musee du costume - Museo del Traje

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musee du costume - Museo del Traje
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MUSEE DU COSTUME
1. Voir et preserver
Nous vous souhaitons la bienvenue au Musée du Costume, Centre de Recherche du Patrimoine
Ethnologique. 14 espaces bien définis vous permettront de découvrir l’histoire du costume et sa
transformation au cours des siècles en Espagne.. Les vêtements permettent de reconnaître le métier,
le groupe social ou culturel, le lieu d’origine ou les croyances religieuses de chacun.
Vu leur fragilité, les costumes doivent être preservés dans des conditions spéciales. L’un des
objectifs du musée est de les préserver des agents qui peuvent les détériorer. C’est pour conserver
les costumes dans des conditions optimales que les salles ont un niveau d’éclairage très faible, et
une humidité et une temperature controlées.
L’exposition propose deux parcours indépendants et complémentaires :un, nous permet de visiter la
collection permanente, l’autre est un espace didactique situé dans le couloir extérieur qui complète
certains aspects du textiles et du costumes.. Pour y accéder, poussez les portes bleues situées dans
chaque zone. Nous vous recommandons de vous y rendre après avoir vu la collection. Mais ne
manquez pas de le visiter car vous apprendrez beaucoup de choses tout en vous amusant avec les
éléments interactifs et curieux qui y sont exposés.
Toutes les salles disposent de feuilles informatives et de bornes interactives où vous trouverez une
information ponctuelle et plus détaillée sur les costumes exposés.
2. Les Temps Jadis
On conserve très peu de costumes des époques antérieures au XVIIème siècle. Pour les étudier, nous
devons donc avoir recours à d’autres sources comme les arts figuratives. La sculpture offre la
représentation en trois dimensions du costume et la peinture contribue à la connaissance de la
couleur. Dans la vitrine située à gauche, vous pouvez observer l’évolution des costumes depuis la
culture ibère, en passant par l’Empire romain et le Moyen âge, jusqu’à la fin du XVIIème siècle.
Dans la vitrine d’en face il y a 4 costumes antérieurs au XVIIIème siècle, qui se trouvent parmi les
exemplaires les plus anciens du musée. Le justaucorps féminin (appelé jubon), sans manches, qui
est le vêtement fondamental du buste aux XVI et XVIIème siècle, mérite une attention particulière
On le mettait sur la chemise et on pouvait enfiler d’autres vêtements par-dessus. Le pourpoint équivalent du jubon espagnol- provient du costume masculin français du début du XVIIème siècle.
Les « cuchilladas », ou crevées, qu’on peut voir sur le vetement, avaient pour but de montrer la
richesse des dessous. .
2.1 Le trousseau funéraire de l’Infante Doña María.
Cette vitrine renferme un petit trésor du XIIIème siècle, dêpot temporaire de la Colegiata de San
Isidoro (León). Il s’agit du trousseau funéraire de l’infante Doña María, fille de Ferdinand III le
Saint – morte en 1235 à l’âge de 5 ans et enterrée dans le Panthéon Royal -, Il est composé de
chemise, chausses et garnache.
3. Soirée musicale.
Dans la première moitié du XVIIIème siècle les hommes portaient des costumes très luxueux et
imprégnés plus que jamais d’esprit féminin.
Le costume masculin à la française est composé de la veste, le justaucorps et la culotte. Observez
sur votre gauche, le justaucorps en argent – le plus ancien de la collection – qui date des années
1740. Il est fait en brocart de soie et argent, un tissu très riche utilisé pour des pièces uniques. Les
justaucorps de cette période se caractérisent par des amples et profonds plis latéraux, armés de
structures rigides. On obtenait ainsi une ampleur qui mettait en valeur les anches masculines,
comme dans les jupes féminines. A côté, un exemple du vêtement féminin le plus utilisé dans toutes
les couches sociales, composé d’un casaquin de 1740 et d’une basquine. Le casaquin est richement
ornée avec une broderie représentant un jardin.
Ensuite, cette série de casaquins féminins montre la richesse des matériaux et couleurs propes de
l’atmosphère rococo de l’époque. On peut les differencier par les revers de manche, appelées en
Espagne « de bota ». Ces casaquins pouvaient être fermées sur le devant, ou avoir une ouverture en
v fermée par une pièce de tissu triangulaire dénommée « pièce d’estomac », que l’on peut aprécier
dans la reconstitution du casaquin situé au centre.
Cette vitrine est complétée par une sélection de vestes masculines, un vêtement que l’on portait
sous le justaucorps. Avec ou sans manches, ils évoluèrent allant des plus longs avec des devants
droits aux plus courts avec des devants en biais.
4. La promenade des élégants
Le roi Charles III fit cadeau au peuple de Madrid du Paseo del Prado. Comme fond,
l’agrandissement du tableau du même nom de Ginés de Aguirre, recrée l’ambiance de la seconde
moitié du XVIIIème siècle. Les 3 vêtements féminins représentent la mode de l’époque : au centre
« la robe à la française », appelée en Espagne « bata » avec ses plis singuliers dans le dos, décoré
de petits paniers en osier et de petites fleurs ; à gauche, la « polonaise » dans des tons saumon et
vert, avec la jupe exterieur retrousée, moins cérémonieuse et plus comode ; à droite, la fonctionnel
« robe à l’anglaise », connue en Espagne sous le nom de « vaquero hecho a la inglesa ».
Les trois costumes masculins qui les accompagnent montrent déjà une tendence a la simplicité
prope de ce moment lá. Les deux exemples de vêtements pour enfants suivent les mêmes patrons
que ceux des adultes.
5. Les habits masculins et les corps féminins.
A droite, il y a une série d’habits masculins qui reflètent la tendance visant à la simplicité avec
une diminution des plis latéraux du plus ancienne (le premièr) au dernièr de la fin du XVIIIème
siècle. Cette simplicité est soulignée par le choix des tissus d’une seule couleur et des broderies
moins exagérées. On observe aussi l’introduction du pied de col dont la hauteur augmentera avec
l’arrivée du XIXème siècle. C’est vers 1764 qu’apparaîtra l’habit en col rabattu,
appelé frac,
representé par le dernièr de couleur verte avec des boutons métalliques.
Ensuite les corps féminins présentent différentes typologies de la seconde moitié du XVIIIème
siècle. En premièr plan un demi déshabillé, suivi de corps courts parmi lesquels il faut mentionner
le dernier, en nansouk blanc avec un volant derrière (appelé pirro). Le nansouk est un tissu trés
léger fait avec des fils de coton trés fins et blanchies, employé normalement pour mouchoirs
d’ornement décorés.
6. Habiller le pied.
Connaître l’histoire du costume c’est aussi
connaître ses accessoires : ces petits objets qui
completent et embellissent le vêtement. Chaussures, bas, gants, éventails, sacs et bijoux souvent
sont de véritables chefs d’œuvres et le reflet des goûts de leurs propriétaires.
Les chaussures féminines pouvaient être fermées, ou sans talons comme les mules.A cette époque
on ne faisait encore pas de différence entre la forme du pied droit et celle du pied gauche. On peut
apprécier son évolution dans la vitrine : des plus fermées et pointues du début du siècle aux plus
échancrées, avec une pointe étroite et recourbée vers le haut d’influence orientale.
Sous les chaussures, les bas de soie sont les plus appréciés, soit lisses soit brodés d’or ou
d’argent.
7. Les mains, pour garder…..
Les gants sont un accessoire indispensable pour les mains, mais ce sont surtout les mitaines qui
faisaient fureur. Elles étaient décorées avec virtuosité avec des dentelles en fils métalliques. Le
manchon, chaud et fonctionnel, est un magnifique exemple des accessoires pour proteger les mains,
apprécié autant par les femmes que par les hommes
A la fin du siècle, apparaît le sac, l’accessoire féminin par excellence. Ces sacs, de diverses formes,
furent appelés satiriquement en Espagne « Ridículos » (« ridicules ») à cause de leur petite taille.
Vous pouvez en voir ici de beaux exemplaires à côté de porte-monnaies et portefeuilles.
La bijouterie de fantasie, en acier et strass, est employée pour bagues et bracelets, mais surtout pour
l’ornement du vêtement masculin : boucles de chaussures et boutons.
8. Classicisme et bourgeoisie
Le triomphe du style néoclassique est arrivé plus tardivement aux costumes qu’aux Beaux Arts. En
même temps la convulsion sociale que subit la France avec la révolution affecta toute l’Europe.
Des nouveaux principes porteront à la recherche de la simplicité, déjà pressentie dans le costume
masculin
A droite de la vitrine nous pouvons voir le vêtement appelé « chemise » qui représente l’ideal de
changement, de simplicité et de liberté. On abandonne le corset et les armatures internes qui
donnaient de l’ampleur aux jupes, en dégageant le corps.. On le confectionnait généralement en
mousseline de coton, un tissu peu épais, léger et translucide. La taille s’instale sous la poitrine,
imitant les statues classiques. Quant aux hommes, ils alternent l’habit avec le frac ; l’habit à la
française, brodé à profusion, est reservé pour la cour.
A gauche on peut voir l’évolution de l’habillement dans la première décennie du XIXéme siècle. La
taille haute se maintient mais les tissus sont plus lourds et les manches extrêmement longues. Tel
est le cas de cette robe de 1810, couleur tuile, appelée « dulleta ».L’accompagne un frac court avec
des amples revers avec un pantalon en tricot. Les gilets nous montrent l’évolution de la veste, qui
se reduit et se transforme donnant lieu au gilet actuel. Ce vêtement, coupé droit en bas, sera a partir
de ce moment lá l’unique touche de couleur aux costumes masculins.
9. Majismo »
Le costume de « majo » est composé de trois pièces : jaqueta , gilet et culottes aux vives couleurs
et garnitures, avec une large ceinture autour de la taille et une coiffe qui retient les cheveux. Le
costume en soie de couleur verte avec des décorations en fils métalliques dorés sur les épaules est
un exemple de cette mode. On peut voir certains des accessoires du costume de « majo » dans la
petite vitrine annexe, à gauche. : une mantille en dentelle noire, appelée « de cerco » ; un châle très
espagnol par sa décoration appliquée; et deux coiffes qui sont la vrai coiffure des « majos ».
Les femmes avaient recours au même langage ornemental, plus spécialement au justaucorp serré à
la taille sans baleines et avec des rabats, appellé jubón.
Par-dessus,
les « majas » enfilaient des vêtements typiquement espagnols : la basquiña, jupe
extérieure , toujours de couleur noire, et la mantille. Le costume de « maja » avait aussi la taille
haute comme on peut le voir dans la vitrine suivante sur la robe en tricot noire décorée avec de la
passementerie et verroterie de couleur bleue.
Un exemple de la survie de ce type de vêtement au XIXème siècle
est celui qui a appartenu à
l’Infante Isabelle enfant, populairement connue comme « la Chata ». On peut y voir tous les
éléments décoratifs du « majismo ».
10. De « la Tarasca » aux revues de mode
Depuis le XVIème siècle, il était habituel que les cours européennes s’échangent des poupées,
fidèlement habillées avec les dernières nouveautés de la mode, qui servaient d’inspiration aux
tailleurs et couturières. Elles furent d’excellents ambassadrices de la mode jusqu’à l’apparition des
revues à la fin du XVIIIème siècle. Les poupées exposées dans cette vitrine, habillées avec de
costumes des XVIIIéme et XIXème siècle, en sont de bons exemples.
Juste en dessous, vous pouvez consulter un multimédia qui montre l’évolution du commerce de la
mode à Madrid pendant les cinq cent dernières années et sur « la Tarasca ».L’apogée de la mode
espagnole des siècles XVI et XVII favorise l’importance des métiers textiles dans la capitale. A
cette période là, Madrid, aurait pu detenir le titre de première capitale mondiale de la mode. A cette
époque, l’une des formes les plus curieuses de transmettre la mode fut « la gigantona de la
tarasca », un engin en bois , a manière de carrosse (la tarasca), avec une figure de femme (la
gigantona) habillée à la dernière mode que l’on sortait pendant la procession de la Fête-Dieu. A
l’époque romantique on publient les premières revues de mode en Espagne. Celles-ci, avec les
gravures et estampes, permettent de connaître mensuellement les dernières nouveautés.
11. Les emplettes
Le Romantisme impose une nouvelle silhouette avec des jupes cloches sous lesquelles on enfile
une structure de cerceaux dénommée crinoline. Ce volume évolue de la circonférence - que l’on
peut voir sur la robe à droite -, à l’ellipse representé par la robe rouge à carreaux.
Les magasins de confection et le grand nombre de maisons de mode mettent en relief l’importante
activité commerciale du moment.
La rue devient un lieu très approprié pour l’exhibition et les vitrines des petits magasins offrent un
agréable spectacle. En ce sens les passages commerciaux jouèrent un rôle important. Les
promenades à pied imposent des vêtements appropriés pour marcher à l’aise en ville, ces robes
sont appellées « Trajes de calle ».
A cette époque-là les tissus dénommés « de novedad » ( nouveautés) se généralisent ; les plus
importants sont ceux en soie - uni, à rayures ou à carreaux , obtenus grâce à la teinture des fils ,
aussi bien de chaîne que de trame- et ceux brochés de petits motifs.
Associés a ces robes de matin on utilise des accessoires indispensables tels que des chapeaux, des
gants et des ombrelles. Nous pouvons observer une importante sélection de chapeaux feminins
appellés « capotas » et de bijoux, dans les vitrines annexes ainsi que de belles ombrelles, dans la
vitrine située derrière vous.
12. La robe de soirée
L’image prope de soi, ainsi que l’honneur de la famille, devaient se refléter dans l’habillement.
Aller au théâtre le soir d’une première ou à un bal, exigeait une étiquette et des normes qui
affectaient aussi bien les costumes que les comportements. La symphonie des tissus, les couleurs,
les applications de dentelles, les rubans et les galons en soie orchestraient une harmonieuse
composition pour mettre en valeur la charme des femmes.
L’élément indispensable des tenues de soirée est le décolleté, qui laisse les épaules nues. Il s’agit
d’une licence permise par l’étiquette, impensable dans un autre type de costume. Les larges traînes
des jupes étaient le parfait complement, comme on peut le constater dans ce costume bleu ciel. La
cape courte était le vêtement chaud qui leur couvrait les épaules lorsqu’elles sortaient du théâtre ou
du bal.
Sans sortir de cette salle on doit observer la bijouterie noir, pour le deuil, typique de cette époque.
13. Les tournures
A partir de 1869, la tournure substitue la crinoline et joue un rôle indiscutable dans la définition de
la silhouette féminine. Il s’agit d’une structure interne faite de fil de fer, de volants amidonnés ou
de baleines cousues à un jupon attaché à la ceinture qui fait bouffer et soutient les draperies de la
jupe extérieure.Vous pouvez en voir une dans la vitrine de droite.
On appelle la période comprise entre 1868 et 1890 de « style tapissier », car les vêtements ont le
même style de décoration que les intérieurs des maisons bourgeoises : des galons, des rubans, des
glands et autres éléments pendants.. Face aux bustes ajustés et simples, les jupes deviennent les
protagonistes. Le point de vu essentiel se déplace vers la partie posterieure où les traînes des
costumes acquièrent un mouvement gracieux. La confection se complique, surtout pour les jupes,
répondant à une nouvelle mode que l’on attribue au couturier Charles F. Worth, l’un des plus
importants du moment. Le terme haut couture surgit en 1858, avec son arrivée à la cour française ;
en 1880 créa la Chambre Syndicale de la Couture Française. Cette nouvelle mode eut aussi une
influence sur les vêtements pour enfants, comme nous pouvons le voir dans ce costume jaune de
petite fille.
Parmi les pièces de cette vitrine soulignons l’ensemble composé d’un corps, d’une jupe et d’une
jupe superposée de couleur beige écru où la simplicité du coton utilisé est compensée par la
décoration ouvragé et le vêtement en soie verte, qui offre comme nouveauté cette couleur et
l’impression des pois en dégradé.
14. Le costume, emblème du métier
Ici, après avoir vu une vitrine avec des elements liés a « lo español » : des vetêments de torero et
des mantones de Manila, et une autre avec des figures de danceurs encore presents dans les fêtes
populaires, on donne une image du costume populaire volontairement eloignée des modèles plus
riches, c'est-à-dire les costumes de fêtes. Ces sont les vêtements de tous les jours avec des
matériaux plus modestes et une confection plus fonctionnelle.
Certains métiers requéraient des vêtements spécifiques. Tel était le cas des habits de bergers –
réalisés dans des matériaux très résistants comme de gros draps ou des cuirs souples, tannés à sec- ;
ou les vêtements impermeabilisés des marins pêcheurs faits en tissus cirés.
Parfois
le costume indiquait le métier ou la provenance, étant d’authentiques
annonces
ambulantes ; c’est le cas de la nourrice ou de ce « huertano » (marchand d’oranges). Un grand
nombre de
ces costumes professionnels est parvenu jusqu’à nous sous forme de costumes
traditionnels, représentatifs des régions de provenance de leurs utilisateurs.
Chaque costume est accompagné des ustensiles de son métier : du simple panier de la poissonnière
à un complexe instrument de musique comme la vielle du musicien aveugle, ou « monifate » quand
parfois il devenait un théâtre de guignol ambulant.
15. Mémoire du passé
Quelques costumes utilisés tout au long des époques sont restés dans l’habillement traditionnel. Ici
ils sont ordonnés chronologiquement
de gauche à droite. Bien que la majorité provienne de
modèles qui remontent aux XVIIIème et XIXème siècle, on a conservé de manière exceptionnelle des
costumes qui suivent de modes beaucoup plus anciennes.
Chez les hommes le vêtement ,peut être, le plus ancien est la pèlerine de Villanueva de Aezkoa.
Son origine est déjà documenté au XIIIème siècle dans les Cantigas de Santa Maria. C’est une cape
noire ornée de liserés rouges, qui est située en haut, la 1ére à gauche. Elle évolue avec de légères
modifications aux XVIème et XVIIème siècle jusqu’à sa couleur et forme actuelles. Aujourd’hui, elle
est utilisée par des représentants de l’autorité comme des maires ou des « alguacilillos ».
Chez les femmes, les ensembles les plus exceptionnels sont les costumes d’Ansó et d’Ibiza – les
premiers à gauche- Ils comportent tous deux des jupes très lourdes, à la taille haute appelés
basquiñas – qui sont apparues au milieu du XVème siècle- et qui étaient surtout utilisées par les
servantes. Le costume d’Ansó conserve un autre détail de la même époque, une coiffure formée par
une longue queue de cheval appelée « tranzado » ( tresse). Au XVIIème siècle on lui ajoute la
chemise avec un col tipe fraise ou « lechuguilla »
16. L’exhibition de la richesse
Tous les villages et communautés fêtent certains moments de la vie liés au cycle vital, au religion
ou aux travaux annuels. A ces occasions, les costumes jouent un rôle important. Leur provenance
est variée. Dans certains cas, ils proviennent de coffres familiaux ; dans d’autres ils sont achetés
pour l’occasion et souvent ils sont prêtés.
Dans cette vitrine on peut voir deux manières différentes de montrer ses richesses : le costume de
« Vistas » de La Alberca ,
remarquable
par la richesse de ses bijoux, chargés de valeurs
symboliques et protectrices et le costume de fiancée et de mariée de Lagartera composé d’une
grande quantité de pièces qui sont toutes richement brodées et décorées, même celles qui ne se
voyaient pas. Nous vous montrons ici le processus pour enfiler ce costume : d’abord la lingerie ;
ensuite le
premier jupon et le chignon ; et ensuite 3 jupons de plus, la « mandileta » et le
« sayuelo »..Pour aller à l’église on complétait l’ensemble avec une mantille blanche, une basquine
noire, un « mantón de Manila » , dénommé de « ramoseda » et le chapelet en filigrane doré. Après
la cérémonie à l’église, le vêtement est changé et allégée et on place : le bouquet ( un ensemble de
bijoux et de fleurs artificielles) ; la coiffure dénommée « espumilla » ; et les rubans sur la tête et
dans le dos.
17. La visite de politesse
La fin du XIXéme siècle apporte une nouvelle silhouette. Les jupes perdent de l’ampleur et on
donne plus d’importance au buste.
La mode des enfants est encore très pareille à celle des adults bien que peu à peu elle commence à
se differencier. Le soin des enfants, parmi les classes hautes, será confié aux nourrices, auxquelles
est dediée une vitrine dans cette salle.
Une grande partie du temps des femmes était destinée à rendre visites ou à les recevoir. Ces
obligations sociales étaient fixées par une étiquette, recueillie dans les manuels de savoir-vivre. Le
Modernisme sera présent au vêtements, qui offrent une ligne sinueuse et des décorations communes
à toutes les arts de cette période.
Parmi les pièces exposées, soulignons l’ensemble du corps et de la jupe confectionné en velours
bleu, avec une forme particulière des manches à la coupe ballon, très à la mode entre 1905 et 1906.
Observez également la robe princesse en crêpon de soie gris-bronze, située à gauche. Sa coupe,
d’une pièce, et la silhouette filiforme qu’elle donne nous situe dans les années 1908, 1910. Le
crêpon est un tissu qui se caractérise par une surface froissée et mate, à cause de la torsion excessive
des fils.
18. Dessous
Pour modeler le corps féminin, selon les canons de beauté du moment, la mode a utilisé depuis le
XVIème siècle, des planchettes, des cartons et des corsages ou corselets. Au XVIIème et au XVIIIème
siécles les corps à baleines, les corsets au XIXème siècle et plus récemment les soutiens–gorge.
En commençant par la gauche on peut observer 3 corps à baleines féminins de la moitié du XVIIIème
siécle qui s’ajustaient de manières différentes. Dans la radiographie exposée, on peut apprécier la
confection compliquée dans la disposition des branches interieures
Le succeseur du corps à baleines, le corset, duquel on montre aussi une radiographie, a provoqué
des grandes débats parmi les couturiers, les hygiénistes et les moralistes. Le corset rose ici exposé
présente comme nouveauté des jarretelles, faites en élastiques, qui s’imposent dès la fin du XIXème
siècle
Par ailleurs, on a toujours utilisé des sous-vêtements sous les corps à baleines ou les corsets,
principalement en coton par nécessités de santé et d’hygiène. De même la préférence pour des
dessous blancs a une relation avec la facilité de lavage. Dans la lingerie, outre des tissus délicats,
les dentelles prennent une grande importance comme on peut le constater dans les pièces exposées.
19. Fortuny créateur
Mariano Fortuny était le fils du peintre Mariano Fortuny et de Cecilia Madrazo. Son incorporation
au monde de l’habillement se fit dans le contexte du théâtre, où il s’occupait de l’éclairage, des
mises en scène et des costumes inspirés sur des modèles historiques. Ses dessins sont intemporels
et uniques.
Fortuny fut le premier à créer un vêtement – le Delphos- qui libera le corps de la femme de toutes
contraintes, bien que très peu de femmes osèrent le porter. Tel est le cas de la robe Delphos en
couleur liliacé que l’on peut contempler dans la vitrine. Tout le processus d’élaboration de ce
vêtement en soie était contrôlé par lui-même : les fils, le tissu, la teinture et le plissage, système
qu’il breveta en 1909. La coupe est aussi simple que révolutionnaire puisque c’est le propre corps
qui définit la silhouette. Dans certains cas le vêtement est assemblé avec de fins cordonnets en fils
de soie et de petits grains en cristal de Murano. Une autre création de Fortuny est le Knossos, un
foulard en soie rectangulaire, qui dans la vitrine est complété par une jupe Delphos.En contournant
la vitrine par la gauche on peut voir ses modèles basés sur des typologies historiques. Sa relation
avec les costumes de théâtre est très bien reflétée ici dans cette veste masculine que Fortuny créa
pour une représentation d’Othello, dirigée par Orson Welles.
20. Fortuny collectionneur. Fortuny dessinateur textile
Fortuny grandit dans une ambiance artistique, et ressentit une prédilection spéciale pour les
costumes et les tissus à cause de la collection que ses parents conservaient et qu’il continua en
l’enrichissant avec des tissus orientaux et européens des siècles passés.
La vitrine située à droite est consacrée à sa facette de collectionneur aussi bien de vêtements que de
tissus. Observez tout particulièrement ce singulier morceau de tissu hispano-musulman du XIVème
siècle.
En face on montre sa facette de dessinateur textile. Les tissus dessinés par Fortuny sont la base
expérimentale
de ses créations pour des costumes de scène. Ils sont confectionnés avec
d’excellentes matières premières comme la soie, le lin ou le coton, sur lesquels il a essayé divers
systèmes d’impression, en s’inspirant de motifs clasiques, orientaux et exotiques.
Certains sont décorés à la planche de bois, ce qui donne une impression homogène . Pour d’autres,
il a utilisé la technique d’impression par réserve, en appliquant la couleur de forme manuel au
centre du motif décoratif qui s’étend dans les fibres de manière irrégulière, ce qui donne au tissu un
aspect vieilli. Une troisième technique est le poncif, que Fortuny a appliqué dans la décoration avec
des métaux dorés et argentés en imitant l’effect des velours brochés vénitiens de la Renaissance.
21. Les années folles
La période d’entre guerres détermina un changement décisif. Le dénominateur commun est la
fonctionnalité. Ils ont des coupes simples et pratiques avec une prédominance des lignes droites et
peu d’attention aux formes féminines, toujours dissimulées avec une réduction du volume de la
poitrine et la taille deplacée à l’hauteur des anches. La coquetterie est reportée sur les jambes que
l’on voit car les jupes sont de plus en plus courtes. Les chaussures et les chapeaux (clochés)
atteignent aussi une grande importance, comme on peut observer dans une petite vitrine de cette
salle.
Des couleurs différentes et des tissus legers et flexibles avec des applications plus voyantes,
totalement conformes aux nouvelles exigences esthétiques s’imposent.Les robes de soirée sont
brodées avec des paillettes et verreries.
22. Café et chocolat
Autour de 1920 les femmes choisirent les cafés et les salles de cinéma, territoire qui avant etait
exclusivement fréquenté par les hommes, pour passer leur temps libre. La chocolaterie, El indio,
est un bon exemple d’endroit où l’on pouvait boire un bon chocolat chaud. Depuis son inauguration
en 1847, elle fut témoin des changements de la société madrilène jusqu’a son fermeture en 1993.
l’Etat l’acheta pour l’incorporer à la collection de ce musée qui la demontée et transportée à ses
dêpots. . Derrière la vitre située à gauche, on peut voir le moulin à chocolat qui a comme figure
centrale un indien. Dans la vitrine on a recrée l’ambiance des années 30
Dans cette vitrine, nous voyons une robe en crêpe gris avec des broderies au point de chaînette en
fils de soie, dans des tons gris et bleus. Elle rappelle certaines créations de Jeanne Lanvin.
23. Années 50. Mode de cinéma
Le cinéma américain fut dans les années 40, et surtout dans les années 50, une référence
continuelle pour la mode espagnole et un excellent moyen de diffusion des modes internationales.
La silhouette dominante sera celle inspirée du New Look créé par Christian Dior, mais on utilise
encore les robes pour les différentes heures de la journée et pour chaque occasion. Parmi les robes
de soirée de cette vitrine, mentionnons notamment celle longue confectionnée en soie naturelle
avec des broderies en fils d’argent. La robe en soie imprimée en orange et jaune a incorporé un
jupon raide à l’interieur, indispensable pour faire bouffer les jupes, element typique de la nouvelle
silouette.
La vitrine suivante nous montre la mode miniature pour enfants à travers les créations de la poupée
Mariquita Pérez.
24. Christian Dior et contemporains.
Cette vitrine est consacrée à Christian Dior. Le New Look qu’il créa se caractérisait par une ligne
aux épaules douces et tombantes, aux anches soulignées et à la taille extrêmement fine. En face, on
trouve une représentation d’autres couturiers de l’époque, tels que Castillo, Dessès, Carven et Heim
qui, influencés par le nouveau style imposé par Dior, évolueront vers des lignes plus personnelles.
25. Cristóbal Balenciaga
Dans cette salle il y a trois vitrines consacrées a Cristóbal Balenciaga qui montrent ses creations.
Les robes de soirée sur la droite, les tenues de jour dans la vitrine du fond el les tenues de cocktail et
de cerémonie dans la grande vitrine.
Cristóbal Balenciaga est né à Guetaria (Guipúzcoa) en 1895. Après avoir travaillé dans un atelier
madrilène, il ouvrit sa première maison de couture en 1914 à Saint Sébastien. Quand la guerre
civile éclata, il s’établit à Paris.
Deux ans plus tard, il présenta une ligne d’épaules tombantes, de taille serrée et de anches
arrondies, anticipant le New Look de Dior. Il imposa un style totalement innovateur.
Ce fut un passionné des grands maîtres de la peinture espagnole, notamment de Vélasquez et Goya.
Balenciaga se mit à la recherche des matériaux et des couleurs. Pendant toute sa carrière, il montra
sa prédilection pour les tissus somptueux et lourds, enrichis de broderies à la main, de paillettes et
de pierreries. Il les confectionnait avec un savoir faire et une virtuosité étonnante.
C’est dans les années 50 qu’il donne libre cours à sa créativité. Soulignons : les vêtements noirs aux
bustes ajustés et anches volumineuses.Les manteaux carrés , sans col, ni boutons, la manche
japonaise, la ligne empire, la robe tunique, les vêtements sacs, ou les imperméables transparents.
Il se retira en 1968, après 50 ans d’activité. Courrèges, Givenchy et Ungaro le considérèrent comme
un maître.
26. Haute couture en Espagne
Cette salle est consacrée à la Haute Couture espagnole, à son histoire et à ses principaux
représentants.
La Haute Couture espagnole commença avec le couturier Pedro Rodríguez auquel nous consacrons
la vitrine située à votre gauche. Ce fut le premier à créer une ligne qui respecta les directives
imposées par la Chambre de la Couture Française de Paris, à savoir : les modèles devaient être des
créations exclusives ; les couturiers devaient présenter une collection par saison dans leurs propres
salons et confectionner les vêtements dans leurs ateliers.
Promoteur du style New Look en Espagne, ses créations mettent en évidence une inspiration
méditerranéenne en concevant le corps comme un objet de séduction. Il recherche la richesse des
matériaux, et le drapé est un élément constant de son style. C’est le créateur le plus baroque du
moment, car il dote ses vêtements d’une grande somptuosité.
En 1940, il fonde la Coopérative de Haute Couture avec Asunción Bastida, El Dique Flotante,
Manuel Pertegaz et Santa Eulalia. A Madrid, d’autres couturiers font carrière en solitaire tels que
Natalio, Rosina, Pedro Rovira, Herrera y Ollero, Vargas- Ochagavia, Raphäel, Marbel, Lino… ,
dont on peut contempler des exemples dans la vitrine d’en face.
27. Haute couture en Espagne 2
Pertegaz est le couturier qui fait la liaison entre la génération de Balenciaga et Pedro Rodríguez et
celle de ceux qui commencèrent à faire du prêt-à-porter.
Ses premières années d’activité sont marquées par l’influence de Balenciaga dans la confection de
vêtements simples.Dans les années 70, son nom a déjà une renommée internationale grâce à ses
lignes de haute couture et prêt-à-porter.
Dans les années 60 et 70, mentionnons Elio Berhanyer, auquel nous consacrons la vitrine située
derrière vous. Son style affiche une préférence pour les lignes géométriques et les structures
solides qui caractérisent ses tailleurs et ses manteaux. Les énormes boutons plats qui combinent le
métal et la pâte de couleur sont un élément caractéristique de ses créations.
Autour de 1974, l’application sur la haute couture de l’impôt sur les produits de luxe depuis
longtemps, provoqua la fermeture de la majorité des maisons en Spagne et les couturiers se
tournent alors vers le prêt-à-porter.
28. Temps actuels
A partir des années 70, la Haute Couture maintient ses caractéristiques d’élégance et de distinction.
Mais peu à peu, l’esprit d’une nouvelle époque se répand. La nouvelle génération de dessinateurs de
mode tente des expériences avec d’autres conceptions et matériaux, comme Paco Rabanne et ses
robes avec des plaques métalliques.
La vitrine consacrée à la Haute Couture internationale des années 80 et 90, montre d’une part, des
noms célèbres de cette époque et d’autre part, la reprise de maisons de mode comme Chanel et
Dior, auxquelles s’incorporent nouveaux stylistes.
En Espagne la rénovation sociale et économique de l’époque de la transition signifia la fin de la
haute couture. Une nouvelle organisation de l’activité, centrée sur le prêt-à-porter, s’impose. Depuis
lors, nous avons un palmarès de noms qui ont fait la renommée mondiale du design de la mode
espagnole.
Nous finissons la visite
sur cette passerelle,
où vous, spectateur, devenez maintenant un
mannequin, protagoniste de la mode. Vous êtes partie intégrante des tendances actuelles ; vos
vêtements et votre aspect reflètent le monde actuel et votre propre nature et vos inquiétudes.
Pour finir, vous pourrez
maintenant participer à la sélection des pièces qui seront exhibées
prochainement en votant vos modèles favoris dans le multimédia que vous trouverez à la sortie.
Ensuite n’oubliez pas de visiter la zone didactique.