en inox de l’ancien réfectoire et le tour est joué. Pour le bruit des gâteaux de riz, nous avons utilisé des assiettes tout comme nous avons utilisé des petites tasses en céramique pour matérialiser les bouteilles de saké. Pour les sacs de riz, un enfant a ramené un petit sac rempli de petites billes qui est utilisé en gym. 61 D. 62 RESTITUTION DE FIN D’ANNÉE 63 64 65 66 67 68 69 E A L 2013 2014 Enfance Art et Langages Site des Subsistances - 8 bis quai Saint-Vincent - 69001 Lyon Rémi Dal Negro [email protected] 06 32 14 29 17 École Maternelle Gilbert Dru, 1 Rue St Michel, 69007 Lyon