Compte-rendu de la 4ème journée d`étude le 25 mars

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Compte-rendu de la 4ème journée d`étude le 25 mars
Recherche-Action-Formation
« Éducation à la Parité à la Mixité et au Genre »
Des filles et des garçons : différents certes, égaux certainement !
Compte-rendu de la 4ème journée d'étude
« Le vivre ensemble entre filles et garçons :
quels enjeux pour une éducation à l'altérité, la prévention des violences ? »
le 25 mars 2011
à l'université Paris-Ouest-Nanterre
CDVA
Val d'Oise
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Sommaire
1. Les participant-e-s
Page 3
2. Le programme de la journée
Page 3
3. Présentation de la Recherche/Action/Formation
« Éducation à la parité à la mixité et au genre »
Page 4
4. Film «L'égalité femmes-hommes vue par les adolescents»
Page 5
5. Intervention de Bénédicte Fiquet
« Des représentations sexistes dans la littérature de jeunesse
aux différentes formes de violences »
Page 6
6. Le forum d'outils et ressources pédagogiques
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7. Les perspectives
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Annexe : coordonnées des participant-e-s
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1. Les participant-e-s
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49 personnes ont participé à la journée d'étude
(cf annexe 1, coordonnées des participant-e-s)
Des acteur-rice-s de 6 départements d'Ile de France : 75, 91, 92, 93, 94 et 95
Des acteur-rice-s de 3 départements hors Ile de France : 21 (Côte d'Or), 26 (Drôme) et
67 (Bas-Rhin)
Des partenaires associatifs :
« Adéquations »
« CEMEA » National, Bourgogne, Alsace, Aquitaine
« Centre d'Information sur le Droit des Femmes et des Familles 92 »
« Croix-Rouge »
« Pour qu'elle revienne »
« Petits débrouillards »
« Résonance Théâtre Média »
« Slam'O Féminin »
•
Des partenaires collectivités territoriales :
Centre Social La 20ème Chaise
Service Jeunesse Louvres, Ivry s/ Seine, Bezons
Espace Santé Jeunes Villeneuve la Garenne
Maisons de quatiers Villiers le Bel
Centre Information Jeunesse 95
Conseils Généraux 91, 92 (Dir PMI/PE), 95 (Dir Jeunesse/Prévention et Action Culturelle)
Direction Départementale de la Cohésion Sociale 95
•
Des partenaires Éducation Nationale, Recherche et Enseignement supérieur :
Cinq collèges
Inspection Académique 95
SAIO Rectorat Versailles et Rectorat Créteil
IUFM Créteil
Université Paris-Est-Créteil et Paris-Ouest-Nanterre
2. Le programme de la journée
9h30
9h45
Café – Accueil
Présentation du projet et des journées d'études
Zoé VAILLANT, Maîtresse de conférence Espace Santé Territoire Université Paris Ouest Nanterre
Réjane BREILLOT, Chargée de mission Mixité Parité Genre CEMEA Ile de France
10h
11h
« Des représentations sexistes dans la littérature de jeunesse aux
différentes formes de violences »
Intervention de Bénédicte Fiquet
Journaliste chargée de mission genre pour l'association « Adéquations »
Film «L'égalité femmes-hommes vue par les adolescents»
Association « Pour qu'elle revienne »
12h
14h
Repas au CROUS
Forum d'outils et ressources pédagogiques
16h
17h
Bilan et perspectives
Fin
« Podium ouvert » pour les participant-e-s : trucs, astuces, outils, trouvailles, initiatives,
expériences, témoignages
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3. Présentation de la Recherche/Action/Formation
« Éducation à la parité à la mixité et au genre »
Des objectifs généraux
Permettre à des acteur-trice-s socio-éducatifs d'Ile de France :
- de réfléchir ensemble aux questions et aux problématiques soulevées par la
thématique
- d'expérimenter, de développer et /ou d'acquérir des savoirs et savoirs faire
- d'agir pour une éducation à la parité, à la mixité et au genre
Développer à l'interne des Ceméa : de la réflexion, des compétences, des outils et modules de
formation, un réseau de militant-e-s
Les deux axes sont étroitement liés et se nourrissent mutuellement.
Un parti-pris méthodologique : la Recherche/Action/Formation
Nous nous inscrivons dans une démarche innovante, réinventant les modalités d'articulation
entre les trois dimensions complémentaires de la recherche, de l'action et de la formation.
Notre projet de recherche/action/formation aura pour objectif de produire des analyses, des
outils, des propositions à expérimenter et de former les acteur-trice-s éducatifs.
Pour ce projet, nous voulons donc réunir des professionnel-le-s de l’éducation intervenant
auprès des publics de l’enfance et de la jeunesse, souhaitant agir dans le sens d'une égalité
entre les sexes.
Les trois dimensions sont envisagées de façon transversales. La dimension « Recherche » est
entendue comme un diagnostic large des problématiques (étayage théorique, réflexions,
diagnostic), la dimension « Action » est nourrit par les initiatives, les expérimentations d'outils
et de démarches, et la dimension « Formation » permet de former les acteur-trice-s pendant
le projet et créer des outils, des modules de formation sur la thématique.
Des partenaires
Des structures diverses :
Associations, Centres d'animation, Centres sociaux, Réseaux d'information jeunesse, Accueils
collectifs de mineurs maternelles et élémentaires, Bibliothèques, Centres ressources,
Ludothèques, Mairies, Services Jeunesse / Enfance / Sport / Loisirs / Vacances, Communautés
d'agglomération, Ateliers Santé Ville, Conseils locaux de Jeunes, Conseils Généraux, DDCS,
Rectorat, SAIO, Crèches, Écoles élémentaires, collèges, lycées généraux et professionnels,
Centres de formation d'apprentis, CIO, Universités, CNRS
De multiples acteur-rice-s éducatifs :
Auxilliaires de puériculture,Agents de développement local, Animateur-trice-s, Coordinateurtrice-s, Directeur-trice-s, Travailleur-se-s sociaux, Secrétaires, Bibliothécaires, Cadres associatifs
ou de collectivités territoriales, CEPJ, Chargé-e-s de mission, Enseignant-e-s, Conseiller-e-s
d'orientation, Infirmier-e-s scolaires, médecins scolaires, Conseiller-e-s principal-e-s
d'Education, Documentalistes, Principaux de collège, Journalistes, Psychologues, Retraité-e-s,
Etudiant-e-s, Stagiaires, Administrateur-trice-s, Elu-e-s, militant-e-s associatifs
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Un échéancier
2009
1er semestre
2010
2ème semestre
1er semestre
2011
2ème semestre
1er semestre
2ème
semestre
Première phase : Clarifier les enjeux de l'éducation à la
parité à la mixité et au genre
Deuxième phase : Créer et animer un réseau d'acteur-trice-s
éducatifs :
identification
des
problématiques,
expérimentation, mutualisation
Troisième phase :
diffuser
les
pédagogiques
Réaliser et
ressources
Six journées d'étude et un colloque
28 mai 2010 : Repérage des problématiques rencontrées sur le terrain
16 septembre 2010 : Le réseau d'acteurs : perspectives d'action
7 décembre 2010 : « De la nécessité de penser le genre en éducation »
25 mars 2011 : « Le vivre ensemble entre filles et garçons »
10 mai 2011 : « Jeunesse et rapports sociaux de sexe » (en partenariat avec Paris Est Créteil)
4 octobre 2011 : « Filles et garçons dans l'espace public »
Un colloque « Éducation à la parité à la mixité et au genre » est prévu fin 2011. Faisant suite
au cycle des 6 journées d'étude, il permettra de diffuser les outils pédagogiques et les bonnes
pratiques repérées.
Pour tout renseignements : [email protected]
Un partenariat avec le laboratoire « Espace Santé Territoire » de l'Université Paris-OuestNanterre a été engagé, dans le cadre d'une réflexion autour de la prise en compte du Genre
dans l'approche territoriale des questions sociales et de santé. Une étudiante en Master 2,
Emmanuelle FAURE, fait actuellement son stage en lien avec la Recherche-Action-Formation
des Ceméa et l'Atelier-Santé-Ville des Mureaux (78).
C'est dans le cadre de ce partenariat que notre journée d'étude du 25 mars 2011 a eu lieu
dans les locaux de l'Université de Nanterre.
Merci à Zoé VAILLANT, maîtresse de conférence Espace Santé Territoire, de nous avoir
accueillis.
4. Film «L'égalité femmes-hommes vue par les
adolescents»
L'association « Pour qu'elle revienne » sensibilise les adolescent-e-s vivant dans des quartiers
"politique de la ville" à la question de l'égalité entre filles et garçons. Elle réalise depuis quatre
ans des reportages avec ces adolescent-e-s dont la diffusion sert de base à un débat et un
dialogue sur la question de l'égalité filles-garçons.
Site internet http://egalitefemmeshommes.fr
ou contacter : [email protected]
Nous avons visionné le film réalisé en 2006
dans le quartier de la Goutte d'Or
dans le XVIIIème arrondissement de Paris.
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5. Intervention de Bénédicte Fiquet,
« Des représentations sexistes dans la littérature
de jeunesse aux différentes formes de violences »
« Adéquations est une association dont le but est de favoriser une meilleure prise en compte globale
des différentes composantes du développement humain durable : social et droits humains,
environnement, économie et culture, participation citoyenne. Nous intervenons aux niveaux régional,
national et international par des activités de sensibilisation, de formation, des missions d’expertise et
des appuis de projets auprès des pouvoirs publics, des collectivités et des associations. L’égalité des
femmes et des hommes constitue un axe transversal de nos interventions y compris dans le cadre de
projets où cette question n’est pas un objectif en soi, car selon nous, il n’y aura pas de développement
humain durable sans égalité entre les femmes et les hommes. Et il faut ajouter sans égalité entre les
petites filles et les petits garçons car c’est dès le plus jeune âge qu’un rapport inégalitaire s’inscrit entre
les sexes. Et c’est d’ailleurs parce qu’il s’inscrit dès le plus jeune âge, qu’il est intériorisé par les
personnes et qu’il perdure avec tant de force. Adéquations apporte sa contribution à la promotion
d’une éducation non sexiste, à travers un centre de ressources en ligne, des formations proposées aux
actrices et acteurs du monde éducatif et par la mise en œuvre ou l’accompagnement de projets. Notre
centre de ressources en ligne sur le site d’Adéquations rassemble de nombreuses études sur les
stéréotypes sexistes ainsi que des outils disponibles favorisant une éducation non sexiste. Il recense
également les actrices et les acteurs impliqués dans la promotion d’une éducation non sexiste de
manière à faciliter échanges et projets communs. www.adequations.org/spip.php ?article1246
Le lien entre la persistance des stéréotypes et des inégalités entre les hommes et les femmes,
mais aussi entre stéréotypes et violences sexistes est officiellement reconnu. L’engagement de la France
à lutter contre les stéréotypes sexistes remonte à 1981 lorsqu’elle a signé la CEDEF (Convention pour
l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes) qui engage 186 autres États.
Un des axes de la CEDEF consiste en effet à éliminer toute conception stéréotypée des rôles de
l’homme et de la femme à tous les niveaux et dans toutes les formes d’enseignement en
encourageant l’éducation mixte et d’autres types d’éducation qui aideront à réaliser cet objectif et, en
particulier, en révisant les livres et programmes scolaires et en adaptant les méthodes pédagogiques.
Depuis, au niveau national la France a produit de nombreux de textes allant dans ce sens, notamment
des textes émanant de l’éducation nationale. Ainsi La Convention interministérielle pour la promotion
de l’égalité des chances entre les filles et les garçons, les femmes et les hommes dans le système
éducatif du 25 février 2000 entendait « privilégier des approches pédagogiques susceptibles de
dénoncer les mécanismes traditionnels de domination pour les remplacer par l’apprentissage de
modèles relationnels respectueux et égalitaires ». Une approche qui réclame notamment une attention
portée au choix des manuels scolaires dès le primaire, ainsi que des livres de littérature de jeunesse
proposés dans les classes. La Convention interministérielle qui suit pour la période 2006-2011,prévoit
d’inciter les professionnel-les de l’édition à renforcer la place des femmes dans les manuels scolaires et
à écarter tout stéréotype sexiste de ces supports pédagogiques. La circulaire du 16 mars 2010 pour la
préparation de la rentrée 2010 de la Direction générale de l’enseignement scolaire (DGESCO) engage
les établissements à promouvoir l’égalité entre les sexes à tous les niveaux d’enseignement, par un
apprentissage précoce qui permet de combattre les représentations stéréotypées et de construire dès
la maternelle d’autres modèles de comportement. Et puis, trente ans après la signature de la CEDEF, La
loi du 9 juillet 2010 relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des
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couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants prévoit une information consacrée à la lutte
contre les préjugés sexistes à tous les stades de la scolarité. Ce qui sous-entend qu’il n’y a pas de
stéréotypes ou de préjugés bénins. Enfin, avant de regarder de plus près ces stéréotypes que l’on
trouve dans la littérature de jeunesse et qui sont porteurs de violences sexistes, je m’arrêterai sur la
définition des Nations unies qui considère comme violence à l’égard des femmes « tout acte portant
un préjudice physique, sexuel ou psychologique, dans la sphère privée comme dans la sphère
publique". Et j’attirerai votre attention sur le fait qu’un préjudice psychologique ne se réduit pas au
harcèlement psychologique. Il peut être le fruit de mécanismes bien plus insidieux. C’est ce que nous
allons voir dans le cadre de la littérature de jeunesse.
Je voudrais également préciser que je n’aurais pas pu réfléchir à ce lien entre les
représentations sexistes dans la littérature de jeunesse et les différentes formes de violences sans les
recherches préalables des démographes Isabelle Brugeilles et Isabelle Cromer, et des sociologues Sylvie
Cromer et Anne Dafflon Novelle, qui ont passé la littérature de jeunesse francophone de ces vingt
dernières années au peigne fin. Quant aux exemples sur lesquels je m’appuie dans cet exposé, ils sont
tous tirés, à quelques exceptions près, d’albums de jeunesse parus après 2005. En me penchant sur
ces études et en lisant de nombreux livres de littérature de jeunesse, j’en suis venue à dégager quatre
formes de violence, liées au stéréotypes :
- La violence de la marginalisation du sexe féminin qui peut aller jusqu’à sa négation
- La violence de l’inhibition
- La violence de certaines injonctions
- La violence normalisée
Commençons donc par la violence de la marginalisation
Le premier stéréotype important à souligner, dans le cadre de la littérature de jeunesse, est celui selon
lequel un petit garçon ne pourrait pas s’intéresser à une histoire dont le personnage centrale est une
fille, mais que l’inverse ne pose aucun problème. Résultat de ce stéréotype : il y a dans les albums pour
enfants deux fois plus de héros que d’héroïnes et jusqu’à dix fois plus dans les albums pour les tout
petits où les héros sont des animaux ( étude de 1997). Quel autre message les petites filles peuventelles recevoir que celui d’être quantité négligeable ? Si l’impact d’un tel message est difficile à estimer,
en tout cas, il ne renforce pas l’estime de soi de ces petites filles, voire il la dégrade. En ce sens, il y a
préjudice psychologique. Je ne résiste pas à l’envie de vous montrer cette couverture du « Petit
quotidien » datant de janvier 2010 censée illustrer le dernier recensement en France. 65 millions
d’habitants peut-on lire. Or la photo choisie présente une foule compacte d’hommes blancs où l’on
compte à peine deux femmes. Il s’agit peut-être du départ d’un marathon. Certes nous débordons un
peu du cadre de la littérature pour entrer dans celui de la presse, mais le principe est le même et
pratiquement toutes les écoles sont abonnées à cette publication. Ce qui est intégré ici, c’est la
légitimité de rendre invisible les femmes ou les filles.
Pour revenir à la littérature, voici un exemple tiré du « Marchand de fessée ». Son auteur, Grapari n’est
pas connu pour être un progressiste, mais notons qu’il a été réédité en 2004 et qu’il est lui aussi dans
bon nombre de bibliothèques scolaires. Dans ce livre, il n’y a pas de héros enfantins mais on compte
dans les images environ deux tiers de garçons pour un tiers de filles . Quand les enfants sont désignés
par des prénoms, ce sont des prénoms de garçons. A une exception près. Mais quand apparaît un
prénom de fille, il apparaît…. entre parenthèses ! (Vous remarquerez aussi que lorsque la machine à
fessée s’active, les filles pleurent tandis que les garçons crient !). Outre ce déséquilibre quantitatif, il y a
donc un déséquilibre patent de traitement. Le genre féminin est entre parenthèse au sens propre
comme au sens figuré, comme si l’inconscient collectif s’exprimait à voix haute.
Selon les constatations des chercheuses que nous avons citées, Sylvie Cromer et Anne Dafflon Novelle,
pour être une fille, l’enfant des albums enfantins doit être affublée de « signes extérieurs de féminité »
: une jupe, une robe ou des accessoires (par exemple des chouchous dans les cheveux). Le garçon, lui,
est dessiné de manière beaucoup moins connotée. Ce qui fait dire à Anne Dafflon Novelle que le sexe
masculin est le sexe par défaut et à Sylvie Cromer qu’il s’agit du neutre, à partir duquel se construit le
sexe féminin. Ce type de traitement contribue à ce que les enfants intériorisent que le sexe de
référence est le sexe masculin, comme si le sexe féminin n’était qu’une particularité de l’espèce
humaine. De l’homme avec un minuscule (le genre masculin) à l’Homme avec une Majuscule
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(l’humain), il n’y a qu’un pas qui est trop souvent franchi comme en témoigne ce genre de publication.
Dans cette publication dite documentaire, non seulement ce sont des corps masculins qui viennent
illustrer l’évolution de l’espèce humaine – un grand classique ! - , mais il est écrit « l’évolution de
l’homme », « les hommes préhistoriques » etc… avec le mot homme sans majuscule justement.
La violence de l’inhibition
Je voudrais maintenant revenir au stéréotype selon lequel un petit garçon ne pourrait pas s’intéresser à
une histoire dont le personnage central est une fille parce qu’il dissimule, à mon avis, un non dit
déterminant, selon lequel il serait dangereux du point de vue de l’adulte, qu’un garçon s’intéresse à
une histoire dont le personnage central est une fille. Comme si s’intéresser à l’histoire d’une fille le
condamnait à s’y identifier totalement, et à perdre de sa virilité. Cette peur de la perte de la virilité
n’est jamais loin, lorsqu’un adulte voit un petit garçon s’aventurer sur un terrain dit féminin. Alors que
les adultes laissent bien plus volontiers les fillettes s’aventurer sur le terrain du masculin sans penser
que cela portera préjudice à leur développement.
Dans ce roman pour premier lecteur ou plutôt première lectrice « Sarah adore la danse » (édition
Rageot, 2007), le seul petit garçon qui apparaît dans l’histoire semble n’avoir d’autre fonction que de
signifier que la danse ce n’est vraiment pas pour les garçons. Ainsi quand Sarah parle de « ballet », il
joue l’imbécile en feignant de comprendre « balai ». Cet épisode est curieux parce qu’il vient un peu
comme un cheveu sur la soupe. Personnellement j’y lis ici le signe d’une angoisse irrépressible de
l’auteure – ou à travers elle de la société. On peut parler de danse à condition que ce soit bien bordé.
La danse, c’est pour les filles, pas pour les garçons. C’est en effet dans les activités des enfants que la
littérature de jeunesse présente les stéréotypes les plus marqués. Les filles continuent à être
surreprésentées dans des activités plutôt passives, à l’intérieur, dans des lieux privés (dans leur
chambre, à la cuisine, dans la salle de bain), secondant à l’occasion leur maman dans des tâches
maternantes ou domestiques, ou en relation avec d’autres membres de la famille. A l’opposé, les
petits garçons s’activent avec des copains à l’extérieur dans des lieux publics. Ils y font des bêtises ou
du sport. Et très vite la littérature leur propose de devenir des « P’tis héros » comme en témoigne le
titre de cette collection dont l’équivalent pour un lectorat féminin n’est que « P’tite fille ». On le voit
donc , les histoires de filles, ne sont pas tout à fait celles des garçons. Or tout ce qui contribue à
assigner les enfants à une place, à une occupation, à un type de relation en fonction de leur sexe
risque d’entraver l’épanouissement de leur personnalité propre, le développement de tout leur
potentiel. Ça revient à les inhiber et l’inhibition, autrement dit le blocage ou la perte d’une fonction de
la personnalité doit être considérée, à mon sens, comme une vraie violence, comme l’est la mutilation
sur le plan physique.
La violence de certaines injonctions
Non seulement les des stéréotypes font violence aux enfants, mais ils sont susceptibles de générer
d’autres violences lorsqu’ils fonctionnent comme des injonctions. Pour illustrer ce propos, je
m’arrêterais sur quelques stéréotypes très fréquents dans la littérature de jeunesse. Premier
stéréotype : une fille se doit d’être belle. Dans beaucoup de contes revisités, c’est le seul attribut qui lui
est donné. Autrefois elle naissait avec la beauté, aujourd’hui consumérisme aidant, elle peut se plier
aux canons de la mode en achetant. Dans cette histoire parue dans un Charlotte aux fraises de 2009,
Luluberlue, la sorcière s’emploie à stopper la neige, au grand dam des enfants qui ne peuvent plus
skier. Son problème : elle grelotte de froid car elle n’a que des vêtements mités. Jusqu’à ce qu’un
opticien lui propose des lunettes. Et voilà ce qu’elle s’exclame en essayant une paire de lunette : « «
Quel est cet épouvantail installé dans mon miroir ? Oh mais c’est moi ! Mes habits ressemblent à des
serpillières ! Elle enfourche aussitôt son balai et part faire du lèche-vitrine toute la journée ». Le
shopping exerce alors une fonction magique : « Ce soir dans le pays de Glagliss un nouveau flocon est
tombé. Luluberlue avec ses nouvelles lunettes est devenue très coquette……… Cette nuit, la neige va
tomber. Et demain le pays de Glagliss sera transformé. Tout le monde va bien s’amuser ». Là encore,
l’injonction fille = beauté n’a pas grand chose à voir avec la personnalité propre d’une fillette. Pire, elle
envoie le message que l’apparence est plus importante que l’être lui-même, de là à signifier que l’être
des filles ne compte pas, où qu’elles n’en ont pas… On voit ici la violence du propos. Par ailleurs
qu’est-ce que l’apparence si ce n’est que de l’emballage ? Et qu’est-ce qu’on emballe ? Les filles et les
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objets. Les féministes ont toujours dénoncé cette assignation à la condition de femme-objet. A juste
titre, un objet quand on le casse, ça ne pleure pas, ça ne crie pas… Loin de moi l’idée de m’opposer à
l’élégance. Prendre soin de soi-même peut-être mis sur le même plan qu’écouter de la bonne musique
ou goûter des mets raffinés. Mais il y a des priorités et pour les fillettes la priorité, est bien plus
souvent d’avoir de bonnes chaussures qui leur tiennent bien aux pieds et qui leur permettent de
grimper aux arbres ou de courir aussi vite que les garçons plutôt que des chaussures choisies pour leur
look avec lesquelles elles se tordent les chevilles dès qu’elles s’aventurent dans les chemins creux.
Autre effet désastreux de cet impératif du paraître, les complexes, dont l’une des manifestations la
plus dangereuse est l’anorexie. L’anorexie qui est une violence exercée contre soi-même toucherait
près de 2 % des femmes. Il faut dire qu’elles sont encouragées très jeunes à garder la ligne. Dans
l’histoire de « Loulou la grenouille » qui s’adresse aux enfants à partir d’un an, la petite grenouille en
question manque de se faire dévorer par un gros poisson, embarrassée qu’elle est par son poids pour
lui échapper. Morale de l’aventure : elle se décide enfin à faire un régime. Notez qu’être grosse quand
on est une grenouille ( autrement dit un personnage féminin) équivaut à être balourde, mais qu’être
gros quand on est un poisson ( autrement dit un personnage masculin) revient à être puissant.
Autre stéréotype récurrent dans la littérature de jeunesse, les filles sont faibles, ou en tous cas plus que
les garçons. Des méchants qui enlèvent la fillette … Le petit garçon qui finit par la sauver in extremis…
C’est un grand classique de la littérature enfantine y compris avec des personnages de petites filles
audacieuses qui n’ont pas la langue dans leur poche. Dans cette histoire « Bas les pattes, pirate »
(Nathan, mai 2010) la fillette est loin d’être timorée. Pourtant, c’est le petit garçon qui arrive à se
libérer miraculeusement (il n’est pas dit comment) et qui s’apprête à la sortir d’affaire. En quoi ce
modèle est-il profitable aux petites filles ? Quelle attitude autre que la passivité leur suggère-t-il face
au danger ? Quel message leur délivre-t-il, si ce n’est que leur sécurité dépend d’un tiers masculin ?
Une étude d’Anne Daffllon Novelle montre que les animaux choisis pour incarner les personnages
masculins dans les livres pour enfants sont généralement puissants (animaux de la savane, ours, loups)
tandis que ceux qui incarnent les femmes et les filles sont souvent de petite taille (rongeurs et
insectes). C’est ce qu’elle illustre dans un des panneaux de l’exposition de l’association Lab’elle.
Pourquoi les fillettes auraient-elles à intégrer qu’elles sont moins fortes physiquement que les garçons,
alors qu’à leur âge ce n’est pas le cas ? Ne devraient-elles pas, au contraire, être encouragées à ne pas
se laisser impressionner, à se défendre ? Ce stéréotype de l’infériorité physique des filles conduit à
l’inhibition de leurs capacités réelles à se défendre et les rend plus vulnérables face à la violence, plus
facilement victimes de violence. Ce stéréotype de l’infériorité physique des filles donc de la supériorité
physique des garçons peut-être également très violent pour un petit garçon. Etre encouragé à
dépasser ses limites, à s’identifier à un super héros, c’est formidable ! Mais ça peut aussi être très
anxiogène, s’il n’y a pas d’espace par ailleurs pour exprimer ses peurs et ses faiblesses. On ne peut pas
toujours être le plus fort, courir le plus vite, n’avoir jamais peur, jamais mal … La barre est trop haute !
Le sentiment de ne pas être à la hauteur devient vite un facteur d’angoisse, voire d’agressivité ou de
violence.
La violence normalisée
J’ai d’abord essayé de montrer la marginalisation du sexe féminin, comment un stéréotype est une
violence en soi lorsqu’il conduit à l’inhibition, puis comment il est susceptible de générer d’autres
violences. Je voudrais maintenant attirer votre attention sur la manière dont la littérature de jeunesse
cautionne ou tout au moins banalise les violences faites aux femmes. C’est le cas par exemple de «
Marion Torchon » publiée dans les Belles histoires de Pomme d’Api (Bayard Presse) en 1992, mais qui
circule encore. L’histoire se passe au Vénézuéla. Maria Torchon est une enfant abandonnée qui devient
la bonne à tout faire d’une hacienda. En grandissant Marion Torchon en pince pour Diégo, le jeune
maître qui ne lui prête aucune attention. Un soir, un bal est donné dans la ville voisine et Maria
Torchon le prie de l’y emmener : « Elle demande d’une toute petite voix : Emmène moi » . Diègo n’en
croit pas ses oreilles. « Quoi ? Tu imagines que je vais danser avec toi, retourne dans ton coin ou je te
frappe avec ma botte ». Ça ne décourage pas Maria Torchon, qui va prendre un bain, subtilise une
robe de sa jeune maîtresse et se rend au bal. Là, ça ne fait pas un pli, Diégo tombe amoureux de la
belle inconnue. Le lendemain, il part désespérément à sa recherche. En vain. « Il croise Maria Torchon
mal habillée et mal peignée, mais il ne la voit même pas » . Dixit ! Quelques jours plus tard, rebelote.
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Un nouveau bal est donné. Diégo propose des coups de chapeau à la jeune fille, elle apparaît quand
même au bal dans de beaux habits. Et les jours qui suivent Diègo demeure inconsolable au point de
dépérir. jusqu’à ce que Maria Torchon glisse dans sa soupe une médaille qu’elle portait au bal. Du
coup, il comprend tout ! Diégo sort d’un bond de son lit. Il renverse au passage le plateau que sa mère
lui tend. Qu’à cela ne tienne ! Cette indifférence totale à l’autre – sa mère non plus, il ne la voit pas –
est présentée ici comme la manifestation d’une extrême vitalité. Puis : Il court au poulailler, prend une
éponge, il lave la figure de Maria Torchon et ordonne « Vite enfile cette robe que je te voie, c’est bien
toi, ma belle inconnue du bal, c’était Maria Torchon. Tu étais là tous les jours et j’ai mis si longtemps à
te découvrir ». Quelques jours plus tard, ils se marient. Je ne reviendrai pas sur le dictat de l’apparence.
Ici les choses sont aussi claires que terrifiantes : « elle était là tous les jours, mais sans belle robe, elle
n’était rien ». Mais cette histoire monte quand même d’un cran au dessus. En aucun cas, les menaces
de coups de Diégo n’apparaissent comme rédhibitoires. Il reste un jeune homme désirable, épousable
et la fin de l’histoire est présentée comme un happy end. Cette histoire est particulièrement
intéressante parce qu’elle met deux types de domination en scène, qui ne sont remises en cause ni
l’une ni l’autre, la domination d’une classe sociale sur une autre et la domination des hommes sur les
femmes. La question que l’on peut se poser, c’est pourquoi les enfants aiment ce genre d’histoire, car
il faut le reconnaître, ils les aiment. Je pense d’abord qu’ils sont particulièrement sensibles au happy
end. A cinq ou huit ans, la lutte des classes ne signifie pas grand chose pour eux. Quant à la violence,
ils ne l’interprètent vraisemblablement pas de la même façon que les adultes. Les enfants sont
habitués à se chamailler, voire à se battre sans que ça ne remette en question leur amitié ou leur
relation de frères et sœurs ; ils n’y lisent donc pas ce qu’il y a ici d’inadmissible dans une relation de
couple. Mais l’éducation consiste justement à leur faire comprendre que c’est inadmissible, que des
menaces de coups, c’est un très mauvais préalable à une histoire d’amour et que Maria Torchon est
bien naïve de croire au bonheur avec un tel homme.
Pour conclure et pour ne pas apparaître comme une extrémiste, je dirai que les stéréotypes à
l’œuvre dans la littérature de jeunesse produisent de la violence, parce que ces mêmes stéréotypes
sont véhiculés de mille autres manières, dans les médias, dans les publicités, dans les jouets proposés
aux enfants, dans les films, dans les manuels scolaires, dans les interactions adultes enfants. Bien sûr
une petite fille qui lira Martine n’est pas vouée pour autant à des violences conjugales, pas plus qu’un
petit garçon qui a apprécié la collection « P’tit héros » ne deviendra un super macho. Pour relativiser,
je comparerais la littérature de jeunesse sexiste aux bonbons chimiques. Les enfants en raffolent et ils
finissent toujours par en manger, ne serait-ce qu’aux anniversaires. Mais notre rôle d’éducateur-trice
ne consiste-t-il pas à limiter leur consommation et surtout à leur faire découvrir des saveurs plus
raffinées ? De même qu’une alimentation particulièrement mal équilibrée mène certains enfants à
l’obésité, un environnement sexiste dont la littérature de jeunesse sexiste peut-être une composante,
mène aux violences sexistes. Fort heureusement, il existe aussi de nombreux titres de littérature de
jeunesse non sexistes, certes minoritaires, mais de grande qualité.
Vous
trouverez
plusieurs
bibliographies
rassemblées
sur
le
site
d’Adéquations.
www.adequations.org/spip.php ?rubrique316. Nous avons également mis en ligne un livret
répertoriant près de 130 titres de littérature de jeunesse que nous avons publié en collaboration avec
des bibliothécaires du 18ème arrondissement de Paris.
Par ailleurs Adéquations a réalisé une exposition « Des albums de jeunesse pour construire l’égalité »,
disponible à la demande. www.adequations.org/spip.php ?article1381. Pour Adéquations, l’enjeu
d’une éducation non sexiste est donc l’expression et la pleine réalisation du potentiel des enfants quel
que soit leur sexe, fille ou garçon. Car nous l’avons vu, les pressions qui s’exercent aujourd’hui sur les
petits garçons, pour qu’ils se conforment au rôle auquel la société les assigne, préparent les hommes
qu’ils seront demain à mieux réussir socialement que les femmes, mais sur le plan de l’épanouissement
personnel et de la pleine réalisation de leur potentiel, il en va tout autrement. L’éducation sexiste
génère un phénoménal gâchis de talents et d’inventivité, talents et inventivité dont nous pourrons
pourtant difficilement nous passer si nous voulons relever les défis de ce 21ème siècle et pas
seulement les défis de l’égalité entre les sexes. »
10
6. Le forum d'outils et ressources pédagogiques
Pour faire vivre le forum d'outils et ressources pédagogiques de l'après-midi, nous
avons proposé aux participant-e-s de faire un "podium ouvert" pour échanger
et mutualiser les trucs, astuces, outils, trouvailles, initiatives, projets,
témoignages, expériences, idées, documents, films, ouvrages, bonnes adresses...
Sept outils ont donc été présentés et ont ensuite donné lieu à une discussion.
« Des métiers bons pour elles ? »
Support
Origine
Descriptif
Exposition
Conçue et réalisée en 2006 par l’Atelier de Restitution du
Patrimoine et de l’Ethnologie (ARPE), Direction de l’Action
Culturelle, Conseil général du Val d’Oise
Cette exposition présente quelques métiers qui se sont construits
comme des métiers « pour les femmes », à partir de shémas
mentaux bien souvent gouvernés par des stéréotypes et des idées
reçues. Enrichie de « récits de vie » recueillis auprès d'habitantes de
Val d'Oise, elle témoigne de la condition des femmes actives
d'aujourd'hui.
Exposition itinérante légère :
11 structures sur bâches auto-portées avec textes et photos
4 montages audio-visuels sur support unique
8 panneaux encadrés
Espace nécessaire : 40 m2 / Conditions de prêt : valeur d'assurance 23 000 euros
Actions périphériques : 1 brochure illustrée « Ce qu'elle disent » 31 pages / 1 jeu quizz / 1 document
pédagogique à destination des enseignant-e-s
Où trouver cet outil ? http://emploiaufeminin-bei.jimdo.com/l-exposition-des-m
%C3%A9tiers-bons-pour-elles/
ou contacter : [email protected]
Entretiens séparés filles-garçons / enfants 9-12 ans
Support
Origine
Descriptif
Vidéo
Groupe « Violence et Genre » des CEMEA Bourgogne
Le film montre des entretiens non-mixtes avec des enfants : le
groupe d'enfant a été séparé filles-garçons pour libérer la parole et
récolter les représentations, les avis des enfants sur « C'est quoi
une fille ? C'est quoi un garçon ? »
(10 minutes filles, 10 minutes garçons)
Dans un deuxième temps, les entretiens ont été visionnés par
l'ensemble du groupe pour créer de l'échange.
Où trouver cet outil ? contacter : [email protected]
11
Relations filles-garçons en centre de vacances
Support
Origine
Descriptif
Le sociogramme
Expérimentation faite par Éric OBON avec une équipe pédagogique
en centre de vacances
Un sociogramme est un diagramme des liens que les personnes
possèdent entre elles. On les représente par des flèches (choix
unilatéral : A choisit B, mais pas l'inverse. choix réciproque : A
choisit B, qui choisit A etc).
Dans le cas de cette expérimentation en centre de vacances, il été
utilisé : d'une part avec les enfants pour repérer les liens qu'ils
entretenaient entre eux (amitié ou conflit) , d'autre part avec
l'équipe d'animation pour essayer d'objectiver la dynamique de
groupe et les avis/ressentis sur les enfants.
Des analyses ont été initiées sur les relations filles-garçons et sur
l'influence du genre dans la relation éducative
Où trouver cet outil ? contacter : [email protected]
Projet « Violence et Genre »
Support
Origine
Descriptif
Mallette Pédagogique
Projet « Violence et Genre » - Bourgogne
Comment proposer d'autres modes de relations entre hommes et
femmes de manière préventive ou curative ? Comment en parler ?
Comment « outiller » les professionnel-le-s pour mieux prendre en
charge les violences ?
Six associations (CIDFF, Solidarité Femmes, Féminin Technique, Le
Pas-Adefo, Althéa et les CEMÉA Bourgogne) œuvrent pour la
défense des droits des femmes et luttent contre les discriminations.
Elles ont décidé d'agir ensemble en mutualisant leurs outils
pédagogiques, leurs pratiques professionnelles, leurs compétences.
Où trouver cet outil ? contacter : [email protected]
[email protected]
12
Appel à partenariats : projet de film sur la mixité
Support
Origine
Film
Association « Résonances Théâtre Média »
L'association a pour but de
promouvoir l’usage du théâtre, de l’humour et de la musique sur le terrain de la pédagogie, de la
formation des adultes, de la communication sociale ( information sociale, prévention santé ) et de
l’animation socioculturelle… notamment par l’utilisation de la méthode THEATRE MEDIA ainsi que
toutes activités se rattachant à ce but et permettant le développement de l’association. Elle intervient
dans le champ social (Collèges, Lycées, F.J.T, Missions locales, CHRS, Centres sociaux, Maisons de
quartier, Circonscription d’action sociale, PJJ), les thèmes abordés au cours des actions relèvent
généralement de la prévention santé (Conduites à risque, Toxicomanies, Prévention sida, Sexualité,
Contraception, Prévention du mal-être) ou de la communication sociale (citoyenneté, insertion sociale
et professionnelle, droits sociaux, RMI, CMU, parentalité, etc…).
Descriptif
Appel à partenariats pour tourner en 2011 un nouveau film sur la
mixité filles-garçons, dans un format « CINE ACTES »
« CINE ACTES » propose la création de supports filmés d’une durée de 45 à 60 minutes, conçus
autour d’un thème en réflexion avec les travailleurs sociaux où se succèdent de courtes saynètes
jouées par des comédiens recrutés parmi le public concerné (filmées en couleurs) et des prises de
parole, extraits d’interviews ou micro-trottoir (filmées en noir et blanc). Chaque support, une fois
réalisé et monté sur DVD, donne lieu à une ou plusieurs projections sur grand écran (au moyen d’un
rétroprojecteur fourni) en présence des participants et suivies d’un débat animé par l’intervenant
aussi bien sur la thématique retenue que sur le tournage du film lui-même.
Les objectifs : Formaliser la réflexion menée par les acteurs de terrain autour de thématiques diverses
(prévention santé, communication sociale, etc…). Susciter au sein de chaque structure participante
un moment de dynamique collective autour du tournage par la mise à contribution des participants à
divers titres (interprétation, prise de parole, tâches techniques, etc…) et l’utilisation possible des
« talents » et des idées de chacun (musique ou graphisme pour le générique, etc…). Permettre aux
participants de vivre une première initiation à l’art dramatique et de s’initier au tournage d’une scène
de film. Aider à promouvoir le cinéma en tant qu’outil pour « parler et réfléchir la vie ». Créer un
support audio-visuel de réflexion et de débat réutilisable par la suite. Favoriser l’expression et la
valorisation du public concerné autour du thème choisi.
Où trouver cet outil ? http://www.resonances-theatremedia.com/index.html
contacter : [email protected]
Association « Slam'O Féminin »
Support
Origine
Spectacles Ateliers Scènes Ouvertes
Association « Slam'OFéminin »
Pour le 8 mars 2003 et le Printemps des Poètes,
Christina Lopez du Café Culturel Arts et Rencontres à Saint-Denis (93) convie des filles évoluant sur
les scènes ouvertes à réaliser une prestation commune. Cette réunion donne plus de présence à une
expression féminine trop souvent minoritaire dans le slam. Séduites par l’expérience, elles ont
continué l’aventure dans un Collectif à géométrie humainement variable. Slam ô Féminin devient une
association loi 1901 fin 2003.
Descriptif
Le SLAM est un mouvement artistique, culturel, et social célébrant la
rencontre et la synergie de talents oratoires (multiplicité des origines, milieux
et générations réunis). Poètes de toutes souches, conteurs, rappeurs à
capella et autres ébruiteur-publics viennent lire, chuchoter, scander, crier ou
improviser leurs textes. Il s’agit de se réapproprier la parole et de recréer des
lieux d’échanges, au cours de scènes ouvertes où chacun écoute et participe
s’il le souhaite.
Où trouver cet outil ? http://slamofeminin.free.fr
www.myspace.com/slamfminin
ou contacter : [email protected]
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Mallette « Mixité-égalité »
Support
Origine
Descriptif
Mallette pédagogique
Service Académique d'Information et d'Orientation (S.A.I.O.) de
l'Académie de Versailles
Réalisée par la mission Égalité de l’Académie de Nantes et la
Dronisep. Un outil complet qui propose des productions
multimédias et des fiches d'animation pour les exploiter.
Un contenu élaboré avec des équipes éducatives qui ont testé avec
leurs élèves les fiches et les outils. Contenu : Vies croisées ; Ouvrir
les champs du possible ; Les « Elles » du bâtiment ; Musea, Donnez
des Elles aux sciences et techniques.
Où trouver cet outil ? http://www.ac-versailles.fr/public/jcms/ss_7282/egalite-fillesgarcons-outils-proposes-par-le-saio
ou contacter : [email protected]
D'autres outils ont été cités rapidement lors de la discussion ayant suivi le forum (les « jeux de
coopération » par exemple).
Les participant-e-s ont évoqué la dimension « objet » des outils et ont insisté sur l'intérêt de
penser et d'échanger sur la « démarche » de leur utilisation.
La question d'être attentif-ve-s aux « attentes » des jeunes a aussi été évoquée, ainsi que la
précaution de trouver des angles « positifs » pour aborder les questions de sexualité.
Il est proposé aux participant-e-s de transmettre leurs outils à Réjane BREILLOT pour
qu'elle puisse les mettre sur le site collaboratif mis en place dans le cadre de la
recherche-action-formation des Ceméa :
http://www.mindmeister.com/52028592/parit-genre-mixit
14
7. Les perspectives
Les participant-e-s ont souhaité souligner la richesse de la journée, avec des apports
théoriques et les échange d'outils.
A été relevée, l'importance de moments comme celui-là, de formation pour les professionnelle-s, permettant de s'enrichir, de prendre du recul, de « réfléchir en pédalant », de se
construire un langage commun.
Certaines personnes ont proposé de pouvoir « vivre » ces outils. Pourquoi pas dans le cadre
de ce réseau crée autour des journées d'études des Ceméa Ile-de-France, voire pendant un
week-end d'activité organisé par les Ceméa autour de « Éducation à la Parité à la Mixité et au
Genre »
Pour ce qui est de l'expérimentation des outils en cours, les participant-e-s ont proposé de
faire un retour d'expérience sur les outils qu'ils auront pu tester (le centre social « La XXème
chaise » par exemple). Il est envisagé de collecter/mutualiser les utilisations qui vont être faites
des outils pour pouvoir les présenter au colloque de fin 2011.
Les prochaines journées d'étude des Ceméa Ile-de-France :
(Une invitation spécifique sera adressée avant chaque journée. Pour tout renseignement
complémentaire : [email protected])
10 mai 2011 à Lieusaint (77)
« Jeunesse rapports sociaux de sexe »
En partenariat avec les Rencontres « Territoires Acteurs Sociétés » de l'IUT Carrières Sociales
Sénart Fontainebleau : Conférences d'Isabelle Clair et Sylvia Faure / Ateliers thématiques :
mixité et sexuation des pratiques de loisirs des jeunes, socialisation sexuée au sein de la
famille, domination masculine ou injonctions de genre:les violences conjugales du point de
vue du droit.
4 octobre 2011
« Filles et garçons dans l'espace public »
Lieu à confirmer dans le Val d'Oise
Décembre 2011
Colloque « Éducation à la parité à la mixité et au genre »
Diffusion des outils pédagogiques et bonnes pratiques repérés, conférences, ateliers.
15
Annexe : Coordonnées des participant-e-s
Nom
Prénom
Organisme
Adresse
Email
1
Ammar
Jallal
Centre Social
La 20ème Chaise
38 rue des Amandiers
75020 Paris
[email protected]
2
Bacherot
Jacqueline
CEMEA Bourgogne
27 rue Parmentier
21000 Dijon
[email protected]
3
Bacherot
Serge
CEMEA Bourgogne
27 rue Parmentier
21000 Dijon
[email protected]
4
Balayl
Ilhame
SAIO Rectorat
Versailles
5 rue Lescot
78000 Versailles
[email protected]
5
Benmebkhout
Lydia
Centre Social
La 20ème Chaise
38 rue des Amandiers
75020 Paris
[email protected]
6
Beraut
Raphaëlle
Service Jeunesse
7 place de la gare
95380 Louvres
[email protected]
[email protected]
7
Bill
Caroline
Conseil Général 95
Direction
Jeunesse/Prévention
2 av du Parc
95000 Cergy
[email protected]
8
Boitard
Sandrine
CIDFF
5 rue des 4 cheminées
[email protected]
92100 Boulogne Billancourt
9
Botté
Pascale
Infirmier-e scolaire
Collège Jean Villar
95220 Herblay
[email protected]
10
Brahmi
Angélique
Inspection
Académique 95
Avenue des Arpents 95525
Cergy- Pontoise
[email protected]
11
Breillot
Réjane
CEMEA Ile de France
50 rue de la République
95100 Argenteuil
[email protected]
12
Cabedoce
Béatrice
CG 95 Direction
Action Culturelle
2 av du Parc
95032 Cergy Pontoise Cdx
[email protected]
13
Cascales
Manuel
CEMEA Alsace
22, rue de la Broque
67000 Strasbourg
[email protected]
14
Caradec
Stéphanie
Conseil Général 91
Bd de France
91012 Evry
[email protected]
15
Caute
Monique
Éducation Nationale
46 rue Tolstoï
94800 Villejuif
[email protected]
16
Coquio Marq
Bénédicte
Inspection
Académique 95
Avenue des Arpents
95525 Cergy-Pontoise
[email protected]
17
Desbenoit
Christine
Education Nationale
Collège République
Nanterre
[email protected]
18
Deuve-Barka
Christine
Collège Pablo Néruda
Aulnay s/ Bois
[email protected]
19
Dolmazon
Laure
CEMEA Aquitaine
Sauzet
26400 Mirabel et Blacons
[email protected]
20
Dubeaux
Julie
CEMEA Ile de France
50 rue de la République
95100 Argenteuil
[email protected]
21
Dubreuil
Benjamin
CEMEA National
24 rue Marc Seguin
75018 Paris
[email protected]
22
Estienne
Mireille
Inspection
Académique 95
Avenue des Arpents
95525 Cergy-Pontoise
[email protected]
23
Faure
Emmanuelle
Étudiante Université
Paris-Ouest
[email protected]
24
Ferreira
Alexandra
Étudiante Université
Paris-Est-Créteil
[email protected]
25
Fiquet
Bénédicte
« Adéquations »
Maison des asso
206 Quai Valmy Paris 10e
[email protected]
26
Francart
Marie-Agnès
Conseil Général 92
Direction PMI/PE
2 bv Jacques Germain
92000 Nanterre
[email protected]
16
27
Garcia
Catherine
SAIO Rectorat Créteil
4 rue Georges Enesco
94010 Créteil cedex
[email protected]
28
Guillonnet
Lucie
CIDFF 92 BB
5 rue des 4 cheminées
92100 Boul. Billancourt
[email protected]
29
Guilpain
Geneviève
IUFM Créteil
18 rue des Chantereines
93100 Montreuil
[email protected]
30
Jaoui
Leslie
17 allée du canal
93270 Sevran
[email protected]
31
Laplace
Aline
« Pour qu'elle
revienne »
[email protected]
32
Langlois
Cécile
« Petits débrouillards » 13/15 Allée Jacquard
91000 Evry, France
[email protected]
33
Leboullenger
Catherine
Éducation Nationale
EXAS
[email protected]
34
Mathon
Catherine
« Slam'O Féminin »
21 rue porte Moutonnière
78610 Le Perray
[email protected]
35
Ménétrier
Pascaline
CEMEA Bourgogne
27 rue Parmentier
21000 Dijon
[email protected]
36
Obon
Eric
CIJ Val d'Oise
1 pl Arts 95027 CERGY
[email protected]
37
Pardo-Grimaldi Catherine
Espace Santé Jeunes
196 bd Gallieni 92390
Villeneuve La Garenne
[email protected]
38
Patrie
Daniel
« Résonance Théâtre
Média »
9 rue J-Jacques Rousseau
95120 Ermont
[email protected]
39
Pizzuto
Maxime
Centres de vacances
40
Reynaud
Evelyne
Collège Masaryk
1 quater rue lamartine
92290 Chatenay-Malabry
[email protected]
41
Saint-Gilles
Patricia
Collège L. De Vinci
16 Place Léonard De Vinci
92290 Chatenay-Malabry
[email protected]
42
Sartori
Alain
Coordination Maisons
de quatiers
32 av de la république
95400 Villiers le Bel
[email protected]
43
Spoerry
Laurence
CPEF Croix-Rouge
196 bd Gallieni
92390 Villeneuve la
Garenne
[email protected]
44
Toumi
Philippe
DDCS 95
Pref du Val d'Oise
5 av B Hirsch 95000 Cergy
[email protected]
45
Trisolini
Teri
« Pour qu'elle
revienne »
[email protected]
46
Vaillant
Zoé
Université Paris Ouest
Nanterre
[email protected]
47
Vallee
Nelly
Collège Masaryk
1 quater rue Lamartine
92290 Chatenay-Malabry
[email protected]
48
Vaslot
Véronique
Direction de la
jeunesse
3/5 rue raspail
94200 Ivry s/ Seine
[email protected]
49
Voisin
Florianne
Service Jeunesse
39 rue de Villeneuve
95870 Bezons
[email protected]
[email protected]
17