La nymphomanie dans tous ses états

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La nymphomanie dans tous ses états
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Mercredi 26 février 2014
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La nymphe, chez les gréco-romains, était une divinité
féminine personnifiant divers aspects de la nature. Elle était
fréquemment représentée sous les traits d’une jeune fille
nue. Rien de négatif donc. Mais, manie, du latin mania a sens
de folie. Nul doute alors que les deux, associés, entraînent
dans l’inconscient collectif une notion de déséquilibre. Si
désir et raison ne vont pas de pair, souvent pourtant la
tendance est de chercher une norme aux manifestations dudit
désir. Par le passé, la nymphomanie fut exclusivement
appréhendée comme une pathologie lourde. De nos jours, elle
reste à l’évidence support à idées préconçues et confusions.
Au XIXème siècle, la nymphomanie se conçoit principalement
d’un point de vue médical. Ainsi, pour la médecine de
l’époque, il s’agit d’une maladie organique qui concerne les
centres nerveux ou les organes génitaux de la femme
présentant des lésions. Après autopsie, il s’avérait souvent
que chez ces femmes, clitoris, utérus, ovaires, étaient de
grosseur extraordinaire. Cette pathologie, inhérente à une
obsession des désirs sexuels chez la femme, perturbait celle-ci
au point de perdre tout contrôle, toute maîtrise d’elle-même.
Si la nymphomanie se distinguait de la folie ou du délire
érotique des aliénés, elle n’en restait pas moins un lourd
déséquilibre. Sous l’emprise d’un feu qui la tourmentait, la
malade passait de phases d’excitation majeure à des phases de
prostration, alternance qui souvent ne se dénouait que dans la
mort. Il était courant que nymphomanie et hystérie soient
conjointes. Dans l’une comme dans l’autre se retrouvaient des
attitudes que Jean Martin Charcot, médecin et neurologue
français, avait décrites à la fin du XIXème siècle pour
certaines crises d’hystérie : séduction extrême, incitation et
exhortation sexuelles. Il n’est pas rare d’ailleurs que les deux
termes soient employés l’un pour l’autre dans le langage
courant, actuellement encore. Ces comportements semblent
similaires. Cependant, si l’hystérique séduit, elle s’interdit la
relation sexuelle et donc le plaisir sexuel. À l’inverse, la
nymphomane passe à l’acte.
Une morale psychorigide
Souvent frigides, ces femmes étaient sous le coup d’une libido
insatiable. Cette obsession omniprésente et despotique ne leur
laissait ni répit à cette excitation, ni satisfaction sexuelle dans
l’orgasme. Il était d’usage d’interner de telles malades. Par
ailleurs, certains traitements médicaux, alors en vogue pour
résoudre ces déséquilibres, paraissent pour le moins tragiques
aujourd’hui. En Angleterre, un médecin prônait l’ablation du
clitoris – qu’il estimait aussi bénigne que celle des amygdales –
pour mettre un terme à ce type de perturbations sexuelles, de
dérangements de l’imagination, de troubles mentaux, de
désordres des sens. Sous couvert d’anatomie, la morale
réduisait ainsi la sexualité féminine. C’est aussi à cette
période que l’expression « région honteuse » fut employée
pour parler de la zone génitale. La morale psychorigide de la
société bourgeoise et victorienne de l’époque imposait, pour
la femme, des règles sexuelles strictes et impératives. Ainsi,
irritation physique des parties génitales, privation de
jouissance ou onanisme excessif auraient-ils participé de la
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nymphomanie. Nulle autorisation du plaisir féminin, on le
constate. Une telle chape de vertu idéale et un tel carcan de
préjugés moraux ne pouvaient pas ne pas entraîner de
conséquences et d’effets hors norme.
Toujours au même siècle, le sexologue allemand Kraft Ebing
apporta un autre éclairage. Il considérait, certes, la
nymphomanie comme une maladie dont les symptômes étaient
une exagération des désirs et de l’appétit sexuel chez la
femme ; cependant, il la décrivait aussi comme une très grave
dégénérescence psychique suivie, très rapidement, de
malaises pouvant entraîner la mort. Ainsi, privation ou abus,
contrainte ou envahissement du désir, conduisaient-ils à la
nymphomanie. L’excitation pathologique des organes génitaux
et une envie impérieuse pour l’amour physique caractérisaient
cette névrose exclusivement féminine.
La dimension inconsciente
Les travaux freudiens viendront inscrire un tel dérèglement,
donné à voir par ces patientes atteintes de nymphomanie,
dans sa dimension inconsciente. C’est que dans nombre de
sociétés, archaïques ou pas, la femme ne doit pas jouir. Le
plaisir sexuel, à elle interdit, est contenu jusqu’à vouloir être
nié. De fait, il va faire retour mais dévié, déplacé, au point de
prendre une forme masculine pour s’exprimer. Ainsi, tout
comme l’homme privilégie son plaisir sexuel, dans le
fantasme, la femme nymphomane ne piste, en identification à
l’homme, que le seul plaisir sexuel. Dans ce cas et selon
l’héritage transgénérationnel, la femme ne pouvant pas jouir
sexuellement, ces sujets se comportent fantasmatiquement
comme des hommes. Cette négation de sa spécificité sexuelle
inscrit la femme dans un principe actif. Mais, le prix à payer
pour une telle usurpation fantasmatique est la non satisfaction
sexuelle toujours à rechercher encore et en-corps. Le désir
sexuel se transforme alors en quête compulsive de plaisir
sexuel et devient obsessionnelle. Loin donc d’être pulsion de
vie, un tel processus ancre inévitablement dans une spirale
d’insatisfaction, une accumulation de relations morcelées dont
seule une thérapie peut libérer. Pas de liaison épanouissante
ici. L’autre membre de la relation se réduit à un phallus à
prendre, à dominer pour le faire sien, pour ne plus subir le
joug de l’interdit et de l’infériorité fantasmée. Pour le pouvoir
en somme. Au XXème siècle, la psychiatrie aborde la
nymphomanie telle une conduite addictive, tout comme la
toxicomanie ou l’alcoolisme. Ces femmes nymphomanes, qui
présentent des troubles graves de la personnalité, sont
soumises à un rythme répétitif d’excitation pressante, de
manque, avant, pendant et après la crise. Même si ce type de
patiente a de nombreux rapports sexuels dans une même
journée, son désir sexuel, resté inassouvi, va entraîner une
dépendance. Et une grande souffrance aussi. Comme toute
conduite addictive qui isole, la nymphomanie se fait prison. La
personne atteinte de cette pathologie est contrainte, réduite,
à ne plus penser qu’à ça. L’estime de soi se dégrade. La
nymphomane souffre d’une lourde atteinte narcissique.
Les frontières de la pathologie
Lorsqu’une femme multiplie les relations sexuelles éphémères,
arrive bien vite dans le discours de son entourage : C’est
trop, elle est nympho ! Nympho, pas nymphomane. Dans la
façon de le dire, souvent jetée telle une insulte, un jugement
s’infiltre. Comme pour toute abréviation d’ailleurs, facile
support de toutes les tentatives d’infériorisation et projection
de celui ou celle qui, gêné(e) par quelque chose, préfère
attribuer à un autre ce qui le perturbe. Ainsi ce mot passe-til d’une signification pathologique à une extension employée
pour toute femme trop portée sur la relation sexuelle. Aucune
valorisation là et bien plutôt un quasi blâme qui censure et
exclut. Mais qui fixe la norme du trop ou pas ? N’y a-t-il pas
ici confusion entre une pathologie et des comportements
relevant de valeurs morales ? Si dans nos sociétés
occidentales, il semble banal pour un homme de multiplier les
partenaires sexuels – c’est même parfois considéré comme
une preuve patente de virilité –, il n’en va pas à l’identique
chez une femme pour laquelle une telle attitude déclenche
généralement un jugement de valeur. Une double approche de
la morale en matière de sexualité donc. Très vite, pour une
femme, avoir de nombreux partenaires sexuels ne peut être
que l’effet d’un tempérament exalté, voire vicieux, pense-ton. La réprobation est incontestable selon certaines théories
philosophiques ou religieuses. Désirs insatisfaits, salacité,
ardeur excessive, sont alors des explications bien utiles pour
en arriver à l’étiquette caricaturale de nympho. Comment
expliquer autrement cette collection de relations sexuelles ? À
l’inverse de la majorité des femmes qui privilégient l’affectif,
celles-là mettent en avant le plaisir sexuel. Est-ce acceptable?
C’est ainsi que la nymphomanie entre liberté, libération ou
transgression, addiction, compensation pathologique ou choix,
n’a pas fini d’interpeller. On le voit aux plans médical, moral
ou psychique, nymphomanie ne signifie pas la même chose,
loin s’en faut. Une chose est sûre pourtant, ni bonheur ni
satisfaction pour la nymphomane pathologique qui relève à
n’en pas douter d’une relation d’aide ou d’une psychanalyse,
selon le choix de chacune, pour sortir de ce cercle épuisant,
décevant et culpabilisant de la répétition sans fin.
Fabienne Bernardin
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