Intervention de Frédéric THOMAS, Président du Conseil général

Vœux du Président du Conseil général d’Indre et Loire
Mardi 14 janvier 2014
Intervention de Frédéric THOMAS,
Président du Conseil général
Seul le prononcé fait foi
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Emilie LEDUC -Tél. 02.47.31.43.21 (poste 62306) - Port.06.88.60.78.74 – [email protected]
Vœux du Président du Conseil général d’Indre et Loire
Mardi 14 janvier 2014
Madame le Sous-Préfet, représentante du Préfet d’Indre-et-Loire,
Monsieur le Sénateur-Maire de Tours, Mesdames et Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Président de la Région,
Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux,
Mesdames et Messieurs les représentants des Chambres consulaires,
Mesdames et Messieurs les Conseillers Généraux,
Mesdames et Messieurs les Maires, Présidents de communautés de communes,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités civiles et militaires,
Mesdames et Messieurs les représentants des autorités religieuses,
Mesdames et Messieurs les représentants d’associations,
Mesdames et Messieurs en vos qualités respectives,
Chers amis,
Je vous remercie de votre présence nombreuse.
Beaucoup d’entre vous ont déjà assisté en ce début d’année à de nombreuses cérémonies de vœux et
écouté autant de discours. C’est une habitude, une tradition pour laquelle chaque année nous essayons
d’innover afin que soit renouvelé le plaisir de se retrouver. Pour laisser toute sa place à ce plaisir et à ces
échanges j’aurai à cœur d’être court.
J’aimerais commencer cette intervention en exprimant une réflexion personnelle, issue justement de cette
répétition de cérémonies et d’interventions.
J’ai l’honneur et le privilège comme beaucoup d’entre vous de pouvoir m’exprimer au nom d’autres que
moi, au nom d’une collectivité de personnes. Et l’on ne peut, je crois, se plier aujourd’hui à cet exercice,
sans réfléchir à la valeur qui lui est attachée et au sens que nos mots peuvent porter dans la période
actuelle.
Cette période, ce contexte sont difficiles, vous le savez et nombre d’entre vous en avez fait état dans vos
vœux respectifs. Cette difficulté est celle de l’activité. En frappant en 2013 des pôles économiques
fondamentaux - tant par les emplois concernés que par leur valeur historique et symbolique - nous avons
été touchés au plus proche, de façon brutale et inattendue.
Cette difficulté est aussi celle des finances publiques et des collectivités locales, en particulier le
Département, les intercommunalités et les communes, tous confrontés à une baisse des recettes à laquelle
ils doivent faire face sans alourdir la fiscalité.
Mais il existe aussi une douleur plus sourde, plus immatérielle et plus difficile à identifier qui menace notre
pacte social et notre démocratie : celle de l’abandon, du renoncement et de l’exclusion.
Jamais peut être la parole et l’attention de chacun d’entre nous, comme citoyens, n’a été aussi disponible,
partagée ; chacun parle, exprime avis, opinion et individualité dans une boucle infinie. Et dans le même
mouvement, une partie croissante de la population ne se sent plus représentée, ne parvient plus à déceler
sa personne, sa situation dans les paroles prononcées et diffusées.
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Mardi 14 janvier 2014
Ce malaise, il nous interpelle vivement et dans ce qu’il y a de plus profond car il touche à notre rôle, notre
vocation, notre fonction, il touche au lien et au service public de proximité que nous rendons aux citoyens.
Notre collectivité doit y faire face avec volonté et détermination parce que notre identité est celle de la
solidarité, de l’accompagnement, du compagnonnage tout au long de la vie avec la population ; cela est vrai
en particulier pour le Conseil général, présent de la petite enfance jusqu’à la perte d’autonomie en passant
par l’éducation, les transports ou le soutien à l’activité économique.
Il ne m’appartient pas de décrire ou de diagnostiquer ce processus mais c’est fort de ma conviction pour la
place que doit occuper une collectivité solidaire et innovante comme le Conseil général que j’aimerais
exprimer, pour 2014, une parole aux vertus simples mais fortes ; une parole pour lier, une parole pour
engager et une parole pour agir.
Une parole pour lier et relier d’abord en faisant référence à notre méthode dans notre action quotidienne
et dans nos réformes. J’ai souhaité qu’à travers la contractualisation avec les territoires, cette méthode soit
au cœur de ce grand projet du Conseil général. Pour ce faire, nous nous sommes rendus avec Martine
Chaigneau, les Conseillers généraux et les services du Département à votre rencontre, maires, Présidents
d’EPCI, pour discuter de votre territoire, de vos projets et de vos ambitions. Cet échange, nous l’avons
mené dans un temps record et aujourd’hui les contrats sont là et sont le signe de l’investissement de
chacun. Pris ensemble, ils dessinent pour le Département une vision renouvelée de l’Indre-et-Loire, une
vision solidaire, dynamique et ambitieuse, qui reconnait à chaque territoire son identité, ses spécificités.
Je garde avec moi de ce projet et des discussions qu’il a permises, la conviction, la passion et l’engagement
de chacun des élus pour leur population, leur territoire et les projets à venir. Et je tiens ici à avoir une
attention particulière pour les maires du Département dont un nombre important ont choisi de laisser leur
fonction cette année. Cette fonction a changé, nous le savons, elle est plus exposée, elle demande plus
d’exigences, de gestion et de considérations techniques. Mais elle reste et restera le premier échelon
républicain et son exercice continuera de nécessiter cette conviction, cette passion que je vous ai vu
exprimer au cours de nos rencontres.
Notre méthode, celle de la parole et de l’écoute, est à l’œuvre non seulement dans nos réformes mais aussi
dans notre fonctionnement quotidien avec nos partenaires, grâce au travail de chaque Vice-Président, dont
je salue avec amitié le travail, l’engagement et l’investissement.
C’est le cas notamment dans notre domaine privilégié de compétence, le secteur social, et en particulier
dans le domaine de l’insertion.
En effet, l’élaboration d’un Plan Départemental d’Insertion ambitieux, rediscuté régulièrement et dont le
renouvellement sera à l’œuvre en 2014, nous rappelle que le soutien apporté aux plus fragiles est avant
tout un investissement pour le territoire et pour l’emploi.
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Mardi 14 janvier 2014
C’est fort de cette conviction que nous maintenons, au-delà de nos compétences obligatoires, notre effort
dans ce domaine en lui consacrant plus de neuf millions d’euros en 2014, avec cette année le lancement de
plusieurs dispositifs innovants comme le soutien à Cap Parrainage qui permet de mettre en lien entreprises
et bénéficiaires du RSA, et la création d’une plate-forme mobilité.
Relier donc, voilà la première chose. Mais si nous voulons que nos paroles tiennent, qu’elles conservent
force et crédit, il nous faut faire le pari de l’avenir, de la visibilité accordée aux autres et à soi-même. Les
contrats dont je vous parlais, et le dialogue qui a permis leur élaboration, n’ont de valeur que parce qu’ils
engagent notre collectivité sur un temps long, celui qui est nécessaire aux changements et aux
transformations. Cet engagement de parole est plus difficile mais plus précieux dans la contrainte et quand
les vents nous sont contraires.
Cette parole d’engagement, nous la porterons en 2014 sur un sujet majeur pour le Conseil général et
pour l’Indre et Loire, celui de l’éducation, cœur de notre pacte républicain. Voilà maintenant deux ans que
Marisol Touraine lançait la démarche d’un Livre Blanc des Collèges, démarche de lien et de concertation
que j’ai eu l’honneur, avec Jean Claude Landré, d’achever. Par la discussion et par les échanges menés,
plusieurs orientations clefs ont pu être dégagées. Ces valeurs ne sont pas pour nous de bonnes intentions,
elles sont un engagement fort pour les élèves du département, pour leur égal accès à la réussite scolaire
quel que soit le lieu où ils résident. C’est au nom de ces valeurs que nous avons pu dire que deux
établissements du département n’étaient plus en situation d’assurer la réussite des élèves. Et c’est au nom
de ces mêmes valeurs que nous pouvons aussi dire qu’un avenir existe pour des collèges ruraux en faible
fréquentation, grâce à des politiques innovantes, comme celle qui a permis le rapprochement des collèges
de Nouâtre, Sainte Maure et de l’Ile Bouchard.
C’est au nom de ces mêmes valeurs que nous lançons un plan d’investissement sans précédent pour les
collèges du département grâce à un nouveau plan d’informatisation des établissements et grâce à la
reconstruction du collège de Neuillé-Pont-Pierre et de la demi-pension de Montrésor, dès 2014. Pour
accentuer cet effort et améliorer la vie des collégiens dans nos collèges dans les années à venir, nous
lancerons un plan d’investissement de 50 millions d’euros par le biais d’un contrat de partenariat. C’est
donc sept opérations, dont le collège d’Azay-le-Rideau, qui pourront être lancées conjointement.
L’éducation est au cœur de notre compétence et notre investissement pour la réussite des collégiens, la
mobilisation du département, est totale sur ce sujet.
Cet engagement est ce qui donne sa valeur et son poids à l’action politique, je sais partager cette conviction
avec l’ensemble de mes collègues Conseillers généraux, de la majorité comme de l’opposition, que je salue
et que je remercie pour leur présence, leur implication et pour leur volonté de toujours privilégier l’intérêt
départemental. Je chercherai donc, comme je l’ai fait dans le passé, aussi souvent que cela est possible, à
atteindre une même position avec l’ensemble des forces en présence par un travail d’ouverture et
d’écoute. Ce fut le cas pour les contrats territoriaux et pour nombre d’autres sujets. J’espère qu’il en sera
de même pour un travail considérable mené cette année par les services du Conseil général, la
conception d’un plan sur dix ans pour le développement des infrastructures routières du département.
Ce plan permettra de faire des choix, de définir des priorités en fonction des critères objectifs comme
l’accidentologie, la densité des trafics et les impacts environnementaux.
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Mardi 14 janvier 2014
Chercher cet engagement commun correspond au souhait profond d’engager dans nos décisions non pas la
parole de quelques-uns mais de l’institution toute entière. C’est poursuivre l’idée que si nous devons
avancer, il nous faut toujours le faire en respectant et prenant soin des pas et des voix de ceux qui nous
ont précédés.
Le lien donc, l’engagement, c’est grâce à ces deux piliers que notre parole pourra être celle de l’action. De
nombreuses réalisations ont été menées en 2013 et autant nous attendent en 2014, je n’en citerai que
quelques-unes :
 la réalisation du schéma territorial d’aménagement numérique, en augmentant le débit partout sur le
territoire dès cette année et en posant les fondements d’un syndicat mixte ouvert avec les EPCI du
département pour piloter ensemble les investissements majeurs dont notre territoire, nos entreprises
et notre population ont besoin pour garder et renforcer leur compétitivité ;

la poursuite et la fin du projet de territorialisation, accueil unique pour nos services sociaux, gage d’une
meilleure lisibilité et d’un meilleur service pour tous les Tourangeaux en quête de conseil ou en
situation de fragilité. En 2014 seront réalisées les MDS de Joué-lès-Tours, de Saint-Pierre-des-Corps et
de Tours Nord.

Réalisation du Plan Climat Énergie Territorial, adopté il y a peu, pour préparer tant notre collectivité
que notre territoire à une nécessaire transition énergétique ;

l’aboutissement du projet d’abattoir à Bourgueil grâce aux membres de la coopération, à la Région, à la
Chambre d’Agriculture et au pays de Bourgueil, le projet a fait l’objet d’un engagement de longue date
de la part de M. le Préfet d’Indre et Loire, dont je remercie la ténacité, l’énergie, et l’efficacité, ainsi que
du Conseil général ;

et de nombreuses nouveautés dans l’animation culturelle et sportive du département en modernisant
nos monuments, à Saint Cosme et à Candé, et par la création d’un nouveau marathon départemental
auquel je suis particulièrement et personnellement attaché, convaincu des vertus de la pratique du
sport pour l’équilibre de chacun d’entre nous.
Dans tous les domaines et dans tous les projets, le Conseil général maintiendra donc sa place de
partenaire incontournable sur le territoire.
Rappeler les actions menées et celles à venir nous renvoie à ce qui était l’évidence et ce qu’il ne nous faut
pas aujourd’hui perdre de vue, c’est-à-dire que nous avons le pouvoir, dans nos communes, dans nos
communautés de communes, dans nos départements et régions, de pouvoir changer la réalité qui nous
entoure, de perfectionner notre environnement, de l’adapter aux changements et de le préparer aux défis
qui sont les nôtres.
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Ce pouvoir de l’action publique n’a jamais été aussi vrai que dans l’action partenariale qui nous permet de
partager dans des projets majeurs une même voix, une même parole d’engagement et d’action. 2013 nous
l’a rappelé par la grande réussite que fut l’installation de TLD à ISOPARC ; elle nous l’a également montré en
des circonstances plus douloureuses dans la négociation menée pour la pérennité d’une activité Michelin à
Joué-lès-Tours.
J’ai déjà salué ici les maires, partenaires privilégiés du Conseil général, je tiens désormais à saluer M.
François BONNEAU, Président de la Région Centre, qui sur tous les dossiers majeurs a montré sa présence,
son efficacité et la capacité de la Région à faire levier sur des projets d’envergure.
Saluer de même l’autre grand partenaire du Conseil général, la communauté d’agglomération Tours + et
son Président Jean Germain, qui en inaugurant le tramway en 2013 illustra une nouvelle fois ce que
l’agglomération et le département doivent à son action.
Je le salue et le remercie également pour le courage et la responsabilité dont il fait preuve en prenant la
décision d’interdire un spectacle fondé sur la haine et l’antisémitisme.
Le message que je souhaitais vous communiquer aujourd’hui est finalement celui-ci, qu’une confiance
renouvelée dans notre parole, je le crois, viendra de notre capacité à nous exprimer, à nous engager à
agir ensemble, en alliant énergies et moyens. C’est collectivement que notre parole ne sera plus des mots
parmi d’autres mais lien, engagement et force d’action.
C’est collectivement que, comme le dit notre contemporain Yves Bonnefoy, un des plus grands poètes
Tourangeau, notre parole « ne sera pas un dire, mais, comme le silence dans lequel le maçon trie ses pierres
et patiemment élabore son édifice, un déblaiement et une instauration. »
Une nouvelle fois, je vous souhaite une très bonne année à toutes et à tous, je vous invite à profiter de
cette cérémonie pour laquelle je remercie particulièrement les agents du Conseil général l’ayant préparé
ainsi que les cuisiniers des collèges d’Indre et Loire pour ces délicieux buffets que vous dégusterez ce soir.
Ils ont mis tout leur cœur à rendre ce moment le plus agréable possible.
Bonne année à tous.
Frédéric THOMAS
Président du Conseil général d’Indre et Loire
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